B – La construction de la courbe de demande

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La structure de marché précise les hypothèses relatives aux comportements des individus et aux
interactions possibles sur le marché.
La structure du marché est caractérisé par le nombre d’individus présent sur ce marché (multitude d’un
acheteur et de vendeur = concurrence).
La concurrence se caractérise également par l’absence de barrière à l’entrée et à la sortie du marché.
Sur un marché, se rencontre l’offre et la demande d’un bien, l’étude du marché d’un bien est une analyse
en terme d’équilibre partiel.
- Equilibre partiel : lorsqu’il ne concerne qu’un seul marché et n’envisage pas les conséquences que
le prix peut avoir sur les marchés des autres biens.
- Equilibre général : état dans lequel tous les marchés sont en équilibre simultané, les marchés étant
ceux des facteurs et des biens de consommation.
Section 1 – Demande, offre et équilibre de marché
Lorsque le prix augmente, le consommateur se détourne du produit d’où une baisse de la demande (il peut
le substituer).
Lorsque le prix augmente, davantage d’entreprises rentrent sur le marché.
I La demande et la courbe de demande
A – Définition et facteur explicatif
La demande traduit les intentions d’achat d’un bien face aux prix de ce bien. Le premier déterminant d’un
bien est son prix. Chaque agent à une demande pour tout niveau de prix possible du bien.
Si on additionne les demandes individuelles pour tous niveaux de prix possible du bien, on obtient la
demande total adressée au marché.
La demande est une fonction décroissante du prix : elle dépend également du revenu, du prix des autres
biens, du goûts des consommateurs.
B – Construction de la courbe de demande et prix de réserve
Pour construire la demande, il faut connaître se que chaque individu est disposé à payer pour obtenir le
bien. Cela revient à connaître le prix maximum qu’un acheteur est prêt à payer pour obtenir le bien : ce
prix est appelé le prix de réserve et noté p .
Si le prix du marché est supérieur au prix de réserve, soit p  p alors la demande est nulle, D = 0.
Soit un marché de logement locatif. On connaît les dispositions à payer de six
individus (loyer maximum qu’ils sont prêts à verser) :
Prix de
réserve
Individus
Prix de
réserve
Q demandée
1 000
900
800
700
600
500
1
1
1
1
1
1
1 000
900
800
700
600
500
1
2
3
4
5
6
Prix
S
1000
D
800
500
1
2
3
4
5
6
Quantité
Si le nombre d’intervenants sur le marché est important et que les prix varient faiblement, la courbe de
demande est continue. On peut donc modéliser le comportement de demande par une fonction de
demande continue.
La fonction de demande est noté : D = f(p) ou QD = f(p)
Lorsque p  p  D  0 (avec p est le prix de réserve).
p  p  D  f ( p)
La demande n’existe que pour un prix inférieur au prix de réserve. Pour savoir si une fonction est
D D
croissante ou décroissante, il faut calculer sa dérivée soit : f '( p) 

 0 car la demande est une
p p
fonction décroissante du prix.
Généralement, on retient des fonctions de demande linéaire de la forme y = ax + b avec f’(x) = a.
Soit D(p) = 250 – 10p
p tel que si p  p , on a D = 0
On suppose que 250 – 10p = 0 soit p = 25

p  p  25  D  0



 p  p  25  D( p)  250  10 p
Pour p = 0, D = 250
Pour p = 25, D = 0
P
25
15
10
0
50
100
150
250
q
Si le p > 25, personne n’achète le bien. Par contre lorsque p < 25, de plus en plus de consommateurs sont
disposer à acheter le bien.
On suppose que chaque consommateur n’achète qu’une seule unité de bien. Pour P0 = 10, 150
individus sont disposer à acheter ce bien mais certains d’entres eux étaient disposer à le payer plus cher.
En réalité, seul le dernier était prêt à le payer 10.
Ce sont les consommateurs qui ne sont pas prêt pour donner 10 pour acquérir le bien.
