OCTOBRE 2009 VOLUME 1, NUMÉRO 2 Les troubles de l’humeur et de l’anxiété Conférences scientifiques MD CURRENT CLINICAL TOPICS FROM LEADING RA SPECIALISTS ACROSS CANADA AND AROUND THE UNE DEAL’ASSOCIATION ANXIEUX W ORESSOURCE R L D I N VÉDUCATIVE I T E D B Y POUR T H ELES R EMÉDECINS BECCA M C D O N A L D CANADIENNE C E N T R E F POUR O R ALER TRAITEMENT T H R I T I S ADES N DTROUBLES AUTOIM M U N EETDDE I S L’HUMEUR EASE Lignes directrices cliniques du CANMAT pour la prise en charge du trouble dépressif majeur chez l’adulte : résumé de recommandations pharmaco-thérapeutique Par George Hadjipavlou, M.D., FRCPC, et Raymond W. Lam, M.D., FRCPC En 2009, l’Association Canadienne pour le Traitement des Troubles Anxieux et de l’Humeur (CANMAT) a publié une mise à jour majeure1-5 des lignes directrices cliniques 2001 fondées sur des données probantes concernant la prise en charge des troubles dépressifs chez l’adulte produites initialement en collaboration avec l’Association des psychiatres du Canada6. Dans le présent numéro de Les troubles de l’humeur et de l’anxiété – Conférences scientifiques nous résumons la section des lignes directrices sur la pharmacothérapie3 qui traite du trouble dépressif majeur (TDM). Comme il apparaît clairement dans les autres sections des lignes directrices2, les antidépresseurs et la psychothérapie sont des traitements de première intention efficaces dans le TDM. Ce numéro vise principalement à mettre en lumière les recommandations visant à guider les cliniciens dans le processus décisionnel après l’instauration d’un traitement antidépresseur, en mettant l’accent sur les médicaments disponibles au Canada. Deux cas sont présentés succinctement pour illustrer différentes stratégies fondées sur des données probantes. Association Canadienne pour le Traitement des Troubles Anxieux et de l’Humeur Membres exécutifs du Conseil consultatif du CANMAT Raymond W. Lam, M.D., FRCPC Président exécutif, Vancouver Sidney H. Kennedy, M.D., FRCPC Président du groupe chargé de la dépression, Toronto Roger McIntyre, M.D., FRCPC Président – Développement commercial et de la recherche, Toronto Sagar V. Parikh, M.D., FRCPC Président chargé de l’éducation, Toronto Rédacteur, Troubles de l’humeur et de l’anxiété – Conférences scientifiques [email protected] Richard Swinson, M.D. Président du groupe chargé de l’anxiété, Co-président des adhésions, Edmonton Depuis 2000, plus de 225 études contrôlées après répartition aléatoire (ECRA) et 145 métaanalyses ont été publiées sur l’emploi d’antidépresseurs pour traiter le TDM, faisant ainsi de la pharmacothérapie le traitement fondé sur des données probantes le mieux étudié. Étant donné cette profusion d’études, la mise à jour de 2009 portait sur des données issues de revues systématiques et de méta-analyses. Récemment, d’importants efforts de recherche visaient à dépasser le contexte des études d’efficacité, qui ont souvent une généralisabilité limitée, pour documenter l’efficacité en situation clinique réelle. Les travaux de recherche les plus notables ont été effectués dans le cadre des études START*D (Sequenced Treatment Alternatives to Relieve Depression)7. Cependant, les problèmes méthodologiques demeurent et limitent la qualité des données disponibles et la portée des questions cliniques auxquelles des réponses sûres ont été apportées. Les directives révisées du CANMAT doivent donc être considérées comme des recommandations à appliquer dans le contexte clinique de chaque patient et non comme des normes de soins. Lakshmi N. Yatham, MBBS, FRCPC, MRCPsych (R.-U.) – Président chargé des troubles bipolaires, Vancouver Principe de la pharmacothérapie Arun Ravindran, MB, Ph.D., FRCPC Co-président des adhésions Toronto Les principes généraux de la pharmacothérapie ont des caractéristiques en commun avec d’autres approches thérapeutiques pour la dépression, et plusieurs aspects de la prise en charge de ces patients méritent d’être soulignés. Une évaluation diagnostique complète doit être effectuée chez tous les patients. Lors de cette évaluation, le clinicien devrait examiner avec soin divers aspects tels que la suicidalité, la bipolarité, les comorbidités, l’emploi concomitant de médicaments et les caractéristiques particulières du tableau clinique du patient (p.ex. psychose, symptômes atypiques ou saisonnalité), et il