Insuffisance Respiratoire Chronique

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12/12/2012
Définition de l’insuffisance respiratoire chronique (IRC)
Insuffisance Respiratoire Chronique
Définitions et Physiopathologie
• IRC = faillite des mécanismes assurant l’hématose
– Hypoxémie avec ou sans hypercapnie
– par convention on parle d’IRC quand à l’état stable (pH normal entre 7,37
et 7,43), à distance d'une poussée
ƒ PaO2 < 60 mmHg (quelque soit le niveau de la capnie)
• Dans le cadre de l'IRC on distingue
– ll'hypoxémie
hypoxémie isolée (Pa02 Ô) et
– l'hypoventilation alvéolaire :
Diaporama réalisé par le Pr Ch
Ch--H Marquette, Service de Pneumologie,
Hôpital Pasteur CHU de Nice. Email: marquette.ch@chu
[email protected]
Commentaires réalisés par le Pr Ch Baillard, service d’
d’anesthésie
anesthésie--réanimation,
Hôpital Avicenne CHU de Bobigny, APHP. Email: [email protected]
?
• Dans beaucoup de maladies pulmonaires chroniques et tout
particulièrement les BPCO on voit apparaître au cours de
l'évolution
– d'abord une hypoxémie isolée puis
– une hypoventilation alvéolaire (hypercapnie)
les bases à connaître
en savoir plus
Définition de l’insuffisance respiratoire chronique (IRC)
Hypoxie et hypoxémie: définition
• Hypoxémie = la quantité d’oxygène transportée dans le sang est diminuée
• IRC = faillite des mécanismes assurant l’hématose
– Hypoxémie avec ou sans hypercapnie
– par convention on parle d’IRC quand à l’état stable (pH normal entre 7,37
et 7,43), à distance d'une décompensation de la maladie.
ƒ PaO2 < 60 mmHg (quelque soit le niveau de la capnie)
– Ô pression partielle en O2 dans le sang artériel (PaO2)
• Hypoxie = la quantité d’oxygène délivrée aux tissus est insuffisante par
rapport aux besoins cellulaires
ƒ Ô de la quantité d’O2 délivrée aux cellules (carence absolue)
ƒ incapacité de l’organisme à Ò la quantité d’O2 face à des besoins accrus (carence
relative)
l ti )
ƒ incapacité des cellules à exploiter l’O2 délivrée
• Dans le cadre de l'IRC on distingue
– l'hypoxémie isolée (Pa02 Ô) et
– l'hypoventilation alvéolaire (Pa02 Ô et PaCO2 Ò)
• Dans beaucoup de maladies pulmonaires chroniques et tout
particulièrement les BPCO on voit apparaître au cours de
l'évolution
– d'abord une hypoxémie isolée puis
– une hypoventilation alvéolaire (hypercapnie)
– Quatre grands mécanismes d’hypoxie tissulaire
ƒ hypoxémie profonde (ex: insuffisance respiratoire aiguë)
ƒ incapacité cardio-circulatoire à amener le sang oxygéné aux cellules (ex: choc
cardiogénique)
ƒ anomalies du transport sanguin de l’O2 (ex: anémie aiguë ou intox au CO)
ƒ incapacité de la cellule à utiliser l’O2 qu’elle reçoit (ex: intox cyanhydrique
comme complication de l’inhalation des fumées d’incendie)
Hypoxémie
Hypoxie
⇒ la relation PaO2 - SaO2 n’est pas linéaire
O2
insuffisance
respiratoire
aiguë
insuffisance
cardiaque
Courbe de dissociation
de l’l’hémoglobine
CaO2 (ml/dl): contenu artériel en O2
[ Hb x SaO2 x 1,34] + PaO2 x 0,006
TaO2 : Transport artériel en O2
Débit cardiaque
O2
cellule
TaO2 = CaO2 x Débit cardiaque
1,34 = pouvoir
oxyphorique de l’ O2
0,006 = coefficient
de solubilité de l’ O2
1
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Hypoxie vs hypoxémie
Hypoxémie normoxique
Hypoxie vs hypoxémie
Hypoxémie normoxique
– Pneumopathie aiguë sans tare sous jacente (Hb= 14 g/dL)
Si la PaO2 passe de 100 mmHg (SaO2 = 99%) à 60 mmHg (SaO2 = 90%)
Alors le CaO2 ne fait que passer de 19,2 mL/dL à 17,2 mL/dL
– Absence d’hypoxie, alors que l’on peut parler de pneumonie aiguë
hypoxémiante !
