Tolérance
La gastroplastie apporte les avantages de la laparoscopie : réduction des douleurs et des séquelles
pariétales, donc de la durée d’hospitalisation et d’arrêt de travail et elle s’accompagne d’une
faible morbidité (environ 10%) [14, 15]. Les complications les plus fréquentes sont les
glissements de l’anneau avec dilatation du compartiment d’amont : trop nombreux lorsque
l’anneau était placé à travers l’arrière-cavité des épiploons (17%) [16], ils sont moins fréquents
depuis que l’anneau est placé haut mais existent encore (5 à 9%), probablement en rapport avec
la persistance de mauvaises habitudes alimentaires qui conduisent les patients à ne pas respecter
en particulier la nécessaire fragmentation des repas. Ceci rend compte de la nécessité d’une
surveillance régulière : une consultation tous les trois mois permet de vérifier la bonne perte
d’excès de poids, de détecter des erreurs diététiques ou des complications. Un anneau bien toléré
est indolore et donne une sensation de satiété précoce. Un vomissement témoigne d’une erreur
diététique; acceptable en début d’expérience, il doit survenir de plus en plus rarement avec le
recul. Un pyrosis témoigne d’un anneau trop serré ou mal placé : il implique un traitement par
IPP et un desserrage et s’il persiste, un contrôle radiologique afin d’apprécier la position de
l’anneau. La constatation d’un premier compartiment dilaté témoigne d’un glissement de
l’anneau : le desserrage peut permettre à l’anneau de se replacer en bonne situation. Si une
intolérance alimentaire survient, il faut enlever l’anneau sous laparoscopie.
Efficacité
L’efficacité est jugée sur la perte d’excès de poids (PEP). Peu de séries font état de résultats à
plus de deux ans. La PEP à deux ans est d’environ 50%, et semble se stabiliser sur les séries les
plus anciennes, encore trop récentes [14].
Le véritable critère de jugement doit être une amélioration de la qualité de vie des patients avec
disparition des comorbidités en rapport avec l’excès de poids. Non encore publiés après les
gastroplasties, ces résultats sont attendus. En effet, des travaux plus anciens ont montré : une
guérison de plus de 90% des malades diabétiques après restriction gastrique [20], une diminution
de l’HTA dans les mois suivant l’intervention [21], une diminution des problèmes coronariens,
des douleurs et de l’impotence fonctionnelle articulaire en cas d’arthrose dégénérative [22] dont
95% des patients devraient pouvoir bénéficier [23].
Conclusion
Le cerclage gastrique ajustable est une technique sûre et efficace par une P.E.P. de 50% à 18
mois. Elle doit être réservée aux obésités morbides. La voie d’abord laparoscopique permet un
lever précoce, des douleurs post-opératoires modérées et une durée d’hospitalisation de 4 jours
en moyenne. Elle permet une reprise des activités professionnelles au dixième jour
post-opératoire et diminue fortement les complications pariétales. Elle permet d’obtenir chez
tous ces patients un amaigrissement qui ne peut être obtenu régulièrement par aucun autre
traitement médical. Le montage est totalement réversible mais il reste à confirmer la pérennité du
résultat sur le long terme et à prévenir les quelques causes d’échec. C’est ici que la notion de
prise en charge pluri-disciplinaire de la procédure d’amaigrissement prend toute sa valeur, car
chirurgien, nutritionniste, gastro-entérologue, endocrinologue et psychiatre doivent ensemble
discuter les indications et surveiller les patients.