LEGIONELLA Plan • • • • • • Introduction BACTÉRIOLOGIE HABITAT POUVOIR PATHOGÈNE DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE SENSIBILITÉ AUX ANTIBIOTIQUES Introduction • En 1976, à l'issue du congrès de l’American Legion, 40 participants sont décédés d’une pneumonie foudroyante dénommée "maladie des légionnaires" dont l'agent étiologique ne put être détecté. • Des recherches, qui ont duré près d'un an, ont fini par aboutir à l'isolement par McDade à partir de prélèvements autopsiques d'une bactérie "nouvelle" dénommée Legionella pneumophila jusque là inconnue • Il a été démontré que la transmission s'était faite par voie respiratoire par inhalation d'aérosols contaminés provenant des systèmes de climatisation de l'hôtel. • Par la suite, on s'est aperçu que la bactérie était très répandue à l'état naturel dans les eaux des lacs et rivières et dans les eaux potables. D'autres bactéries voisines ont été ensuite isolées et un genre nouveau comprenant une quarantaine d'espèces a été créé : le genre Legionella dans lequel l'espèce type est Legionella pneumophila. BACTÉRIOLOGIE • Legionella pneumophila est un petit bacille à Gram négatif (en fait faiblement coloré par la méthode de Gram), mobile, aérobie strict, incapable de fermenter ou d'oxyder les sucres, dépourvu d'oxydase, de nitrate réductase et d'uréase • La culture est lente et difficile et nécessite des milieux spéciaux contenant de la cystéine, du fer, divers acides aminés et d'autres facteurs de croissance. L'atmosphère doit être enrichie en CO2 et le pH rigoureusement contrôlé à 6,9. • Plus de 80% des infections humaines sont dues à Legionella pneumophila sérogroupe 1. • Il existe sur les flagelles des antigènes H ; certains sont communs à toutes les légionelles et d'autres sont spécifiques de différentes espèces. HABITAT • Les légionelles sont présentes dans les eaux douces : lacs, rivières, boues ainsi que dans les réservoirs artificiels et les eaux de distribution. • Elles n'ont jamais été isolées dans les terres sèches ni dans l'eau de mer ni chez l'animal ; elles ne contaminent que l'homme. • Elles peuvent néanmoins se développer chez les protozoaires et être véhiculées par des kystes d'amibes. • Les sources de contamination sont le plus souvent les installations distribuant l'eau, chaude surtout (moins de 55°C car la bactérie ne survit pas au-delà de cette température) POUVOIR PATHOGÈNE • Les légionelloses sont des infections pulmonaires aiguës souvent accompagnées de douleurs abdominales avec diarrhées et de manifestations psychiques. • La période d'incubation dure 8 à 10 jours. Des complications sont redoutables : insuffisance rénale et insuffisance respiratoire. • La "fièvre de Pontiac" est une forme bénigne d'incubation très courte (quelques heures à 2 jours) d'allure pseudo-grippale qui guérit spontanément. • La bactérie se transmet à l'homme essentiellement par inhalation d'eau contaminée sous forme d'aérosols. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE • Le diagnostic biologique est essentiel mais difficile. • La culture, qui est la méthode de référence, exige des conditions particulières et des milieux adaptés (Milieu BCYE). Des prélèvements appropriés sont également indispensables : aspiration endobronchique ou trachéale, ponction transtrachéale, liquide lavage bronchoalvéolaire, brossage alvéolaire, liquide pleural, biopsie pulmonaire. • La technique d'immunofluorescence directe à l'aide d'un sérum spécifique de Legionella pneumophila de sérogroupe 1 pratiquée sur des prélèvements de bonne qualité est souvent donne des résultats rapides. • La recherche d'antigènes solubles de L. pneumophila sérogroupe 1 (antigène Lp1) dans les urines par technique immunoenzymologique récemment proposée permet un diagnostic rapide et précoce. • Le diagnostic sérologique par immunofluorescence indirecte est la méthode la plus utilisée. • La détection par amplification génomique est en cours de mise au point. SENSIBILITÉ AUX ANTIBIOTIQUES • L'étude in vitro de l'effet des antibiotiques sur les légionelles est difficile à cause de la lenteur de leur développement et de la présence indispensable dans les milieux de culture de facteurs qui inhibent l'action des antibiotiques. • Les légionelles produisent une bêtalactamase active sur les pénicillines et certaines céphalosporines. • Les antibiotiques recommandés sont les macrolides et singulièrement l'érythromycine associés ou non à la rifampicine ou aux fluoroquinolones également actives.