C – Les variations de la courbe de demande
Il faut distinguer :
- Les modifications de la demande suite à une variation du prix du bien concerné ce qui correspond
à la Loi de la demande croissante. Graphiquement, on étudie dans ce cas les mouvements le long
de la courbe de demande.
- Les modifications de la demande suite à une variation des autres facteurs explicatifs de la
demande. Graphiquement, on étudie le déplacement de la courbe de demande dans le plan.
On se place sur le marché du bien B1 avec P1
On suppose B2 avec P2 substituable à B1
P1
p ''
p
p'
P0
D’1
0
Hyptohèse :
D1
Q0
D’’1
Q1
 P2 diminue : cela signifie que B1 devient plus cher que B2. Donc  D1  D2 . Ainsi,
à un même prix P0, la demande a diminué.

Lorsque le revenu augmente, le pouvoir d’achat augmente. Cela se traduit par un
déplacement vers la droite de la demande.
Conclusion :
- Toute modification d’un facteur explicatif qui entraîne une augmentation de la demande, se traduit
par un déplacement vers la droite de la courbe de demande.
-
Toute modification d’un facteur explicatif qui entraîne une diminution de la demande, se traduit
par un déplacement vers la gauche de la courbe de demande.
Section 2 – L’offre et la courbe de l’offre
A – Définition et facteurs explicatifs
L’offre d’un bien décrit les quantités que les vendeurs souhaitent vendre pour tout niveau de prix possible
de ce bien. Donc elle résume les intentions de ventes. L’offre d’un bien est une fonction croissante de son
prix.
Sur un marché, l’offre total est égale à la somme des offres individuelles. L’offre est une fonction
croissante du prix toute chose égale par ailleurs : cela signifie que d’autres facteurs influencent l’offre
comme :
 La technologie : une amélioration de la technologie (ex : innovation) modifie l’offre d’un bien. On
fait également référence à la possibilité d’augmenter l’offre en utilisant la même quantité de facteur
de production. Dans ce cas-là, il y a amélioration de la productivité.
 Le prix des facteurs de productions qui a une influence sur le coût de production d’un bien. Donc si
le prix des facteurs diminue, cela entraîne une baisse des coûts de production. Dans ce cas, pour un
même prix de vente du bien, la quantité offerte augmente.
 Les normes gouvernementales sur les conditions d’offres
B – Construction de la courbe d’offre
Il existe un prix minimum qui incite les producteurs à offrir le bien. Cela signifie que, si le prix du marché
passe en dessous de ce prix minimum, les entreprises n’offrent pas le bien.
Ce prix correspond à un prix de rentabilité : cela signifie qu’il est lié au coût de production des
entreprises. Ce prix peut être différent selon les entreprises.
Si le nombre d’entreprises est important sur le marché et si les prix peuvent varier de façon infiniment
petite, la courbe d’offre est continue. On peut modéliser le comportement d’offre par une fonction d’offre
continue.
Soit S = f(p). Toute chose égale par ailleurs, l’offre est une fonction croissante du prix soit
S
f '( p)  S '( p) 
 0 . Généralement, on adoptera des fonctions d’offre linéaires.
p
Soit S(p) = -350 + 40p
Donc il existe un prix de rentabilité tel que p < pr l’offre devient nulle.
Donc pr = 8.7
p  pr  8.7  S  0


 p  pr  8.7  S ( p)  350  40 p
Pour tout niveau de prix est supérieur au prix de rentabilité, les entreprises sont
de plus en plus nombreuses à vouloir offrir le bien.
Pour p  12  S (12)  130 et p  15  S (15)  250
P
20
15
12
10
0
50
100 130
150
200
250
q
Pour P0 = 12, il y a 130 unités de bien offerte sur le marché mais certaines
entreprises étaient disposées à offrir le bien à un prix inférieur à 12.
C – Les variations de la courbe d’offre
Il faut distinguer :
- Les modifications de l’offre suite à une variation du prix du bien concerné. C’est ce que l’on
appelle la loi de l’offre. Graphiquement, il s’agit d’étudier les mouvements le long de la courbe de
l’offre.
