lithium, la triiodothyronine ou un antipsychotique atypi -
que) si le patient présente une amélioration partielle ou s’il
n’a pas obtenu de rémission avec un antidépresseur de
première intention. Le choix d’un deuxième médicament
devrait tenir compte de la présence de symptômes résiduels,
d’effets indésirables du premier antidépresseur, du profil
d’effets indésirables du deuxième médicament, des interac-
tions médicamenteuses éventuelles et des mécanismes d’ac-
tion potentiellement complémentaires.
L’ajout de l’aripiprazole, du lithium, de la rispéridone
ou de l’olanzapine à la fluoxétine comme traitement
d’appoint de première intention s’appuie sur des données
probantes de niveau 1. Les médicaments de deuxième
intention incluent la quétiapine et la triiodothyronine, ou
leur association avec le bupropion ou la mirtazapine. Bien
que l’association d’antidépresseurs soit une stratégie
couramment utilisée dans les cas de réponse inadéquate au
traitement, les données issues d’ECRA bien conçues à
l’appui de cette approche sont moins nombreuses que celles
à l’appui de l’intensification du traitement avec des médica-
ments autres que les antidépresseurs. La buspirone, le
modafinil, les psychostimulants et la ziprasidone sont
recommandés comme traitements de troisième intention
(sur la base de résultats inconsistants provenant d’ECTA
et/ou de données ne provenant pas d’ECTA).
Discussion du CAS N° 2 : Peter a présenté une amélioration
clinique significative (confirmée par la réduction du score
MADRS) depuis qu’il a commencé son traitement par la
sertraline, mais il continue d’éprouver des symptômes rési -
duels légers et n’a pas atteint l’état de rémission (score à
l’échelle MADRS ≤ 10). Il n’a pas pu tolérer une augmenta-
tion de sa dose de sertraline et on a donc opté pour un traite-
ment d’appoint. Bien que le lithium et les antipsychotiques
atypiques représentent des stratégies d’appoint de première
intention, ces médicaments ne conviennent pas à ce patient,
étant donné ses antécédents médicaux. La triiodothyronine
est choisie comme premier traitement d’appoint.
Si les patients présentent une réponse inadéquate à au
moins deux antidépresseurs et/ou aux traitements d’ap-
point, on peut considérer qu’ils souffrent de dépression
pharmaco-résistante (DPR). Les choix pharmaco-thérapeu-
tiques suivants incluent le passage à un autre antidépresseur
de première intention dont l’efficacité supérieure est
démontrée par des données probantes, tel que décrit ci-
dessus, le passage à un médicament de deuxième intention
tel qu’un ATC (en particulier la clomiprimine) ou à une
monothérapie par la quétiapine, ou l’emploi d’un autre
traitement d’appoint. Il est également important à ce stade
de prendre en considération des options non pharma-
cologiques pour la DPR, et notamment l’ajout d’une
psychothérapie fondée sur des données probantes2ou le
passage à un traitement de neurostimulation, tels que l’élec-
troconvulsivothérapie4.
Décisions relatives au maintien
du traitement antidépresseur
L’objectif du traitement aigu est l’obtention d’une
rémission symptomatique complète. Lorsque l’objectif est
atteint, les cliniciens doivent déterminer combien de temps
le traitement doit être maintenu pour éviter une rechute.
Cette question problématique doit être solutionnée indi-
viduellement pour chaque patient, en soupesant les risques
associés à un traitement à plus long terme avec le bénéfice
potentiel de prévenir une rechute. En général, les patients
ne présentant pas d’épisodes dépressifs récidivants ou de
facteurs de risque de rechute devraient continuer leur
traitement antidépresseur pendant au moins 6 à 9 mois
avant de réduire progressivement la dose jusqu’à l’arrêt du
médicament. Étant donné que des données indiquent que
la réduction de la dose peut entraîner un taux plus élevé de
rechute ou de récidive11, il est recommandé si elle est
tolérée, de maintenir la même dose d’entretien que celle
ayant produit une atténuation des symptômes.
Un traitement d’entretien à long terme, c’est-à-dire
pendant deux ans au minimum, est recommandé chez les
patients présentant des épisodes dépressifs majeurs récidi-
vants (≥ 3 fois) ou d’autres facteurs de risque de rechute,
p. ex. un âge avancé, la présence d’épisodes caractérisés
comme chroniques, sévères, psychotiques ou difficiles à
traiter ; des comorbidités psychiatriques ou médicales
importantes, des symptômes résiduels ; ou des antécédents
de rechute symptomatique suite à l’arrêt des antidé-
presseurs. Étant donné les données limitées pour nous
guider dans la prise de décisions concernant l’administra-
tion d’un traitement à plus long terme chez les patients
présentant des facteurs de risque de rechute, ces recomman-
dations sont fondées principalement sur l’opinion d’experts.
L’ajout d’interventions psychothérapeutiques telles qu’une
TCC qui sont efficaces pour prévenir une rechute peut
également avoir un impact sur les décisions relatives à la
durée nécessaire du traitement antidépresseur d’entretien.
Décisions relatives à l’innocuité et à la
surveillance des effets secondaires
Plusieurs événements indésirables peu communs, mais
graves, associés aux ISRS/IRSN ont été identifiés, incluant
un risque accru d’hémorragie gastro-intestinale (en partic-
ulier lorsqu’ils sont associés à des anti-inflammatoires non
stéroïdiens)12,13, d’ostéoporose et de fractures chez les sujets
âgés, ainsi que d’hyponatrémie et d’agranulocytose15. Le
syndrome sérotoninergique ou la toxicité sérotoninergique
peuvent survenir avec l’administration conjointe d’ISRS/
IRSN et d’autres agents sérotoninergiques, en particulier les
IMAO. Une cardiotoxicité plus importante a été rapportée
avec la venlafaxine dans des cas de surdosage comparative-
ment aux ISRS16. Bien que les ATC entraînent un taux
légèrement accru de convulsions comparativement à la
population générale, ce n’est pas le cas des ISRS ou même
du bupropion lorsqu’ils sont prescrits dans la gamme
posologique recommandée.
Bien que les effets indésirables courants soient liés à la
classe d’antidépresseurs, des données suggèrent qu’il y a
également des différences entre les patients. En général,
l’escitalopram et la sertraline ont eu une tolérabilité
supérieure à celle des autres ISRS, alors que l’on a constaté
l’opposé avec la fluvoxamine. Les effets indésirables les plus
fréquents sont survenus au niveau du système gastro-
intestinal et du système nerveux central. Les taux de nausée
et de diarrhée sont plus élevés avec les ISRS/IRSN qu’avec
d’autres antidépresseurs qui n’inhibent pas la recapture de
la sérotonine. La nausée est généralement plus prononcée
pendant les deux premières semaines de traitement et a
tendance par la suite à s’atténuer. La mirtazapine et la
Les troubles de
l’humeur et de l’anxiété
Conférences scientifiques