THÈSE Pour l’obtention du Grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITE DE POITIERS FACULTÉ DES SCIENCES FONDAMENTALES ET APPLIQUÉES (Diplôme National - Arrêté du 7 août 2006) Ecole Doctorale : Sciences pour l’Environnement Gay Lussac Secteur de Recherche : Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie Présentée par : Julien VERDON CARACTÉRISATION ET MODE D’ACTION DE LA WARNÉRICINE RK, UN PEPTIDE ANTI-LEGIONELLA Directeur de Thèse : Yann HÉCHARD Soutenue le 25 Novembre 2009, devant la Commission d’Examen : Rapporteurs : Examinateurs : Mme Sylvie REBUFFAT Professeur, Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris M. Erick DUFOURC Directeur de Recherche, CNRS, Université de Bordeaux Mme Carmen BUCHRIESER Directeur de Recherche, Institut Pasteur, Paris M. François VANDENESCH Professeur, Faculté de Médecine Laennec, Lyon M. Thierry BERGÈS Professeur, Université de Poitiers M. Jean-Marc BERJEAUD Maître de Conférences, Université de Poitiers M. Yann HÉCHARD Maître de Conférences, Université de Poitiers THÈSE Pour l’obtention du Grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITE DE POITIERS FACULTÉ DES SCIENCES FONDAMENTALES ET APPLIQUÉES (Diplôme National - Arrêté du 7 août 2006) Ecole Doctorale : Sciences pour l’Environnement Gay Lussac Secteur de Recherche : Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie Présentée par : Julien VERDON CARACTÉRISATION ET MODE D’ACTION DE LA WARNÉRICINE RK, UN PEPTIDE ANTI-LEGIONELLA Directeur de Thèse : Yann HÉCHARD Soutenue le 25 Novembre 2009, devant la Commission d’Examen : Rapporteurs : Examinateurs : Mme Sylvie REBUFFAT Professeur, Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris M. Erick DUFOURC Directeur de Recherche, CNRS, Université de Bordeaux Mme Carmen BUCHRIESER Directeur de Recherche, Institut Pasteur, Paris M. François VANDENESCH Professeur, Faculté de Médecine Laennec, Lyon M. Thierry BERGÈS Professeur, Université de Poitiers M. Jean-Marc BERJEAUD Maître de Conférences, Université de Poitiers M. Yann HÉCHARD Maître de Conférences, Université de Poitiers « Cherchons comme cherchent ceux qui doivent trouver et trouvons comme trouvent ceux qui doivent chercher encore. Car il est écrit : celui qui est arrivé au terme ne fait que commencer. » Saint Augustin Remerciements Cette étude a été effectuée dans l’équipe de Microbiologie de l’Eau du laboratoire de Chimie et Microbiologie de l’Eau, UMR CNRS 6008, dirigée par Monsieur le Professeur Bernard Legube. Je tiens à lui adresser mes sincères remerciements pour m’avoir permis de réaliser ces travaux au sein de son laboratoire. Merci également à Monsieur le Professeur Jacques Frère de m’avoir accueilli dans son équipe. J’adresse tous mes remerciements à Madame Sylvie Rebuffat, Professeur au MNHN dans l’Unité de Chimie et Biochimie des Substances Naturelles et Monsieur Erick Dufourc, Directeur de Recherche CNRS à l’Université de Bordeaux, de m’avoir fait l’honneur d’être rapporteurs de ce travail. Qu’ils trouvent ici l’expression de ma profonde gratitude. Je remercie également très chaleureusement Madame Carmen Buchrieser, Directeur de Recherche à l’Institut Pasteur de Paris, Monsieur François Vandenesch, Professeur à l’Université de Lyon et Monsieur Thierry Bergès, Professeur à l’Université de Poitiers, d’avoir accepté participer à ce jury de thèse et d’évaluer ce travail. Je tiens à remercier tout particulièrement mon directeur de thèse, Yann Héchard, pour m’avoir guidé et soutenu dans mon apprentissage. Merci pour toutes ces discussions enrichissantes, pour la confiance qu’il m’a accordée et pour sa franchise. Qu’il trouve ici l’expression de ma reconnaissance. Je ne sais comment remercier Jean-Marc Berjeaud, alias “JMB”, pour sa disponibilité, sa patience et son aide. Il m’a appris toutes ses recettes et astuces de biochimie et m’a transmis ses connaissances notamment en pédagogie. Merci pour son savoir-faire, sa présence et tous nos échanges scientifiques et personnels (Dieu seul sait s’il y en a eu...). Si j’en suis là aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à lui. Un grand merci à Christian Lacombe dit Cricri, mon binôme d’enseignement, pour nos longues discussions scientifiques et pédagogiques. J’espère avoir un jour l’occasion de lui rendre ce qu’il m’a apporté. Mes remerciements vont également à toutes les personnes avec lesquelles j’ai eu la chance de pouvoir collaborer au cours de cette étude, et en particulier Michael Steinert pour m’avoir mis en contact avec tous les autres collaborateurs, Roland Benz et Elke Maier pour m’avoir permis d’apprendre la technique des black lipids, Cornélius Faber et Mirjam Falge pour leur travail sur la RMN ainsi que Heike Bruhn pour m’avoir enseignée la techniques des liposomes. Je remercie également Tobias Sahr pour avoir pris le temps de faire les microarrays ainsi qu’à toute l’équipe de Carmen Buchrieser pour leur accueil et leur gentillesse. Merci également à Thierry Ferreira pour m’avoir lancé sur le chemin des phospholipides et à Franck Morel pour son aide en cytométrie en flux. J’exprime mes remerciements à tous les membres du laboratoire de Chimie et Microbiologie de l’Eau et plus particulièrement à certaines personnes. Merci à Nico, mon (trop) tardif collègue de bureau. Je ne compte plus tout ce que l’on a pu échanger durant ces années de thèse et quel bonheur ça a été. Nous avons évolué, “vieilli” ensemble et je pense qu’on s’en est plutôt bien tiré. Merci à Didi mon jeune padawan. Petit à petit du rang de maître “Jedi” tu te rapproches et moi, Yoda, de veiller sur toi je continuerai. Que la force soit avec toi ! Merci à Nono, coéquipier dans la vie et au foot. J’ai beaucoup apprécié ta franchise légendaire mais aussi tout ce que l’on a partagé ensemble. Merci à Mathieu, le râleur du labo. Merci pour ces bons moments partagés, au foot ou au labo. Merci à Titi, ma grande sœur au labo, qui m’a montré pleins d’astuces pour survivre dans cet environnement hostile. Merci à Jérôme dit « le chimiste » pour nos longues discussions tant scientifiques que personnelles et les heures passées devant la GC-MS. Reste comme ça, t’es un mec génial ! Je tiens à exprimer mes remerciements à Marie-Claude pour son aide précieuse au laboratoire, à Karine sans qui je serai toujours enchevêtré dans les problèmes administratifs, à Christophe pour son aide à la préparation des milieux de culture, à Stéphanie pour ces bons moments en TP, à Daniel pour le travail en spectrométrie de masse et pour ses imitations de Véro. Merci également pour le partage de votre bonne humeur dans les moments difficiles. Un grand merci aux stagiaires que j’ai encadré et qui ont du me supporter pendant leur passage au labo, Didi (encore !!!), Vanessa (ma gothique préférée), Mathieu (la curiosité incarnée), Céline (le pessimisme incarnée), Romain (dit « le boulet ») et tous les étudiant(e)s avec qui j’ai partagé souvent plus que des heures de cours. Merci à tous les moniteurs de ma promo qui restera de loin la meilleure promo du CIES centre. Marc, Adeline, Fred & Arnaud, Romain, Soizic, EG, Marie, Marie-laure, Alex et tous les autres, merci pour toutes ces soirées et ces bons moments qui représentent quelque chose d’inestimable à mes yeux. Merci également aux thésards (ou récents docteurs !) qui m'ont accompagnés depuis 3 ans, surtout au sein de notre regrettée ADBEP. Merci à Domi (courage, c’est presque la fin), Ludi, Fred, Manu (et sa petite famille) et tous les autres Mention particulière à Sylvain et lulu (dit bibou et mimou) qui, au fil des galères, sont devenus des gens très important à mes yeux et avec qui j’ai partagé beaucoup de choses dont un goût prononcé pour le pédalo. Merci à vous deux pour ce que vous êtes. Je tiens également à remercier Karline, mon doudou, et ma famille, notamment mes parents, mes sœurs, qui ont supporté mes “sautes d’humeur”, ainsi que mes ami(e)s, Flo, Manu, Sylvain et tous les autres en particulier pour leur présence et leur soutien durant ces 3 années. Merci à tous les membres du club de foot de Savigny (jeunes et anciens) pour les bons moments passés ensemble et les efforts fournis tous les weekends. Enfin, j’adresse mes remerciements à l’AFSSET et au Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pour leur soutien financier sans lequel cette thèse n’aurait pu se faire ainsi qu’au CIES centre pour leurs formations enrichissantes dans le cadre de mon monitorat. Sommaire Liste des abréviations................................................................................................................. 1 Liste des Figures ......................................................................................................................... 3 Liste des Tableaux ...................................................................................................................... 5 INTRODUCTION GENERALE.......................................................................................... 7 Partie 1. Etude bibliographique ............................................................................... 11 Chapitre I. Peptides Antimicrobiens........................................................................ 13 I.1 Généralités................................................................................................................. 13 I.2 Peptides antimicrobiens produits par les invertébrés et les vertébrés ........................ 14 I.2.1 Les peptides en hélice α amphiphile ...................................................................................... 15 I.2.2 Les peptides en feuillet β stabilisés par des ponts disulfures ................................................ 17 I.2.3 Les peptides riches en acides aminés particuliers.................................................................. 17 I.2.4 Les peptides dérivés de larges protéines ............................................................................... 17 I.3 Peptides antimicrobiens produits par les bactéries ..................................................... 18 I.3.1 Peptides antimicrobiens produits par les bactéries à Gram négatif ...................................... 18 I.3.2 Peptides antimicrobiens produits par les bactéries à Gram positif........................................ 19 I.3.3 Classe I : Lantibiotiques .......................................................................................................... 20 I.3.3.1 Classe II : Peptides thermiquement stables et non modifiés............................................. 21 I.3.3.2 Classe III : Protéines thermosensibles................................................................................ 21 I.3.3.3 Classe IV: Bactériocines cycliques ...................................................................................... 22 I.3.4 Peptides antimicrobiens produits par les bactéries du genre Staphylococcus ...................... 22 ♦ Publication 1 : δ‐hemolysin, an uptade on a membrane‐interacting peptide...................... 22 I.3.4.1 Peptides antimicrobiens produits par les staphylocoques coagulase positif .................... 29 I.3.4.2 Peptides antimicrobiens produits par les staphylocoques coagulase négatif ................... 30 1 I.3.4.2.1 Peptides antimicrobiens produits par S. warneri ....................................................... 30 I.3.4.2.2 Peptides antimicrobiens produits par S. epidermidis ................................................. 32 Chapitre II. Mécanismes d’action et résistance........................................................ 35 II.1 Généralités................................................................................................................. 35 II.2 Bases structurales de l’activité des peptides antimicrobiens ....................................... 35 II.2.1 Hélicité (α) .............................................................................................................................. 36 II.2.2 Charge (Q)............................................................................................................................... 37 II.2.3 Hydrophobicité (H) ................................................................................................................. 38 II.2.4 Amphiphilie et moment hydrophobe (µ) ............................................................................... 39 II.2.5 Angle polaire (Ф) .................................................................................................................... 40 II.3 Mécanismes d’actions des peptides antimicrobiens.................................................... 41 II.3.1 Interactions initiales peptide/enveloppe ............................................................................... 41 II.3.1.1 Interactions non spécifiques ............................................................................................. 41 II.3.1.2 Interactions spécifiques .................................................................................................... 45 II.3.2 Perturbation de la membrane cytoplasmique ....................................................................... 45 II.3.2.1 Modèle du tonneau (barrel‐stave model)......................................................................... 47 II.3.2.2 Modèle du pore torique (toroïdal pore) ........................................................................... 47 II.3.2.3 Modèle du tapis (carpet model)........................................................................................ 49 II.3.2.4 Modèle detergent‐like ...................................................................................................... 51 II.3.3 Perturbation du fonctionnement de la cellule ....................................................................... 52 II.3.3.1 Inhibition de la synthèse du peptidoglycane .................................................................... 53 II.3.3.2 Inhibition de fonctions intracellulaires ............................................................................. 54 II.4 Mécanismes de résistances......................................................................................... 55 II.4.1 Dégradation protéolytique des peptides antimicrobiens....................................................... 56 II.4.2 Mécanismes de piégeage ....................................................................................................... 57 II.4.3 Transport actif des peptides antimicrobiens.......................................................................... 57 II.4.4 Modifications des propriétés de surface................................................................................ 58 2 Chapitre III. III.1 Legionella.............................................................................................. 61 Généralités................................................................................................................. 61 III.1.1 Historique ............................................................................................................................... 61 III.1.2 Taxonomie .............................................................................................................................. 61 III.1.3 Morphologie et caractères biochimiques............................................................................... 62 III.1.4 Analyse génomique ................................................................................................................ 63 III.2 Écologie...................................................................................................................... 64 III.2.1 Interaction avec un biofilm..................................................................................................... 64 III.2.2 Interaction avec des protozoaires .......................................................................................... 66 III.3 La légionellose............................................................................................................ 69 III.3.1 Sources de contaminations .................................................................................................... 69 III.3.2 Symptômes............................................................................................................................. 70 III.3.3 Épidémiologie......................................................................................................................... 70 III.3.4 Traitements ............................................................................................................................ 72 III.4 Enveloppe de Legionella ............................................................................................. 73 III.4.1 Lipopolysaccharide ................................................................................................................. 73 III.4.2 Peptidoglycane ....................................................................................................................... 74 III.4.3 Phospholipides membranaires ............................................................................................... 75 III.4.3.1 Structure .......................................................................................................................... 75 III.4.3.2 Biosynthèse...................................................................................................................... 77 III.4.4 Acides Gras ............................................................................................................................. 79 III.4.4.1 Structure .......................................................................................................................... 79 III.4.4.2 Biosynthèse...................................................................................................................... 82 III.4.5 Quinones isoprénoïdes........................................................................................................... 85 III.4.5.1 Structure .......................................................................................................................... 85 III.4.5.2 Quinones bactériennes .................................................................................................... 87 3 Molécules à activité anti‐Legionella............................................................................ 87 III.5 III.5.1 Agents de désinfection ........................................................................................................... 88 III.5.1.1 Agents oxydants............................................................................................................... 88 III.5.1.2 Agents non oxydants........................................................................................................ 89 III.5.2 Molécules biologiques anti‐Legionella ................................................................................... 89 Partie 2. Matériel et Méthodes ............................................................................... 91 Chapitre I. Techniques de microbiologie ................................................................. 93 I.1 Souches bactériennes ................................................................................................. 93 I.2 Milieux de culture ...................................................................................................... 94 I.2.1 Culture de Legionella.............................................................................................................. 94 I.2.2 Culture de S. warneri RK......................................................................................................... 94 I.2.3 Culture des autres souches bactériennes............................................................................... 95 I.2.4 Culture d’amibes .................................................................................................................... 95 I.2.5 Culture de cellules THP‐1........................................................................................................ 95 I.3 Evaluation de l’activité antimicrobienne et hémolytique ............................................ 95 I.3.1 Détermination de la concentration minimale inhibitrice ....................................................... 95 I.3.2 Détermination de la perméabilisation membranaire............................................................. 96 I.3.3 Détermination du pouvoir hémolytique................................................................................. 96 Chapitre II. II.1 Techniques séparatives et analytiques .................................................. 99 Étude des protéines.................................................................................................... 99 II.1.1 Préparation d’extrait brut du surnageant de S. warneri RK ................................................... 99 II.1.2 Chromatographie d’affinité pour l’hydroxyapatite ................................................................ 99 II.1.3 Chromatographie en phase liquide ...................................................................................... 100 II.1.3.1 Chromatographie d’interaction hydrophobe.................................................................. 100 II.1.3.2 Chromatographie liquide haute performance en phase inverse .................................... 100 II.1.4 Spectrométrie de masse ESI‐MS........................................................................................... 100 4 II.1.5 II.2 Dosage des peptides............................................................................................................. 100 Étude des lipides ...................................................................................................... 101 II.2.1 Extraction des lipides totaux ................................................................................................ 101 II.2.2 Analyse des acides gras par GC‐MS ...................................................................................... 102 II.2.3 Analyse des phospholipides par chromatographie sur couche mince ................................. 102 II.2.4 Dosage des phospholipides .................................................................................................. 103 Chapitre III. Techniques de biologie moléculaire......................................................105 III.1 Extraction plasmidique ............................................................................................. 105 III.2 Bactéries compétentes ............................................................................................. 105 III.3 Électroporation ........................................................................................................ 106 III.4 Extraction d’ARN ...................................................................................................... 106 III.5 Microarrays .............................................................................................................. 107 Chapitre IV. Techniques de biophysique...................................................................109 IV.1 Technique des black lipids ........................................................................................ 109 IV.2 Dichroïsme circulaire et RMN ................................................................................... 110 Partie 3. Résultats ......................................................................................................... 111 Chapitre I. I.1 Purification et activités biologiques de la warnéricine RK.....................113 Publication 2 : Characterization of anti‐Legionella activity of warnericin RK and delta‐ lysin I from Staphylococcus warneri............................................................................................. 113 I.2 Résultats complémentaires ...................................................................................... 117 I.2.1 Suivi de croissance de L. pneumophila ................................................................................. 117 I.2.2 Suivi de production de la warnéricine RK............................................................................. 117 I.2.3 Activité inhibitrice de la warnéricine RK............................................................................... 121 I.2.4 Activité cytotoxique de la warnéricine RK............................................................................ 122 5 Chapitre II. II.1 Mode d’action de la warnéricine RK .....................................................125 Publication 3 : Detergent‐like activity and α helical structure of warnericin RK, an anti‐ Legionella peptide....................................................................................................................... 125 II.2 Résultats complémentaires ...................................................................................... 129 II.2.1 Relation entre perméabilisation et viabilité ......................................................................... 129 II.2.2 Activité inhibitrice de la mélittine ........................................................................................ 131 II.2.3 Action de la warnéricine RK et de la δ‐hémolysine I sur des cellules adhérées ................... 132 Chapitre III. III.1 Analyse de l’enveloppe de L. pneumophila...........................................135 Publication 4 : Fatty acid composition relationships with resistance to warnericin RK, an anti‐Legionella peptide........................................................................................................... 135 III.2 Résultats complémentaires ...................................................................................... 139 III.2.1 Activité de perméabilisation de détergents sur la souche adaptée ..................................... 139 III.2.2 Activité hémolytique de la warnéricine RK en présence de phospholipides........................ 141 III.2.3 Analyse de la composition en phospholipides de L. pneumophila....................................... 143 III.2.4 Modifications de la composition de l’enveloppe ................................................................. 144 III.2.4.1 Résistance de mutants de L. pneumophila à la warnéricine RK..................................... 145 III.2.4.2 Inhibition de la biosynthèse des acides gras à longue chaîne........................................ 147 III.2.4.2.1 Analyse des effets de la cérulénine sur la composition en acide gras de L. pneumophila ................................................................................................................................ 148 III.2.4.2.2 Activité de la warnéricine RK en présence de cérulénine ...................................... 150 Partie 4. Discussion ...................................................................................................... 153 CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES .................................................... 161 Références bibliographiques.................................................................................................. 167 Annexes .................................................................................................................................. 195 Curriculum Vitae..................................................................................................................... 215 6 Liste des abréviations aa : Acides aminés agr : « Accessory gene regulator » ACN : Acétonitrile BCA : Acide bicinchoninique BCYE : « Buffered charcoal yeast extract » BHI « Brain heart infusion » BYE « Buffered yeast extract » CCM : Chromatographie sur couche mince CL : Cardiolipide CMI Concentration minimale inhibitrice Da : Dalton DCM : Dichlorométhane DO600nm : Densité optique à 600 nm DMPC : « Dimyristoylphosphatidylcholine » DPPC : « Dipalmitoylphosphatidylcholine » DPhPC : « Diphytanoylphosphatidylcholine » EB : Extrait brut EDTA : Acide éthylène diamine tétra acétique EGCG : Épigallocatechine gallate ESI-MS : Spectrométrie de masse en électrospray FAS : « Fatty acid synthase » GC-MS : Chromatographie gazeuse couplée à un spéctromètre de masse GFP : « Green fluorescent protein » INH : Isoniazide IP : Iodure de propidium IP50 : Indice de perméabilisation à 50% HPLC : Chromatographie liquide haute performance LLAP : « Legionella-like amoebal pathogens » LCME : Laboratoire de Chimie et de Microbiologie de l'Eau LPS : Lipopolysaccharide NAG : Acide N-acétyl-glucosamine 1 NAM : Acide N-acétyl-muramique PA : Acide phosphatidique pb : Paires de bases PBS : « Phosphate buffer saline » PC : Phosphatidylcholine PE : Phosphatidyléthanolamine PEG : Polyéthylène glycol PG : Phosphatidylglycérol PMA : « Phorbol 12-myristate 13-acetate » PI : Phosphatidylinositol POPC : « 1-palmitoyl-2-oleoylphosphatidylcholine » PS : Phosphatidylsérine P/L : Peptide/lipide RMN : Résonnance magnétique nucléaire rpm : Rotation par minute RT-PCR « Reverse transcription-polymerase chain reaction » SARM : Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline SCN : Staphylocoque coagulase négatif SCP : Staphylocoque coagulase positif SDS : « Sodium dodecyl sulfate » SM : Sphingomyéline TAR : Tours aéroéfrigérante TBE : Tris-Borate-EDTA TFA : Acide trifluoroacétique TLM : Thiolactomycine UFC : Unité formant colonie v/v : volume/volume Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 2 Liste des Figures Figure 1 : Rôles biologiques des peptides antimicrobiens impliqués dans la défense immunitaire de l’hôte...................................................................................................................................................... 15 Figure 2 : Structures tertiaires de peptides antimicrobiens.................................................................... 16 Figure 3 : Hélicité et répartition des régions hydrophobes et hydrophiles dans la structure des peptides antimicrobiens ....................................................................................................................................... 36 Figure 4 : Représentation en hélice α de peptides antimicrobiens indiquant le moment hydrophobe et l’angle polaire ........................................................................................................................................ 39 Figure 5 : Enveloppe des bactéries à Gram positif ................................................................................ 42 Figure 6 : Enveloppe des bactéries à Gram négatif ............................................................................... 43 Figure 7 : Structure du LPS bactérien ................................................................................................... 44 Figure 8 : La voie de translocation auto-induite des peptides antimicrobiens à travers la membrane externe des bactéries à Gram négatif ..................................................................................................... 44 Figure 9 : Modèles de perméabilisation de la membrane par des peptides antimicrobiens................... 46 Figure 10 : Modèle du pore torique désordonné ................................................................................... 48 Figure 11: Modèle du tapis .................................................................................................................... 50 Figure 12 : Modèle detergent-like ......................................................................................................... 51 Figure 13 : Cibles des peptides antimicrobiens ..................................................................................... 53 Figure 14 : Mécanismes de résistance des bactéries aux peptides antimicrobiens ................................ 56 Figure 15 : Voie d’aminoacylation ARNt-dépendante du phosphatidylglycérol membranaire chez S. aureus .................................................................................................................................................... 59 Figure 16 : Développement et relarguage de Legionella dans un système de distribution d’eau.......... 65 Figure 17 : Cycle de vie et d’infection de L. pneumophila ................................................................... 67 Figure 18 : Evolution du nombre de cas de la légionellose en France entre 1988 et 2008 ................... 71 Figure 19 : Structure des principaux phospholipides bactériens ........................................................... 76 Figure 20 : Voie de biosynthèse des phospholipides chez E. coli ......................................................... 78 Figure 21 : Structures des acides gras au sein des phospholipides membranaires et leur rôle dans la fluidité membranaire ............................................................................................................................. 80 Figure 22 : La voie de biosynthèse de type II des acides gras bactériens ............................................. 83 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 3 Figure 23 : Structures des principaux groupes de quinones isoprénoïdes ............................................. 86 Figure 24 : Courbes étalons des standards de phospholipides............................................................. 103 Figure 25 : Carte du plasmide pLAW330 et du transposon Tn903dIIlacZ ......................................... 105 Figure 26 : Principe de la technique des black lipids .......................................................................... 109 Figure 27 : Croissance de L. pneumophila Lens ................................................................................. 117 Figure 28 : Croissance de S. warneri RK à 37°C ................................................................................ 118 Figure 29 : Cinétique de production de la warnéricine RK suivie par chromatographie HPLC/UV en phase inverse ....................................................................................................................................... 119 Figure 30 : Activité de la warnéricine RK sur des cellules THP-1 différenciées ................................ 123 Figure 31 : Activité de la warnéricine RK sur des trophozoïtes d’Acanthamoeba sp. ........................ 124 Figure 32 : Corrélation entre le pourcentage de cellules IP- et le nombre d’UFC/ml ......................... 130 Figure 33 : Action de la warnéricine RK et de la δ-hémolysine I sur des cellules de L. pneumophila GFP adhérées....................................................................................................................................... 133 Figure 34 : Perméabilisation induite par différents détergents sur L. pneumpohila Lens WT et adaptée ............................................................................................................................................................. 140 Figure 35 : Analyse des phospholipides par chromatographie sur couche mince monodimensionnelle ............................................................................................................................................................. 143 Figure 36 : Activité inhibitrice de la warnéricine RK contre L. pneumophila Corby ......................... 145 Figure 37: Activité inhibitrice de la warnéricine RK contre L. pneumophila Philadelphia ................ 146 Figure 38 : Structure de la cérulénine et action sur FabB ................................................................... 147 Figure 39 : Croissance de L. pneumophila Lens en présence de différentes concentrations de cérulénine ............................................................................................................................................ 148 Figure 40 : Activité inhibitrice de la warnéricine RK contre L. pneumophila en présence de cérulénine ............................................................................................................................................................. 151 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 4 Liste des Tableaux Tableau 1 : Classification des bactériocines produites par les bactéries à Gram positif ....................... 20 Tableau 2 : Peptides antimicrobiens produits par Staphylococcus et leur spectre d’activité ................ 28 Tableau 3 : Composition en acides gras de L. pneumophila dans différentes conditions de culture .... 82 Tableau 4 : Enzymes identifiées du système FAS de type II ................................................................ 84 Tableau 5 : Composition en ubiquinone de 23 espèces de Legionella .................................................. 85 Tableau 6 : Souches bactériennes utilisées au cours de l’étude ............................................................ 93 Tableau 7 : Concentration des peptides purifiés dans le surnageant de culture de S. warneri RK ..... 120 Tableau 8 : Activité inhibitrice de la warnéricine RK ......................................................................... 122 Tableau 9 : Activité inhibitrice de la mélittine .................................................................................... 132 Tableau 10 : Activité hémolytique de la warnéricine RK en présence de phospholipides.................. 142 Tableau 11 : Pourcentage relatif des phospholipides des souches sauvage et adaptée de L. pneumophila ............................................................................................................................................................. 144 Tableau 12 : Influence de la cérulénine sur la composition en acides gras de L. pneumophila Lens . 149 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 5 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 6 INTRODUCTION GENERALE Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 7 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 8 Au laboratoire de Chimie et de Microbiologie de l’Eau (LCME), l’une des thématiques de recherche est axée sur l’étude de composés actifs contre Legionella, l’agent responsable de la légionellose. C’est une bactérie d’origine hydrotellurique retrouvée aussi bien dans les environnements naturels (lacs, rivières) que dans les environnements artificiels (tours aéroréfrigérantes, réseaux d’eau chaude sanitaire…). Elle possède un mode de vie parasitaire, se développant au sein de protozoaires tels que les amibes et, de manière opportuniste, à l’intérieur des macrophages alvéolaires. L’inhalation d’aérosols contaminés par ce germe est la voie de contamination humaine avérée. Depuis la première épidémie de légionellose référencée à Philadelphie en 1976, de nombreuses autres épidémies se sont déclarées partout dans le monde. Cependant, la mise en place de meilleurs outils de détection et de diagnostic a permis de limiter le nombre de cas et d’améliorer le taux de survie des patients. Malgré tout, la légionellose reste un problème de santé publique d’actualité avec, chaque année en France, environ 1400 cas et un peu plus d’une centaine de décés. En 2005, une souche bactérienne possédant une activité inhibitrice contre Legionella a été isolée au LCME. Il s’agit d’un Staphylococcus warneri qui a été nommé Staphylococcus warneri RK. L’une des molécules responsable de cette activité est un peptide de 22 acides aminés qui ne possède aucune homologie de séquence avec des peptides déjà décrits dans la littérature. Ce peptide antimicrobien, nommé warnéricine RK, possède une activité spécifiquement orientée contre Legionella qui a été brevetée en 2006. Deux autres peptides, possédant la même activité, ont également été isolés ; il s’agit de deux homologues d’une exotoxine produite par Staphylococcus, nommée δ-hémolysine. Cette toxine est très étudiée puisqu’il s’agit d’un peptide hémolytique dépourvue d’activité antimicrobienne. Cette particularité a conduit les chercheurs à étudier son mode d’action et à le comparer à celui d’autres peptides à activité antimicrobienne connue tels que la mélittine. C’est la première fois que des peptides avec une activité spécifique anti-Legionella sont décrits dans la littérature. Au regard de l’ensemble de ces données, il nous est apparu que l’étude du mode d’action de la warnéricine RK, en comparaison de celui de la δ-hémolysine, constituait un axe de recherche intéressant qui permettrait de comprendre la spécificité d’action de ces peptides. Cette étude se replace dans un contexte de santé publique. En effet, l’intérêt pour les peptides antimicrobiens ne cesse de croître dans la mesure où beaucoup pensent qu’ils pourraient constituer une nouvelle gamme de composés thérapeutiques et ainsi offrir une solution Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 9 alternative aux traitements antibiotiques qui engendrent des phénomènes de résistance chez les microorganismes. Ainsi, les objectifs de notre étude sont, dans un premier temps, de caractériser les activités biologiques de la warnéricine RK et, dans un deuxième temps, d’analyser son mode d’action. Pour cela, la comparaison avec les données bibliographiques sur la δ-hémolysine devrait permettre de comprendre l’activité spécifique anti-Legionella de ces peptides. Pour réaliser ces objectifs, nous avons développé trois grands axes de recherche au cours de cette étude : ♦ Le premier axe a été consacré à la purification de la warnéricine RK et à la caractérisation de ses activités biologiques. Les résultats obtenus ont permis de déterminer l’étendue de son spectre d’action contre des souches bactériennes sélectionnées et également d’évaluer son activité contre L. pneumophila. Les prédictions de structure secondaire réalisées à partir de la séquence primaire de la warnéricine RK ont orienté les recherches sur un mode d’action similaire à celui de la δ-hémolysine. ♦ La deuxième axe a consisté à étudier le mode d’action de la warnéricine RK. La majorité des expériences menées ont été réalisées en collaboration avec trois laboratoires allemands possédant une expertise dans le domaine de l’intéraction peptide/membrane et dans lesquels j’ai pu effectuer un stage. Ainsi, l’action de la warnéricine RK a été mesurée sur des membranes artificielles et sur des membranes naturelles. La structure du peptide dans un environnement mimant la membrane a été analysée par dïchroïsme circulaire et résonnance magnétique nucléaire (RMN). ♦ Le troisième axe a été orienté vers l’analyse de l’enveloppe de L. pneumophila et plus particulièrement vers l’analyse des lipides membranaires. Les outils mis en place au laboratoire ont permis d’étudier et de modifier la composition en lipides de L. pneumophila tout en mesurant l’impact de ces changements sur l’action de la warnéricine RK. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 10 Partie 1. Etude bibliographique Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 11 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 12 Mon travail de thèse a porté sur la caractérisation et l’étude du mode d’action d’un peptide antimicrobien produit par Staphylococcus warneri et actif contre les bactéries du genre Legionella. Ainsi, l’étude bibliographique décrira les peptides antimicrobiens et plus particulièrement ceux produits par les bactéries du genre Staphylococcus dans un premier chapitre, le mode d’action des peptides antimicrobiens ainsi que les mécanismes de résistance mis en place dans un deuxième chapitre et finalement, les bactéries du genre Legionella dans un troisième chapitre. Chapitre I. I.1 Peptides Antimicrobiens Généralités La plupart des organismes vivants sont constamment exposés à des pathogènes potentiellement très dangereux par contact, ingestion ou inhalation. Leur survie dépend d’un réseau de mécanismes de défense de l’hôte qui comprend plusieurs composantes regroupées sous le terme d’immunité (Reddy et al., 2004). Durant l’invasion de pathogènes, la première ligne de défense inclut les mécanismes de la réponse immunitaire innée qui est suivie, chez les vertébrés, par la réponse immunitaire acquise avec l’activation spécifique des cellules T et B par des antigènes (Fearon & Locksley, 1996). La réponse immunitaire innée est notamment basée sur l’action de peptides endogènes, appelé peptides antimicrobiens. Ces molécules sont universellement distribuées (mammifères, oiseaux, amphibiens, insectes, plantes et microorganismes) (Nissen-Meyer & Nes, 1997). Les peptides antimicrobiens constituent une première ligne de défense idéale car leur production est jusqu'à 100 fois plus rapide que celle des protéines du système immunitaire et leur diffusion est également plus rapide que celle des protéines et des cellules de l’immunité. Dans la suite de ce chapitre, le terme peptide antimicrobien fera référence aux composés protéiques de masse moléculaire inférieure à 10 kDa et possédant une activité antimicrobienne reconnue. Les bactéries produisent également des peptides dont le rôle principal est probablement de détruire les bactéries en compétition nutritionnelle avec la souche productrice (Boman, 1996). Le premier peptide antimicrobien découvert est la colicine V, identifiée par Gratia en 1925, lorsqu’il a démonté l’existence d’une substance inhibitrice pour E. coli Ф dans le dialysat de milieu de culture d'E. coli V (Cascales et al., 2007). Peu après, la nisine fût isolée à partir d’une autre bactérie, Lactococcus lactis subsp. lactis (Rogers, 1928). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 13 Il a fallu ensuite attendre un peu moins de soixante années avant la description d’un peptide antimicrobien produit par un organisme supérieur. Ce fut la cécropine, isolée d’un insecte : le lépidoptère Hyalophora cecropia (Steiner et al., 1981). Actuellement, plusieurs centaines de peptides antimicrobiens ont été décrits dans la littérature (Hancock & Chapple, 1999; Reddy et al., 2004). Le champ d’investigation des peptides antimicrobiens grandit rapidement et, afin d’améliorer la recherche et l’échange d’informations, plusieurs bases de données ont vu le jour. Actuellement, il en existe 11 (http://aps.unmc.edu/AP/links.php). Par exemple, l’APD2 (Antimicrobial Peptide Database 2) regroupait, en juin 2009, 1459 séquences relatives à des peptides antimicrobiens d’organismes supérieurs et de bactéries (Wang et al., 2009) (http://aps.unmc.edu/AP/main.php). Une autre base de données, l’AMSDb, rassemble la plupart des séquences de peptides antimicrobiens eucaryotes connues avec 895 séquences enregistrées (http://www.bbcm.univ.trieste.it/~tossi/pag1.htm) (Tossi & Sandri, 2002). Les cinquante dernières années ont vu l’utilisation massive des antibiotiques naturels, semi-synthétiques ou synthétiques aux propriétés antimicrobiennes, dans le traitement d’infections graves. Cependant, cette ère pourrait arriver à son terme suite à l’augmentation de la résistance des microoragnismes aux antibiotiques (Hancock, 1997). En 1994, l’Organisation Mondiale de la Santé a décrété que cette résistance croissante aux antibiotiques était devenue un problème majeur de santé publique. Ce danger potentiel a amené les scientifiques à revoir la façon d’utiliser les antibiotiques et à chercher d’autres agents antimicrobiens dont la structure et le mode d’action, différents de ceux des antibiotiques, permettraient de pallier à ces phénomènes de résistance. Ainsi, l’intérêt pour les peptides antimicrobiens n’a cessé de croître depuis quelques années dans la mesure où beaucoup pensent qu’ils pourraient constituer une nouvelle gamme de composés thérapeutiques (Hancock & Chapple, 1999). I.2 Peptides antimicrobiens produits par les invertébrés et les vertébrés Chez les organismes supérieurs (plantes, insectes, amphibiens, crustacés, oiseaux, poissons et mammifères), les peptides antimicrobiens font partie de la réponse immunitaire innée (Zasloff, 2002). Ils jouent un rôle important dans la réponse immunitaire, d’une part en agissant directement sur les microorganismes pathogènes afin de les éliminer et, d’autre part, en modulant la réponse, en recrutant et en activant des cellules immunitaires telles que les monocytes ou les lymphocytes (Figure 1) (Hancock & Sahl, 2006). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 14 Figure 1 : Rôles biologiques des peptides antimicrobiens impliqués dans la défense immunitaire de l’hôte (Hancock & Sahl, 2006) La diversité des peptides antimicrobiens est telle qu’il est difficile de les classer (Zasloff, 2002). Néanmoins, ils sont souvent répartis en quatre grands groupes : les peptides en hélice α amphiphile, les peptides en feuillet stabilisé par un ou plusieurs ponts disulfures, les peptides linéaires riches en acides aminés particuliers et les peptides dérivés de larges protéines (Boman, 1995; Bulet et al., 2004; Hancock & Sahl, 2006; Tang et al., 1999). I.2.1 Les peptides en hélice α amphiphile C’est le groupe de peptides antimicrobiens le plus étudié avec environ 290 peptides décrits. Ces peptides sont généralement cationiques et possèdent 40% à 60% de résidus hydrophobes (Tossi et al., 2000). Ils sont de petite taille (inférieure à 40 résidus), ne possèdent pas de résidu cystéine et possèdent parfois un coude au milieu de la molécule. Ils ne sont généralement pas structurés en milieu aqueux mais ces peptides adoptent une structure secondaire caractérisée par la présence d’une ou plusieurs hélices α amphiphiles au contact de la membrane ou dans un environnement mimant la membrane (en présence de TFE, de liposomes ou de micelles de SDS par exemple) (Figure 2A) (Brogden, 2005). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 15 Figure 2 : Structures tertiaires de peptides antimicrobiens (d’après (Bulet et al., 2004; Hancock & Sahl, 2006; Tang et al., 1999)). Structure en hélice α de la magainine 1 (A), structure en feuillet de la défensine RK1 du lapin (B), structure en épingle à cheveux de la thanatine d’insecte (C), structure mixte en hélice α et en feuillet de la défensine 1 de la moule (D), structure cyclique de la rhésus θ défensine 1 de primate (E), structure désorganisée de l’indolicine bovine (F). Les ponts disulfures sont représentés en jaune. Cette catégorie regroupe des peptides retrouvés chez divers organismes tels que l’Homme (cathélicidine LL-37), les insectes (cécropines, mélittine), les nématodes (cécropine P1), les amphibiens (magainines) ou encore les champignons (alaméthicine) (Andersson et al., 2003; Payne et al., 1970; Raghuraman & Chattopadhyay, 2007; Zanetti, 2004; Zasloff, 1987). Parmi les peptides antimicrobiens cationiques et amphiphiles les plus étudiés, on note les peptides antimicrobiens isolés d’amphibiens et d’insectes tels que les magainines, les cécropines, et la mélittine. Ainsi, la mélittine, le composant toxique principal du venin de l'abeille de miel européenne, Apis mellifera, est un peptide cationique de 26 acides aminés (aa) qui possède un effet lytique aussi bien sur les cellules procaryotes que sur les cellules eucaryotes. La région C-terminale (résidus 21-26) est hydrophile en raison de la présence d'acides aminés chargés positivement tandis que le reste de la molécule (résidus 1-20) est principalement hydrophobe (Habermann, 1972; Raghuraman & Chattopadhyay, 2007). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 16 I.2.2 Les peptides en feuillet stabilisés par des ponts disulfures Dans ce groupe sont retrouvés des peptides cationiques et anioniques (environ 380 peptides) qui contiennent des paires de résidus cystéines qui sont oxydés pour former des ponts disulfures internes. Les défensines forment les principaux représentants de cette classe (Brogden, 2005). Le nombre de résidus cystéines est variable (entre 2 et 8) ainsi que leur appariement ce qui donne naissance à plusieurs types de structures. Il y a les peptides ayant une conformation en feuillet avec trois ponts disulfures (la plupart des défensines de vertébrés) (Figure 2B), ceux qui possèdent une conformation en épingle à cheveux (par exemple, les brévinines des amphibiens et l’androctonine du scorpion) (Figure 2C) ou encore les peptides qui adoptent une conformation mélangeant hélice α et feuillet comme c’est le cas pour les défensines d’invertébrés et de plantes (Figure 2D) (Bulet et al., 2004). Un peptide cyclique contenant 3 ponts disulfures (6 cystéines) a été découvert dans les leucocytes de primate et nommé rhésus θ défensine 1 (RTD-1) (Figure 2E) (Tang et al., 1999). I.2.3 Les peptides riches en acides aminés particuliers Une petite famille de peptides linéaires (plus de 40) est caractérisée par la prédominance d’un ou deux acides aminés. Il y a les peptides riches en tryptophane comme l’indolicidine isolée de neutrophiles bovins (Figure 2F) (Selsted et al., 1992), les peptides riches en proline principalement isolés d’insectes (drosocine, pyrrhocoricine) (Otvos, 2002), les peptides riches en glycine (diptéricine) mais aussi des peptides riches en proline et arginine comme Bac 5, Bac 7 et les apidaecines (Boman, 1995). Il existe aussi de petits peptides riches en histidine, les histatines (3-4 kDa) qui sont retrouvés dans les sécrétions salivaires humaines et de primates (De Smet & Contreras, 2005). La plupart de ces peptides sont cationiques (Boman, 1995) mais certains sont anioniques à pH neutre comme la maximine H5 isolée d’amphibiens qui est riche en acides aminés hydrophobes et en acide aspartique (Lai et al., 2002). I.2.4 Les peptides dérivés de larges protéines Ces peptides sont issus du clivage de plus larges protéines et possèdent une activité antimicrobienne (Brogden, 2005). La buforine I, par exemple, isolée de l’estomac d’une grenouille asiatique Bufo bufo gargarizans résulte du clivage de la liaison Tyr39-Ala40 de l’histone 2A par des pepsines (Kim et al., 2000). Un autre exemple est la lactoferricine Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 17 bovine, un peptide antimicrobien cationique produit après le clivage de la lactoferrine par une pepsine gastrique (Ulvatne & Vorland, 2001). I.3 Peptides antimicrobiens produits par les bactéries Les peptides antimicrobiens synthétisés par voie ribosomique chez les bactéries sont des molécules de nature protéique ou partiellement protéique, douées d’une activité antagoniste vis-à-vis de souches phylogénétiquement proches des souches productrices, ou occupant les mêmes niches écologiques. Leur synthèse, par voie ribosomique, les différencie des antibiotiques qui résultent d’un assemblage enzymatique. Deux grands groupes de peptides antimicrobiens sont distingués avec, d’une part, les peptides antimicrobiens produits par les bactéries à Gram négatif, représentés par les microcines, et d’autre part, les peptides antimicrobiens produits par les bactéries à Gram positif, et notamment les peptides antimicrobiens de bactéries lactiques (Nissen-Meyer & Nes, 1997). La plupart de ces peptides antimicrobiens sont nommés bactériocines. Le terme bactériocine a été introduit en 1953 par Jacob et al. lorsqu’ils ont constaté que l’activité inhibitrice décrite en 1925 par Gratia n’était pas limitée aux Enterobacteriaceae (Cascales et al., 2007). Dans la suite de l’étude, le terme bactériocine fera référence aux peptides antimicrobiens produits par les bactéries à Gram positif, lesquelles possédent un gène d’immunité pour se protéger de l’action antimicrobienne de leur propre peptide (Jack et al., 1995). I.3.1 Peptides antimicrobiens produits par les bactéries à Gram négatif Les peptides antimicrobiens produits par les bactéries à Gram négatif sont représenté par les microcines (taille inférieure à 10 kDa) produites par des bactéries appartenant à la famille des Enterobacteriaceae et surtout E. coli (Dirix et al., 2004). Le terme microcine a été conçu pour distinguer une nouvelle classe de peptides antibactériens des colicines qui sont des protéines à activité antimicrobienne produites par E. coli (Duquesne et al., 2007). Les microcines regroupent actuellement 10 peptides qui se répartissent en deux classes, les microcines de classe I et les microcines de classe II, qui diffèrent l’une de l’autre de part leur mode d'action (Pons et al., 2002). Les microcines de classe I ciblent des enzymes intervenant dans la structuration et la synthèse d’ADN/ARN tandis que celles de classe II interagissent avec les membranes bactériennes. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 18 Les microcines de classe I ont une masse moléculaire comprise entre 1 et 3 kDa et arborent de nombreuses modifications post-traductionnelles. Elles sont codées par plusieurs gènes (4 à 7) portés par un plasmide. Le gène d’immunité n’est cependant pas localisé à côté du gène de structure. Les membres de cette famille sont MccB17, MccC7/C51 et MccJ25 (Duquesne et al., 2007). Les microcines de classe II nécessitent la présence du gène chromosomique tolC (codant pour un transporteur membranaire de la membrane externe) pour être fonctionnelles (Pons et al., 2004). Elles se subdivisent en deux sous groupes, les microcines de classe IIa et IIb, selon la localisation des gènes. Les microcines de classe IIa (MccV originellement nommé ColV, MccL et Mcc24) sont codées par 4 gènes plasmidiques ayant une organisation conservée entre les différentes microcines. Les microcines de classe IIb (MccE492, MccH47, MccI47 et MccM) sont codées par des gènes chromosomiques, contrairement aux autres microcines précédemment décrites (Duquesne et al., 2007). I.3.2 Peptides antimicrobiens produits par les bactéries à Gram positif La production de peptides antimicrobiens par les bactéries à Gram positif a été largement étudiée et en particulier les bactériocines produites par les bactéries lactiques. En effet, au cours des 20 dernières années, les travaux sur ces bactériocines ont été conduits, avec pour objectif, de développer de nouvelles techniques de protection alimentaire pouvant limiter la détérioration des aliments et les risques d’infections alimentaires. C’est par exemple le cas de la nisine qui est le seul peptide antimicrobien autorisé en tant que conservateur alimentaire (Galvez et al., 2007). Afin de regrouper les peptides antimicrobiens des bactéries à Gram positif, plusieurs classifications ont été proposées dans différentes revues (Cotter et al., 2005; Daw & Falkiner, 1996; Diep & Nes, 2002; Hechard & Sahl, 2002; Héchard & Sahl, 2002; Heng & Tagg, 2006; McAuliffe et al., 2001), toutes inspirées de la classification établie en 1993 par Klaenhammer pour les bactériocines de bactéries lactiques (Klaenhammer, 1993). La classification suivante (Tableau 1) est proposée par Bastos et al. (Bastos et al., 2009) d’après les classifications de Klaenhammer en 1993 et de Heng en 2006 (Heng & Tagg, 2006). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 19 Tableau 1 : Classification des bactériocines produites par les bactéries à Gram positif (Bastos et al., 2009) Classification Caractéristiques Sous-classe Exemples Classe I (lantibiotiques) Peptides contenant des acides aminés modifiés Type A (linéaire) Type B (globulaire) Type C (multicomposant) Pep5, Epidermine, Nukacine ISK-1 Mersacidine Staphylococcine C55 Classe II Peptides contenant des acides aminés non modifiés IIa (pediocin-like) IIb (multicomposant) IIc (divers) Pédiocine PA-1 Auréocine A70, Lactacine F Auréocine A53, Lactococcine A, Divergicine A Classe III Protéines sensible à la chaleur Type IIIa (bactériolysines) Type IIIb (non lytique) Lysostaphine Helvéticine J Classe IV Peptides cycliques - Entérocine AS-48 I.3.3 Classe I : Lantibiotiques Il s'agit de peptides (entre 19 et 38 acides aminés, de masse inférieure à 5 kDa) contenant des acides aminés inhabituels obtenus par modifications post-traductionnelles. Ces modifications sont réalisées par déshydratation de la sérine et de la thréonine respectivement en déshydroalanine et déshydrobutyrine, qui peuvent ensuite former une liaison thioéther avec la cystéine afin de générer, respectivement, la lanthionine et la β-méthyl-lanthionine. Ces modifications couvrent entre 24% et 58% du peptide (Willey & van der Donk, 2007). Pour souligner la présence de ce type inhabituel d'acides aminés, les bactériocines de classe I ont été nommées lantibiotiques pour lanthionine containing antibiotics (Schnell et al., 1988). La structure des lantibiotiques varie essentiellement en fonction de la localisation des ponts établis entre les acides aminés modifiés, ce qui permet de distinguer deux sous-classes. La sous-classe A est constituée par les lantibiotiques linéaires, et la sous-classe B, par les lantibiotiques globulaires. En plus de ces deux catégories, des lantibiotiques à deux composants ont également été identifiés (McAuliffe et al., 2001) et regroupés dans une troisième sous classe, la sous-classe C (Bastos et al., 2009). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 20 I.3.3.1 Classe II : Peptides thermiquement stables et non modifiés Cette classe est constituée de peptides (entre 20 et 60 acides aminés) de masse inférieure à 10 kDa, thermostables et sans modifications post-traductionnelles. Ils sont généralement synthétisés sous forme de prépeptides. Cette catégorie est la plus largement représentée et son étude a conduit à la création de trois sous-classes : ♦ Sous-classe IIa : les bactériocines de sous-classe IIa présentent une activité antiListeria et sont caractérisées par une séquence conservée, surnommée motif anti-Listeria, YGNGVxC (x représentant un acide aminé quelconque) (Ennahar et al., 2000). ♦ Sous-classe IIb : la classe IIb correspond aux bactériocines dont l’activité dépend de l’action conjuguée de deux peptides non-modifiés. L’un des peptides peut avoir une faible activité, l’ajout du second permettant une forte augmentation ainsi qu’un élargissement du spectre d’activité (Nes et al., 1996). ♦ Sous-classe IIc : la sous-classe IIc a d’abord été proposée pour les bactériocines activées par réduction de groupements thiols (Klaenhammer, 1993) puis elle a été dédiée aux bactériocines de classe II dont l'export est sous la dépendance du système général de sécrétion (système Sec). Cependant, il a été montré depuis que les bactériocines activées par réduction de groupements thiols pouvaient agir avec leur résidu cystéine oxydé et, d’autre part, une bactériocine de classe IIa, sécrétée selon un mécanisme sec-dépendant a été découverte. Il s’agit de l’entérocine P (Ennahar et al., 2000). Ceci remet fortement en question la pertinence de cette classe. Héchard et Sahl (2002) ont proposé de réserver la sous-classe IIc à toutes les bactériocines différentes des bactériocines de sous-classes IIa et IIb (Hechard & Sahl, 2002). Cette proposition a été reprise en 2005 par Cotter et al. (Cotter et al., 2005). I.3.3.2 Classe III : Protéines thermosensibles Les bactériocines de classe III sont des protéines thermosensibles. Ces bactériocines sont subdivisées en deux sous-classes selon leur activité : la classe IIIa qui correspond aux bactériolysines telles que la lysostaphine (Bastos et al., 2009) et la classe IIIb qui correspond aux bactériocines non lytiques telles que l’helvéticine J (Joerger & Klaenhammer, 1990). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 21 I.3.3.3 Classe IV: Bactériocines cycliques En 2002, les bactériocines de classe IV correspondaient à des molécules peptidiques portant une (ou plusieurs) composantes non-protéique, lipidique et/ou oligosaccharidique, nécessaires à leur activité biologique. Cependant, de telles bactériocines n’ont pas encore été purifiées avec leur partie glucidique ou lipidique ce qui laisse penser qu’elles n’existent pas (Riley & Wertz, 2002). Cette quatrième classe regroupe désormais des bactériocines cycliques telles que l’entérocine AS-48 produite par Enterococcus faecalis subsp. liquefaciens (Bastos et al., 2009). I.3.4 Peptides antimicrobiens produits par les bactéries du genre Staphylococcus Dans notre équipe, une souche de S. warneri a été isolée sur un critère d’inhibition de la croissance de la bactérie pathogène Legionella pneumophila (Héchard et al., 2005). Cette activité antimicrobienne est médiée par au moins une molécule de nature peptidique dont le spectre d’activité apparaît comme spécifique des bactéries du genre Legionella. La fraction active contient deux peptides de masse moléculaire respective 2613,8 Da et 2449,4 Da. Une comparaison avec les masses moléculaires de peptides antimicrobiens déjà décrits dans les bases de données suggère qu’il s’agit de nouvelles molécules (Hechard et al., 2005; Héchard et al., 2005). La warnéricine RK a été brevetée en 2006 pour son activité anti-Legionella, sous la référence WO/2007/077316. De plus, ce brevet fait mention de deux autres peptides à activité anti-Legionella produits par S. warneri RK : les δ-hémolysine I et II (Héchard & Berjeaud, 2006). Les hémolysines (α, , δ et γ) sont des molécules qui possèdent une activité cytotoxiques sur différentes cellules eucaryotes (Dinges et al., 2000). Elles font parties d’un ensemble de molécules complétant l’arsenal de virulence des bactéries du genre Staphylococcus, en plus des facteurs antimicrobiens sécrétés. La δ-hémolysine est un petit peptide qui se structure en une hélice α amphiphile et qui ne posséde pas ou peu d’activité antimicrobienne contrairement à d’autres molécules adoptant la même structuration secondaire telle que la mélittine par exemple (Dhople & Nagaraj, 1993; Kreger et al., 1971). ♦ Publication 1 : δ-hemolysin, an uptade on a membrane-interacting peptide La revue ci-après regroupe les données récentes concernant la structure, les activités biologiques et le mode d’action de la δ-hémolysine. Les travaux menés au laboratoire durant Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 22 ma thèse ont permis de confirmer la très faible activité antimicrobienne du peptide contre les bactéries déjà testées dans la littérature mais également de lui découvrir une forte activité spécifique dirigée contre les bactéries du genre Legionella (voir publication 1 : Characterization of anti-Legionella activity of warnericin RK and delta-lysin I from Staphylococcus warneri). La synthèse des données concernant le mode d’action de la δhémolysine s’intègre parfaitement à la compréhension du mode d’action de la warnéricine RK. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 23 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 24 PUBLICATION 1 Revue δ-hemolysin, an update on a membrane-interacting peptide PEPTIDES 2009 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 25 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 26 Peptides 30 (2009) 817–823 Contents lists available at ScienceDirect Peptides journal homepage: www.elsevier.com/locate/peptides Review d-hemolysin, an update on a membrane-interacting peptide Julien Verdon, Nicolas Girardin, Christian Lacombe, Jean-Marc Berjeaud, Yann Héchard * Université de Poitiers, Laboratoire de Chimie et Microbiologie de l’Eau, CNRS UMR 6008, 40 avenue du recteur Pineau, 86022 Poitiers Cedex, France A R T I C L E I N F O A B S T R A C T Article history: Received 15 October 2008 Received in revised form 17 December 2008 Accepted 18 December 2008 Available online 27 December 2008 d-hemolysin is a hemolytic peptide produced by Staphylococcus, and it has been studied for nearly 50 Keywords: Antimicrobial Pore Hemolysis Staphylococcus Bacteria Erythrocyte Detergent Curvature strain years. Therefore, it has become a model in the study of peptides interacting with membranes. In this review, we report some recent findings and compare them with previous works. d-hemolysin is a 26 amino acid peptide, somewhat hydrophobic and presenting a zero net charge. Study of its structure has shown that d-hemolysin is a-helical and amphipathic, such as many antimicrobial peptides (e.g. magainin and melittin). However, d-hemolysin had not displayed any reported antimicrobial activity until a recent publication showed its high potency against Legionella. Its mode of action is based on direct interaction with target membranes. In accordance with its concentration, d-hemolysin may slightly perturb a membrane or lead to cell lysis. Peptide charge plays an important role in its interaction with membranes, as is shown in the study of peptide variants. Some positively charged variants become highly hemolytic and even active against Escherichia coli and Staphylococcus aureus. Finally, it has recently been demonstrated that peptide preferentially binds to lipid-disordered domains. It has been postulated that as a result, enrichment in lipid-ordered domains might increase peptide concentration in lipid-disordered domains and thereby improve its activity. ß 2008 Elsevier Inc. All rights reserved. Contents 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Expression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Physicochemical properties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.1. Structure in solution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.2. Structure in membrane mimetic environment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.3. Three-dimensional structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Biological activities . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.1. Hemolytic and other lytic activities . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.2. Antimicrobial activity. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mode of action . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.1. Action below the threshold concentration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.2. Action above the threshold concentration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.3. Influence of membrane lipid composition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Structure/function relationship studies of d-hemolysin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Acknowledgements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . References . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 817 818 818 819 819 819 819 820 820 820 820 820 820 821 822 823 823 1. Introduction * Corresponding author. Tel.: +33 5 49 45 40 07; fax: +33 5 49 45 35 03. E-mail address: [email protected] (Y. Héchard). 0196-9781/$ – see front matter ß 2008 Elsevier Inc. All rights reserved. doi:10.1016/j.peptides.2008.12.017 d-hemolysin, also named d-toxin or d-lysin, is a well-known peptide produced by various Staphylococcus strains. It was originally reported in 1947 in strains of Staphylococcus aureus grown on sheep blood agar [54]. Several d-hemolysin variants 818 J. Verdon et al. / Peptides 30 (2009) 817–823 were later described as being produced by different Staphylococcus species (e.g. S. epidermis, S. intermedius). d-hemolysin belongs to the hemolysin family. This family of peptides was discovered in the late 19th century in a culture of Staphylococcus that showed hemolytic activity. The latter was initially attributed to ahemolysin but, through neutralization of this peptide, it was shown that hemolysis is also due to other peptides. Three other hemolysins, produced by Staphylococcus, were named a-, b- and ghemolysins in the order of their discovery (see Ref. [55] for an early review). a-hemolysin acts by creating pores in a target membrane; b-hemolysin presents shingomyelinase C activity; d-hemolysin permeabilizes the target membrane and g-hemolysin, which is a two-component toxin, also acts by creating pores [13]. As proteins, these hemolysins (MW ranging from 26 to 34 kDa) share no structural similarities with d-hemolysin, which is a 26 amino acid peptide [16]. This peptide is responsible for erythrocyte lysis and is likewise active against a wide range of cells and organelles [50]. Unlike many hemolytic peptides, d-hemolysin is poorly active against bacteria [11]. However, a recent study has shown that dhemolysin does present an anti-Legionella activity [53]. This review is focused on d-hemolysin, as a model peptide in the study of membrane interactions. 2. Expression The gene encoding d-hemolysin (hld) is part of the agr (accessory gene regulator) locus in S. aureus. Interestingly, the agr locus regulates many virulence genes and has been extensively studied. The locus consists in five genes (agrBDCA and hld) in two divergent transcripts, RNA II and RNA III. RNA II encodes agrBDCA and RNA III encodes hld, the d-hemolysin gene (Fig. 1). AgrC encodes the histidine kinase and agrA the response regulator of a two-component regulatory system. AgrD encodes a peptide, which is maturated and secreted through AgrB. The resulting peptide is an auto-inducing one, which in turn activates AgrC and AgrA. Once activated, the response regulator AgrA enhances RNA II and RNA III expression through their cognate promoter P2 and P3. RNA III not only encodes hld but also acts as the effector of the agr system. RNA III regulates expression of various genes at both the transcriptional and the translational level. RNA III even regulates its own expression. The translation of RNA III into d-hemolysin is delayed (1 h) following the appearance of RNA III in mid-exponential phase. This delay may be due to interaction of the 30 -end of RNA III Table 1 Natural d-hemolysin variants produced by different Staphylococcus strains. Peptide name d-hemolysin d-lysin d-toxin d-lysin-I d-lysin-II d-hemolysin a Sequencea Ref. MAGDIISTIVDFIKLIAETVKKFTK MAGDIVGTIGEFVKLIIETVQKFTQK MAADIISTIGDLVKWIIDTVNKFKK MAADIISTIGDLVKLIINTVKKFQK MTADIISTIGDFVKWILDTVKKFTK MAQDIISTIGDLVKWIIDTVNKFTKK [20] [49] [29] [49] [49] [16] Species S. S. S. S. S. S. intermedius simulans epidermidis warneri warneri aureus Sequences deduced from genes are in italics. with the ribosome binding site, consequently blocking access to ribosomes [3]. In recently published work, inhibition of the rot transcription factor translation was proposed as a key feature of agr function [19]. Expression of RNA III and, as a result, of d-hemolysin depends on bacteria concentration. Accordingly, the agr system is a quorum-sensing system. The auto-inducing peptide (AgrD) induces agr locus expression in a cell-density dependent manner. Thus, d-hemolysin is produced in the late-exponential phase. 3. Physicochemical properties The first d-hemolysin sequence was obtained by amino acid sequencing from human isolate of S. aureus [16], and 4 years later, the first variant of the d-hemolysin family was described [17]. To date, different d-hemolysins have been described in various Staphylococcus strains, with slight differences in their sequences (Table 1). The S. aureus d-hemolysin is a 26 amino acid peptide of 2.9 kDa. Early studies suggested that d-hemolysin was a protein ranging from 68,000 to 200,000 Da and consisted in at least five subunits. The molecular weight of the subunit was initially estimated at approximately 21,000 Da, as determined after dissociation in nonionic detergents and assayed by sucrose gradient ultracentrifugation. However, through gel permeation under denaturating conditions, it came to appear that the minimum molecular weight for the peptide subunit was <6000 Da [21]. d-hemolysin does not contain histidine, arginine, proline, tyrosine or cysteine [16,17,21,24]. The same amino acid composition is also encountered in all d-hemolysin natural homologues isolated from various species. Only three residues (Ile, Thr and Lys) account together for about 45% of the total amino acids. The Lys- Fig. 1. Schematic representation of the staphylococcal two-component regulatory system agr. d-hemolysin gene, hld, is encoded by RNA III, of which the expression is regulated by the response regulator AgrA. J. Verdon et al. / Peptides 30 (2009) 817–823 819 4. Structure concentration domain above 2 mM, tetrameric peptide at 2 mM, 16 monomers at 10 mM, 38 monomers at 60 mM and very large asymmetrical species at 446 mM (100 monomers). Decreasing concentrations below 2 mM of d-hemolysin allow dissociation into monomers and at 0.1 mM concentration, it was calculated that about 50% of d-hemolysin is monomeric. The self-associated species are fundamentally a-helical (70%) with a buried and highly immobilized Trp at position 15. At the lowest concentration studied, the a-helix content sharply decreases to 35% while tryptophan fluorescence shows that this Trp residue is exposed to buffer. The authors proposed a structural model for aggregated species with stacked antiparallel amphipathic rods (Fig. 2A). Following probing by tryptophan fluorescence of the environment close to both the hydrophilic and the hydrophobic faces of d-hemolysin, it was concluded that the first step of self-association is driven by hydrophobic interactions between apolar faces of a-helices, while further oligomerization gets their polar face involved through electrostatic interactions [47]. 4.1. Structure in solution 4.2. Structure in membrane mimetic environment An analysis of the secondary structure, by circular dichroism (CD), concluded that d-hemolysin adopts an a-helical conformation with varying helical content, in aqueous buffer. dhemolysin is partially folded with a-helix content: 42% in water, 45% in methanol, 24% in 6 M urea [9]. The folding is concentration-dependent: 75% helical at concentrations above 2 mM but only 35% helical at a 0.25 mM concentration [52]. It displayed spectra characteristics of helical conformation at 1 mM with no discernible concentration dependence in the range of 1–6 mM [10]. Thiaudiere et al. [52] proposed a general framework for the behavior of S. aureus d-hemolysin in solution (Fig. 2A). Their experiments suggest an isodesmic aggregation in the high FTIR spectroscopy shows that d-hemolysin exhibits predominantly a-helical secondary structure in phosphatidylcholine bilayers [8,26]. It appears that the peptide retains its helical conformation in lipid micelles, monolayers, bilayers or discoidal particles, though its state of aggregation probably differs in each of these systems. X-ray diffraction studies have shown that, in the discoidal particles formed at high peptide concentrations, a ring of d-hemolysin molecules surrounds a disk-shaped lipid bilayer [26]. Discoidal lipid particles were also identified as regards other amphipathic a-helical peptides such as melittin [15] and glucagon [41]. Whatever the initial secondary structure in a solution, CD experiments showed that the d-hemolysin a-helix content is as high as 78%, 68% or 74% on binding to PC/PS vesicles [52], to PC liposomes or to PE/PG (3:1) liposomes, respectively [10]. Consistent with the CD experiment results, NMR studies reported a-helical structure to extend from residues 5 to 23, when bound to dodecylphosphocholine micelles [25]. Tryptophan fluorescence of d-hemolysin is also sensitive to binding to lysoPC micelles and the changes in emission lmax are biphasic; at a lipid/peptide molar ratio below 3, a blue shift indicates that Trp15 is buried, while further lipid additions induce partial reexposure of the Trp [52]. At low peptide concentration (Fig. 2B) in the bilayer, dimers with antiparallel a-helices lie flat at the interface between acyl chains and polar headgroups of the lipids, as shown by light scattering and time-resolved fluorescence spectroscopy experiments [47]. At high peptide concentration (Fig. 2B), self-association is favored, inducing disruption of the membrane. d-hemolysin amphipathic structure accounts for its ability to form aggregates in water and stable monolayers at the air–water interface, to bind to membranes, and to be soluble in both water and organic solvents. Lys basic doublet seems to characterize the S. aureus and S. epidermidis d-hemolysins, while the S. intermedius, S. warneri and S. simulans peptides contain only one C-terminal lysine residue. With four basic and three acidic residues and a negative C-terminus, S. aureus d-hemolysin has a zero net charge at neutral pH. S. aureus dhemolysin contains 14 hydrophobic and 4 polar yet nonionizable amino acid residues. This peptide composition leads to a somewhat hydrophobic peptide. d-hemolysin is soluble in water, in various buffers, in chloroform–methanol (2:1), methanol and 75% ethanol but insoluble in chloroform, acetone and ether [24]. dhemolysin is resistant to heat inactivation at 80 8C for 1 h. Proteolytic enzymes, mainly pronase and trypsin, are potent inhibitors [24]. d-hemolysin might also present a N-terminal formylmethionine residue, as suggested when comparing the peptide mass obtained by amino acid sequence and by mass spectroscopy [16,30,53]. 4.3. Three-dimensional structure Fig. 2. Interaction models for the d-hemolysin in solution or with membranes, in a concentration-dependent manner. (A) Self-association in aqueous solution. (B) Selfassociation in membrane: at high peptide density in the membrane (top) transmembrane peptides can border pores or membrane fragments. Light grey areas indicate the hydrophobic face of the amphipathic helices. The tri-dimensional structure of the S. aureus d-hemolysin (Fig. 3) was provided in methanol solution [7,48] and in methanol/ water (2:1) solution [7], by using high resolution NMR. It was shown that residues 2–20 form a stable helix while the residues at the carboxyl terminus are unordered [48]. d-hemolysin adopts an a-helical structure between residues 8 and 22 in methanol and between residues 5 and 24 in methanol/water, with the terminal regions being relatively flexible [7]. 820 J. Verdon et al. / Peptides 30 (2009) 817–823 6.1. Action below the threshold concentration Fig. 3. Three-dimensional structure of d-hemolysin. Ribbon representation of a NMR model structure from the 1DTC PDB file [7]. The figure is drawn using the DeepView/Swiss-PDBviewer software. Non-polar residues are colored in black. 5. Biological activities 5.1. Hemolytic and other lytic activities d-hemolysin was detected in strains of S. aureus grown on sheep blood agar, to which a and b anti-hemolysins were added. dhemolysin has a broader hemolytic range than other hemolysins secreted by S. aureus [13,55]. Soluble d-hemolysin lysed erythrocytes from horse, rabbit, human, guinea pig, pig, calf, sheep, goat, cat and chicken [24]. b-hemolysin and d-hemolysin exhibited a synergistic effect on sheep erythrocytes [24,27]. d-hemolysin not only lyses erythrocytes but also other mammalian cells, as well as subcellular structures such as membrane-bound organelles. It also lyses and disrupts, bacterial protoplasts, spheroplasts, lysosomes and lipid spherules [24]. 5.2. Antimicrobial activity d-hemolysin displays limited or nonexistent antimicrobial activity against bacteria [11,24]. Only one single strain, B. megaterium KM, was reported to be sensitive to 63 mg/ml of dhemolysin, and two bacterial strains (M. lysodeikticus and a Group A Streptococcus C203s) were sensitive at a higher peptide concentration (500 mg/ml) [24]. However, it was also reported that d-hemolysin is active against spheroplasts and protoplasts. It might be hypothesized that the lack of antimicrobial activity is due to a difference of envelope composition between bacteria and erythrocyte, such as lipopolysaccharide or cell wall. Thus, the peptide is unable to perturb the negatively charged bacterial cell surface and to form channels in the bacterial plasma membrane [11]. However, d-hemolysin analogues, in which D residues are replaced by K residues, display antimicrobial activity against E. coli and S. aureus [10]. This finding confirms the hypothesis that peptide charge assumes an important role in its antimicrobial activity. On the other hand, we recently reported some antimicrobial activity of d-hemolysins of S. warneri against Legionella [53]. All tested strains of the Legionella genus were highly sensitive (MIC 3.12 mg/ml) to d-hemolysin, while bacteria from other genus were resistant at least up to 50 mg/ml. These results showed that while d-hemolysin might have an antimicrobial activity, it is restricted to specific bacterial strains or genus, such as Legionella. 6. Mode of action The mechanism of d-hemolysin action has been widely studied. At an early date it was reported that interaction of the peptide with the cell surface accounts for lysis in sensitive erythrocytes [6]. The speed of cell lysis supports this hypothesis. Since that time, various studies have purportedly explained the mode of action of dhemolysin or related amphipathic a-helical peptides. Lastly, these studies demonstrate that d-hemolysin leads to two distinct sets of events either below or above a threshold concentration [14,26,31,34]. Obviously, the threshold concentration may vary with lipid composition of the target membrane and peptide environment. At low d-hemolysin concentration, dimers with antiparallel ahelices may lie flat at the interface between acyl chains and the polar headgroups of the lipids, as shown in a model compatible with light scattering and time-resolved fluorescence spectroscopy experiments [47]. This dimerization and orientation has likewise been shown for other a-helical peptides [4,28]. After interacting with the membrane, d-hemolysin can aggregate to form pore in lipid bilayers. According to Mellor et al., two classes of channels are formed by d-hemolysin in planar lipid bilayers: ‘‘small’’ class events, with conductance of 70–100 pS and ‘‘large’’ class events, with conductance of 420–470 pS [31]. The channels are selective for cations over anions and the level of selectivity is stronger for ‘‘small’’ than for ‘‘large’’ channels. Ion channel formation occurred at a d-hemolysin concentration of approximately 0.3 mM [31]. The authors proposed a model for the d-hemolysin channel consisting in a hexameric cluster. This channel was expected to be cationselective because it was lined by three negatively charged aspartate residues [31]. However, in a model of d-hemolysin membrane channels based on crystal structure determination, it appears unlikely that ‘‘large’’ channels are hexamers [39]. In fact, it was proposed that ‘‘small’’ channels (70–110 pS) are octamers, while ‘‘large’’ channels are larger oligomers. Pokorny et al. have proposed a sinking raft model to explain the d-hemolysin mode of action [32,34]. Indeed, d-hemolysin induced a graded dye (carboxyfluorescein) efflux in POPC vesicles and a lipid flip-flop at the same rate constants as dye efflux [32]. These findings suggest that dye efflux occurred concomitantly with peptide translocation as follows. Peptide self-association on the membrane surface perhaps induced a curvature strain across the bilayer, thereby disturbing membrane stability. Then, d-hemolysin may have sunk across the membrane bilayer as a small aggregate, most likely as a trimer or a tetramer. The authors hypothesized that peptides might be oriented parallel to the membrane, such as has been shown with cecropin A in biophysical studies [45]. This would lead to both dye efflux and lipid flip-flop [34]. Translocation occurs until equilibrium of peptide concentration across the membrane is reached. At that point, membrane curvature strain disappears, peptide translocation occurs only rarely and dye efflux stops [32–34]. Finally, it is not clear whether d-hemolysin is inserted in the membrane: in a parallel manner, as suggested by Pokorny et al.; in a perpendicular manner, as in classical torroidal pore; or in a disordered manner, as proposed recently for melittin [44]. 6.2. Action above the threshold concentration Early studies hypothesized that d-hemolysin acts as a surfactant to disrupt cell membrane [6]. d-hemolysin was shown to have an effect similar to Triton X-100, i.e. immediate leakage of large molecules [51]. The addition of small quantities of peptide (lipid-to-peptide molar ratio 1000/1) had only minor effects on bilayers. In contrast, increasing the peptide concentration to molar lipid-to-peptide ratios lower than 125/1 promoted the formation of two populations of lipid particles, which could be separated by centrifugation [26]. Small-angle X-ray scattering measurements confirmed that the pellet consisted in multilamellar vesicles, while disk-shaped lipid-peptide aggregates were found in the supernatant. The disk-shaped structure was also reported for other peptides, such as melittin, at high peptide concentration [37]. Although d-hemolysin and melittin have different structures, the structural parameters of discoidal aggregates remain similar for both peptides [15]. Several studies have drawn attention to a detergent-like mode of action, which has recently been reviewed [5]. They tend to suggest that lytic peptides, like detergents, may J. Verdon et al. / Peptides 30 (2009) 817–823 have concentration-dependent effects on membrane structure: inducing bilayer perturbations of long-range order at low peptide concentrations, and exhibiting a detergent-like solubilization of the membrane at high peptide concentrations [5]. To summarize, d-hemolysin activity may be modeled, taking into account the different results described above (Fig. 4). It would appear that, as with other helical peptides, d-hemolysin displays concentration-dependent activity. At a low concentration, below the threshold, d-hemolysin is adsorbed parallel to the membrane plane (Fig. 4A) and translocates across the membrane as a transient structure (Fig. 4B). The membrane is weakened by the peptide, which probably induces a curvature strain. The transient structure may induce both ionic efflux and lipid flip-flop. At a high concentration, above the threshold, d-hemolysin induces a detergent-like solubilization of the membrane, leading to the formation of disk-shaped structures or micelles (Fig. 4C) and, finally, cell lysis. 6.3. Influence of membrane lipid composition As stated above, the mode of action may depend not only on peptide concentration, but also on lipid composition of the membrane [5]. Aggregates of d-hemolysin interact strongly with zwitterionic or negatively charged lipids [52]. The predominant lipid components in the outer leaflet of eukaryotic membranes are sphingomyelin, cholesterol and POPC. Raft domains are liquidordered domains, rich in cholesterol and sphingomyelin [40,46], while POPC is responsible for liquid-disordered domains. Mixtures 821 including these lipids have been shown to exhibit separation between liquid-disordered and liquid-ordered domains [1,42,43]. Vesicles made with various amounts of these lipids were used so as to study interaction with d-hemolysin. Fluorescence microscopy was unable to demonstrate the presence of domains in sphingomyelin/Chol/POPC mixtures. However, fluorescence resonance energy transfer experiments, associated with Monte Carlo simulations, have confirmed that domains are actually formed within this system [18]. It would appear that d-hemolysin binds strongly to liquid-disordered domains and poorly to cholesterol and sphingomyelin liquid-ordered raft domains [33,36]. Also, in these vesicles the rate of carboxyfluorescein efflux, upon dhemolysin treatment, increases as the POPC content decreases. It has been hypothesized that this rate increased as a consequence of d-hemolysin concentration increase in liquid-disordered domains. It was ultimately proposed that d-hemolysin action on eukaryotic cells may be attributed to the exclusion of the peptide from liquidordered domains rather than to a specific interaction between the peptide and lipids [33,36]. It has been also shown that the presence of cholesterol in lipid bilayers or temperature decrease, leading to liquid-ordered domains, significantly influences melittin activity [37,38]. It has recently been suggested that d-hemolysin activity on vesicles is likewise related to phospholipid acyl chain structure, such as different acyl chain length and saturation [35]. In fact, bilayer composition has influenced dye release in a complex manner depending on the lipid used. The complexity may plausibly be attributed to interplaying parameters related to lipid acyl chain structure, i.e. bilayer bending and lateral pressure. Fig. 4. Putative model proposed for d-hemolysin membrane activity describing the sequence of events in function of peptide concentration. The a-helices are shown as cross sections, the lighter parts representing the polar faces and the darker parts the hydrophobic faces. (A) At low concentrations d-hemolysin adsorbs on the surface of the membrane in a parallel manner, perturbing the bilayer (circles). (B) Membrane-bounded peptides (monomers and dimers) may induce a local curvature strain of the membrane (top). Some peptides self-associate in transient structures across the membrane. They likely form aggregates of peptides and various organisations have been proposed. They might be oriented parallel, perpendicular or disordered (bottom). Those aggregates disturb the membrane. It has been proposed that aggregate translocation might release the local strain and induce both cytoplasmic efflux and lipid flip-flop. (C) Increasing the peptide concentration above a threshold results in a detergent-like solubilization of the membrane. Three populations of lipid particles are shown, representing the gradual membrane disintegration: lamellar structure, disk-shaped structure and micelle structure. J. Verdon et al. / Peptides 30 (2009) 817–823 822 7. Structure/function relationship studies of d-hemolysin A number of variants (Table 2) of the S. aureus d-hemolysin have been synthesized so as to explore the impact of modifications of amino acid sequence on its physicochemical (helicity, selfaggregation, interaction with lipids) or biological features (hemolytic and antimicrobial activities) [2,10–12,22,23,52]. Three of these peptides (d-hemolysin F, M and L) were used by Kerr et al. [23] to analyze the channel-forming capacity as a function of structure. They are characterized by movement of tryptophan from position 15 to 16 and by replacement of bbranched hydrophobic residues with leucine. They retain the marked amphipathy of native d-hemolysin. d-hemolysins M and L also possess a net positive charge, which results from loss of the formyl blocking group at the N-terminus. In addition, dhemolysins M and L differ from d-hemolysins native and F in that glycine-10 is replaced by leucine. Furthermore, d-hemolysin L is three residues shorter at the N-terminus than the other peptides. All these analogs were variably able to bind to lipids vesicles and to form self-aggregates in aqueous buffer. Interestingly, Kerr et al. [23] showed that the channel pore-forming property and hemolytic activity are unrelated. Indeed, the modified d-hemolysin F, which had higher ability to form channels in the target membrane, displayed weaker hemolytic activity. In contrast, d-hemolysin L showed enhanced lytic activity Table 2 Synthetic d-hemolysin variants used in structure–function relationship studies. Peptide name d-hemolysin Sequence Ref. n-26, C n-25 n-22 n-20 n-18 n-16, D f-MAQDIISTIGDLVKWIIDTVNKFTKK MAQDIISTIGDLVKWIIDTVNKFTKK AQDIISTIGDLVKWIIDTVNKFTKK IISTIGDLVKWIIDTVNKFTKK STIGDLVKWIIDTVNKFTKK IGDLVKWIIDTVNKFTKK DLVKWIIDTVNKFTKK [2,10,23] [2,10] [10] [10] [10] [10] [2,10] f-26K n-26K n-25K n-22K n-20K n-18K n-16K f-MAQKIISTIGKLVKWIIKTVNKFTKK MAQKIISTIGKLVKWIIKTVNKFTKK AQKIISTIGKLVKWIIKTVNKFTKK IISTIGKLVKWIIKTVNKFTKK STIGKLVKWIIKTVNKFTKK IGKLVKWIIKTVNKFTKK KLVKWIIKTVNKFTKK [10] f-26P n-26 n-25 n-22P n-20P n-18P n-16P f-MAQDIISTIGDLPKWIIDTVNKFTKK MAQDIISTIGDLPKWIIDTVNKFTKK AQDIISTIGDLPKWIIDTVNKFTKK IISTIGDLPKWIIDTVNKFTKK STIGDLPKWIIDTVNKFTKK IGDLPKWIIDTVNKFTKK DLPKWIIDTVNKFTKK [10] f-26KP n-26KP n-25KP n-22KP n-20KP n-18KP n-16KP f-MAQKIISTIGKLPKWIIKTVNKFTKK MAQKIISTIGKLPKWIIKTVNKFTKK AQKIISTIGKLPKWIIKTVNKFTKK IISTIGKLPKWIIKTVNKFTKK STIGKLPKWIIKTVNKFTKK IGKLPKWIIKTVNKFTKK KLPKWIIKTVNKFTKK [10] F M, G L f-MLQDLLSSLGDLLKSWLDTLNKFTKK MLQDLLSSLGDLLKSWLDTLNKFTKK DLLSSLGDLLKSWLDTLNKFTKK [2,23] [2,23] [23] H I E Fmoc-MLQDWLSSLGDLLKSLLDTLNKFTKK MLQDWLSSLGDLLKSLLDTLNKFTKK f-MAQDIISTIGD [2] 1 2 3 4 IISTIGDLVKWIIDTV IISTIGKLVKWIIDTV IISTIGDLVKWIIKTV IISTIGKLVKWIIKTV [12] but no channel-formation activity. The net positive charge of dhemolysin L is not responsible for its higher hemolytic activity; after all, peptide M displayed the same charge with an intermediary lytic activity. In conclusion, channel formation that occurs at low peptide concentration, and hemolysis that requires higher d-hemolysin concentration, would tend to be distinct events [23]. Dhople and Nagaraj have studied the hemolytic and antimicrobial activity of d-hemolysin and several variants [10–12]. The first study was performed with a peptide corresponding to the 2–26 segment of d-hemolysin that displayed the same hemolytic activity as the native peptide [11]. This result demonstrated that the formyl extension of the N-terminal methionine is unnecessary in hemolysis. The second study is focused on the activity of the 5– 20 segment, IISTIGDLVKWIIDTV, which was shown to occur in an a-helical conformation by NMR study [48], and also on the activity of analogs, in which aspartic residues were sequentially replaced by lysine [12]. Interestingly, the native 5–20 segment has no hemolytic activity, whereas analogs, which are positively charged, all have the ability to disrupt erythrocytes. Using model membranes, the authors showed that the permeabilizing abilities of these segments are strictly correlated to their hemolytic activity. Recently, Dhople and Nagaraj [10] have synthesized several analogs wherein, the N-terminal residues were sequentially deleted and the aspartic acids replaced by lysines (K series) and/ or the valine-13 replaced by a proline (P and KP series). In this study, hemolytic and antimicrobial activity of the synthetic peptides was measured and their conformations analyzed by circular dichroism. The relationships found between structural features and hemolytic activity of the modified d-hemolysins showed that (i) an entire sequence of the peptide is unnecessary for the activity. Indeed, the shorter segments of d-hemolysin in which all the charged amino acids D and K are present show greater hemolytic activity than the parent toxin; (ii) the formation of peptide aggregates in the medium is not a pre-requisite for hemolytic activity. Maximum hemolytic activity was observed for the n-22 analog, which was shown to be monomeric at concentrations where hemolysis is observed; (iii) when a proline residue is present in the analogs, hemolytic activity was detected only for full-length peptides, in which aspartic residues were replaced by lysins. These are the only peptides with a propensity to fold into helical structure in the presence of vesicles composed of zwitterionic lipids. Thus, hydrophobicity and charged residues D and K in the shorter a-helical segments are sufficient to exhibit hemolytic activity. In conclusion, although d-hemolysin is a hemolytic peptide, which has been repeatedly described over the years, recent findings have highlighted our vision of its mode of action. Firstly, this peptide is a classical amphipathic a-helical peptide and yet, in contrast to other related peptides, d-hemolysin has not been described as antimicrobial. However, its antimicrobial activity has recently been demonstrated on the Legionella genus. Its spectrum of antimicrobial activity remains narrow, and as of now there is no evidence to explain the sensitivity of some bacteria. It has been suggested that sensitivity to antimicrobial peptides may be linked to heterogeneity in the membrane of bacteria. Secondly, this peptide shows concentration-dependent activity, leading to membrane disruption at higher concentrations, and a charge-dependent activity, as positively-charged variants are highly effective. Thirdly, it has been suggested that d-hemolysin strongly interacts with liquid-disordered domains rather than liquid-ordered raft-domains. Consequently, enrichment in liquid-ordered domains is believed to increase dhemolysin concentration in liquid-disordered domains, thereby increasing its activity. J. Verdon et al. / Peptides 30 (2009) 817–823 Acknowledgements Julien Verdon is supported by a grant from the French Minister of Research. Nicolas Girardin is supported by a Cifre Grant from Veolia. References [1] Almeida PF, Vaz WL, Thompson TE. Lateral diffusion in the liquid phases of dimyristoylphosphatidylcholine/cholesterol lipid bilayers: a free volume analysis. Biochemistry 1992;31:6739–47. [2] Alouf JE, Dufourcq J, Siffert O, Thiaudiere E, Geoffroy C. 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Ces bactéries sont des coques à Gram positif répandus dans la nature bien que majoritairement retrouvés sur la peau, les glandes cutanées et les membranes des muqueuses de mammifères et d’oiseaux. Certains peuvent développer un style de vie de pathogène s’ils parviennent à entrer dans les tissus de l’hôte. De plus, certaines espèces de Staphylococcus sont retrouvées comme agent étiologique d’infections humaines et animales. Par exemple, S. aureus résistant à la méthicilline (SARM) est devenu un important pathogène nosocomial (Emori & Gaynes, 1993). Les Staphylococcus sont généralement divisés en deux groupes sur la base de la production de coagulase, une enzyme impliquée dans la coagulation de la fibrine : les staphylocoques coagulase positif (SCP) et les staphylocoques coagulase négatif (SCN). Ils produisent des peptides antimicrobiens dont la plupart sont des bactériocines qui appartiennent majoritairement à la classe I (Pep5, épidermine, épilancine K7, épicidine 280, staphylococcine C55/Bac R1 et la nukacine ISK-1) ou à la classe II (auréocine A70 et A53). A ce jour, une seule bactériocine de Staphylococcus, la lysostaphine, a été décrite comme appartenant aux bactériocines de classe III (Tableau 2) (Bastos et al., 2009). Dans un souci de simplicité, les peptides antimicrobiens seront présentés par la suite selon l’espèce bactérienne productrice. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 27 Tableau 2 : Peptides antimicrobiens produits par Staphylococcus et leur spectre d’activité (modifié d’après (Bastos et al., 2009)) Peptides antimicrobiens Espèce productrice Pep5 Microorganismes notables sensibles Références Bactéries à Gram positif Bactéries à Gram négatif et Mycobatéries S. epidermidis S. aureus, SCN, Corynebacterium - Fontana et al. , 2006, Nascimento et al. , 2006 Epicidine 280 S. epidermidis SCN - Heidrich et al. , 1998 Epidermine/ Staphylococcine 1580 S. epidermidis S. aureus, S. epidermidis, Streptococcus sp., Corynebacterium sp., propionibacterium acnes - Fontana et al. , 2006, Nascimento et al. , 2006 Epilancine K7 S. epidermidis SCN - Nascimento et al. , 2006 Epilancine 15X S. epidermidis Enterococcus sp., Staphylococcus sp., Streptococcus sp. - Ekkelenkamp et al. , 2005 Nukacine ISK-1 S. warneri L. sakei, Leuconostoc mesenteroides, Pediococcus pentosaceus - Asaduzzaman et al. , 2006 Staphylococcine T/ Gallidermine S. cohnii/ S. gallinarum Staphylococcus sp., Streptococcus sp., Corynebacterium sp., Listeria sp., Clostridium sp. Neisseria sp., Moraxella sp. Furmanek et al. , 1999 Simulancine 3299 S. simulans S. agalactiae, Corynebacterium sp. - Nascimento et al. , 2005 SWLP-1 S. warneri S. aureus, S. epidermidis - Petersen et al. , 2009 Warnéricine RB4 S. warneri Alicyclobacillus acidoterrestris - Minamikawa et al. , 2005 Warnéricine RK S. warneri - Legionella sp. Hechard et al. , 2005 Hechard et al. , 2006 (brevet) Warnérine S. warneri L. monocytogenes , M. luteus , S. aureus Klebsiella pneumoniae, Salmonella typhimurium, Vibrio cholerae Prema et al. , 2006 Warnérine IEGM KL-1 S. warneri Corynebacterium sp., Micrococcus sp., Staphylococcus sp., Streptococcus sp., Rhodococcus sp. - Korobov et al. , 2003 Korobov et al. , 2005 Auréocine A70 S. aureus L. monocytogenes, S. aureus, S. agalactiae, Corynebacterium sp. - Oliveira et al. , 1998 Nascimento et al. , 2006 Auréocine A53 S. aureus L. monocytogenes, S. aureus, S. agalactiae, Corynebacterium sp. M. bovis Oliveira et al. , 1998 Nascimento et al. , 2006 Bac 1829, Staphilococcine C55/BacR1 S.aureus S. aureus, Streptococcus suis, Corynebacterium diphteriae, Corynebacterium renale Haemophilus parasuis, Bordetella pertussis, Bordetella bronchoseptica, Moraxella bovis, Pasteurella multocida Crupper and Iandolo, 1996 Crupper et al. , 1997 Navaratna et al. , 1998 Staphylococcine 188 S. aureus S. aureus, E. faecalis, S. pneumoniae, C. diphteriae E. coli, S. enterica serovar typhi, Shigella dysenteria, Mycobacterium tuberculosis Saeed et al. , 2004 Bac 201 S. aureus S. aureus, E. faecalis, S. agalactiae N. meningitidis Iqbal et al. , 2001 Staphylococcine IYS2 S. aureus S. aureus, Streptococcus salivarius, P. acnes, L. monocytogenes, Actinomyces israeli - Nakamura et al. , 1983 Lysostaphine S. simulans S. aureus, S. epidermidis - Schindler et al. , 1964 Climo et al. , 1998 -, aucune activité détectée Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 28 I.3.4.1 Peptides antimicrobiens produits par les staphylocoques coagulase positif Seuls trois peptides antimicrobiens produits par S. aureus ont été entièrement caractérisés : l’auréocine A70, l’auréocine A53 ainsi que la staphylococcine C55/BacR1 (Tableau 2) (Bastos et al., 2009). Les auréocines A70 et A53 ont été purifiées à partir de deux souches différentes de S. aureus isolées de lait commercial (Giambiagi-Marval et al., 1990). Les déterminants génétiques codant la production de l’auréocine A70 sont localisés sur un plasmide de 8 kb, pRJ6. Il y a deux unités transcriptionelles distinctes : une première composée de quatre gènes (aurABCD) qui codent quatre peptides hautement cationiques (pI allant de 9,85 à 10,04) et hydrophobes et une deuxième composée d’un seul gène, aurT, qui code une protéine de type transporteur ATP-dépendant. Une troisième unité transcriptionnelle potentielle a été décrite. Elle possède deux cadres ouverts de lecture dont l’un possède un gène codant une protéine de 138 acides aminés qui serait impliquée dans l’immunité (de Oliveira et al., 1998; Netz et al., 2001). C’est la première bactériocine à quatre composants décrite dans la littérature et elle est produite sans maturation (Netz et al., 2001). Les bactériocines les plus fréquemment purifiées chez S. aureus sont des variants naturels de l’auréocine A70 (Nascimento et al., 2002; Nascimento et al., 2005). L’auréocine A53 est un peptide cationique (pI de 10,5) de 51 acides aminés contenant 10 résidus lysine et 5 résidus tryptophane. Elle est purifiée sous forme formylée avec une masse de 6021,5 Da. Elle adopte en solution aqueuse une structure en hélice α (36%) et en feuillet (18%) (Netz et al., 2002). Elle est codée par un plasmide de 10,4 kb, pRJ9 qui contient plusieurs cadres ouverts de lecture dont 4 ont été identifiés : un gène de structure, aucA et 3 gènes codant pour des transporteurs de type ABC, aucFEG (Giambiagi-Marval et al., 1990). Récemment, deux bactériocines présentant des homologies de séquence (environ 45%) avec l’auréocine A53 ont été découvertes chez des bactéries lactiques. La lacticine Z (Iwatani et al., 2007) et la lacticine Q (Fujita et al., 2007) produite par deux souches de L. lactis. La staphylococcine C55 a, dans un premier temps, été partiellement purifiée par Dajani et al., entre 1969 et 1970 (Dajani & Wannamaker, 1969; Dajani et al., 1970), avant d’être caractérisée par Navaratna et al. en 1998 (Navaratna et al., 1998). C’est la première bactériocine de S. aureus à avoir été entièrement séquencée et c’est également la première Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 29 bactériocine à deux composants décrite chez les bactéries du genre Staphylococcus. La staphylococcine C55 est un lantibiotique composé de deux peptides, C55α et C55, de masse respective 3339 Da et 2993 Da (Navaratna et al., 1998). Les déterminants génétiques sont portés par un plasmide de 32 kb. Il y a 6 gènes identifiés, sacαA, sacA, sacM1, sacT, sacM2 et sacJ qui correspondent aux gènes de structure, d’immunité et de transporteur de type ABC (Navaratna et al., 1998; Navaratna et al., 1999; O'Connor et al., 2007). I.3.4.2 Peptides antimicrobiens produits par les staphylocoques coagulase négatif Les peptides antimicrobiens les mieux caractérisés produits par les SCN appartiennent majoritairement aux bactériocines de classe I (lantibiotiques) ou de classe II (Bastos et al., 2009). Les espèces majoritaires produisant ces molécules sont S. epidermidis et S. warneri (Tableau 2). I.3.4.2.1 Peptides antimicrobiens produits par S. warneri S. warneri est un SCN commensale de la peau. Environ 50% des individus portent ce microorganisme qui représente 1% de la population staphylococcique normale (Kloos, 1980). Peu de cas d’infection à S. warneri sont reportés dans la littérature et ils impliquent souvent la peau ou les tissus mous (Wood, 1992). La bactérie a cependant été impliquée dans quelques cas de discites c'est-à-dire d’une atteinte infectieuse, inflammatoire ou traumatique d'un disque intervertébral (Announ et al., 2004). S. warneri produit un grand nombre de staphyloccines différentes ; il y en a actuellement 6 décrites dans la littérature. ♦ La nukacine ISK-1 est une bactériocine isolée en 1997 à partir d’une bactérie provenant de riz fermenté, originellement décrite comme un Pediococcus (Kimura et al., 1997). Quelques années plus tard, la souche a été identifiée comme étant un S. warneri (Ishizaki et al., 2001). La nukacine ISK-1 est une bactériocine de classe IA synthétisée sous la forme d’un peptide précurseur similaire aux lantibiotiques de type lacticine-481. Le peptide mature est constitué de 27 acides aminés, incluant deux résidus lanthionines, un résidu 3methyllanthionine ainsi qu’un résidu déshydrobutyrine pour une masse moléculaire de 2960,1 Da (Sashihara et al., 2000). Au niveau génétique, les gènes codant la nukacine ISK-1 sont au moins au nombre de 6. Le gène de structure nukA code un peptide précurseur de 57 acides aminés, les 30 premiers résidus formant une séquence signal. Le gène nukM code une enzyme de 947 acides aminés impliquée dans la modification post-traductionnelle des lantibiotiques de type lacticine-481. Le gène nukT code un transporteur membranaire de la famille ABC, Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 30 impliqué dans la sécrétion de la bactériocine (Aso et al., 2004). L’immunité vis-à-vis de la nukacine ISK-1 est réalisée par un transport coopératif entre les protéines codées par les gènes nuk F, E, G et H. La bactériocine est d’abord capturée de façon spécifique par la protéine NukH puis transportée dans l’espace extracellulaire par NukFEG (Aso et al., 2005; Okuda et al., 2008a; Okuda et al., 2008b). Les lysines en position 1 à 3 jouent un rôle crucial dans l’interaction membranaire de la nukacine ISK-1 et donc dans son activité antimicrobienne (Asaduzzaman et al., 2006). Son spectre d’activité est dirigé, entre autre, contre Lactobacillus sakei, Pediococcus pentosaceus et Leuconostoc mesenteroides (Asaduzzaman et al., 2006). En 2008, un variant naturel de la nukacine ISK-1 a été isolé à partir d’un Staphylococcus hominis KQU-131 issu de poisson fermenté et nommé nukacine KQU-131. Elle ne diffère de la nukacine ISK-1 que par trois acides aminés, un résidu dans la séquence signal et deux dans le peptide mature (Wilaipun et al., 2008). ♦ La warnérine IEGM KL-1 est un peptide antimicrobien produit par S. warneri IEGM KL-1, purifié suite à la recherche de composés antimicrobiens actifs contre S. epidermidis. C’est un peptide de 2999 Da (Korobov et al., 2005) qui possède un spectre d’activité dirigé essentiellement contre des bactéries à Gram positif tels que Staphylococcus, Micrococcus, Streptococcus, Corynebacterium et Rhodococcus (Korobov et al., 2003). Son action dépend de l’état énergétique de la cellule cible. En effet, la composante électrique Δψ du potentiel électrochimique transmembranaire des ions H+ influence l’effet antimicrobien de la warnérine IEGM KL-1 de façon importante. Son activité antimicrobienne décroit lorsque le potentiel décline. Les cellules en phase stationnaire de croissance ou cultivées à faible température, qui ont une activité métabolique réduite et donc un plus faible Δψ, se trouvent être beaucoup moins sensibles à l’action du peptide (Korobov et al., 2005). ♦ La warnérine est un peptide antimicrobien produit par trois isolats de S. warneri (nommés FM10, FM20 et FM 30) issus d’échantillons de viande. Son poids moléculaire estimé est de 2500 Da. La production maximale du peptide se fait au bout de 12 heures d’incubation à 37°C à pH 6,5. Il possède un spectre d’activité assez large, inhibant la croissance de bactéries à Gram positif et négatif. Cependant, de façon intéressante, S. aureus est fortement inhibé par les trois souches tandis que d’autres souches telles que M. luteus, L. monocytogenes, K. pneumoniae, S. typhimurium et V. cholerae sont sensibles à la souche FM20 mais peu, voir pas du tout, aux souches FM10 et FM30. L’effet inhibiteur de la souche FM20 est ainsi plus élevé que celui des deux autres souches (Prema et al., 2006). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 31 ♦ SWLP1 (« Staphylococcus warneri lantibiotic peptide 1 ») est un lantibiotique de 30 acides aminés ayant une masse de 2998,6 Da. Le peptide contient notamment trois ponts thioéthers comme la nukacine ISK-1 mais, par contre, comporte un résidu déshydroalanine et trois résidus déshydrobutyrine contrairement à cette dernière. SWLP1 possède une grande homologie de séquence avec l’épilancine K7 produite par S. epidermidis. Le peptide dispose d’un fort potentiel dans le traitement d’infections de bactéries à Gram positif puisqu’il est inhibiteur de certaines souches de S. epidermis et S. aureus multirésistantes aux antibiotiques (Petersen et al., 2009). ♦ La warnéricine RB4 a été purifiée en 2005, après la nukacine ISK-1, à partir de S. warneri RB4 isolé de boules de riz. Il s’agit d’une bactériocine de 27 acides aminés possédant la même séquence primaire que celle de la nukacine ISK-1, excepté pour 7 résidus encore non identifiés. Son poids moléculaire est de 2958,2 Da. Cependant, la warnéricine RB4 possède des activités différentes de celles de la nukacine ISK-1. En effet, elle est inactivée par la trypsine et son spectre d’action est spécifique d’Alicyclobacillus acidoterrestris, A. acidocaldarius et de M. luteus. Les auteurs pensent qu’il s’agit d’un variant naturel de la nukacine ISK-1 (Minamikawa et al., 2005). I.3.4.2.2 Peptides antimicrobiens produits par S. epidermidis S. epidermidis fait parti de la microflore naturelle de la peau et des muqueuses humaines. Il est rarement impliqué dans des infections chez des personnes immunocompétentes mais, depuis quelques années, la bactérie est devenue la cause de nombreuses infections nosocomiales. Son potentiel infectieux se matérialise par sa présence sous forme de biofilms sur les dispositifs médicaux implantés tels les cathéters et les pacemakers (Ziebuhr et al., 2006). Pep5 et l’épidermine sont les staphylococcines de S. epidermidis les plus étudiées de part leur rôle potentiel dans la destruction de souches de Staphylococcus multirésistantes aux antibiotiques. Ces peptides partagent cette caractéristique avec la lysostaphine produite par S. simulans biova staphylolyticus et l’auréocine A53. Plusieurs études utilisent ces deux microorganismes ou leur peptides antimicrobiens dans des tests d’inhibitions de souches pathogènes (Nascimento et al., 2006; Wu et al., 2003). Par exemple, Pep5 et l’épidermine réduisent la colonisation de cathéters en silicone par S. epidermis préalablement isolés d’infections (Fontana et al., 2006). ♦ L’épidermine est le plus petit lantibiotique de type A décrit à ce jour. C’est un peptide de 22 acides aminés qui possède une masse de 2164,4 Da et 4 ponts disulfures Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 32 (Schnell et al., 1988). Il est codé par un plasmide de 54 kb qui porte 11 gènes nécessaires à sa production (Bastos et al., 2009). De plus sa maturation au niveau du peptide précurseur est dépendante du système de quorum sensing agr (accessory gene regulator) (Kies et al., 2003). L’épidermine possède des variants naturels tels que la gallidermine produite par S. gallinarum (Kellner et al., 1988), la staphylococcine 1580 isolée chez S. epidermidis (Sahl, 1994) et la staphylococcine T produite par S. cohnii (Furmanek et al., 1999). ♦ Pep5 est produit par un isolat clinique de S. epidermidis, la souche 5 (Sahl & Brandis, 1981). C’est un lantibiotique de 34 acides aminés qui possède une masse de 3488 Da (Kaletta et al., 1989). Il est codé par 6 gènes regroupés sur un plasmide de 20 kb, pED503 (Meyer et al., 1995). Son spectre d’activité est fortement dirigé contre les souches de SCN ainsi que S. aureus ce qui en fait un très bon candidat dans la lutte des infections aux SARM (Nascimento et al., 2006). L’épicidine 280 (3130 Da), produite par S. epidermidis BN 280, est considérée comme un variant naturel de Pep5 puisque les deux peptides possèdent 75% d’homologie de séquence et une organisation génétique similaire (Heidrich et al., 1998). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 33 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 34 Chapitre II. II.1 Mécanismes d’action et résistance Généralités Les modes d’action des peptides antimicrobiens sont très divers et seront abordés, dans cette étude, selon deux axes. Dans un premier temps, les peptides antimicrobiens doivent s’adsorber sur la cellule bactérienne et traverser l’enveloppe. Plusieurs mécanismes de perméabilisation découlant d’études de peptides de référence tels que l’alaméthicine, la magainine 2, la mélittine ou encore la δ-hémolysine seront présentés (Bechinger & Lohner, 2006; He et al., 1996; Matsuzaki et al., 1996). Ensuite, les peptides vont soit entrainer une déstabilisation de la membrane bactérienne soit pénétrer dans la cellule et perturber son fonctionnement par action sur des cibles intracellulaires (Brogden, 2005; Friedrich et al., 2000; Hale & Hancock, 2007; Yeaman & Yount, 2003). II.2 Bases structurales de l’activité des peptides antimicrobiens Les peptides antimicrobiens présentent une grande variété d’origine et de structure, comme montré précédement. Beaucoup de données sont disponibles dans la littérature sur les relations entre structure du peptide et mode d’action mais peu de données sont disponibles concernant les bases moléculaires expliquant les différences marquées dans l’activité et la sélectivité des peptides antimicrobiens. Par exemple, les différences de sensibilité d’un seul microorganisme à un panel très diversifié de peptides antimicrobiens indique que des paramètres tels que la structure du peptide (le contenu en hélice par exemple), la charge, l’hydrophobicité globale, l’amphiphilie, les tailles des régions hydrophobes et hydrophile (angle polaire) sont importants (Brogden, 2005). De plus, comme noté par Tossi et al., beaucoup de ces paramètres sont liés les uns aux autres et la modification d’un paramètre entraîne généralement des changements chez les autres (Tossi et al., 2000). Alternativement, les différences de sensibilité d’un panel de microorganismes à un seul peptide antimicrobien indiquent que la composition de la surface microbienne et de la membrane cytoplasmique sont également des paramètres importants. Dans la partie suivante, plusieurs aspects structuraux des peptides influant sur l’activité antimicrobienne et la sélectivité seront développés. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 35 II.2.1 Hélicité (α) L’hélice α est un motif abondant chez les peptides antimicrobiens (Figure 3). Cette structure, caractérisée par des régions hydrophobes et hydrophiles bien distinctes de part et d’autre de l’axe de l’hélice, permet une interaction optimale avec la structure amphiphile des phospholipides composant les membranes biologiques (Brogden, 2005). Figure 3 : Hélicité et répartition des régions hydrophobes et hydrophiles dans la structure des peptides antimicrobiens (Dathe & Wieprecht, 1999). Les zones grisées correspondent à des zones hydrophiles, les zones noires correspondent à des zones hydrophiles et cationiques. Les zones hydrophobes forment le reste de l’hélice. N représente le nombre de résidus du peptide. Q représente la charge totale du peptide calculée à pH 7. La substitution de certains acides aminés L par leurs énantiomères correspondants (acides aminés D) est une technique qui permet de perturber l’hélicité d’un peptide sans pour autant modifier d’autres paramètres tels que la charge globale, la longueur ou l’hydrophobicité (Dathe & Wieprecht, 1999). Ainsi, la substitution de deux résidus L consécutifs de la magainine 2 a permis à Wieprecht et al. d’observer qu’une diminution importante de l’hélicité (de 75% à 25%) de la magainine 2 provoquait une chute de sa capacité à perméabiliser des vésicules lipidiques neutres ou légèrement négatives. En revanche, la perméabilisation n’est pas affectée avec des vésicules contenant des lipides fortement négatifs (Wieprecht et al., 1996). De même, un analogue du peptide synthétique KLAL, qui possède une hélicité diminuée par rapport au peptide original, agit moins bien sur Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 36 des vésicules faiblement négatives, indiquant que le domaine hydrophobe de l’hélice est capital pour la liaison à la membrane et sa perméabilisation (Dathe et al., 1996). II.2.2 Charge (Q) La plupart des peptides antimicrobiens caractérisés dans la littérature possèdent une charge nette positive allant de +2 à +9 (Hancock & Sahl, 2006). Cette cationicité est importante et leur permet d’interagir avec la membrane bactérienne et d’autres cibles chargées négativement (Mavri & Vogel, 1996). En effet, les membranes bactériennes sont riches en phospholipides acides (phosphatidylglycérol (PG), phosphatidylsérine (PS) et cardiolipide (CL)) qui leur confèrent une charge globale négative. De plus, les lipopolysaccharides (LPS) des bactéries à Gram négatif et les acides teichoïques des bactéries à Gram positif contribuent à l’apport de charges négatives supplémentaires (Yeaman & Yount, 2003). Beaucoup d’études ont ainsi montré une forte corrélation entre la cationicité des peptides et leur activité antimicrobienne (Dathe et al., 2001; Dhople & Nagaraj, 2005; Matsuzaki et al., 1997; Nielsen et al., 2007; Park et al., 2004). Augmenter la cationicité d’un peptide a généralement pour effet d’accroître son potentiel antimicrobien. Par exemple, accroître la charge nette de la magainine 2 de +3 à +5 à pour résultat d’augmenter l’activité antimicrobienne contre les bactéries à Gram négatif et positif. La δ-hémolysine possède une forte activité hémolytique et peu d’activité antimicrobienne ; cependant la substitution de résidus chargés négativement par des résidus lysines (positifs) accroît son pouvoir antimicrobien (Dhople & Nagaraj, 1995). Ce phénomène est dû au renforcement des interactions électrostatiques entre peptides et enveloppe (Dathe et al., 2001). Il y a cependant une limite car une trop forte charge nette positive (+6 et +7 pour la magainine 2) résulte en une augmentation importante de l’activité hémolytique et une perte de l’activité antimicrobienne (Dathe et al., 2001). Cette perte d’activité antimicrobienne pourrait être due en partie à de trop fortes interactions qui empêcheraient la translocation du peptide. Les interactions électrostatiques permettent une accumulation du peptide à la surface de la membrane qui est suffisamment importante pour déstabiliser la bicouche lipidique. En diminuant l’effet des interactions électrostatiques par une diminution des charges négatives, l’affinité des peptides diminue. Ce sont alors les interactions hydrophobes qui interviennent (Dathe & Wieprecht, 1999). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 37 II.2.3 Hydrophobicité (H) L’hydrophobicité d’un peptide, définie comme le pourcentage de résidus hydrophobes, influe sur la capacité intrinsèque du peptide à se mouvoir depuis une phase aqueuse vers une phase hydrophobe (Dathe & Wieprecht, 1999). La plupart des peptides antimicrobiens possèdent environ 50% de résidus hydrophobes (Hancock & Scott, 2000). Les interactions hydrophobes, en plus d’autres forces telles que les interactions électrostatiques, jouent un rôle majeur dans la partition des peptides au sein des bicouches lipidiques membranaires. Il s’agit donc d’un paramètre clef modulant l’activité des peptides antimicrobiens (Dathe & Wieprecht, 1999; Yeaman & Yount, 2003). Un peptide antimicrobien doit posséder deux particularités au regard de son hydrophobicité pour être actif (Dathe & Wieprecht, 1999) : - une solubilité suffisante dans un environnement aqueux pour permettre un transport rapide vers sa cible (en particulier dans le cadre de la réponse immunitaire contre des agents microbiens) - posséder la capacité d’interagir avec la région hydrophobe de la bicouche membranaire pour la déstabiliser et la perméabiliser. Une insuffisance ou au contraire un excès d’hydrophobicité conduisent respectivement à une affinité trop faible pour les lipides ou à l’agrégation voire la précipitation en milieu aqueux. Deux études ont analysé l’impact de l’hydrophobicité sur les activités d’analogues de la magainine 2 et du peptide KLAL tout en fixant les autres paramètres structuraux (Dathe et al., 1997; Wieprecht et al., 1997a). L’augmentation de l’hydrophobicité est fortement corrélée à une augmentation de l’hémolyse et, dans une moindre mesure, à une augmentation de l’activité antimicrobienne. De plus, les auteurs ont mis en évidence que l’augmentation de l’hydrophobicité réduisait la spécificité de l’activité antimicrobienne. Les effets de l’hydrophobicité portent principalement sur le pouvoir de perméabilisation des membranes neutres (phosphatidylcholine). Son influence sur la perméabilisation de membranes négatives contenant des phospholipides anioniques (phosphatidylglycérol) est beaucoup moins marquée. Les auteurs l’expliquent en postulant qu’alors, les interactions électrostatiques compensent la diminution des interactions hydrophobes (Dathe & Wieprecht, 1999). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 38 II.2.4 Amphiphilie et moment hydrophobe (µ) L’amphiphilie d’un peptide reflète l’abondance relative et la polarisation des ses domaines hydrophobes et hydrophiles. Une mesure quantitative de l’amphiphilie d’un peptide est le moment hydrophobe, µ, calculé comme la somme vectorielle des indices d’hydrophobicité de chaque résidu formant une hélice α idéale (Figure 5) (Eisenberg, 1984). Figure 4 : Représentation en hélice α de peptides antimicrobiens indiquant le moment hydrophobe et l’angle polaire (Dathe & Wieprecht, 1999). L’angle de la zone de l’hélice composée de résidus chargés est noté Ф. Le moment hydrophobe est symbolisé par μ. Les résidus cationiques sont en noir, les résidus polaires sont en gris et les résidus apolaires sont en blanc. Le Ф n’a pas été pas représenté pour la mélittine car les auteurs ont considérés uniquement les 21 premiers résidus du peptide. Une corrélation complète du µ avec l’activité des peptides antimicrobiens est difficile a établir notamment à cause de deux facteurs (Dathe & Wieprecht, 1999). Premièrement, chez beaucoup de peptides antimicrobiens tels que la mélittine, les résidus hydrophobes et hydrophiles ne sont pas distribués de façon régulière le long de la chaîne (Figure 4). Il y a de ce fait des variations des valeurs du µ selon les régions du peptide. Deuxièmement, le µ est calculé sur la base d’une hélice idéale mais l’hélicité des peptides liés à la membrane est souvent considérablement inférieure à 100%. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 39 En augmentant le µ d’analogues de la magainine 2, les auteurs ont observé une augmentation de la fixation à la surface membranaire en raison d’une augmentation des interactions hydrophobes entre les hélices des peptides et les chaînes acylées des phospholipides (Wieprecht et al., 1997c). Ainsi, ce paramètre joue un rôle mineur dans la perméabilisation de vésicules fortement chargées négativement ou composées lipides neutres, c’est-à-dire lorsque les interactions peptide/lipide (P/L) sont minimales (Wieprecht et al., 1997c). II.2.5 Angle polaire (Ф) La fixation des peptides antimicrobiens à la membrane implique la pénétration de la face hydrophobe de l’hélice peptidique dans la région des chaînes acylées des phospholipides tandis que les parties hydrophiles restent en contact avec les têtes polaires et l’environnement aqueux. La liaison à la membrane et la perturbation qui en résulte sont théoriquement dépendantes de la taille relative des domaines hydrophiles et hydrophobes, l’un par rapport à l’autre. L’angle polaire (Ф) est donc une mesure de la proportion relative des faces polaires et apolaires d’un peptide sous forme d’hélice α amphiphile qui permet d’influencer la localisation du peptide à la surface de la membrane ainsi que la structure du pore indépendamment de l’hydrophobicité et du moment hydrophobe (Figure 4) (Dathe & Wieprecht, 1999). Une étude sur le rôle de l’angle polaire dans l’activité de peptides antimicrobiens utilisant des peptides synthétiques a montré que des peptides ayant un faible angle polaire (Ф=100°) induisent une plus grande perméabilisation membranaire que des peptides ayant un angle polaire plus fort (Ф =180°) (Uematsu & Matsuzaki, 2000). Ces résultats sont en accord avec deux études précédentes utilisant des analogues de la magainine 2 et de KLAL (Dathe et al., 1997; Wieprecht et al., 1997b). L’angle polaire a également une influence sur la stabilité et la durée de vie des pores membranaires induits par les peptides antimicrobiens. En effet, les peptides avec un faible angle polaire (et donc une plus grande surface hydrophobe) possèdent un meilleur taux de translocation et de formation de pores (Uematsu & Matsuzaki, 2000). Les mêmes observations ont été faites par Dathe et Wieprecht en faisant varier l’angle polaire de 80° à 180° chez des analogues de la magainine 2 (Ф = 120°) (Dathe & Wieprecht, 1999). Cependant, la stabilité des pores est plus faible pour les peptides avec un faible angle polaire. Ces résultats sont en accord avec le fait que le peptide PGLa (Ф = 100°) est plus facilement Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 40 translocable que la magainine 2 (Ф = 180°) (Matsuzaki et al., 1998). Cela pourrait être dû à des répulsions entre les faces polaires des hélices qui destabiliseraient la structrure des pores (Dathe & Wieprecht, 1999). II.3 Mécanismes d’actions des peptides antimicrobiens Les mécanismes d’actions des peptides antimicrobiens sont très divers et seront regroupés, dans cette étude, en deux catégories : ceux reposant sur la perturbation de la membrane cytoplasmique et ceux reposant sur la perturbation du fonctionnement de la cellule par action sur des cibles intracellulaires (Brogden, 2005; Jenssen et al., 2006; Yeaman & Yount, 2003). Cependant, avant de déstabiliser la membrane ou de perturber le fonctionnement de la bactérie, l’action des peptides antimicrobiens nécessite une première étape d’interaction avec l’enveloppe bactérienne. Deux grands mécanismes sont distingués : - les intéractions non spécifiques (électrostatiques, hydrophobes…) - les intéractions spécifiques (reconnaissance d’une cible) II.3.1 II.3.1.1 Interactions initiales peptide/enveloppe Interactions non spécifiques Les peptides antimicrobiens, majoritairement cationiques, sont premièrement attirés par les charges négatives existant à la surface des bactéries. Cette attraction se fait par des interactions électrostatiques. Une fois à proximité de la surface bactérienne, les peptides doivent traverser différents constituants de l’enveloppe pour atteindre la membrane cytoplasmique. A ce niveau, des interactions hydrophobes vont leur permettre d’interagir avec la partie hydrophobe des phospholipides. Cependant, la structure de l’enveloppe bactérienne diffère selon les genres, modifiant les propriétés de surface et donc l’activité des peptides antimicrobiens (Brogden, 2005). Il faut donc s’intéresser un plus en détail à la composition de l’enveloppe des bactéries à Gram positif et négatif. Les bactéries à Gram positif possèdent une enveloppe composée d’une paroi homogène et épaisse constituée principalement de peptidoglycane et d’une membrane cytoplasmique (Figure 5). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 41 Figure 5 : Enveloppe des bactéries à Gram positif (Prescott et al., 2003) Cette enveloppe contient également une grande quantité d’acides teichoïques, polymères formés d’enchaînement de groupements phosphates liant des molécules de glycérol ou de ribitol, modifiés par substitutions avec des résidus D-alanines et des sucres aminés (Nacétylglucosamines). Les acides teichoïques sont connectés soit au peptidoglycane lui-même soit aux lipides de la membrane plasmique ; dans ce cas, ils sont nommés acides lipoteichoïques. Les acides teichoïques sont fortement chargés négativement à cause de l’abondance de groupement phosphates dans leur structure (Nizet, 2006). Des mutants de S. aureus, dont les acides teichoïques sont dépourvus de résidus D-alanine, possèdent un peptidoglycane très négatif entrainant alors une sensibilité accrue à de nombreux peptides antimicrobiens cationiques tels que la magainine 2, la nisine ou encore les protégrines (Peschel et al., 1999). Les bactéries à Gram négatif possèdent une enveloppe multicouche complexe composée d’une fine couche de peptidoglycane entourée de deux membranes, la membrane externe et la membrane interne (Figure 6). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 42 Figure 6 : Enveloppe des bactéries à Gram négatif (Prescott et al., 2003). Le feuillet externe de la membrane externe est constitué d’une structure complexe appelée lipopolysaccharide (LPS). Le LPS est composé de deux parties : une partie lipidique (lipide A) et une partie oligosaccharidique (polysaccharide central et chaîne latérale O). Le lipide A est un dimère anionique de glucosamine lié à des chaînes d’acides gras et flanqué par des groupements phosphates (Figure 7) (Nizet, 2006). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 43 Figure 7 : Structure du LPS bactérien (Prescott et al., 2003). Abréviations : Abe, abequose ; Gal, galactose ; Glc, glucose ; GlcN, glucosamine ; Hep, heptulose ; KDO, 2-céto3-désoxyoctonate; Man, mannose ; NAG, N-acétylglucosamine ; P, phosphate ; Rha, Lrhamnose. Le mécanisme d’interaction proposé des peptides antimicrobiens avec l’enveloppe des bactéries à Gram négatif est la voie de translocation auto-induite (Figure 8) (Hancock, 1997; Hancock & Chapple, 1999). Figure 8 : La voie de translocation auto-induite des peptides antimicrobiens à travers la membrane externe des bactéries à Gram négatif (Hancock, 1997). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 44 L’interaction du peptide cationique se fait avec des sites de fixations négatifs de cations divalents à la surface du LPS qui stabilisent la membrane externe. Le peptide entre alors en compétition avec les cations et, de part sa plus grande affinité pour le LPS, va les déplacer et conduire à la destruction de ces sites pour sa propre translocation au travers de la membrane externe (Hancock, 1997). Par exemple, en présence de faibles concentrations de Mg2+, Salmonella tyhimurium devient résistante à la polymyxine B (Groisman et al., 1997). Une fois que les peptides antimicrobiens ont accès à la membrane cytoplasmique, ils peuvent intéragir avec les lipides membranaires via des interactions hydrophobes ou avec des cibles particulières. II.3.1.2 Interactions spécifiques Certains peptides interagissent préférentiellement avec des molécules spécifiques de l’enveloppe. L’exemple le mieux caractérisé actuellement est celui de la nisine. C’est un peptide de 34 acides aminés appartenant aux lantibiotiques de type A (Van de Ven et al., 1991). Elle se lie spécifiquement au lipide II, un précurseur de la biosynthèse du peptidoglycane, et exerce ensuite une activité antimicrobienne de l’ordre du nanomolaire (Héchard & Sahl, 2002). Son spectre d’activité est dirigé contre les bactéries riches en peptidoglycane c’est-à-dire les bactéries à Gram positif (Breukink & de Kruijff, 1999). D’autres peptides ont été identifiés comme se liant spécifiquement au lipide II. C’est le cas notamment de la mersacidine, un lantibiotique produit par les bactéries du genre Bacillus (Brotz et al., 1998). Au laboratoire, une bactériocine de classe IIa, la mésentéricine Y105, a été isolée à partir du surnageant de culture de Leuconostoc mesenteroides Y105 (Héchard et al., 1992). Il s’agit d’un peptide de 36 acides aminés qui possède une séquence primaire très proche de celle de la leucocine A-UAL 187. La mésentéricine Y105 possède une activité bactéricide contre L. monocytogenes en agissant sur une sous-unité d’une perméase de la famille mannose, EII(Man) (t). La délétion de cette sous-unité abolit la sensibilité de L. monocytogenes envers la bactériocine (Dalet et al., 2001). II.3.2 Perturbation de la membrane cytoplasmique La membrane cytoplasmique est le support de plusieurs fonctions essentielles chez les bactéries. De telles fonctions incluent la perméabilité sélective et le maintien de gradients, l’énergétique cellulaire conduit par le transport d’électron et la phosphorylation oxydative, la synthèse et le maillage du peptidoglycane ou encore la motilité (Yeaman & Yount, 2003). Les Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 45 peptides antimicrobiens vont s’adsorber sur la membrane cytoplasmique et la perméabiliser, perturbant ainsi différentes fonctions (Brogden, 2005; Peschel, 2002). Ainsi, le traitement avec Pep5, la pédiocine PA ou la lactacine F résulte en un rapide efflux d’acides aminés, d’ATP et de sels (Jack et al., 1995). En effet, plusieurs études indiquent que l’utilisation de certains peptides antimicrobiens induit rapidement la mort des cellules, moins de 5 minutes après l’addition du peptide. Cette réponse rapide est attribuée à un disfonctionnement généralisé des fonctions membranaires (dépolarisation, perte des gradients, perte de l’intégrité membranaire…) (Boman et al., 1993; Tossi et al., 1997). Cependant, d'autres peptides, comme la magainine 2 (Zasloff, 1987), la cécropine P1 (Boman et al., 1993) et PR-39 (Boman et al., 1993) tuent les bactéries en 15 à 90 minutes, indiquant la présence d’étapes nécessaires à leur action bactéricide. Plusieurs modèles d’interactions entre les peptides antimicrobiens et la membrane cytoplasmique ont été proposés afin d’expliquer ces différentes observations (Figure 9). A A B C D D E B C Figure 9 : Modèles de perméabilisation de la membrane par des peptides antimicrobiens (Melo et al., 2009). Adsorption des peptides sur la membrane (A), modèle du tonneau (B), modèle du pore torique (C), modèle du tapis (D), modèle du pore torique désordonné (E). Quelque soit le modèle d’action, les auteurs s’accordent pour dire que la première étape, l’adsorption des peptides sur la membrane (Figure 9A), est une étape commune à la plupart des peptides. Il est à noter que chez les bactéries à Gram négatif, qui possèdent deux membranes, les peptides antimicrobiens semblent interagir probablement de façon Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 46 indépendante avec les membranes externes et internes (Yeaman & Yount, 2003). C’est le cas par exemple des défensines humaines qui perméabilisent de manière séquentielle la membrane externe puis la membrane interne. La perméabilisation de la membrane interne est corrélée à la mort cellulaire (Lehrer et al., 1989). II.3.2.1 Modèle du tonneau (barrel-stave model) Le modèle classique pour expliquer la formation de pores dans des bicouches lipidiques planes est appelé modèle du tonneau ou modèle de l’amas hélicoïdal (Baumann & Mueller, 1974; Bechinger, 1999). Dans ce modèle, les hélices α des peptides forment un amas dans la membrane ayant un lumen central à l’image d’un tonneau composé de peptides en hélice α (Figure 9B). L’alaméthicine est un peptide de 20 acides aminés isolé du champignon Trichoderma viride (Payne et al., 1970). Les pores transmembranaires formés par ce peptide sont la parfaite illustration du modèle du tonneau. L’alaméthicine adopte une configuration en hélice α, se lie à la membrane, s’agrège et s’insère dans les bicouches lipidiques. Les régions hydrophobes du peptide s’alignent avec les chaînes hydrocarbonées des phospholipides tandis que les régions hydrophiles forment l’intérieur du pore. La formation de pore est très reproductible et les pores sont bien définis avec, par exemple, des diamètres internes et externes respectifs d’environ 1,8 nm et 4 nm, calculés en utilisant des membranes composées de DLPC (1,2dilauroyl-sn-glycero-3-phosphocholine). Les pores contienent entre 8 et 9 monomères d’alaméthicine (He et al., 1996). Comme écrit précédement, la composition en lipide module le ratio P/L et fait ainsi varier la taille des pores de l’alaméthicine (He et al., 1995; He et al., 1996). Ces résultats sont en accord avec le modèle du tonneau proposé par Baumann et Mueller en 1974 (He et al., 1996). II.3.2.2 Modèle du pore torique (toroïdal pore) Dans le modèle du pore torique, également connu sous le nom de modèle wormhole, les peptides antimicrobiens, sous forme d’hélices α, s’insèrent de manière perpendiculaire dans la membrane et induisent une courbure membranaire positive. Les hélices s’agencent de manière à ce que les résidus polaires s’associent avec les têtes polaires des phospholipides (Hirsh et al., 1996). Ces structures transitoires et multimériques forment un complexe dynamique peptide/lipide créant un pore dont le lumen est bordé à la fois par le peptide et par les têtes polaires des phospholipides (Figure 9C) (Matsuzaki et al., 1996; Yeaman & Yount, 2003). Ce modèle diffère du modèle précédent par le fait que les peptides sont toujours Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 47 associés avec les têtes polaires des lipides même quand ils sont insérés dans la membrane (Brogden, 2005). A la désintégration du pore, quelques peptides sont transloqués dans la cellule ce qui suggère que le désassemblage du pore torique pourrait être un mécanisme important par lequel les peptides pénètrent dans le cytoplasme pour accéder à des cibles intracellulaires (Uematsu & Matsuzaki, 2000). Ce modèle a été conçu par deux équipes de recherche distinctes, travaillant sur le mode d’action de la magainine 2 (Ludtke et al., 1996; Matsuzaki et al., 1996). Les pores formés par ce peptide sont plus gros et plus variables que ceux formés par l’alaméthicine (Ludtke et al., 1996). En effet, ils ont un diamètre interne de 3 à 5 nm, un diamètre externe de 7 à 8,4 nm et chaque pore contient de 4 à 7 monomères de peptide et environ 90 molécules lipidiques (Brogden, 2005). De plus, la magainine 2 induit un basculement des phospholipides par diffusion latérale d’un feuillet de la membrane à l’autre, indiquant une interaction dynamique entre peptide et lipide (Matsuzaki et al., 1996). D’autres peptides ont été décrits comme agissant par le même mécanisme, c’est le cas des protégrines et de la mélittine par exemple (Brogden, 2005). Récemment, une modification de ce modèle a été proposée par Leontiadou et al. : le modèle de pore torique désordonné (Figure 9E). Ils mettent en évidence que les pores formés par MG-H2, un analogue de la magainine 2, s’insère dans la membrane faite de DPPC (dipalmitoylphosphatidylcholine), sans orientation particulière, formant des pores qui sont loin d’être cylindriques comme le suggère le modèle classique (Leontiadou et al., 2006). Figure 10 : Modèle du pore torique désordonné (Sengupta et al., 2008) La partie torique du pore est formée par des molécules de lipides avec des peptides liants, principalement, au bord du pore (Figure 10). La mélittine nécessite un certain ratio P/L ainsi que la formation d’agrégats pour perméabiliser les membranes de DPPC en formant des pores spontanémement. Seulement un ou deux peptides bordent le pore, sans adopter de configuration transmembranaire particulière (Sengupta et al., 2008). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 48 II.3.2.3 Modèle du tapis (carpet model) La dermaseptine S1 est un peptide de 34 acides aminés riche en lysines qui adopte une structure en hélice α à l’image des magainines (Mor & Nicolas, 1994). Sur la base des résultats expérimentaux obtenus avec ce peptide, un troisième modèle a été proposé : le modèle du tapis (Figure 9D). En effet, les résultats suggèrent que les peptides, lorsqu’il sont liés à des lipides chargés négativement, restent à la surface de la membrane de manière à former un tapis (Pouny et al., 1992). Une grande densité de peptides s’accumule sur la surface de la membrane puis déstabilise la membrane de façon similaire à celle d’un détergent, entraînant la formation de micelles et de pores dans la membrane lorsqu’une certaine concentration peptidique est franchie (fort ratio P/L) (Jenssen et al., 2006). La présence de lipides chargés négativement aide à la formation d’un tapis dense en réduisant les répulsions électrostatiques entre les peptides cationiques (Oren & Shai, 1998). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 49 Figure 11: Modèle du tapis (Oren & Shai, 1998). Les peptides sont liés à la surface de la membrane avec leurs faces hydrophobes (vert) au contact des têtes polaires et leurs faces hydrophiles (rouge) orientées vers le solvant (A). Quand une concentration seuil en peptide monomérique est atteinte, la membrane se désintègre en plusieurs morceaux. A cette étape un pore transitoire est formé (B et C). Le modèle du tapis se décompose en 3 grandes étapes. La première étape, commune à d’autres peptides antimicrobiens, consiste en la liaison des monomères de peptides préférentiellement aux têtes polaires des phospholipides (Figure 11A). Le peptide effectue une rotation qui conduit à une réorientation des résidus hydrophobes vers la partie hydrophobe de la membrane (Figure 11B) et finalement à la désintégration de la membrane par disruption de sa courbure (Figure 11C). L’étape précédant la rupture de l’intégrité membranaire peut conduire à la formation de canaux transitoires dans la membrane (Figure 11B) (Shai, 1999). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 50 II.3.2.4 Modèle detergent-like Ce modèle, plus généraliste que les modèles précédents, est basé sur la désintégration graduelle de la membrane en fonction de la concentration en peptides. Le terme detergent fait référence au fait que les peptides, comme les détergents, peuvent avoir des effets dépendants de leur concentration sur la membrane, induisant ainsi une perturbation de la membrane à faible concentration et la solubilisation de celle-ci, à forte concentration. De ce fait, il englobe les précédents modèles qui ne représenteraient que des cas particuliers où les conditions seraient favorables pour la formation de structures transitoires (pores ou tapis). Le modèle detergent-like se subdivise ainsi en deux grandes parties : l’action de peptides à faible concentration (faible ratio P/L) et à forte concentration (fort ratio P/L) (Figure 12) (Bechinger & Lohner, 2006). Faible ratio P/L A C B Fort ratio P/L Figure 12 : Modèle detergent-like (Bechinger & Lohner, 2006). A faible ratio P/L, les peptides perturbent la membrane comme des molécules de type détergent selon trois Perméabilisation de la membrane mécanismes (A, B, C). A fort ratio P/L, la membrane est désintégrée comme décrit par les modèles du tapis et du pore torique. A faible ratio P/L, trois effets sont répertoriés (Bechinger & Lohner, 2006). Une micelle de peptide peut s’insérer dans la membrane, interagir avec les lipides et former une structure de type pore sans pour autant avoir une structure et une taille définie (Figure 12A). Une micelle peut interagir avec la membrane de manière à adsorber des molécules lipidiques Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 51 et créer des ouvertures transitoires (Figure 12B). Les peptides s’adsorbent sur la membrane et la déstabilisent (Figure 12C). A fort ratio P/L, la membrane se désintègre comme décrit par les modèles tapis et pores toriques (Bechinger & Lohner, 2006). L’exemple d’un tel mécanisme est donné par la trichogine GA IV isolée du champignon Trichoderma longibrachiatum, qui forme des agrégats en solution aqueuse et dans la membrane, agrégats qui induisent une perméabilité membranaire via la formation de pores (Stella et al., 2004). Ce mécanisme d’agrégation qui favoriserait la formation de pores est également retrouvé chez la mélittine (Brown et al., 1980), la δ-hémolysine (Fitton, 1981; Thiaudiere et al., 1991) ainsi que chez un analogue de la magainine 2 (Leontiadou et al., 2006) L’addition de mélittine ou de δ-hémolysine à faible ratio P/L sur des membranes de DPPC ou DMPC (dimyristoylphosphatidylcholine) n’a que peu d’effet mais quand le ratio P/L augmente, des micelles sont retrouvées dans le milieu, confortant ainsi l’idée d’une désintégration graduelle de la membrane (Dufourcq et al., 1986; Lohner et al., 1999; Peschel, 2002; Verdon et al., 2009). Indépendamment du modèle de perméabilisation choisi, un seuil de concentration semble requis pour perméabiliser la membrane. Ce phénomène a été montré dans plusieurs études (Dufourcq et al., 1986; Leontiadou et al., 2006; Lohner et al., 1999; Pistolesi et al., 2007). Il faut également noter que le ratio P/L nécessaire à la désintégration de la membrane varie selon la nature du peptide et la composition lipidique de la cible (Lee et al., 2004). Beaucoup de paramètres entrent en compte lors de la perméabilisation de la membrane. Le gradient électrochimique (Δψ) bactérien, notamment, pourrait être un facteur déterminant dans l’activité de certains peptides antimicrobiens (Yeaman & Yount, 2003). Ainsi, un Δψ seuil est nécessaire pour l’activité de certains peptides comme la nisine (Breukink & de Kruijff, 1999) ou la warnérine IEGM KL-1 dont l’activité est dépendante du Δψ transmembranaire (Korobov et al., 2005). II.3.3 Perturbation du fonctionnement de la cellule La perturbation de la membrane cytoplasmique n’est pas toujours suffisante pour tuer des microorganismes. Un tel effet à notamment été souligné par Koo et al. en 2001 qui a montré que la perméabilisation seule de S. aureus par le tPMP-1, la gramicidine D et la protamine ne conduit pas invariablement à la mort de la cellule ou à son absence de cultivabilité (Koo et al., 2001). C’est la même chose lors de l’action de la gramicidine S sur Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 52 P. aeruginosa (Zhang et al., 2000). Ces résultats renforcent l’hypothèse que la perméabilisation de la membrane et la mort cellulaire pourraient être des événements distincts. Ainsi, les interactions de plusieurs peptides antimicrobiens avec une ou plusieurs cibles intracellulaires ont été mises en évidence, interactions qui conduisent à la perturbation de processus métaboliques vitaux et à la mort cellulaire (Tossi & Sandri, 2002). II.3.3.1 Inhibition de la synthèse du peptidoglycane La biosynthèse du peptidoglycane est intégralement reliée à l’intégrité membranaire et à sa fonction (Figure 13). Figure 13 : Cibles des peptides antimicrobiens (Brogden, 2005). Les précurseurs sont activés et transportés au travers de la membrane cytoplasmique et l’assemblage à lieu à l’extérieur de la cellule. La réaction de polymérisation est une étape cruciale de la biosynthèse du peptidoglycane qui permet de transformer le dernier précurseur, le lipide II (undecaprenyl-pyrophosphoryl-MurNAc-(pentapeptide)-GlcNAc) monomèrique, en un peptidoglycane polymérique naissant (Bauer & Dicks, 2005). Quelques peptides antimicrobiens ont été identifiés comme inhibant la biosynthèse du peptidoglycane. C’est le cas notament de la plasmine séminale bovine (Chitnis & Prasad, 1990), de l’épidermine, la mersacidine ou encore de la nisine (Brotz et al., 1998) qui forment Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 53 un complexe avec le lipide II. Ainsi, le lantibiotique mersacidine cible spécifiquement un site de liaison du lipide II (Brotz et al., 1998), différent de celui utilisé par certains antibiotiques comme la vancomycine qui cible le motif D-ala D-ala de la partie C-terminale de la chaîne latérale du pentapeptide (Goldman et al., 2000). De façon intéressante, le lipide II joue à la fois le rôle de récepteur de la nisine puisqu’elle bloque son incorporation dans le peptidoglycane mais également le rôle de composant intrinsèque du pore formé par ce peptide (Breukink et al., 2003). II.3.3.2 Inhibition de fonctions intracellulaires Une fois dans le cytoplasme, les peptides antimicrobiens peuvent altérer la formation du septum, inhiber la synthèse des acides nucléiques, inhiber la synthèse protéique ou encore inhiber des fonctions enzymatiques (Brogden, 2005). Des peptides tels que PR-39 ou l’indolicine induisent la filamentation des bactéries cibles car elles sont incapables de se diviser (Figure 13). Le blocage de la réplication de l’ADN ou l’inhibition de protéines membranaires impliquées dans la formation du septum pourraient être à l’origine de la filamentation (Hsu et al., 2005; Shi et al., 1996; Sitaram & Nagaraj, 1999; Subbalakshmi & Sitaram, 1998). De façon intéressante, la pleurocidine et la dermaseptine S1 inhibent la synthèse d’acides nucléiques et de protéines à leur concentration minimale inhibitrice (CMI) sans endommager la membrane d’E. coli (Patrzykat et al., 2002). PR-39 arrête la synthèse protéique et induit la dégradation de quelques protéines requises pour la réplication de l’ADN (Boman et al., 1993). L’indolicine inhibe complètement la synthèse d’ADN tout en ayant peu ou pas d’effet direct sur la synthèse d’ARN et des protéines (Subbalakshmi & Sitaram, 1998). Des peptides antimicrobiens d’insectes tels que la pyrrhocoricine, la drosocine et l’apidaecine, se lient spécifiquement à la protéine de choc thermique DnaK et non spécifiquement à GroEL, une chaperone bactérienne (Otvos et al., 2000). L’étude du mode d’action des peptides antimicrobiens suggère que la mort cellulaire pourrait être le résultat de divers mécanismes d’actions dus à la présence de plusieurs cibles potentielles, certaines étant cytoplasmiques. Ce phénomène a été nommé multihit process (Zhang et al., 2000). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 54 II.4 Mécanismes de résistances En considérant le fait que chaque espèce bactérienne rencontre des microorganismes compétiteurs ou des cellules hôtes qui produisent des peptides antimicrobiens, on s’attend à ce que la plupart des bactéries aient développé des stratégies pour échapper à leur action. En effet, des bactéries de diverses niches écologiques sont capables de résister à de fortes concentrations de peptides antimicrobiens produits localement (Kraus & Peschel, 2006). Les mécanismes de résistance les plus étudiés seront décrits dans ce chapitre avec un exemple concret illustrant chaque mécanisme. Ils ont été divisés en quatre groupes en accord avec différentes revues (Figure 14) (Brogden, 2005; Kraus & Peschel, 2006; Nizet, 2006; Peschel & Sahl, 2006) : - la dégradation protéolytique - les mécanismes de piégeage - le transport actif utilisant les pompes à efflux - les modifications des propriétés de surface qui incluent les modifications de charge et les modifications de récepteurs/cibles Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 55 Figure 14 : Mécanismes de résistance des bactéries aux peptides antimicrobiens (Peschel & Sahl, 2006). Dégradation protéolytique des peptides antimicrobiens (a), piégeage des peptides antimicrobiens (b), transport actif des peptides antimicrobiens hors de la cellule (c), modifications des propriétés de surface avec illustration d’une modification des charges (d). II.4.1 Dégradation protéolytique des peptides antimicrobiens La production d’enzymes protéolytiques, décrite chez les bactéries à Gram positif et à Gram négatif, est un mécanisme très utilisé pour la résistance aux antibiotiques. Les lactamases, par exemple, dégradent les antibiotiques possédant un cycle lactame comme les pénicillines (Tenover, 2006). Cette dégradation protéolytique constitue également la voie la plus directe pour inactiver les peptides antimicrobiens (Figure 14a). Ces molécules peuvent être sécrétées ou présentes à la surface de la bactérie (Kraus & Peschel, 2006). La cathélicidine LL-37 est la cible de nombreuses protéases sécrétées par des pathogènes humains. Ainsi, une cystéine protéase produite par S. pyogenes, une métalloprotéase produite par P. mirabilis, une élastase produite par P. aeruginosa, une gélatinase produite E. faecalis ou encore l’auréolysine (métalloprotéase) produite par S. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 56 aureus sont autant de facteurs qui clivent et inactivent la cathélicidine humaine (Schmidtchen et al., 2002; Sieprawska-Lupa et al., 2004). La protéase membranaire PtgE de S. enterica clive spécifiquement des peptides antimicrobiens hélicoïdaux tels que C18G et LL-37 (Guina et al., 2000). II.4.2 Mécanismes de piégeage Certaines bactéries sont capables d’inhiber l’action de peptides antimicrobiens en limitant l’accès à la membrane cytoplamisque via l’utilisation de molécules de piégeage (Figure 14b). Cette forme de résistance peut être exercée soit de manière directe à travers les actions de protéines de surface ou sécrétées soit de manière indirecte par le relargage de molécules liant les peptides antimicrobiens à partir de la surface cellulaire de l’hôte avec une très forte affinité (Nizet, 2006). La sécrétion de staphylokinase par S. aureus est un exemple de piégeage direct par l’intermédiaire de molécules sécrétées. La staphylokinase, une exoprotéine activatrice du plasminogène, possède également une très forte affinité pour les α-défensines humaines (HNP-1 et HNP-2). Non seulement la staphylokinase est capable d’induire rapidement le relargage d’α-défensines par les leucocytes de sang périphérique mais également de les neutraliser. L’effet bactéricide des peptides antimicrobiens est presque totalement inhibé (Jin et al., 2004). Le piégeage direct par des protéines de surface est illustré par la protéine M1 de Streptococcus pyogenes. La protéine M est un facteur de virulence ancré au peptidoglycane de la bactérie par la région C-terminale et qui présente une région N-terminale hypervariable. Cette haute variabilité donne naissance à différents génotypes, 124 sont reconnus aujourd’hui (Bisno et al., 2003). Le génotype le plus fréquent, M1, est associé à la résistance de la bactérie à la cathélicidine LL-37 (Kraus & Peschel, 2006). Le piégeage indirect passe par l’exploitation de molécules chargées négativement qui décorent la surface des cellules épithéliales. Par exemple, E. faecalis et P. aeruginosa sécrètent des protéases qui vont dégrader la décorine et autres protéoglycanes cellulaires, induisant ainsi le relargage du dermatane sulfate. Ce glycosaminoglycane libre va à son tour se lier aux α défensines humaines et les inactiver (Schmidtchen et al., 2001). II.4.3 Transport actif des peptides antimicrobiens Les systèmes d’efflux sont reconnus comme des mécanismes de résistance aux antibiotiques conventionnels. Les catégories majeures incluent les pompes alimentées en énergie par l’ATP et les pompes fonctionnant grâce à la force proton motrice (Levy, 2002). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 57 Leur implication dans l’augmentation du nombre de bactéries résistances aux antibiotiques est telle que de nombreux inhibiteurs de ces pompes sont étudiés (Pages & Amaral, 2009). Certaines bactéries sont capables d’utiliser ces pompes à efflux pour exporter les peptides antimicrobiens hors de la cellule et limiter leur action (Figure 14c). C’est le cas par exemple du système MtrCDE de Neisseria gonorrhoeae qui expulse des agents antimicrobiens tels que la protégrine-1 et la cathélicidine LL-37 (Shafer et al., 1998). De plus, les souches bactériennes productrices de lantibiotiques contiennent des transporteurs ABC qui expulsent le peptide hors de la cellule et leur confèrent une résistance contre le peptide qu’elle produit. Cependant ce mécanisme semble être très spécifique du peptide produit par la souche et ne la protège pas contre un large spectre de peptides antimicrobiens (McAuliffe et al., 2001; Peschel & Gotz, 1996). S. aureus possède un plasmide de résistance, pSK1 qui code une pompe à efflux, QacA. Lorsqu’elle est présente, cette pompe confère une résistance au peptide tPMP-1 (Kupferwasser et al., 1999). II.4.4 Modifications des propriétés de surface L’un des mécanismes de résistance aux peptides antimicrobiens les plus important est d’empêcher les peptides d’intéragir avec l’enveloppe bactérienne (Breukink & de Kruijff, 2006). En effet, la nature cationique des peptides antimicrobiens leur permet d’interagir avec les molécules de l’enveloppe bactérienne qui possédent une charge nette négative telles que le peptidoglycane, la plupart des phospholipides, le lipide A (bactéries à Gram négatif) ou les acides teichoïques (bactéries à Gram positif). Ce mécanisme de résistance est donc basé sur la diminution des interactions électrostatiques, ce qui entraine une réduction de l’affinité du peptide pour l’enveloppe bactérienne (Figure 14d) (Peschel & Sahl, 2006). Cependant, la nature différente de la paroi des bactéries à Gram positif et à Gram négatif apporte un certain niveau de spécificité quant à la modification des propriétés de surface. La paroi des bactéries à Gram positif est fortement chargée négativement à cause de l’abondance de groupements phosphates dans la structure des acides teichoïques du peptidoglycane. Certaines souches bactériennes telles que S. aureus, L. monocytogenes et certains Streptococcus incorporent de grandes quantités de résidus D-alanine réduisant la charge négative globale de l’enveloppe (Nizet, 2006). Chez S. aureus, cette D-alanylation est réalisée par quatre gènes (dltABCD) organisés en opéron. La rupture de cet opéron abolie la résistance aux défensines et augmente la sensibilité à une large variété d'autres peptides antimicrobiens cationiques allant des peptides porcins en feuillet (protégrines) aux peptides Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 58 en hélice α tels que la magainine 2 (Peschel et al., 1999). De même, le mécanisme le plus important conférant une résistance à la nisine est de rendre le lipide II inacessible pour le peptide. Pour ce faire, la bactérie utilise les charges positives apportées par les résidus Dalanines pour modifier la charge globale de l’enveloppe bactérienne et ainsi empêcher la nisine d’agir (Breukink & de Kruijff, 2006). D’autres bactéries ont développé des modifications de leur membrane plasmique. Ainsi, certains S. aureus présentent au niveau de leur membrane cytoplasmique du lysylphosphatidylglycérol, un phospholipide dérivé du phosphatidylglycérol (PG) modifié par un résidu L-lysine, lui conférant une charge globale positive (Figure 15). Figure 15 : Voie d’aminoacylation ARNt-dépendante du phosphatidylglycérol membranaire chez S. aureus (Roy et al., 2009). Cette modification est codée par le gène mprF qui possède des homologies de séquences avec des gènes de bactéries à Gram positif et négatif de P. aeruginosa, Bacillus anthracis, Mycobacterium tuberculosis et E. faecalis (Peschel et al., 2001). Chez les bactéries à Gram négatif, la charge négative du LPS due à la richesse en groupement phosphate du lipide A favorise l’adsorption des peptides (Nizet, 2006). Ainsi, des modifications de la charge globale du LPS entraînent une augmentation de la résistance de certaines bactéries aux peptides antimicrobiens. S. enterica et P. aeruginosa, par exemple, incorporent des molécules d’aminoarabinoses chargées positivement, réduisant ainsi l’affinité Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 59 des peptides antimicrobiens et augmentant la résistance des bactéries (Ernst et al., 2001). Beaucoup d’espèces bactériennes à Gram négatif possèdent les gènes pmr responsables du transfert de l’aminoarabinose au lipide A suggérant que cette modification est une caractéristique étendue chez les bactéries à Gram négatif (Miller et al., 2005). Une autre voie de résistance est l’incorporation d’acides gras supplémentaires au lipide A (Peschel, 2002). Chez S. typhimurium, cette modification est sous la dépendance du gène pagP qui code une protéine de la membrane interne ou périplasmique. De plus, l’acylation du lipide A réduit la perméabilité de la membrane externe et confère une résistance accrue au peptide synthétique C18G (Guo et al., 1998). Un homologue de la protéine PagP a été décrit chez Legionella pneumophila, la protéine Rcp. C’est une protéine impliquée dans la virulence de la bactérie et dans l’infection intracellulaire d’hôtes eucaryotes. Elle est présente chez plusieurs sérogroupes et espèces de Legionella ce qui tendrait à montrer sa vaste distribution au sein de ce phylum. Elle est également impliquée dans la résistance accrue de Legionella aux peptides antimicrobiens C18G et également la polymyxine B (PmB), contrairement à la protéine PagP de Salmonella (Robey et al., 2001). Pour les peptides antimicrobiens dont l’action est médiée par un récepteur spécifique, une modification de ce récepteur entraîne une résistance accrue de la souche au peptide. Ce mécanisme de résistance est très fréquent dans la résistance aux antibiotiques. C’est le cas, par exemple, de la vancomycine qui intéragit avec le lipide II. La conversion de la D-alanine terminal en D-Lactate conduit à une chute de l’affinité de l’antibiotique pour le lipide II, rendant ainsi l’antibiotique inefficace (Arthur & Courvalin, 1993). La mésentéricine Y105 est une bactériocine de sous-classe IIa qui intéragit avec EII(Man) (t), une perméase PTS de la famille mannose chez L. monocytogenes. Le domaine IICMan-IIDMan membranaire de la perméase sert de molécule d’ancrage ou de récepteur spécifique. La délétion du gène codant la protéine IIDMan conduit à la résistance de la bactérie vis-à-vis de la mésentéricine Y105 (Dalet et al., 2001) tandis que son expression chez une bactérie normalement insensible comme L. lactis conduit à un phénotype de sensibilité (Ramnath et al., 2004). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 60 Chapitre III. III.1 Legionella Généralités III.1.1 Historique En juillet 1976, une épidémie de pneumonie frappa plusieurs participants de la 58ème convention annuelle de la Légion Américaine à Philadelphie, en Pennsylvanie (McDade et al., 1977). Sur un total de 182 cas déclarés, 147 patients furent hospitalisés et 29 d’entre eux décédèrent (Fraser et al., 1977). Ce n’est qu’en janvier 1977 que l’agent responsable de l’épidémie fût isolé par Joseph McDade et Charles Shepard (CDC, Atlanta) grâce à l’utilisation d’un protocole de recherche des Rickettsia (agent responsable du typhus) faisant intervenir un hôte animal (le cobaye) (McDade et al., 1977). Le genre Legionella fut établi en 1978 lors du premier symposium international sur la maladie des légionnaires et la bactérie isolée fut nommée Legionella pneumophila à cause de sa prédilection pour l’infection des poumons (Brenner et al., 1979). Il faut noter que les premières souches de Legionella furent en réalité mises en évidence par Tatlock en 1943 ainsi que par Jackson et al. en 1947 mais elles ont été considérées à l’époque comme des bactéries de type Rickettsia (Fields et al., 2002). III.1.2 Taxonomie La famille des Legionellaceae forme un sous-groupe de la subdivision γ des protéobactéries et consiste en un seul genre, le genre Legionella (Diederen, 2008; Fields et al., 2002; Fry et al., 1991). L’utilisation de la séquence du gène codant l’ARN 16S a permis de montrer que tous les membres de la famille des Legionellaceae sont très proches phylogénétiquement (plus de 95% d’homologie de séquence) (Fry et al., 1991). Le nombre d’espèces connues et de sérogroupes continue d’augmenter. Il y a actuellement plus de 53 espèces comprenant au moins 70 sérogroupes distincts (Diederen, 2008; Fields et al., 2002). L’espèce pneumophila, qui comporte 15 sérogroupes, est la plus fréquemment retrouvée en pathologie humaine. Dans la famille des Legionellaceae sont également retrouvées des bactéries qui ne peuvent pas être cultivées in vitro. Elles nécessitent la présence de protozoaires et sont, de ce fait, difficiles à étudier. La plupart ont été isolées à partir d’échantillons associés à des cas Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 61 confirmés de légionellose. Elles se répartissent en 5 branchements phylogénétiques à l’intérieur de la famille des Legionellaceae et ont été nommées LLAP (Legionella-like amoebal pathogens). Elles sont génétiquement proches des Legionellaceae (de 91,2% à 97% d’homologie par rapport au séquençage du gène de l’ARN 16S selon les LLAP) (Adeleke et al., 1996). III.1.3 Morphologie et caractères biochimiques Les membres de la famille des Legionellaceae sont des bacilles à Gram négatif (coloration peu marquée), aérobies, non sporulés, non capsulés. Ce sont des bactéries hautement pléomorphes que ce soit in vitro ou in vivo lors du cycle de développement intracellulaire (Faulkner & Garduno, 2002; Mauchline et al., 1992). En milieu de culture, leur taille est généralement comprise entre 0,3 et 0,9 µm de large sur 2 à 20 µm de longueur (Diederen, 2008). Elles sont mobiles grâce à la présence d’un flagelle exceptée L. oakridgensis (Bornstein et al., 1991). Le flagelle est principalement situé en position monopolaire, voir en position subpolaire pour L. pneumophila (Rodgers et al., 1980). Son expression est dépendante de l’état physiologique de la bactérie et des conditions environnementales (Byrne & Swanson, 1998). Leur culture est réalisée sur un milieu gélosé spécifique désigné BCYE (Buffered Charcoal Yeast Extract) contenant du tampon ACES (N-2-acetamido-2-aminoethansulfonic acid), de l’extrait de levure et du charbon activé (Feeley et al., 1979; Pasculle et al., 1980). Le charbon permet de neutraliser l’effet toxique du peroxyde d’hydrogène et des radicaux superoxydes produits par oxydation après autoclavage de l’extrait de levure ainsi que de sousproduits d’oxydation de la cystéine (Hoffman et al., 1983). La croissance des bactéries du genre Legionella exige la complémentation du milieu en L-cystéine ainsi qu’en pyrophosphate de fer soluble. Le pH du milieu optimal pour la croissance bactérienne est de 6,9 (Feeley et al., 1979). Les Legionella sont des bactéries mésophiles ; elles croissent entre 25°C et 42°C, avec un optimum de température à 35°C (Fields et al., 2002). Les Legionella utilisent les acides aminés comme source de carbone et d’énergie. Elles sont cependant auxotrophes pour certains acides aminés tels que la cystéine, la sérine et la thréonine (Pine et al., 1979; Tesh et al., 1983). Néanmoins, la sérine et, dans une moindre mesure la thréonine, peuvent être utilisées comme unique source de carbone et d’énergie. Elles n’hydrolysent pas les carbohydrates (ni par oxydation, ni par fermentation) (George et al., 1980; Pine et al., 1979). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 62 III.1.4 Analyse génomique L’analyse et la comparaison du génome de divers isolats de Legionella sont utiles pour la compréhension du mode de vie parasitaire de cette bactérie et de son adaptation à un hôte. Il y a actuellement 4 souches de L. pneumophila dont le génome a été entièrement séquencé (Jules & Buchrieser, 2007). Les souches Lens et Paris, toutes deux isolées lors d’épidémies de légionellose en France, ont été séquencées par l’unité de Génomique des Microorganismes Pathogènes de l’Institut Pasteur de Paris (Cazalet et al., 2004). La souche Philadephia 1, dérivée de la souche identifiée à Philadelphie lors de la première épidémie de légionellose rapportée en 1976, a été séquencée aux Etats-Unis (Chien et al., 2004). Enfin, la souche Corby, une souche particulièrement virulente isolée à partir d’un patient atteint de légionellose, a été séquencée récemment en Allemagne (Steinert et al., 2007). Toutes ces souches appartiennent au sérogroupe 1 qui est responsable de plus de 90% des cas de légionellose. La souche Paris est la seule souche endémique connue à ce jour. Tandis que les autres souches provoquent des cas dans une région limitée, la souche Paris est associée à des cas de légionellose partout en France et même en Europe (Aurell et al., 2003). Elle est ainsi responsable de 12,7% des cas de légionellose en France et de 33% des cas dans la région parisienne où elle fut notamment à l’origine de l’épidémie de l’hôpital Georges Pompidou. La souche Lens, quant à elle, est la souche responsable de la plus grande épidémie de légionellose survenue en France entre Novembre 2003 et Janvier 2004 avec 86 cas et 17 décès (Cazalet & Buchrieser, 2005). Le génome de L. pneumophila consiste en un seul chromosome circulaire ayant une taille de 3,3 Mpb (mégapaires de bases) à 3,6 Mpb et un contenu en G-C de 38%. Tous les chromosomes possèdent des régions qui peuvent s’exciser et être maintenues sous forme plasmidique. D’autre part, les souches Lens et Paris possèdent chacune un plasmide additionnel de taille différente (132 kbp pour Paris et 60 kbp pour Lens). Environ 3000 gènes sont prédits pour toutes les souches dont 60% sont similaires à des gènes présents chez d’autres organismes dont le génome a été totalement séquencé. Certains de ces gènes possèdent des fonctions bien caractérisées ce qui permet de prédire une fonction chez L. pneumophila (Steinert et al., 2007). Les génomes montrent une organisation très similaire mais possèdent une très grande plasticité et diversité. Environ 2400 gènes sont conservés alors que 10% des gènes sont souches spécifiques (Jules & Buchrieser, 2007). Environ 20% des gènes prédits sont spécifiques aux bactéries du genre Legionella (Cazalet et al., 2004). Une des découvertes majeures de l’analyse du génome de L. pneumophila est la présence d’un Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 63 grand nombre de gènes codant pour des protéines d’origine eucaryote, qui sont prédites pour moduler les fonctions de la cellule hôte à l’avantage du parasite pathogène (Cazalet et al., 2004). Il est intéressant de noter que le génome de L. pneumophila est sujet au transfert horizontal de gènes et qu’environ 2,4% du génome semble avoir été acquis par ce mécanisme (de Felipe et al., 2005). Ces nouvelles séquences d’ADN témoignent de la plasticité du génome de Legionella (Steinert et al., 2007). L’analyse et la comparaison du génome des 4 souches reflètent l’histoire et le style de vie intracellulaire de L. pneumophila. L’excision et l’intégration de matériel génétique semble représenter un des mécanismes exploité par la bactérie pour s’adapter à son environnement. Plusieurs protéines, qui paraissent être d’origine eucaryote, ont été identifiées également chez d’autres pathogènes intracellulaires (Coxiella, Mycobaterium…) mais L. pneumophila se présente comme étant l’organisme procaryote avec la plus grande diversité de gènes d’origine eucaryote (Cazalet et al., 2004). III.2 Écologie Les Legionella sont des bactéries d’origine hydrotellurique que l’on retrouve dans les sols humides et dans les eaux douces (lacs, rivières) à partir desquels elles colonisent des sites hydriques artificiels (Philippe et al., 2006). L. pneumophila fait partie de la communauté microbienne naturelle des écosystèmes aquatiques (Fliermans et al., 1981). La température, le contenu organique et inorganique de l’eau et la présence de protozoaires sont autant de facteurs qui jouent un rôle important dans la croissance et la dissémination de la bactérie (Fliermans et al., 1981; Stout et al., 1985). Généralement, sa présence dans l’environnement est attribuée à une coexistence avec d’autres microorganismes comme les amibes et ce, particulièrement au sein de biofilms multi-espèces. III.2.1 Interaction avec un biofilm La légionellose est associée à l’exposition humaine d’eau circulant dans des environnements artificiels tels que les systèmes de distribution d’eau chaude, les tours aéroréfrigérantes (TAR), les douches, les spas… Dans ces environnements, la croissance microbienne est détectée quasiment exclusivement dans les biofilms qui tapissent l’intérieur des tuyaux composants le réseau d’eau, dans les systèmes d’air conditionné et de ventilation… (Figure 16) (Lau & Ashbolt, 2009). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 64 Figure 16 : Développement et relarguage de Legionella dans un système de distribution d’eau (Lau & Ashbolt, 2009). Legionella sp. et des protozoaires entrent dans les systèmes de distribution d’eau (1) et sont absorbés dans le biofilm (2). Legionella se développe à l’intérieur du biofilm (3a) ou après ingestion par des protozaoires (3b). Legionella est relarguée dans le milieu extérieur enchassée dans la matrice du biofilm (4a) ou est présente à l’intérieur de protozoaires (4b) ou à l’intérieur de vacuoles relarguées par les protozoaires (4c). Les biofilms sont des communautés complexes de microorganismes, qui se développent sur des surfaces à l’intérieur d’une matrice polymérique extracellulaire. La formation d’une telle structure est le résultat d’un processus d’accumulation, non uniforme dans le temps et/ou dans l’espace, de matières organiques, de microorganismes, de minéraux et d’autres composants sur un support. Il s’agit d’un processus dynamique (Hall-Stoodley & Stoodley, 2002). L’ancrage des premières espèces colonisatrices est facilité par la production d’exopolysaccharides et aboutit à l’établissement d’un environnement plus riche (débris cellulaires, métabolites excrétés…), permettant la colonisation par des espèces copiotrophes qui sont plus exigeantes en termes de nutriments (Szewzyk et al., 2000). Les bactéries du genre Legionella sont retrouvées dans les biofilms de réseaux (Declerck et al., 2007a) ou dans des biofilms libres (Declerck et al., 2007b) et ont dû développer des mécanismes pour se nourrir en résidant dans ces structures. Par exemple, L. pneumophila possède un comportement nécrotrophique c’est-à-dire qu’elle est capable de survivre et de se développer sur une matrice de cellules microbiennes inactivées par la chaleur, présentes au sein du biofilm ou en suspension dans l’eau (Temmerman et al., 2006). De plus, Lehtola et al ont montré que L. pneumophila est capable de survivre et de rester cultivable jusqu’à 15 jours dans des biofilms soumis à de fortes forces de cisaillement et dans des conditions d’écoulement turbulent (Lehtola et al., 2007). Les avantages conférés par les biofilms sont nombreux en comparaison d’un état de cellule unique en suspension (Davey & O'Toole G, 2000) : Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 65 - la matrice extrapolymérique qui structure le biofilm apporte un certain degré de protection et d’homéostasie vis-à-vis des stress environnementaux, - un échange de nutriments et de métabolites entre le biofilm et la phase aqueuse ainsi qu’au sein du biofilm lui-même grâce à des canaux aqueux qui constituent une sorte de système circulatoire primitif, - l’acquisition de nouveaux caractères génétiques par transfert horizontal de gènes est favorisée par la proximité des cellules au sein de la structure. III.2.2 Interaction avec des protozoaires Les protozoaires sont des microorganismes eucaryotes se nourrissant par phagocytose de bactéries, d’algues et de levures présentes à la surface des biofilms. En 1980, Rowbotham fut le premier à montrer la prolifération intracellulaire de L. pneumophila environnementales à l’intérieur de protozoaires et plus particulièrement, à l’intérieur d’amibes appartenant aux genres Acanthamoeba et Naegleria (Rowbotham, 1980). L’étude de Holden en 1984 montre que L. pneumophila croît rapidement lors d’une co-culture avec A. castellanii dans un milieu qui ne permet pas sa multiplication ni sa survie (Holden et al., 1984). A l’heure actuelle, plus de 20 espèces d’amibes, 2 espèces de protozoaires ciliés et Dictyostelium discoideum permettent le développement intracellulaire de Legionella (Lau & Ashbolt, 2009). Les amibes sont fréquemment isolées au niveau des réseaux d’eau chaude sanitaire et d’installation de climatisation (Nahapetian et al., 1991). Elles constituent vraisemblablement la principale niche de multiplication de Legionella. La multiplication intracellulaire de Legionella à l’intérieur de protozoaires comme les amibes se fait en plusieures étapes (Figure 17). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 66 Figure 17 : Cycle de vie et d’infection de L. pneumophila (Molmeret et al., 2004). Phagocytose (1), formation de la vacuole réplicative (2), multiplication intracellulaire (3a), reprogramation génétique (3b), dissémination environnementale (4), contamination humaine (5), infection d’un nouvel hôte (6). Tout d’abord, les bactéries libres sont ingérées par l’amibe (Figure 17-1), et se retrouvent à l’intérieur de phagosomes qui recrutent rapidement des organites tels que des mitochondries et du réticulum endoplasmique rugueux (Figure 17-2). Ceci conduit à la formation d’une vacuole réplicative. La clef de la virulence de L. pneumophila réside dans sa capacité à prévenir la maturation du phagosome et la fusion phagosome/lysosome. Elle peut ainsi se multiplier dans la vacuole réplicative jusqu’à atteindre une population assez nombreuse avant de sortir de la cellule (Figure 17-3a). Ce mécanisme de survie est dû notamment à l’expression de gènes particuliers présents dans deux locus distincts : dot (defective for organelle trafficking) et icm (intracellular multiplication) codant pour un système de sécrétion de type IV. Ce système est une machinerie de translocation qui permet à la bactérie d’injecter des molécules effectrices dans la cellule hôte durant l’infection. Actuellement, plus de 80 substrats ont été identifiés (Ensminger & Isberg, 2009). L’inactivation des gènes des locus dot/icm (Figure 17-3b) entraîne une incapacité pour la bactérie d’inhiber la fusion phagosome/lysosome et de se multiplier (Horwitz, 1987; Marra et al., 1992; Roy et al., 1998). Ensuite, lorsque l’environnement devient carencé en acides aminés, il y a synthèse de l’alarmone guanosine Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 67 3’-5’-bispyrophosphate (ppGpp) par la synthase RelA et accumulation, ce qui augmente le taux de facteur sigma de phase stationnaire RpoS. RpoS va alors coordonner l’entrée de L. pneumophila en phase stationnaire, lui permettant ainsi d’exprimer ses caractères de virulence et de promouvoir sa transmission vers un nouvel hôte (Bachman & Swanson, 2001). Les Legionella intra-amibiennes sont retrouvées sous 2 formes : - un forme réplicative, qui n’est pas mobile et apparaît comme très peu infectieuse, - une forme transmissive, qui est mobile et très infectieuse On parle alors de cycle biphasique (Bruggemann et al., 2006). Les deux formes de Legionella lors de sa croissance intra-amibienne peuvent être simulées in vitro par les bactéries en phase exponentielle et stationnaire de croissance. En effet, les bactéries en phase exponentielle de croissance, qui sont non flagellées, correspondent à la forme réplicative tandis que les bactéries en phase post-exponentielles de croissance, qui sont flagellées, fortement mobiles et virulentes, correspondent à la forme transmissive (Byrne & Swanson, 1998). L. pneumophila tue la cellule hôte soit par apoptose soit par nécrose en utilisant un système de formation de pore grâce notamment à la toxine Rib. Legionella se retrouvent ensuite dans l’environnement à l’intérieur de vésicules ou sous forme libre si les vésicules ne sont plus intègres (Figure 17-4) (Bouyer et al., 2007; Molmeret et al., 2004). En effet, Berk et al. ont montré qu’après ingestion de Legionella, les amibes expulsaient des vésicules de quelques µm de diamètre contenant des centaines de bactéries, confirmant ainsi les premières observations faites par Rowbotham en 1980. Une étude récente a montré que L. pneumophila était capable de survivre 6 mois dans des vésicules expulsées par des amibes et d’être encore cultivables (Bouyer et al., 2007). A l’intérieur des vésicules, les bactéries sont plus résistantes à un traitement de type biocide que les bactéries libres (Berk et al., 1998; Bouyer et al., 2007). De même, comparé aux cellules cultivées in vitro, L. pneumophila s’étant multipliée dans les amibes est beaucoup plus résistante aux traitements par des désinfectants et des biocides, à l’osmolarité, la fluctuation de température, au pH…(Abu Kwaik et al., 1998; Barker et al., 1993). Les vésicules restent libres dans le milieu et pourraient être des vecteurs de transmission de la légionellose via les aérosols (Berk et al., 1998) (Figure 17-5). Des données de biologie cellulaire et de génétique ont permis de mettre en évidence que les mécanismes de survie de Legionella à l’intérieur des amibes étaient similaires à ceux Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 68 développés chez les macrophages alvéolaires. La virulence de L. pneumophila vis-à-vis des macrophages alvéolaires est une conséquence de l’évolution de la bactérie comme parasite naturel des amibes (Swanson & Hammer, 2000). L. pneumophila pénètre dans les voies respiratoires via des aérosols contaminés et se loge à l’intérieur des macrophages alvéolaires où elle peut se multiplier de la même façon que dans les amibes (Swanson & SturgillKoszycki, 2000). Beaucoup de facteurs permettant la multiplication de L. pneumophila chez les macrophages sont également requis pour la multiplication chez les amibes. Par exemple, la protéine Mip (macrophage infectivity potentiator) augmente le taux d’infection de la bactérie aussi bien chez les macrophages humains que chez les amibes des genres Hartmannella et Tetrahymena (Cianciotto & Fields, 1992). Ainsi, les amibes peuvent être considérées comme un terrain d’entraînement pour la virulence de Legionella. III.3 La légionellose III.3.1 Sources de contaminations La voie de transmission communément admise de la légionellose est l’inhalation d’aérosols contaminés pouvant atteindre les alvéoles pulmonaires (Yu, 1993). Il n’y a pas de transmission interhumaine avérée. Les sources exposant l’Homme à des contaminations sont retrouvées dans des installations artificielles permettant une multiplication de Legionella dans l’eau et plus particulièrement celles générant des aérosols. Ceci comprend par exemple les TAR, les réseaux d’eau chaude sanitaire, les condensateurs d’évaporation, des conditionneurs d’air, les bains bouillonnant, les douches, les machines à glace, les appareils d’assistance respiratoire et les systèmes d’eau des cabinets dentaires (Atlas, 1999). Concernant les cas groupés de légionellose, ce sont les TAR qui ont été mises en cause le plus fréquemment (Source InVS). Depuis la première description de la légionellose (Fraser et al., 1977) jusqu’à l’épidémie de Lens (Nguyen et al., 2006), les TAR, par leur capacité à disperser des aérosols contaminés (Ishimatsu et al., 2001), constituent les installations les plus fréquemment liées aux épidémies de légionellose. Pendant l’épidémie de Lens, des cas ont été recensés jusqu'à 12 kilomètres de la source de contamination, laissant apparaître la grande dispersion atmosphérique des microgouttelettes d’eau (Nguyen et al., 2006). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 69 III.3.2 Symptômes Les maladies provoquées par les bactéries du genre Legionella sont regroupées sous le terme générique de légionellose (Steinert et al., 2002). Il existe cependant deux formes de pathologies bien distinctes qui diffèrent l’une de l’autre par leur gravité. ♦ La forme bénigne de la légionellose, également appelée fièvre de Pontiac, est un syndrome pseudo-grippal (fièvre, frissons, céphalées, myalgies, mal de gorge, nausées, toux sèche) qui se déclare après une brève période d’incubation (de 1 à 2 jours). La fièvre de Pontiac n’est pas associée à une pneumonie et se résorbe spontanément après quelques jours (Edelstein & Meyer, 1984; Fraser et al., 1979). ♦ La forme sévère, communément appelée maladie du légionnaire ou légionellose, est une pneumonie dont la période d’incubation est en moyenne de 2 à 10 jours et dépend de plusieurs facteurs tels que l’état du système immunitaire du patient ou de la prise plus ou moins rapide d’antibiotiques. L’apparition des symptômes est en général graduelle et commence par des malaises, un état de léthargie et de faiblesse. Généralement, les symptômes des voies respiratoires supérieurs sont absent à ce stade. La plupart des patients présentent une toux sèche dans les premiers jours qui suivent la déclaration de la maladie. Environ 95% des patients ont de la fièvre qui augmente de façon brutale. Plusieurs symptômes accompagnent fréquemment la poussée de fièvre et peuvent être regroupés sous trois grandes catégories (Benhamou et al., 2005) : - Neurologiques (confusion, désorientation, hallucinations, amnésie, céphalées…) - Digestifs (douleurs abdominales, vomissements, diarrhée…) - Biologiques (cytolyse hépatique, syndrome glomérulaire et/ou insuffisance rénale…) Les facteurs de risques de la légionellose sont liés au sexe (maladie plus fréquente chez les hommes), à l’âge (supérieur à 50 ans en moyenne), au tabagisme, à l’éthylisme, aux états d’immunodépression, ainsi qu’à l’existence d’infections respiratoires chroniques (Benhamou et al., 2005) (Source InVS). Legionella est ainsi qualifiée de pathogène opportuniste (Swanson & Hammer, 2000). III.3.3 Épidémiologie La légionellose est une maladie à déclaration obligatoire en France depuis 1987 (Benhamou et al., 2005). Grâce au renforcement du dispositif de surveillance de la Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 70 légionellose en 1997 et la sensibilisation des professionnels de santé, le nombre de cas de légionellose en France, déclarés auprès des autorités sanitaires, a fortement augmenté. Depuis 2005, il semble se stabiliser autour de 1400 cas par an (Figure 18) et pour l’année 2007, la mortalité était d’environ 9% avec un total de 130 morts (Source InVS). Depuis Août 2003, 28 épidémies de légionellose ont été rapportées en France avec un taux de mortalité moyen de 11,8% (Source InVS). L. pneumophila représente 99% des cas diagnostiqués de légionellose en France en 2005 avec le sérogroupe 1 qui constitue 95% des cas (Campese et al., 2007). 1800 1600 1400 Nombre de cas 1200 1000 800 600 400 200 0 Année Figure 18 : Evolution du nombre de cas de la légionellose en France entre 1988 et 2008. Graphique réalisé selon les données de l’InVS disponibles en Octobre 2009 Au niveau européen, le EWGLI (The European Working Group for Legionella Infections) a établi un système de surveillance des infections à Legionella, le EWGLINET. Pour les années 2005 et 2006, un total de 11980 cas de légionellose a été reporté avec un taux de mortalité de 6,6% (Ricketts & Joseph, 2007; Ricketts et al., 2008). Ce programme est coordonné en France par le Centre National de Référence des Légionelloses de Lyon. Même si L. pneumophila sérogroupe 1 compte pour la majorité des isolats de Legionella en Europe et aux Etats-Unis, elle n’est responsable que d’environ 50% des cas de légionellose en Australie et en Nouvelle-Zélande (Yu et al., 2002). L. longbeachae est Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 71 notamment responsable de 30,4% des cas dans ces deux pays. D’autres espèces de Legionella sont également liées à des cas de legionellose à travers le monde comme L. bozemanii, L. micdadei, L. dumofii, L. feeleii, L. wadsworthii et L. anisa. III.3.4 Traitements Le traitement antibiotique de la légionellose fait principalement appel aux molécules de type macrolides (érythromycine, clarithromycine…), azalides (azithromycine), fluoroquinolones (ciprofloxacine ; lévofloxacine…), tétracyclines (doxycycline) et à la rifampicine (Diederen, 2008). La localisation intracellulaire de Legionella au sein des macrophages alvéolaires est un paramètre important pour l’action des antimicrobiens qui doivent combiner une forte activité contre le pathogène tout en étant capable de pénétrer à l’intérieur des cellules (Roig & Rello, 2003). La durée du traitement varie entre 14 et 21 jours chez l'immunocompétent et sera poursuivie jusqu'à 30 jours chez l'immunodéprimé ou dans les formes sévères. L’association d’antibiotiques est réservée au traitement des formes sévères et/ou des sujets immunodéprimés atteints de légionellose. L’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) recommande une monothérapie à base de macrolide ou de fluoroquinolones pour les formes de légionellose à gravité légère voire modérée et une association de 2 antibiotiques parmi l’érythromycine, la spiramycine, les fluoroquinolones et la rifampicine pour les formes graves et les patients immunodéprimés (Benhamou et al., 2005). Les macrolides sont un groupe d’antibiotiques dont l'activité est due à la présence d'un cycle lactone sur lequel un ou plusieurs sucres peuvent être attachés. L’érythromycine constitue depuis l’épidémie de 1976 à Philadelphie le traitement de référence de la légionellose (Fraser et al., 1977). Cependant, des rapports d’échec de traitement avec l’erythromycine, l’interférence de cet antibiotique avec le métabolisme d’autres drogues particulièrement chez les patients immunodéprimés, l’apparition d’effets secondaires à fortes doses à conduits les chercheurs à évaluer de nouveaux antibiotiques (Mercatello et al., 1985). Les quinolones et fluoroquinolones forment un groupe d’antibactériens de synthèse qui comprend les dérivés de l'acide nalidixique. L'ajout de l'atome de fluor dans les années 1970 a permis d'augmenter fortement la pénétration des molécules quinolones dans les cellules (jusqu'à 200 fois plus) ; ce fut la naissance des fluoroquinolones, puissants antibiotiques capables de lutter contre une grande variété de germes chez l'Homme et l'animal (Hooper & Rubinstein, 2003). Une étude récente à montrée qu’elles étaient au moins aussi Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 72 efficace que l’érythromycine (Sabria et al., 2005) tout en conférant une meilleure réponse clinique notamment en terme de délai d’hospitalisation (Pedro-Botet & Yu, 2006). III.4 Enveloppe de Legionella L’enveloppe bactérienne est l’une des parties les plus importantes de la cellule procaryote, véritable barrière filtante qui joue aussi le rôle exosquelette, confèrant sa forme à la cellule et lui permettant de résister à la forte pression osmotique interne. L’enveloppe est notamment formée d'un polymère, le peptidoglycane, encore appelé mucopeptide ou muréine. Il est à l’origine de la classification dichotomique entre bactéries à Gram positf et bactéries à Gram négatif. Certaines couches de l’enveloppe sont le site de nombreux déterminants antigéniques majeurs tels que le lipopolysaccharide, propre aux bactéries à Gram négatif. L’enveloppe des bactéries à Gram positif est riche en acides teichoïques, absents chez les bactéries à Gram négatif et en acides diaminopiméliques, moins abondants chez les bactéries à Gram négatif, lesquelles ont une enveloppe plus riche en lipides (Prescott et al., 2003). Les structures les plus remarquables de l’enveloppe bactérienne de Legionella, le LPS, le peptidoglycane ainsi que les composants des membranes externes et internes (phospholipides, acides gras et les quinones isoprénoïdes) seront décrits dans ce chapitre. III.4.1 Lipopolysaccharide Pour rappel, le LPS est composé de deux parties : une partie lipidique (lipide A) et une partie oligosaccharidique (polysaccharide central et chaîne latérale O) (Nizet, 2006) (voir Chapitre II.3.1). ♦ Le principal sucre identifié dans le lipide A du LPS de Legionella est le 2,3diamino-2,3-didéoxy-D-glucose (GlcN3N) (Albers et al., 2007). Ce sucre est substitué par un mélange complexe d’acides gras retrouvé uniquement chez diverses espèces de Legionella incluant L. pneumophila, L. erythra, L. oakridgensis, L. bozemanii, L. longbeachae, L. feeleii, L. hackeliae, L. jordanis, L. israelensis, L. maceachernii et L. micdadei. Ainsi, le GlcN3N est substitué par 16 à 23 espèces différentes d’acides gras hydroxylés en position 3, des acides gras non hydroxylés et des acides gras rares à longue chaîne (Sonesson et al., 1989; Sonesson et al., 1994a; Sonesson et al., 1994b). Ces acides gras rendent le lipide A de Legionella très hydrophobe en comparaison de celui d’autres bactéries (Zahringer et al., 1995). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 73 ♦ La partie oligosaccharidique du LPS de L. pneumophila est composé d’un nonasaccharide qui ne contient pas d’heptose ni de phosphate mais qui contient, par contre, des sucres ayant perdu un groupement -OH en position 6. De plus, il est fortement O- et Nacétylé (Zahringer et al., 1995). La chaîne latérale O, également appelée antigène O, du LPS de L. pneumophila est un homopolymère d’une unité monosaccharidique unique, l’acide 5acétamidino-7-acétamido-8-O-acétyl-3, 5, 7, 9-tetradésoxy-D-glycéro-D-galacto-non-2- ulosonique plus communément appelé acide légionaminique. La rareté des groupes hydroxyles libres de la chaine latérale O de L. pneumophila est responsable de son hydrophobicité élevée (Knirel et al., 1994). Le LPS de L. pneumophila est très hydrophobe en comparaison de celui d’autres bactéries à Gram négatif telles que E. coli ou Salmonella sp. (Sonesson et al., 1994b). Plus récemment, le LPS a été montré comme un facteur sujet à des modifications régulées par le stade de développement de L. pneumophila (Fernandez-Moreira et al., 2006). Les auteurs ont mis en évidence des changements dans la composition du LPS entre les phases réplicatives et transmissives de L. pneumophila et que, ces changements étaient liés à la capacité de la bactérie de prévenir la fusion phagosome/lysosome (Fernandez-Moreira et al., 2006). III.4.2 Peptidoglycane Le peptidoglycane est un polymère de glycosaminopeptide où la N-acétylglucosamine (NAG) et l'acide N-acétyl-muramique (NAM) sont liés par des liaisons osidiques β 1→4. Une sous-unité du peptidoglycane est composée d’un enchaînement de NAG et de NAM avec des chaînes trétrapeptidiques, reliées au NAM, qui sont composées d’une alternance d’acides aminés D et L. L’ensemble des sous-unités sont reliées entre-elles par des ponts interpeptidiques (Prescott et al., 2003). Très peu d’études ont analysées le peptidoglycane de Legionella. En 1983, Amano et al. ont montré que le peptidoglycane de L. pneumophila possédait les mêmes composants que ceux déjà décrits pour d’autres bactéries à Gram négatif (Schleifer & Kandler, 1972). Il est composé d’acide muramique, de glucosamine, d’acide glutamique, d’alanine et d’acide mesodiaminopimélique. Il est hautement maillé, de l’ordre de 80% à 90% et est résistant à la digestion par le lysozyme (Amano & Williams, 1983). Deux protéines liées directement au peptidoglycane ont été caractérisées : une protéine de 31 kDa (Butler & Hoffman, 1990) et une protéine de 19 kDa (Ludwig et al., 1991). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 74 ♦ La protéine de 31 kDa est liée de façon covalente à la porine MOMP (protéine majoritaire de la membrane externe de L. pneumophila) et les auteurs suggèrent qu’elle aurait un rôle de protéine d’ancrage membranaire (Butler & Hoffman, 1990). De façon intéressante, la protéine MOMP est présente chez de nombreuses espèces du genre Legionella (Butler et al., 1985). Ce type de structure apparait unique des bactéries du genre Legionella puisque chez d’autres bactéries, cet ancrage de la membrane externe au peptidoglycane est réalisé par des lipoprotéines (Butler & Hoffman, 1990). ♦ La protéine de 19 kDa, PplA, est beaucoup moins abondante que la protéine de 31 kDa et possède une homologie de séquence avec les lipoprotéines d’E. coli K12 et H. influenzae (Ludwig et al., 1991). III.4.3 III.4.3.1 Phospholipides membranaires Structure Les phospholipides sont constitués d’un squelette de glycérol possédant 2 molécules d’acides gras sur les positions sn-1 et sn-2, ainsi qu’un groupement phosphate en position sn3. Ce groupement phosphate porte la tête (R) du phospholipide (Figure 19). Les phospholipides sont des molécules de nature amphiphile puisque les chaînes d’acides gras sont hydrophes et que la partie supérieure (tête plus phosphate) est hydrophile. Les phospholipides existent sous des formes zwittérioniques ou anioniques. Le phosphate possédant une charge négative, la charge globale du phospholipide est apportée par la charge de la tête polaire En effet, la phosphatidylsérine (PS), le phosphatidylinositol (PI) et le phosphatidylglycérol (PG) possèdent une tête polaire qui peut être chargée négativement contrairement à la phosphatidyléthanolamine (PE) et la phosphatidylcholine (PC) qui ont une tête polaire chargée positivement. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 75 Figure 19 : Structure des principaux phospholipides bactériens (Fang & Barcelona, 1998). Molécule représentant la tête du phospholipide (R), R1, R2 et R’ représentent les parties alkyles des chaînes d’acyles gras. Le métabolisme des phospholipides a été intensivement étudié en utilisant E. coli comme modèle pour les bactéries à Gram négatif et B. subtillis pour les bactéries à Gram positif. Les deux microorganismes possèdent PE, PG et CL comme phospholipides membranaires majoritaires (Cronan, 1968; den Kamp et al., 1969). En plus de ces phospholipides, d’autres phospholipides membranaires peuvent être retrouvés chez les bactéries comme la PC. Egalement appelée lécithine, la PC est un phospholipide majoritairement retrouvé dans les cellules eucaryotes. Une récente estimation suggère que probablement plus de 10% de toutes les bactéries contiennent du PC comme phospholipide membranaire (Sohlenkamp et al., 2003). De plus, la plupart des bactéries qui contiennent du Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 76 PC appartiennent au sous-groupe des α et des γ protéobactéries comme Legionella (LopezLara & Geiger, 2001). Peu d’études traitent de la composition en phospholipides membranaires des bactéries du genre Legionella. En 1979, Finnerty et al. ont caractérisé les phospholipides de 10 isolats cliniques de Legionella. Les résultats montrent que la bactérie responsable de l’épidémie de Philadelphie possède plusieurs espèces de phospholipides membranaires : PC, PE et ses dérivés MMPE et DMPE (monométhylphosphatidyléthanolamine et diméthylphosphatidyléthanolamine), CL ainsi que PG (Finnerty et al., 1979). Ces résultats sont confirmés en 1984 par Hindalh et al. puis en 2008 par Conover et al. qui retrouvent ces 4 espèces majoritaires chez L. pneumophila (Conover et al., 2008; Hindahl & Iglewski, 1984). L’espèce PC représente environ 30% des phospholipides de L. pneumophila (Conover et al., 2008; Hindahl & Iglewski, 1984). Très récemment, l’étude de la composition en lipides membranaires de L. lytica a été réalisée par un groupe de recherche polonais. Cette bactérie possède PC et PE comme phospholipides majoritaires (Palusinska-Szysz et al., 2008). De façon intéressante, ils n’ont pas retrouvés de CL. Il a été montré que PC était important pour la virulence de L. pneumophila. En effet, la perte de PC dans la membrane entraîne une diminution de l’infection des macrophages ainsi qu’une diminution de la cytotoxicité de la bactérie. Ces effets sont corrélés à une diminution de l’expression de la flagelline, une diminution de l’adhésion aux macrophages et une diminution de la translocation d’effecteurs via le système dot/icm (Conover et al., 2008). III.4.3.2 Biosynthèse La voie de biosynthèse des phospholipides a été très largement étudiée chez E. coli puis chez d’autres microorganismes (Figure 20). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 77 (PA) (PS) (PE) (PG) (CL) Figure 20 : Voie de biosynthèse des phospholipides chez E. coli (Cronan, 2003). Les têtes des phospholipides sont attachées à la partie acide phosphorique en tant que phosphodiesters. Le nom des protéines, dérivé du nom des gènes, est donné pour chaque étape. La première étape est la formation de sn-glycérol-3-phosphate (G3P) à partir de dihydroxyacétone phosphate (DHAP). Le premier acide gras est ensuite fixé sur le G3P pour former un monoacyl-G3P (acide lysophosphatidique). Cette réaction est catalysée par l’enzyme PlsB. Le deuxième acide gras est fixé sur le squelette G3P pour former l’acide phosphatidique (PA). Cette réaction est catalysée par l’enzyme PlsC. La dernière étape, catalysée par l’enzyme CDP-diglyceride synthase, permet de convertir le PA en intermédiaire activé, cytidine diphosphate-diglycéride (CDP-diglycéride) qui peut ensuite être utilisé dans la synthèse de PE ou de PG et de CL (Cronan, 2003). Jusqu’en 1997, les scientifiques pensaient que, pour la biosynthèse de PC chez les bactéries, seule la voie de méthylation avait lieu. Cependant, une deuxième voie existe, la Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 78 voie de la phosphatidylcholine synthase (Pcs), distincte de la voie CDP-choline des eucaryotes et qui semble être spécifique des bactéries. De façon intéressante, des homologues du gène pcs de S. melitoti sont retrouvés chez les bactéries pathogènes P. aeruginosa, Borrelia burgdorferi et L. pneumophila (39%, 29% et 27% d’identité entre acides aminés respectivement). Les cadres ouverts de lecture homologues de pcs codent les activités Pcs et doivent constituer les enzymes de P. aeruginosa, Borrelia burgdorferi et L. pneumophila (Martinez-Morales et al., 2003) Des extraits cellulaires de L. pneumophila ont permis de mettre en évidence une acticité Pcs et Pmt. L’activité Pmt est codée par des homologues de PmtA (Martinez-Morales et al., 2003). Il apparait ainsi que plusieurs bactéries possèdent deux voies de biosynthèse de PC, les voies Pmt et Pcs. Cependant d’important pathogènes tels que P. aeruginosa ou B. burgdorferi apparaissent comme exceptionnels car ils ne possédent que la voie Pcs pour la formation de PC (Lopez-Lara & Geiger, 2001; Martinez-Morales et al., 2003). III.4.4 III.4.4.1 Acides Gras Structure Les acides gras, retrouvés dans les phospholipides, sont des acides carboxyliques (COOH) à chaîne carbonée plus ou moins longue (de 14 à 20 atomes de carbone pour les plus communs) qui peuvent présenter une ou plusieurs doubles liaisons intramoléculaires. Ils sont qualifiés de saturés lorsqu’ils ne présentent aucune double liaison (noté CX:0) et d’insaturés lorqu’ils présentent au moins une double liaison (noté CX:1). De même, beaucoup d’acides gras contiennent des groupements méthyles branchés en position iso (sur l’avant dernier carbone, noté iC) ou antéiso (sur l’antépénultième carbone, noté aC) (Figure 21). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 79 Figure 21 : Structures des acides gras au sein des phospholipides membranaires et leur rôle dans la fluidité membranaire (Zhang & Rock, 2008). Le chiffre situé à gauche indique le nombre d’atomes de carbones et le chiffre situé à droite indique le nombre d’insaturations. Les phosopholipides présentant des acides gras ramifiés sont caractéristiques des bactéries à Gram positif. Ils sont présents en grande quantité (supérieur à 50% du total) chez quelques genres bactériens tels que par exemple Bacillus, Listeria et Staphylococcus (Moss et al., 1977). En 1997, Moss et al. ont identifié la composition en acides gras de 4 isolats bactériens de patients infectés lors de l’épidémie de légionellose un an plus tôt à Philadelphie et de deux isolats reliés à des troubles respiratoires ayant eu lieu ailleurs aux Etats-Unis (Moss et al., 1977). Peu après, ils ont déterminé la composition en acides gras de 36 nouveaux isolats cliniques de légionellose (Moss & Dees, 1979). Les résultats des deux études montrent que Legionella possède une composition en acides gras atypique pour une bactérie à Gram négatif puisque qu’elle possède une grande quantité d’acides gras branchés (entre 79% et 90% du total des acides gras). Une étude plus récente sur 23 espèces de Legionella a montrée que la quantité d’acides gras branchés variait de 39% pour L. oakridgensis à 90% pour L. jordanis Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 80 avec un taux de 64% pour L. pneumophila (Lambert & Moss, 1989). C’est généralement une caractéristique très répandue chez les bactéries à Gram positif alors que seuls 10 genres bactériens ont été répertoriés chez les bactéries à Gram négatif comme possédant cette particularité. Parmi ces genres, 4 présentent une grande homogénéité inter-espèces dans la possession d’acides gras branchés : Legionella, Flavobacterium, Bacteroides et Desulfovibrio (Kaneda, 1991). Les bactéries ont développé des mécanismes pour contrôler la formation de nouveaux acides gras ainsi que pour modifier la structure d’acides gras afin d'ajuster la viscosité membranaire aux conditions environnementales (Zhang & Rock, 2008). En effet, les acides gras vont directement agir sur la fluidité de la membrane selon leur structure. Les acides gras saturés vont adopter une conformation linéaire compacte entraînant une rigidité importante de la membrane. Au sein des acides gras insaturés naturels, la conformation de la double liaison est de type cis (hydrogènes du même coté) ce qui conduit à une courbure rigide de la chaîne aliphatique hydrophobe. Ceci a pour conséquence de diminuer les interactions hydrophobes entre les chaînes d’acides gras et ainsi augmenter la fluidité membranaire. La composition en acides gras branchés joue également sur la fluidité membranaire en raison de l’effet destructeur du groupement méthyle sur le compactage des chaînes aliphatiques hydrophes. Les acides gras antéiso induisent une membrane plus fluide que les acides gras iso car leur groupement méthyle est plus loin de l’extrémité de la chaine (Zhang & Rock, 2008). Les bactéries qui produisent ce type d’acides gras modifient la balance iso/antéiso en réponse à des stress thermiques et chimiques. Ce type de modification a été très étudié chez Listeria monocytogenes qui contient plus de 90% d’acides gras branchés et qui augmente son taux de aC15:0 pour maintenir la fluidité de la membrane pour survivre à faible température (Zhu et al., 2005). La composition en acides gras est également modulée par différents facteurs tels que la composition du milieu de culture, l’âge de la culture ou encore la température d’incubation (Barker et al., 1993; Kaneda, 1971). Par exemple, les conditions de culture ont un effet prononcé sur le contenu en acides gras de L. pneumophila (Tableau 3). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 81 Tableau 3 : Composition en acides gras de L. pneumophila dans différentes conditions de culture (Barker et al., 1993). L. pneumophila a été cultivée sur gélose BCYE comme témoin et dans différentes conditions : croissance intra-amibienne, en milieu synthétique ABCD déplété ou non en fer, en PO42- et en N2. Pour chaque acide gras, le nombre à gauche réfère au nombre d'atomes de carbones et le nombre à droite au nombre d'insaturations. i, branché en iso ; a, branché en antéiso ; Δ, cycle cyclopropane. L’acide gras majoritaire de L. pneumophila est le iC16:0 (Lambert & Moss, 1989; Moss et al., 1977; Moss & Dees, 1979) excepté lorsque la bactérie est cultivée en absence de phosphate où le C16:1 devient majoritaire (Barker et al., 1993) (Tableau 3). Très récemment la composition en lipides membranaires de L. lytica a été réalisée par un groupe Polonais. Cette bactérie possède 54% d’acides gras branchés avec le C16:0 et le aC15:0 comme acides gras majoritaires (Palusinska-Szysz et al., 2008). III.4.4.2 Biosynthèse La biosynthèse des acides gras est la première étape dans la formation des lipides membranaires et représente un aspect vital de la physiologie bactérienne. Elle se divise en deux voies distinctes appelées type I et II (Campbell & Cronan, 2001). Dans la voie de biosynthèse de type I, les sites actifs catalysant les réactions sont retrouvés dans des domaines distincts de grandes protéines multifonctionnelles. Les enzymes de biosynthèse des acides gras sont appelées FAS I (Fatty Acid Synthase) peuvent présenter tous leur sites actifs sur une seule protéine (comme chez les mammifères et les mycobactéries) ou répartis entre deux protéines interagissant l’une avec l’autre (comme chez les champignons et Corynebacterium ammoniagenes). Par contraste, dans la voie de biosynthèse de type II retrouvée chez les Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 82 plantes et la plupart des bactéries, toutes les réactions sont catalysées par un groupe fortement conservé d’enzymes appelées FAS II (Figure 22). Cette voie de biosynthèse est encore appelée système de biosynthèse dissocié des acides gras (Rock & Cronan, 1996). Figure 22 : La voie de biosynthèse de type II des acides gras bactériens (Zhang & Rock, 2008). Etapes d’initiation de la biosynthèse des acides gras (a). Etapes d’élongation des acides gras (b). Transfert des acides gras sur le glycérol-3-phosphate pour former de l’acide phosphatidique (c). Une caractéristique fondamentale du système de type II est la présence d’un transporteur protéique d’acyles (ACP) qui transporte les intermédiaires acyles gras hydrophobes d’enzyme en enzyme (Marrakchi et al., 2002). La première enzyme de cette voie de biosynthèse est l’acétyl-CoA carboxylase, une enzyme hétérotétramérique codée par quatre gènes accA, accB, accC et accD. Elle intervient dans la carboxylation de l’acétyl-CoA par les 4 sous-unités d’AccABCD. Le produit de cette réaction est le malonyl-CoA. Le groupe malonate est alors transféré sur l’ACP par l’enzyme FabD (malonyl-CoA:ACP transacylase) pour former du malonyl-ACP (Figure 22). L’élongation des acides gras est initiée par la Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 83 condensation de malonyl-CoA avec de l’acétyl-CoA par FabH (-ketoacyl-ACP synthase III) pour former du -ketobutyryl-ACP et du dioxyde de carbone. Un cycle d’élongation à lieu, ajoutant deux carbones par cycle, jusqu’à la formation d’un acide gras saturé. La première étape de ce cycle d’élongation est la réduction NADPH-dépendante du -ketoacyl-ACP en hydroxyacyl-ACP par FabG (-ketoacyl-ACP reductase). Cette étape est suivie d’une déshydratation de l’intermédiaire -hydroxylé pour donner du trans-2-enoyl-ACP cataylsée soit par FabA (-hydroxydecanoyl-ACP dehydratase/isomerase) soit par FabZ (hydroxyacyl-ACP déshydratase). L’enzyme FabA est également responsable de l’isomérisation de la double liaison pour former un mélange de trans-2-decenoyl-ACP et de cis-2-decenoyl-ACP et conduire à la formation d’acides gras insaturés (Rock & Cronan, 1996). La dernière étape du cycle d’élongation est la réduction NADPH-dépendante de la double liaison de l’intermédiaire trans-2-enoyl-ACP par FabI, FabK ou FabL (enoyl-ACP reducatse I, II ou III respectivement) pour former de l’acyl-ACP. Des cycles supplémentaires d’élongation sont initiés par la condensation de malonyl-ACP avec de l’acyl-ACP par FabB ou FabF (-ketoacyl-ACP synthase I ou II respectivement) (Figure 22) (Marrakchi et al., 2002). Le séquençage de nombreux génomes bactériens a permis de reconstruire le système de type II par des homologies de séquence avec les gènes d’E. coli et de découvrir de nouvelles enzymes impliquée dans la biosynthèse des acides gras (Tableau 4). Tableau 4 : Enzymes identifiées du système FAS de type II (Marrakchi et al., 2002) Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 84 III.4.5 III.4.5.1 Quinones isoprénoïdes Structure Une autre caractéristique de la membrane de Legionella est la présence de quinones à chaîne latérale composée d’unités d’isoprènes. Le contenu en quinones isoprenoïdes de Legionella se résume à des ubiquinones avec une chaîne latérale qui varie de 9 à 14 unités d’isoprènes (noté Q9 à Q14 respectivement) (Tableau 5). Les ubiquinones majoritaires varient selon les espèces de Legionella et peuvent servir de critère de base pour différencier les espèces de Legionella (Lambert & Moss, 1989). Tableau 5 : Composition en ubiquinone de 23 espèces de Legionella (Lambert & Moss, 1989). Le chiffre situé à droite de Q (ubiquinone) indique le nombre d’unités isoprènes de la chaîne latérale de l’ubiquinone. Les quinones isoprénoïdes appartiennent à la classe lipidique des terpènes. Ces molécules sont localisées dans la membrane plasmique bactérienne où elles jouent un rôle important notamment dans le transport d’électrons et la phosphorylation oxydative. Deux groupes structuraux majeurs de quinones isoprénoïdes bactériennes ont été identifiés : les naphthoquinones et les benzoquinones (Collins & Jones, 1981). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 85 Le premier groupe, les naphthoquinones, peut être subdivisé en deux sous-groupes, les phylloquinones et les ménaquinones (Figure 23) (Collins & Jones, 1981) : Figure 23 : Structures des principaux groupes de quinones isoprénoïdes (Collins & Jones, 1981) - La phylloquinone ou vitamine K1, isolée pour la première fois en 1939 à partir de la luzerne est associée à la partie verte des plantes et de façon plus rare aux bactéries (Collins & Jones, 1981). - La famille des ménaquinones dont le premier composé, la vitamine K2, a été isolée d’un plat de poisson avarié en 1939, comprend un grand nombre de molécules dont la taille de la chaîne latérale C-3 varie de 1 à 14 unités d’isoprènes (Collins & Jones, 1981). Le deuxième groupe de quinones isoprénoïdes bactériennes représente les benzoquinones, qui comprennent deux grandes catégories de molécules : les plastoquinones et les ubiquinones (Figure 24) (Collins & Jones, 1981) : - Les plastoquinones ont été isolées à l'origine à partir de la luzerne. Ces molécules sont trouvées non seulement dans les tissus photosynthétiques de plantes supérieures mais aussi dans les algues rouges, brunes et vertes ainsi que chez les cyanobactéries. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 86 Cependant, elles semblent être absentes des bactéries photosynthétiques (Collins & Jones, 1981). - La découverte de l’ubiquinone (coenzyme Q) est le résultat d'études indépendantes menées en Angleterre et aux Etats-Unis. Les ubiquinones possèdent un noyau 2,3dimethoxy-5-methyl-1,4-benzoquinone avec une chaîne latérale en position 6 composée de plusieurs unités d’isoprènes (Figure 26). A l’image des ménaquinones, les ubiquinones sont largement retrouvées dans la nature (Collins & Jones, 1981). III.4.5.2 Quinones bactériennes Chez les bactéries, la composition en quinones isoprénoïdes varie énormément entre archaebactéries et eubactéries (Thomson, 1991). De même, au sein des eubactéries, plusieurs facteurs influent sur la composition en quinones isoprénoïdes tels que la composition de la paroi, la nécessité d’oxygène pour la croissance, les besoins nutritifs particuliers ou encore la formation de spores (Collins & Jones, 1981). Les quinones isoprénoïdes retrouvées appartiennent soit aux ubiquinones, soit aux ménaquinones soit à un mélange des deux avec des longueurs de chaîne latérale variables. La taille de la chaîne latérale pour les ubiquinones varie en moyenne entre 8 et 10 unités d’isoprènes (Collins & Jones, 1981). Les ubiquinones possédant plus de 10 unités d’isoprènes dans la chaîne latérale n’ont été retrouvées qu’à l’état de traces uniquement chez quelques bactéries à activité photosynthétique (Thomson, 1991) ainsi que chez Legionella (Lambert & Moss, 1989). Quelques auteurs ont également mis en évidence des traces de ménaquinones chez quelques espèces de Legionella comme L. feeleii par exemple (Karr et al., 1982; Moss et al., 1983) même si la plupart des autres études n’en ont pas détectées. III.5 Molécules à activité anti-Legionella Outre la warnéricine RK, d’autres molécules possèdent une activité anti-Legionella. Elles seront regroupées selon leur nature chimique (agents de désinfections) ou biologique. Les agents de désinfection les plus utilisés seront décrits dans une première partie et la recherche de nouvelles molécules biologiques anti-Legionella sera présentée dans une deuxième partie. Les circuits et réseaux d’eau subissent épisodiquement des problèmes de contamination (par des microorganismes ou de la matière organique) pouvant entrainer une dégradation de la qualité microbiologique des eaux circulantes. C’est pourquoi, certains Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 87 milieux hydriques peuvent représenter des sites de prolifération et de dissémination par exemple pour des germes pathogènes opportunistes tels que Legionella. Les installations de TAR nécessitent donc des traitements de désinfection afin limiter le développement de ces germes pathogènes dans leurs circuits. III.5.1 Les Agents de désinfection traitements de désinfection permettent de diminuer le nombre de microorganismes, par des procédés chimiques (biocides, biodispersants) ou des procédés physiques (UV, ultrasons) (Kim et al., 2002). Les traitements chimiques sont plus courants dans les TAR que les procédés physiques. Les produits biocides sont utilisés de deux façons : - en traitement préventif, qui a pour objectif d’éviter l’apparition d’une concentration en Legionella supérieure à 103 UFC/L, - en traitement curatif, lorsque les seuils d’alerte en Legionella sont dépassés. Parmi les procédés chimiques utilisés, deux types de traitements sont appliqués : les traitements oxydants et les traitements non oxydants. III.5.1.1 Agents oxydants Les molécules oxydantes utilisées couramment sont des produits chlorés (chlore, dioxyde de chlore ou monochloramine) ou des produits bromés (acide hypobromeux, bromure de sodium, bromure d’ammonium). Le chlore, sous la forme d’acide hypochloreux (HClO) majoritaire en dessous du pKa (7,54 à 25°C), est le composé le plus utilisé pour la désinfection des eaux en raison de son fort pouvoir oxydant (Loret et al., 2005). L’action du chlore est très rapide (moins de 5 minutes) et cible différents composants de la cellule bactérienne (McKenna & Davies, 1988; Schraufstatter et al., 1990). La lyse de la cellule ne constitue pas nécessairement le mécanisme primaire d’inactivation bactérienne et seules de très fortes concentrations en oxydants, de l’ordre de 100 mg/L pour le chlore, sont capables d’entraîner une effet lytique (McKenna & Davies, 1988). De faibles concentrations en chlore suffisent à causer une réduction de la croissance bactérienne et une diminution de l’activité métabolique de la cellule (Small et al., 2007). Les chloramines, dont la monochloramine, sont utilisées pour le traitement de l’eau potable (aux Etats-Unis) et pour certaines TAR (Moore et al., 2006; Sanli-Yurudu et al., Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 88 2007). Par comparaison avec le chlore, la monochloramine réagit avec un nombre plus réduit de composés et va limiter son action aux acides nucléiques, au tryptophane et aux acides aminés notamment ceux contenant du soufre (cystéine, méthionine) (LeChevallier et al., 1988). La monochloramine semble avoir un pouvoir de désinfection plus faible que le chlore sur les bactéries planctoniques (Loret et al., 2005; Tachikawa et al., 2005). En effet, il faut utiliser une concentration en monochloramine 1000 fois supérieure à celle du chlore pour obtenir un abattement équivalent (LeChevallier et al., 1988). Lorsque le pH de l’eau de circuit est supérieur à 8, les produits bromés sont préférés aux produits chlorés bien qu’il semble que le brome soit moins efficace que le chlore contre Legionella (Kim et al., 2002). III.5.1.2 Agents non oxydants Parmi les biocides non oxydants, il existe une grande variété de désinfectants organiques destinés à lutter contre Legionella (Kim et al., 2002). Parmi ceux-ci, les plus utilisés sont les thiazolones, les amines halogénées et les aldéhydes. Les thiazolones, qui sont retrouvées dans les produits de type Kathon® (Rohm and Haas, Philadelphia) et le Proxel (ICI America, Inc), ont montré des résultats d’abattement corrects aussi bien sur les Legionella planctoniques que sur les Legionella sessiles (Barker et al., 1992; Wright et al., 1991). Parmi les amines halogénées, c’est le DBNPA (2,2-dibromo-3nitrilopropionamide) qui est le composé le plus utilisé. Le DBNPA est très efficace contre les Legionella puisque des concentrations de 8 mg/L et 15 mg/L pendant 3 heures ont conduit à des abattements respectifs de 3 et 4 log de Legionella planctoniques et sessiles (Kim et al., 2002). Le glutaraldéhyde est l’aldéhyde le plus utilisé pour inactiver les Legionella. Des essais réalisés sur des pilotes de réseau d’eau ont montré que le glutaraldéhyde à 100 mg/L est efficace contre les Legionella planctoniques et sessiles (Green & Pirrie, 1993). III.5.2 Molécules biologiques anti-Legionella Dans le but de limiter l’impact écologique lié à l’utilisation massive de biocides mais également de pallier aux phénomènes de résistances des bactéries, de nouvelles molécules sont recherchées comme solution alternative dans la lutte contre les microoragnismes pathogènes tels que Legionella. Ces molécules doivent être spécifiques de la cible et biodégradables afin que les quantités ajoutées aux circuits soient en majorité utilisées pour Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 89 inactiver les Legionella et qu’elles présentent un faible impact sur l’Homme et l’environnement. Dans la littérature, peu de molécules anti-Legionella ont été décrites. La lactoferrine, est une glycoprotéine liant le fer qui est présente dans différents fluides de l’organisme (lait, salive, larmes…) (Bortner et al., 1986). Sous sa forme non saturée en fer, elle inhibe la multiplication intracellulaire de L. pneumophila à l’intérieur de monocytes humains, en limitant la quantité de fer disponible (Byrd & Horwitz, 1989; Byrd & Horwitz, 1991). Une étude sur l’activité bactéricide de certaines huiles essentielles a montré que des huiles de feuille de canellier appartenant à l’espèce Cinnamomum osmophloeum possédaient une activité bactéricide contre L. pneumophila sg 1. Cet effet est dû au cinnamaldehyde, composé majoritaire de ces huiles (Chang et al., 2008). Le LBM415, un inhibiteur de peptides déformylases, possède une activité antiLegionella (CMI 4 µg/ml) in vitro et inhibe, de manière réversible, la croissance intracellulaire de L. pneumophila dans des macrophages alvéolaires (Edelstein et al., 2005). Cette activité bactéricide n’est pas spécifique des bactéries du genre Legionella puisque toutes les souches testées de Staphylococcus sp, Streptococcus sp, Enterococcus sp, M. catarrhalis, soit 680 souches, sont inhibées à 8 µg/ml ou moins de LBM415. Il en est de même pour les 50 souches de L. pneumophila testées (Fritsche et al., 2005). Un total de 80 souches de bactéries aquatiques a été testé en activité contre L. pneumophila. Environ 66% des souches produisent une substance active contre L. pneumophila, notamment Pseudomonas fluorescens (Guerrieri et al., 2008). Deux peptides antimicrobiens, PmB et C18G ont été utilisés pour évaluer la capacité du gène rcp à permettre à L. pneumophila de résister aux peptides antimicrobiens. Les CMI de PmB et C18G sur la souche sauvage sont de 12,5 µg/ml et 16 µg/ml respectivement (Robey et al., 2001). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 90 Partie 2. Matériel et Méthodes Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 91 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 92 Chapitre I. I.1 Techniques de microbiologie Souches bactériennes Les souches bactériennes utilisées au cours de cette étude sont référencées dans le Tableau 6. Tableau 6 : Souches bactériennes utilisées au cours de l’étude Souches Références Gram négatif Enterobacter cloacae D03 Escherichia coli MG1655 Escherichia coli XL1 Blue Hafnia alvei Klebsiella pneumoniae 0502083 Legionella bozemanii ATCC 33217 Legionella dumoffii ATCC 33279 Legionella feeleii ATCC 35072 Legionella like bacteria (LLAP10) Legionella longbeachae ATCC 33484 Legionella micdadei ATCC 33218 Legionella oakridgensis ATCC 33761 Legionella pneumophila Corby (sg1) Legionella pneumophila Corby (sg1) Legionella pneumophila Corby TF 3/1 Legionella pneumophila Lens (sg1) Legionella pneumophila Paris (sg1) Legionella pneumophila Philadelphia 130b Legionella pneumophila Philadelphia NU260 Legionella pneumophila Philadelphia NU261 Legionella pneumophila ATCC 33155 (sg3) Legionella pneumophila ATCC 33216 (sg5) Legionella pneumophila ATCC 33215 (sg6) Proteus mirabilis ATCC 35659 Pseudomonas aeruginosa DSMZ1129 Pseudomonas aeruginosa 910704 Salmonella typhimurium LCME LCME Stratagene LCME LCME LCME LCME LCME LCME LCME LCME LCME LCME Würzburg Würzburg LCME LCME Chicago Chicago Chicago IFR62 Lyon Est IFR62 Lyon Est IFR62 Lyon Est LCME LCME LCME LCME Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 93 Gram positif Bacillus megaterium F04 Bacillus subtilis Enterococcus faecalis V583 Listeria monocytogenes EGDe Micrococcus luteus Pediococcus acidilactici 583 Staphylococcus aureus 971 Staphylococcus chromogenes Staphylococcus cohnii 898 Staphylococcus epidermidis 567 Staphylococcus haemolyticus 694 Staphylococcus hominis 373 Staphylococcus lentus 982 Staphylococcus lugdunensis 967 Staphylococcus saprophyticus 715 Staphylococcus warneri 447 Staphylococcus warneri RK I.2 LCME LCME LCME LCME LCME LCME LCME LCME LCME LCME LCME LCME LCME LCME LCME LCME Héchard et al., 2005 Milieux de culture I.2.1 Culture de Legionella Legionella a été cultivée à 37°C en milieu liquide BYE (Buffered Yeast Extract) ou sur milieu gélosé BCYE (Buffered Charcoal Yeast Extract). Le milieu BYE est composé, pour 1 litre, de 5 g d’ACES, de 10 g d’extrait de levure puis est équilibré avec du KOH 10 N à pH 6,9. Après stérilisation par filtration à 0,22 μm, le milieu est complémenté avec de la L-cystéine filtrée à 0,22 μm (0,4 g/l final) et du pyrophosphate de fer filtré à 0,22 μm (0,25 g/l final). Le BCYE est préparé, à partir de BYE non filtré, par ajout de charbon actif à 2 g/l et d’agar à 15 g/l. Le milieu est autoclavé à 121°C pendant 15 minutes puis complémenté comme précédemment avec de la L-cystéine et du pyrophosphate de fer. Lors des cultures sous agitation (150 rpm), Legionella a été cultivée en erlenmeyer de 250 ml contenant 50 ml de BYE. I.2.2 Culture de S. warneri RK Staphylococcus warneri RK a été cultivé en milieu liquide BHI (Brain Heart Infusion) (Difco) à 37°C. Lors de la préparation des milieux solides, de l’agar est ajouté avant autoclavage à une concentration de 15 g/l. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 94 Lors des cultures sous agitation (250 rpm), S. warneri RK a été cultivée en erlenmeyer de 1 litre contenant 200 ml de BHI. I.2.3 Culture des autres souches bactériennes Les autres souches utilisées dans cette étude ont été cultivées en milieu liquide BHI ou sur milieu BHI gélosé à 37°C. I.2.4 Culture d’amibes Les amibes Acanthamoeba sp. ont été cultivées en flasque de 25 cm3 contenant 5 ml de milieu 1034. Le milieu 1034 est composé, pour 1 litre, de 10 g de Bacto peptone, de 10 g d’extrait de levure, d’1 g d’ARN, de 15 mg d’acide folique, d’1 mg d’hémine et de 20 ml de tampon (10 g de Na2HPO4 et de 7,24 g de KH2HPO4 pour 400 ml). Le pH est ajusté à 6,5 et le milieu est autoclavé à 121°C pendant 15 minutes puis complémenté en sérum de veau fœtal stérile (concentration 10%). Les flasques sont incubées à 25°C pendant 3 à 4 jours, jusqu'à obtention d’un tapis amibien. Le milieu est renouvelé lorsque ce tapis arrive à confluence. I.2.5 Culture de cellules THP-1 Les cellules THP-1 ont été cultivées en milieu RPMI 1640, supplémenté en GlutamaxI (dimère d’alanine-glutamine), sérum de veau fœtal à 10%, pénicilline (100 U/ml) et en steptomycine (100 µg/ml), pendant 3 à 4 jours à 37°C sous 5% de CO2. Pour les expérimentations, 106 cellules/ml de THP-1 ont été différenciées en macrophages par culture dans 1 ml de milieu en présence de PMA à 1 ng/ml (Phorbol 12-Myristate 13-Acetate) pendant 24 heures à 37°C sous 5% de CO2. I.3 Evaluation de l’activité antimicrobienne et hémolytique I.3.1 Détermination de la concentration minimale inhibitrice L’étude de l’activité inhibitrice d’une molécule en milieu liquide permet de déterminer sa concentration minimale inhibitrice (CMI). Une suspension de la souche bactérienne étudiée est préparée dans son milieu de culture liquide et ajustée à 106 UFC/ml soit DO600= 0,001. Ensuite, le composé à étudier est dilué, en série au demi (ou dixième pour les détergents) et 5 µl de dilution sont ajoués à 95 µl de suspension bactérienne. La croissance bactérienne est suivie par la mesure de l’absorbance à 595 nm avec un lecteur de microplaque (TECAN, Sunrise). La CMI de la molécule est définie comme la plus faible concentration du composé Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 95 étudié pour laquelle le microorganisme testé ne montre aucune croissance (DO595) après un temps défini. I.3.2 Détermination de la perméabilisation membranaire Une suspension de la souche bactérienne étudiée est préparée dans son milieu de culture liquide et ajustée à 106 UFC/ml soit DO600= 0,001. Ensuite, le composé à étudier est dilué en série au demi (ou au dixième pour les détergents) et 25 µl de dilution sont ajoutés à 975 µl de suspension bactérienne. Les échantillons sont incubés 45 minutes à 37°C puis marqués à l’aide d’un ou plusieurs fluorochromes du kit BacLight™. Le SYTO9, fluorescence verte (500 nm), est un intercalant de l’ADN qui pénètre dans toutes les cellules, alors que l’iodure de propidium (IP), fluorescence rouge (635 nm), qui est également un agent intercalant, ne pénètre que dans les cellules dont la membrane est endommagée. Ainsi, les cellules IP+ sont considérées comme mortes tandis que les cellules IP- sont considérées comme vivantes. Chacun des fluorochromes (SYTO9 et/ou IP) est ajouté à hauteur de 1,5 µl pour 1 ml de solution. Les suspensions sont incubées dans l’obscurité à température ambiante pendant 15 min puis puis elles sont analysées par cytométrie en flux à l’aide d’un cytomètre FACSCanto™ II (BD Biosciences). Un total de 50000 événements est mesuré pour chaque échantillon et l’acquisition se fait en utilisant le logiciel BD FACSDiVa 6. I.3.3 Détermination du pouvoir hémolytique L’activité hémolytique de la warnéricine RK et de la δ-hémolysine I a été déterminée par mesure de l’absorbance de l’hémoglobine relarguée par les érythrocytes après action des peptides. Du sang humain (500 µl), prélevé à un donneur sain, est centrifugé (2000 g, 3 minutes, 4°C) pour récolter les érythrocytes. Le surnageant est éliminé et les érythrocytes sont resuspendus délicatement dans 800 µl de tampon PBS (Phosphate Buffered Saline) et agités délicatement. La suspension est centrifugée de nouveau (2000 g, 3 minutes, 4°C) et le surnageant est éliminé. L’étape précédente est répétée entre 3 et 5 fois, jusqu’à ce que le surnageant soit clair. Les 200 µl de culot érythrocytaire sont alors resuspendus dans 2 ml de tampon PBS pour constituer la solution mère à 10% (v/v). Les réactions sont préparées en mélangeant, dans l’ordre, 930 µl de PBS, 50 µl de solution peptidique ou de Triton X-100 et 20 µl de solution d’érythrocytes à 10%. Les échantillons sont incubés à 37°C pendant 30 minutes puis centrifugés (2000 g, 3 minutes, 4°C) afin de collecter le surnageant. L’absorbance du surnageant est mesurée à 576 nm par un spectrophotomètre Thermo Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 96 Spectronic Biomate 3 (Avantec). Le taux d’hémolyse induit par le témoin positif (0,1% de Triton X-100) est considéré comme 100%. Pour les experiences de protection osmotique, la solution mère d’érythrocytes correspond à 4 x 1 ml de sang lavé et complété à 30 ml avec du PBS. Les réactions sont réalisées en mettant, dans l’ordre, 500 µl de solution de polyéthylène glycol (PEG), 250 µl d’érythrocytes et 250 µl de solution peptidique. Des solutions de PEG à différentes masses moléculaires ont été utilisées : PEG 200 (diamètre de 0,75 nm), PEG 400 (diamètre de 1,07 nm), PEG 600 (diamètre de 1,32 nm), PEG 1000 (diamètre de 1,72 nm), PEG 2000 (diameter de 2,47 nm), PEG 4000 (diameter de 3,54 nm), PEG 6000 (diameter de 4,37 nm), PEG 8000 (diamètre de 5,04 nm) et PEG 10000 (diamètre de 5,70 nm) à une concentration finale de 30 mM. Les échantillons sont incubés à 37°C pendant 30 minutes puis centrifugés (2000 g, 3 minutes, 4°C) afin de collecter le surnageant. L’absorbance du surnageant est mesurée à 543 nm. Le taux d’hémolyse induit par le témoin positif (0,1% de Triton X-100) est considéré comme 100%. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 97 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 98 Chapitre II. II.1 Techniques séparatives et analytiques Étude des protéines La séparation et l’analyse des peptides produits par S. warneri RK ont été effectuées par Chromatographie Liquide Haute Performance (HPLC) Perkin-Elmer, constituée d’une pompe (Perkin-Elmer series 200 LC) et d’un détecteur UV Visible (Perkin-Elmer 785A) permettant l’enregistrement de l’absorption à 220 nm des composés séparés par la colonne. II.1.1 Préparation d’extrait brut du surnageant de S. warneri RK Du milieu BHI est inoculé au 1/200ieme avec une préculture de 24 heures de S. warneri RK et incubé à 37°C sous agitation (250 rpm) pendant 18 heures. La culture est centrifugée (6000 g, 20 minutes, 4°C) et le surnageant de culture est chauffé à 70°C pendant 15 minutes, afin d’inactiver les protéases et de tuer d’éventuelles cellules restantes. La solution obtenue constitue l’extrait brut (EB). II.1.2 Chromatographie d’affinité pour l’hydroxyapatite Un litre d’EB est mélangé avec 20 g d’hydroxyapatite de Type I pendant 3 heures à 4°C puis incubé sur la nuit à 4°C. La solution est filtrée sur fritté avec une pompe à vide et le résiduel est lavé avec 50 ml de tampon phosphate de potassium (0,01 M, pH 6,8). Après filtration, le résiduel est lavé 3 fois 5 minutes avec 20 ml de tampon phosphate de potassium (0,4 M, pH 6,8). Le surnageant est éliminé à chaque lavage. Les peptides adsorbés sont décrochés par élution avec 100 ml de tampon phosphate de potassium (1 M, pH 7,4). Le surnageant est centrifugé (5000 g, 3 minutes, 4°C) pour éliminer les traces d’hydroxyapatite. Le surnageant est chargé sur une cartouche C18 d’extraction en phase solide (Sep-Pak plus, Waters). La cartouche est lavée, au préalable, avec 5 ml d’éthanol à 70%, puis équilibrée avec 5 ml d’acétonitrile (ACN) et 10 ml d’eau Milli-Q. L’élution est réalisée avec 10 ml de solution d’ACN/ 0,05% d’acide trifluoroacétique (TFA) contenant respectivement 0, 20, 40 et 80% d’ACN. L’éluat contenant les peptides d’intérêt (80% d’ACN) est soumis à évaporation (65°C) pour éliminer l’ACN puis lyophilisé sur la nuit. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 99 II.1.3 Chromatographie en phase liquide Chromatographie d’interaction hydrophobe II.1.3.1 L’EB est chargé à un débit de 5 ml/min sur une colonne Poros Phenyl 20 (100 x 4,6 mm, 20 μM, Poros). La colonne est rinçée par une solution d’ACN/eau/TFA 10:90:0,1 (v/v) pendant 5 minutes à un débit de 2 ml/minute. L’élution est conduite, toujours à 2 ml/minute, selon un gradient linaire de 0 à 100% en 20 minutes d’une solution d’ACN/TFA 100:0,07 (v/v). Le gradient d’élution est suivi par une phase de plateau de 10 minutes à 100% de solvant. La fraction d’intérêt (éluée entre 6 et 12 minutes) est soumise à évaporation (à 65°C) pour éliminer l’ACN puis lyophilisée sur la nuit. II.1.3.2 Chromatographie liquide haute performance en phase inverse La fraction d’intérêt est resuspendue dans 1 ml d’ACN/eau 1:1 (v/v) puis analysée en HPLC avec une colonne analytique C8 Kromasil (5 µm, 100 Ǻ, 4,6 x 250 mm, A.I.T.). Le débit est de 0,8 ml/minute. L’élution se fait avec un gradient eau-TFA (0,05%)/ACN-TFA (0,05%). Le gradient commence à 50% d’ACN pendant 5 minutes puis augmente jusqu’à 100% d’ACN de façon linéaire en 30 minutes. Il atteint un plateau à 100% d’ACN où il reste pendant 10 minutes. La détection des peptides s’effectue à 220 nm. II.1.4 Spectrométrie de masse ESI-MS L’identification des peptides a été réalisée par spectrométrie de masse en électrospray (ESI-MS). Les spectres de masse sont réalisés en analyse d’ions positifs (Perkin-Elmer Sciex API 165) et leur traitement est effectué à l’aide du logiciel Biomultiview 1.2 (Perkin Elmer Sciex Instruments). II.1.5 Dosage des peptides Le dosage des peptides a été réalisé par dosage à l’acide bicinchoninique (BCA) (Sigma-aldrich) avec de l’albumine de sérum bovin à 1 mg/ml comme standard. Le principe de ce dosage repose sur le pouvoir des protéines à réduire le Cu2+ en Cu+. Le BCA est un réactif chromogène hautement spécifique de Cu+. Les peptides purifiés par HPLC sont lyophilisés et repris dans de l’eau. Un total de 25 µl de solution peptidique, diluée ou non, est mis en présence de 200 µl de solution de réactif contenant de l’acide bicinchoninique et du sulfate de cuivre à un ratio 50:1 (v/v). Les échantillons sont incubés à 37°C pendant 30 minutes puis l’absorbance est mesurée à 595 nm par un lecteur de microplaque OPSYS MR (ThermoLabsystems). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 100 II.2 Étude des lipides II.2.1 Extraction des lipides totaux L’extraction des lipides est réalisée selon la méthode de Folch (Folch et al., 1957) c’est-à-dire par une extraction méthanol/chloroforme 2:1 (v/v). Une suspension contenant de 109 à 1010 bactéries est centrifugée (10000 g, 20°C, 10 minutes). Le culot bactérien est repris dans 1 ml d’eau stérile et transféré dans un tube eppendorf de 2 ml contenant 500 mg de billes de verre (150-200 µm). La suspension est vortexée pendant 1 minute afin de bien lyser les cellules. Après décantation (quelques secondes), le surnageant est transféré dans un tube à centrifugation. L’opération est répétée deux fois. Après ajout de 6 ml de méthanol et agitation au vortex pendant 15 secondes, le mélange est incubé à 65°C pendant 20 minutes. Les échantillons sont ensuite refroidis à température ambiante, puis 3 ml de chloroforme sont ajoutés. Les tubes sont vortexés 15 secondes et placés à température ambiante sur un agitateur rotatif pour que l’extraction se fasse sur la nuit. Le lendemain, le mélange est transféré dans un nouveau tube de centrifugation. Les solutions sont centrifugées (10000 g, 20°C, 12 minutes) afin d’éliminer les débris cellulaires. Le surnageant est transféré dans un nouveau tube de centrifugation. Ensuite, 2 ml de chloroforme puis 4 ml d’eau MilliQ sont ajoutés. L’ensemble est vortexé 15 secondes et centrifugé (3000 g, 20°C, 8 minutes). La phase inférieure est délicatement récupérée à l’aide d’une pipette pasteur et transférée dans un tube en verre. Le chloroforme est alors éliminé par évaporation à 50°C sous flux d’azote. Les échantillons lipidiques sont resuspendus dans 1 ml de dichlorométhane (DCM) et vortexés 30 secondes. La suspension est passée sur une colonne de silice (cusil 156 Clean-up Extraction Columns, 6 mL, Carlo Erba) lavée au préalable avec 5 ml de méthanol puis conditionnée par 5 ml de DCM. L’élution se fait en trois étapes : - les lipides neutres sont élués par 5 ml de DCM, - les glycolipides sont élués par 2 x 5 ml d’acétone, - et enfin les phospholipides sont élués par 5 ml de méthanol. Les phospholipides sont récupérés et la solution est évaporée à 65°C sous flux d’azote pour éliminer le méthanol. Pour l’analyse en chromatographie gazeuse couplée à un spéctromètre de masse (GCMS), les lipides sont estérifiés. Une solution de méthanol alcalin à 0,2 M est préparée en Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 101 ajoutant 0,561 g de KOH dans 50 ml de méthanol. Les échantillons lipidiques sont alors dissous dans 5 ml de cette solution. L’estérification est réalisée pendant 1 heure sous agitation (200 rpm) à température ambiante. La réaction est stoppée par neutralisation du KOH en ajoutant 0,33 ml d’acide acétique à 1 M. Ensuite, 4 ml d’hexane sont ajoutés et les échantillons sont vortexés pendant 1 minute, jusqu’à obtention d’une émulsion. Après quelques minutes de décantation (~ 5 minutes), la phase hexane (phase supérieure) est récupérée, puis évaporée sous azote. II.2.2 Analyse des acides gras par GC-MS Les méthyl-esters d’acides gras sont resuspendus dans un mélange final de 200 µl d’hexane et de MTBE (methyl-tert-butyl ether) 1:1 (v/v). Les échantillons sont analysés par chromatographie gazeuse (GC) (Hewlett-Packard modèle 5972G1800A) couplée à un spectromètre de masse (MS). La colonne est une colonne capillaire DB5 (30 m x 0.2 mm x 0.11 µm), gaz vecteur : He (1 ml/minute). La température de la colonne démarre à 50°C pendant 2 minutes puis augmente de 8°C /minute jusqu’à atteindre 200°C. Une nouvelle augmentation de température de 10°C/minute permet d’atteindre 300°C. Les méthyl-esters d’acides gras sont identifiés par comparaison de leur spectre et de leur temps de rétention avec ceux de standards (Larodan Fine Chemicals). II.2.3 Analyse des phospholipides par chromatographie sur couche mince L’analyse des phospholipides par chromatographie sur couche mince (CCM) a été réalisée sur des plaques de silice 60 F254 (Merck). Les plaques sont lavées avec une solution de chloroforme/méthanol 1:1 (v/v) et séchées sous hotte avant utilisation. Elles sont ensuite plongées dans une solution d’acide borique à 2,3% en éthanol absolu et agitées doucement pendant 5 minutes. Après séchage sous hotte, les plaques sont activées par incubation à 100°C pendant 15 minutes. Les échantillons de phospholipides sont repris en solution de chloroforme/méthanol 1:1 (v/v) et déposés sur plaque. La migration se fait à l’aide d’une solution de chloroforme/éthanol/eau/triéthylamine 30:35:7:35 (v/v) pendant environ 2 heures. Les plaques sont ensuite séchées sous hotte puis les phospholipides sont révélés par vaporisation d’une solution de bleu de molybdène à 1,3% ou de primuline à 50 µg/ml. Les spots sont grattés et les phospholipides sont élués de la silice par 2 élutions successives avec une solution de chloroforme/méthanol/eau 5:5:1 (v/v). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 102 II.2.4 Dosage des phospholipides Le dosage colorimétrique des phospholipides est basé sur la formation d’un complexe entre les différents phospholipides et le ferrothiocyanate d’ammonium. Dans un premier temps, le réactif est préparé en disolvant 2,7 g de FeCl3 avec 3 g de NH4SCN (thiocyanate d’ammonium) dans 100 ml d’eau Milli-Q. La gamme étalon est réalisée avec 4 standards (Lα-Phosphatidylcholine, L-α-Phosphatidyléthanolamine, L-α-Phosphatidyl-DL-glycérol et cardiolipide) (Sigma-aldrich). Tous les échantillons sont évaporés sous flux d’azote puis repris dans 2 ml de chloroforme. Ensuite, 1 ml de ferrothiocyanate d’ammonium est ajouté à chaque tube puis toutes les solutions sont vortexées 1 minute avant d’être centrifugées (1000 g, 1 minute, 20°C). La phase inférieure contenant les phospholipides est récupérée et l’absorbance est mesurée à 488 nm (Figure 24). 1 y = 0,0148x R² = 0,9889 0,9 0,8 0,7 y = 0,0099x R² = 0,9976 DO488 0,6 PE 0,5 PC 0,4 y = 0,0061x R² = 0,9793 0,3 CL PG 0,2 y = 0,0026x R² = 0,9291 0,1 0 0 10 20 30 40 50 60 70 Quantité de phospholipide (µg) Figure 24 : Courbes étalons des standards de phospholipides. PE ( ) PC ( ) CL ( ) PG ( ). PE : phosphatidyléthanolamine, PC : phosphatidylcholine, CL : cardiolipide, PG : phosphatidylglycérol. Cependant, selon leur nature, les phospholipides répondent plus ou moins bien au dosage. En effet, la PE et la PC possèdent une forte relation de proportionnalité entre absorbance à 488 nm et quantité de phospholipides. Par contre, le PG et surtout le CL répondent moins bien au dosage. Ainsi, les quantités de phospholipides déterminées après sépartion en CCM ne seront qu’une estimation de la quantité réelle de phospholipides. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 103 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 104 Chapitre III. III.1 Techniques de biologie moléculaire Extraction plasmidique Le plasmide pLAW330 (Figure 25), contenant le transposon Tn903dIIlacZ, a été purifié à partir d’E. coli XL1 Blue en utilisant le kit Plasmid Midi de QIAGEN®. Figure 25 : Carte du plasmide pLAW330 et du transposon Tn903dIIlacZ (Wiater et al., 1994) Le transposon Tn903dIIlacZ est un minitransposon (ne contient pas de transposase) contenant un gène de résistance à la kanamycine (antibiotique de la famille des aminoglycosides qui inhibe la traduction en se liant aux ribosomes) ainsi qu’une partie du gène lacZ entre 2 séquences répétées inversées (IR Tn903). Cette partie va s’intégrer dans le génome, au hasard, grâce à une transposase dont le gène tnpA est porté par le plasmide pLAW330. Ce plasmide est un plasmide de type ColE1 qui portent deux gènes de résistance à des antibiotiques : le chloramphénicol et l’ampicilline. III.2 Bactéries compétentes Une culture de L. pneumophila Lens est préparée en étalant 100 µL d’une suspension bactérienne à DO600 = 2 sur une gélose BCYE. Après 24 heures d’incubation à 37°C, un tapis bactérien est visible (les cellules se trouvent en phase exponentielle de croissance). Les Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 105 bactéries sont récupérées et mises en suspension dans 40 mL de glycérol 10 % froid (4°C). La préparation est centrifugée (6000 g, 15 minutes, 4°C) et le culot est remis en suspension délicatement dans 20 mL de glycérol 10% froid (4°C). La solution est de nouveau centrifugée (6000 g, 15 minutes, 4°C) puis, le culot est repris délicatement dans 10 mL de glycérol 10% froid (4°C). Ces étapes de lavage permettent d’éliminer les molécules et les sels afin d’éviter toute interférence possible avec le choc électrique de l’électroporation. Le culot bactérien est ensuite remis en suspension dans un volume adéquat de glycérol 10% froid (4°C) afin d’avoir une DO600 = 100. La suspension est aliquotée en fractions de 50 µl et les aliquots sont stockés à -80 °C. III.3 Électroporation Une fraction de 50 µl de L. pneumophila Lens compétentes est mélangée avec 2 µl d’ADN plasmidique (pLAW330) à 0,5 µg/µl dans une cuve d’électroporation froide. La préparation est incubée 2 minutes dans la glace pour une meilleure homogénéisation puis est ensuite électroporée (MicroPulser™, BioRad) grâce à un choc électrique de 2,5 kV. Immédiatement après, 950 µl de milieu BYE complémenté sont ajoutés dans la cuve. Les bactéries sont étalées sur gélose BCYE contenant de la kanamycine à 10 µg/ml. III.4 Extraction d’ARN Toutes les solutions sont préparées avec de l’eau traitée au diéthylpyrocarbonate qui est un inhibiteur des ARNases. L’extraction a été réalisée par la méthode au Trizol (Invitrogen). Un culot bactérien (4.109 cellules) est remis en suspension dans 1 ml de Trizol. Après quelques secondes d’agitation et 10 minutes d’incubation à température ambiante, 100 µl de chloroforme sont ajoutés. La préparation est incubée 3 minutes à température ambiante avant d’être centrifugée (12000 g, 15 minutes, 4°C). La phase aqueuse est récupérée et 200 µl de chloroforme sont de nouveau ajoutés. La solution est incubée 5 minutes à température ambiante puis centrifugée (12000 g, 5 minutes, 4°C). Le surnageant est transféré dans un nouveau tube et 600 µl d’isopropanol froid sont ajoutés. La préparation est incubée 15 minutes sur glace. Le tube est centrifugé (12000 g, 15 minutes, 4°C). Le surnageant est éliminé et le culot est lavé avec 1 ml d’éthanol 75% et centrifugé (12000 g, 5 minutes, 4°C). Le culot est séché 3 à 5 minutes sur une plaque chauffante à 37°C, et repris dans 50 µl d’eau. Les échantillons sont chauffés 10 minutes à 55°C pour bien resuspendre l’ARN. La quantité d’ARN est déterminée en mesurant la DO260 et la DO280. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 106 L’intégrité des ARN est vérifiée par électrophorèse sur gel d’agarose à 1%, en présence de 0,5 µl de bromure d’éthidium. Le gel est réalisé dans du tampon Tris-BorateEDTA (Acide Éthylène Diamine Tétra Acétique) (TBE) 1 X. Une solution stock de tampon TBE 10 X est préparée, pour 400 ml, par ajout de 43,2 g de Tris, 22,2 g d’acide borique, 3,72 g d’EDTA ( puis est autoclavée à 121°C pendant 15 minutes. Les solutions d’ARN sont dénaturées par chauffage (5 minutes à 65°C) et mélangées à un tampon de charge (glycérol 30%, Bleu de Bromophénol 0,05%, 50 mM d’EDTA), selon le ratio 4:1 (v/v). Enfin, les échantillons (5 µl) sont déposés sur gel et la migration s’effectue pendant 30 minutes à 100 V. Les bandes d’ARN sont visualisées sous UV. III.5 Microarrays La technique de microarrays a été réalisée par Tobias Sahr de l’Institut Pasteur de Paris. Les détails, explicités dans la publication 4, ne seront pas repris dans ce chapitre. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 107 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 108 Chapitre IV. IV.1 Techniques de biophysique Technique des black lipids Cette technqiue permet de mesurer une différence de potentielle de part et d’autre d’une membrane lipidique séparant deux compartiments de solution aqueuse (Figure 26). Figure 26 : Principe de la technique des black lipids Une cuve en teflon contenant deux compartiments connectés par un trou d’environ 0,3 mm2 est remplie par 5 ml d’une solution d’électrolyte. La membrane de black lipids est conçue en peignant littéralement une solution de 1% (p/v) de DPPC (diphytanoyl phosphatidylcholine)/n-decane à travers le trou. Une paire d’électrodes Ag/AgCl est reliée en série à une source de voltage et à un enregistreur. La warnéricine RK est ajoutée à partir d’une solution stock à 1 mg/ml de part et d’autre de la membrane. Ainsi, la différence de potentiel Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 109 induite par l’insertion de la warnéricine RK dans la membrane de DPPC est mesurée et enregistrée. La température des expériences est maintenue à 20°C. IV.2 Dichroïsme circulaire et RMN Les expériences de dichroïsme circulaire et de RMN ont été réalisées par Mirjam Falge et Cornélius Faber de l’Université de Würzburg. Les détails, explicités dans la publication 3, ne seront pas repris dans ce chapitre. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 110 Partie 3. Résultats Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 111 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 112 Chapitre I. Purification et activités biologiques de la warnéricine RK En 2005, une étude a montré la capacité d’une souche de Staphylococcus warneri, nommée S. warneri RK, à inhiber la croissance des bactéries du genre Legionella (Héchard et al., 2005). L’une des molécules responsable de cette activité est un peptide de 22 acides aminés qui possède une masse de 2561 Da et dont la séquence primaire ne partage aucune similitude avec celles de peptides déjà décrits dans la littérature. Ce peptide, nommé warnéricine RK, est le premier peptide anti-Legionella identifié à ce jour et a fait l’objet d’un dépôt de brevet sous la référence WO/2007/077316 (Héchard & Berjeaud, 2006). Dans ce brevet, deux autres peptides produits par S. warneri RK sont mentionnés pour leur activité anti-Legionella. Il s’agit de deux homologues de la δ-hémolysine, nommées δ-hémolysine I et II, qui est une toxine produite par Staphylococcus avec une faible activité antimicrobienne. La première partie de mon travail de thèse a consisté à étudier les activités biologiques de la warnéricine RK et à les comparer à celles de la δ-hémolysine. Les résultats sont, en partie, présentés dans la publication 2. I.1 Publication 2 : Characterization of anti-Legionella activity of warnericin RK and delta-lysin I from Staphylococcus warneri Une souche de Staphylococcus warneri a été isolée en 2005 sur un critère d’inhibition de la croissance de Legionella. La purification à partir du surnageant de culture de S. warneri RK, en utilisant une matrice d’hydroxyapatite (forme naturelle de phosphate de calcium, de formule Ca5(PO4)3(OH)), a permis d’isoler sept peptides actifs contre Legionella. Parmi ces molécules, six ont été séquencées et correspondent aux formes natives ou formylées de la warnéricine RK et des δ-hémolysines I et II. La septième molécule, de masse moléculaire 2940 Da, n’a pas encore été identifiée. La δ-hémolysine est un peptide hémolytique, produit par Staphylococcus, qui possède une faible activité antimicrobienne. L’espèce S. warneri est le seul staphylocoque connu dont l’ARNIII prédit la présence de deux homologues différents, de la δ-hémolysine, nommés δ-hémolysine I et II. C’est la première fois que ces deux peptides sont purifiés. Leurs séquences primaires ne diffèrent l’une de l’autre que par 6 acides aminés Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 113 et elles ne possèdent aucune homologie de séquence avec la warnéricine RK. Dans la suite de l’étude, seule la δ-hémolysine I a été utilisée. Le spectre d’activité de la warnéricine RK et de la δ-hémolysine I indique que les deux peptides sont actifs contre les mêmes microorganismes et aux mêmes concentrations. Ils possèdent la même CMI contre Legionella sp. (3,12 µg/ml) et Bacillus megaterium (12,5 µg/ml). Les deux peptides sont hémolytiques et possèdent une activité bactéricide contre L. pneumophila, qui est, par ailleurs, plus prononcée sur les cellules en phase exponentielle de croissance que sur les cellules en phase stationnaire de croissance. D’autre part, d’après l’analyse de la séquence primaire de la warnéricine RK, le peptide possède des propriétés amphiphiles similaires à celles de la δ-hémolysine I et adopterait une structure secondaire en hélice α, semblable à celle de la δ-hémolysine de S. aureus. Devant les nombreuses similitudes partagées par la warnéricine RK et la δ-hémolysine I, nous avons émis l’hypothèse que les deux peptides pourraient posséder un mode d’action analogue, expliquant ainsi la spécificité de leur spectre d’activité. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 114 PUBLICATION 2 Characterization of anti-Legionella activity of warnericin RK and delta-lysin I from Staphylococcus warneri PEPTIDES 2008 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 115 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 116 peptides 29 (2008) 978–984 available at www.sciencedirect.com journal homepage: www.elsevier.com/locate/peptides Characterization of anti-Legionella activity of warnericin RK and delta-lysin I from Staphylococcus warneri Julien Verdon, Jean-Marc Berjeaud, Christian Lacombe, Yann Héchard * Université de Poitiers, Laboratoire de Chimie et Microbiologie de l’Eau, CNRS UMR 6008, 40 avenue du recteur Pineau, 86022 Poitiers, France article info abstract Article history: Legionella pneumophila, the causative agent of Legionnaires’ disease, is a waterborne bacteria. Received 28 November 2007 It can multiply in man-made water systems and infect people who inhale contaminated Received in revised form droplets. We have previously reported a Staphylococcus warneri strain that display an anti- 24 January 2008 Legionella activity. In this work, we characterized three anti-Legionella peptides that are Accepted 26 January 2008 produced by S. warneri. One peptide, warnericin RK, is original, while the two others are Published on line 6 February 2008 delta-lysin I and delta-lysin II, whose genes were previously described. Due to high sequence similarity of the two delta-lysins, further characterization was performed only on delta- Keywords: lysin I. Warnericin RK and delta-lysin I displayed the same antibacterial spectrum, which is Warnericin RK almost restricted to the Legionella genus. Also, both peptides have a hemolytic activity. These Delta-lysin results led to the hypothesis that warnericin RK and delta-lysin I share a similar mode of Legionella pneumophila action, and that Legionella should have a specific feature that may explain the high specificity Staphyloccocus warneri of these antibacterial peptides. # 2008 Elsevier Inc. All rights reserved. Antimicrobial peptide 1. Introduction Legionella pneumophila is a waterborne pathogenic bacterium responsible for severe pneumonia called Legionnaires’ disease [7,20]. In 2006, there were more than 6000 reported cases in Europe leading to 400 deaths. L. pneumophila can be found at high levels in man-made water systems such as air conditioning and cooling towers, spas, etc. These systems are mainly responsible for outbreaks as they might produce infected water droplets, which are inhaled. L. pneumophila reaches the lungs and multiplies within macrophages [15]. In the environment, L. pneumophila is ubiquitously found in fresh water and could survive within biofilms and free-living amoebae [3]. Several protozoa, such as free-living amoebae, feed on biofilm leading to L. pneumophila phagocytosis. However, L. pneumophila has the ability to resist phagocytosis and multiply within amoebae [15]. The resistance mechanism has been thoroughly described. L. pneumophila subvert the phagocytosis pathway and establish a replicative vacuole where they can multiply as a replicative form. Then, L. pneumophila senses nutrient limitation in the vacuole and switches to a transmission form that escapes from the amoebae [16]. A similar mechanism is used by L. pneumophila to resist phagocytosis by macrophages, leading to lung infection. Not only are amoebae responsible for L. pneumophila spreading in water, but they could also protect intracellular bacteria from adverse conditions or biocide treatments [1,2,16]. Various treatments are used (e.g. chlorine, monochloramine, heat) in water systems to control Legionella growth. However, these treatments are not fully efficient, and after a lag period following the treatment L. pneumophila may be able to recolonize the system [23]. It has been shown that bacteria found within biofilm are protected from treatment. Also, the * Corresponding author. Tel.: +33 5 49 45 40 07; fax: +33 5 49 45 35 03. E-mail address: [email protected] (Y. Héchard). 0196-9781/$ – see front matter # 2008 Elsevier Inc. All rights reserved. doi:10.1016/j.peptides.2008.01.017 peptides 29 (2008) 978–984 transmission form is more resistant than replicative form to various biocides, including antibiotics [8,9]. Therefore, it is of primary importance to find new antibacterial agents to restrain L. pneumophila growth. We recently reported that a bacterial strain, Staphylococcus warneri RK, produced an anti-Legionella peptide. This peptide is, to our knowledge, the first anti-Legionella peptide described in the literature [10]. The purification process has suggested that the peptide is cationic and highly hydrophobic. However, the peptide was not fully characterized. In this study, we improved the purification process and actually characterized three different anti-Legionella peptides, which hemolytic activity was also tested. 2. Materials and methods 2.1. Bacterial strains, culture media and growth conditions The antimicrobial peptide producing strain, S. warneri RK, was previously isolated from the environment [10]. It was grown in brain heart infusion (BHI, Difco) broth at 37 8C with shaking (250 rpm). L. pneumophila strains were grown on buffered charcoal yeast extract (BCYE) plate or on BCYE supplemented with 0.1% a-ketoglutarate (BCYEa) at 37 8C, 5% CO2. Liquid cultures were performed in BYE medium at 37 8C, 5% CO2. Target bacterial strains used in this study were listed in Table 1. They were grown in BHI broth at 30 or 37 8C depending on the strain. 2.2. Purification of anti-Legionella peptides In order to characterize the anti-Legionella peptide, a three-step purification procedure was conducted as described below. One liter of BHI broth (pH 7.5) was inoculated with 1 ml of an overnight culture of S. warneri RK and incubated at 37 8C for 18– 20 h under shaking (250 rpm). Cells were removed by centrifugation (6000 g, 15 min, 4 8C) and the supernatant was heated at 70 8C for 15 min. The resulting sample was named raw extract (RE). Firstly, the RE (1 l) was mixed for 3 h with 20 g l 1 Type I hydroxyapatite (Sigma–Aldrich) and incubated overnight at 4 8C. The supernatant was removed and the pellet of hydroxyapatite was washed once with 0.01 M potassium phosphate buffer (pH 6.8) and then three times with 0.4 M potassium phosphate buffer (pH 6.8) for 5 min. The adsorbed peptides were released by washing the hydroxyapatite pellet five times with 100 ml of 1 M potassium phosphate buffer (pH 7.4). The eluted fraction was centrifugated (5000 g, 3 min, 4 8C) to remove traces of hydroxyapatite. Secondly, the resulting 1 M potassium phosphate fraction was applied onto a solid phase extraction C18 cartridge (SepPak plus, Waters), washed successively with 10 ml of 0, 20, 40 and 80% acetonitrile–0.05% trifluoroacetic acid. The 80% fraction was concentrated under vacuum to remove acetonitrile then lyophilized overnight. Thirdly, the lyophilized fraction was solubilized in 900 ml of acid water (pH 5) and injected on a Kromasil C8 reverse-phase HPLC analytical column (5 mm, 100 Å, 4.6 mm 250 mm, AIT). HPLC was conducted on a PerkinElmer series 200 LC pump, fitted with 979 a PerkinElmer 785A detector. Elution was monitored for absorbance at 220 nm. Separation was carried out using a water/acetonitrile/trifluoroacetic acid 0.05% (v/v) solvent system. After an initial 5 min wash with 50% acetonitrile, elution was achieved in 40 min at a flow rate of 0.8 ml min 1 with a 30 min linear gradient from 50 to 100% acetonitrile, followed by a 10 min wash with 100% acetonitrile. Each collected fraction was lyophilized and stored at 20 8C for further studies. 2.3. Mass spectrometry and N-terminal amino acid sequencing For molecular weight determination, the HPLC fractions were directly analyzed by mass spectrometry, on a PerkinElmer Sciex API 165 mass spectrometer equipped with an ion-spray source. The sample analysis was carried out by infusion at a flow rate of 5 ml min 1. The instrument scale for the mass-tocharge (m/z) ratio was calibrated with the ions of the ammonium adduct of polypropylene glycol. Scan data were obtained with LC2-Tune and mass calculation was done with Biomultiview 1.2 (Software package Sciex). Amino acid sequencing of the reduced antimicrobial peptides was performed by Le Centre Commun de Séquençage (IPBC, Lyon) by automated Edman degradation with Procise 492A Protein Sequencer (Applied Biosystems). 2.4. Peptide titration Peptide concentration was determined by the bicinchoninic acid procedure as described by the supplier (Sigma) with bovine serum albumin as a standard. Briefly, 25 ml of each sample were mixed with 200 ml of a solution containing bicinchoninic acid and copper sulfate 50:1 (v/v). The preparation was incubated at 37 8C for 30 min and the A595 was measured by a microtiter plate reader OPSYS MR (ThermoLabsystems). 2.5. Microtiter plate antimicrobial assays Microtiter plate assays have been used to measure the minimal inhibitory concentration (MIC) of warnericin RK and delta-lysin I. Serial two-fold dilutions of antimicrobial peptides were achieved in sterile water and added (5 ml) to bacterial suspension (95 ml, 106 CFU ml 1) at a starting concentration of 50 mg ml 1 and the minimal inhibitory concentration (MIC) was determined. The MIC represented the lowest concentration of peptide required to inhibit the growth of target bacteria during 30 h or 96 h, depending of the tested bacteria. The antimicrobial spectrum, against selected indicator strains (Table 1), has been assessed by the same assay at 50 mg ml 1 of warnericin RK or delta-lysin I. The sensitivity corresponded to a total growth inhibition. The bactericidal effect of warnericin RK and delta-lysin I on L. pneumophila cells, in exponential-phase and stationaryphase of growth, was determined as described below. L. pneumophila cells were inoculated in BYE to approximately 106 CFU ml 1. Bacterial growth was determined by monitoring the OD595 during the growth of microorganisms with a 980 peptides 29 (2008) 978–984 Table 1 – Antibacterial spectrum of warnericin RK and delta-lysin I Indicator strains Gram-positive bacteria Bacillus megaterium F04 Bacillus subtilis Enterococcus faecalis V583 Listeria monocytogenes EGDe Micrococcus luteus Pediococcus acidilactici 583 Staphylococcus aureus 971 Staphylococcus chromogenes Staphylococcus cohnii 898 Staphylococcus epidermidis 567 Staphylococcus haemolyticus 694 Staphylococcus hominis 373 Staphylococcus lentus 982 Staphylococcus lugdunensis 967 Staphylococcus saprophyticus 715 Staphylococcus warneri 447 Staphylococcus warneri RK Gram-negative bacteria Enterobacter cloacae D03 Escherichia coli MG1655 Hafnia alvei Klebsiella pneumoniae 0502083 Legionella bozemanii ATCC 33217 Legionella dumofii ATCC 33279 Legionella feeleii ATCC 35072 Legionella like bacteria (LLAP10) Legionella longbeachae ATCC 33484 Legionella micdadei ATCC 33218 Legionella oakridgensis ATCC 33761 Legionella pneumophila Corby (sg1) Legionella pneumophila Lens (sg1) Legionella pneumophila Paris (sg1) Legionella pneumophila ATCC 33155 (sg3) Legionella pneumophila ATCC 33216 (sg5) Legionella pneumophila ATCC 33215 (sg6) Proteus mirabilis ATCC 35659 Pseudomonas aeruginosa DSMZ1128 Pseudomonas aeruginosa 910704 Salmonella typhimurium Sensitivity to deltalysin I Sensitivity to warnericin RK + – – – – – – – – – + – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – + – – – – + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + – – – – – – – – Peptides were tested, with the microtiter plate assay, at a final concentration of 50 mg ml 1. Sensitivity corresponds to a total growth inhibition. The test was repeated twice independently. microtiter plate reader TECAN (Sunrise). Bacterial suspensions (95 ml) were put into a sterile microtiter plate (Nunclon Delta SurfaceTM). Serial two-fold dilutions of antimicrobial peptides were performed in sterile water and added (5 ml) to bacterial suspension at a starting concentration of 12.5 mg ml 1. Microtiter plates were incubated at 37 8C, 5% CO2 for 1 h. The number of CFU was determined by plating the ten-fold serial dilution of bacterial suspensions on BCYE agar plates. Before colony counting, the plates were incubated at 37 8C, 5% CO2 for 72 h. 2.6. Hemolytic activity assay Hemolytic activity of warnericin RK and delta-lysin I was measured by detection of released hemoglobin from human erythrocytes. Human blood from a healthy volunteer was collected in a tube containing heparin sulfate. Prior to the assay, the fresh human blood was centrifugated (2000 g, 3 min, 4 8C) to collect erythrocytes. Erythrocytes were washed in phosphate buffered saline (PBS) until the supernatant was clear (5 times). Reactions were performed in 1 ml mixtures containing 1% erythrocytes (v/v) and variable amount of peptides or an equivalent volume of PBS buffer. Serial two-fold dilutions of peptides were performed in PBS buffer and added to 1% human erythrocytes at a starting concentration of 50 mg ml 1. The reaction mixtures were incubated at 37 8C for 30 min. Erythrocytes were removed by centrifugation (2000 g, 3 min, 4 8C) and the A576 of the supernatant was determined with a spectrophotometer Thermo Spectronic Biomate 3 (Avantec). The level of hemolysis caused by resuspending erythrocytes in water was considered 100%. 3. Results 3.1. S. warneri RK produces several anti-Legionella peptides S. warneri RK culture supernatant was submitted to an hydroxyapatite affinity chromatography, a solid phase extraction and a reverse-phase HPLC, to purify the anti-Legionella peptides. Each fraction, eluted after the final HPLC (Fig. 1), was collected, analyzed by mass spectrometry and tested for antiLegionella activity. Seven samples out of ten displayed an anti- Fig. 1 – Final C8 reverse-phase HPLC elution profile. The arrows indicate peaks with anti-Legionella activity. peptides 29 (2008) 978–984 Fig. 2 – Sequence alignment of warnericin RK and deltalysins from various Staphylococcus species, including delta-lysin I and II produced by S. warneri RK. The alignment has been performed with the Clone Manager software using the multi-way protein alignment (scoring matrix: BLOSUM 62). Legionella activity (data not shown). Subsequently, only three out of the seven peptides subjected to sequence analysis were characterized (Fig. 2). The 15 min peak, which peptide sequence is original, was named warnericin RK (2561 Da). The sequences of the 19 and 21 min peaks were identical to peptides deduced from gene sequences from S. warneri [22]. These genes were described to encode delta-lysin analogs named delta-lysin I (2760 Da) and delta-lysin II (2871 Da). The peaks displaying a molecular mass of 2788 and 2900 Da were likely to be the formyl-delta-lysin I and formyl-delta-lysin II respectively. Indeed, the formyl-delta-lysin form has been previously described to be naturally produced in Staphylococcus aureus culture supernatant [13]. A similar assumption could be made for the 2589 Da peak, which mass corresponds to the molecular mass of the formyl-warnericin RK. The formylation of the N-terminal residue could explain why the attempts to sequence these peptides were unsuccessful. The three identified peptides, warnericin RK, delta-lysin I and delta-lysin II, share similar biochemical characteristics as they are short, cationic and highly hydrophobic. In order to figure out whether these peptides might have a similar structure, we performed a sequence comparison of warnericin RK with several staphylococcal delta-lysins, including delta-lysin I and II from S. warneri. The sequence alignment, in Fig. 2, shows that no high similarity exists between 981 warnericin RK and delta-lysins compared to the high level of similarity observed between the staphylococcal delta-lysin sequences. Despite the differences in primary sequence, the amphiphilic properties were similar (Fig. 3), suggesting a 3D structure of warnericin RK similar to the helical structure of the S. aureus delta-lysin [12,21]. Such assumption was supported by the amphipatic character of the sequence, the 3D and 2D structure prediction results (not shown) and the helical conformation adopted by the hemolytic peptide n-22 derived from the S. aureus delta-lysin by deletion of the first four N-terminal residues [6]. As delta-lysin I and II are highly similar, we decided to perform the next experiments with delta-lysin I only. 3.2. Warnericin RK and delta-lysin I display the same antibacterial spectrum In our previous study [10], we reported the antibacterial activity of a concentrated peptide extract. In the present work, the peptides were fully purified and tested at high concentration (50 mg ml 1) against various Gram-positive and Gram-negative bacterial strains (Table 1). Each peptide, warnericin RK and delta-lysin I, was active against all the Legionella strains tested, including non-pneumophila, pneumophila serogroup 1 and pneumophila non-serogroup 1 strains. In addition, all the other strains besides Bacillus megaterium were resistant to these peptides. These results confirm that the two peptides had the same antibacterial spectrum and that this spectrum was almost restricted to the Legionella genus. To our knowledge, delta-lysin is commonly described to have no antibacterial activity [5]. However, one paper has described an activity, at high concentration, against B. megaterium but not against other bacterial strains tested [11]. It should be noted that Legionella was not tested in this paper. 3.3. Warnericin RK and delta-lysin I have similar MIC towards L. pneumophila The MIC of purified peptides towards L. pneumophila Lens was determined using the microtiter plate assay. Serial two-fold Fig. 3 – Helical wheel projection of S. warneri delta-lysin I and warnericin peptides. It is assumed that the whole peptide sequences were in an ideal helical structure. The hydrophobicity of each helix position was calculated using the Eisenberg consensus scale of hydrophobicity. Fc is the angle subtended by residues forming the cationic helix surface. Polar (&) and non-polar (&) positions. (A) Delta-lysin I and (B) warnericin RK. 982 peptides 29 (2008) 978–984 Fig. 4 – Hemolytic activity of warnericin RK (white bars) and delta-lysin I (black bars) towards human erythrocytes. The results are expressed as a percent hemolysis compared to a positive control and represent the mean +/SS.D. of triplicates. The experiment was performed twice and gave similar results. dilutions of the peptides were tested and the highest dilution that resulted in a full inhibitory activity gave the MIC. In our assay, the warnericin RK MIC for L. pneumophila Lens was 3 mg ml 1. Delta-lysin I displayed the same MIC. These values correspond to a MIC of about 1 mM, indicating that these peptides were active in the micromolar range. The warnericin RK and delta-lysin I MIC were also assessed for B. megaterium. This MIC was 12 mg ml 1. In the paper of Kreger et al. [11] the delta-lysin MIC for B. megaterium was 63 mg ml 1. This discrepancy might be mainly explained by B. megaterium strain variation and by the differences between delta-lysin I and the delta-lysin of S. aureus. 3.4. Fig. 5 – Bactericidal assay of warnericin RK on exponentialphase (white bars) and stationary-phase (black bars) L. pneumophila Lens cells. Data represents the mean +/SS.D. of quadruplicates. The test was repeated 3 times and gave similar results. Fig. 6 – Bactericidal assay of delta-lysin I on exponentialphase (white bars) and stationary-phase (black bars) L. pneumophila Lens cells. Data represents the mean +/SS.D. of quadruplicates. The test was repeated 3 times and gave similar results. Warnericin RK has a high hemolytic potency As delta-lysins display hemolytic activity [11], warnericin RK was tested for erythrocytes lysis. Serial two-fold dilution of delta-lysin I and warnericin RK in PBS were added to a human erythrocytes suspension. After a 30 min incubation period, A576 was measured as an indicator of hemolysis. The results, in Fig. 4, demonstrate that warnericin RK, as delta-lysin I, had hemolytic activity and that this activity was dose-dependant. Warnericin RK seemed to be even more potent than deltalysin I, as lysis was consistently higher when comparing the same concentrations of peptides. A 50% hemolysis was achieved with 3 and 12 mg ml 1 of warnericin RK and delta-lysin I, respectively. for their sensitivity to warnericin RK and delta-lysin I. L. pneumophila Lens cells, from either exponential or stationary growth phase culture, were collected and used in a microtiter plate assay. The results in Fig. 5 display a high difference of bactericidal effect of warnericin RK between exponential and stationary-phase cell samples. While exponential-phase cells were killed from 3.12 mg ml 1 of warnericin RK, bacteria in stationary-phase were poorly killed even at 12.5 mg ml 1. The results with delta-lysin I (Fig. 6) are similar but this peptide seemed less potent than warnericin RK onto exponential-phase cells. 3.5. Warnericin RK and delta-lysin I are highly effective against exponential-phase L. pneumophila cells 4. It has been previously reported that L. pneumophila could switch between two forms, replicative and transmissive, during intra-amoebal growth [16]. The transmissive form displays specific traits like motility, higher cytotoxicity and higher resistance to biocides, antibiotics and osmotic shock [1,2]. The replicative form is mimicked by exponentialphase cells, whereas the transmissive form is mimicked by stationary-phase cells. We thus compared both cell types Our study described the characterization of the first antiLegionella peptide, named warnericin RK. This peptide was produced by the S. warneri RK strain [10]. S. warneri has been reported to produce other antibacterial peptides, i.e. nukacin ISK-1 [19], warnerin [18] and warnericin RB4 [14]. None were described to be active against Legionella, and the primary sequence of nukacin ISK-1 and warnericin RB4 were different from those of warnericin RK. In addition, warnerin, whose Discussion peptides 29 (2008) 978–984 sequence is not known, is highly active against S. aureus, while warnericin RK is not. These results emphasize that warnericin RK is actually an original peptide. S. warneri RK also produced two others anti-Legionella peptides, delta-lysin I and II, which genes were previously reported [22], Delta-lysins, also known as delta-hemolysins or delta-toxins, are a family of peptides produced by various Staphylococcus strains. However, these hemolytic peptides were not commonly described to have antibacterial activity [4,5]. One study has described a poor activity (MIC of 20 mM) against B. megaterium [11]. Also, a recent study has shown that delta-lysin analogs, where the aspartic residues were substituted by lysine residues, were active against Escherichia coli, at a MIC of 3 mM [4], while the native delta-lysin was not active. These analogs also displayed a higher hemolytic activity, suggesting that potency of hemolytic and antibacterial activity were related. We compared warnericin RK and delta-lysin I activity. These peptides had the same antibacterial spectrum and the same MIC on L. pneumophila, demonstrating for the first time that native delta-lysins could have an antibacterial activity at low MIC (around 1 mM). Besides, hemolytic assays showed that not only warnericin RK was active against erythrocytes but it was even more potent on erythrocytes than delta-lysin I. Warnericin RK also had a higher bactericidal effect and higher activity against sessile cells than delta-lysin I on L. pneumophila. The bactericidal effect was much more pronounced against exponential-phase cells than stationary-phase cells. This result is not surprising because stationary-phase cells of L. pneumophila have been described to be more resistant to biocides and antibiotics [8,9], although the reason for this resistance is not understood. Regarding their similar properties, we could hypothesize that warnericin RK and delta-lysin I might have a similar mechanism of action. The fact that these two peptides were active only against Legionella and erythrocytes suggest that these cells should share specific features. Also, Legionella and B. megaterium might have a specific trait, different from other bacteria, which could account for their particular sensitivity to warnericin RK and delta-lysins. We are currently studying the mode of action of warnericin RK to understand this high specificity. Acknowledgements The authors would like to thank Daniel Guyonnet (University of Poitiers) for help in purification and Dominique Mazzocut (University of Lyon) for the microsequencing analysis. Julien Verdon is supported by a grant from the French Minister of Research. This work received financial support from AFSSET (n8 ARCL-2005-005). [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] [11] [12] [13] [14] [15] [16] [18] [19] references [20] [1] Barker J, Brown MR, Collier PJ, Farrell I, Gilbert P. Relationship between Legionella pneumophila and 983 Acanthamoeba polyphaga: physiological status and susceptibility to chemical inactivation. Appl Environ Microbiol 1992;58:2420–5. Barker J, Scaife H, Brown MR. Intraphagocytic growth induces an antibiotic-resistant phenotype of Legionella pneumophila. Antimicrob Agents Chemother 1995;39: 2684–8. Borella P, Guerrieri E, Marchesi I, Bondi M, Messi P. Water ecology of Legionella and protozoan: environmental and public health perspectives. 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La croissance de L. pneumophila Lens est effectuée en milieu BYE à 37°C sous agitation (150 rpm). Le suivi de croissance est réalisé par mesure de la DO à 600 nm pendant 72 heures. L’inoculum de départ est fixé à 10 7 UFC/ml. La phase exponentielle de croissance est comprise entre 10 heures et 30 heures de croissance (DO600 comprise entre 0,3 et 2) tandis que la phase stationnaire de croissance démarre autour de 35 heures à 40 heures (DO600 supérieure à 3). Dans l’étude, les cellules de L. pneumophila en phase exponentielle de croissance correspondent à une DO600 comprise entre 0,3 et 0,6 et les cellules en phase stationnaire de croissance correspondent à une DO600 supérieure à 3. I.2.2 Suivi de production de la warnéricine RK La plupart des toxines extracellulaires secrétées par S. aureus sont sous le contrôle du système de virulence agr. C’est le cas notamment de la δ-hémolysine, qui est produite en fin Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 117 de phase exponentielle de croissance (Balaban & Novick, 1995; Janzon & Arvidson, 1990; Lyon & Novick, 2004). Afin de déterminer quand la warnéricine RK est produite par S. warneri RK, une cinétique de production a été mise en place. Dans un premier temps, la croissance de S. warneri RK est suivie à 37°C afin de déterminer les phases exponentielle et stationnaire de croissance (Figure 28). 1,E+02 Croissance (log(DO600 )) 1,E+01 1,E+00 1,E-01 1,E-02 0 5 10 15 20 25 30 Temps (heures) Figure 28 : Croissance de S. warneri RK à 37°C. La croissance de S. warneri RK est effectuée en milieu BHI sous agitation (250 rpm). Le suivi de croissance est réalisé par mesure de la DO à 600 nm pendant 24 heures. L’inoculum de départ est fixé à 107 UFC/ml. Les flèches indiquent les différents temps pour lesquels le surnageant de culture a été récupéré. La phase exponentielle de croissance s’étend de 3 à 8 heures de culture (DO600 comprise entre 0,04 et 4). Au delà de 8 heures de culture, les bactéries entrent en phase stationnaire de croissance (DO600 supérieure à 5). Dans un second temps, l’extrait brut, obtenu par centrifugation et chauffage du surnageant de culture de S. warneri RK, subit une première étape de séparation par chromatographie d’interaction hydrophobe (colonne Poros Phenyl 20). Ensuite, la fraction active récoltée est injectée sur une colonne analytique (C8) en HPLC de phase inverse Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 118 (Figure 29). Cette technique, utilisée au départ pour la purification de la δ-hémolysine (Otto & Gotz, 2000), a été adaptée pour la purification des peptides anti-Legionella produits par S. warneri RK, durant la thèse de N. Girardin au laboratoire. Cette méthode, différente de celle décrite dans la publication 2, présente l’avantage d’être plus rapide et d’augmenter le rendement tout en réduisant le nombre d’étapes de purification. Ainsi, elle s’adapte parfaitement à l’expérience de suivi de production de la warnéricine RK. Les peptides isolés après HPLC sont analysés par spectrométrie de masse en électrospray (ESI-MS) et la quantité de chacun est déterminée par dosage en utilisant la technique de l’acide bicinchoninique (Tableau 7). A B 60 40 20 Absorbance à 220 nm(mUA) 80 100 9h30 80 60 5 40 2 3 6 7 20 0 0 Temps de rétention (min) Temps de rétention (min) C D 100 5 60 6 2 3 4 40 7 20 5 15h Absorbance à 220 nm(mUA) 80 80 60 2 3 4 6 40 1 7 20 0 Gradient d’élution (% d’acétonitrile) 12h 100 Gradient d’élution (% d’acétonitrile) 0 Temps de rétention (min) Temps de rétention (min) E 100 24h 80 60 2 3 4 1 6 40 7 20 Gradient d’élution (% d’acétonitrile) 5 Absorbance à 220 nm(mUA) Absorbance à 220 nm(mUA) Gradient d’élution (% d’acétonitrile) 8h Gradient d’élution (% d’acétonitrile) Absorbance à 220 nm(mUA) 100 0 Temps de rétention (min) Figure 29 : Cinétique de production de la warnéricine RK suivie par chromatographie HPLC/UV en phase inverse. La cinétique de production est réalisée sur 5 temps de culture différents : 8 heures de culture (A), 9 heures 30 de culture (B), 12 heures de culture (C), 15 heures de culture (D), 24 heures de culture (E). Les numéros indiquent les fractions analysées en ESI-MS. Les masses des peptides identifiés sont données dans le Tableau 6. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 119 La warnéricine RK, sous sa forme formylée, est détectée dans le surnageant de culture de S. warneri RK à partir de 9 heures et 30 minutes de culture (DO600 = 4,38) c’est-à-dire en fin de phase exponentielle de croissance d’après la courbe (Figures 28 et 29B). La quantité de warnéricine RK augmente jusqu’à atteindre un maximum (3 mg/l) au bout de 15 heures de culture (DO600 = 9,91) (Figure 29B, C et D) puis diminue (1,5 mg/l) de nouveau lorsque la phase stationnaire se prolonge (DO600 = 10,32 à 24 heures de culture) (Figure 29 E) (Tableau 7). Tableau 7 : Concentration des peptides purifiés dans le surnageant de culture de S. warneri RK. Chaque peptide a été lyophilisé puis repris dans de l’eau avant d’être dosé. Les valeurs représentent une moyenne sur deux points de dosage. Concentration (mg/l) Numéro Peptide 8h 9h30 12h 15h 24h 1 δ-hémolysine II (2871 Da) NP ND ND ND ND 2 2614 Da NP 0,1 0,3 1,9 1,7 3 f-warnéricine RK (2589 Da) NP 0,2 0,5 3,0 1,5 4 2940 Da NP NP 0,3 3,8 6,4 5 f-δ-hémolysine II (2900 Da) NP 1,5 2,1 1,2 7,0 6 f-δ-hémolysine I (2788 Da) NP 1,4 1,0 NP NP 7 2341 Da NP ND ND 0,8 0,3 NP : non purifié ND : non détecté lors du dosage f : forme formylée du peptide Hormis la warnéricine RK, 6 autres composés ont été isolés lors de cette expérimentation : 4 peptides déjà identifiés dans la publication 2 (δ-hémolysine II, f-δhémolysine II, f-δ-hémolysine I et le peptide de masse 2940 Da) et 2 peptides de masse moléculaire 2614 Da et 2341 Da. Ces masses ne correspondent à aucune masse de peptide connu. Parmi eux, le peptide de masse moléculaire 2614 Da a précédemment été isolé au laboratoire lors de la purification du surnageant de culture de S. warneri RK par chromatographie échangeuse de cation et, a été décrit comme actif contre L. pneumophila (Héchard et al., 2005). Le composé de masse 2341 Da n’a, quant à lui, montré aucune activité anti-Legionella. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 120 Le peptide de masse moléculaire 2940 Da possède une activité anti-Legionella (Verdon et al., 2008). Il a été envoyé au séquençage à la plateforme de protéomique de Rouen. Les analyses sont actuellement en cours. Deux composés, retrouvés lors de la purification du surnageant de S. warneri RK par chromatographie d’affinité avec l’hydroxyapatite sont absents de la fraction active récupérée après chromatographie d’interaction hydrophobe : la δ-hémolysine I et la warnéricine RK sous leurs formes natives. Seules les formes formylées ont été purifiées (Figure 29). L’analyse des temps de rétention de la warnéricine RK et de la δ-hémolysine I par HPLC en phase inverse dans la publication 2 montre que, sur colonne analytique C8, ils sont inférieurs à celui de la δ-hémolysine II. Ainsi, il est possible que ces deux peptides soient peu ou pas retenus par la colonne lors de la purification par chromatographie d’interaction hydrophobe. La cinétique de production de la warnéricine RK a été réalisée trois fois et les expériences confirment que le peptide est produit en fin de phase exponentielle de croissance (autour de 8 heures de croissance). De plus, les profils chromatographiques obtenus lors des cinétiques de production révèlent que les mêmes peptides sont présents à chaque fois. Cependant, la quantité de chaque peptide produit est extrêmement variable d’une expérience à l’autre. Il faut donc interpréter les résultats quantitatifs présentés ici avec précaution. La production des peptides produits dans le surnageant de culture de S. warneri RK doit être soumise à une régulation importante sous la dépendance d’un ou plusieurs paramètres que nous ne maitrisons pas. I.2.3 Activité inhibitrice de la warnéricine RK La publication 2 présente un spectre d’activité de la warnéricine RK réalisé à 20 µM. Ce spectre d’activité montre une spécificité du peptide pour les bactéries du genre Legionella. Afin de déterminer si les bactéries, non sensibles à 20 µM, sont sensibles à de plus fortes doses de warnéricine RK ou complètement insensibles à l’action du peptide, un test de CMI est réalisé en partant d’une concentration finale de warnéricine RK de 195,2 µM (soit 500 µg/ml) sur une sélection de 8 souches bactériennes (Tableau 8). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 121 Tableau 8 : Activité inhibitrice de la warnéricine RK. Les bactéries cibles sont cultivées en milieu BHI ou BYE selon leur genre et ajustées à 106 UFC/ml. La gamme de concentration de warnéricine RK choisie est comprise entre 0,2 µM et 195,2 µM. Les résultats obtenus correspondent à la CMI après 24 heures ou 96 heures de croissance à 37°C selon le genre bactérien. n=2 Souche B. megaterium F04 E. coli MG1655 CMI (µM) 1,5 > 195,2 L. longbeachae ATCC 33484 1,5 L. pneumophila Lens CIP 108286 1,5 L. monocytogenes EGDe > 195,2 S. aureus 971 > 195,2 S. typhimurium > 195,2 S. warneri RK > 195,2 Les résultats indiquent que, hormis les souches de Legionella et B. megaterium, toutes les souches testées ont une CMI supérieure à 195,2 µM de warnéricine RK. Ces bactéries apparaissent donc insensibles à l’action du peptide. Ces résultats confirment l’activité spécifique de la warnéricine RK sur Legionella et B. megaterium. Les travaux de thèse de N. Girardin au laboratoire ont montré que deux autres Bacillus, Bacillus sp. 41 et Bacillus sp. 273, sont également sensibles à la warnéricine RK (CMI de 10 µM pour les deux souches) (Thèse de N. Girardin). Ainsi, trois souches appartenant au genre Bacillus sont sensibles à la warnéricine RK mais à des concentrations deux fois (B. megaterium F04) et 8 fois (Bacillus sp. 41 & 273) plus élevées que Legionella. Il existe donc, parmi le genre Bacillus, une hétérogénéité de sensibilité à la warnéricine RK d’autant plus que certaines souches comme B. subtilis CIP5265 ne sont pas sensibles (CMI supérieur à 20 µM) (Verdon et al., 2008). I.2.4 Activité cytotoxique de la warnéricine RK Les bactéries du genre Legionella sont des parasites intracellulaires qui se développent à l’intérieur de protozoaires comme les amibes, mais également de manière opportuniste à l’intérieur des macrophages alvéolaires (Swanson & Hammer, 2000). Afin de tester l’activité de la warnéricine RK sur d’autres types cellulaires eucaryotes que les érythrocytes, un test de Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 122 cytotoxicité est mis en place pour estimer dans quelle mesure la warnéricine RK peut agir sur ces deux types cellulaires. Dans un premier temps, des cellules THP-1 (106 cellules/ml), différenciées en macrophages par ajout de PMA (phorbol 12-myristate 13-acetate), sont récupérées et incubées en présence de warnéricine RK à différentes concentrations pendant 45 minutes à 37°C. Les suspensions sont marquées avec de l’iodure de propidium (IP) pendant 15 minutes avant d’être analysées par cytométrie en flux (Figure 30). L’IP est un fluorochrome qui ne pénètre que dans les cellules dont la membrane est endommagée et se fixe sur l’ADN double brin. Il émet une fluorescence rouge (617 nm). Les cellules notées IP+ sont considérées comme perméabilisés tandis que les cellules IP- sont intègres. Cellules Thp-1 IP + (% relatif) 100 80 60 IP50 40 20 0 0 0,6 1,2 2,5 5 10 Concentration en warnéricine RK (µM) Figure 30 : Activité de la warnéricine RK sur des cellules THP-1 différenciées. Les cellules THP-1 ont été cultivées pendant 3 à 4 jours en milieu RPMI 1640 à 37°C. La différenciation en macrophages se fait par ajout de PMA à 1 ng/ml pendant 24 heures. La gamme de concentration de warnéricine RK choisie est comprise entre 0,2 µM et 10 µM. n=2 La warnéricine RK induit une perméabilisation des cellules monocytaires THP-1 différenciées. Cette perméabilisation se fait de manière dose-dépendante et commence à 1,2 µM de warnéricine RK. Nous avons défini l’indice de perméabilisation à 50%, noté IP50, comme la plus petite concentration de warnéricine RK qui induit 50% de perméabilisation cellulaire. La valeur d’IP50 pour les macrophages est d’environ 5 µM de warnéricine RK. A 10 µM de warnéricine RK, il y a plus de 90% de cellules qui sont IP+. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 123 Dans un second temps, une suspension de trophozoïtes (106 cellules/ml) d’une souche d’amibe environnementale, Acanthamoeba sp., est incubée en présence de warnéricine RK à différentes concentrations pendant 45 minutes à 37°C. Les échantillons sont marqués avec de l’IP pendant 15 minutes avant d’être analysés par cytométrie en flux (Figure 31). Le trophozoïte est la forme métaboliquement active de l’amibe, contrairement au kyste qui représente une forme de persistance lorsque les conditions deviennent défavorables (Bouyer et al., 2007). Trophozoïtes IP + (% relatif) 100 80 60 IP50 40 20 0 0 0,6 1,2 2,5 5 10 Concentration en warnéricine RK (µM) Figure 31 : Activité de la warnéricine RK sur des trophozoïtes d’Acanthamoeba sp. Acanthamoeba sp. a été cultivée 3 à 4 jours en milieu 1034 sous atmosphère enrichie en CO2 à 5%. La gamme de concentration de warnéricine RK choisie est comprise entre 0,2 µM et 10 µM. n=2 La warnéricine RK n’induit quasiment pas de perméabilisation des trophozoïtes d’Acanthamoeba sp. Même une dose de 10 µM de warnéricine RK ne suffit pas à atteindre 50% de perméabilisation. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 124 Chapitre II. Mode d’action de la warnéricine RK Les résultats présentés dans le Chapitre I nous ont conduit à émettre l’hypothèse que la warnéricine RK et la δ-hémolysine possèderaient un mécanisme d’action similaire. Or, la δhémolysine agit sur la membrane selon un mécanisme « detergent-like », c’est-à-dire une désintégration graduelle de la membrane en fonction de la quantité de peptides. L’étude sur des membranes artificielles a permis de mettre en évidence la formation de pores à faible ratio P/L (Mellor et al., 1988). A haut ratio P/L (125/1), le peptide induit une solubilisation de la membrane à l’image d’un détergent (Bechinger & Lohner, 2006; Lohner et al., 1999). De plus, la δ-hémolysine adopte une structure en hélice α amphiphile au contact des membranes, données en accord avec un mécanisme de perméabilisation de la membrane (Lee et al., 1987). Dans le but de déterminer le mécanisme d’action de la warnéricine RK, nous avons analysé son action à la fois sur des membranes naturelles et artificielles (black lipid membranes). La technique utilisée pour les membranes artificielles a consistée en une mesure de la différence de potentiel induite par le peptide, de part et d’autre de la membrane. Cette étude a été réalisée en collaboration avec Elke Maier et Roland Benz (Université de Würzburg, Allemagne). La capacité de perméabilisation de L. pneumophila a été ensuite déterminée par cytométrie en flux. Enfin, la structure de la warnéricine RK a été étudiée par résonnance magnétique nucléaire (RMN), en collaboration avec Mirjam Falge et Cornelius Faber (Université de Würzburg, Allemagne). L’ensemble des résultats est présenté dans la publication 3. II.1 Publication 3 : Detergent-like activity and α helical structure of warnericin RK, an anti-Legionella peptide Les expériences menées sur les black lipid membranes indiquent que la warnéricine RK perméabilise ces membranes indépendamment du voltage. Cette perméabilisation passe par la formation de pores laissant majoritairement passer les cations (ions K+). Ces pores ne sont pas de taille bien définie, comme indiqué par les résultats de protection osmotique sur des érythrocytes humains. En parallèle, l’action de la warnéricine RK sur des cellules de L. pneumophila a été déterminée par cytométrie en flux. Elles sont perméabilisées par le peptide de manière concentration-dépendante. De façon intéressante, Legionella est particulièrement sensible aux Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 125 détergents (jusqu’à 1000 fois plus sensible que les autres bactéries testées). L’ensemble des résultats obtenus laisse penser que la warnéricine RK agit également via un mécanisme d’action detergent like. Finalement, la structure du peptide, analysée par dichroïsme circulaire et RMN, a révélé que la warnéricine RK adopte une structure en hélice α amphiphile au contact des membranes, de la même manière que la δ-hémolysine, confirmant ainsi les prédictions de structure faites précédemment. La forte sensibilité de Legionella à la warnéricine RK pourrait s’expliquer par le fait que, d’une part, le peptide possède un mode d’action detergent-like et que, d’autre part, les bactéries du genre Legionella sont particulièrement sensibles aux détergents. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 126 PUBLICATION 3 Detergent-like activity and α-helical structure of warnericin RK, an anti-Legionella peptide BIOPHYSICAL JOURNAL 2009 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 127 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 128 Please cite this article in press as: Verdon et al., Detergent-Like Activity and a-Helical Structure of Warnericin RK, an Anti-Legionella Peptide, Biophysical Journal (2009), doi:10.1016/j.bpj.2009.06.053 Biophysical Journal Volume 97 October 2009 1–8 1 Detergent-Like Activity and a-Helical Structure of Warnericin RK, an Anti-Legionella Peptide Julien Verdon,† Mirjam Falge,‡ Elke Maier,§ Heike Bruhn,{ Michael Steinert,k Cornelius Faber,†† Roland Benz,‡‡ and Yann Héchard†* † Laboratoire de Chimie et Microbiologie de l’Eau, Unite Mixte de Recherche, Centre National de la Recherche Scientifique 6008, Université de Poitiers, Poitiers, France; ‡Department of Experimental Physics 5, §Lehrstuhl für Biotechnologie, Theodor-Boveri-Institut (Biozentrum), and { Institute for Molecular Infection Biology, University of Würzburg, Würzburg, Germany; kInstitut für Mikrobiologie, Technische Universität Braunschweig, Braunschweig, Germany; ††Institute for Clinical Radiology, University Hospital Münster, Münster, Germany; and ‡‡School of Science and Technology, Jacobs University Bremen, Bremen, Germany ½AQ1 ½AQ2 ½AQ3 ABSTRACT Warnericin RK is the first antimicrobial peptide known to be active against Legionella pneumophila, a pathogen bacterium that is responsible for severe pneumonia. Strikingly, this peptide displays a very narrow range of antimicrobial activity, almost limited to the Legionella genus, and a hemolytic activity. A similar activity has been described for d-lysin, a well-known hemolytic peptide of Staphylococci that has not been described as antimicrobial. In this study we aimed to understand the mode of action of warnericin RK and to explain its particular target specificity. We found that warnericin RK permeabilizes artificial membranes in a voltage-independent manner. Osmotic protection experiments on erythrocytes showed that warnericin RK does not form well-defined pores, suggesting a detergent-like mode of action, as previously described for d-lysin at high concentrations. Warnericin RK also permeabilized Legionella cells, and these cells displayed a high sensitivity to detergents. Depending on the detergent used, Legionella was from 10- to 1000-fold more sensitive than the other bacteria tested. Finally, the structure of warnericin RK was investigated by means of circular dichroism and NMR spectroscopy. The peptide adopted an amphiphilic a-helical structure, consistent with the proposed mode of action. We conclude that the specificity of warnericin RK toward Legionella results from both the detergent-like mode of action of the peptide and the high sensitivity of these bacteria to detergents. INTRODUCTION Antimicrobial peptides (AMPs) are ubiquitous molecules that are part of the intrinsic defenses of most organisms (1–5). In multicellular organisms, AMPs such as defensins and cathelicidins provide a coordinated protective response against infection, and they are a principal component of innate immunity in vertebrates. AMPs likely help unicellular organisms struggle against competitor species. AMPs are classified on the basis of their primary structure, biochemical features, or spectrum of activity. They act against bacteria by permeabilizing the membrane or inhibiting metabolism (6). Many studies have focused on peptide-membrane interactions, leading to two distinct mechanisms (7,8). First, in the toroidal or barrel-stave pore models, the peptides form well-defined transmembrane pores. Second, in the carpet or detergent-like models, peptide monomers or micelles interact with and translocate across the membrane, leading to transient permeabilization. At high concentration, the membrane is disrupted, leading to cell lysis. In this model, even peptides that are too short to form transmembrane pores might permeabilize the membrane. We recently identified three peptides, produced by the Staphylococcus warneri RK strain, that are active against Legionella (9). To our knowledge, they are the first anti-Legionella peptides to be described. Legionella pneumophila is the pathogenic bacteSubmitted March 31, 2009, and accepted for publication June 23, 2009. *Correspondence: [email protected] Editor: Mark Girvin. Ó 2009 by the Biophysical Society 0006-3495/09/10/0001/8 $2.00 rium responsible for legionellosis. Legionella is found in freshwater environments and eventually infects humans who inhale contaminated droplets (10,11). Two of these three anti-Legionella peptides belong to the d-lysin family, and one—warnericin RK—had not been described before, to our knowledge. d-Lysins are peptides that are produced ½AQ4 by various Staphylococcal strains and possess a hemolytic activity (12). Warnericin RK does not share high sequence similarity with other peptides. Of interest, the three peptides display a very narrow spectrum of activity, almost limited to the Legionella genus. However, d-lysins had not been described to be active against bacteria (13,14). Furthermore, warnericin RK has been shown to have a hemolytic activity (9). Although warnericin RK and d-lysins do not share a high similarity in their primary sequence, they do share biological activities. As d-lysin activity has been extensively studied (for review, see Verdon et al. (15)), it could be useful to understand warnericin RK’s mode of action. d-Lysin is a linear amphiphilic a-helical peptide (22 aa) that interacts with membranes and, depending on the concentration, leads to permeabilization or cell lysis (16). It has been proposed that d-lysin has a detergent-like mode of action (7). Some membrane features, such as the presence of liquid-disordered domains, phospholipid acyl chain structure, and elastic properties, particularly influence the interaction with d-lysin (17–19). ½AQ5 In an attempt to unravel the mode of action of warnericin RK and understand its narrow spectrum of activity, we doi: 10.1016/j.bpj.2009.06.053 BPJ 959 Please cite this article in press as: Verdon et al., Detergent-Like Activity and a-Helical Structure of Warnericin RK, an Anti-Legionella Peptide, Biophysical Journal (2009), doi:10.1016/j.bpj.2009.06.053 2 Verdon et al. Hemolysis assay and osmotic protection experiments TABLE 1 Minimum inhibitory concentration of various detergents against L. pneumophila and selected bacterial strains Triton SDS Tween 20 Tween 80 CHAPS X-100 B. megaterium F04 0.007 Escherichia coli MG1655 0.1 Legionella longbeachae 0.001 ATCC 33484 L. pneumophila Lens 0.001 Listeria monocytogenes 0.007 EGDe Staphylococcus aureus 971 0.01 Salmonella typhimurium >1 Staphylococcus warneri RK 0.01 ½AQ14 >1 >1 0.001 >1 >1 0.001 0.7 1 0.1 0.004 >1 0.001 0.001 >1 0.001 >1 0.1 >1 0.0007 >1 >1 >1 >1 >1 >1 >1 >1 1 >1 >1 >1 >1 All detergents were used up to 1% concentration. The results are the mean of three independent experiments. studied its activity on artificial membranes and on L. pneumophila cells. The antimicrobial activity of warnericin RK and several detergents were compared for various bacteria. Finally, the structure of warnericin RK was examined by means of circular dichroism (CD) and NMR. MATERIALS AND METHODS Detergent antibacterial activity Bacterial strains, growth conditions, and antimicrobials ½AQ6 The hemolytic activity of warnericin RK and osmotic protection were measured by detection of released hemoglobin from human erythrocytes as described previously (22). Fresh human blood (4 1 mL) from a healthy volunteer was centrifuged (12000 rpm, 1 min, 4 C) to collect erythrocytes. The cells were washed with saline buffer (0.9% NaCl, 5 mM Tris, pH 7) until the supernatant became clear, pooled, and adjusted to a final volume of 30 mL with saline buffer. Reactions were performed in 1 mL mixtures containing 250 mL of the erythrocytes solution, 500 mL of saline buffer, and 250 mL of a variable amount of peptides or an equivalent volume of saline buffer. Serial twofold dilutions of peptides were performed in saline buffer and added to the mixtures. The reaction mixtures were incubated at 37 C for 30 min. Erythrocytes were removed by centrifugation (12000 rpm, 1 min, 4 C) and the OD543 of the supernatant was measured by spectrophotometry. To determine 100% cell lysis, the erythrocytes were resuspended in 0.1% Triton X-100. For osmotic protection, we used the following polyethyleneglycols (PEGs): PEG 200 (diameter 0.75 nm), PEG 400 (diameter 1.07 nm), PEG 600 (diameter 1.32 nm), PEG 1000 (diameter 1.72 nm), PEG 2000 (diameter 2.47 nm), PEG 4000 (diameter 3.54 nm), PEG 6000 (diameter 4.37 nm), PEG 8000 (diameter 5.04 nm), and PEG 10000 (diameter 5.70 nm) at a final concentration of 30 mM. Human erythrocytes were incubated with warnericin RK at 37 C for 30 min. Lysis of the human erythrocytes was quantified by hemoglobin release as determined at OD543. The results were expressed as a percentage of the total hemoglobin release as compared to 0.1% Triton X-100. The bacterial strains used in this study are listed in Table 1. Legionella strains were routinely cultured in buffered yeast extract (BYE) broth supplemented with L-cysteine (0.4 g/L) and ferric pyrophosphate (0.25 g/L) or on buffered charcoal yeast extract (BCYE) agar plates for 4 days. Solid medium was obtained by adding charcoal (2 g/L) and agar (15 g/L) to nonsterilized BYE. Nonlegionellae bacteria were grown on brain heart infusion (BHI) agar plates. Cultures were incubated in BHI broth at 37 C for 24–96 h under agitation (150 rpm). Synthetic warnericin RK, with the amino acid sequence MQFITDLIKKAVDFFKGLFGNK, was purchased from GenScript Corporation (Piscataway, NJ). Planar bilayer assays The methods used for the lipid bilayer experiments have previously been described in detail (20). In the experimental setup, two compartments of a Teflon cell filled with 5 mL electrolyte solution were connected by a small circular hole with an area of ~0.3 mm2. The black lipid bilayer membrane was made by painting a 1% (w/v) diphytanoyl phosphatidylcholine (DPPC)/ n-decane solution (Avanti Polar Lipids, Alabaster, AL) across the hole. Warnericin RK was added from a concentrated stock solution (1 mg/mL) to the aqueous phase on both sides, bathing the black membrane. Ag/AgCl electrodes (with salt bridges) were connected in series to a voltage source and an in-house-made current-to-voltage converter for the electrical measurements. The amplified signal was recorded with a strip chart recorder. All salts were obtained from Merck (Germany) or Sigma-Aldrich (Germany) at analytical grade. The aqueous salt solutions were unbuffered and, if not noted otherwise, had a pH of ~6. The temperature during all experiments was maintained at 20 C. The zero-current membrane potential measurements were performed as been described previously (21) by establishing a salt gradient starting from 0.1 M KCl across black membranes containing 10–1000 channels. Zerocurrent potentials were measured using a high-impedance electrometer (Keithley 617). Analysis of the zero current membrane potential was performed using the Goldman-Hodgkin-Katz equation. Biophysical Journal 97(7) 1–8 BPJ 959 The minimal inhibitory concentration (MIC) of the detergents was determined by a microdilution susceptibility test as described below. Bacteria cells were inoculated in BYE or BHI broth to ~106 CFU/mL. Bacterial suspensions were put into a sterile microtiter plate (Nunclon Delta Surface). Serial 10-fold dilutions of detergents were performed in sterile water and added to bacterial suspensions at a starting concentration of 1%. Microtiter plates were incubated at 37 C for 24 or 96 h depending on the tested strain. The MIC was determined by monitoring the OD595 with a microtiter plate reader Sunrise (TECAN, Lyon, France). Membrane permeabilization assays L. pneumophila cells in the exponential growth phase (OD600 ~0.5–0.8) were adjusted at 106 CFU/mL and treated with several concentrations of warnericin RK. Samples were incubated 45 min at 37 C. Then the cells were stained with a Live/Dead BacLight kit (Invitrogen) as recommended by the supplier. The two fluorescent dyes (SYTO 9 and propidium iodide (PI)) were added either alone or in combination to stain the cells. Staining was allowed for 15 min at room temperature in the dark. Flow cytometric measurements were performed on a FACSCanto II flow cytometer (BD Biosciences) with a 488 nm argon excitation laser. A total of 50,000 events were analyzed in each sample, using BD FACSDiVa 6 software (BD Biosciences) for data acquisition and analysis. Optical filters were set up such that PI fluorescence was measured at 670 LP nm and SYTO 9 fluorescence was measured at 530/30 BP nm. A SYTO 9þ/PI-gate was drawn to determine the percentage of viable cells in the control, and the antimicrobial activity of warnericin RK was measured as the percentage of remaining nonpermeabilized bacteria with respect to the untreated control. All experiments were repeated at least three times, and the patterns were reproducible. Preparation of small unilamellar vesicles Deuterated 1.2-dimyristoyl-sn-glycero-3-phosphocholine d54 (DMPC) was purchased from Avanti Polar Lipids. DMPC dissolved in chloroform solution was first evaporated under nitrogen. The residual lipid film was Please cite this article in press as: Verdon et al., Detergent-Like Activity and a-Helical Structure of Warnericin RK, an Anti-Legionella Peptide, Biophysical Journal (2009), doi:10.1016/j.bpj.2009.06.053 3 resuspended in 10 mM sodium phosphate buffer to a final concentration of 10 mg/mL. Small unilamellar vesicles (SUVs) were prepared from this suspension by bath sonication for 15–30 min. CD spectra CD measurements were performed using a Jasco J-715 spectrometer. For the experiments, lyophilized warnericin RK was dissolved in the measurement buffer. CD spectra were recorded from solutions containing 39 mM warnericin RK in pure 10 mM sodium phosphate buffer at pH 5.2 and in the same buffer with 8% deuterated trifluoroethanol (TFE-d3) added as cosolvent, as well as from solutions containing 50 mM warnericin RK and deuterated DMPC in molar ratios of warnericin RK/DMPC of 1:1, 1:2.5, 1:5, and 1:10 in 10 mM sodium phosphate buffer at pH 5.5. To determine the secondary structure content of warnericin RK by decomposition of the measured CD spectra, CDSSTR analysis software was used via the DichroWeb server (DichroWeb—On Line Circular Dichroism Analysis, http://www.cryst.bbk.ac.uk/cdweb/html/home.html). Conductance (nS) Activity and Structure of Warnericin RK 4 3 2 1 1 2 3 4 5 6 Time (min) FIGURE 1 Single-channel analysis of warnericin RK in black lipid mem- ½AQ15 branes, showing the increase of the membrane current (expressed as nS) after addition of warnericin RK at 0.4 mM. The aqueous phase contained 1 M KCl. The membrane was formed from DPPC/n-decane. The voltage applied was 20 mV; T ¼ 20 C. NMR spectra ½AQ7 Three different samples were used for NMR spectroscopy of warnericin RK in pure buffer solution, in buffer with 8% TFE, and in a DMPC SUVs solution. For all samples, 10 mM sodium phosphate solution at pH 5.5 with 10% D2O was used as buffer. Correlation spectroscopy (COSY), total correlation spectroscopy (TOCSY), and nuclear Overhauser effect spectroscopy (NOESY) NMR spectra from a 1.3 mM solution of warnericin RK in the pure aqueous buffer were acquired on a Bruker Avance 800 MHz spectrometer with a cryo-probehead (Bruker Biospin, Rheinstetten, Germany). COSY, TOCSY, and NOESY NMR spectra of the sample containing 1.4 mM warnericin RK and 13.6 mM DMPC SUVs were measured on a Bruker Avance 750 MHz wide-bore spectrometer equipped with a TXI probehead. To obtain the spectra of warnericin RK (1.7 mM) in a buffer containing 8% TFE-d3 as cosolvent, COSY, TOCSY, and two NOESY spectra with different mixing times (150 ms and 300 ms) were acquired on a Bruker Avance 600 MHz with a TXI probehead. The concentration of 8% TFE was chosen from an NMR titration, representing the concentration at which line-broadening was substantially reduced but changes in the chemical shift of individual resonances were still minimal. 1 H resonances of the NMR spectra of warnericin RK in 8% TFE solution were assigned using NMRView and according to a standard sequential assignment procedure (23). Structure calculations were performed with ARIA (version 1.2) (24). Structures were calculated from random starting conformations using standard restrained molecular-dynamics and simulated-annealing protocols. A single ARIA run consisted of eight iterations. In each iteration, 100 structures were calculated, and in the final iteration the 20 structures with the lowest energy were selected for further analysis. RESULTS Interaction of warnericin RK with lipid bilayer membranes To provide the basis for understanding the interaction of warnericin RK with Legionella cells, we analyzed its ability to influence the conductance of planar bilayer membranes. Black lipid membranes were formed from 100% zwitterionic lipid (DPPC) dissolved in n-decane, and warnericin RK was added in low concentration to one or both sides of black lipid bilayer membranes. The results suggest that warnericin RK was able to increase the conductance of the model mem- branes by several orders of magnitude. Of interest, in contrast to measurements with other cationic peptides (1,24), an increase in conductance was observed at very low transmembrane voltages, which means that voltages of 10 or 20 mV were sufficient to detect conductance increase of the membranes (data not shown). Studies on the single-channel level To determine whether warnericin RK is a pore-forming compound, we repeated the membrane experiments at low peptide concentration and high current resolution to observe single-channel events. A low concentration of warnericin RK (0.4 mM) was added to a black lipid membrane in 1 M KCl while stirring to allow equilibration; ~1 min later, the membrane conductance started to increase (Fig. 1). The conductance increase occurred partially in small steps, but also sometimes continuously, indicating that, rather than forming pores, warnericin RK destabilizes the membrane. Fig. 2 shows a distribution of single events measured in experiments similar to that shown in Fig. 1. The histogram indicates that warnericin RK induced conductance over a considerable conductance range from 100 to ~900 pS, with a maximum at 300 pS. Measurements were also performed at a KCl concentration of 0.1 M. Under these conditions, it was more or less impossible to detect single-channel events. However, the conductance increase was smoother than at 1 M KCl, suggesting that the conductance was much smaller at 0.1 M KCl. Voltage dependence of warnericin RK’s conductance High voltages tend to induce the peptide-mediated conductance of defensin-like molecules, particularly when the cis side (the side of the addition of the peptides) has a positive voltage, because the electric field tends to force the cationic peptides into the membrane (4,25,26). Surprisingly, the electric field strength had almost no influence on warnericin Biophysical Journal 97(7) 1–8 BPJ 959 Please cite this article in press as: Verdon et al., Detergent-Like Activity and a-Helical Structure of Warnericin RK, an Anti-Legionella Peptide, Biophysical Journal (2009), doi:10.1016/j.bpj.2009.06.053 4 Verdon et al. Probability of channel conductance P(G) 0,35 across the membrane. For KCl the more diluted side of the membrane (0.1 M) always became positive, which indicated preferential movement of potassium ions through the membrane. This result indicated that warnericin RK made the membranes permeable for cations, in contrast to its positive net charge (data not shown). Analysis of the membrane potential using the Goldman-Hodgkin-Katz equation (21,27) allowed us to calculate the ratio of cation permeability divided by anion permeability), which was on average ½AQ9 (four experiments) ~2.5 for KCl. 0,3 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05 0 Warnercin RK permeabilizes Legionella cells Single channel conductance G [pS] FIGURE 2 Histogram of the probability for the occurrence of a given conductivity unit observed with membranes formed of DPPC/n-decane in the presence of warnericin RK. P(G) indicates the probability with which a given conductance increment G was observed in the single-channel experiments. It was calculated by dividing the number of transitions with a given conductance increment by the total number of conductance fluctuations. The average single-channel conductance of the right-hand maximum was ~500 pS for 70 conductance fluctuations. The aqueous phase contained 1 M KCl and 0.4 mM warnericin RK, and the applied voltage was 20 mV; T ¼ 20 C. Osmotic protection experiments Ionic selectivity of warnericin RK-induced conductance Zero-current membrane potential measurements were performed to obtain further information on the structure of the channel formed by warnericin RK. To that end, membranes were formed in 0.1 M KCl, and warnericin RK was added to the aqueous phase to a concentration of 0.2 mM. Subsequently, the membrane conductance started to increase. After ~20 min, the conductance nearly reached a steady state. At that time, the KCl concentration on one side of the membranes was increased fivefold, starting at 0.1 M, by adding concentrated KCl solution. The zero-current potentials were measured 5 min after every increase of the salt gradient We previously showed that warnericin RK lyses erythrocytes (9). To estimate the pore size induced by warnericin RK, we performed osmotic protection experiments. Fig. 5 A shows the dose response curve of the hemolytic activity of warnericin RK on human erythrocytes. Hemolytic activity on human erythrocytes started at a low concentration of ~0.8 mM, and total hemolysis was obtained at a concentration of 200 mM. This concentration was used in the osmotic protection experiments. Such experiments are based on the fact that incubation of the human erythrocytes with the peptide may cause channels of a given size. This allows the rapid exchange of solutes across the membrane, and since 1 Conductance (nS) ½AQ8 RK-induced membrane conductance, as Fig. 3 clearly indicates. Up to ~60 mV, a linear current-voltage relationship was observed when warnericin RK was added to either one or both sides of neutral DPPC/n-decane membranes. At higher transmembrane voltage, the membranes became unstable and broke; therefore, it is not clear whether higher voltages influenced warnericin RK-induced membrane conductance. Since warnericin RK permeabilized the model membranes, we tested whether warnericin RK could also permeabilize Legionella cells. The Baclight kit was used to assess the permeability of L. pneumophila. This kit employs two nucleic acid fluorochromes: the green-fluorescent SYTO 9 and the red-fluorescent PI. SYTO 9 labels every bacteria, whereas PI penetrates only bacteria with damaged membranes. L. pneumophila were treated for 45 min with various warnericin RK concentrations, stained with the Baclight kit, and analyzed by flow cytometry. The results show that PI penetrated treated cells, suggesting permeabilization (Fig. 4). Furthermore, the number of permeabilized (i.e., PI-positive) cells increased with warnericin RK concentrations. The concentrations necessary to induce permeabilization of both Legionella and artificial membranes are in the micromolar range. Thus, warnericin RK is rather efficient as compared to other AMPs whose MICs range from 0.3 to 50 mM (28). 0.5 0 5 10 15 20 25 Time (min) 0.5 1 Biophysical Journal 97(7) 1–8 BPJ 959 FIGURE 3 Current-voltage dependence of warnericin RK in multichannel experiments. Warnericin RK was added in a concentration of 0.4 mM to the 1 M KCl solution bathing a black DPPC/n-decane membrane. Then, 20 min after the addition of the peptide, most of the conductance increase was over and voltages of positive and negative sign were applied to the membrane (T ¼ 20 C). Note that a linear current voltage curve was obtained in the experiments, indicating that the warnericin RK-induced conductance was not voltage-dependent. Please cite this article in press as: Verdon et al., Detergent-Like Activity and a-Helical Structure of Warnericin RK, an Anti-Legionella Peptide, Biophysical Journal (2009), doi:10.1016/j.bpj.2009.06.053 Activity and Structure of Warnericin RK 5 100 A 100 60 80 Hemolysis (%) PI positive bacteria (%) 80 120 40 60 40 20 20 0 0 0.6 1.2 2.5 5 0 10 0 Warnericin RK concentration (μM) the colloid osmotic pressure is no longer balanced, the cells will swell and lyse. Nonpermeating molecules are able to balance the osmotic pressure and thereby protect the cells from lysis. In contrast, molecules that permeate the channels do not balance the osmotic stress, which leads to cell lysis. Human erythrocytes were suspended either in saline solution or in saline solution supplemented with 30 mM PEGs of different molecular masses. The cells were incubated with 200 mM warnericin RK for 30 min and then centrifuged for 1 min. Finally, OD543 was measured in the supernatant. PEGs 200–4000 (3.54 nm) were not able to protect human erythrocytes from lysis (Fig. 5 B). Only partial protection was obtained at higher molecular masses of PEG, ranging from 4000 to 10,000 Da (corresponding to diameters of 3.54–5.70 nm). This result suggests that warnericin RK did not form pores with defined sizes. Detergent sensitivity Given the previous results and the similarity between warnericin RK and d-lysin, we hypothesized that warnericin RK might have a detergent-like mode of action. If this were true, Legionella should be particularly sensitive to detergents compared to other bacteria, which would explain why warnericin RK is specifically active against the Legionella genus. To test this hypothesis, we assessed L. pneumophila’s sensitivity to various detergents (SDS (ionic), Tween 20 (nonionic), Tween 80 (nonionic), CHAPS (zwitterionic), and Triton X-100 (nonionic)). Their MIC was measured for several Gram-negative and Gram-positive bacteria. The results show that the two strains of Legionella were highly sensitive to detergents as compared to the other bacteria (Table 1). Depending on the detergent used, Legionella were 10-fold (CHAPS) to >1000-fold (Tween and Triton X-100) more 100 150 200 250 Warnericin RK concentration (μM) B 120 100 Hemolysis (%) FIGURE 4 Membrane permeabilization of L. pneumophila by warnericin RK. A flow cytometry assay of L. pneumophila membrane permeabilization by warnericin RK is shown. Exponential cells (106 CFU/mL) were incubated at various warnericin RK concentrations for 45 min at 37 C. Cells were stained with the Baclight kit (SYTO 9 and PI) and analyzed by flow cytometry. PI penetrates in membrane-damaged cells. A total of 50,000 events were recorded for each sample. Results represent the mean of three independent experiments. 50 80 60 40 20 0 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 PEG (MW) FIGURE 5 Osmotic-protection analyses with warnericin RK shown as a function of the molecular mass of the PEGs. (A) Hemolysis as a function of warnericin RK concentration was first established to determine which concentration corresponded to 100% hemolysis. (B) This concentration (i.e., 200 mM) was used in the osmotic-protection assays. Hemolytic activity was measured as OD543 relative to total lysis of the erythrocytes in 0.1% Triton X-100, which was set to 100%. Human erythrocytes were incubated with the peptide at 37 C in saline solution (control) or in saline solution supplemented with 30 mM of PEGs of different molecular masses (PEG 200, 400, 600, 1000, 2000, 4000, 6000, 8000, and 10,000) for 30 min. Data are the means 5 standard deviations of two independent experiments. sensitive than other bacteria. Bacillus megaterium displays an intermediate phenotype because this strain is more sensitive to SDS and Triton X-100 than most bacteria. Of interest, it has been shown that warnericin RK has a slight activity against this B. megaterium strain (9). Taken together, these results indicate that there is a strong correlation between warnericin RK and detergent sensitivity, suggesting that warnericin RK could have a detergent-like mode of action. Structure of warnericin RK Since warnericin RK and d-lysin share similar activity, we investigated the structure of warnericin RK by CD and NMR spectroscopy to compare it with the known structure of d-lysin (29,30). CD spectroscopy suggested that the peptide did not have a defined secondary structure in aqueous solution (Fig. 6 A). In a membrane-like environment, Biophysical Journal 97(7) 1–8 BPJ 959 Please cite this article in press as: Verdon et al., Detergent-Like Activity and a-Helical Structure of Warnericin RK, an Anti-Legionella Peptide, Biophysical Journal (2009), doi:10.1016/j.bpj.2009.06.053 6 Verdon et al. strongly affected the NMR relaxation times. In the presence of a 10-fold excess of DMPC, the resonance lines of the peptide were extremely broadened (Fig. S1). In all of the 2D spectra, only weak diagonal peaks and no cross peaks were observed. These observations suggest that molecular tumbling of the peptide was severely restricted by binding to the large DMPC vesicles. In contrast, warnericin RK in 8% TFE showed sharp resonance lines, allowing for the acquisition of well-resolved 2D NMR spectra. From the NOESY spectra, 238 cross peaks were identified and used for the structure calculation, which revealed a well-defined a-helix extending from residue 4 to residue 16 (Fig. 7 A and Table 2). The helix showed a pronounced amphiphilic character (Fig. 7 B), suggesting that the peptide is embedded in the membrane with its hydrophobic side. Other structural details, such as the exact length of the helix or the curvature, were not further investigated, since these depend on the actual environment and may vary slightly in different model systems. The common and important structural feature is amphiphilicity, which renders the peptide capable of destabilizing membranes. DISCUSSION FIGURE 6 CD spectroscopy of warnericin RK. (A) CD spectra of pure warnericin RK (solid line), with 8% TFE (dashed-dotted line) and in the presence of DMPC (1:2.5, dashed line; 1:10, dotted line). (B) Content of secondary structure as derived from the CD spectra. Black bars: helical; dark gray bars: extended conformation; light gray bars: turn; empty bars: random coil. mimicked by addition of DMPC vesicles, a defined a-helical secondary structure was formed. At an equimolar concentration of DMPC, a >50% helical content was found, which increased only slightly for higher DMPC concentrations up to a 10-fold excess. A similar CD spectrum indicating a nearly identical secondary structure was observed for the peptide in the presence of 8% TFE (Fig. 6 B). Thus we concluded that, similarly to DMPC, 8% TFE mimics the membrane environment and is suitable for investigating the peptide structure. The results obtained from CD spectra were well confirmed by NMR spectroscopy. Warnericin RK in aqueous solution displayed broadened resonance lines in 1D NMR spectra (see Fig. S1 in the Supporting Material). Only a few cross peaks were observed in the 2D spectra, suggesting that the peptide was subjected to fast structural dynamics, which Biophysical Journal 97(7) 1–8 BPJ 959 Warnericin RK is an AMP that is produced by S. warneri RK, acts specifically on the Legionella genus, and possesses hemolytic activity (9). The S. warneri RK strain also produces two d-lysins that display anti-Legionella and hemolytic activities. To understand the specificity against Legionella, we decided to study the structure and function of warnericin RK. Planar lipid bilayer studies with warnericin RK indicated that the peptide interacts with model lipid membranes, suggesting that this peptide is membrane active. At low concentration (0.4 mM), warnericin RK increased conductance of a black lipid membrane, whereas at high concentration (>2 mM) the peptide induced membrane disruption. Similar observations were reported previously for d-lysin, which induces permeabilization in the concentration range of 0.1–2 mM (31). The conductance ranges from 100 to 900 pS with warnericin RK and from 70 to 450 pS with d-lysin (31). In contrast to measurements with other ½AQ10 AMPs, such as the lantibiotics or the defensins with high cationic charge densities, which need high transmembrane voltages for membrane activity (4,25,26), warnericin RK is active with lipid bilayer membranes at a relatively low voltage. d-Lysin also shows a voltage-independent activity when the voltage is maintained below 60 mV, suggesting that both warnericin RK and d-lysin permeabilize the membrane even in the absence of an applied potential. Membrane activity at low transmembrane potentials is most likely also the reason for lysis of erythrocytes by warnericin RK. Nevertheless, the conductance events observed for warnericin RK varied widely in magnitude and duration of existence, similarly to other AMPs. Warnericin RK displayed a cation selectivity (permeability ratio: 2.5) that has also been observed for d-lysin (31,32). Altogether, the results from the Please cite this article in press as: Verdon et al., Detergent-Like Activity and a-Helical Structure of Warnericin RK, an Anti-Legionella Peptide, Biophysical Journal (2009), doi:10.1016/j.bpj.2009.06.053 Activity and Structure of Warnericin RK 7 Web 3C FIGURE 7 Structural model of warnericin RK in a membrane-like environment. (A) Superposition of the 10 lowest-energy structures calculated from the NMR data acquired in the presence of 8% TFE. (B) Helix wheel representation shows the amphiphilic character of warnericin RK residues 4–16 (left) and d-lysin residues 2–21 (right). Hydrophobicity according to the color bar (charged residues are colored blue). Symbols: circles, hydrophilic; diamonds, hydrophobic; triangles, negatively charged; ½AQ16 pentagons, positively charged. ½AQ11 conductance experiments with warnericin RK were similar to the previous observations made with d-lysin. In addition to the interaction with model membranes, we studied the effect of warnericin RK on L. pneumophila using a fluorochrome (PI) that penetrates membrane-damaged bacteria. The results clearly demonstrate that warnericin RK rapidly permeabilized these bacteria in a concentration-dependent manner. Moreover, warnericin RK permeabilized black lipid membrane and bacteria in a similar concentration range, whereas hemolysis required a higher concentration. It has been suggested that, with d-lysin, a low concentration induces channel formation and a high concentration induces hemoTABLE 2 NOE statistics and average root mean-square deviation (RMSD) in angstroms from the average structure for the 20 lowest-energy structures Distance restraints from 238 NOEs Intraresidual Sequential Medium range 127 70 41 NOE violations > 0.5 Å > 0.3 Å > 0.1 Å 0 0.2 5 0.5 1.3 5 1.3 RMSD values in angstroms All backbone atoms All heavy atoms Backbone atoms residues 4–16 Heavy atoms residues 4–16 3.9 5 0.9 4.0 5 0.9 0.6 5 0.3 1.3 5 0.3 lysis (32). At high concentration, d-lysin seems to induce a detergent-like solubilization of the membrane (7). This hypothesis is consistent with our results regarding osmotic protection with warnericin RK. Indeed, a high peptide concentration was used and the erythrocytes were not fully protected by PEG, even with the highest molecular mass (PEG 10,000). These results indicate that, at this concentration, warnericin RK forms large channels of various sizes, in a manner similar to the action of detergents. This means that warnericin RK likely has a detergent-like mode of action. The peptides selfassociate and transiently destabilize the membrane. At higher concentrations, this destabilization can lead to cell lysis. Furthermore, we found that Legionella is more sensitive to detergent (by 10- to 1000-fold) compared to other genera, which is fully consistent with a putative detergent-like mode of action for warnericin RK. Consequently, we conclude that Legionella is highly sensitive to warnericin RK, because these bacteria are highly sensitive to detergents in general. A feature of membrane composition may explain this high sensitivity of Legionella as compared to other bacteria. It has been reported that L. pneumophila membrane is rich in branched-chain fatty acids (33). Furthermore, d-lysin activity is dependent of the phospholipid acyl chain structure or elastic properties of the membrane (19). Thus, a possible explanation is that a high rate of branched-chain fatty acids modifies the elastic properties of the membrane and thereby increases the sensitivity to warnercin RK. The destabilizing mode of action of warnericin RK is further corroborated by our structural data. The central part Biophysical Journal 97(7) 1–8 BPJ 959 Please cite this article in press as: Verdon et al., Detergent-Like Activity and a-Helical Structure of Warnericin RK, an Anti-Legionella Peptide, Biophysical Journal (2009), doi:10.1016/j.bpj.2009.06.053 8 Verdon et al. of the peptide forms a nearly perfect amphiphilic helix, as also observed for d-lysin (29) (Fig. 7 B). In contrast to d-lysin, however, warnericin RK is four residues shorter and does not form an extended helix over its full length. Therefore, the structural data suggest that the peptide interacts with the membrane in a detergent-like manner, rather than forming well-defined, pore-forming multimers. However, spectroscopic methods require micro- and millimolar concentrations, and therefore do not exclude channel formation in the submicromolar range as observed in the conductivity measurements. In conclusion, we have provided ample evidence that warnericin RK acts as a specific anti-Legionella AMP by permeabilizing the bacterial membrane. The high specificity and activity against Legionella results on the one hand from the detergent-like mode of action of the peptide, and on the other hand from the particular detergent-sensitivity of this pathogen. Warnericin RK is therefore a promising candidate for a novel specific drug against Legionella. ½AQ12 SUPPORTING MATERIAL A figure is available at http://www.biophysj.org/biophysj/supplemental/ S0006-3495(09)01281-8. We thank Prof. Franck Morel (University of Poitiers) for technical assistance with the flow cytometry, Prof. Paul Rösch (University of Bayreuth) for access to his NMR spectrometers, and Jean-Marc Berjeaud and Christian Lacombe (University of Poitiers) for fruitful scientific discussions. ½AQ13 11. Steinert, M., U. Hentschel, and J. Hacker. 2002. Legionella pneumophila: an aquatic microbe goes astray. FEMS Microbiol. Rev. 26:149–162. 12. Wiseman, G. M. 1975. The hemolysins of Staphylococcus aureus. Bacteriol. Rev. 39:317–344. 13. Dhople, V. M., and R. Nagaraj. 1993. d-Toxin, unlike melittin, has only hemolytic activity and no antimicrobial activity: rationalization of this specific biological activity. Biosci. Rep. 13:245–250. 14. Kreger, A. S., K. S. Kim, F. Zaboretzky, and A. W. Bernheimer. 1971. Purification and properties of staphylococcal d hemolysin. Infect. Immun. 3:449–465. 15. Verdon, J., N. Girardin, C. Lacombe, J. M. Berjeaud, and Y. 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Med. 90:631–634. II.2 Résultats complémentaires II.2.1 Relation entre perméabilisation et viabilité Les résultats obtenus dans la publication 3 ou avec les cellules eucaryotes (Chapitre I des résultats) montrent que la cytométrie en flux, couplée aux fluorochromes du kit Baclight™, est une technique qui permet l’évaluation de l’activité de perméabilisation de la warnéricine RK. Une étude fait référence à l’utilisation de ce kit en cytométrie en flux afin d’évaluer l’activité bactéricide de divers agents (Berney et al., 2007). Les auteurs ont notamment utilisé ce marquage pour obtenir des profils caractéristiques de divers genres bactériens après traitement aux UV. Cependant, aucune comparaison entre perméabilisation et viabilité n’est faite. Une autre étude s’est intéressée à la détermination de l’intégrité membranaire, avec le kit Baclight™, de cellules de L. pneumophila traitées ou non au chlore (Chang et al., 2009). Là encore, les auteurs ne se sont pas intéressés à la viabilité des cellules après traitement. Dans notre étude, nous avons voulu savoir si les cellules perméabilisées (IP+) par la warnéricine RK étaient encore cultivables sur gélose ou non. De plus, comme montré dans la publication 2, les cellules en phase exponentielle de croissance sont plus sensibles à l’action de la warnéricine RK que les cellules en phase stationnaire. L’expérimentation a donc été réalisée sur des cellules de L. pneumophila en phase exponentielle et stationnaire de croissance afin de vérifier si la phase de croissance pouvait influer sur le marquage ou sur la viabilité cellulaire. Les cellules de L. pneumophila Lens sont récupérées en phase exponentielle (DO600 comprise entre 0,3 et 0,6) et en phase stationnaire de croissance (DO600 supérieure à 3) et sont ajustées à 106 UFC/ml avant le traitement. Les échantillons sont incubés avec différentes concentrations de warnéricine RK pendant 45 minutes. Une partie de la population est marquée par les cytochromes SYTO9 et IP pendant 15 minutes. Les cellules marquées sont ensuite analysées par cytométrie en flux tandis que les cellules non marquées sont étalées sur gélose pour dénombrement. Les résultats sont présentés dans la Figure 32. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 129 A 120 Cellules S9+/ IP- (%) 100 y = 0,0002x + 0,8788 R² = 0,9961 80 60 40 20 0 0,0E+00 1,0E+05 2,0E+05 3,0E+05 4,0E+05 5,0E+05 UFC/ml B Cellules S9+/IP- (%) 120 y = 8E-05x - 3,8743 R² = 0,9766 100 80 60 40 20 0 0,0E+00 3,0E+05 6,0E+05 9,0E+05 1,2E+06 1,5E+06 UFC/ml Figure 32 : Corrélation entre le pourcentage de cellules IP- et le nombre d’UFC/ml. L. pneumophila Lens traitée en phase exponentielle de croissance (A). L. pneumophila traitée en phase stationnaire de croissance (B). La gamme de concentration de warnéricine RK choisie est comprise entre 0,6 µM et 10 µM. L’expérience est représentative de deux expériences réalisées. Les résultats obtenus montrent qu’il existe une forte corrélation entre le nombre de cellules IP- (non perméabilisées) et le nombre d’UFC/ml déterminé après comptage sur gélose. Cette corrélation est valable aussi bien après traitement des bactéries en phase exponentielle de croissance qu’en phase stationnaire de croissance (Figure 32A et B). Ainsi, le pourcentage de cellules IP- est une bonne approximation du nombre de bactéries viables. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 130 Les bactéries IP+ sont des bactéries mortes qui ont été perméabilisées par la warnéricine RK. Cependant, on ne peut pas savoir si la mort cellulaire est un effet direct de la perméabilisation où si elle est la résultante de plusieures mécanismes d’action dont la perméabilisation. En effet, l’observation en cytométrie en flux ou en dénombrement sur gélose est réalisée après 1 heure de temps de contact entre les bactéries et la warnéricine RK. Il faudrait refaire la même expérience sur des temps très courts pour voir si la perméabilisation de la membrane est toujours corrélée à la mort cellulaire. II.2.2 Activité inhibitrice de la mélittine La mélittine est un peptide antimicrobien (26 aa) de 2846 Da produit par l’abeille de miel européenne, Apis mellifera (Habermann, 1972). Il agirait, à l’image de la δ-hémolysine, selon un mécanisme d’action detergent like (Bechinger & Lohner, 2006) puisqu’à haut ratio P/L, des particules discoïdales sont retrouvées dans le milieu (Dufourcq et al., 1986; Lafleur et al., 1987; Monette & Lafleur, 1995). Cependant, δ-hémolysine et mélittine possèdent des activités biologiques différentes. En effet, la mélittine possède une activité antimicrobienne à large spectre, agissant à la fois sur les bactéries à Gram positif et négatif, ainsi qu’une activité hémolytique (Raghuraman & Chattopadhyay, 2007) tandis que la toxine de Staphylococcus possède une activité hémolytique et une faible activité antimicrobienne exceptée contre les bactéries du genre Legionella (voir publication 2). Nous avons voulu savoir si Legionella était particulièrement sensible à l’action de la mélittine et si oui, dans quelle gamme de concentration. Pour ce faire, un test de CMI a été mis en place en utilisant huit espèces bactériennes comprenant des bactéries à Gram positif et à Gram négatif différentes. Les résultats sont présentés dans le Tableau 9. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 131 Tableau 9 : Activité inhibitrice de la mélittine. Les bactéries cibles ont été cultivées en milieu BHI ou BYE selon leur genre et ajustées à 106 UFC/ml. La gamme de concentration de mélittine choisie est comprise entre 0,1 µM et 17,6 µM. Les résultats obtenus correspondent à la CMI après 24 heures ou 96 heures de croissance à 37°C selon le genre bactérien. n=3 Souche CMI (µM) B. megaterium F04 1,1 E. coli MG1655 11,7 L. longbeachae ATCC 33484 0,9 L. pneumophila Lens CIP 108286 0,5 L. monocytogenes EGDe 1,5 S. aureus 971 4,4 S. typhimurium > 17,6 S. warneri RK 7,3 La mélittine est active contre toutes les bactéries testées, excepté Salmonella typhimurium (CMI > 17,6 µM). Les bactéries du genre Legionella présentent une sensibilité élevée ainsi que B. megaterium (CMI ≤ 1 µM). Listeria monocytogenes est également très sensible à la mélittine (CMI = 1,5 µM). De façon intéressante, la mélittine agit contre les bactéries du genre Legionella dans la même gamme de concentration que la warnéricine RK et la δ-hémolysine I. Elle possède cependant un spectre d’activité plus large que ces deux dernières, confirmant ainsi les données publiées dans la littérature (Boman et al., 1989; Dhople & Nagaraj, 1993). La warnéricine RK et la δ-hémolysine I ne possèderaient pas le même mécanisme d’action que la mélittine puisque leur spectre d’activité est restreint aux Legionella et quelques Bacillus. II.2.3 Action de la warnéricine RK et de la δ-hémolysine I sur des cellules adhérées La warnéricine RK est très active contre les Legionella présentes en suspension (planctoniques) mais dans l’environnement, les Legionella sont majoritairement retrouvées adhérées à une surface (sessiles) par exemple, au sein des biofilms (Lau & Ashbolt, 2009). Afin de déterminer l’activité de la warnéricine RK sur des Legionella sessiles, un test d’activité du peptide contre des cellules adhérées à un support a été mis en place. Une culture de L. pneumophila Lens GFP(Green fluorescent protein) est réalisée pendant 3 semaines en Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 132 microplaque en présence de lamelles de verre. Les lamelles sont ensuite traitées 18 heures avec 7,8 µM (20 µg/ml) de warnéricine RK observées en microscopie confocale (Figure 33). A B C D Figure 33 : Action de la warnéricine RK et de la δ-hémolysine I sur des cellules de L. pneumophila GFP adhérées. Aucun traitement (A), traitement pendant 18 heures par 7,2 µM (20 µg/ml) de δ-hémolysine I (B), traitement pendant 18 heures par 7,8 µM de warnéricine RK (C), traitement pendant 18 heures par 0.1% de SDS (D). La barre représente 10 µm. Les résultats montrent que le traitement à la warnéricine RK, aussi bien que celui à la δ-hémolysine I et au SDS, conduit à une chute du nombre de bactéries fluorescentes. La warnéricine RK possède un effet plus prononcé que la δ-hémolysine I. La chute du nombre de bactéries adhérées à la lamelle de verre peut être du, soit au détachement des cellules du support de verre, soit à la lyse des bactéries cibles. Ainsi, la warnéricine RK possèderait un effet, à concentration équivalente, plus prononcé sur les cellules de L. pneumophila sessiles que la δ-hémolysine I, effet qui se Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 133 rapproche de celui observé avec 0,1% de SDS. La souche de L. pneumophila GFP a été construite, au laboratoire, par E. Mogoa. Ces résultats vont dans le même sens que ceux qui montraient une action plus prononcée de la warnéricine RK par rapport à la δ-hémolysine I sur des cellules de L. pneumophila en phase exponentielle et stationnaire de croissance. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 134 Chapitre III. Analyse de l’enveloppe de L. pneumophila Les résultats présentés dans le Chapitre II ont permis de montrer que la warnéricine RK possède un mécanisme d’action detergent-like et que Legionella est particulièrement sensible aux détergents. Les détergents sont des molécules amphiphiles qui solubilisent les membranes en s’insérant dans la bicouche lipidique et en rendant soluble lipides et protéines. De plus, la warnéricine RK agit sur les érythrocytes, Bacillus et Legionella avec un même ordre de concentration. Le point commun entre ces trois cibles est la membrane. La structure des chaînes d’acides gras influet sur l’activité de la δ-hémolysine (Pokorny et al., 2008). Nous avons alors émis l’hypothèse que les Legionella sont particulièrement sensibles à la warnéricine RK parce qu’elles possèdent une membrane particulière. Dans le but de comprendre cette forte sensibilité de Legionella aux détergents, nous avons donc étudié l’enveloppe de Legionella et plus particulièrement les lipides membranaires. Dans un premier temps, les acides gras ont été analysés en comparant L. pneumophila en phase exponentielle et en phase stationnaire de croissance puisque la bactérie présente une différence de sensibilité selon son état physiologique. Dans un second temps, un mutant, résistant à l’action de la warnéricine RK, a été recherché et sa résistance a été étudiée par analyse des acides gras et analyse de l’expression des gènes. Une partie des résultats est présentée dans la publication 4. III.1 Publication 4 : Fatty acid composition relationships with resistance to warnericin RK, an anti-Legionella peptide Avertissement : La publication 4 présentée correspond à une version en préparation. Cependant, l’analyse des résultats de l’expression des gènes n’a pu être finalisée et la discussion des résultats sera renforcée. Résumé : La warnéricine RK est un peptide cationique qui se structure en hélice α amphiphile au contact des membranes. Il agirait selon un mécanisme d’action detergent-like à l’image de la δ-hémolysine, dont l’activité est grandement influencée par la structure des acides gras membranaires. La warnéricine RK perméabilise la membrane bactérienne de Legionella ce qui en résulte la mort de la cellule. La membrane est le point commun entre les Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 135 différentes cibles de la warnéricine RK à savoir, les érythrocytes, Bacillus et Legionella. Nous avons alors analysé les acides gras de L. pneumophila et étudié la sensibilité de la bactérie à la warnéricine RK. Puisque L. pneumophila Lens est plus résistante à la warnéricine RK en phase stationnaire de croissance qu’en phase exponentielle de croissance, nous avons effectué les analyses dans les deux conditions à chaque fois. L’analyse des acides gras par GC-MS montre que le taux d’acides gras branchés augmente d’un facteur trois et que le taux d’acides gras à chaîne courte augmente d’un facteur 2 en phase stationnaire. Ces paramètres sont impliqués notamment dans la fluidité membranaire ce qui pourrait influer sur la sensibilité de Legionella à la warnéricine RK. Une modulation de la composition en acides gras a été recherchée en cultivant les bactéries à différentes températures. L. pneumophila apparait aussi sensible à la warnéricine RK en phase exponentielle (IP50 de 0,6 µM) ou stationnaire (IP50 entre 2,5 et 5 µM) de croissance et ce, quelque soit la température entre 20°C et 37°C. Cependant, les températures de croissance choisies semblent n’avoir que peu d’influence sur la composition en acides gras de Legionella. Dans un second temps, des mutants de L. pneumophila résistants à l’action de la warnéricine RK ont été recherchés. Des résistants ayant la capacité de se développer en présence de 20 µM de warnéricine RK (32 fois la CMI de la souche sauvage) ont été obtenus par pression de sélection. Cependant, ces résistants réversent en absence de warnéricine RK et deviennent aussi sensibles que la bactérie sauvage. Il semble que ces résistants soient adaptés à l’action de la warnéricine RK plutôt que mutés dans un gène. L’analyse des acides gras chez la souche sauvage et la souche adaptée montrent que dans le même état physiologique, le taux d’acides gras branchés et à chaine courte augmentent d’un facteur 2 environ chez la souche adaptée. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus lors du passage de la phase exponentielle à la phase stationnaire de croissance. Une analyse de l’expression des gènes des deux souches bactériennes a permis, notamment, de mettre en évidence, chez la souche adaptée, des gènes potentiellement impliqués dans la biosynthèse des acides gras. La composition en acides gras branchés de L. pneumophila pourrait donc être un facteur influançant sa sensibilité à la warnéricine RK. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 136 PUBLICATION 4 Fatty acid composition relationships with resistance to warnericin RK, an anti-Legionella peptide En préparation Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 137 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 138 Fatty acid composition relationships with resistance to warnericin RK, an antiLegionella peptide Julien Verdon†, Jérome Labanowski†, Tobias Sahr‡, Thierry Ferreira§, Christian Lacombe†, Carmen Buchrieser‡, Jean-Marc Berjeaud† and Yann Héchard†* †Laboratoire de Chimie et Microbiologie de l'Eau, UMR CNRS 6008, Université de Poitiers, 40 avenue du recteur Pineau, 86022 Poitiers, France ‡ Unité de Génomique des Microorganismes Pathogènes CNRS URA 2171, Institut Pasteur, Paris, France § FRE CNRS 3091 Physiologie moléculaire du Transport des Sucres, Université de Poitiers, France Keywords : antimicrobial peptide, bacteria, membrane, lipids, branched chain fatty acids * Corresponding author: Tél +33 5 49 45 40 07; Fax +33 5 49 45 35 03; E-mail [email protected] INTRODUCTION Antimicrobial peptides (AMPs) are procuced by many organisms; they are part of innate immunity in vertebrates [1] and are also produced by microorganisms to struggle against others. AMPs are often cationic and hydrophobic [2, 3] that act by either disrupting membrane integrity, leading to permeabilization and disruption or translocate across the membrane and act on internal targets [4, 5]. Warnericin RK is a unique antimicrobial peptide produced by a Staphylococcus warneri strain that possess a spectrum of activity restricted to the Legionella genus and some Bacillus strains [6]. Warnericin RK was co-purified with δ-hemolysins, which are well known hemolytic amphiphilic α-helical peptides. We have previously shown that warnericin RK and δhemolysin shared the same spectrum of antimicrobial activity and an hemolytic activity [6]. δ-hemolysin mode of action has been extensively studied (for a review see [7]), This amphiphilic α-helical peptide leads to permeabilization or cell lysis depending on the peptide to lipid ratio [8]. However, some membrane features particularly influence the interaction with δ-hemolysin, such as the presence of liquid-disordered domains, phospholipid acyl chain structure or elastic properties [9-11]. It has been proposed that δ-hemolysin acts by a detergent-like mechanism [12]. In this model, AMPs accumulate onto the bilayer surface until a threshold concentration is reached, leading to membrane disruption [13-15]. Warnericin RK was recently shown to permeabilize membranes in a detergent-like manner, similarly to δhemolysin [16], reinforcing the idea that both peptides have the same mode of action. Thus, we assume that Legionella should have a specific feature in the membrane, explaining its high sensitivity to those peptides. In the literature, it has been reported that the membrane of L. pneumophila displays two remarkable features: a high amount of phosphatidylcholine (PC) [17-19] and a high amount of branched-chain fatty acids (BCFA) [20-23]. PC, also called lecithin, is a phospholipid mainly found in eukaryotic cells. Most of the prokaryotes lack it, however PC is found in high quantities in some bacteria [24, 25]. BCFA are common components of Gram positive bacteria but often lack in Gram negative bacteria. Indeed, only ten bacterial genera of Gram negative bacteria were listed as possessing this peculiarity including Legionella, Flavobacterium, Bacteroides and Desulfovibrio [26]. A study on 23 Legionella species showed that the quantity of BCFA ranged from 39% for L. oakridgensis to 90% for L. jordanis with an average rate of 64 % for L. pneumophila [22]. As elasticity and fatty acid composition is important for δ-hemolysin activity, we would like to address the role of fatty acid in the sensitivity to warnericin RK. In this study, we analyzed the relationship between fatty acids composition and sensitivity of the wild type strain and an adapted resistant strain, grown in various conditions. MATERIALS AND METHODS Bacterial strain, growth media, and chemicals. Legionella strains were routinely cultured in buffered yeast extract (BYE) broth on buffered charcoal yeast extract (BCYE) agar plates for 4 days. Non-legionellae bacteria were grown on brain heart infusion (BHI) agar plates. Growth was performed at 37°C for 24 to 96 h depending on the organism. Broth media was shaken (150 rpm) during growth. Synthetic warnericin RK was purchased from GenScript Corporation (Piscataway, USA). Chemicals were purchased from Sigma-Aldrich (St. Louis, MO). Selection pressure experiment. A fresh culture of L. pneumophila, at a final concentration of 106 cells/ml, was incubated with non-inhibitory concentrations of warnericin RK. Bacteria were transferred every 4 days by inoculating 10 µl of stationary phase culture to 1 ml BYE. The concentration of warnericin RK was doubled at each transfer. RNA isolation and cDNA synthesis. Exponentially (OD600= 0.3–0.5) and stationary (OD600 > 2) bacteria cells were centrifuged (10000 x g, 10 min, 4°C). The pellets were flash frozen on dry ice–ethanol and stored at -80°C. For extraction, cells were resuspended by pipetting in 500 ml of resuspension buffer (12.5 mM Tris pH 7.6, 5 mM EDTA). Then, 500 µl of acid phenol (pH 4.5-5) and 0.4 g of glass beads (0.2-0.3 mm diameter; Sigma-Aldrich) were added. The cells were sheared mechanically using a Fastprep apparatus (Bio101). After centrifugation (12000 x g, 5 min) at ambient temperature, the supernatant was transferred to a fresh tube, and 1 ml of Trizol reagent (Gibco BRL) was added. Samples were incubated for 10 min at room temperature. Total RNA was extracted twice with chloroform and precipitated in 0.7 volumes of isopropanol. After a washing step with 75% ethanol, the RNA pellet was dissolved in sterile RNase-free water and quantified by absorbance at A260. Purity and integrity of RNA were controlled on 1% agarose gels, and RNA was stored at -80°C until use. Total RNA (2 x 20 µg) was used for cDNA synthesis with Superscript indirect cDNA kit (Invitrogen) and labelled with Cy5 or Cy3 (Amersham Biosciences) according to the supplier’s instructions. Array hybridization and data analysis. Hybridizations were performed using 250 pmol Cy3- and Cy5-labelled cDNA following the manufacturer’s recommendations (Corning) and using slides described by Brüggemann et al. [27]. The cDNA of each cell sample was compared to the other using two distinct hybridizations on slides, including a dye-swap. In addition, a biological replicate was carried out giving a total of 4 slides for the overall experiment. Slides were scanned on a GenePix 4000A scanner (Axon Instruments). Laser power and/or photomultiplier tubes (PMT) were adjusted to balance the two channels. The resulting files were analysed using Genepix Pro 4.0 software. Spots were excluded from analysis in cases of high local background fluorescence, slide abnormalities, or weak intensity. Empty and flagged spots were excluded, and only genes with no missing values were analysed. Data normalization and differential analysis were conducted using the R software (http://www.r-project.org). No background subtraction was performed, but a careful graphical examination of all the slides was conducted to ensure a homogeneous, low-level background in both channels. Aloess normalization [28] was performed on a slide-by- slide basis (BioConductor package marray; http://www. bioconductor.org/packages/ devel/bioc/html/marray.html). Differential analysis was carried out separately for each comparison between two time points, using the VM method (VarMixt package;[29]), together with the Benjamini and Yekutieli [30] P-value adjustment method. If not stated otherwise, only differently expressed genes with twofold changes were taken into consideration. Empty and flagged spots were excluded from the data set, and only genes with no missing values for the comparison of interest were analyzed. Lipid analysis. Lipids extracts were prepared from approximately 4 x 109 bacteria cells. Cells were centrifuged at ambient temperature (10000 x g, 5 min). The pellet was suspended in 1 ml of distilled water. Cells were broken by vortexing with 500 mg of glass beads (diameter 150200 µm; Sigma) for 1 min. The supernatant was transferred in tube and the pellet was suspended again in distillet water. The operation was repeated twice. Total cellular lipids were extracted using chloroform:methanol (2:1, v/v) as described by Folch et al. [31]. The final organic phase was evaporated to dryness under a stream of nitrogen and conserved at -20°C. The phospholipid fatty acids (PLFA) were isolated on extraction columns, packed with unbonded silica (cusil 156 Clean-up Extraction Columns, 6 mL, Carlo Erba) according to the method detailed by Keinanen et al.(Keinanen et al., 2002). For that the lipid extract was applied in dichloromethane (1 mL) on the top of the column, and neutral lipids were eluted with 5 ml of dichloromethane, glycolipids were eluted with 10 ml of acetone, and phospholipids were eluted with 5 ml of methanol. The phospholipid fraction was evaporated to dryness. PLFA were then converted into Fatty Acid Methyl Esters (FAMEs) by saponification and methylation, carried out by shaking the samples for 1 hour with 5 mL of 0.2 M alkaline methanol. The reaction was stopped by addition of 0.33 mL of 1 M acetic acid. FAMEs were then partitioned into an organic phase by adding 4 mL of hexane. This phase was then evaporated under a stream of N2. FAMEs were dissolved in 0.5 mL of 1:1 (v/v) hexane/methyl tert-butyl ether. Analysis was performed by gas chromatography on a HewlettPackard model 5972 GC chromatograph coupled with a mass detector operated in electron impact mode at 70eV. The chromatograph used a DB5-MS non-polar column (25 m x 0.25 mm, 0.25 μm film thickness) with the injector and detector maintained at 250 and 320°C, respectively. The column temperature was programmed to start at 50°C for 2 min and then ramp up at a rate of 8°C min−1 to 200°C, followed by a ramp of 10°C min−1 to 300°C. The FAMEs peaks were identified by comparing their mass spectra and retention times with those of standards purchased from Larodan (Larodan Fine Chemicals AB, Malmö, Sweden). Antibacterial assays. To assess the effect of warnericin RK, 1 ml of bacterial suspension (106 bacteria/ml) was treated with warnericin RK in concentrations ranging from 1.56 to 25 µg/ml at 37°C. After 45 min, bacteria were stained for 15 min at room temperature with the membrane integrity sensitive dyes SYTO 9 and PI (LIVE/DEAD BacLight kit, Invitrogen). Flow cytometric measurements were performed on a FACSCanto™ II flow cytometer (BD Biosciences, USA) with a 488 nm argon excitation laser. A total of 50000 events were analyzed in each sample, using BD FACSDiVa 6 software (BD) for data acquisition and analysis. Optical filters were set up such that PI fluorescence was measured at 670 LP nm and SYTO 9 fluorescence was measured at 530/30 BP nm. A SYTO 9+/PI- gate was drawn to determine the percentage of non-permabilized cells in the control. The antimicrobial activity of warnericin RK was measured as the percentage of permeabilized bacteria with respect to the untreated control. All experiments were repeated at least three times, and the patterns were reproducible. RESULTS AND DISCUSSION Growth conditions modulate fatty acid composition and sensitivity To test the hypothesis that sensitivity might be related to fatty acids compostion, we assessed the sensitivity of L. pneumophila and the fatty acids composition in various conditions. We have previously reported that stationary phase cells were more resistant to warnericin RK than exponential ones [6]. Thus, fatty acids of L. pneumophila in both exponential and stationary phase of growth were analysed together with those of L. pneumophila grown on agar plates as a control. Indeed, fatty acids analysis has been reported in the latter condition [23]. Lipids were extracted from the different samples and analyzed by GC-MS. L. pneumophila was composed to up to 16 different species including unbranched, branched (iso and anteiso), saturated and unsaturated fatty acids (Figure 1). The composition of bacteria grown on agar plates were in agreement with those obtained by others groups [20-23]. Bacteria grown to exponential phase had high amounts of saturated, linear fatty acids (i.e. palmitic acid (C16:0) and stearic acid (C18:0). In stationary phase, there was a switch from palmitic C16:0 to isopalmitic acid iC16:0. Also, other branched-chain fatty acids (BCFA) increased such as 12methyl-tetradecanoic acid (aC15:0) and 12-methyl-tridecanoic acid (iC14:0). Besides, there was a decrease of chain length in stationary phase compared to exponentional phase. The membrane of stationary growth phase bacteria contained nearly 3 fold more branched and short chain fatty acids than the membrane of exponential growth phase bacteria (Table 1). These results indicate that there was an increase of BCFA and SCFA together with an increase in resistance to warnericin RK. Growth temperature poorly affected fatty acid composition and sensitivity As temperature has been shown to influence lipid composition of bacterial membranes [3234], L. pneumophila was grown at various temperatures to assess its sensitivity by permeabilization assay. In the exponential phase, L. pneumophila cells display the same sensitivity (PI50 = 0.6 µM) to warnericin RK whatever the temperature (Figure 2A). In the stationary phase, bacteria were less sensitive (PI50 = 5 µM) as reported previously (Figure 2B). However, there was poor modification of the sensitivity with temperature. At 20°C, bacteria were significantly more resistant with 2.5 and 5 µM. Results showed that a decrease in temperature induces a decrease in the percentage of C16:0 (Figure 3A and 3B). The BCFA constituted 23.9% to 30.1% of total fatty acids in exponential cells, unsaturated fatty acids varied between 10.0% and 16.3% while SCFA between 4.1% and 7.8% (Table 1). In stationary cells, the BCFA constituted 63.7% to 66.1% of total fatty acids in exponential cells, unsaturated fatty acids varied between 8.1% and 12.5% while SCFA between 11.3% and 17.9% (Table 1). Globally, the temperature of growth had hardly any effect on the fatty acid composition and on sensitivity of L. pneumophila. A previous study on L. pneumophila fatty acid composition revealed that branched chain fatty acids decreased in L. pneumophila as the temperature was reduced towards 24°C while unsaturated fatty acids increased, so as to maintain membrane fluidity at low growth temperature [35]. However, data were not comparable as the growth medium and culture conditions could modulate fatty acids composition [23]. Selection of a resistant adapted strain To further analyze the relationships between sensitivity and fatty acids composition, we were searching for resistant strains. In a first approach, L. pneumophila mutants were obtained by transposon mutagenesis. A derivative of Tn903 transposon named Tn903dIIlacZ [36] was introduced in L. pneumophila Lens by electroporation (efficacy of transformation of 105 CFU/ml) and transformants were selected using 10 µg/ml kanamycin. A total of ~108 transformants were tested but no transformant, displaying increased resistance to warnericin RK, were isolated (data not shown). In a second approach, L. pneumophila Lens were grown sequentially in presence of increasing concentrations of warnericin RK. After seven transfers, we obtained cells able to grow in presence of 40 µM warnericin RK corresponding to 32 fold the MIC (1.2 µM). To investigate if the selected resistants were genetically modified, clones able to grow at 20 µM of warnericin RK were transferred into fresh BYE medium without warnericin RK. After 4 days at 37°C, their MIC was assessed. Surprisingly, these cells were as sensitive as the WT strain. As the resistance phenotype was not stable, it indicated that resistant bacteria were not mutated but rather adapted to grow in presence of high concentration of warnericin RK. In a same way, a nisin resistant L. lactis strain was obtained by consecutively growing the wild-type strain in the presence of increasing nisin concentrations in the medium [37]. The resistant strain was 75 times more resistant to nisin than the WT strain but authors observed a reversal of the resistant strain to WT sensitivity after overnight growth without nisin. Thus, the L. lactis strain was only adapted to nisin. The resistant adapted strain had higher amounts of BCFA and SCFA than WT strain The fatty acid composition of both adapted and wild type strains were compared. In the membrane of exponential growth phase bacteria, BCFA (aC15:0 and iC16:0) were more abundant in the adapted strain while C16:0 and C16:1 decreased (Figure 4 and Table 2). A similar pattern was obtained by comparing both strains in the stationary phase. Also, the SCFA were two fold more abundant in the adapted strain in both growth phases (Table 2). The amount of BCFA and SCFA increased in the resistant adapted strain, as it was the case in stationary phase. Gene expression analysis We would like to assess which genes were differentially expressed in the resistant adapted strain and above all if some of these genes might be related to fatty acid metabolism. In this aim, both strains were grown to late exponential phase, total RNA has been extracted and used for cDNA synthesis. The cDNA was labelled and used to hybridyze a DNA oligonucleotide microarray containing 3,823 gene-specific oligonucleotides [27]. These probes were designed to match every predicted open reading frame in the three sequenced L. pneumophila genomes of strains Lens, Paris and Philadelphia [38, 39]. Statistical analyses selected 470 genes which expression was significantly different between adapted and WT strains. Among these genes, we focus on those likely involved in fatty acid metabolism, as a result only 2 genes were selected. Two genes, encoding proteins similar to a fatty acid desaturase and to a long-chain fatty acid-CoA ligase, were repressed (Table 3). These enzymes were involved in desaturation and elongation of fatty acid respectively. The repression of the desaturase was reflected by the decrease of unsaturated fatty acids of the adapted strain. Also, the repression of the ligase was consistent with the increase in SCFA in the adapted strain. In conclusion, the fatty acid compostion was modified (BCFA and SCFA increased) in bacteria, which were more resistant (i.e. stationary phase and adapted strain). However, it is not clear whether there is a direct link between these modifications and resistance. Further experiments should be done to complete the analysis of the membrane composition by characterizing phospholipids and other molecules that could participate to sensitivity. REFERENCES [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] [11] [12] [13] [14] [15] [16] [17] [18] M. Zasloff, Antimicrobial peptides of multicellular organisms, Nature 415 (2002) 389395. R.E. Hancock, M.G. Scott, The role of antimicrobial peptides in animal defenses, Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America 97 (2000) 8856-8861. M. Zasloff, Defending the epithelium, Nature medicine 12 (2006) 607-608. K.A. Brogden, Antimicrobial peptides: pore formers or metabolic inhibitors in bacteria?, Nature reviews 3 (2005) 238-250. M.R. Yeaman, N.Y. Yount, Mechanisms of antimicrobial peptide action and resistance, Pharmacological reviews 55 (2003) 27-55. J. Verdon, J.M. Berjeaud, C. Lacombe, Y. 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L. pneumophila was grown in BYE under shaking (150 rpm) in exponential phase (OD600 ~0.40.8) or in stationary phase (OD600 > 3) or on BCYE agar plates. Fatty acid methyl esters were analyzed by GC/MS. For each fatty acid, numbers to the left refer to the number of carbon atoms; number to the right refer to the number of double bonds; a, methyl branch at the anteiso carbon atom; i, methyl branch at the iso carbon atom; Δ, cyclopropane ring structure. Results represent the mean of three independent experiments ± standard deviation. 37°C A. 25°C 20°C B. 25°C 20°C 0.6 1.2 2.5 120 PI positive bacteria (%) PI positive bacteria (%) 120 37°C 100 80 60 40 20 0 100 80 60 40 20 0 0 0.6 1.2 2.5 5 Warnericin RK concentration (µM) 10 0 5 10 Warnericin RK concentration (µM) Figure 2. Membrane permeabilization of L. pneumophila by warnericin RK. L. pneumophila (106 CFU/mL) was grown in BYE under shaking (150 rpm) in exponential phase (OD600 ~0.4-0.8) or in stationary phase (OD600 > 3) at various temperatures. Bacteria were incubated with warnericin RK during 45 min at 37°C. Bacteria were stained by the Baclight kit (SYTO 9 and PI) and analyzed by flow cytometry. PI penetrates in membranedamaged cells. IP50 corresponds to the minimal concentration of warnericin RK that induced at least 50% of permeabilization. A total of 50000 events were recorded for each samples. (A) Exponential bacteria. (B) Stationary bacteria. Results represent the mean of two independents experiments. A. 37°C exponential 25°C exponential 20°C exponential 50,0 Relative abundance (%) 40,0 30,0 20,0 10,0 0,0 B. 37°C stationary 25°C stationary 20°C stationary Relative abundance (%) 50 40 30 20 10 0 Figure 3. Fatty acid composition of total phospholipids from L. pneumophila grown at various temperatures. L. pneumophila was grown in BYE under shaking (150 rpm) in exponential phase (OD600 ~0.4-0.8) or in stationary phase (OD600 > 3) at various temperatures. Fatty acid methyl esters were analyzed by GC/MS. For each fatty acid, numbers to the left refer to the number of carbon atoms; number to the right refer to the number of double bonds; a, methyl branch at the anteiso carbon atom; i, methyl branch at the iso carbon atom. (A) Exponential phase bacteria, (B) Stationary phase bacteria. Results represent the mean of two independent experiments ± standard deviation. Figure 4 WT exponential Adapted exponential WT stationary Adapted stationary 50,0 Relative abundance (%) 40,0 30,0 20,0 10,0 0,0 Figure 4. Fatty acid composition of total phospholipids from L. pneumophila WT and adapted strains. Strains of L. pneumophila were grown in BYE in exponential phase (OD600~ 0.3-0.5) or in stationary phase (OD600 > 1.5). Fatty acid methyl esters were analyzed by GC/MS. For each fatty acid, numbers to the left refer to the number of carbon atoms; number to the right refer to the number of double bonds; a, methyl branch at the anteiso carbon atom; i, methyl branch at the iso carbon atom. Results represent the mean of three independent experiments ± standard deviation. Table 1. Fatty acid families as a function of culture conditions. IP50 corresponds to the minimal concentration of warnericin RK that induced at least 50% of permeabilization. Strains WT WT Growth phase exponential stationary Temperature % branched % unsaturated % short chain IP50 37°C 25.0 10.0 7.8 < 0.6 25°C 23.9 16.3 4.1 < 0.6 20°C 30.1 15.5 7.0 < 0.6 37°C 66.1 8.1 17.9 2.5 25°C 63.7 12.5 11.3 2.5 20°C 64.4 11.4 17.8 5 Table 2. Fatty acid families in WT and adapted strains. IP50 corresponds to the minimal concentration of warnericin RK that induced at least 50% of permeabilization. Strains Growth phase Temperature % branched % unsaturated % short chain IP50 WT exponential 37°C 18.1 29.2 4.3 1.2 Adapted exponential 37°C 34.2 23.8 8.7 ND WT stationary 37°C 29.7 23.3 8.7 10 Adapted stationary 37°C 47.0 19.8 15.2 ND Table 3. Genes differentially expressed in adapted strain related to fatty acid biosynthesis. Microarray experiments were performed on WT and adapted strains. Genes likely involved in fatty acid biosynthesis were selected. Gene* lpp0618 lpp1015 Expression Ratio Description* 0.66 Similar to fatty acid desaturase 0.67 Similar to long chain fatty acid CoA ligase (Fab D) *According to the LegioList server (http://genolist.pasteur.fr/LegioList/) III.2 Résultats complémentaires III.2.1 Activité de perméabilisation de détergents sur la souche adaptée Les résultats précédents ont montrés que les bactéries du genre Legionella sont très sensibles aux détergents par rapport à d’autres genres bactériens. De plus, la warnéricine RK possède un mode d’action de type detergent-like (voir publication 3). L’hypothèse avancée est que les Legionella sont sensibles à l’action de la warnéricine RK car elles sont très sensibles aux détergents. Nous avons voulu comparer la possible résistance aux détergents des bactéries adaptées à celle des bactéries sauvages en utilisant un test de perméabilisation membranaire. Pour cela, nous avons utilisé la cytométrie en flux afin de mesurer l’impact des détergents après une heure de temps de contact sur L. pneumophila. Les cellules adaptées ont été cultivées en présence de warnéricine RK à 20 µM et diluées au 1/1000ième afin d’atteindre la concentration de 106 UFC/ml. La quantité de warnéricine RK restante dans le milieu de culture est donc négligeable. De manière à compléter l’étude menée dans l’article 3, nous avons également testé l’impact de la phase de croissance sur la résistance aux détergents de L. pneumophila (Figure 34). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 139 Phase exponentielle Phase stationnaire 120 A 100 Bactéries IP+ (%) Bactéries IP+ (%) 100 120 80 60 40 20 B 80 60 40 20 0 0 0 0,001 0,01 0,1 1 0 Concentration en détergent (%) 120 100 80 60 40 20 D 80 60 40 0,001 0,01 0,1 1 0 Concentration en détergent (%) 0,01 0,1 1 120 E 100 Bactéries IP+ (%) Bactéries IP+ (%) 0,001 Concentration en détergent (%) 120 80 60 40 20 F 80 60 40 20 0 0 0 0,001 0,01 0,1 1 0 Concentration en détergent (%) 0,001 0,01 0,1 1 Concentration en détergent (%) 120 120 H G 100 Bactéries IP+ (%) Bactéries IP+ (%) 1 0 0 100 0,1 20 0 100 0,01 120 C Bactéries IP+ (%) Bactéries IP+ (%) 100 0,001 Concentration en détergent (%) 80 60 40 20 80 60 40 20 0 0 0 0,001 0,01 0,1 Concentration en détergent (%) 1 0 0,001 0,01 0,1 1 Concentration en détergent (%) Figure 34 : Perméabilisation induite par différents détergents sur L. pneumpohila Lens WT et adaptée. Les bactéries cibles ont été cultivées en milieu BYE en présence ou non de warnéricine RK à 20 µM et ajustée à 106 UFC/ml. La gamme de concentration des détergents choisie est comprise entre 0,0001% et 1%. L. pneumphila Lens WT exponentielle (DO600 entre 0,3-0,5) ( ), L. pneumphila Lens adaptée exponentielle (DO600 entre 0,3-0,5) ( ), L. pneumphila Lens WT stationnaire (DO600 > 2) ( ), L. pneumophila Lens adaptée stationnaire (DO600 > 2) ( ).Tween 20(A) et (B), Triton X-100 (C) et (D), CHAPS (E) et (F), SDS (G) et (H). Indice IP50( ). n=3 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 140 Les souches sauvages et adaptées possèdent le même profil de sensibilité pour un détergent donné et ce, quelque soit la phase de croissance. Le Tween 20, pourtant très actif lors des précédents tests de CMI (voir publication 3), possède une faible efficacité de perméabilisation puisqu’il induit 50% de perméabilisation pour 1% de détergent (Figure 34A, B). Le Triton X-100 et le SDS sont les détergents les plus efficaces puisqu’ils possèdent les indices IP50 les plus faibles. En effet, l’indice IP50 du Triton X-100 est compris entre 0,001% et 0,01% et celui du SDS est de 0,001% (Figure 34C, D, G et H). Le CHAPS, quant à lui, possède un indice IP50 compris entre 0,1% et 1%. Il possède à peu près la même efficacité de perméabilisation que le SDS (Figure 34E, F). La sensibilité de L. pneumophila envers les détergents semble indépendante de la phase de croissance, contrairement à la sensibilité envers la warnéricine RK qui est plus prononcée sur L. pneumophila en phase stationnaire de croissance (voir Chapitre I des résultats). Nous en concluons alors que l’adaptation à la warnéricine RK n’engendre pas de résistance accrue aux détergents. III.2.2 Activité hémolytique de la warnéricine RK en présence de phospholipides En 1971, Kreger et al. ont étudié l’effet de phospholipides sur l’activité hémolytique de la δ-hémolysine de S. aureus. Ils ont ainsi montré que des phospholipides inhibaient l’activité hémolytique de la toxine, notamment la PC et la PS (Kreger et al., 1971). La warnéricine RK, tout comme la δ-hémolysine, est un peptide qui possède un mode d’action de type detergent-like ainsi qu’un spectre d’activité spécifique des bactéries du genre Legionella. De plus, Legionella fait partie des rares bactéries à Gram négatif à posséder de la PC en tant que lipide membranaire (Kaneda, 1991). Dans le but de savoir si la warnéricine RK interagit de façon spécifique avec certains phospholipides, un test d’hémolyse en présence de phospholipides a été mis en place. Le peptide est incubé 10 minutes à température ambiante en présence de phospholipides à différentes concentrations. Les érythrocytes humains sont ajoutés à la suspension et le mélange est incubé 30 minutes à 37°C avant de mesurer la DO 576 du surnageant (Tableau 10). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 141 Tableau 10 : Activité hémolytique de la warnéricine RK en présence de phospholipides. Une solution de warnéricine RK à 5 µM de est incubée 10 min avec différentes concentrations de phospholipides dans du PBS pH 7,4. Les érythrocytes humains (0,2% final ; v/v) sont ajoutés. La DO576 du surnageant est mesurée après 30 minutes d’incubation à 37°C. Les valeurs sont les moyennes de 3 expériences indépendantes ± écart-type. CL : cardiolipide, PA : acide phosphatidique, PG : phosphatidylglycérol, PI : phosphatidylinositol, PS : phosphatidylsérine, PC : phosphatidylcholine, SM : sphingomyéline, PE : phosphatidyléthanolamine. Hémolyse (%) Concentration en phospholipides (µg/ml) CL PA PG PI PS PC SM PE 0 44,3 ± 4,5 44,3 ± 4,5 44,3 ± 4,5 44,3 ± 4,5 44,3 ± 4,5 44,3 ± 4,5 44,3 ± 4,5 44,3 ± 4,5 1 30,2 ± 1,2 21,6 ± 4,6 16,8 ± 1,8 22,7 ± 1,5 18,8 ± 1,6 34,2 ± 1,5 47 ± 1,9 42,2 ± 9,3 2 12 ± 0,6 6,8 ± 0,6 7,4 ± 1,6 10,1 ± 1,3 4,2 ± 2,6 26,2 ± 3,1 42,6 ± 1,8 41,7 ±11,0 5 0±0 0±0 0±0 0±0 0±0 10,8 ± 0,1 34,7 ± 1,6 33,9 ± 5,0 10 0±0 0±0 0±0 0±0 0±0 3,4 ± 1,1 18,2 ± 0,1 15,4 ± 3,2 Les résultats indiquent que tous les phospholipides testés inhibent l’activité hémolytique de la warnéricine RK. Deux groupes de phospholipides se distinguent selon s’ils inhibent totalement l’activité de la warnéricine RK à partir de 5 µg/ml de phospholipides ou non. Ainsi, la PE, la PC et la SM forment un groupe et le PI, le PG, la PS, le PA et le CL en forment un autre. De façon intéressante, ces groupes sont également reliés à la charge globale des phospholipides à pH neutre. En effet, la PE, la PC et la SM sont des phospholipides zwitterioniques tandis que les autres sont des phospholipides anioniques. La warnéricine RK est un peptide antimicrobien cationique qui possède une charge globale de +2 à pH neutre. De plus, les pourcentages d’inhibition pour les phospholipides anioniques sont relativement proches les uns des autres pour une concentration en phospholipide de 1 et 2 µg/ml. Pour 5 et 10 µg/ml, les phospholipides anioniques inhibent la totalité de l’activité hémolytique de la warnéricine RK. Ces résultats peuvent s’expliquer par le développement d’interactions électrostatiques entre la warnéricine RK et les phospholipides. Concernant les phospholipides zwitterioniques, deux tendances apparaissent. La PE et la SM inhibent l’activité hémolytique de la warnéricine de façon équivalente pour une concentration en phospholipide donnée alors que la PC possède une capacité d’inhibition plus Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 142 forte. Or, la PE, la SM et la PC ont une charge globale nulle à pH neutre, les interactions électrostatiques ne peuvent donc pas se faire avec le peptide. Il y a d’autres interactions qui peuvent entrer en jeu comme les interactions hydrophobes par exemple. L’ensemble des résultats indiquent que la warnéricine RK interagit avec les phospholipides anioniques et n’est plus disponible ensuite pour exercer son activité hémolytique. Les phospholipides zwitterioniques sont aussi capables d’inhiber l’activité hémolytique de la warnéricine RK, certainenemnt par le biais d’autres intéractions que les intéractions électrostatiques. III.2.3 Analyse de la composition en phospholipides de L. pneumophila Dans le but de comprendre la résistance des bactéries adaptées à la warnéricine RK, la compostion en phospholipides des souches sauvage et adaptée de L. pneumophila a été analysée par chromatographie sur couche mince (Figure 35). Sens de migration 1 2 3 4 Figure 35 : Analyse des phospholipides par chromatographie sur couche mince monodimensionnelle. Un total de 50 µg de chaque échantillon a été déposé sur la plaque. Les phospholipides ont été révélés avec une solution de bleu de molybdène à 1,3%. Les différents phospholipides ont été identifiés par comigration avec des standards. L. pneumophila sauvage en phase exponentielle (1), L. pneumophila sauvage en phase stationnaire (2), L. pneumophila adaptée en phase exponentielle (3), L. pneumophila adaptée en phase stationnaire (4). La séparation des phospholipides par chromatographie sur couche mince a permis de montrer que L. pneumophila possède la PC, la PE, le PG et le CL comme phospholipides majoritaires. Ces résultats sont en accord avec les données de plusieurs études (Conover et al., 2008; Finnerty et al., 1979; Hindahl & Iglewski, 1984). D’un point de vue qualitatif, il semble y avoir moins de PG par rapport aux autres espèces et ce, surtout dans les lignes 1 et 3. Les Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 143 phospholipides ont été révélés par du bleu de molybdène ou de la primuline et les mêmes observations concernant la quantité relative de PG ont été faites quelque soit le colorant utilisé. La quantité de chaque espèce de phospholipide a été dosée par la méthode du ferrothiocyanate d’ammonium après élution des différentes espèces de la plaque de silice. Les résultats sont présentés dans le Tableau 12. Tableau 11 : Pourcentage relatif des phospholipides des souches sauvage et adaptée de L. pneumophila. La quantité de chaque espèce a été déterminée puis exprimée en pourcentage relatif. L. pneumophila sauvage en phase exponentielle (WE), L. pneumophila sauvage en phase stationnaire (2), L. pneumophila adaptée en phase exponentielle (3), L. pneumophila adaptée en phase stationnaire (4). n=4 % relatif des phospholipides de L. pneumophila Espèces WE WS AE AS PC 26.6 ± 5,9 29.6 ± 4,8 26.8 ± 4,2 31.6 ± 1,7 PE PG 42.0 ± 10,7 0.6 ± 0,8 39.4 ± 6,4 4.7 ± 3,2 48.7 ± 9,9 0.8 ± 1,1 33.0 ± 7,4 7.4 ± 3,3 CL 30.8 ± 15,8 26.3 ± 8,1 23.8 ± 13,0 28.0 ± 2,3 Les résultats après dosage indiquent que le PG est minoritaire par rapport aux trois autres espèces de phospholipides. De plus, il semble présent en plus grande quantité chez les bactéries en phase stationnaire de croissance. Aucune variation significative n’est observée pour les trois autres espèces de phospholipides, à savoir PC, PE et CL. Toutefois, il est important de rappeler que, selon leur nature, les phospholipides répondent plus ou moins bien à ce dosage et que le fait de gratter et d’éluer les phospholipides conduit à des résultats difficilement reproductibles. Ces éléments peuvent, en partie, expliquer les valeurs élevées des écarts-types dans certaines conditions. III.2.4 Modifications de la composition de l’enveloppe Les expériences présentées dans cette partie font suites aux résultats de la publication 4 puisque le but est de mesurer l’impact de la modification de la composition de l’enveloppe chez L. pneumophila, notamment au niveau de la composition en acides gras, sur l’activité de la warnéricine RK. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 144 Nous avons ainsi étudié la résistance potentielle de deux mutants affectés dans la structure de l’enveloppe et analysé l’impact d’un inhibiteur de la biosynthèse des acides gras à chaîne longue. III.2.4.1 Résistance de mutants de L. pneumophila à la warnéricine RK Deux souches de L. pneumophila possédant une mutation qui affecte directement les propriétés de l’enveloppe ont été testées pour leur sensibilité à la warnéricine RK. Afin de vérifier de façon priliminaire si le LPS de Legionella pouvait jouer un rôle éventuel dans la sensibilité à la warnéricine RK, un mutant de l’acide légionaminique a été testé. Il s’agit d’un mutant naturel de L. pneumophila Corby qui possède une mutation en position 169 du gène lag-1, gène qui code une O-acetyltransferase. Le LPS de ce mutant ne possède pas de groupements O-acétylés en position 8 sur (Luck et al., 2001). L’activité inhibitrice de la warnéricine RK a donc été évaluée sur ce mutant, nommé TF 3/1, ainsi que sur la souche sauvage correspondante (Figure 36). Les deux souches ont été gracieusement fournies par le Dr. C. Lück. 0,9 Croissance (DO595 nm) 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0,0 0 0,3 0,6 1,2 2,5 5 10 20 Concentration en warnéricine RK (µM) Figure 36 : Activité inhibitrice de la warnéricine RK contre L. pneumophila Corby. Les bactéries cibles ont été cultivées en milieu BYE. La gamme de concentration de warnéricine RK choisie est comprise entre 0,3 µM et 20 µM. Les résultats obtenus correspondent à la CMI après 96 heures de culture à 37°C. L. pneumphila Corby sauvage ( ) L. pneumphila Corby TF 3/1 ( ). n=2 La warnéricine RK possède une CMI de 0,6 µM sur la souche de L. pneumophila Corby WT et sur le mutant TF 3/1.Ces résultats indiquent que l’acide légionaminique n’est pas impliqué dans la sensibilité de L. pneumophila vis-à-vis de la warnéricine RK. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 145 L’activité inhibitrice de la warnéricine RK a également été testée contre deux mutants de la souche L. pneumophila Philadelphia, nommés NU260 et NU261, qui possèdent une mutation dans le gène chromosomique rcp (Figure 37). Ce gène, nécessaire à la multiplication intracellulaire de L. pneumophila chez les amibes, confère également une résistance accrue aux peptides antimicrobiens cationiques PmB et C18G (Robey et al., 2001). Ces effets sont cohérents avec ceux retrouvés chez Salmonella chez qui PagP fonctionnent comme une palmitoyl transferase. Elle est capable de modifier le lipide A du LPS par addition d’acide palmitique (C16:0). Ainsi, l’acylation augmenterait la résistance aux peptides antimicrobiens en diminuant la fluidité membranaire ce qui empêcherait l’insertion des peptides (Guo et al., 1997; Guo et al., 1998). Les souches ont été gracieusement envoyées par le Dr. N. P. Cianciotto. 0,9 Croissance (DO595 nm) 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 0 0,3 0,6 1,2 2,5 5 10 20 Concentration en warnéricine RK (µM) Figure 37: Activité inhibitrice de la warnéricine RK contre L. pneumophila Philadelphia. Les bactéries cibles ont été cultivées en milieu BYE. La gamme de concentration de warnéricine RK choisie est comprise entre 0,3 µM et 20 µM. Les résultats obtenus correspondent à la CMI après 96 heures de culture à 37°C. L. pneumphila Philadelphia sauvage 130b ( ) L. pneumphila Philadelphia NU260 ( ) L. pneumphila Philadelphia NU261 ( ). n=2 La CMI de la warnéricine RK contre la souche sauvage est de 0,6 µM. Les deux mutants, NU260 et NU261, possèdent la même sensibilité que la souche sauvage puisque la CMI du peptide est également de 0,6 µM. Les résultats indiquent que le gène rcp ne confère pas à L. pneumophila une plus grande résistance à l’action de la warnéricine RK contrairement aux peptides cationiques PmB et C18G. La warnéricine RK possède Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 146 probablement un mode d’action différent de PmB et C18G, ce qui pourrait expliquer que la mutation du gène rcp n’affecte pas la sensibilité de la souche à la warnéricine RK. III.2.4.2 Inhibition de la biosynthèse des acides gras à longue chaîne Nous avons utilisé la céruline afin d’inhiber l’élongation des acides gras et ainsi, tester l’impact d’une augmentation du taux d’acides gras à chaine courte sur la résistance de L. pneumophila à la warnéricine RK. Ce travail a été en partie réalisé par une stagiaire de Master 2 Recherche, Vanessa Barbot, sous ma direction. La cérulénine, découverte en 1960, est une mycotoxine de 223,27 Da produite par le champignon Cephalosporium caerulens (Omura, 1976). Elle possède une longue chaîne acylée (Figure 39A) et forme un complexe irréversible avec les enzymes FabB et FabF en formant une liaison covalente avec un résidu cystéine et des liaisons hydrogènes avec les deux histidines du site actif enzymatique (Figure 39B) (Campbell & Cronan, 2001). Elle mime ainsi l’état de transition de l’étape de condensation et empêche la liaison de l’acide gras en cours d’élongation (Moche et al., 1999). A B Figure 38 : Structure de la cérulénine et action sur FabB. Structure chimique de la cérulénine (A). Action de la cérulénine sur l’enzyme FabB comparée à l’étape normale de la voie de biosynthèse de type II des acides gras (B) D’après (Campbell & Cronan, 2001; Price et al., 2001). L’enzyme FabB posséderait la plus haute affinité pour la cérulénine (IC50 = 3 µM) par rapport à FabF (IC50 = 20 µM) et FabH (IC50 > 700 µM) (Price et al., 2001). Elle possède un spectre d’activité antimicrobien et antifongique assez large (Omura, 1976). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 147 III.2.4.2.1 Analyse des effets de la cérulénine sur la composition en acide gras de L. pneumophila Afin d’étudier les effets de la cérulénine sur la composition en acide gras de L. pneumophila, il a fallu dans un premier temps déterminer la CMI de l’inhibiteur dans nos conditions de cultures. Les cellules de L. pneumophila ont été cultivées pendant 200 heures en milieu BYE sous agitation (200 rpm), en présence ou non de cérulénine (Figure 40). Croissance (log(DO600)) 1,E+01 1,E+00 1,E-01 1,E-02 0 50 100 150 200 250 Temps (heures) Figure 39 : Croissance de L. pneumophila Lens en présence de différentes concentrations de cérulénine. L’inoculum de départ est de 107 UFC/ml. La gamme de concentration de cérulénine choisie est comprise entre 0 µM et 3,6 µM µM. La croissance de L. pneumophila Lens a été réalisée à 37°C en milieu BYE sous agitation (200 rpm) en tube stériles de 15 ml. Croissance sans cérulénine ( ), en présence de 0,45 µM de cérulénine ( ), en présence de 0,9 µM de cérulénine ( ), en présence de 1,8 µM de cérulénine ( ), en présence de 2,7 µM de cérulénine ( ), en présence de 3,6 µM de cérulénine ( ). La courbe de croissance de L. pneumophila en présence de différentes concentrations de cérulénine indique qu’un traitement à 0,45 µM induit un léger retard de croissance des bactéries. Cet effet est accentué avec 0,9 µM de cérulénine. A partir de 1,8 µM, la croissance de L. pneumophila est totalement inhibée pendant 200 heures. Afin d’observer un effet non létal de la cérulénine pour les bactéries, la concentration en cérulénine choisie est de 0,45 µM. L. pneumophila est cultivée jusqu’en phase exponentielle de croissance (DO600 comprise entre 0,3 et 0,5) puis les bactéries sont récupérées par centrifugation (10000 g, 10 minutes, 4°C). Les lipides totaux sont extraits à partir de 4.109 cellules par la méthode de Folch (Folch et al., 1957) c’est-à-dire en méthanol/chloroforme (2:1, v/v). Après purification sur colonne de Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 148 silice, les lipides sont méthylés par ajout d’une solution de méthanol alcalin à 0,2 M sous agitation (200 rpm) pendant 1 heure. Les esters méthylés résultant sont ensuite analysés par GC-MS (Tableau 12). Tableau 12 : Influence de la cérulénine sur la composition en acides gras de L. pneumophila Lens. L. pneumophila Lens est cultivée en absence ou en présence de cérulénine à 0,45 µM sous agitation (150 rpm) à 37°C. Les lipides sont extraits à partir de 4.109 cellules en phase exponentielles de croissance et analysés par GC-MS. % relatif des acides gras totaux de L. pneumophila Lens† Acide gras Sans traitement Traitement à 0,45 µM de cérulénine 0,6 ± 0,2 1,2 ± 0,2 4,2 ± 0,3 0,5 ± 0,1 11,5 ± 2,7 7,6 ± 0,5 41,2 ± 4,2 tr 8,3 ± 0,4 1,8 ± 0,1 17,4 ± 0,4 0,6 ± 0,2 3,8 ± 1,0 1,6 ± 0,5 7,5 ± 2,5 8,4 ± 1,9 1,2 ± 0,2 7,4 ± 1,0 9,6 ± 1,3 51,5 ± 5,4 tr 2,7 ± 0,7 tr 7,2 ± 0,7 tr 1,4 ± 0,7 Unknown 0,9 0,9 % branchés 25,0 20,2 % insaturés 7,6 9,6 % chaîne courte 6,5 18,7 iC14:0 C14:0 aC15:0 C15:0 iC16:0 C16:1 C16:0 iC17:0 aC17:0 C17:0 C18:0 C19:0 C20:0 † Les acides gras présentés sont ceux dont l'abondance relative est d'au moins 0,5 %. Les valeurs sont les moyennes de 3 expériences indépendantes ± écart-type tr (traces), acides gras ayant une abondance relative inférieure à 0,5 % a, branchés en anteiso i, branchés en iso Les résultats obtenus permettent de mettre en évidence un effet important de la cérulénine sur l’augmentation du taux d’acides gras à chaine courte c'est-à-dire ayant moins de 16 atomes de carbone. En effet, les bactéries en présence de cérulénine possèdent 3 fois plus d’acides gras à chaîne courte qu’en absence de cérulénine. A l’inverse, l’abondance relative des acides gras ayant plus de 16 atomes de carbone diminue en présence de cérulénine Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 149 d’un facteur 2 à 3. Par exemple, le aC17:0 passe de 8,3 % à 2,7 %, le C18:0 de 17,4 % à 7,2 % et le C20:0 de 3,8 % a 1,4 %. Le pourcentage d’acides gras branchés reste globalement le même dans les deux conditions. La cérulénine agit bien comme un inhibiteur de l’élongation des acides gras en favorisant l’augmentation du taux d’acides gras à chaîne courte au profit des acides gras à chaîne longue. Ces résultats sont en accord avec d’autres études qui ont montrées qu’un traitement à la cérulénine entraînait une diminution relative du taux de lipides à longue chaîne (Parrish et al., 1999; Zhu et al., 2005). III.2.4.2.2 Activité de la warnéricine RK en présence de cérulénine Les résultats obtenus précédement montrent que la cérulénine module la composition des acides gras chez L. pneumophila, notamment en entraînant une augmentation du taux d’acides gras à chaîne courte. Afin de déterminer si les changements induits par la cérulénine affectent la sensibilité de L. pneumophila à la warnéricine RK, un test de mesure de la perméabilisation à été réalisé. L. pneumophila est cultivée en milieu BYE en absence ou en présence de 0,45 µM de cérulénine. La croissance est suivie jusqu’en phase exponentielle (DO proche de 0,5) puis les bactéries sont ajustées à 106 UFC/ml. Après 45 min de traitement à différentes concentrations de warnéricine RK, les échantillons sont marqués au SYTO9 et à l’IP pendant 15 minutes. Les suspensions sont ensuite analysées par cytométrie en flux (Figure 41). Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 150 120 Bactéries IP+ (%) 100 80 60 IP50 40 20 0 0 1,2 2,5 5 10 Concentration en warnéricine RK (µM) Figure 40 : Activité inhibitrice de la warnéricine RK contre L. pneumophila en présence de cérulénine. Les bactéries cibles ont été cultivées en milieu BYE. La gamme de concentration de warnéricine RK choisie est comprise entre 1,2 µM et 10 µM. Les résultats obtenus correspondent au pourcentage de perméabilisation après 1 heure de temps de contact avec la cérulénine. L. pneumphila LensWT ( ), L. pneumphila Lens cultivée en présence de 0,45 µM de cerulénine ( ). n=4 Les résultats obtenus, en absence de cérulénine, sont quasiment similaires à ceux déjà présentés dans la publication 3. L’indice IP50 est cependant içi, inférieur à 1,2 µM de warnéricine RK. En présence d’une concentration sub-inhibitrice de cérulénine (0,45 µM), l’indice IP50 est égal à 1,2 µM de warnéricine RK. Cependant, L. pneumophila posséde globalement la même sensibilité à la perméabilisation induite par la warnéricine RK, en présence et en absence de cérulénine. Ainsi, le traitement à la cérulénine, même s’il modifie la composition en acides gras de la membrane, ne semble pas affecter l’activité de la warnéricine RK. En conclusion, la cérulénine agit bien sur la voie de biosynthèse des acides gras de L. pneumophila puisque nous voyons une diminution des acides gras à chaîne longue et une augmentation des acides gras à chaîne courte. Cependant le traitement à la cérulénine ne semble pas affecter la sensibilité de L. pneumophila à la warnéricine RK. Le taux d’acide gras à chaine courte ne semble donc pas être un facteur impliqué dans l’activité de la warnéricine RK. La résistance à la warnéricine RK pourrait être due à l’augmentation des acides gras branchés ou à l’augmentation des acides gras branchés ainsi que des acides gras à chaine courte. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 151 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 152 Partie 4. Discussion Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 153 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 154 Notre étude décrit la caractérisation du premier peptide anti-Legionella, la warnéricine RK et l’analyse de son mode d’action. Deux autres peptides anti-Legionella ont également été isolés ; il s’agit des δ-hémolysines I et II produites par S. warneri. C’est la première fois que ces deux peptides sont purifiés même si leurs gènes avaient déjà été décrits auparavant (Tegmark et al., 1998). La δ-hémolysine est une exotoxine dont la séquence primaire est hautement conservée au sein des bactéries du genre Staphylococcus. Nous avons montré, au cours de ce travail, que la warnéricine RK partageait un grand nombre de similitudes avec la δ-hémolysine I de S. warneri. La warnéricine RK est copurifiée avec les δ-hémolysines I et II et ces 3 peptides sont produits en fin de phase exponentielle de croissance. La δ-hémolysine de S. aureus est produite également en fin de phase exponentielle de croissance (Balaban & Novick, 1995; Janzon & Arvidson, 1990; Lyon & Novick, 2004). Les 3 peptides ont quasiment la même taille et les mêmes propriétés d’hydrophobicité puisqu’ils sont élués en HPLC à des temps très proches. Cependant la warnéricine RK ne possède aucune homologie de séquence avec les δ-hémolysines de Staphylococcus (voir publication 2) mais adopte avec la δ-hémolysine I une structure similaire, en hélice α amphiphile, au contact des membranes (Brauner et al., 1987; Lee et al., 1987; Verdon et al., 2009). Ce dernier point suggère que les deux peptides possèdent la capacité d’intéragir avec les membranes biologiques. La warnéricine RK et la δ-hémolysine I possèdent le même spectre d’activité antimicrobien, restreint aux bactéries du genre Legionella et certains Bacillus (Thèse de N. Girardin ; publication 2). Ces peptides possèdent également la même CMI contre Legionella (1 µM) et aussi contre Bacillus megaterium (4 µM). Jusqu’alors, les δ-hémolysines étaient uniquement considérés comme des peptides hémolytiques sans activité antimicrobienne connue (Dhople & Nagaraj, 1993). Une seule étude a décrit une très faible activité contre une souche de B. megaterium (CMI = 20 µM) (Kreger et al., 1971). Aussi, c’est la première fois qu’une δ-hémolysine est décrite comme possédant une activité antimicrobienne avec une faible CMI. Évidemment, le spectre antimicrobien réalisé n’étant pas exhaustif, il reste possible que la warnéricine RK et la δ-hémolysine I soient actives contre d’autres bactéries. La gamme de concentration d’activité des deux peptides, de l’ordre de 1 à 4 µM, est classiquement retrouvée pour de nombreux autres peptides antimicrobiens tels que la cécropine P1 (0,3 à 17 µM), l’indolicidine (2 à 16 µM) ou encore la mélittine (9 à 18 µM) (Melo et al., 2009). L’activité bactéricide de la warnéricine RK et de la δ-hémolysine I est plus prononcée sur les cellules de L. pneumophila en phase exponentielle de croissance que sur celles en Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 155 phase stationnaire de croissance. Dans la littérature, les bactéries en phase stationnaire de croissance sont décrites comme plus résistantes à l’action de peptides antimicrobiens ; c’est le cas par exemple de la warnérine IEGM KL-1 (Korobov et al., 2005) ou du tPMP (Koo et al., 1996). De plus, Legionella en phase sationnaire est décrite comme plus résistante à l’action d’antibiotiques et de biocides (Barker et al., 1992; Barker et al., 1995; Donlan et al., 2005). Chez Legionella et d’autres bactéries à Gram négatif, la phase stationnaire de croissance est associée à un état de carence alimentaire qui permet la synthèse de ppGpp (Gentry et al., 1993; Hammer & Swanson, 1999). Cette molécule régule positivement le gène rpoS qui induit notamment l’expression de facteurs de virulence et de résistance à des stress, expliquant ainsi la résistance accrue des bactéries en phase stationnaire (Bachman & Swanson, 2001; Spira et al., 2008). La diminution de l'intensité des processus énergétiques pourrait également expliquer, en partie, cette augmentation de la résistance. En effet, le gradient électrochimique Δψ décroit en phase stationnaire de croissance (Hoffmann & Dimroth, 1991; Ruhr & Sahl, 1985) ce qui entrainerait une diminution de l’adsorption des peptides cationiques sur les bactéries cibles, réduisant ainsi l'activité antibactérienne du peptide (Breukink & de Kruijff, 1999; Korobov et al., 2005). Des changements dans la composition de l’enveloppe, tels qu’une modification de la fluidité membranaire ou la modification des charges de surface entrainant une diminution de l’interaction peptide/membrane pourraient être impliqués dans la plus grande résistance des bactéries en phase stationnaire (Ernst et al., 2001; Kramer et al., 2006; Nizet, 2006). Les similitudes entre la warnéricine RK et de la δ-hémolysine I au niveau des activités biologiques et des caractéristiques structurales plus le fait que Legionella et Bacillus ne partagent pas la même niche écologique que la souche productrice S. warneri RK, laissent suggèrer, d’une part que la warnéricine RK est peut-être une exotoxine, à l’image de la δhémolysine, faisant partie de l’arsenal de virulence de S. warneri RK et, d’autre part, que Legionella, certains Bacillus et les érythrocytes possèdent une caractéristique commune qui les rend sensibles à l’action des peptides d’intérêt. Le mode d’action de la δ-hémolysine de S. aureus a été récemment décrit selon le modèle detergent-like (Bechinger & Lohner, 2006). Ce mode d’action passe par la formation de pores à faible ratio peptide/lipide (P/L) (Mellor et al., 1988) et par la desintégration de la membrane via la formation de micelles à fort ratio P/L (Bechinger & Lohner, 2006; Lohner et al., 1999). La warnéricine RK, à faible concentration (< 2µM) perméabilise des membranes de diphytanoylphosphatidylcholine (DPhPC) (voir publication 3) de la même manière que la Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 156 δ-hémolysine (Mellor et al., 1988). Cette perméabilisation membranaire passe par la formation de pores qui n’ont, cependant, pas de taille définie, comme le montrent les expériences de protection osmotique. Ces résultats sont en accord avec une action de type detergent-like (Bechinger & Lohner, 2006). De plus, nous avons montré que Legionella était très sensible aux détergents par rapport aux autres bactéries testées. Ainsi, la warnéricine RK semble possèder un mécanisme d’action detergent-like tout comme la δ-hémolysine de S. aureus. La perméabilisation de la membrane de L. pneumophila induite par la warnéricine RK conduit, de manière directe ou indirecte, à la mort des bactéries. Ces résultats indiquent qu’il ne s’agit pas d’un simple effet bactériostatique. L’étude de Dhople et al. a montré que la δhémolysine de S. aureus n’est pas capable de perméabiliser des liposomes imitant la composition en phospholipides (dioleoylphosphatidyléthanolamine de la membrane /dioleoylphosphatidylglycérol (3:1)) bactérienne alors qu’elle perméabilise des liposomes réalisés à partir de PC (Dhople & Nagaraj, 1993). Les mêmes résultats ont été obtenus avec des liposomes de 1-palmitoyl-2-oleoylphosphatidylcholine (POPC) par Pokorny et al. (Pokorny et al., 2002). Les auteurs en ont conclu que l’incapacité de la δ-hémolysine à perméabiliser la membrane bactérienne était, en partie, due à l’absence de charge du peptide à pH neutre (Dhople & Nagaraj, 1993). Or, la warnéricine RK possède, quant à elle, une charge globale de +2 à pH neutre ce qui tend à montrer que les activités antimicrobiennes et hémolytiques observées dans notre étude ne sont donc pas uniquement dépendantes de la charge du peptide. Malgré tout, cette différence de charge pourrait expliquer, en partie, le fait que la warnéricine RK semble possèder un effet plus prononcé sur L. pneumophila ou les érythrocytes que la δ-hémolysine I, à concentration équivalente. La charge est une caractéristique importante pour l’activité des peptides antimicrobiens. Elle est comprise majoritairement entre +2 et +9 (Hancock & Sahl, 2006). Ces données sont confirmées par une étude qui a montré que l’augmentation de la charge de la δ-hémolysine de S. aureus en remplaçant des acides aspartiques par des lysines permettait d’augmenter l’activité hémolytique du peptide et d’obtenir une acitivité antimicrobienne (Dhople & Nagaraj, 2005). L’activité sur les érythrocytes pourrait s’expliquer par le fait que, contrairement aux bactéries, ils ne possèdent pas de structures protectrices comme le peptidoglycane ou le LPS, les rendant ainsi plus sensibles à l’action des peptides antimicrobiens (Virtanen et al., 1998) et que la PC est un constituant majoritaire de la membrane (Matsuzaki, 1999). En effet, cette membrane est riche en sphingomyéline, POPC et cholestérol, lipides qui peuvent exister sous Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 157 forme de domaines désordonnés et ordonnés (de Almeida et al., 2003; Dietrich et al., 2001). Ces domaines ordonnés, enrichis en cholestérol et sphingomyéline, sont communément appelés lipid rafts (Rietveld & Simons, 1998). La δ-hémolysine de S. aureus se lie préférentiellement aux domaines désordonnés de la membrane eucaryote par exclusion des domaines ordonnés (Pokorny & Almeida, 2005). Ce phénomène a également été observé pour d’autres peptides antimicrobiens tels que le P-23, le MPR ou la mélittine (Gandhavadi et al., 2002; McIntosh et al., 2003; Raghuraman & Chattopadhyay, 2004b). Ainsi, il est possible que la différence de sensibilité observée pour un peptide antimicrobien contre des bactéries soit liée à un mécanisme similaire d’interaction avec des domaines lipidiques particuliers de la cible (Pokorny & Almeida, 2005). En effet, la composition de la membrane varie grandement entre les bactéries à Gram positif et les bactéries à Gram négatif. Une hétérogénéité dans la structure de la membrane telle que la présence de phases ordonnées/désordonnées, la présence de clusters de lipides mais également les propriétés élastiques des membranes pourraient être autant de facteurs qui influencent l’activité des peptides antimicrobiens (Pokorny et al., 2008). La structure des chaînes d’acides gras des phospholipides détermine les propriétés élastiques de la membrane c’est-à-dire la capacité de la membrane à résister à la distorsion induite par des composés tels que les peptides antimicrobiens. Ainsi, l’activité de peptides tels que la δhémolysine, la mélittine ou l’alamethicine est fortement influencée par la structure des acides gras (Chen et al., 2002; Faucon et al., 1995; Raghuraman & Chattopadhyay, 2004a). Nous avons montré que L. pneumophila possède un taux d’acides gras branchés important (jusqu’à 70%), confirmant ainsi les données disponibles dans la littérature (Barker et al., 1993; Lambert & Moss, 1989; Moss et al., 1977; Moss & Dees, 1979). Ce paramètre est cependant inhabituel pour une bactérie à Gram négatif (Kaneda, 1991). D’autre part, ce taux d’acides gras branchés est dépendant de l’état physiologique de la bactérie et des conditions de cultures. Ainsi, l’absence de fer ou de phosphate ou encore la culture intra-amibienne diminue le taux d’acides gras branchés chez L. pneumophila (Barker et al., 1993). Les acides gras branchés jouent notamment un rôle prépondérant dans la fluidité membranaire puisqu’ils possèdent une température de transition de phase plus basse que leurs homologues non branchés, à nombre de carbone équivalent (Kaneda, 1971). Nous avons montré que lors du passage de la phase exponentielle à la phase stationnaire de croissance, le taux d’acides gras branchés de L. pneumophila passe de 25% à 66% et que le taux d’acides gras à chaine courte passe de 8% à 18%, suggérant que la membrane de L. pneumophila en phase stationnaire de croissance serait plus fluide qu’en phase exponentielle de croissance. Ces résultats sont en accord avec les études de Finnerty et al., et de Brüggemann et al., qui montrent que L. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 158 pneumophila en phase stationaire de croissance posséde, un taux élevé d’acides gras branchés et à chaîne courte (Bruggemann et al., 2006; Finnerty et al., 1979). Un tel phénotype au niveau des acides gras est notamment retrouvé chez de nombreuses bactéries exposées à des stress environementaux tels que les stress thermiques ou les stress chimiques (Li et al., 2002; Nielsen et al., 2005; Russell et al., 1995). Cette augmentation de la fluidité pourrait ainsi limiter la perméabilisation induite par les peptides antimicrobiens en détabilisant les pores, prévenant de la sorte leur translocation. Que ce soit par mutagénèse aléatoire ou par pression de sélection, nous n’avons isolé aucun mutant stable de L. pneumophila qui soit résistant à la warnéricine RK. L’absence de résistance tend à montrer que si des gènes sont directement impliqués dans la résistance à la warnéricine RK, alors ce sont des gènes essentiels pour L. pneumophila. Cette absence de résistance est également un facteur important pour une éventuelle application de la warnéricine RK dans les domaines de la santé ou de l’environnement. En effet, les antibiotiques conventionnels sélectionnent naturellement des souches bactériennes résistantes qui sont devenues un problème majeur de santé publique (Hancock & Chapple, 1999). Plusieurs programmes de recherche et de développement ont ainsi été entrepris pour étudier les applications possibles des peptides antimicrobiens. Ainsi, quelques peptides sont utilisés comme conservateurs dans l’alimentation, comme la nisine, tandis que plusieurs dizaines d’autres sont en cours de développement pour être utilisés comme antibiotiques chez l’Homme (Giuliani et al., 2007). Une souche de L. pneumophila adaptée à l’action de la warnéricine RK a cependant pu être isolée par pression de sélection. Cette souche possède une CMI, pour la warnéricine RK, 32 fois supérieure (40 µM) à celle de la souche sauvage. Toutefois, cette souche présente une sensibilité intermédiaire à la warnéricine RK en comparaison de bactéries, comme E. coli, qui résistent même à 195,2 µM de warnéricine RK. Ces résultats accentuent la specificité du spectre d’action de la warnéricine RK et renforcent l’idée d’une caractéristique particulière qui serait présente, au moins, chez Legionella et certains Bacillus. Une autre étude a montré l’adaptation d’une souche bactérienne, L. lactis, à un peptide antimicrobien, la nisine (Kramer et al., 2006). La souche possède une résistance 75 fois supérieure à la souche sauvage et perd son phénotype de résistance par culture en absence de nisine. Ainsi, les bactéries sont capables de mettre en place un ou plusieurs mécanismes réversibles leur permettant d’échapper à l’activité de peptides antimicrobiens. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 159 L’analyse de la composition en acides gras de la souche adaptée de L. pneumophila a permis de mettre en évidence qu’elle posséde un taux d’acides gras branchés et d’acides gras à chaine courte deux fois supérieur à celui de la souche sauvage. De façon intéressante, la souche adaptée en phase exponentielle de croissance possède le même profil d’acide gras que la bactérie sauvage en phase stationnaire de croissance. Il semblerait que l’adaptation à la warnéricine RK soit liée, en partie, à une modification de la composition en acides gras branchés et à chaine courte ce qui entrainerait une augmentation de la fluidité membranaire. L’analyse de la composition en phospholipides des souches sauvages et adaptées de L. pneumophila révèle que PC, PE, PG et CL sont les espèces majoritaires. Ces résultats sont en accord avec ceux d’autres études (Conover et al., 2008; Finnerty et al., 1979; Hindahl & Iglewski, 1984). Le taux de PG augmente chez les bactéries en phase stationnaire de croissance par rapport aux bactéries en phase exponentielle de croissance tandis qu’aucune variation significative n’est obtenue pour les trois autres espèces de phospholipides. Etant donné que bactéries sauvages et adaptées semblent possèder le même profil de phospholipides, il apparait que les phospholipides ne seraient pas impliqués dans l’activité de la warnéricine RK. Quelques gènes impliqués dans la biosynthèse des acides gras ont été mis en évidence par analyse de l’expression des gènes chez L. pneumophila adaptée. Il y a notamment des gènes réprimés qui sont impliqués dans la biosynthèse des acides gras à chaine longue et des acides gras insaturés. Peu d’études ont analysé les variations de l’expression des gènes en réponse à l’action d’un peptide antimicrobien. Une étude a été réalisée sur une souche de L. lactis adaptée à la nisine. Les résultats ont permis aux auteurs de mettre en évidence que des variations dans l’expression de gènes impliqués dans la biosynthèse de la paroi, dans le métabolisme des lipides, dans le transport actif et dans le métabolisme cellulaire seraient responsable de la résistance accrue de la souche bactérienne à la nisine (Kramer et al., 2006). De façon intéressante, ils montrent que la membrane de la souche adaptée de L. lactis serait plus fluide (acides gras plus courts et insaturés) et empêcherait ainsi l’insertion de la nisine et la formation de pores. Cependant, ce mécanisme serait accompagné de plusieurs autres mécanismes de résistance connu comme l’ajout de charges positives dans le LPS et un transport actif plus important. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 160 CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 161 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 162 Les objectifs de notre étude étaient de déterminer les activités biologiques d’un peptide anti-Legionella, la warnéricine RK et d’analyser son mode d’action. La première partie de l’étude concernant les activités biologiques de la warnéricine RK a permis de montrer qu’il s’agit d’un peptide antimicrobien dont le spectre d’activité est restreint aux bactéries du genre Legionella et à certains Bacillus. Il serait intéressant d’étendre ce spectre d’activité, notamment à plusieurs espèces de Bacillus, afin de déterminer la sensibilité potentielle d’autres bactéries et de vérifier ainsi la spécificité d’action de la warnéricine RK. Des mutants de transposition chez L. pneumophila ont été réalisés sans obtenir de resistants à la warnéricine RK. Une autre approche consisterait à cribler une collection de mutants de Bacillus avec la warnéricine RK afin de voir s’il est possible d’obtenir des résistants. Cela permettrait peut-être de comprendre pourquoi certains Bacillus sont sensibles à la warnéricine RK. Le peptide est produit en fin de phase exponentielle de croissance dans le surnageant de culture de S. warneri RK avec d’autres peptides à activité anti-Legionella dont les δhémolysines I et II. L’étude des autres peptides purifiés pourrait permettre d’identifier de nouveaux composés d’intérêt. La recherche de la warnéricine RK chez d’autres espèces de Staphylococcus pourrait également être intéressante pour savoir si, comme la δ-hémolysine, il s’agit d’un peptide produit par un grand nombre d’espèces ou alors spécifique de S. warneri RK. Ce travail a été initié par Adrienne Marchand dans le cadre de sa thèse. La warnéricine RK possède une activité hémolytique ce qui pourrait limiter son utilisation dans le domaine médical. Cependant, l’étude des relations structure/fonction du peptide pourrait aboutir à la génération de variants dépourvus d’activité hémolytique et ayant conservé une forte activité anti-Legionella. Ce sujet est également developpé par Adrienne Marchand. La deuxième partie de l’étude a consisté à élucider le mode d’action de la warnéricine RK. La warnéricine RK, qui se structure en hélice α amphiphile au contact des membranes, perméabilise les membranes artificielles et naturelles en formant des pores. De plus, cette perméabilisation est suffisante pour induire la mort de L. pneumophila, de manière directe ou indirecte. Pour aller plus loin dans le détail du mécanisme d’action de la warnéricine RK, nous pourrions faire varier la composition en lipides de vésicules lipidiques et mesurer l’impact de ces changements sur l’activité de la warnéricine RK. Les vésicules lipidiques enfermeraient un indicateur tel que la calcéine ou la carboxyfluorescéine et le relarguage de fluorochrome serait un indicateur de perméabilisation induite par la warnéricine RK. Ainsi, Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 163 nous serions en mesure de savoir, par exemple, si la présence de phases ordonnées/désordonnées, l’élasticité de la membrane ou encore la présence d’un phospholipide particulier influencerait l’activité de la warnéricine RK. La troisième partie de cette étude était axée sur l’analyse de l’enveloppe de L. pneumophila, surtout au niveau des lipides membranaires. Les résultats obtenus ont permis de mettre en évidence que L. pneumophila possède un taux élevé d’acides gras branchés et à chaine courte, taux qui est dépendant de l’état physiologique de la bactérie. Une souche de L. pneumophila adaptée à la warnéricine RK a été obtenue par pression de sélection. Cette souche possède une résistance 32 fois supérieure à celle de la souche sauvage. L’analyse des acides gras a montré que la souche adaptée, à l’image des bactéries en phase stationnaire, possède un taux élevé d’acides gras branchés et d’acides gras à chaine courte. Cependant, même si la souche adaptée résiste à 40 µM de warnéricine RK, il serait intéressant de savoir si elle possède la même résistance au peptide selon la phase de croissance. En effet, nous avons montré que L. pneumophila en phase stationnaire de croissance était plus résistante à l’action de la warnéricine RK qu’en phase stationnaire de croissance. Ceci pourrait être réalisé en mesurant la perméabilisation induite par la warnéricine RK sur les bactéries adaptées remises en suspension dans un milieu sans warnéricine RK. La mesure serait effectuée par cytométrie en flux avec un marquage préalable des cellules par les fluorochromes du kit Baclight™. Les premiers éléments intéressants de l’analyse des variations de l’expression des gènes de la souche adaptée par rapport à la souche sauvage semblent cohérents avec le phénotype obtenu à savoir une diminution de la taille des chaines des acides gras et une augmentation de la ramification. Dans un premier temps, l’analyse des résultats de l’expression des gènes devra être compléter, puis, dans un second temps, les résultats devront être confirmés au moins par RT-PCR (Reverse transcription-polymerase chain reaction) quantitative et peut être en réalisant des mutants de gènes sélectionnés et en testant leur résistance à la warnéricine RK. Le phénotype observé au niveau de la composition en acide gras chez la souche adaptée, ou lors du passage vers la phase stationnaire de croissance, suggère une augmentation de la fluidité de la membrane. Cette fluidité membranaire des différentes souches de L. pneumophila pourrait être déterminée par l’utilisation d’une sonde comme la DPH (1,6-diphenyl-1,3,5-hexatriene) (Bayer et al., 2006; Mykytczuk et al., 2007). Cette sonde très hydrophobe pénètre dans la partie hydrophobe de la membrane et émet de la fluorescence lorsqu’elle est excitée. Nous pourrions moduler la composition en acides gras Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 164 chez L. pneumophila en lui apportant des acides gras exogènes comme cela a déjà été montré auparavant pour d’autres microorganismes (Johnston & Goldfine, 1992; Khuller & Goldfine, 1975) et tester la résistance des souches à la warnéricine RK. L’analyse des têtes polaires des phospholipides a permis de mettre en évidence que les bactéries en phase stationnaire de croissance semble possèder un taux plus important de PG que celles en phase exponentielle de croissance. Les analyses effectuées suggèrent qu’il n’existe pas de différences au niveau des autres espèces de phospholipides (PE, PC et CL) même si l’augmentation de PG devrait se traduire par la diminution d’une autre espèce. Peut être qu’une autre méthode de quantification pourrait être envisagée afin de lever cette ambiguïté telle que la chromatographie liquide couplée à un spectromètre de masse ou alors l’utilisation de la radioactivité des acides gras en nourrissant au préalable les bactéries avec de l’acétate radioactif. Nous nous sommes focalisés sur la membrane de L. pneumophila puisque la warnéricine RK et la δ-hémolysine sont des peptides dont l’activité est dirigée contre la membrane. Cependant, la warnéricine RK doit traverser la membrane externe ainsi qu’une fine couche de peptidoglycane avant de pouvoir interagir avec la membrane interne. Il est possible que certains éléments de ces structures soient impliqués dans l’activité du peptide. Des analyses pourraient être entreprises afin de vérifier cette hypothèse en testant des mutants déficients au niveau du LPS ou du peptidoglycane ou encore en incubant un extrait cellulaire de L. pneumophila avec la warnéricine RK pour voir avec quelles molécules elle pourrait intéragir. Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 165 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 166 Références bibliographiques Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 167 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 168 Abu Kwaik, Y., Gao, L. Y., Stone, B. J., Venkataraman, C. & Harb, O. S. (1998). Invasion of protozoa by Legionella pneumophila and its role in bacterial ecology and pathogenesis. Applied and environmental microbiology 64, 3127-3133. Adeleke, A., Pruckler, J., Benson, R., Rowbotham, T., Halablab, M. & Fields, B. (1996). 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Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 194 Annexes Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 195 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 196 Résultats de l’analyse de l’expression des gènes ♦ Gènes induits Ribosomal protein lpp0383_rplK lpp0384_rplA lpp0385_rplJ 50S ribosomal subunit protein L10 lpp0386_rplL 50S ribosomal subunit protein L7/L12 lpp0387_rpoB RNA polymerase B-subunit lpp0388_rpoC RNA polymerase beta' subunit FC 50S ribosomal protein L11 50S ribosomal protein L1 50S ribosomal subunit protein L1 2,005 1,81 2,141 50S ribosomal subunit protein L7/L12 2,223 RNA polymerase B-subunit 1,502 RNA polymerase beta subunit 1,705 lpp0392_tufA2 translation translation elongation factor Tu elongation factor Tu lpp0393_rpsJ 30S 30S ribosomal subunit protein S1 1,257 lpp0395_rplD 50S ribosomal 50S ribosomal subunit protein L4 subunit protein L4 lpp0396_rplW 50S ribosomal 50S ribosomal subunit protein L23 subunit protein L23 lpp0397_rplB 50S ribosomal subunit protein L2 1,469 lpp0400_rpsC 30S ribosomal protein S3 lpp0401_rplP lpp0402_rpmC lpp0403_rpsQ 30S ribosomal protein S17 lpp0404_rplN 50S ribosomal protein L14 lpp0405_rplX lpp0406_rplE 50S ribosomal protein L5 lpp0407_rpsN lpp0408_rpsH lpp0409_rplF 50S ribosomal subunit protein L6 lpp0410_rplR 50S ribosomal subunit protein L18 lpp0412_rpmD 50S ribosomal subunit protein L30 lpp0413_rplO 30S ribosomal protein S3 1,32 50S ribosomal protein L16 50S ribosomal subunit protein L29 30S ribosomal protein S17 1,457 1,364 1,345 50S ribosomal protein L14 1,406 50S ribosomal protein L24 50S ribosomal protein L5 1,625 1,551 30S ribosomal protein S14 30S ribosomal protein S8 50S ribosomal subunit protein L6 1,625 1,829 1,529 50S ribosomal subunit protein L18 1,591 50S ribosomal subunit protein L3 1,43 50S ribosomal subunit protein L15 1,617 lpp0418_rpsD 30S ribosomal subunit protein S4 1,433 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 1,452 1,358 1,275 197 lpp0419_rpoA DNA-directed RNA polymerase alpha chain lpp0420_rplQ 50S ribosomal 50S ribosomal protein L17 protein L17 1,508 1,491 lpp1546_lpp1546 lpp1547_rplI lpp1548_lpp1548 lpp1549_rpsR 30S ribosomal subunit protein S18 lpp1550_rpsF 30S ribosomal protein S6 some similarity with Legionella 33 kDa polypeptide 50S ribosomal protein L9 membrane protein (chez Legionella Corby) 30S ribosomal subunit protein S18 1,737 1,757 1,592 1,666 30S ribosomal protein S6 1,821 lpp2703_rpmA 50S 50S ribosomal protein L27 ribosomal protein L27 lpp2704_rplU 50S ribosomal 50S ribosomal protein L21 protein L21 lpp2705_lpp2705 similar to 50S ribosomal subunit protein L25- RplY 1,512 lpp2767_rplT lpp2768_rpmI 50S 50S ribosomal protein L2 50S ribosomal protein L35 1,758 1,436 lpp1679_rpsB 30S lpp2761_rpsI 30S ribosomal subunit protein S9 lpp3077_rpmH 50S ribosomal protein L34 lpp1376_rpsA 30S ribosomal protein S1 30S ribosomal protein S2 30S ribosomal subunit protein S9 1,578 1,393 50S ribosomal protein L34 1,973 30S ribosomal protein S1 1,986 1,463 1,906 Vitamins lpp1180_ribD Riboflavin Riboflavin biosynthesis protein RibD biosynthesis protein RibD lpp1181_ribE Riboflavin synthase alpha chain 1,423 1,482 Complex Carbohydrates Metabolism lpp1185_kdsA lpp1186_lpp1186 KDO-8-phosphate synthetase ORF 1,461 1,419 lpp1361_lpp1361 lpp1379_lpp1379 lpp0607_prs lpp0867_ppsA lpp0909_murA Similar to dolichol-phosphate mannosyltransferase similar to polysaccharide biosynthesis protein Ribose-phosphate pyrophosphokinase similar to phosphoenolpyruvate synthase UDP-N-acetylglucosamine 1-carboxyvinyltransferase 1,646 1,405 1,487 1,282 1,307 Amino Acids metabolism Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 198 lpp1699_trpE lpp1700_gatC lpp1701_gatA Anthranilate synthase Glutamyl-tRNA(Gln) amidotransferase (subunit C) Glutamyl-tRNA(Gln) amidotransferase (subunit A) 1,31 1,717 1,402 lpp1301_lpp1301 lpp1302_leuS Similar to rare lipoprotein B RlpB leucyl-tRNA synthetase 1,438 1,943 lpp1129_lpp1129 lpp1200_hisC1 Similar to guanine deaminase 1,29 Histidinol-phosphate aminotransferase (Imidazole acetol- 1,356 phosphate transaminase) Nucleotide Metabolism lpp1820_udk uridine kinase lpp1821_fabI uridine kinase (Nucleotide Metabolism; metabolism) similar to Enoyl-[acyl-carrier-protein] reductase Pyrimidine 1,431 lpp1992_gmk guanylate guanylate kinase kinase lpp1993_lpp1993 stress-induced protein (L. pneumophila Philadelphia, corby) lpp0526_purH lpp0559_lpp0559 lpp0598_sucB 1,274 1,416 1,396 similar to phosphoribosylaminoimidazolecarboxamide 1,329 formyltransferase and IMP cyclohydrolase similar to adenosine deaminase 1,661 dihydrolipoamide succinyltransferase- E2 subunit 1,308 Stress proteins lpp2552_dfp lpp2553_radC similar to DNA/pantothenate metabolism flavoprotein DNA repair protein RadC 1,468 1,591 lpp2559_lpp2559 lpp2560_lpp2560 Similar to small heat shock protein Predicted membrane protein 1,352 1,4 lpp0252_katG peroxidase lpp2298_lpp2298 catalase- catalase-peroxidase Similar to alkyl hydroperoxide reductase AhpD 1,544 1,602 Energy Metabolism lpp0920_ccmC heme heme exporter protein CcmC exporter protein CcmC lpp0921_ccmD heme heme exporter protein CcmD exporter protein CcmD 1,502 Sid proteins FC lpl0189 Some similarity with SidC Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 1,478 1,707 199 lpl2385 lpp0304_sidE Similar to SidD protein SidE protein- substrate of the Dot/Icm system 1,735 1,783 Others lpl1048 transcriptional regulator, ArsR family lpl1093 Similar to plasmid maintenance system antidote protein lpl1393 unknown lpl1579 probable lrr-gala family type III effector protein (gala 5) lpl1931 unknown lpp0009_lpp0009 Similar to host factor-1 protein lpp0024_hbp hemin binding hemin binding protein protein lpp0044_lpp0044 unknown lpp0046_lpp0046 unknown lpp0099_lpp0099 Putative secreted protein lpp0113_polA lpp0114_lpxD1 lpp0218_lpp0218 lpp0269_lpp0269 lpp0286_lpp0286 lpp0332_lpp0332 lpp0350_lpp0350 lpp0379_lpp0379 lpp0441_lpp0441 lpp0468_lpp0468 lpp0491_lpp0491 lpp0504_lpp0504 lpp0546_lpp0546 lpp0548_hflK subunit HflK lpp0561_lpp0561 lpp0581_lpp0581 lpp0604_lpp0604 FC 1,383 1,512 1,399 1,591 2,106 1,275 1,464 2,58 1,464 1,37 DNA polymerase I 1,423 similar to UDP-3-O-(R-3-hydroxymyristoyl)-glucosamine N- 1,529 acyltransferase/ Lipid A biosynthesis; third step unknown unknown unknown unknown Ras GEF similar to eukaryotic proteins unknown unknown similar to hypothetical proteins unknown similar to endo-1-4-beta-glucanase (hypothetical) protease protease subunit HflK 1,584 1,278 1,586 1,476 1,817 2,282 1,932 1,734 1,435 1,696 1,607 1,314 lpp0619_lpp0619 lpp0649_lpp0649 lpp0669_lpp0669 lpp0684_lpp0684 lpp0741_dsbD/lidC lpp0773_lpp0773 lpp0782_lpp0782 similar to carboxy-terminal protease family protein unknown similar to putative transport proteins (phagosomal transporter A) unknown unknown CoA-binding domain protein Similar to Tfp pilus assembly protein PilW Similar to thiol:disulfide interchange protein DsbD similar to transposase- partial unknown lpp0788_lpp0788 lpp0789_lpp0789 ORF hypothetical? 2,281 small ORF (145aa) zinc finger protein? VrrB? His rich 1,832 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 1,431 3,266 1,444 1,456 1,397 1,306 1,711 1,638 1,469 1,559 200 glycoprotein? lpp0894_lpp0894 similar to oxidoreductasesdehydrogenase/reductase family short-chain 1,421 lpp0934_lpp0934 ORF lpp0935_prfC peptide chain peptide chain release factor 3 PrfC release factor 3 lpp0936_lpp0936 small ORF (141aa) (60 kDa chaperonin features?) 1,442 1,485 lpp0959_lpp0959 lpp0964_lpp0964 lpp0988_lpp0988 lpp1031_lpp1031 lpp1042_lpp1042 lpp1066_lpp1066 lpp1105_lpp1105 lpp1112_lpp1112 lpp1120_map lpp1132_lpp1132 lpp1138_lpp1138 lpp1162_lpp1162 unknown Similar to hypothetical protein unknown unknown unknown unknown unknown unknown Major acid phosphatase Map (histidine-acid phosphatase) unknown unknown unknown 1,768 1,348 1,93 1,892 1,64 1,858 1,584 3,73 1,433 1,497 1,439 1,617 lpp1192_lpp1192 lpp1223_hemF lpp1294_flaA flagelline SAM-dependent methyltransferase oxygen-dependent coproporphyrinogen III oxidase flagelline 1,448 1,699 1,853 lpp1310_lpp1310 lpp1386_lpp1386 lpp1396_lpp1396 lpp1419_secA lpp1428_bioB synthase lpp1452_lpp1452 lpp1507_lpp1507 lpp1515_lpp1515 lpp1522_lpp1522 lpp1572_lpp1572 lpp1623_iolG lpp1628_lpp1628 lpp1634_lpp1634 lpp1662_lpp1662 lpp1667_lpp1667 lpp1681_lpp1681 TPR repeat protein unknown similar to phosphate starvation-inducible protein PhoH Preprotein translocase- secretion protein SecA subunit Biotin Biotin synthase 1,578 1,314 1,415 1,343 1,309 1,541 unknown tRNA-(ms(2)io(6)a)-hydrolase(tRNA hydroxylase) similar to pyruvate dehydrogenase- (E1 alpha subunit) similar to eukaryotic thiamine biosynthesis protein NMT-1 2,526 1,39 1,436 1,374 similar to phosphoenolpyruvate carboxylase similar to myo-inositol 2-dehydrogenase similar to dimethylarginine dimethylaminohydrolase unknown conserved hypothetical protein Tpr (L. pneumophila Philadelphia) unknown 1,27 1,381 1,438 1,332 1,658 2,137 1,643 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 201 lpp1713_lpp1713 lpp1731_trxB Thioredoxin reductase lpp1740_lpp1740 lpp1765_recA lpp1771_hemB similar to putative signal peptide peptidases Thioredoxin reductase 1,423 1,336 unknown RecA protein similar to delta-aminolevulinic acid (porphobilinogen synthase) lpp1795_lpp1795 similar to proteins (VirK superfamilly) lpp1801_lpp1801 SAM-dependent methyltransferase (Corby) lpp1806_uvrD DNA helicase DNA helicase II II 1,587 1,349 dehydratases 1,266 lpp1838_lpp1838 lpp1847_lpp1847 lpp1874_lpp1874 lpp1890_lpp1890 lpp1893_lpp1893 lpp1899_lpp1899 lpp1935_lpp1935 lpp1948_lpp1948 lpp1955_lpp1955 lpp1960_lpp1960 lpp1979_hisC2 lpp1982_secD lpp1989_lpp1989 lpp1990_spoT lpp2026_pal lpp2033_lpp2033 lpp2067_lpp2067 lpp2093_lpp2093 lpp2104_lpp2104 lpp2128_lpp2128 lpp2136_lpp2136 lpp2159_lpp2159 lpp2164_lpp2164 lpp2169_lpp2169 lpp2174_lpp2174 lpp2225_lpp2225 lpp2275_lpp2275 lpp2301_mdh dehydrogenase lpp2310_rpoD similar to membrane-bound lytic murein transglycosylase B precursor putative membrane protein Transcription factor jumonji, jmjC similar to type IV pilin PilA weakly similar to endoglucanase unknown unknown unknown unknown Similar to putative intracellular protease/amidase (legio corby, protease) similar to histidinol-phosphate aminotransferase Similar to protein-export membrane protein SecD Similar to putative endoribonuclease L-PSP guanosine-3 -5 -bis(diphosphate) 3 -pyrophosphohydrolase 1,353 1,37 1,566 1,508 1,356 1,433 1,371 1,715 1,549 1,693 1,858 1,754 1,355 1,372 1,512 1,33 1,349 Peptidoglycan-associated lipoprotein precursor (19 kDa 1,367 surface antigen) (PPL) unknown 1,367 Similar to conserved hypothetical proteins 1,442 similar to L. pneumophila SdeA protein 1,32 unknown 2,42 Similar to eukaryotic sphingosine-1-phosphate lyase 1 1,555 similar to polyketide synthase of type I 1,313 Similar to oxidoreductase 1,385 Similar to hemin binding protein Hbp 1,75 similar to chitinase 1,487 TPR repeat protein, protein-protein interaction 1,401 unknown 2,062 unknown 1,88 Malate Malate dehydrogenase 1,277 RNA polymerase sigma factor rpoD (Sigma-7) Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 1,478 202 lpp2331_lpp2331 lpp2376_lpp2376 lpp2458_sdbC lpp2461_lpp2461 lpp2480_lpp2480 lpp2511_lpp2511 lpp2513_lpp2513 lpp2516_lpp2516 similar to ATP synthase A chain Similar to Legionella vir region protein LvrA SdbC proteins- putative substrate of the Dot/Icm system unknown unknown unknown unknown Similar to N-hydroxyarylamine O-acetyltransferase 1,399 2,243 1,423 2,143 1,401 1,577 2,264 1,645 lpp2555_lepB2 effector protein B- substrate of the Dot/Icm secretion system 1,642 lpp2566_lpp2566 lpp2586_lpp2586 lpp2590_lpp2590 lpp2594_lpp2594 lpp2622_lpp2622 lpp2684_pepA lpp2690_lpp2690 unknown 1,497 unknown 2,396 metal-activated pyridoxal enzyme (Legionella pneumophila 1,377 subsp. pneumophila str. Philadelphia 1) unknown 2,967 putative membrane protein 1,54 Similar to leucine aminopeptidase 1,548 unknown 1,72 lpp2746_lpp2746 unknown 1,588 lpp2839_lepA lpp2943_lpp2943 lpp2947_lpp2947 lpp2996_panD lpp3022_cysK lpp3031_lpp3031 lpp3050_lpp3050 lpp3076_rnpA rsm rsm effector protein A- substrate of the Dot/Icm secretion system unknown unknown similar to aspartate 1-decarboxylase Highly similar to cystathionine beta-synthase Similar to major outer membrane protein precursor similar to conserved hypothetical protein similar to ribonuclease P protein component (RNase P) RsmY RsmZ 1,376 2,029 1,557 1,327 1,35 1,389 1,36 1,459 2,551 2,666 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 203 ♦ Gènes réprimés Virulence proteins FC lpp0165_prpA lpp0166_lvrA lpp0167_lvrB Legionella vir region protein Similar to putative phage repressor Legionella vir region protein Legionella vir region protein 0,596 0,521 0,318 lpp0170_lvhB3 Legionella vir homologue protein lpp0171_lvhB4 Legionella vir homologue protein putative type IV secretion protein Legionella vir homologue protein putative type IV secretion protein Legionella vir homologue protein B5 0,313 lpp0174_lvrD Legionella vir region protein Legionella vir region protein 0,328 lpp0176_lvhB8 Legionella vir homologue protein lpp0177_lvhB9 Legionella vir homologue protein lpp0178_lvhB10 Legionella vir homologue protein lpp0179_lvhB11 Legionella vir homologue protein Legionella vir homologue protein 0,461 Legionella vir homologue protein 0,537 Legionella vir homologue protein 0,411 Legionella vir homologue protein 0,629 lpp0272_lpp0272 lpp0273_lpp0273 similar to membrane protein LrgB Predicted membrane protein- similar to conserved hypothetical protein LrgA 0,689 0,613 lpp0278_lpp0278 Similar to conserved hypothetical protein (RND efflux membrane fusion protein) Nitrogen regulatory protein P-II 0,632 Similar to toxin secretion ABC transporter ATP-binding protein Similar to RND efflux membrane fusion proteins similar to outer membrane component of multidrug efflux pump 0,298 Similar to tyrosine-specific transport protein Similar to tyrosine-specific transport protein 0,736 0,646 lpp0172_lvhB5 Legionella vir homologue protein B5 0,475 0,373 Transport and efflux system proteins lpp0279_lpp0279 lpp0283_lpp0283 lpp0284_lpp0284 lpp0285_lpp0285 lpp0709_lpp0709 lpp0710_lpp0710 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 0,79 0,547 0,516 204 lpp0711_lpp0711 Putative lipoprotein- similar to other proteins lpp0904_lpp0904 lpp0905_lpp0905 Similar to permease of ABC transporter toluene tolerance protein Ttg2C lpp1210_lpp1210 Similar to transcriptional regulator- MarR family Similar to conserved hypothetical protein similar to transporter LysE family (threonine efflux)) Similar to transcriptional regulator- MarR family Similar to conserved hypothetical protein ( hypothetical (ATPase)) 0,687 Similar to potassium efflux transporter Similar to major facilitator family transporter Highly similar to H+-transporting ATP synthase chain a Similar to multidrug resistance efflux pump Similar to efflux transporter- RND family Predicted membrane protein- similar to transporter Similar to drug resistance transporter- MFS superfamily similar to ATPase components of ABC transporters with duplicated ATPase domains Chemiosmotic efflux system C protein B similar to sodium-proton antiporter 0,665 0,682 0,496 lpp0514_icmM/dotJ lpp0515_icmL/dotI icmM/dotJ icmL/dotI 0,768 0,721 lpp0508_icmS lpp2741_icmV intracellular multiplication protein IcmV lpp0763_lpp0763 icmS intracellular multiplication protein IcmV 0,7 0,635 weakly similar to L. pneumophila IcmL protein 0,728 Peptidase component of the HslUV protease (Heat shock protein) ATP-dependent hsl protease ATP-binding subunit HslU 0,455 lpp1211_lpp1211 lpp1213_lpp1213 lpp1214_lpp1214 lpp1215_lpp1215 lpl0567 lpl1060 lpp3059_atpB lpp0015_lpp0015 lpp0787_lpp0787 lpp1011_lpp1011 lpp1278_lpp1278 lpp1586_lpp1586 lpp2352_cecB lpp2448_lpp2448 0,589 0,64 0,517 0,537 0,609 0,767 0,74 0,581 0,693 0,687 0,617 0,778 Icm/Dot Protein folding lpp0694_hslV lpp0695_hslU Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 0,584 205 lpp0742_groES 1 kDa chaperonin (Protein Cpn1) (groES protein) (Heat shock protein A) 6 kDa chaperonin (Protein Cpn6)(groEL protein)(Heat shock protein B). 0,364 chaperone protein DnaJ (heat shock protein) Chaperone protein DnaK (Heat shock protein 7) (Heat shock 7 kDa protein) (HSP7) Heat-shock protein GrpE(HSP-7 cofactor) 0,646 0,497 similar to peptidyl-prolyl cis-trans isomerase proteins Similar to DnaJ-like protein Class III heat-shock protein HtpG(molecular chaperone) 0,648 Similar to disulfide bond chaperones of the HSP33 family 0,67 Similar to MraZ protein (E. coli : cell division protein MraZ ) Similar to S-adenosyl-methyltransferase MraW similar to cell division protein FtsL Peptidoglycan synthetase FtsI precursor 0,677 lpp1254_lpp1254 lpp1256_lpp1256 similar to sensor histidine kinase similar to intracellular septation protein 0,694 0,702 lpp1588_lpp1588 lpp1589_lpp1589 Similar to class-D beta-lactamase 0,419 similar to Cell division protein FtsI/penicillin- 0,447 binding protein 2 Similar to transcriptional regulator (MarR 0,363 family) lpp0743_htpB 60 lpp2006_dnaJ lpp2007_dnaK lpp2008_grpE Heat-shock protein GrpE(HSP-70 cofactor) lpp1946_lpp1946 lpp2289_djlA lpp1323_htpG Class III heat-shock protein HtpG(molecular chaperone) lpp2870_lpp2870 0,487 0,514 0,552 0,423 Cell division proteins lpp0974_lpp0974 lpp0975_lpp0975 lpp0976_lpp0976 lpp0977_ftsI Peptidoglycan synthetase FtsI precursor lpp1590_lpp1590 0,507 0,541 0,755 lpp2840_msrA lpp2841_folP lpp2842_ftsH lpp2843_rrmJ Similar to phosphoglucomutase Dihydropteroate synthase Cell division protease ftsH Ribosomal RNA large subunit methyltransferase (Cell division protein FtsJ) 0,693 0,611 0,646 0,442 lpp2951_parB2 similar to chromosome partitioning protein parB 0,696 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 206 Fatty acids lpp1013_tldD TldD protein TldD protein Suppresses the inhibitory activity of the carbon storage regulator (csrA) Similar to conserved hypothetical protein Similar to long-chain-fatty-acid--CoA ligase 0,669 similar to fatty acid desaturase Phosphatidylglycerophosphatase A 0,664 0,798 Similar to glycerophosphodiester phosphodiesterase Similar to Legionella pneumophila putative phospholipase C 0,766 lpp1894_kdsB 3-deoxy-mannooctulosonate cytidylyltransferase lpp1895_lpp1895 3-deoxy-manno-octulosonate cytidylyltransferase 0,774 Similar to hypothetical protein (tetraacyldisaccharide-1-P-4'-kinase lpXK) 0,702 lpp0687_lpp0687 Similar to peptidoglycan GlcNAc deacetylase proteins Similar to soluble lytic murein transglycosylase Similar to periplasmic dipeptidase for D-alaD-ala dipeptidase similar to glycosyl transferase 0,758 lpp2710_lpp2710 lpp2711_feoB lpp2712_feoA hypothetical gene ferrous iron transporter B ferrous iron transporter A 0,716 0,698 0,623 lpp2763_lpp2763 lpp2764_himA similar to putative ferredoxin 2fe-2s protein Similar to integration host factor- alpha subunit 0,692 0,68 lpp0536_lpp0536 lpp2964_lpp2964 Similar to ferredoxin--NADP reductase similar to ferredoxin component of dioxygenase FrgA protein (siderophore biosynthetic protein) 0,645 0,722 lpp1014_lpp1014 lpp1015_lpp1015 lpp0618_lpp0618 lpp0795_pgpA Phosphatidylglycerophosphat ase A lpp2228_lpp2228 lpp1411_lpp1411 0,637 0,67 0,69 Lipopolysaccharide metabolism lpp0720_lpp0720 lpp2638_lpp2638 lpp0843_lpp0843 0,767 0,646 0,761 Iron metabolism protein lpp2846_frgA Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 0,533 207 Vitamins metabolism lpp2715_panB similar to 3-methyl-2oxobutanoatehydroxymethyltransferas e similar to pantothenate synthetases Similar to conserved hypothetical proteins 0,494 unknown Similar to C-terminal part of NAD(P)H-flavin reductase UbiB Highly similar to 3-polyprenyl-4hydroxybenzoate decarboxylase transcription termination factor Rho 0,699 0,642 GTP cyclohydrolase I Similar to molybdopterin cofactor synthesis protein A similar to 5-formyltetrahydrofolate cycloligase 0,788 0,757 lpp2901_lpp2901 lpp2902_lpp2902 similar to PhoH protein similar to guanosine monophosphate reductase GuaC 0,67 0,635 lpp1647_purC Phosphoribosylamidoimidazolesuccinocarboxamide synthase similar to IMP dehydrogenase/GMP reductase similar to Adenylate cyclase 1(ATP pyrophosphate-lyase 1; Adenylylcyclase 1) similar to ribonucleoside-diphosphate reductase- alpha subunit similar to N-terminus of Diadenosine tetraphosphate (Ap4A) hydrolase 0,758 lpg0691 lpg2024 Lph3025.1 transcriptional regulator, XRE family 0,781 0,696 0,661 0,683 lpp2716_panC lpp2717_lpp2717 lpp2999_lpp2999 lpp3000_lpp3000 lpp3001_ubiD lpp3002_rho transcription termination factor Rho lpp2814_folE lpl0804 lpp0643_lpp0643 0,6 0,748 0,69 0,518 0,658 Purine Metabolism lpp1688_guaB lpp1704_lpp1704 lpp1738_rir1 lpp0494_lpp0494 0,739 0,697 0,686 0,668 Others lpg0691 lpg2024 lpg2416 lpg2914 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 208 lpg2920 0,792 lpg2921 nucleotidyltransferase substrate binding protein DNA polymerase, beta domain protein region lpl0145 lpl0172 Similar to cytosine-specific DNA methylase unknown 0,757 0,497 lpl0211 lpl0212 Similar to hypothetical protein Similar to putative aminotransferase 0,569 0,603 lpl1041 lpl1051 Similar to putative lipoprotein Hypothetical protein 0,668 0,733 lpl1083 lpl1084 hypothetical transcriptional regulatory protein Similar to DNA-damage-inducible protein J 0,644 0,657 lpl1588 lpl2035 0,624 0,756 lpl2284 lpl2354 Weakly similar to stability protein StbE putative signal-transduction protein with CBS domains Similar to C-terminal part of transposase unknown lpl2489 lpl2490 lpl2491 Similar to conserved hypothetical protein Similar to conserved hypothetical protein Similar to hypothetical protein 0,605 0,548 0,582 lpl2837 lpl2847 0,739 0,743 lpl2875 lpp0020_lpp0020 CRISPR-associated protein Cas1 nucleotidyltransferase substrate binding protein, HI0074 family unknown Putative integral membrane protein lpp0025_rcp lpp0026_lpp0026 Rcp protein similar to amino acid permease 0,725 0,77 lpp0034_lpp0034 lpp0035_lpp0035 unknown Similar to conserved hypothetical protein 0,762 0,733 lpp0053_lpp0053 lpp0055_lpp0055 lpp0056_lpp0056 putative membrane protein transferase enzyme unknown 0,695 0,422 0,418 lpp0061_lpp0061 lpp0084_lpp0084 lpp0108_lpp0108 Similar to glutaredoxin unknown Highly similar to ribose 5-phosphate isomerase RpiA Similar to conserved hypothetical protein 0,385 0,722 0,707 lpp0121_lpp0121 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 0,779 0,662 0,777 0,704 0,701 0,754 209 lpp0138_lpp0138 lpp0139_lpp0139 similar to cytochrome c4 Similar to GTP-binding protein 0,768 0,767 lpp0146_dapB similar to dihydrodipicolinate reductase proteins 0,748 lpp0221_lpp0221 0,583 lpp0222_lpp0222 Similar to type I methionine aminopeptidase proteins Similar to conserved hypothetical protein lpp0229_lpp0229 lpp0244_htpX lpp0261_lpp0261 peptide chain release factor Similar to protease heat shock protein Similar to conserved hypothetical protein 0,572 0,384 0,74 lpp0317_lpp0317 lpp0320_rhlE unknown similar to ATP-dependent RNA helicase RhlE unknown Weakly similar to chromate transport protein putative lipopeptide N-formylglutamate amidohydrolase unknown 0,685 0,698 lpp0523_citA/tphA proline/betaine transport protein homolog proline/betaine transport protein homolog 0,735 lpp0578_lpp0578 Weakly similar to eukaryotic phytanoyl coA dioxygenase unknown 0,639 unknown similar to suppressor of groEL polyhydroxyalkonate synthesis repressor, PhaR transferase Similar to conserved hypothetical protein. Predicted membrane protein. Similar to hypothetical protein- predicted membrane protein 0,774 0,557 0,74 unknown 0,645 lpp0340_lpp0340 lpp0369_lpp0369 lpp0432_lpp0432 lpp0444_lpp0444 lpp0501_lpp0501 lpp0579_lpp0579 lpp0583_lpp0583 lpp0613_sugE lpp0622_lpp0622 lpp0629_lpp0629 lpp0646_lpp0646 lpp0677_lpp0677 lpp0733_lpp0733 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 0,418 0,498 0,713 0,721 0,775 0,579 0,572 0,751 0,753 0,601 210 lpp0746_parE Topoisomerase IV subunit B Topoisomerase IV subunit B 0,652 lpp0916_lpp0916 lpp0943_lpp0943 unknown unknown 0,653 0,734 lpp0956_lpp0956 lpp0957_lpp0957 unknown unknown 0,686 0,645 lpp0991_pilO lpp0994_aroK Tfp pilus assembly protein PilO shikimate kinase I 0,776 0,703 lpp1019_lpp1019 lpp1026_lpp1026 Similar to hypothetical protein similar to putative 4-hydroxybenzoate octaprenyltranferase 0,744 0,765 lpp1036_lpp1036 lpp1038_lpp1038 hypothetical protein Similar to conserved hypothetical protein 0,701 0,474 lpp1086_lpp1086 lpp1087_lpp1087 lpp1088_lpp1088 unknown Similar to putative transcriptional regulator Similar to prophage integrase 0,61 0,547 0,665 lpp1099_lpp1099 lpp1115_lpp1115 lpp1146_lpp1146 lpp1176_pilR unknown Similar to circadian rhythm protein unknown Similar to type 4 fimbriae expression regulatory protein PilR 0,597 0,584 0,676 0,607 lpp1241_lpp1241 Similar to conserved hypothetical protein 0,74 lpp1276_lpp1276 lpp1358_lpp1358 lpp1383_lpp1383 0,718 0,758 0,72 lpp1397_lpp1397 lpp1432_lpp1432 lpp1440_lpp1440 lpp1497_lpp1497 Similar to oxydoreductase Similar to conserved hypothetical proteins Tfp type 4 fimbrial pilin related signal peptide protein domain similar to TrpH protein Similar to conserved hypothetical protein weak similarity to myosin similar to universal stress protein A UspA lpp1651_lpp1651 similar to hypothetical proteins 0,635 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 0,793 0,618 0,575 0,782 211 lpp1707_lpp1707 lpp1711_lpp1711 lpp1714_clpB lpp1725_fliE Flagellar hook-basal body complex protein lpp1736_lpp1736 lpp1784_pyrD Dihydroorotate dehydrogenase lpp1789_lpp1789 lpp1809_lpp1809 lpp1859_lpp1859 lpp1881_lpp1881 lpp1900_lpp1900 lpp1916_lpp1916 lpp1954_lpp1954 lpp1956_lpp1956 lpp1958_lpp1958 lpp1991_rpoZ RNA polymerase omega subunit lpp1998_lpp1998 lpp2041_lpp2041 lpp2048_lpp2048 lpp2066_lpp2066 lpp2141_gspA lpp2143_lpp2143 lpp2157_lpp2157 lpp2213_lpp2213 lpp2216_ack acetate kinase lpp2243_lpp2243 lpp2276_lpp2276 lpp2306_gcp lpp2470_lpp2470 lpp2502_lpp2502 lpp2528_lpp2528 lpp2536_hypE Hydrogenase expression/formation protein HypE similar to DNA-binding protein fis similar to putative tRNA/rRNA methyltransferase endopeptidase Clp ATP-binding chain B (ClpB) Flagellar hook-basal body complex protein 0,766 0,74 Similar to conserved hypothetical protein Dihydroorotate dehydrogenase 0,783 0,665 hypothetical gene conserved lipoprotein signal peptide predicted Similar to conserved hypothetical protein 0,649 0,764 0,78 0,621 unknown similar to transcription regulators Similar to organic hydroperoxide resistance protein unknown major outer membrane protein RNA polymerase omega subunit 0,734 0,754 0,75 Predicted integral membrane protein 0,674 Similar to cold shock protein unknown unknown (putative domain Smc, chromosome segregation ATPases) global stress protein GspA Similar to carbonic anhydrase proteins unknown periplasmic, osmotically inducible protein Ylike [Legionella pneumophila subsp. pneumophila str. Philadelphia 1] acetate kinase unknown N-terminal similar to Legionella 33 kDa polypeptide Similar to O-sialoglycoprotein endopeptidase Similar to MutT/nudix family protein unknown Similar to hypothetical protein Hydrogenase expression/formation protein HypE 0,374 0,768 0,623 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 0,579 0,744 0,784 0,788 0,718 0,628 0,643 0,728 0,708 0,645 0,612 0,712 0,675 0,656 0,798 0,735 0,772 212 lpp2574_lpp2574 similar to sensor histidine kinase/response regulator 0,784 lpp2645_lpp2645 lpp2646_lpp2646 Predicted integral membrane protein similar to rRNA methylase (sun protein) 0,731 0,721 lpp2648_def lpp2695_lpp2695 similar to polypeptide deformylase regulatory protein (GGDEF and EAL domains) 0,786 0,732 lpp2720_lpp2720 probable hydrolase [Legionella pneumophila subsp. pneumophila str. Philadelphia 1] RNA polymerase sigma-32 factor 0,743 lpp2721_rpoH RNA polymerase sigma-32 factor 0,668 lpp2759_petB Similar to ubiquinol--cytochrome c reductase- 0,704 cytochrome b lpp2822_lpp2822 Uncharacterized BCR, YhbC family (eucaryote like protein) 0,673 lpp2867_lpp2867 Putative membrane protein 0,751 lpp2905_lpp2905 lpp2978_lpp2978 unknown similar to hypothetical protein 0,721 0,761 lpp2993_apaH similar to bis(5 -nucleosyl)-tetraphosphatase ApaH similar to protein similar to dimethyladenosine transferase (16S rRNA dimethylase) 0,733 lpp3024_lpp3024 lpp3038_grlA lpp3024 glutaredoxin-like protein 0,628 0,747 lpp3060_atpI lpp3061_lpp3061 Similar to ATP synthase subunit i lpp3061 0,697 0,701 lpp3065_lpp3065 lpp3068_lpp3068 similar to conserved hypothetical protein similar to alkane monooxygenase 0,673 0,468 plpl0001 plpl0001 0,465 lpp2994_lpp2994 lpp2995_ksgA Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 0,766 0,576 213 plpl0002 unknown 0,631 plpl0033 plpl0037 plpl0033 plpl0037 0,659 0,181 plpl0039 plpl0040 plpl0041 plpl0039 unknown plpl0041 0,549 0,695 0,483 plpl0043 plpl0043 0,38 plpl0049 plpl0050 plpl0051 plpl0052 plpl0053 plpl0049 plpl0050 unknown plpl0052 plpl0053 0,777 0,778 0,735 0,712 0,691 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 214 Curriculum Vitae Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 215 Caractérisation et mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella 216 VERDON Julien Julien VERDON Né le 18 Août 1983 8, rue du Père Jean Fleury, Apt 145 86000 POITIERS France 05.49.30.17.53 06.80.93.09.32 E-mail : [email protected] Adresse professionnelle: Laboratoire Chimie et Microbiologie de l’Eau UMR CNRS 6008 IBMIG, 40 avenue du Recteur Pineau 86022 Poitiers Cedex France 05.49.45.37.00 E-mail : [email protected] Formation 2009-2010 : ATER temps complet à l’Université de Poitiers 2006-2009 : Allocataire de Recherche (bourse ministérielle) avec monitorat au sein du laboratoire de Chimie et Microbiologie de l’Eau (LCME) UMR CNRS 6008, Université de Poitiers (86). Thèse financée par le biais de l’AFSSET. Directeur de thèse : Dr Yann HECHARD. Soutenance de thèse : le 25 Novembre 2009 2005-2006 : Master 2 en Chimie et Microbiologie de l’Eau. Université de Poitiers (86). Mention Bien 2004-2005 : Master 1 en Biochimie, Biologie Moléculaire et Génétique. Université de Poitiers (86). Mention Bien 2003-2004 : Licence de Biochimie. Université de Poitiers (86). Mention Bien 2001-2003 : DEUG (Diplôme d’Etudes Universitaires Générales) Sciences de la vie. Université de Poitiers (86). Mention Bien 2001 : Baccalauréat série S. Lycée Jean Monnet, Cognac (16). Activités d’enseignement Matières enseignées : Biochimie (métabolisme cellulaire, enzymologie), Microbiologie, Biophysique 2009 – 2010 : ATER dans le Département 64 (Biochimie) de l’Université de Poitiers. 192 h équivalent TD. 2008 – 2009 : Moniteur dans le Département 64 (Biochimie) de l’Université de Poitiers. 64 h équivalent TD. 2007 – 2008 : Moniteur dans le Département 64 (Biochimie) de l’Université de Poitiers. 64 h équivalent TD. 2006 – 2007 : Moniteur dans le Département 64 (Biochimie) de l’Université de Poitiers. 64 h équivalent TD. VERDON Julien Activités de recherche ▪ Depuis octobre 2006 : Doctorant en biologie Laboratoire Chimie et Microbiologie de l’Eau, UMR CNRS 6008, Université de Poitiers, France Titre du projet de recherche : « Caractérisation et étude du mode d’action de la warnéricine RK, un peptide anti-Legionella. » Sous la direction du Dr Yann HECHARD. ▪ Septembre 2005 – Juin 2006 : Stage pratique en laboratoire (Master 2) Laboratoire Chimie et Microbiologie de l’Eau, UMR CNRS 6008, Université de Poitiers, France Titre du projet de recherche : « Etude de la résistance de Legionella pneumophila à la warnéricine RK, un peptide antimicrobien. » Sous la direction du Dr Yann HECHARD. ▪ Avril 2005 – Mai 2005 : Stage d’initiation à la recherche (Master 1) Laboratoire Chimie et Microbiologie de l’Eau, UMR CNRS 6008, Université de Poitiers, France Titre du stage : « Étude de la formation des biofilms développés par Legionella pneumophila. » Sous la direction du Dr. Yann HECHARD. Compétences associées ▪ Microbiologie et culture cellulaire : culture de bactéries pathogènes ou non, culture de lignées cellulaires adhérentes ou en suspension. ▪ Biochimie des protéines et des lipides : HPLC, spectrométrie de masse en électrospray, extraction et purification d’acides gras et de phospholipides, GC-MS, chromatographie sur couche mince (CCM), préparation de liposomes, cytométrie en flux, microscopie à fluorescence et confocale, purification de protéines recombinantes. ▪ Biologie moléculaire : extraction d’ADN et d’ARN, PCR, RT-PCR quantitative, transformation Publications scientifiques ▪ Detergent-like activity and α-helical structure of warnericin RK, an anti-Legionella peptide. Julien Verdon, Mirjam Falge, Elke Maier, Heike Bruhn, Michael Steinert, Cornelius Faber, Roland Benz and Yann Héchard. Sous Presse, Biophysical Journal, Volume 97 October 2009 1–8. ▪ Delta-hemolysin, an uptade on a membrane-interacting peptide. Julien Verdon, Nicolas Girardin, Christian Lacombe, Jean-Marc Berjeaud and Yann Héchard. Peptides (Review), 2009 Apr ; 30(4):817-23. ▪ Characterization of anti-Legionella activity of warnericin RK and delta-lysin I from Staphylococcus warneri. Julien Verdon, Nicolas Girardin, Christian Lacombe, Jean-Marc Berjeaud et Yann Héchard. Peptides, 2008 Jun ; 29(6):978-84. VERDON Julien Communications aux congrès scientifiques Communications orales ▪ Caractérisation de l’activité anti-Legionella de peptides produits par Staphylococcus warneri : la warnéricine RK et la delta-lysine I. Julien Verdon, Jean-Marc Berjeaud et Yann Héchard. Octobre 2007. 1er Congrès National légionelles et légionelloses, Lyon, France. ▪ Detergent-like activity of warnericin RK, a specific anti-Legionella peptide. Julien Verdon, Miriam Falge, Elke Maier, Heike Brunh, Christian Lacombe, Jean-Marc Berjeaud, Michael Steinert, Cornelius Faber, Roland Benz et Yann Héchard. Juin 2009. Second International Symposium on Antimicrobial Peptides, Saint Malo, France. Posters ▪ Mode of action of warnericin RK, a unique anti-Legionella peptide. Julien Verdon, Elke Maier, Jean-Marc Berjeaud, Christian Lacombe, Roland Benz, Michael Steinert et Yann Héchard. 23rd meeting of the European Working Group for Legionella Infections (EWGLI). Mai 2008, Madrid, Espagne. ▪ Membrane lipids composition affects the activity of an anti-Legionella peptide, warnericin RK. Julien Verdon, Jérome Labanowski, Heike Bruhn, Michael Steinert, Yann Héchard et Jean-Marc Berjeaud. 5ème congrès de lipidomique du Groupe d'Etude et de Recherche en Lipidomique (GERLI). Octobre 2008, Compiègne, France. ▪ Mode of action of warnericin RK, a specific anti-Legionella peptide. Julien Verdon, Elke Maier, Jean-Marc Berjeaud, Christian Lacombe, Roland Benz, Michael Steinert et Yann Héchard. The 2009 Gordon Conference on Antimicrobial Peptides. Mars 2009, Ventura, USA. ▪ Membrane composition is involved in high sensitivity to warnericin RK peptide. Julien Verdon, Jérôme Labanowski, Tobias Sahr, Christian Lacombe, Thierry Ferreira, Carmen Buchrieser, JeanMarc Berjeaud et Yann Héchard. Legionella 2009, Octobre 2009, Institut Pasteur de Paris, France. Animation et vulgarisation scientifique 2009 : Animation d’ateliers scientifiques (biologie) grand public, Ecole de l’ADN, Poitiers (86). 2008 : Secrétaire de l’Association ADBEP (Association des Doctorants En Biologie de Poitiers) 2008 : Rencontres avec des lycéens dans le cadre du module Action Plus de l’école doctorale ICBG de l’Université de Poitiers. Cette action a pour but de promouvoir la Recherche auprès des lycéens. Autres compétences Langues étrangères : Anglais: lu, écrit et parlé (Score TOEIC : 825) Logiciels : Word, Excel, PowerPoint, Endnote, HPCHEM, Internet Résumé Une souche de Staphylococcus warneri, possédant une activité anti-Legionella, a été décrite par notre équipe en 2005. Cette souche produit plusieurs peptides, dont l’un a fait l’objet d’un dépôt de brevet en 2006 pour son activité anti-Legionella, sous le nom de warnéricine RK. Deux autres peptides actifs, nommés δhémolysine I et II, sont des hémolysines produites par de nombreuses espèces de Staphylococcus, sans activité connue contre les bactéries. Ces trois peptides possèdent un spectre d’activité antimicrobien restreint au genre Legionella. Afin de comprendre cette spécificité d’action, l’objectif de cette étude a été de déterminer les propriétés biologiques et le mécanisme d’action de la warnéricine RK. Dans la première partie de ce travail, l’étude de l’activité de la warnéricine RK et de la δ-hémolysine I a montré que leur spectre d’activité est restreint au genre Legionella et à Bacillus megaterium. Les deux peptides ont des activités biologiques et des caractéristiques structurales similaires, ce qui laisse penser qu’ils possèdent un mécanisme d’action semblable. La seconde partie de ce travail a consisté en l’étude du mécanisme d’action de la warnéricine RK. L’approche utilisée a été d’analyser l’activité du peptide sur des membranes artificielles et naturelles. Les résultats ont permis de mettre en évidence que la warnéricine RK est capable de perméabiliser ces membranes en formant des canaux de taille variable. L’analyse de la structure tridimensionnelle par résonnance magnétique nucléaire a permis de montrer que la warnéricine RK, à l’image de la δ-hémolysine, adopte une structure en hélice α amphiphile au contact des membranes. L’ensemble des données obtenues sont en accord avec un mode d’action detergent-like, comme proposé dans la littérature pour la δ-hémolysine. Dans la dernière partie de ce travail, une souche de L. pneumophila résistante à l’action de la warnéricine RK a été isolée par pression de sélection. Les travaux menés ont permis d’étudier l’impact des modifications de l’enveloppe de L. pneumophila (sauvage vs résistant) sur l’action de la warnéricine RK et, plus particulièrement, celles des lipides membranaires. Les travaux ont montré que les bactéries résistantes à l’action du peptide sont enrichies en acides gras à chaîne courte et en acides gras branchés. Ces caractéristiques sont corrélées à une fluidité membranaire plus importante. L’ensemble des résultats obtenus a permis de montrer l’action de perméabilisation membranaire de la warnéricine RK sur L. pneumophila. Même si la forte sensibilité de Legionella reste encore mal comprise, il semble que celle-ci soit, en partie, due à une composition particulière de sa membrane. Mots clés : Legionella, peptide antimicrobien, mode d’action, détergents, souche adaptée, acides gras, phospholipides. Abstract A strain of Staphylococcus warneri that possess an anti-Legionella activity was described in our laboratory in 2005. This strain produces numerous peptides, of which warnericin RK was patented in 2006 for its anti-Legionella activity. Two other active peptides were described, δ-hemolysin I and II. They are hemolysins produced by Staphylococcus species without known antimicrobial properties. Those three peptides display the same spectrum of activity, restricted to Legionella and some Bacillus. In order to understand this specific action, the aim of our study was to determine biological activities of warnericin RK and to define its mode of action. In the first part of our study, the spectrum of activity of warnericin RK and δ-hemolysin I showed that both peptides was active against Legionella and Bacillus megaterium. These peptides shared some biological and structural properties, indicating that they could possess a similar mode of action. The second part of the work was dedicated to the study of warnericin RK mode of action using both artificial and natural membranes. Results showed that warnericin RK permeabilized membranes by forming pores of various sizes. Tri-dimensional analysis of warnericin RK by nuclear magnetic resonance revealed a well defined amphipatic α-helical structure in an environment mimicking membrane. Taken together, all data are consistent with a detergent-like mode of action, as previously proposed for δ-hemolysin. In the last part, a resistant strain of L. pneumophila to warnericin RK was isolated by selection pressure. Modifications of membrane composition were investigated on both wild-type and resistant strains to see whether it can affect the sensitivity to warnericin RK. Resistant bacteria were enriched in branched chain fatty acids and short chain fatty acids. Those characteristics are related to an increase in membrane fluidity. Finally, our study showed that warnericin RK permeabilized the membrane of L. pneumophila. Even if the high sensitivity of Legionella is poorly understood, it seems that the particular membrane composition could be involved in warnericin RK sensitivity. Keywords : Legionella, antimicrobial peptide, mode of action, detergents, adapted strain, fatty acids, phospholipids.