- Les modifications de la courbe d’offre consécutive à une variation d’autres facteurs explicatifs de
l’offre. Graphiquement, cela revient à étudier les déplacements de la courbe d’offre dans le plan.
Toute modification d’un facteur explicatif qui entraîne une augmentation de l’offre se traduit par un
déplacement vers la droite de la courbe de l’offre.
Toute modification d’un facteur explicatif qui entraîne une diminution de l’offre se traduit par un
déplacement vers la gauche de la courbe de l’offre.
P
P0
Pr
0
Q’’0
Q0
Q’0
q
Hypothèse :
1) Amélioration de la productivité du facteur travail. Donc le prix minimum diminue
et les quantités offertes augmentent.
2) Le prix des facteurs travail de l’entreprise. Donc cela diminue l’offre sur le
marché. Ainsi, les quantités offertes diminuent
Section 3 – L’équilibre du marché
Sur le marché d’un bien, offre et demande évolue de façon contraire par rapport aux variations de prix. Le
marché est en équilibre lorsque Offre = Demande. Graphiquement, l’équilibre se situe au point de
rencontre de la courbe d’offre et de la courbe de demande.
Il se forme ainsi sur le marché un prix d’équilibre qui permet de déterminer les quantités échangées.
Reprendre l’exemple précédent
Soit S = 3
P
0
Donc
Soit
Donc
Pour
Q* =
Donc
Donc
1
2
3
4
5
q
le prix d’équilibre soit p* = 800 ; Q* = 3. On parle d’allocation d’équilibres.
S(p) = -350 + 40p et D(p) = 250 – 10p
p* = 12
trouver Q* ?
S(p*) = D(p*)
q* = -350 + 40 * 12 = 130
{p*=12 ; q*=130}
Le prix d’équilibre ainsi formé est unique ; cela signifie que graphiquement, il existe qu’un seul prix qui
égalise l’offre et la demande. Cet équilibre signifie qu’il y a coordination entre l’offre et la demande. Ce
mode d’allocations est basé sur un système de marché concurrentiel.
Les prix coordonnent les décisions ; pour arriver à l’équilibre, il existe un mécanisme d’ajustement. Sur
un marché concurrentiel, la flexibilité des prix assure l’ajustement de l’offre et de la demande.
Les prix « incitent » c-a-d qu’ils font réagir l’offre et la demande. Donc sur un marché concurrentiel, les
forces du marché permettent d’arriver à l’équilibre.
P
p
Pr
QS0
Q*
QD0
q
Au prix d’équilibre, certains consommateurs sont exclus, ceux qui ne sont pas disposé à payer ce prix.
D’autres étaient disposer à payer un prix plus élevé.
Pour les entreprises, certains ne proposent pas le bien car le prix est trop bas. Mais d’autres entreprises
étaient disposées à vendre le bien moins cher.
Surplus du consommateur : la différence entre le prix effectivement payé et le prix de réserve. Le prix que
les consommateurs auraient été disposés à payer pour obtenir le bien. Le surplus est positif pour tous les
consommateurs sauf le dernier.
Si on suppose que chaque consommateur n’achète qu’une seule unité de bien, on peut calculer le surplus
de chaque unité de bien consommé. Le surplus du dernier consommateur est nul puisque le prix
d’équilibre correspond à sa disposition à payer le bien.
Graphiquement, le surplus total des consommateurs correspond à la surface entre le prix payé et la courbe
de demande.
On appelle le surplus des producteurs la différence entre le prix reçu et le prix de réserve c'est-à-dire le
prix où les producteurs sont prêts à accepter pour produire le bien. Graphiquement, il correspond à la
surface entre le prix reçu et la courbe d’offre.
Le surplus global est la somme de surplus des consommateurs et du surplus des producteurs.
