Développement durable et SES Stage de janvier 2011 (HG et SES) Développement durable et mondialisation Les mots pour le dire Développement durable et mondialisation • Selon la définition proposée en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement dans le rapport Brundtland, le développement durable est : « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». • Deux concepts sont inhérents à cette notion : – le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité. – l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. 3 L'expression " développement durable " qualifie un développement respectant simultanément l'efficacité économique, l'équité sociale et le respect de l'environnement • Parce que le développement ne peut être durable que s'il est à la fois économique, social et environnemental, il doit s'appuyer sur trois piliers : – un pilier économique, qui vise des objectifs de croissance et d'efficacité économiques – un pilier social, qui vise à satisfaire les besoins humains et à répondre à des objectifs d'équité et de cohésion sociale. Il englobe notamment les questions de santé, de logement, de consommation, d'éducation, d'emploi, de culture – un pilier environnemental, qui vise à préserver, améliorer et valoriser l'environnement et les ressources naturelles sur le long terme. 4 L'expression " développement durable " qualifie un développement respectant simultanément l'efficacité économique, l'équité sociale et le respect de l'environnement Pour cela, le concept de développement durable répond à trois principes : – Principe de solidarité : solidarité entre les peuples et les générations. Le développement doit profiter à toutes les populations. – Principe de précaution : se donner la possibilité de revenir sur des actions lorsque leurs conséquences sont aléatoires ou imprévisibles – Principe de participation : associer la population aux prises de décision. 5 • À ces trois piliers s'ajoute un enjeu transversal, indispensable à la définition et à la mise en œuvre de politiques et d'actions relatives au développement durable : la gouvernance. • La gouvernance consiste en la participation de tous les acteurs (citoyens, entreprises, associations, élus...) au processus de décision ; elle est de ce fait une forme de démocratie participative 6 Une définition de la mondialisation… ou « globalisation » (terme apparu dans les années 60) : approfondit l’internationalisation en accroissant l’intégration des économies. C’est l’émergence d’un seul marché mondial des biens, des services, des capitaux et de la force de travail, s’affranchissant de plus en plus des frontières politiques des états ; s’y ajoutent les migrations internationales des travailleurs. 7 Et ses différents aspects… • L’extension du libre échange : de plus en plus de pays adhérent au GATT puis à l’OMC, créations de zone de libre-échange (ALENA, UE…), politiques prônées par le FMI au sud (PAS : politique d’ajustement structurel) dans le passé et la volonté des états d’adopter la politique libérale de libre – échange. • Le progrès technique dans les transports et la communication qui réduisent le coût des échanges internationaux • La multiplication des déplacements professionnels ou touristiques, l’ampleur des migrations officielles ou clandestines favorisent des rapprochements culturels. • L’essor des firmes transnationales (STN) qui produisent de manière dispersée dans le monde… 8 Et ses différents aspects… • Les produits mondiaux standardisent les comportements quotidiens et ainsi bouleversent les normes et valeurs traditionnelles (nourriture, films d’Hollywood…). Ces changements sont amplifiés par les publicités. • Les media mondiaux • La technologie informatique dominée par l’Occident et surtout les Etats-Unis • La globalisation financière : vaste marché mondial de capitaux développé grâce à la déréglementation faite par les états (abolition des entraves à la mobilité des capitaux) et la désintermédiation qui permet aux agents à besoin de financement de recourir aux marchés pour rencontrer les agents à capacité de financement. … 9 La place du développement durable dans les programmes de SES 10 Le développement durable en seconde Ancien programme Nouveau programme Aucune allusion La pollution : comment remédier aux limites du marché ? Notions clés : Effet externe, incitation Indications complémentaires : En prenant appui sur l’exemple de la pollution, on montrera que le fonctionnement du marché ne conduit pas nécessairement les producteurs à prendre en compte les coûts sociaux. On présentera les politiques incitatives (taxes, subventions) ou contraignantes (normes) que la puissance publique est conduite à mettre en place pour pallier cette défaillance du marché. [Il est à noter qu’il s’agit d’une question que l’on peut ne pas traiter.] 