La capitalisation boursière, qui correspond au nombre
d'actions multiplié par leur cours, rend ainsi compte de la
valeur estimée de l'entreprise.
L'autofinancement
Le développement de l'activité de l'entreprise permis par
l'augmentation de capital favorise l'accroissement des
bénéfices, lesquels seront distribués aux propriétaires du
capital sous forme de dividendes. L'entreprise n'est
toutefois pas tenue de distribuer tout ou partie des
bénéfices. Elle peut choisir de les réinvestir dans son
activité productive. Le financement des opérations
réalisées par cette voie correspond à un autofinancement
ou financement interne, par opposition aux autres modes
qui font appel à des ressources extérieures à l'entreprise.
Cette décision ne lèse pas les actionnaires puisque
Pabserfce de dividendes est compensée par le fait que la
valeur de l'entreprise dont ils sont propriétaires s'accroît du
montant des bénéfices réalisés puis réinvestis. Les actions
qu'ils détiennent prennent de la valeur et ils percevront une
plus-value s'ils décident de les liquider sur le marché.
La possibilité de recourir plus ou moins fortement à
l'autofinancement dépend de la façon dont la valeur
ajoutée, c'est-à-dire la richesse créée par l'entreprise, est
répartie. La valeur ajoutée se partage entre trois types
d'agents : les salariés sous forme de salaires et cotisations
(la somme totale des salaires et cotisations sociales
constituant la masse salariale), l'État sous forme d'impôts
sur la production et l'entreprise elle-même sous forme
d'excédent d'exploitation.
Toutes choses égales par ailleurs, une compression de la
masse salariale ou des impôts sur la production accroît
l'excédent d'exploitation et renforce par conséquent le
montant de l'autofinancement potentiel.
Le recours à l'endettement
Les entreprises ne financent pas leurs activités
uniquement sur fonds propres. Elles peuvent aussi faire
appel à des créanciers et s'endetter.
Deux modalités sont possibles :
- l'emprunt auprès des établissements de crédit, qui
constitue une opération de financement indirect ou
intermédié ;
- l'emprunt sur le marché des capitaux, qui constitue une
opération de financement direct ou désintermédié.
L'emprunt auprès des établissements de crédit...
En s'endettant dans le cadre d'une relation bilatérale avec
un établissement de crédit, une entreprise obtient un
financement complémentaire à celui qu'elle opère sur
fonds propres. Une très grande diversité de prêts lui
permet de se procurer des ressources appropriées au
projet à financer. Pour de simples besoins de trésorerie à
court terme, un découvert en compte courant peut suffire à
pallier un décalage temporaire et une large gamme de
crédits est utilisable pour faire face à des besoins
passagers. Les modalités de crédit varient en outre en
fonction des avoirs que l'entreprise fournit en garantie. Par
une opération d'escompte, elle cède par exemple un effet
de commerce à l'établissement de crédit qui lui apporte
des liquidités. Par l'affacturage, elle va jusqu'à se
décharger du recouvrement des créances qu'elle détient et
n'en supporte plus les pertes éventuelles. Le financement
des investissements est lui aussi possible par recours au
crédit, le patrimoine de l'entreprise servant généralement
de garantie.
Comment l'établissement de crédit se procure-t-il lui-même
les sommes qu'il prête à l'entreprise ? Une première
possibilité consiste pour lui à collecter les sommes
disponibles auprès des agents à capacité de financement.
Les dépôts et placements effectués par les ménages sont
ainsi mobilisés pour accorder des prêts aux entreprises. Le
grand nombre de déposants assure en outre à
l'établissement de crédit que la probabilité de voir tous les
déposants retirer leurs fonds en même temps est
extrêmement faible. Aussi, bien qu'étant éventuellement
engagé à court terme vis-à-vis de sa clientèle de
déposants, il peut se permettre de mobiliser les sommes
collectées pour accorder des prêts à une échéance plus
longue. Cette opération d'intermédiation a deux avantages
: tout d'abord, elle permet de financer des opérations à
long terme à partir de sommes disponibles à court terme ;
ensuite, elle permet de concilier les attitudes asymétriques
des épargnants et des investisseurs face au risque, en
rendant possible le financement de projets par nature
risqués à partir de placements non risqués.
L'intermédiation ne nécessite toutefois pas nécessairement
le recours à l'épargne des déposants. Les banques ont en
effet un pouvoir de création monétaire. Lorsqu'elles
accordent un crédit à une entreprise, elles n'ont pas besoin
de disposer au préalable de la somme qu'elles prêtent. Le
crédit est accordé sous une forme scripturale : un simple
jeu d'écritures conduit à créditer le compte de
l'établissement bénéficiaire du prêt. La monnaie fournie à
l'entreprise apparaît ainsi sous une forme immatérielle au
moment même où le crédit est octroyé. Certes, les
éventuels retraits de billets ou les paiements effectués par
l'entreprise obligeront la banque à se refinancer en
monnaie centrale pour une partie de la monnaie créée,
mais l'intermédiation n'en correspond pas moins à une
véritable création de liquidités réalisée par l'établissement
de crédit. Le large recours à l'emprunt auprès des
établissements de crédit caractérise une économie
d'endettement, situation qu'a connue la France jusqu'à la
fin des années 70. A partir des années 80, en délaissant le
financement indirect auprès des intermédiaires que sont
les établissements de crédit au profit d'un financement
direct sur les marchés de capitaux, la France est
progressivement entrée dans une économie de marchés
de capitaux.
... ou sur les marchés de capitaux
Les marchés de capitaux favorisent la confrontation entre
l'offre des agents à capacité de financement et la demande
des agents à besoin de financement. Ces derniers
émettent des titres que les premiers achètent. C'est non
seulement le cas pour les titres de propriété comme les
actions, mais aussi pour les titres de dette [ex : obligations]
par lesquels les entreprises peuvent emprunter sans
recourir aux services des établissements de crédit.
Pour leurs besoins à court terme, les entreprises peuvent
se financer directement sur le marché monétaire.
En France, alors que ce marché était auparavant réservé
aux banques et à quelques autres établissements pour
leur refinancement en monnaie centrale, il a été élargi
dans les années 80 à d'autres intervenants. Aux bons du
Trésor émis par l'État et aux certificats de dépôt émis par
les institutions financières s'ajoutent désormais les billets
de trésorerie émis par les entreprises. Si ce financement
présente l'avantage de faire bénéficier les entreprises des
taux du marché, a priori moins élevés que ceux exigés par
les établissements de crédit qui incluent leur propre
rémunération, il suppose néanmoins que les entreprises