Ex : marché du logement
I1  p  1000
surplus  1000  800  200
I 2  p  900
surplus  900  800  100
I 3  p  800
surplus  800  800  0
Donc le Surplus total = 200 + 100 + 0 = 300
D(p) = 250 – 10p avec p < 25 et S(p) = -350 + 40p avec p > 8.7
On a p* = 12 et q* = 130
p
25
p
Pr
Q*
250
q
(130  0)  (25  12)
 845
2
(130  0)  (12  8.7)
 214.5
Surplus du producteur :
2
Donc le surplus global = 845 + 214.5 = 1059.5
Surplus du consommateur :
IV Modification des conditions d’offre et de demande et analyse en statistique comparative
Statique comparative : comparer deux situations d’équilibres. On n’étudie pas le passage d’une situation
d’équilibre à une autre. Tout facteur qui entraîne un déplacement de l’offre et de la demande entraîne sur
le marché une modification des conditions d’équilibres.
On part d’une situation d’équilibre. Les conditions d’équilibres sont (p* ; q*). Une hausse de la demande
ne se traduit pas par un déplacement vers la droite de la courbe de demande, ce qui ne traduit par une
hausse du prix d’équilibre et une hausse de la quantité échangée à l’équilibre, à offre constante.
O
P
O’
p
P’1
p*
D’
p’’
D
Pr
q1
q’’ q’1
q
Une baisse de la demande se traduit par un déplacement vers la gauche de la courbe de demande et cela
entraîne une baisse du prix d’équilibre et une baisse des quantités échangées à l’équilibre, a offre
constante.
Une hausse de l’offre se traduit par un déplacement de l’offre vers la droite, ce qui entraîne une baisse du
prix d’équilibre et une hausse des quantités échangées à l’équilibre, à demande constante.
Une baisse de l’offre se traduit par un déplacement vers la gauche de la courbe de l’offre et cela entraîne
une hausse du prix d’équilibre et une baisse des quantités échangées à l’équilibre, à demande constante.
Suite à une modification de l’environnement économique, il faut se demander si l’évènement affecte
l’offre, la demande ou les deux.
Il faut savoir dans quelle direction s’effectue le déplacement des courbes. Il faut se demander quel est
l’impact de ces déplacements sur l’équilibre.
Section IV – Les élasticités d’offre et de demande
On sait que le prix incite, c-a-d qu’il entraîne une réaction de l’offre et de la demande. Il est nécessaire
d’avoir un indicateur qui nous permet de mesurer la réaction de l’offre et de la demande suite à une
variation du prix. Cet indicateur est l’élasticité.
I Les élasticités de la demande
A – Approche du concept
La quantité demandée d’un bien varie en sens inverse du prix du bien concerné. Il s’agit de savoir de
combien elle varie lorsque le prix varie.
B – Définition et calcul
L’élasticité prix direct de la demande mesure la sensibilité de la demande d’un bien aux variations de son
prix. Elle ne mesure pas le rapport entre la variation relative de la quantité demandé d’un bien et la
variation relative du prix de ce bien.
Il va falloir interpréter la valeur de l’élasticité. Généralement, l’élasticité est inférieure à 0 car la demande
est une fonction décroissante du prix. Elle mesure le pourcentage de la variation de la demande consécutif
à une variation de 1% du prix du bien concerné.
Par exemple  ( D / P)  2 : cela signifie que si le prix augmente de 1% alors la demande diminue de
2% ; si les prix baisse de 10%, la demande augmente de 20%.
Pour interpréter une élasticité, il faut mesurer sa valeur absolue. Plus la valeur absolue de l’élasticité est
forte et plus le lien qui unit les deux variables est fort.
Une demande élastique signifie qu’une élasticité en valeur absolue est forte. Lorsque  ( D / P)  0 , la
demande ne réagit pas aux variations de prix.
Lorsque  ( D / P)  1 , on parle d’élasticité unitaire, la variation de la demande est proportionnel à la
variation des prix.
Lorsque 0   ( D / P)  1 , on parle de demande inélastique, c'est-à-dire une demande peu sensible au
variation des prix. Dans ce cas, les variations de la demande sont moins importantes que celle du prix.