devrait également inclure des analyses de laboratoire lorsque cela est cliniquement indiqué. La prescription d’antidépresseurs devrait s’inscrire dans le cadre d’une bonne prise en charge clinique globale, qui comprend des stratégies d’éducation et d’auto-prise en charge des patients ainsi qu’une surveillance attentive des médicaments, en particulier peu de temps après que le traitement a été instauré (une période reconnue à risque élevé). Les cliniciens devraient utiliser des échelles d’évaluation validées pour surveiller le traitement et accorder une attention particulière à l’observance du traitement, étant donné que l’arrêt prématuré des antidépresseurs est fréquent. Les facteurs importants à prendre en considération dans le choix initial d’antidépresseurs sont les suivants : réponses Disponible sur Internet à www.humeuretanxieteconferences.ca Membres du Conseil d’administration du CANMAT Serge Beaulieu, M.D., Ph.D., FRCPC Montréal Marie-Josée Filteau, M.D., M.Sc., FRCPC Québec Glenda MacQueen, M.D. Ph.D., FRCPC Calgary Claire O’Donovan, M.D., FRCPC, Halifax Association Canadienne pour le Traitement des Troubles Anxieux et de l’Humeur Bureau de l’éducation Salle 9M-329, Toronto Western Hospital 399, rue Bathurst (Toronto) Ontario CANADA M5T 2S8 Le CANMAT – ou Association Canadienne pour le Traitement des Troubles Anxieux et de l’Humeur – est un organisme de recherche indépendant dont les membres sont issus de plusieurs universités canadiennes. L’objectif final du CANMAT est d’améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de troubles de l’humeur et de l’anxiété, par des projets et des registres de recherches novatrices, le développement de programmes d’éducation fondés sur des données probantes et les meilleures pratiques et l’élaboration de lignes directrices/politiques. Tableau 1 : Les antidépresseurs de première intention qui ont montré une efficacité supérieure à celle des comparateurs3 Tableau 2 : Antidépresseurs recommandés3 Première intention • • • • • • Deuxième intention • Quétiapine • Antidépresseurs tricycliques Troisième intention • Inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) Niveau de preuve Antidépresseur Comparateur(s) Escitalopram Citalopram Duloxétine Paroxétine ISRS combinésa 1 Sertraline Fluoxétine ISRS combinésa 1 Venlafaxine Duloxétine Fluoxétine ISRS combinésa 1 Duloxétine Paroxétine ISRS combinésa 2 Mirtazapine Trazodone 2 Bupropion Citalopram Desvenlafaxine Duloxétine Escitalopram Fluoxétine • • • • • • Fluvoxamine Mirtazapine Moclobémide Paroxétine Sertraline Venlafaxine Adapté de Lam RW, et coll; CANMAT guidelines. J Affect Disord. 2009; 117(Suppl 1):S26-S43, avec la permission d’Elsevier. a Les ISRS combinés diffèrent selon l’étude, mais ils incluent la fluoxétine et souvent la paroxétine et fluvoxamine. ISRS = Inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine. Adapté de Lam RW et coll; CANMAT guidelines. J Affect Disord. 2009; 117(Suppl 1):S26-S43, avec la permission d’Elsevier. antérieures aux traitements, comorbidités, profil symptomatique, préférence du patient, tolérabilité, interactions médicamenteuses potentielles et coût. Décisions relatives à l’instauration d’un traitement par des antidépresseurs Les lignes directrices publiées en 20016 recommandent l’emploi en première intention des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS),des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN) et des antidépresseurs de nouvelle génération en raison de leur innocuité et leur tolérabilité supérieures à celles des antidépresseurs d’ancienne génération. Bien qu’il existe un nombre considérablement plus important de données sur l’efficacité comparative des ISRS, des IRSN et des antidépresseurs de nouvelle génération depuis la publication des lignes directrices antérieures, les études n’ont pas fourni de données probantes à l’appui de l’emploi de l’un quelconque de ces médicaments dans quelque situation clinique que ce soit. Par conséquent, la plupart des antidépresseurs de deuxième génération peuvent être considérés comme des médicaments de première intention lors de l’instauration du traitement. Cependant, à la lumière de toutes les données disponibles, il apparaît avec un niveau de preuve 1 (au moins 2 ECRA ou métaanalyses bien conçues 8) qu’il existe une légère différence en termes d’efficacité