11 Le développement durable en première Le terme de développement durable n’apparait toujours pas, mais il peut-être abordé avec les notions : Ancien programme Nouveau programme externalités Bilan carbone des entreprises Normes, taxes, marché des droits à polluer externalités Fiscalité environnementale 12 La notion de « développement durable » apparait enfin en TES Ancien programme Développement durable… On évoquera les limites de la croissance et notamment les relations entre la croissance et l’utilisation des ressources primaires non renouvelables Les nouveaux mouvements sociaux” ont émergé autour d’objets variés, […] : environnement Normes sociales et environnementales Nouveau programme (projet) Développement durable ???? 13 En SES, bien que le développement durable soit introduit par sa partie environnementale, les aspects sociaux et économiques sont incontournables… 14 La priorité donnée à l’aspect environnemental peut s’expliquer : - les aspects économiques et sociaux du développement durable sont la base de notre enseignement : inégalités, solidarité, chômage, pauvreté, mode de consommation et de production, gouvernance mondiale… - longtemps ignorée, la prise en compte des ressources naturelles et plus largement de l’environnement est une des avancées récente de la science économique. 15 Les économistes et le développement durable… UNE RÉCENTE PRISE EN COMPTE DE L’ENVIRONNEMENT… 16 Le développement durable Une notion inséparable de celles de croissance et développement pour les économistes… Croissance : (approche quantitative) Hausse du PIB réel à long terme Développement économique : « la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître cumulativement et durablement, son produit réel global » (F. Perroux) ou « Le développement peut être considéré comme le processus par lequel les libertés réelles des personnes s’accroissent ». (A. Sen) 17 18 19 20 Perçu initialement comme abondant par les économistes, l’environnement est apparu au fil du temps comme une ressource de plus en plus rare. Pour autant, la plupart des économistes restaient convaincus qu’il n’existait pas de conflit fondamental entre le développement de la logique économique et le respect de la logique de la biosphère. L’économiste distingue généralement : • L’économie de l'environnement est la branche de l'économie qui traite d'un point de vue théorique des relations économiques entre les sociétés humaines et l'environnement. • Le développement durable est, en quelque sorte, l'aboutissement de la démarche de l'économie de l'environnement : il vise à trouver une solution à la fois économiquement et écologiquement viable. • L’économie des ressources naturelles est plus restrictive car elle se cantonne aux ressources naturelles 21 Une notion clé : les externalités Les économistes désignent par « externalité » ou « effet externe » le fait que l'activité de production ou de consommation d'un agent affecte le bien-être d'un autre sans qu'aucun des deux reçoive ou paye une compensation pour cet effet. Une externalité présente ainsi deux traits caractéristiques. – D'une part, elle concerne un effet secondaire, une retombée extérieure d'une activité principale de production ou de consommation. – D'autre part, l'interaction entre l'émetteur et le récepteur de cet effet ne s'accompagne d'aucune contrepartie marchande (monétaire). 22 • En l'absence de contrepartie monétaire, le responsable de l'externalité, ne tient pas compte, dans sa décision, de l'influence de ses actes sur le bien-être des autres. Lorsqu'un automobiliste décide de s'engager sur une route, il ne ressent pas le coût supplémentaire qu'il fait subir aux autres : seuls comptent le temps qu'il passe en déplacement et sa consommation de carburant, mais pas l'augmentation de temps qu'il inflige aux autres usagers. De la même manière, en l'absence de réglementation, une industrie polluante ne subit aucune répercussion des dommages qu'elle cause, le pollueur n'intégrant pas, dans son calcul économique, les effets négatifs de son comportement sur l'environnement. • Le problème tient donc à ce que les coûts ou les avantages associés à l'externalité n'entrent pas en ligne de compte dans la décision privée. – Dans le cas d'une externalité négative, cette omission aboutit à une surproduction. – Dans le cas d'externalité positive, cela conduit au contraire à une sous-production. 