D P

Donc  ( D / P) 
P D
Dans le cas de courbe de demande linéaire, la pente est constante. Le long de la courbe, le prix et la
quantité varient. La valeur de l’élasticité varie tout le long de la courbe de demande. Elle se mesure en un
point de la courbe et elle se modifie lorsqu’on se déplace le long de la courbe.
D P

Dans le cas d’une fonction de demande continue, l’élasticité s’écrit :  ( D / P) 
P D
Par exemple : D(p) = 250 – 10p pour p < 25
On sait que p*=12 et q*=130
 ( D / P)  10 
12
 0.92
250  10(12)
Vers le haut de la courbe de demande, le prix est élevé et la quantité demandé baisse, donc l’élasticité est
forte en valeur absolue.
Vers le bas de la courbe, le prix est faible et la quantité demandée est forte, donc l’élasticité est faible en
valeur absolue.
P
p
p
0
q*
q
La valeur de l’élasticité diminue quand on se déplace le long de la courbe de demande.
C – Les facteurs qui déterminent le niveau d’élasticité
1. Le type de bien
La valeur de l’élasticité est à relier au goût des consommateurs. La façon dont les consommateurs
réagissent aux variations de prix dépend de la plus ou moins grande facilité avec laquelle ils peuvent
substituer les biens.
Si pour un bien, il y a des possibilités de substitution alors la demande en ce bien varie fortement lorsque
le prix varie. Plus les biens sont substituables et plus l’élasticité est forte. Par contre, s’il n’y a que peut de
possibilités de substitution, alors la demande est inélastique aux variations de prix.
2. La durée de temps de réponse à la variation de prix
Quand on étudie la valeur de l’élasticité, il faut tenir compte de l’intervalle de temps qui s’écoule pour
que le consommateur s’ajuste aux variations de prix.
Les élasticités ont une valeur différente à court terme et à long terme. La distinction entre court terme et
long terme est à relier à la capacité des agents économiques à s’adapter au variation de prix.
On considère que le court terme est un intervalle de temps au cours duquel l’individu ne peut pas
s’adapter au variation de prix.
A court terme, la demande est relativement inélastique au variation de prix.
Par contre, à long terme, la valeur de l’élasticité augmente puisque les consommateurs ont le temps de
s’adapter au modification du prix.
Donc à court terme, il existe des habitudes de consommer qui font que la demande varie faiblement lors
d’une variation de prix. De plus la demande d’un bien peut être lié au stock d’un autre bien.
P
Demande long terme
Demande court terme
q
D– Prix, quantité demandée, dépense totale et recette totale
A chaque prix, on peut calculer la dépense totale des consommateurs qui est égale à : p × qt demandée
P
Dépense en « moins »
p
A
pa
B
pB
Dépense en « plus »
QA
QB
q
A un certain prix pa du marché, la quantité demandée est qa. et à un certain prix du marché pB les
quantités demandées sont qb.
Quand on étudie le passage du point A au point B, le prix diminue et les quantités demandées
augmentent.
P  PB  PA
Q  QB  QA
On remarque sur le graphique que la surface relative à la dépense supplémentaire est supérieur à la
surface relative à la diminution de la dépense totale. Il y a une compensation de la baisse du prix par une
augmentation plus importante de la quantité demandée.
Donc la dépense totale des consommateurs augmente.
P
p
P1
Dépense en moins
C
pC
E
Dépense en plus
pE
QC
QE
q
Si on passe de PC à PE, le prix a baissé. Dans ce cas là, la consommation supplémentaire ne permet pas de
compenser la baisse du prix…donc la dépense total diminue.
Lorsque la demande est fortement élastique (vers le haut de la courbe, les points A et B), une diminution
du prix entraîne une augmentation de la quantité demandée dans une proportion plus importante. Cette
proportion est suffisante pour compenser la baisse du prix. Donc la dépense totale augmente.
Par contre, lorsque la demande est faiblement élastique (vers le bas de courbe, les points C et E),
l’augmentation des quantités demandées est moins que proportionnel à la diminution du prix. Donc dans
ce cas là, l’accroissement des quantités ne compense par la baisse du prix. La dépense totale diminue.