supérieure entre plusieurs antidépresseurs – l’escitalopram, la sertraline et la venlafaxine – et certains comparateurs, et cette différence a été démontrée avec un niveau de preuve 2 (au moins 1 ECRA ou méta-analyse) pour la duloxétine et la mirtazapine (tableau 1). Les antidépresseurs tricycliques (ATC), tels que la trazodone, la sélégiline transdermique, et un antipsychotique atypique, la quétiapine, sont recommandés comme traitement de deuxième intention, alors que les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) sont des options de troisième intention. Bien que certains cliniciens puissent être surpris que la quétiapine soit recommandée en monothérapie pour le TDM, son efficacité pour traiter la dépression a été démontrée dans plusieurs ECRA. Cependant, étant donné les problèmes de tolérabilité et les effets secondaires à long terme, ainsi que la rareté des études comparant la quétiapine aux antidépresseurs standards, la quétiapine est recommandée en deuxième intention (tableau 2). Décisions après l’instauration d’un traitement antidépresseur CAS N° 1: Hana, une femme mariée âgée de 37 ans, en bonne santé physique, a été traitée avec de la paroxétine 40 mg/jour pour son premier épisode dépressif majeur. Elle est retournée au cabinet de consultation après 6 semaines de traitement, car elle présentait une sécheresse buccale, une sédation et une dysfonction sexuelle, et n’a pas obtenu d’amélioration de son humeur déprimée. Son score à l’inventaire abrégé de symptomatologie dépressive – auto-rapportée (QIDS – SR) qui était initialement de 19 a baissé à 17. Quel traitement pharmacologique recommandez-vous ? A. Passer à la venlafaxine à libération prolongée B. Passer au bupropion à libération prolongée C. Ajouter du lithium D. Ajouter de la triiodothyronine CAS N° 2 : Peter est un plombier retraité âgé de 68 ans qui a des antécédents de diabète de type 2 et d’obésité ainsi que de TDM récidivant. Il a été traité par la sertraline 150 mg/jour et a obtenu une réponse clinique et une amélioration thymique. Son score à l’Échelle de Dépression de Montgomery et Asberg (MADRS) est actuellement de 15 (valeur initiale = 34 ; rémission ≤10). Quelle pharmacothérapie recommandez-vous ? A. Passer à la venlafaxine à libération prolongée B. Ajouter du lithium C. Ajouter un antipsychotique atypique D. Ajouter de la triiodothyronine. Ces deux cas illustrent des scénarios cliniques courants suivant l’instauration d’un traitement antidépresseur. L’arbre décisionnel est un élément important dans les lignes directrices sur la pharmacothérapie à administrer, car il aide le clinicien à conceptualiser les démarches nécessaires dans le processus de traitement à la suite d’une réponse incomplète à un anti dépresseur (figure 1). Étant donné que jusqu’à deux tiers des patients n’obtiennent pas une rémission de leur état dépressif avec le premier antidépresseur, il est utile d’envisager le traitement comme un processus qui peut comprendre une suite de mesures avant que le patient obtienne une rémission9. Bien que les premiers signes d’un effet thérapeutique puissent être détectables de une à deux semaines seulement après le début du traitement10, une réponse clinique, généralement définie comme Figure 1 : Algorithme de prise en charge des patients ayant montré une amélioration limitée avec un antidépresseur de première intention3 Commencer et optimiser un traitement de première intention par un antidépresseur Évaluer le degré d’amélioration en utilisant une échelle d’évaluation validée Aucune amélioration (< 20 % de changement) ou intolérance Un certain degré d’amélioration (≥20 % de changement), mais pas de rémission Évaluer les effets secondaires et les symptômes résiduels Évaluer les effets secondaires et les symptômes Passer à un deuxième médicament dont la supériorité a été démontrée Si moins qu’une rémission complète Rémission (score dans la gamme normale) Traitement d’appoint avec un autre agent (intensification/ association) Rémission (score dans la gamme normale) Évaluer les facteurs de risque de rechute Maintenir le traitement Évaluer comme une dépression pharmacorésistante au médicament Adapté de Lam RW, et coll; Lignes directrices CANMAT. J Affect Disord. 