
à fumer malgré la maladie. « Malgré la maladie »… Car la bonne santé, elle, n’est plus
là. C’est, au-delà de la maladie, une épreuve que le patient doit surmonter lors de son
hospitalisation et à sa sortie de l’hôpital. Il est possible alors, qu’il soit hermétique à un
conseil de sevrage tabagique.
Monsieur C. reste hospitalisé 3 jours dans le service. Sans y avoir été préparé
auparavant, il se retrouve projeté dans un milieu qui peut faire peur, dans une chambre
où un médecin, un interne, des infirmières et des aides soignantes rentrent et effectuent
leurs soins. Sa préoccupation est de rentrer le plus vite possible chez lui, retrouver sa
femme, ses enfants, ses meubles, son lit, son odeur. De plus, ici, à l’hôpital, il est
interdit de fumer à l’intérieur de l’établissement et Monsieur C. ne peut sortir pour
fumer car il est surveillé en permanence par un scope.
Les règles qui sont imposées aux patients arrivant dans un service hospitalier, plus
particulièrement aux soins intensifs de cardiologie et le changement violent de cadre de
vie peuvent amener une méfiance envers les soignants, un mal-être. La relation
soignant- soigné doit alors être adaptée pour permettre un échange autour de la
consommation du tabac et de la mise en place d’un sevrage tabagique. Il est donc
important que le soignant instaure un climat de confiance avec le patient afin de pouvoir
communiquer simplement et avec authenticité. Cette phase peut prendre du temps.
Mais le temps manque parfois. En unité de soins intensifs de cardiologie, la durée
moyenne d’une hospitalisation est de 3 à 4 jours. Il peut être difficile d’instaurer une
relation de confiance avec le patient en si peu de temps. Il faut savoir aborder le patient
et lui parler de manière adaptée à sa situation, au vécu de son hospitalisation.
« Arrêter de fumer est un parcours. Accompagner un fumeur, c’est suivre son
parcours »
Bouleversement des habitudes de vie et manque de temps peuvent paraître des obstacles
à la mise en place d’un sevrage tabagique à l’entrée aux soins intensifs de cardiologie.
J’ai pu assister à un entretien entre un patient et une infirmière tabacologue. Ce qu’il
ressort de cet entretien, c’est que le patient reste libre de ces choix. Il a le choix
d’accepter ou pas la venue de l’infirmière tabacologue. Il a le choix de répondre ou pas
à ses questions et à son questionnaire. Il a le choix de débuter ou pas un sevrage
tabagique. Il a le choix de se remettre à fumer ou d’arrêter à sa sortie de l’hôpital. Mais
le patient fumeur hospitalisé, au-delà de cette liberté de choisir, est soumis à sa
dépendance au tabac et à sa relation intime et inviolable avec la cigarette. Sa
dépendance peut être pharmacologique, comportementale et/ou psychologique. Le
patient peut se renfermer, se braquer. Il peut refuser d’arrêter de fumer, refuser de
Diaporama « Conseil minimal et sevrage tabagique », CHU Rennes Septembre 2006