Il existe un prix tel que une diminution du prix sur le marché laisse la dépense totale inchangée : c’est le
point où l’élasticité est égale à -1 c-a-d à 1 en valeur absolue : c’est P1.
 ( D P)  1  dépense totale 
CONCLUSION :  ( D P)  1  dépense totale 
 ( D P)  1  dépense totale inchangée
A chaque prix, RT = p × qt vendus. Cette recette totale conditionne les profits noté Π soit   RT  CT .
Dépense totale et recette totale atteignent un maximum au point de la courbe de demande où l’élasticité
est égale à 1 en valeur absolue. La connaissance des élasticités – prix par les producteurs leur permet de
savoir quel est le prix qui maximise leur recette totale.
II Les autres élasticités de la demande
A – Elasticité – prix croisée de la demande
Elle mesure la sensibilité de la demande d’un bien au variation du prix d’un autre bien. On suppose deux
biens à savoir B1 et B2 avec les prix respectifs, noté P1 et P2.
D1
D1 P2
D1

et  ( D1 P2 ) 
 ( D1 P2 ) 
P2
D1
D1
P2
dérivée de
la fonc D
p/r a P2
Elle mesure le pourcentage de variation de la quantité demandée d’un bien consécutif à une variation de
1% du prix de l’autre bien
 ( D1 P2 )  0
Si  P2  D1 alors les biens sont dits substituables.
 P2  D1
 ( D1 P2 )  0
Si  P2  D1 alors les biens sont dits complémentaires.
 P2  D1
On constate que B2 devient relativement plus cher que B1. Donc le consommateur : ↓ D2 et ↓ D1
Si
 ( D1 P2 )  0
alors les biens sont indépendants : cela signifie qu’on ne consomme pas B1 selon B2.
B – Elasticité – revenus de la demande
Elle mesure la sensibilité de la demande d’un bien au variation du revenu toute chose égale par ailleurs.
D
D R
 ( D R)  D 

R R D
R
Elle mesure le pourcentage de variation de la demande consécutif à une variation de 1% du revenu toute
chose égale par ailleurs.
Si  ( D | R)  1 , la variation de la demande est plus que proportionnel à la variation du revenu : dans ce
cas, on parle de bien normal de luxe.
Si 0   ( D | R)  1 , les variations de la demande sont moins importantes que les variations du revenu : on
parle de bien normal de première nécessité.
Si  ( D | R)  0 , une augmentation du revenu entraîne une diminution de la demande ou qu’une baisse du
revenu entraîne une hausse de la demande : on parle de bien inférieur.
III Elasticité – prix de l’offre
Elle mesure la sensibilité de l’offre d’un bien aux variations du prix de ce bien toute chose égale par
ailleurs.
S
 ( S | p)  S  0 . Elle est positive en raison de la Loi de l’Offre.
P
P
S
P
 ( S | p) 
 . On sait que la pente de la courbe d’offre est constante. La valeur de l’élasticité
P
S
pente de la
courbe de
l'offre
dépend : de la position de la courbe d’offre et du prix et des quantités offertes à ce prix. Sa valeur est
différente en tout point de la courbe d’offre. La valeur de l’élasticité est influencée par la capacité des
offreurs à s’adapter aux variations du prix.
A court terme, les entreprises sont confrontées à des contraintes de capacités de production. Donc les
entreprises ne peuvent réagir que faiblement à des variations de prix (ex : le marché du logement locatif
urbain).
A long terme, les entreprises peuvent développer les capacités productives et s’adapter aux variations du
prix.
Section 3 – Les conséquences de l’intervention de l’état sur l’équilibre concurrentiel
L’état intervient dans l’économie par un système de prélèvement – taxation et par un système de
redistribution. L’état peut aussi réguler directement les marchés concurrentiels…on va utiliser les courbes
d’offre et de demande pour analyser l’impact de l’intervention de l’état.
