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DES ANOMALIES DE COMPORTEMENT – JUILLET 2012
DES ANOMALIES DE COMPORTEMENT
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Yusuke Khan, Consultant principal
ykhan@pavilioncorp.com
suite du la page 1
persistants qui rendent les marchés inecaces. Il dresse la liste
suivante des explications possibles de l’alpha structurel des titres
à faible volatilité :
se rappeler une citation souvent attribuée à Keynes selon laquelle
les marchés restent irrationnels plus longtemps que vous ne
réussirez à rester solvable. Et, selon l’explication numéro 1
ci-dessus, la solvabilité peut être mesurée en termes de rendement
par rapport à un indice de référence traditionnel.
Il est aussi important de noter que, en bout du compte, les
stratégies reposant sur une faible volatilité peuvent ne pas
échapper aux « lois » de la théorie financière traditionnelle.
Les anomalies finissent souvent par entraîner une « saturation
du marché » puisqu’une plus grande attention des investisseurs
et une plus grande demande se dirigent vers ces stratégies
intéressantes au point où l’alpha oert par l’anomalie disparaît
entièrement, rétablissant ainsi l’ecience du marché. Il faut aussi
garder à l’esprit que les stratégies reposant sur la faible volatilité
n’excluent pas les concepts tirés de la MPT puisque ces stratégies
reposent souvent sur des techniques d’optimisation fondées sur
la moyenne et la variance dans leur processus de constitution de
portefeuilles. Ainsi, et peut-être par ironie, la MPT est souvent
utilisée pour paramétrer un portefeuille sous-optimal dont on
attend alors qu’il ore des rendements supérieurs grâce à une
anomalie comportementale.
Nous espérons tous qu’à un certain point les marchés se nor-
malisent et que les stratégies de placement plus classiques
motivées par le bêta des actions rapportent à nouveau les taux de
rendements attendus. Dans un tel environnement, les investisseurs
qui souhaitent investir dans un portefeuille à volatilité moindre
pourraient assez rationnellement accepter de renoncer à une part
de bénéfice en cas de hausse afin d’obtenir une meilleure protec-
tion en cas de baisse. Nous aimerions tous savoir ce qui se
passera à l’avenir. En attendant, il faut garder à l’esprit que
l’anomalie de faible volatilité, ainsi que les théories que nous
pensons que cette anomalie réfute, peuvent toutes porter fruit
d’une certaine manière, mais pas tout le temps.
Si on considère les trois dernières explications (3, 4 et 5) pour
savoir pourquoi on ferait mieux de s’intéresser à des actions qui
sont moins des valeurs vedettes et présentent une plus faible
volatilité, il ne faut chercher plus loin que l’ascension et la chute
du cours de l’action de Facebook pendant sa récente introduction
en bourse.
Les stratégies explicites reposant sur une faible volatilité se
fondent habituellement sur des ordinateurs rationnels pour
sélectionner des positions et peuvent par conséquent être
moins exposées à des erreurs irrationnelles. Cependant, il faut
1. La concentration sur l’erreur de réplication (Tracking
Error) comme mesure du risque par de nombreux investis-
seurs plutôt que sur la volatilité globale. Les portefeuilles en
actions à faible volatilité produisent donc des Tracking Error
importants qui semblent risqués pour les gestionnaires
essayant de construire des portefeuilles ayant un faible
risque relatif à leur indice de référence.
2. Les gestionnaires ont tendance à préférer les actions plus
risquées pour obtenir un taux de rendement espéré plus
élevé puisque la plupart des investisseurs ne peuvent pas
utiliser de levier directement sur un portefeuille d’actifs
moins risqués. (L’argument en faveur des stratégies de «
parité du risque » est lié à cette observation, mais nous
réserverons cette discussion pour une autre fois.)
3. La stratégie d’enrichissement rapide comme avec un
billet de loterie gagnant pousse les investisseurs à faire
monter les prix d’actions très volatiles qui promettent des
gains énormes, mais improbables.
4. L’eet de publicité qui pousse les investisseurs à faire
monter de manière injustifiable les actions de sociétés en
vogue est source de volatilité.
5. La malédiction du gagnant : l’acheteur qui ore le plus
paie souvent une action plus cher que sa valeur intrinsèque
réelle, ce qui est source de volatilité.