et receveurs sont de mieux en mieux résolus. En revanche, les questions éthiques concernant le don
d’organe sont cruciales. Les principes sont les mêmes que ceux qui sont censés régir le don du sang. Le
don d’organe doit être volontaire, anonyme et gratuit. Mais deux facteurs jouent en sens inverse : la
pénurie d’organes, allongeant les listes d’attente, et le développement des prélèvements sur donneurs
vivants. Les trafics d’organes se développent au plan international, et les greffes de foie et de reins
posent la question des pressions éventuellement exercées sur des donneurs vivants « potentiels » au sein
même des familles. Il faut aussi souligner qu’un prélèvement effectué sur une personne bien portante est
contraire au principe juridique en vertu duquel on ne peut pas porter atteinte à l’intégrité physique d’une
personne si ce n’est dans l’intérêt de sa propre santé.
L’assistance médicale à la procréation
En France, on englobe sous ce vocable l’ensemble des techniques qui permettent la procréation en
dehors du processus naturel , ayant pour objet « de remédier à la fertilité d’un couple ou d’éviter la
transmission d’une maladie d’une particulière gravité »
Elle englobe la stimulation ovarienne et la fécondation in vitro – la FIVETE –. La fécondation in
vitro permet le diagnostic pré-implantatoire et, par là, la sélection d’embryons, ainsi que le recueil de
cellules souches embryonnaires, et bien entendu le clonage - c’est-à-dire le transfert nucléaire dans un
ovocyte énucléé, qu’il soit reproductif, pour l’instant universellement condamné, ou « thérapeutique ».
La simple énumération de ces techniques, de leurs applications, de leurs conséquences et des graves
questions qu’elles soulèvent, suggère la nécessité d’une réflexion éthique que l’on peut ainsi résumer : «
La fin justifie-t-elle les moyens ? ». Une autre interrogation sous jacente concerne la définition même de
la vie et son commencement. Deux options et deux seules sont envisageables : le respect de la vie dès
son origine, c’est à dire dès la fusion des gamètes ce qui interdit toute atteinte, toute utilisation de
l’embryon humain ; ou « la personnalité différée », l’embryon pouvant faire l’objet du septième au
quatorzième jour, apparition de l’ébauche du tissu nerveux, d’expérimentations ou de prélèvement de ses
cellules.
Ces trois exemples ne résument pas à eux seul le champ de la bioéthique dans lequel s’inscrivent
aussi des questionnements sur la fin de vie. Mais ils donnent une illustration concrète du « pourquoi »
d’une telle démarche. Se pose aussi la question de savoir si la bioéthique, parce qu’elle est
consubstantielle aux progrès des biosciences et de la médecine, ne trouve son utilité que dans les pays où
ces progrès sont mis en oeuvre annonce. La réponse est à coup sûr négative.
La bioéthique : où ?
La réponse laconique est : partout...
En 1995, au nom du groupe français de l’Union Interparlementaire ( qui rassemble des
représentants de 130 pays du monde), j’avais fait inscrire à l’ordre du jour de la 93e conférence réunie à
Madrid le thème : « Bioéthique et droits de l’Homme ». La résolution finale soulignait l’urgence «
d’élaborer au niveau mondial un corps de principes communs respectueux de la diversité des cultures,
des croyances, des valeurs spirituelles et des héritages historiques » et « priait instamment les Etats de
créer des comités nationaux d’éthique (--) si ils le souhaitaient « en coopération avec le Comité
International de Bioéthique de l’Unesco »
La perception des menaces et des risques auxquels sont exposés les Etats dans lesquels aucune
disposition n’est prise, d’être envahis par des pratiques non conformes à l’éthique et interdites dans un
nombre croissant de pays, est à l’origine de cette prise de conscience À titre d’exemple, on peut citer des
trafics d’organes « achetés » dans des populations pauvres, ou des essais thérapeutiques effectués d’une
manière non conforme à l’éthique dans des pays en développement. De nombreuses déclarations