2009;117(Suppl 1):S26-S43, avec la permission d’Elsevier. une réduction de 50 % des symptômes sur une échelle d’évaluation, peut ne pas être évidente avant 4 à 8 semaines9. Il est donc recommandé chez les patients qui ne manifestent pas de réponse initiale appréciable après 2 à 4 semaines (p. ex. une réduction de 20 % ou plus du score sur une échelle d’évaluation validée) d’augmenter la dose de leur antidépresseur ou de modifier autrement leur traitement. En revanche, les patients qui montrent une amélioration appréciable après 4 à 6 semaines devraient poursuivre leur traitement antidépresseur pendant 2 à 4 semaines supplémentaire avant que d’autres changements soient envisagés. L’utilisation d’échelles d’évaluation validées peut aider les cliniciens à surveiller plus efficacement les symptômes et à prendre des décisions sur les changements à apporter à la prise en charge clinique. Si le patient ne présente toujours pas d’amélioration après l’optimisation de la dose de l’antidépresseur initial, l’étape suivante consiste à réévaluer le diagnostic, à envisager la possibilité de facteurs antérieurement non identifiés (p.ex. la bipolarité) ou la présence de troubles comorbides, tels que l’abus de substances. Certains facteurs pertinents relatifs au traitement devraient également être examinés avec soin : le niveau d’observance thérapeutique, la modification du profil symptomatique et la présence de symptômes résiduels, la tolérabilité (incluant des effets secondaires tels que la dysfonction sexuelle que les patients peuvent ne pas rapporter spontanément) et d’idées suicidaires sont des facteurs particuliers dont il faut tenir compte. Si l’examen des questions diagnostiques et thérapeutiques révèle peu de données ayant une valeur clinique et une réduction des symptômes de moins de 20 %, il est généralement recommandé de passer à un autre antidépresseur. Étant donné qu’il n’existe pas de données concluantes démontrant que le passage à un antidépresseur d’une autre classe (p. ex. d’un ISRS à un antidépresseur non sérotoninergique) est supérieur au passage à un autre antidépresseur de la même classe (p. ex. d’un ISRS à un autre), on recommande plutôt de passer à un médicament dont l’efficacité supérieure (duloxétine, escitalopram, mirtazapine, sertraline ou venlafaxine) a été démontrée par des données probantes. On devrait envisager de passer à un autre antidépresseur de première intention ayant un profil d’effets secondaires différent (voir ci-dessous) si la tolérabilité est une entrave au traitement. Selon la préférence du patient et la sévérité des symptômes, à toutes les étapes, les options devraient inclure l’ajout d’un traitement non pharmacologique dont l’efficacité est démontrée par des données probantes (p. ex. la thérapie cognitivo-comportementale [TCC]) ou l’instauration d’un traitement par neurostimulation (p. ex. l’électroconvulsivothérapie). D’autres sections des lignes directrices portent sur ces autres modalités thérapeutiques2,4,5. Discussion du CAS N° 1 : Hana a obtenu une réponse limitée (son score au questionnaire QIDS-SR a diminué de seulement 10 %) au premier antidépresseur et elle a présenté des effets secondaires cliniquement significatifs, notamment une dysfonction sexuelle. Dans ce cas, le passage à un autre antidépresseur est la stratégie recommandée. Il existe certaines données probantes sur l’efficacité supérieure de la venlafaxine à libération prolongée, mais ce médicament peut avoir des effets indésirables sur le fonctionnement sexuel, bien que légèrement moins prononcés que la paroxétine. Dans ce cas, le passage au bupropion à libération prolongée, avec son faible taux d’effets sexuels indésirables, est l’option recommandée. On recommande un traitement d’appoint, qui comprend des stratégies consistant à associer un deuxième antidépresseurs compatible et des stratégies consistant à intensifier le traitement avec un médicament autre qu’un antidépresseur (p. ex. le lithium, la triiodothyronine ou un antipsychotique atypique) si le patient présente une amélioration partielle ou s’il n’a pas obtenu de rémission avec un antidépresseur de première intention. Le choix d’un deuxième médicament devrait tenir compte de la présence de symptômes résiduels, d’effets indésirables du premier antidépresseur, du profil d’effets indésirables du deuxième médicament, des interactions médicamenteuses éventuelles et des mécanismes d’action potentiellement complémentaires. L’ajout