Hypoxie vs hypoxémie
Hypoxémie normoxique
– Pneumopathie aiguë sans tare sous jacente (Hb= 14 g/dL)
Si la PaO2 passe de 100 mmHg (SaO2 = 99%) à 60 mmHg (SaO2 = 90%)
Alors le CaO2 ne fait que passer de 19,2 mL/dL à 17,2 mL/dL
– Absence d’hypoxie, alors que l’on peut parler de pneumonie aiguë
hypoxémiante !
Hypoxie sans Hypoxémie
Hypoxie vs hypoxémie
Hypoxémie normoxique
– Pneumopathie aiguë sans tare sous jacente (Hb= 14 g/dL)
Si la PaO2 passe de 100 mmHg (SaO2 = 99%) à 60 mmHg (SaO2 = 90%)
Alors le CaO2 ne fait que passer de 19,2 mL/dL à 17,2 mL/dL
– Absence d’hypoxie, alors que l’on peut parler de pneumonie aiguë
hypoxémiante !
Hypoxie sans Hypoxémie
–
–
–
–
CLINIQUE: Insuffisance respiratoire aiguë ≠ IRC
Signes en rapport avec l’Hypoxémie/Hypoxie
– cyanose
– signes cardiovasculaires
ƒ Tachycardie
ƒ L’hypoxémie aggrave un coronarien
– altérations neurologiques
gq
:
ƒ céphalées, léthargie, somnolence
ƒ convulsions et dégâts cérébraux irréversibles en cas d’hypoxémie
gravissime
– tendance à la rétention de sodium et altération de la
fonction rénale
– acidose lactique (par hypoxie tissulaire) qui peut aggraver
une acidose gazeuse
Bas débit cardiaque (par exemple 2 litres/min)
Le CaO2 est inchangé mais le débit est fortement diminué
Le TaO2 est diminué
Si le TaO2 est inférieur à la consommation en O2 il y a hypoxie alors
qu’il n’y a pas d’hypoxémie
Cyanose
• Il faut que le taux d’Hb réduite (non-oxygénée) dans le sang
capillaire soit ≥ 5 g/dL pour voir apparaître une cyanose
– Ce qui correspond à un taux d’Hb réduite de 3,4 g/dL dans le sang
artériel
– Un patient dont le taux d’Hb est de 15 g/dL (Ht ≈ 45%) ne
présentera pas de cyanose tant que sa SaO2 sera > 78% (PaO2 44
mmHg)
– En cas d’anémie (ex: Hb = 9 g/dL) le seuil d’apparition de la
cyanose en terme de SaO2 est diminué à 63% (PaO2 33 mmHg)
ƒ A un tel niveau d’hypoxémie les autres manifestations de l’hypoxémie
(détresse respiratoire, troubles de la conscience) prennent le pas sur
la cyanose
ƒ Pour un taux d’Hb < 9 g/dL le patient décèderait d’hypoxémie bien
avant de voir apparaître un cyanose
⇒ la cyanose n’est pas un signe clinique fiable pour apprécier
la sévérité d’une hypoxémie
2
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PHYSIOPATHOLOGIE:: TROIS principaux mécanismes
PHYSIOPATHOLOGIE:: TROIS principaux mécanismes
1. Anomalies des rapports ventilation/perfusion (VA/Q)
1. Anomalies des rapports ventilation/perfusion (VA/Q)
conduisent à l’hypoxémie
–
C’est le principal mécanisme en cause, notamment dans les
hypoxémies des troubles ventilatoires obstructifs
2. Incapacité du soufflet thoracique à assurer
ventilation suffisante ((hypoventilation
yp
alvéolaire))
–
conduisent à l’hypoxémie
–
C’est le principal mécanisme en cause, notamment dans les
hypoxémies des troubles ventilatoires obstructifs
une
Ce mécanisme est en cause, notamment dans les hypoxémies des
troubles ventilatoires restrictifs
3. Incapacité de la surface alvéolo capillaire d'assurer les
échanges
–
–
Soit altération au niveau de la membrane alvéolo capillaire
(fibroses)
