Economie
Fiche de révisions
L’économie publique à l’épreuve du développement durable et de la
mondialisation
Les questions qu’on se pose dans le cours :
La théorie économique reconnaît normalement 3 fonctions de l’Etat, indépendantes, selon R.
Musgrave, 1959 :
- Fonction de régulation du niveau et de l’organisation de l’activité
économique
- Fonction de distribution avec un objectif d’équité
- Fonction d’allocation des ressources en présence de défaillances de
marché dues à 5 causes : - externalités
- monopole naturel
- rendements croissants
- biens publics purs
- biens tutélaires
Détail des fonctions de l’Etat :
- Fonction de régulation économique de la conjoncture :
- suivi de la politique des agrégats monétaires
- suivi du niveau de l’emploi et du chômage
- suivi de la stabilité des prix
** 2 politiques sont possibles pour freiner ou relancer l’activité économique :
- politique budgétaire pour augmenter les I publics
- politique monétaire pour diminuer le i (taux d’intérêt)
- Fonction de redistribution :
Souci de justice sociale et d’équité pour réduire les inégalités du marché. 2 extrêmes :
- société communiste : tout redistribuer
- société arnaco-libérale : ne rien redistribuer
Mais plusieurs politiques possibles entre 2 : fiscale, familiale, de facilitation d’accès à un bien
public avec un service public.
- Fonction d’allocation des ressources :
Rendre optimal l’usage des ressources (L, K, mat. 1ère) si éloignement de l’équilibre de
Pareto.
Les limites de la théorie de Musgrave :
Les 3 fonctions de l’Etat ne seraient pas indépendantes :
- Lien entre redistribution et allocation : on se base sur un critère de justice pour choisir
entre les diverses solutions à la répartition des allocations du marché.
- Lien entre régulation et redistribution : plus l’Etat intervient dans l’économie, plus le
niveau de l’activité économique est élevé
Musgrave va donc considérer que l’Etat arbitre entre les 3 fonctions au nom de l’intérêt
général. Mais problématique, car conceptions de l’intérêt public différentes selon que l’on soit
politique, fonctionnaire, dans le service public…
La remise en cause de l’efficacité de l’action étatique
Les rapports de l’Etat aux entreprises, aux marchés et à l’économie en général sont au
cœur des tensions. Donc on peut se poser de nombreuses questions. On va s’interroger sur ce
que fait la mondialisation aux Etats et redéfinir les enjeux des économies publiques dans
l’horizon de la mondialisation et d’autres défis majeurs, comme la perte de biodiversité, des
ressources non renouvelables etc.
Le rôle de l’Etat est contesté, il a perdu sa légitimité. Mais cette critique n’est pas nouvelle.
La mondialisation économique a considérablement affaibli les Etats, au point qu’on parle de
crise. On remet donc en question l’efficacité de l’Etat : La crise de l’Etat Providence
(Rosanvallon). On dénote 3 grandes crises :
- crise financière
- crise d’efficacité
- crise de légitimité
THESE : Les problèmes globaux qui accompagnent la mondialisation appellent des
solutions qui mobilisent la puissance publique, sous la forme d’une coopération
internationale.
Chapitre 1 : Les fondements théoriques de l’intervention publique
Chez les néoclassiques, l’Etat intervient pour palier aux défaillances de marché : ce qui
empêche une allocation Pareto optimale des ressources. A l’origine de ces défaillances, 4
situations :
- les externalités : positives ou négatives, modifications d’utilité ou de bien être
non liées à des transactions marchandes
- les biens publics : non rivaux et non exclusifs contrairement aux biens
marchands
- les rendements d’échelle croissants : alors concurrence non viable, et monopole
naturel
- la sélection inverse : si l’information n’est ni parfaite ni complète (Arrow
Debreu)
Du coup même chez les néoclassiques l’intervention étatique est légitimée. On avait un
consensus entre néoclassiques et keynésiens jusque dans les années 1960. Puis retour en force
des idées libérales dans les années 1970 : école du Public Choice de Milton Friedman en
1968. On assiste alors à une déconstruction de l’économie sur les théories de Coase, Demsetz
et Posner.
I La sphère publique : définition, histoire et justification
1) Définition de la sphère publique au sens large
A Définition de la sphère publique
Différent de l’Etat : en déborde largement : Collectivités locales et sécurité sociale.
L’action de l’Etat recoupe différentes variétés d’actions :
- Actions réglementaires : impact sur économie mais pas de modification des dépenses
de l’Etat
- Actions économiques : soutien, subventions, développement d’infrastructures…
- Actions sociales : allocations, RMI…
Etat différent de la nation : la représente juste. Exemple : hausse de la dette publique n’est
pas appauvrissement de la France, et déficit commercial de la France n’est pas déficit de
l’Etat.
B L’économie publique
Pas seulement l’analyse économique de l’intervention de l’Etat : branche de l’économie
appliquée au domaine public : Théorie des choix publics, au sens strict. Au sens large : place
et rôle de l’économie publique dans le mouvement de la mondialisation. Théorie libérale
aujourd’hui remise en cause du fait de l’émergence des défis globaux, vus comme des crises
systémiques.