I Le contrôle des prix
Il consiste à instaurer des prix seuils sur les marchés. Les prix ne peuvent plus s’ajuster librement pour
équilibrer le marché. On distingue :
- Les prix planchers : c’est un prix minimum décidé par les autorités publiques qui peut être
pratiquer sur le marché d’un bien (ex : le SMIC, sur le marché agricole)
- Les prix plafonds : c’est un prix maximum décidé par les autorités publiques pouvant être
pratiquer sur le marché d’un bien (ex : le prix des loyers)
Selon la catégorie d’individu que l’état veut favoriser, il va décider d’un prix minimum ou d’un prix
maximum. Alors s’il décide d’instaurer d’un prix plafonds, il veut favoriser le consommateur ; s’il décide
d’instaurer un prix plancher, il veut aider les offreurs. Certains individus ne sont pas satisfaits par les
conditions du marché. Donc l’allocation par les prix leur semble injuste et l’état, par un contrôle des prix,
permet de rendre plus juste l’accès au marché, donc l’accès au bien.
Il faut effectuer un arbitrage entre les gains attendus (plus de justice sociale, plus d’équité) du contrôle
des prix et les coûts (c’est la mise en place de fonctionnaires, les effets pervers…) liés à ce contrôle pour
juger de son efficacité.
A – Le prix plafond
Cela signifie que les offreurs ne peuvent proposer le bien à un prix supérieur à ce prix maximum. Donc
Pmax  P* (prix d'équilibre concurrentiel) .
P
S
p
P*
Pmax
PR
D
QSmax Q* Qmax
q
Ce sont les producteurs qui ne proposent plus le bien car celui-ci n’est plus rentable. Par contre,
en situation concurrentielle, offrait le bien et réalisait un surplus.
Donc le surplus total des producteurs diminue.
Certains acheteurs sont gagnants puisqu’ils obtiennent le bien à un prix plus bas donc le payent moins
cher. Par contre, certains sont exclus parce que le bien est devenu rare.
En situation d’offre excédentaire, qui obtient le bien ? Il y a discrimination par le temps : celui qui obtient
le bien est celui qui est dispose à attendre le plus longtemps. La pénurie et la file d’attente suppose un
système de rationnement arbitraire : on voit apparaître des effets pervers.
Donc le vendeur dispose d’un pouvoir supplémentaire, il peut accorder le bien à qui il veut ; il peut être
tenter de l’accorder à ses proches où alors de l’accorder avec celui qui veut négocier.
Il apparaît donc un effet pervers à ce contrôle des prix : c’est pour cela qu’il faut calculer le gain et les
coûts. Cela signifie que les prix de discriminent plus (possibilité d’apparition du marché noir), les prix ne
coordonnent plus, les prix n’informent plus sur la rareté du bien.
B – Le prix plancher
Donc Pmin  P* (prix d'équilibre concurrentiel) .
P
S
p
Pmin
P*
D
PR
QDmin
Q*
QSmin
q
A ce prix, l’offre est excédentaire. A ce prix minimum, de nouveaux producteurs entrent sur le marché
puisque le prix a augmenté. Ils sont incité à produire le bien. Par contre certains consommateurs sont
exclus du marché. Cela a une conséquence sur le surplus des consommateurs et le surplus des
producteurs.
On se place sur le marché du travail :
w/p
S
SMIC
w

p
D
QDSMIC
Q*
QSSMIC
q
En conséquence, le chômage devient plus important.
II Impact d’une taxe sur l’équilibre
On distingue deux types de taxes :
- taxe à l’unité : un certain montant fixe est prélevé par unité vendu (ex : TIPP)
- taxe « ad valorem » : taxe proportionnelles à la valeur du produit (ex : TVA)
Dans les deux cas, la taxe est payée par le consommateur et elle est reversée à l’état par le producteur.
L’introduction d’une taxe fait apparaître deux prix :
 Prix de demande : le prix payé par le consommateur est un prix TTC. On le note Pd.