Soit altération au niveau du lit vasculaire (HTAP primitive ou postembolique)
1. Hypoxémie liée à la perturbation des rapports VA/Q
1. Hypoxémie liée à la perturbation des rapports VA/Q
Effet shunt:BPCO*
Ô du Ø des voies
aériennes par
l’inflammation
• hypoxémie par effet shunt
• principal mécanisme en cause, notamment dans les
troubles ventilatoires obstructifs
zone relativement normale :
ventilation alvéolaire (VA)
normale et pression partielle
en oxygène (PAO2) normale
Ô de la ventilation
alvéolaire (VA) et
de la pression
partielle en
oxygène (PAO2)
– troubles de la distribution de l'air dans les alvéoles
60mmHg
Ô du contenu
en O2
et débit normal
– dans certains territoires le renouvellement de l ’ air est
insuffisant
– l'inhalation d'02 pur corrige complètement l'effet shunt car dans
ces conditions l'alvéole même mal ventilée se remplit d'02.
artère
pulmonaire
40mmHg
45mmHg
en O
100mmHg contenu
normal
2
100mmHg
veine
pulmonaire
60mmHg
ÔÔ du
contenu en O2
* Adapted from:
COPD, Celli B et al, Harcourt Health communication 2001
1. Hypoxémie liée à la perturbation des rapports VA/Q
1. Hypoxémie liée à la perturbation des rapports VA/Q
shunt vrai (atélectasie)
ventilation
alvéolaire (VA) = 0
et pression
partielle en
oxygène PAO2 = 0
obstruction
bronchique
complète
0mmHg
artère
pulmonaire
40mmHg
zone relativement normale :
ventilation alvéolaire (VA)
normale et pression partielle
en oxygène (PAO2) normale
Ô Ô Ô du
contenu en O2
et débit normal
40mmHg
en O
100mmHg contenu
normal
• shunt vrai intra-pulmonaire: quand dans certains
territoires la ventilation alvéolaire (VA) est nulle
– l’hypoxémie par shunt vrai se rencontre notamment
ƒ en cas d’atélectasie
ƒ dans les comblements alvéolaires (pneumonie, SDRA)
2
100mmHg
veine
pulmonaire
Scanner injecté : atélectasie (poumon non ventilé)
gardant un certain degré de perfusion par rapport
à l’épanchement pleural
L’épanchement pleural ne prend pas le contraste
50mmHg
Ô Ô Ô du
contenu en O2
– l'inhalation d'02 pur ne corrige pas
complètement l'effet shunt car dans
ces conditions l'02 n’atteint pas
l'alvéole
3
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1. Hypoxémie liée à la perturbation des rapports VA/Q
Atélectasies
shunt vrai (comblement alvéolaire)
zone relativement normale :
ventilation alvéolaire (VA)
normale et pression partielle
en oxygène (PAO2) normale
ventilation
alvéolaire (VA) = 0
et pression
partielle en
oxygène PAO2 = 0
0mmHg
artère
pulmonaire
40mmHg
Ô Ô Ô du
contenu en O2
et débit normal
40mmHg
en O
100mmHg contenu
normal
2
100mmHg
veine
pulmonaire
50mmHg
Ô Ô Ô du
contenu en O2
1. Hypoxémie liée à la perturbation des rapports VA/Q
Comblement alvéolaire : pneumopathie
cas particulier de l’emphysème
• il existe en plus du trouble ventilatoire obstructif une
raréfaction du lit vasculaire
– Ô de la diffusion* alvéolaire de l’O2 en raison de la Ô de la
surface d’échanges alvéolo-capillaires
– le CO2 (beaucoup plus diffusible que ll‘O
O2) est normal ou Ô
(hyperventilation du fait de l'hypoxémie)
– la PaO2 est longtemps normale tout au moins au repos, la PaCO2
est Ô et ne s'élève qu’au stade ultime de la maladie