23 24 Différentes prises en en compte des externalités négatives • • • • • • Écotaxe Aides financières ou subvention Consignes Permis d’émission des « droits à polluer » Règlementations, Normes Interdiction ou demande d’autorisation 25 Deux paradigmes en économie.. Durabilité faible (weak sustainability) Conception du développement durable qui admet le principe de substitution quasi parfaite entre le capital naturel et le capital construit par l’homme. La durabilité faible se définit alors par la règle selon laquelle le stock total du capital construit et du capital naturel doivent rester constant. => il est donc possible de détruire le stock de capital environnemental si on le remplace par des technologies qui fournissent les mêmes services. Durabilité forte (strong sustainability Capital naturel et capital artificiel sont complémentaires et non substituables. = principe d’entropie qui décrit une situation d’irréversibilité thermodynamique : toute transformation énergétique s’accompagne d’une dégradation irrémédiable d’énergie sous forme de chaleur. => Concept de décroissance Et rejet de la notion de développement durable 26 27 Le développement durable un modèle de gouvernance mondiale pour les économistes? 28 Les économistes à la recherche d’indicateurs de DD… 29 Comme on le voit à travers les indicateurs de développement durable qu’utilisent les économistes, les 3 aspects du DD, voire 4 avec la gouvernance, sont bien pris en compte en SES… …et recouvrent la totalité du champ des SES ! 30 Et le développement durable chez les sociologues ? • Les sociologues de l’environnement restent peu connus … • certains sociologues issus de la sociologie rurale, des mouvements sociaux ou de la sociologie politique se sont intéressés à l’environnement : Moscovici, Morin, Touraine et ses disciples… Mais ils ne sont pas au programme de SES sur ce thème… 31 Les principales sources utilisées pour cette présentation… • Responsabilité sociale et environnementale, nouvelles formes organisationnelles, F. Mancebo, ESDES, Lyon 2008 • Le Développement Durable vu par les économistes, Arnaud Diemer, GRESE Paris 1, CERAS Reims, 2005. [les graphiques et tableaux sont extraits de ce document] • http://www.oeconomia.net/private/cours/economiegen erale/GPEC/gepc%20-%205%20-%20environnement.pdf • Programmes de SES, différents BO 32 • Dictionnaire de la mondialisation, Pascal Lorot (sous la Dir.), Ellipses, 2001 • Dictionnaire du développement durable, ARMINES, AFNOR, 2004 • Géopolitique du développement durable, Rapport Antheios 2005, PUF 2005 • Le développement durable : approches plurielles, Y. Veyret (sous la Dir.), Initial, Hatier, 2005 • La Mondialisation », Serge d’Agostino, Thèmes et Débats, Bréal, 2002 • Atlas mondial du développement durable, Autrement, collection Atlas/Monde, 2003 • Atlas des développements durables, Autrement, collection Atlas/Monde, 2009 33 Dans Alternatives économiques : • Décroissance ou développement durable ? Dossier Web - n°002 Décroissance ou développement durable ? - Février 2010 • Développement durable : villes, régions... agir localement Alternatives Economiques - Hors série Pratique - n°029 - Mai 2007 La croissance mène-t-elle à un développement durable? Alternatives Economiques - Hors série Pratique - n°046 Novembre 2010 Dans Alternatives internationales : • L'état de la mondialisation 2011, Alternatives Internationales Hors série - n°008 - Décembre 2010 • Les effets de la mondialisation, Dossier Web - n°019 - Les effets de la mondialisation - Février 2010 • L'état de la mondialisation 2010, Alternatives Internationales Hors série - n°007 - Décembre 2009 34 Sur le site de la documentation française un dossier très complet d’avril 2010: • Banque mondiale, FMI et développement durable : • http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/ banque-mondiale-fmi/index.shtml • de nombreuses sources sur le thème du coton traité lors du stage : http://www.cddp92.acversailles.fr/spip2/IMG/pdf_DdocumentaireCotons. pdf Les autres documents utilisés lors du stage seront en ligne sur le site « éducation au développement durable » de l’académie 35