de l’aripiprazole, du lithium, de la rispéridone ou de l’olanzapine à la fluoxétine comme traitement d’appoint de première intention s’appuie sur des données probantes de niveau 1. Les médicaments de deuxième intention incluent la quétiapine et la triiodothyronine, ou leur association avec le bupropion ou la mirtazapine. Bien que l’association d’antidépresseurs soit une stratégie couramment utilisée dans les cas de réponse inadéquate au traitement, les données issues d’ECRA bien conçues à l’appui de cette approche sont moins nombreuses que celles à l’appui de l’intensification du traitement avec des médicaments autres que les antidépresseurs. La buspirone, le modafinil, les psychostimulants et la ziprasidone sont recommandés comme traitements de troisième intention (sur la base de résultats inconsistants provenant d’ECTA et/ou de données ne provenant pas d’ECTA). Discussion du CAS N° 2: Peter a présenté une amélioration clinique significative (confirmée par la réduction du score MADRS) depuis qu’il a commencé son traitement par la sertraline, mais il continue d’éprouver des symptômes résiduels légers et n’a pas atteint l’état de rémission (score à l’échelle MADRS ≤ 10). Il n’a pas pu tolérer une augmentation de sa dose de sertraline et on a donc opté pour un traitement d’appoint. Bien que le lithium et les antipsychotiques atypiques représentent des stratégies d’appoint de première intention, ces médicaments ne conviennent pas à ce patient, étant donné ses antécédents médicaux. La triiodothyronine est choisie comme premier traitement d’appoint. Si les patients présentent une réponse inadéquate à au moins deux antidépresseurs et/ou aux traitements d’appoint, on peut considérer qu’ils souffrent de dépression pharmaco-résistante (DPR). Les choix pharmaco-thérapeutiques suivants incluent le passage à un autre antidépresseur de première intention dont l’efficacité supérieure est démontrée par des données probantes, tel que décrit cidessus, le passage à un médicament de deuxième intention tel qu’un ATC (en particulier la clomiprimine) ou à une monothérapie par la quétiapine, ou l’emploi d’un autre traitement d’appoint. Il est également important à ce stade de prendre en considération des options non pharmacologiques pour la DPR, et notamment l’ajout d’une psychothérapie fondée sur des données probantes2 ou le passage à un traitement de neurostimulation, tels que l’électroconvulsivothérapie4. Décisions relatives au maintien du traitement antidépresseur L’objectif du traitement aigu est l’obtention d’une rémission symptomatique complète. Lorsque l’objectif est atteint, les cliniciens doivent déterminer combien de temps le traitement doit être maintenu pour éviter une rechute. Cette question problématique doit être solutionnée indi- viduellement pour chaque patient, en soupesant les risques associés à un traitement à plus long terme avec le bénéfice potentiel de prévenir une rechute. En général, les patients ne présentant pas d’épisodes dépressifs récidivants ou de facteurs de risque de rechute devraient continuer leur traitement antidépresseur pendant au moins 6 à 9 mois avant de réduire progressivement la dose jusqu’à l’arrêt du médicament. Étant donné que des données indiquent que la réduction de la dose peut entraîner un taux plus élevé de rechute ou de récidive 11, il est recommandé si elle est tolérée, de maintenir la même dose d’entretien que celle ayant produit une atténuation des symptômes. Un traitement d’entretien à long terme, c’est-à-dire pendant deux ans au minimum, est recommandé chez les patients présentant des épisodes dépressifs majeurs récidivants (≥ 3 fois) ou d’autres facteurs de risque de rechute, p. ex. un âge avancé, la présence d’épisodes caractérisés comme chroniques, sévères, psychotiques ou difficiles à traiter ; des comorbidités psychiatriques ou médicales importantes, des symptômes résiduels ; ou des antécédents de rechute symptomatique suite à l’arrêt des antidépresseurs. Étant donné les données limitées pour nous guider dans la prise de décisions concernant l’administration d’un traitement à plus long terme chez les patients présentant des facteurs de risque de rechute, ces recommandations sont fondées principalement sur l’opinion d’experts. L’ajout d’interventions psychothérapeutiques telles qu’une TCC qui sont efficaces pour prévenir une