connaissances accessibles seulement à une partie de la population

connaissances accessibles seulement à une partie
de la population à tester. Si l'on ne peut jamais
éliminer complètement la variable culturelle, on
peut la rendre relativement négligeable.
H.J.E. (trad. D.J.V)
L'intelligence est l'aptitude à comprendre les
relations qui existent entre les éléments d'une
situation et à s'y adapter, afin de réaliser ses fins
propres. Elle est toujours compréhension et
invention, dit Gaston Viaud (1899-1961). Pour
que celles-ci se réalisent, il faut au préalable une
réorganisation des éléments du champ
psychologique. Par exemple, comment procéder
pour détruire une tumeur cancéreuse à l'aide de
rayons X sans léser les tissus sains qui la
recouvrent ? Pour résoudre ce problème
(Duncker), il faut tout d'abord reconsidérer les
données de base, calculer le rayonnement non
nocif, puis faire converger à l'endroit voulu
plusieurs faisceaux dont la concentration seule sera
efficace. Pouvoir résoudre des problèmes
nouveaux et s'adapter rapidement à de nouvelles
situations est la marque spécifique de
l'intelligence. Pendant longtemps, on a pensé que,
seule, l'activité conceptuelle et logique de
l'homme, élaborée à partir du langage, était
intelligente, tandis que les autres
comportements adaptatifs résultaient de
l'activité instinctive. Mais, depuis le début du xxc
siècle, on a établi d'une façon à peu près certaine
l'existence d'autres formes d'intelligence. Il n'y a
pas une sorte d'intelligence, variable en degrés,
mais plusieurs, qui diffèrent selon les êtres et les
espèces. Le savant, le chef militaire, le philosophe,
l'ingénieur, l'artiste, le commerçant ont
certainement des formes de pensée très différentes.
Aussi a-t-on proposé (Thorndike, 1920)de
distinguer, au moins, trois grands types
d'intelligence : l'intelligence abstraite ou
conceptuelle, caractérisée par l'aptitude à utiliser le
matériel verbal et symbolique ; l'intelligence
pratique, qui se trouve à l'aise dans le concret,
lorsqu'il faut manipuler des objets ;
l'intelligence sociale enfin, qui implique la
compréhension des êtres humains et la facilité à
s'entendre avec eux. Les enfants (et les débiles
mentaux) ont une intelligence essentiellement
pratique. Mais elle n'apparaît pas sous une forme
déjà définie. Les travaux de l'école genevoise
montrent que l'aptitude cognitive s'élabore tout au
long de l'enfance et de l'adolescence, et passe par
plusieurs stades dont les premiers sont proches
des formes élémentaires d'adaptation
biologique et les derniers tendent à s'identifier aux
structures logiques de la pensée mathématique.
L'intelligence, écrit J. Piaget (1965, p. 133), « se
construit par paliers d'équilibration successifs, tels
que le travail débute, sur chacun d'eux, par une
reconstruction de ce qui était déjà acquis sur le
palier précédent, mais sous une forme plus
restreinte ». Le premier de ces paliers se
constitue, sous une forme sensori-motrice, pendant
les deux premières années, environ. L'enfant,
interagissant avec son milieu, élabore des schèmes
élémentaires qui, par leur extension et leur
coordination progressives, lui permettront
d'organiser le réel. Il dégage ainsi, notamment, la
notion de permanence de l'objet. Au niveau suivant,
« qui est celui de la pensée représentative et des
opérations concrètes » (de deux à six ans), il
appréhende peu à peu les relations spatiales,
temporelles et causales existant entre les objets et
entre ceux-ci et lui-même. Grâce au langage et à la
fonction symbolique, en général, il peut
reconstruire sur le plan de la représentation tout
l'acquis antérieur, mais en y introduisant des
déformations dues à un point de vue égocentrique.
Vers l'âge de sept ans, début de la période
proprement opératoire, les premières opérations
réversibles s'organisent, et, vers l'âge de onze ou
douze ans, apparaissent les opérations formelles ou
hypothético-déductives, qui portent non plus sur
des objets, comme au palier précédent (opérations
concrètes), mais sur des énoncés logiques.
L'intelligence a fait l'objet d'innombrables
travaux. On a tenté de la mesurer (le premier
instrument utile fut créé par A. Binet) et de
l'analyser en ses éléments. Pour Charles Edward
Spearman (1863-1945), la réussite à certaines
tâches intellectuelles (épreuves très variées
auxquelles on soumet plusieurs sujets)
dépend de deux facteurs : l'un général (facteur g),
commun à tous les exercices ; l'autre spécifique
(facteur s ) , propre à une tâche particulière. Cet
auteur a proposé d'assimiler le facteur g, qu'il
appelle 1'« énergie mentale », à l'intelligence.
Certains psychologues, sceptiques quant à la valeur
de la méthode des corrélations employée
par Spearman, ont perfectionné l'analyse facto-rielle
et fait apparaître de nombreuses aptitudes primaires
(L.L. Thurstone, 1938), lesquelles interviennent
selon la nature de la tâche à accomplir. Pour R.B.
Cattell (1967), l'intelligence générale elle-même se
composerait de deux aptitudes, qu'il qualifie de «
fluide » et de « cristallisée ». La première (gf)
entre en jeu dans les tâches de classification et les
analogies, par exemple ; la seconde (gc) est à
l'œuvre dans le raisonnement, le jugement, etc.
Quoi qu'il en soit, la psychanalyse et la psychologie
clinique nous ont enseigné que l'intelligence était
autre chose qu'une faculté de l'esprit. Inséparable de
l'affectivité (des émotions, des conflits
intra-psychiques), elle est une conduite de la per-
sonne tout entière dans une situation déterminée : le
même individu peut être brillant dans une
démonstration mathématique, par exemple, et
totalement désadapté devant une tâche pratique ou
dangereuse. De même que l'affectivité retentit
sur l'intelligence, de même celle-ci peut exercer son
contrôle sur celle-là. C'est ce qui permet à certains
sujets
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