*peut s’évaluer par la mesure du transfert de l’oxyde de carbone (DLCO)
1. Hypoxémie liée à la perturbation des rapports VA/Q
PHYSIOPATHOLOGIE:: TROIS principaux mécanismes
conduisent à l’hypoxémie
emphysème*
Ô du Ø des voies
aériennes par Ô des
forces de rétraction
élastiques
emphysème: Ô de
la ventilation
alvéolaire (VA) et
de la PAO2
destruction des
capillaires
p
alvéolaires: Ô
de la perfusion
(Q)
40mmHg
artère
pulmonaire
zone relativement normale : Ò
de la ventilation alvéolaire
(VA) et pression partielle en
oxygène (PAO2) normale
Ô du contenu
en O2
60mmHg
et Ô Ô du
débit
45mmHg
100mmHg
contenu en O2
relativement
normal
1. Anomalies des rapports ventilation/perfusion (VA/Q)
–
C’est le principal mécanisme en cause, notamment dans les
hypoxémies des troubles ventilatoires obstructifs
2. Incapacité du soufflet thoracique à assurer
ventilation
ntil ti n suffis
suffisante
nt (hypoventilation
(h p
ntil ti n alvéolaire)
l é l i )
–
une
Ce mécanisme est en cause, notamment dans les hypoxémies des
troubles ventilatoires restrictifs
100mmHg
contenu en O2
normal et haut
débit
90mmHg
veine
pulmonaire
* Adapted from:
COPD, Celli B et al, Harcourt Health communication 2001
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2. Hypoxémie liée à l’hypoventilation alvéolaire
PHYSIOPATHOLOGIE:: TROIS principaux mécanismes
conduisent à l’hypoxémie
• l‘insuffisance respiratoire est homogène
– la Ô de la PaO2 s'accompagne d'une Ò de la PaCO2
1. Anomalies des rapports ventilation/perfusion (VA/Q)
⇒ la somme PaO2+ PaCO2 est normale (120 à 130 mmHg)
⇒ absence d’effet shunt
O2
C02
02
–
C02
C’est le principal mécanisme en cause, notamment dans les
hypoxémies des troubles ventilatoires obstructifs
2. Incapacité du soufflet thoracique à assurer
ventilation suffisante ((hypoventilation
yp
alvéolaire))
–
une
Ce mécanisme est en cause, notamment dans les hypoxémies des
troubles ventilatoires restrictifs
3. Incapacité de la surface alvéolo capillaire d'assurer les
échanges
–
–
normal
Soit altération au niveau de la membrane alvéolo capillaire
(fibroses)
Soit altération au niveau du lit vasculaire (HTAP primitive ou postembolique)
hypoventilation
3. Hypoxémie liée à l’incapacité de la surface alvéolocapillaire d'assurer les échanges
• surface alvéolo-capillaire : 100 à 150 m2
• soit parce que la membrane alvéolo capillaire est
atteinte (épaissie)
– trouble
t
bl d
de lla diff
diffusion
si n f
faisant
is nt barrage
b
aux
xé
échanges
h n s gazeux
x
ex : fibrose interstitielle diffuse
• soit parce que le lit vasculaire est réduit
– ex : thrombose chronique des Artères Pulmonaires ou Hyper
Tension Artérielle Pulmonaire (HTAP) primitive
3. Hypoxémie liée à l’incapacité de la surface alvéolocapillaire d'assurer les échanges
3. Hypoxémie liée à l’incapacité de la surface alvéolocapillaire d'assurer les échanges
• À l’état normal les échanges d'O2 et de CO2 au niveau
de la membrane (par simple gradient des pressions) se fait
facilement
⇒ au repos l'hématose est totalement faite dans le premier tiers de
la longueur du capillaire, (les 2/3 restant sont utilisés à l'effort).
