Comment traiter l’arthrose ? Actuellement, aucun traitement ne guérit les personnes souffrant d'arthrose, mais on peut soulager les douleurs et réduire le handicap. Concrètement, tous les experts s'accordent à dire que la meilleure façon de prendre en charge l’arthrose consiste à associer des traitements pharmacologiques à des mesures non pharmacologiques. Lorsque les patients ne répondent pas ou plus à ces traitements, la chirurgie peut être envisagée, mais en dernier recours. LES TRAITEMENTS PHARMACOLOGIQUES Pour traiter les épisodes douloureux aigus, il est conseillé d'administrer du paracétamol à une dose maximale de 4 grammes par jour aux patients atteints d'arthrose du genou ou de la hanche dont les douleurs sont légères à modérées. Un autre traitement sera envisagé si le paracétamol n'est pas suffisamment efficace, si les douleurs sont importantes ou en présence d'une inflammation. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont également indiqués mais, en raison des effets indésirables gastro-intestinaux et rénaux, ils seront pris à la dose minimale efficace et, autant que possible, leur administration ne se prolongera pas dans le temps. Si le patient présente un risque important de lésion gastro-intestinale, les alternatives suivantes peuvent être envisagées dans le but de protéger la muqueuse gastrique: soit prendre un anti-inflammatoire inhibiteur sélectif de la COX2 (les coxib), soit associer l'AINS à un inhibiteur de la pompe à protons ou au misoprostol. Dans tous les cas, il faudra absolument réduire la consommation d’AINS et réserver ce traitement aux poussées inflammatoires. Comme alternative ou comme traitement d'appoint aux analgésiques oraux, un AINS à usage local (patch ou gel) peut être efficace pour l'arthrose du genou. Il aurait pour avantage de ne pas augmenter le risque d'effets indésirables gastro-intestinaux. Enfin, citons les produits à base de curcumine qui est un puissant anti-inflammatoire naturel. Mais attention, la curcumine est très peu bio-disponible. Ceci signifie qu’elle passe peu, voire très peu dans le sang, dans sa forme naturelle. Il faut donc privilégier les formes dites « bio-optimisées ». Les Anti-Arthrosiques Symptomatiques d’Action Lente (AASAL) (glucosamine sulfate, la chondroïtine sulfate, les insaponifiables d’avocat et de soja) peuvent apporter un certain soulagement des symptômes de l'arthrose, en particulier au niveau du genou. Leur action est différée. Cela signifie que l’effet sur la douleur et la fonction articulaire n’est perceptible que 4 à 6 semaines après le début du traitement. Il faut donc ajouter au un antidouleur à la dose la plus faible possible au début du traitement. Lorsque les douleurs sont modérées à sévères et qu'elles ne répondent pas aux traitements analgésiques ou anti-inflammatoires oraux, le médecin pourra envisager l'injection intra-articulaire d'un corticoïde, essentiellement pour l'arthrose de la hanche ou du genou. www.fondationarthrose.org – BE38 0017 6370 0072 – L’arthrose nous concerne tous. Soutenez-nous ! L'acide hyaluronique, injecté dans l'articulation, peut aussi être utile pour traiter la gonarthrose ou la coxarthrose. Ce traitement s’appelle la viscosupplémentation. Enfin, si les douleurs engendrées par l'arthrose de la hanche ou du genou ne sont pas maîtrisées, que les autres traitements pharmacologiques n'ont pas été efficaces ou qu'ils sont contre-indiqués, la prise d'un opiacé faible ou d'un analgésique narcotique peut être proposée par le médecin. Exceptionnellement et uniquement en cas de douleurs sévères, le patient pourra avoir recours à des opiacés plus forts. Une solution chirurgicale telle que la pose d'une prothèse, par exemple, sera cependant à envisager chez ces patients. LES TRAITEMENTS NON PHARMACOLOGIQUES Les méthodes non pharmacologiques pour soulager les personnes atteintes d'arthrose du genou ou de la hanche sont nombreuses. Elles consistent à décharger la ou les articulations atteintes, ce qui permet d’alléger les douleurs et d’améliorer la mobilité. La kinésithérapie doit toujours être privilégiée chez les personnes atteintes d'arthrose de la hanche et du genou: conseils et exercices adaptés atténuent la douleur et sont efficaces pour aider le patient à se déplacer avec plus d'aisance. Les patients doivent également être fortement encouragés à pratiquer des exercices physiques en vue de renforcer et d’étirer les muscles ainsi que de mobiliser les articulations. Pour les personnes qui souffrent d'arthrose de la hanche, réaliser des exercices dans l'eau peut s’avérer plus facile. Les personnes en surcharge pondérale sont invitées à perdre du poids afin d’être soulagées. Sachez qu’une perte de 5 à 10 % du poids est déjà efficace pour réduire les douleurs de l'arthrose du genou. Les aides à la marche (canne, béquille, déambulateur...) peuvent réduire les douleurs provoquées tant par l'arthrose du genou que de la hanche. Ces aides vont réduire les contraintes mécaniques qui pèsent sur les articulations. Pour qu'elles soient efficaces, il est important que le patient reçoive les instructions adéquates sur la meilleure façon de les utiliser. Dans certains cas d'arthrose du genou, une orthèse (genouillère) peut aider à réduire la douleur, à améliorer la stabilité et à diminuer le risque de chute. Ces orthèses sont surtout conseillées chez les patients sportifs. Le port de chaussures ou de semelles orthopédiques (correctrices ou qui absorbent les chocs) peut aussi avoir un effet favorable sur la douleur et améliorer la marche. Largement préconisée, l'application de froid (compresse de glace) ou de chaleur (hot pack) est facile à mettre en place et est bénéfique pour la gonarthrose et la coxarthrose. Attention, le froid doit s’appliquer sur l’articulation douloureuse. Le chaud est réservé aux muscles douloureux et contracturés. D'autres méthodes ont des effets bénéfiques. C'est le cas de l'acupuncture pour soigner l'arthrose du genou ou de la neurostimulation électrique transcutanée (TENS), une technique qui permet de contrôler la douleur à court terme chez certains patients arthrosiques (hanche ou genou). Enfin, n’oublions pas que tous ces traitements, qu'ils soient pharmacologiques ou non, sont plus efficaces si le patient reçoit une bonne information et une éducation adéquate. Ainsi les patients doivent connaître les objectifs des traitements, être sensibilisés à l’importance de modifier leur mode de vie, de bouger, d'adapter leurs activités en fonction de la maladie, de perdre du poids, etc. Et c'est aussi le rôle de l'équipe officinale de convaincre le patient de suivre ces recommandations à la lettre ! Source : F. Oprenyeszk – Mise au point d’un biomatériau à base de chitosan pour le traitement de l’arthrose. Les informations et conseils contenus sur ce site ne peuvent se substituer à un avis médical. www.fondationarthrose.org – BE38 0017 6370 0072 – L’arthrose nous concerne tous. Soutenez-nous !