Article de synthèse
RMC-2014 1
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Sans rentrer dans les détails, les principes de base sont les suivants :
A
l’arrivée à l’hôpital, le patient en arrêt cardiaque réanimé et récupéré qui ne
manifeste pas de signe d’éveil doit être refroidi le plus rapidement possible par des
perfusions froides ( 4°C ) en flush si la situation hémodynamique le permet.
Cela peut se faire aux urgences, en salle de coronarographie et/ou aux soins intensifs.
Le but est d’obtenir rapidement une température corporelle entre 32 et 34°C.
Aux Soins Intensifs, le patient recevra une sédation lourde doublée souvent d’une
curarisation, en perfusion continue et l’hypothermie thérapeutique sera maintenue par un
matelas réfrigérant doté d’un thermostat.
Ce traitement sera maintenu 24 heures, après quoi un réchauffement passif sera entamé
jusqu’à normalisation de la température corporelle .
A ce moment, la sédation sera arrêtée et place sera faite à l’évaluation neurologique
clinique et paraclinique.
Il est très important d’éviter ensuite les épisodes d’hyperthermie.
Pendant toute la période initiale où le patient est refroidi, un monitorage invasif sera
réalisé par un système de type PICCO ou Swan-Ganz, en plus du monitorage classique
par voies centrale et artérielle.
En effet, des troubles hémodynamiques graves peuvent survenir durant cette pé-
riode et aggraver la perfusion des organes, notamment du cerveau, compromettant
ainsi les chances de récupération.
Ces troubles sont de trois ordres :
1. La cause initiale de l’arrêt cardiaque (cardiopathie ischémique, etc...).
2. L’hypothermie même modérée peut causer une instabilité hémodynamique :
bas débit cardiaque, hypovolémie par polyurie, hypotension artérielle,
troubles du rythme, états septiques.
3. Le syndrome post-réanimation ou syndrome d’ischémie – reperfusion qui
peut être très redoutable. Celui-ci est une vraie maladie systémique faisant
appel à des mécanismes physiopathologiques inflammatoires comme dans le
sepsis. Il associe un bas débit cardiaque avec sidération myocardique, une
vasoplégie avec syndrome de fuite capillaire et régulièrement une défaillance
multiorganique d’intensité variable. Il est rare qu’un de ces patients échappe
à la mise en route de traitement par amines vasoactives et/ ou d’un
remplissage vasculaire agressif. Ce syndrome régresse dans la plupart des
cas endéans les 72 heures.