– le sang
g séjourne
j
environ 0,75 seconde dans le capillaire
p
pulmonaire
p
– en raison de la différence des pressions partielles de l’oxygène
entre le sang veineux (PVO2 = 40 mmHg) et l’air alvéolaire ( PAO2 =
100 mmHg) la diffusion de l’oxygène est quasiment achevée en
0,25 seconde (PaO2 devient sensiblement égale à PAO2)
⇒le temps de diffusion reste suffisant sauf lorsque le temps de
transit se réduit, par …
Diffusion Alvéolo-Capillaire
• À l’état normal les échanges d'O2 et de CO2 au niveau
de la membrane (par simple gradient des pressions) se fait
facilement
⇒ au repos l'hématose est totalement faite dans le premier tiers de
la longueur du capillaire, (les 2/3 restant sont utilisés à l'effort).
– le sang
g séjourne
j
environ 0,75 seconde dans le capillaire
p
pulmonaire
p
– en raison de la différence des pressions partielles de l’oxygène
entre le sang veineux (PVO2 = 40 mmHg) et l’air alvéolaire ( PAO2 =
100 mmHg) la diffusion de l’oxygène est quasiment achevée en
0,25 seconde (PaO2 devient sensiblement égale à PAO2)
⇒le temps de diffusion reste suffisant sauf lorsque le temps de
transit se réduit, par la tachycardie d’exercice par exemple
⇒ désaturation à l’effort !
5
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Diffusion Alvéolo-Capillaire
3. Hypoxémie liée à l’incapacité de la surface alvéolocapillaire d'assurer les échanges
• En cas d’altération de la membrane alvéolo-capillaire OU
d’altération au niveau du lit vasculaire
– Ò du temps nécessaire à l’équilibration des pressions partielles en gaz
– PaO2 au repos est initialement normale
MAIS
– Ô PaO2 à l'effort
– au stade ultime : hypoxémie de repos
• Le CO2 (beaucoup plus diffusible que l‘O2) est normal ou Ô
(hyperventilation du fait de l'hypoxémie)
– PaC02 ne s'élève qu’au stade ultime de la maladie
PHYSIOPATHOLOGIE:: Un mécanisme principal
conduisant à l’hypercapnie
HYPOVENTILATION ALVEOLAIRE
1. Diminution de la proportion du volume courant
effectivement utilisé pour les échanges gazeux
–
–
Le patient ventile surtout un espace mort
C’est
C
est le principal mécanisme en cause
cause, notamment dans les
hypercapnies des troubles ventilatoires obstructifs
2. Incapacité du soufflet thoracique à assurer une
ventilation suffisante (hypoventilation alvéolaire)
–
1. Hypercapnie liée à la diminution du volume
courant (VT) utilisé pour les échanges gazeux
• Espace mort (VD) : volume gazeux ne participant pas aux
échanges alvéolaires
C'est une partie de l'air présent dans les conduits qui
n'atteint jamais les alvéoles. Ce volume est d'environ 150 ml
durant une respiration courante normale
Vt = Vd + V alv
600 = 150 + 450
Chez le BPCO : Augmentation de l’espace mort par rapport au
volume alvéolaire : VD/VT
•
sujets normaux
patients BPCO
1. Hypercapnie liée à la diminution du volume courant
(VT) utilisé pour les échanges gazeux
•
VD/VT est donc le déterminant essentiel de l’hypercapnie
Pour une même ventilation minute, la ventilation alvéolaire est d’autant plus
réduite que le volume de l’espace mort est grand
Ventilation minute :
VT X Fréquence respiratoire
