C. LA DEUXIEME VAGUE DE LA DECOLONISATION : LES DECENNIES AFRICAINES
- De 1956 à 1968, près de 50 pays deviennent indépendants dont 38 africains.
- 1960 est bien l’"année de l’Afrique", avec 17 indépendances enregistrées sur le continent.
- En Afrique du Nord, l’aspiration à l’indépendance est stimulée par la Ligue arabe et l’exemple de Nasser, 1’Égypte
apparaissant comme le champion de la cause arabe, après la crise de Suez de 1956 :
- En 1952, le mouvement des "officiers libres" renverse le faible roi Farouk et proclame la République égyptienne. Pour
financer la construction du barrage d’Assouan, il nationalise en 1956 la Compagnie du canal de Suez. Face à
l’intervention armée d’Israël, de la Grande-Bretagne et de la France, il sauve son régime grâce aux pressions des USA et
de l’URSS. GB et France sont humiliés !
- Désormais aidée et armée par l’URSS, l'Egypte apporte un soutien actif aux "luttes de libération des peuples arabes",
même si le projet de fusion avec la Syrie et d’autres États échoue. Le panarabisme nassérien s’affirme dans le monde
arabe.
- Entre 1957 et 1967, la Grande-Bretagne se retire de Chypre, de Malte, d’Aden et du Sud-Yemen, puis des Émirats
arabes.
1. La décolonisation de l'Afrique du Nord
La Tunisie
- Début 1952, Habib Bourguiba, le chef très populaire du mouvement nationaliste Néo-Destour est arrêté après avoir
appelé à la lutte armée. Les troubles se généralisent dans le pays et la situation devient donc très tendue.
- PMF, qui a déjà signé la paix en Indochine, s'occupe du dossier tunisien.
- Le retour triomphal de Bourguiba dans son pays en 1955, indépendance totale reconnue le 20 mars 1956, date à laquelle
Bourguiba proclame la République tunisienne.
Le Maroc
- Le roi Mohammed Ben Youssef, rendu responsable de troubles anti-français, est déposé et exilé en 1953.
- Conséquence : hostilité grandissante des nationalistes marocains, multiplication des actes de terrorisme et dérive
insurrectionnelle
- Le gouvernement français doit rappeler le sultan sur le trône, et Mohamed V fait un retour triomphal en novembre 1955
! L’indépendance du royaume est acquise le 2 mars 1956.
Une indépendance arrachée : l'Algérie
a) le début du soulèvement
- Une organisation nouvelle, le FLN (Front de libération nationale), animé par Ben Bella, déclenche le 1er novembre 1954
une vague d’attentats qui marque le début du soulèvement algérien (Toussaint rouge)
- Le choc est d'autant plus rude que la France ne considère pas l'Algérie comme une colonie mais comme partie
intégrante du territoire français (3 départements). Le million d'européens vivant au milieu d'environ 9 millions d'arabes et
berbères, au moins dans sa majorité, refuse absolument l'intégration des musulmans dans la communauté française
L'armée s'estime tout à fait en mesure de régler le problème.
b) une sale guerre
- En 1956, le gouvernement Guy Mollet, élu pour faire la paix, va cependant intensifier la guerre et expédier le
contingent en Algérie sous la pression des pieds-noirs (tomates d'Alger).
- Les massacres de civils européens et algériens, la guérilla contre l'armée française, la "guerre à outrance" menée dès
1956 par la France, les ratissages et les regroupements de population, les "ratonnades" et les tortures, les actes terroristes
de l'OAS caractérisent cette guerre de 8 ans qui cache son nom, et qui engendrera la chute de la IVe République,
incapable d'apporter une solution.
- Le 13 mai 1958, éclate l’insurrection d’Alger, avec le soutien de l’armée française d’Algérie et ces événements, d’une
extrême gravité, conduisent à l’effondrement de la IVe République et au retour au pouvoir du général De Gaulle.
- Le soutien des pays arabes, les pressions de l’ONU, la montée de l’opposition à la guerre d’Algérie en France entraînent
l’évolution des positions du général de Gaulle revenu au pouvoir en 1958. Dès 1959 il se prononce pour le droit des
algériens à l'autodétermination En 1960, il accepte de négocier avec le FLN.
L’évolution de l’Algérie vers l’indépendance par la négociation est toutefois retardée par l’opposition farouche :
- Des pieds-noirs (révolte des barricades en janvier 1960 à Alger),
- De l’armée qui, en avril 1961, tente un coup d'état : le putsch des généraux (Salan, Challe, Jouhaud, Zeller), putsch qui
échoue grâce à la fidélité de l'armée au Gal de Gaulle.
- De l'O.A.S. ensuite (Organisation de l’Armée Secrète, extrème-droite) qui tente à plusieurs reprises d’assassiner De
Gaulle et mène en Algérie une politique de terreur.
- La signature des accords d'Evian le 12 mars 1962, permet le cessez-le-feu, puis l’accession de l’Algérie à
l’indépendance, le 3 juillet 1962
Bilan chiffré des morts :
Côté français : 1.3 millions d'appelés, 16000 tués au combat, 1000 de maladies, 8000 d'accidents divers (jeep, armes...) !!
Civils européens (pieds noirs) 4000 à 4500.
Combattants harkis : 5000 + de 15000 à 30000 tués par représailles après l'indépendance.