2) Brève histoire de l’Etat et de ses rapports avec l’économie
A Rappels historiques
XIIème siècle : naissance de la ville moderne (Italie du Nord). Organisation en Républiques,
dominées par des oligarchies de commerçants. Evolution vers le modèle de la République
citadine non linéaire car guerres et développement de seigneuries. Alors développement de
théories sur l’indépendance des villes, l’autogouvernement puis la promotion du bon
gouvernement. Exemple : Pise 1085.
Au XVIème siècle, le Prince doit apporter la paix civile. Forme de conséquentialisme :
raison d’Etat. Idée de la souveraineté comme base de la théorie moderne de l’Etat. Autre
théorie : débouche sur l’instauration parlementaire du monarque (GB). Expansion des Etats
modernes, augmentation des dépenses publiques.
B Hobbes : Théorie génétique de l’Etat
Part de l’état de nature, établit un ensemble de problèmes et construit la théorie politique
en réponse : le Léviathan. Selon lui, l’homme n’est pas un animal politique. C’est la politique
qui est solution au problème de l’état de nature. Mais l’homme est rationnel. Donc situation
instable.
NB : parallèle avec l’économie walrasienne : état de nature comme état de concurrence que
les insuffisances viennent perturber, d’où la construction du marché.
Dilemme du prisonnier à l’Etat de nature :
Paix
Conflit
Paix
5, 5
0, 8
Conflit
8, 0
2, 2
Optimum : solution pacifique : rationalité collective du comportement coopératif. Mais
stratégie dominante : conflit. Donc dilemme : comment sortir de cet état de nature ? Solution
de Hobbes : signature d’un contrat social. Institution d’une personne morale, souverain, en
charge de la loi. Alors, nouvelle matrice des gains :
Paix
Conflit
Paix
3, 3
3, 0
Conflit
0, 3
2, 2
C’est la situation du Léviathan : on passe de 5 à 3 car il faut payer pour faire fonctionner
l’Etat. Là, la stratégie dominante est le comportement pacifiste. L’Etat doit avoir le monopole
de l’usage de la violence légitime.
Mais problème : qu’est-ce qui garantit que l’Etat ne va pas retourner son pouvoir contre la
société ?
Crainte libérale : limiter les pouvoirs de l’Etat et notamment sa capacité
financière. Proposent de se baser sur les interactions marchandes des agents : le marché. Mais
ces interactions peuvent provoquer des dysfonctionnements => nécessaire intervention de
l’Etat.
3) Justification de l’intervention publique
A Problème de l’interaction entre les agents
3 piliers de l’économie publique : les 3 défaillances du marché : biens publics, externalités
et monopoles naturels (+ l’information incomplète).
Dans les années 1950, légitimation de l’intervention de l’Etat avec 3 outils :
- mise en place de monopoles de service public
- taxation et subvention
- réglementation
Déconstruction du modèle dans les années 1980 avec Coase, Demsetz et Posner :
privatisation des biens publics.
Ajouts :
*Rawls : justice, redistribution des richesses, édiction des normes publiques
*Sen : développement humain, environnement
II Les biens publics
Les néoclassiques reconnaissent 3 piliers à l’équilibre Pareto optimal :
- théorie des préférences : décrit les structures des agents afin d’expliquer leurs goûts
- théorie des biens : décrit les caractéristiques des arguments qui entrent dans les
préférences des agents
- théorie de la valeur : décrit les mécanismes de formation des prix déterminés par la
rencontre de l’offre et de la demande sur un marché pour l’allocation optimale des
ressources
Solution aux problèmes de la rencontre des agents rivaux pour s’approprier les biens. A
priori, incompatibilité des préférences des agents. Se rencontrent, donc système de prix qui
équilibre le marché sans intervention de l’Etat.
Cependant, raison d’être de l’Etat : respect de la propriété privée, des contrats : veille à ce
que le marché ne soit pas l’anarchie. Cependant, si une de ces théories est contestée, ce
résultat tombe à l’eau.
La théorie des biens : On leur donne une propriété sociale, avec certaines qualités.
Hypothèse de nomenclature : les agents connaissent les propriétés des biens à satisfaire leurs
besoins avant leur décision.
Propriétés économiques des biens : - rivalité : 2 individus ne peuvent jouir du même
bien simultanément - Excludabilité : exclure la consommation d’un
bien par un agent par l’instauration d’un prix à payer.
==========
Biens privés : rivaux et excludables : forme habituelle de l’objet des transactions sur le
marché.
Biens collectifs : non rivaux, mais excludables Samuelson.
Les biens non rivaux et non excludables mettent en échec le principe de la régulation
marchande. Là, la régulation publique est justifiée.
1) Définitions des biens publics purs, biens en communs et biens de club
Non Excludable
Excludable
Non rival
Biens publics purs
(éclairage public,
défense…) Samuelson
Biens de club (chaîne
télévisée payante) J.
Buchanan
Rival
Biens communs (banc
de poissons) Hardin
Biens privés
A Les biens publics purs
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