500 X 12 = 6l/min
Chez le sujet sain :
En hyperventilant :
VD/VT
–
–
Ce mécanisme est en cause, notamment dans les hypercapnies
des troubles ventilatoires restrictifs
0,2 < VD/VT < 0,3
0,4 < VD/VT < 0,8
Chez le BPCO :
VD=150 ml
Ventilation alvéolaire = 350x12=4,2l/min
Ventilation alvéolaire = 350x25=10,5l/min
VD=250 ml
Ventilation alvéolaire = 250x12=3l/min
=6,2l/min
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PHYSIOPATHOLOGIE:: Un mécanisme principal
conduisant à l’hypercapnie
HYPOVENTILATION ALVEOLAIRE
1. Diminution de la proportion du volume courant
effectivement utilisé pour les échanges gazeux
–
–
02
C02
Le patient ventile surtout un espace mort
C’ t le
C’est
l principal
i i l mécanisme
é
i
en cause, notamment
t
t dans
d
lles
hypercapnies des troubles ventilatoires obstructifs
02
C02
2. Incapacité du soufflet thoracique à assurer une
ventilation suffisante (hypoventilation alvéolaire)
–
Ce mécanisme est en cause, notamment dans les hypercapnies
des troubles ventilatoires restrictifs
normal
CLINIQUE: Insuffisance respiratoire aiguë ≠ IRC
• Signes en rapport avec l’Hypercapnie
– signes neurologiques :
ƒ Céphalées
ƒ désorientation temporo-spatiale
ƒ Ô de la vigilance (de la somnolence au coma)
ƒ tremblement avec astérixis.
– hypersudation
h
d
et hypersécrétion
h
é é
bronchique
b
h
– yeux larmoyants
– vasodilatation cutanée
ƒ qui donne à l’hypercapnique un faciès rubicond qui, joint aux
troubles du comportement, le font parfois prendre pour un
éthylique
hypoventilation
Conséquences de l’insuffisance respiratoire sur
l’organisme
• L'hypercapnie :
– même élevée autour de 80 à 100 mmHg n'est pas ou peu nocive
tant que le pH reste normal
• C'est l'hypoxémie qui est nocive
– elle induit une souffrance tissulaire sur tous les organes
– on admet que c'est pour une PaO2 ≤ 55 mmHg que débute le
retentissement tissulaire
– poussée hypertensive
Conséquences de l’insuffisance respiratoire sur
l’organisme
• La vasoconstriction hypoxique
– la Ô de PaO2 dans les alvéoles entraîne par des phénomènes
biochimiques une vasoconstriction pulmonaire précapillaire
(mécanisme d’adaptation contre de trop grande hypoxémie)
– cette vasoconstriction entraîne :
ƒ une Ò des
d résistances
é i
vasculaires
l i
et donc
d
une HTAP
ƒ une Ò de la charge imposée au ventricule droit (c'est ainsi que se
constitue le coeur pulmonaire chronique)
Conséquences de l’insuffisance respiratoire sur
l’organisme
• La polyglobulie :
– phénomène d'adaptation : l'hypoxémie stimule la sécrétion
d'érythropoïétine
– l'Ò du nombre de globules rouges compense leur SaO2
insuffisante
– nocif du fait de ll'augmentation
augmentation de la viscosité sanguine
(ralentissement de la circulation capillaire et Ò de la charge du
ventricule droit)
– la vasoconstriction hypoxique entraîne à la longue une
muscularisation des artérioles et l'HTAP n'est plus réversible
même avec l'oxygène
7
12/12/2012
•Oxygénothérapie
Elément de traitement
Indication: insuffisance respiratoire chronique grave des
BPCO
ƒ Une oxygénothérapie est indiquée chez les patients BPCO lorsque:
