La chirurgie athroscopique serait inefficace
dans l’arthrose du genou
L’arthrose du genou, dont la fréquence s’accroît avec le
vieillissement de la population, peut relever de thérapeutiques
pharmacologiques, de la kinésithérapie ou de la chirurgie. A un
stade n’imposant pas la mise en place d’une prothèse totale, la
chirurgie est le plus souvent pratiquée par voie arthroscopique.
L’arthroscopie permet le lavage de l’articulation (éliminant
fragments de cartilage et cristaux de calcium) et le
débridement, l’objectif étant de réduire la synovite et d’éliminer
les obstacles mécaniques à la mobilité articulaire.
Cependant, bien que la chirurgie arthroscopique soit très
largement pratiquée, aucune preuve de son efficacité n’a
jamais été apportée. A contrario, un essai randomisé récent (il
faut le dire très contesté) a même retrouvé une absence de
bénéfice avec cette thérapeutique (1).
Pour tenter de résoudre définitivement (?) la question, une
équipe d’Ontario (Canada) a entrepris une nouvelle étude
randomisée sur ce thème (2).
Cent quatre vingt-huit patients souffrant d’une arthrose de
genou avec des anomalies radiologiques de grade 2 à 4 dans
la classification modifiée de Kellgren-Lawrence ont été inclus
dans l’étude. Etaient notamment exclus de l’essai les sujets
ayant une désaxation en varus ou en valgus de l’articulation de
plus de 5 degrés ou les patients ayant une déchirure méniscale
importante.
Tous les patients ont été randomisés entre un traitement
médical (incluant antalgiques et anti-inflammatoires non
stéroïdiens) accompagné d’une kinésithérapie et la même prise
en charge associée à une chirurgie arthroscopique réalisée par
un praticien expérimenté.
Le critère principal de jugement était l’évolution à 2 ans du
score auto-administré WOMAC (Western Ontario and McMaster
Universities Osteoarthritis Index). Le critère secondaire était
l’évolution de l’indice SF-36 évaluant la qualité de vie.