 Prix d’offre : le prix effectif des producteurs est un prix HT. On le note PS.
Dans le cas de la taxe à l’unité : Pd  PS  t
Dans le cas d’une taxe ad valorem : Pd  PS (1  t )
Sur le marché d’un bien, équilibre avant l’introduction de la taxe. L’équilibre est tel que S(p*)=D(p*).
P
A : Perte des
consommateurs
S
Pd
P*
B : Perte des producteurs
Ps
D
0
q*
q
q
L’état se décide de taxé ce bien par une taxe à l’unité. Pour les consommateurs, ce qui compte c’est le
prix qu’ils doivent payer pour obtenir le bien (c’est le Pd).
Les vendeurs, eux, ne se préoccupe que du prix qu’ils vont recevoir c-a-d le HT (Ps).
L’introduction de la taxe entraîne : pour le consommateur, une hausse des prix
Pour le vendeur, une baisse des prix
Sur le graphique, on peut voir comment se repartira la taxe entre offreur et demandeur :
 Une partie de la taxe est supporté par le consommateur
 L’autre est supporté par les producteurs
On constate une baisse du surplus. Par contre, l’état reçoit la taxe (en entier) collecté sur chaque unité
vendu. Il reçoit : A + B.
Soit D(p) = 250 – 10p pour p < 25
Soit S(p) = 40p – 350 pour p < 8.7
1. Prix d’équilibre avant taxation
250 – 10p = 40p – 350 → p* = 12 et q* = 130
2. Equilibre avec un prix de demande
Soit t = 5
On obtient : D( Pd )  250  10Pd et S ( Ps )  40 Ps  350
On sait que Pd  PS  t
Donc on peut réaliser un équilibre : 250  10( Ps  5)  40Ps  350
On obtient par la résolution de l’équation : Ps = 11 et Pd = 16
Par rapport à l’équilibre concurrentiel, p* = 12.
Le producteur recevait 12 avant la taxe, maintenant il en reçoit Ps = 11. Il supporte donc une unité
monétaire sur les 5 demandés par l’état.
Les consommateurs payaient 12, maintenant 16 et donc il supporte 4 unités.
Quand p* = 12, q* = 130
Après la taxe : on sait que Pd = 16 et Ps = 11
Donc D(Pd) = 250 – 10(16) et S(Ps) = 40(11) – 350. Donc q1 = 90
CONCLUSION : analyse normative de la concurrence
Sur un marché concurrentiel, il existe des forces qui incite à modifier les prix pour qu’il tende vers le prix
d’équilibre. On suppose deux hypothèse fondamentale :
- « Preneur de prix » : atomicité de la demande et de l’offre c-a-d qu’aucun individu n’a d’influence
sur le prix du marché
- Aucune barrière à l’entrée et à la sortie du marché
L’analyse normative de la concurrence consiste à mettre en évidence les vertues des mécanismes de prix.
Les vertus : 1. Les prix informent (rareté, choix)
2. Les prix incitent (font réagir l’offre et la demande)
3. Les prix coordonnent les décisions des agents
4. Les prix « allouent » c-a-d qu’ils permettent la répartition des ressources
L’allocation d’équilibre c-a-d ce qu’obtient chaque agent à l’équilibre est l’allocation la plus efficace ;
Il apparaît un gain à l’échange, ce gain se mesure par le surplus total de l’économie.
Le surplus est un critère qui permet de juger qu’une situation est meilleur qu’une autre du point de vue de
l’intérêt général.
Le surplus est maximum en concurrence. Cette allocation d’équilibre est appelé optimum de Pareto. Cela
signifie qu’il n’existe aucune autre allocation qui donne plus de bien être à tous les agents.
L’optimum pour certain est le libre échange au niveau mondial. En réalité, il y a l’intervention public sur
les marchés. C-a-d qu’il y a un transfert de ressource entre les industries. La réalité économique montre
que la politique économique commence par une redistribution et ensuite les marchés coordonnent.
L’optimum de Pareto peut être le résultat d’un mécanisme de marché après redistribution.
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