Î à distance d’un épisode aigu
Î sous réserve d’un traitement optimal (arrêt du tabagisme,
traitement bronchodilatateur et kinésithérapie)
Î 2 mesures des gaz du sang artériel en air ambiant
– à au moins 3 semaines d’intervalle
– ont montré une PaO2 diurne inférieure ou égale à 55 mmHg
•Oxygénothérapie
Indication: insuffisance respiratoire chronique grave des
BPCO
Chez les patients dont la PaO2 diurne est comprise entre 56
et 59 mmHg, l’oxygénothérapie est indiquée uniquement si:
Î hypertension
h
i artérielle
é i ll pulmonaire
l
i (pression
(
i artérielle
é i ll
pulmonaire moyenne ≥ 20 mmHg)
Î désaturations artérielles nocturnes non apnéiques
Î polyglobulie (hématocrite > 55 %)
Î signes cliniques de cœur pulmonaire chronique
OLDD - modalités pratiques
– à domicile
– deux types de sources :
ƒ le concentrateur (un appareil muni de filtres
à azote qui enrichit l ’ oxygène en
l’appauvrissant en azote)
Î pour sortir est muni de petites bouteilles
Oxygénothérapie - justifications
• La vasoconstriction hypoxique
– la Ô de Pa02 dans les alvéoles entraîne par des phénomènes
biochimiques une vasoconstriction pulmonaire précapillaire
(mécanisme protecteur contre de trop grande hypoxémie)
– cette vasoconstriction entraîne :
ƒ une Ò des résistances vasculaires et donc une HTAP
ƒ une Ò de la charge imposée au ventricule droit (c'est ainsi que se
constitue le coeur pulmonaire chronique)
– la vasoconstriction hypoxique entraîne à la longue une
muscularisation des artérioles et l'HTAP n'est plus régressive
même avec l'oxygène
OLDD - modalités pratiques
réglage du débit d’oxygène
– effectué de sorte que PaO2 ≥ de 60 mmHg (sans excéder 75 mmHg)
– on débute en général par des débits faibles (1 à 2 L/min)
d’oxygène gazeux
ƒ le réservoir d ’ oxygène liquide à partir
duquel le malade approvisionne, selon ses
besoins, un petit dispositif portable en
bandoulière
Î peut
d
donc
ê
être
utilisé
l é
h
hors
d
de
l’appartement pour faire des courses etc…
– l’O2 est administré au moyen de lunettes
nasales
– l’oxygène est administré en continu au moins 15 H/24
concentrateur
réservoir
d’oxygèn
e liquide
Î l ’ humidification n’ est pas nécessaire pour
les petits débits qui sont habituellement
utilisés (< 3 l/minute)
tuyaux doivent avoir une longueur
suffisante pour que le malade puisse
vaquer à ses occupations au domicile sans
avoir besoin de se débrancher.
Î les
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12/12/2012
Ventilation assistée et BPCO - indications
•
En situation d’échec de l’OLD, une ventilation non
invasive (VNI) au domicile peut être proposée en
présence des éléments suivants :
ƒ signes cliniques d’hypoventilation alvéolaire nocturne
ƒ PaCO2 supérieure à 55 mmHg
ƒ et notion d
d’instabilité
instabilité clinique traduite par une fréquence élevée
des hospitalisations pour décompensation respiratoire
•
La seule présence d’une PaCO2 supérieure à 55 mmHg au
repos et stable à différents contrôles ne justifie pas à
elle seule la mise en route d’une VNI au domicile.
9
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