rechute peut également avoir un impact sur les décisions relatives à la durée nécessaire du traitement antidépresseur d’entretien. Décisions relatives à l’innocuité et à la surveillance des effets secondaires Plusieurs événements indésirables peu communs, mais graves, associés aux ISRS/IRSN ont été identifiés, incluant un risque accru d’hémorragie gastro-intestinale (en particulier lorsqu’ils sont associés à des anti-inflammatoires non stéroïdiens)12,13, d’ostéoporose et de fractures chez les sujets âgés, ainsi que d’hyponatrémie et d’agranulocytose15. Le syndrome sérotoninergique ou la toxicité sérotoninergique peuvent survenir avec l’administration conjointe d’ISRS/ IRSN et d’autres agents sérotoninergiques, en particulier les IMAO. Une cardiotoxicité plus importante a été rapportée avec la venlafaxine dans des cas de surdosage comparativement aux ISRS 16. Bien que les ATC entraînent un taux légèrement accru de convulsions comparativement à la population générale, ce n’est pas le cas des ISRS ou même du bupropion lorsqu’ils sont prescrits dans la gamme posologique recommandée. Bien que les effets indésirables courants soient liés à la classe d’antidépresseurs, des données suggèrent qu’il y a également des différences entre les patients. En général, l’escitalopram et la sertraline ont eu une tolérabilité supérieure à celle des autres ISRS, alors que l’on a constaté l’opposé avec la fluvoxamine. Les effets indésirables les plus fréquents sont survenus au niveau du système gastrointestinal et du système nerveux central. Les taux de nausée et de diarrhée sont plus élevés avec les ISRS/IRSN qu’avec d’autres antidépresseurs qui n’inhibent pas la recapture de la sérotonine. La nausée est généralement plus prononcée pendant les deux premières semaines de traitement et a tendance par la suite à s’atténuer. La mirtazapine et la Les troubles de l’humeur et de l’anxiété Conférences scientifiques Tableau 3: Potentiel d’interactions médicamenteuses (inhibition de la glycoprotéine p ou de l’isoenzyme du cytochrome P450 notée entre parenthèse) Potentiel minime ou faible • • • • • Citalopram Desvenlafaxine Escitalopram Mirtazapine Venlafaxine Potentiel modéré • Bupropion (2D6) • Duloxétine (2D6; 1A2 substrata) Potentiel élevé • Fluoxétine (2D6, 2C19) • Fluvoxamine (1A2, 2C19, 3A4) • Moclobémide (précausion avec les IMAOb) • Paroxétine (2D6; glycoprotéine p) • Sertraline (2D6; glycoprotéine p) a Il faut éviter l’administration conjointe d’inhibiteurs de CYP 1A2 (p. ex., la cimétidine, la ciprofloxacine et d’autres antimicrobiens de la famille des fluoroquinolones, la ticlopidine), car les taux sériques d’antidépresseurs seront plus élevés, entraînant la possibilité accrue d’effets secondaires. b Précautions similaires à celles avec les anciens inhibiteurs de la MAO. Éviter l’administration conjointe d’autres antidépresseurs, de médicaments sérotonergiques (p. ex. la mépéridine), et des médicaments sympathomimétiques (p. ex. la pseudoéphédrine, les stimulants). Adapté de Lam RW et coll; lignes directrices du CANMAT. J Affect Disord. 2009;117(Suppl 1):S26-S43, avec la permission d’Elsevier. paroxétine sont associées à un gain pondéral lorsque le traitement est prolongé. Les stratégies visant à atténuer la nausée associée aux antidépresseurs incluent la prise conjointe d’aliments, une posologie uniquotidienne au coucher, l’emploi de préparations à libération prolongée et l’adjonction judicieuse d’agents qui stimulent la motilité gastrique. Les céphalées, l’insomnie, la sédation, la nervosité et les tremblements ont également été rapportés. Les céphalées répondent habituellement à un traitement symptomatique, alors que l’emploi prudent d’hypnotiques nonbenzodiazépines ou de la famille des benzodiazépines peut améliorer le sommeil et la dépression. Ces derniers peuvent également atténuer la nervosité ou l’agitation pouvant survenir à l’instauration du traitement par des antidépresseurs. Les antidépresseurs peuvent également causer une augmentation de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle, en particulier les agents noradrénergiques. Le syndrome de sevrage survient en cas d’arrêt soudain ou de réduction de la dose, et peut être particulièrement prononcé avec les préparations à libération prolongée de venlafaxine et de paroxétine. Des évaluations systématiques de la fonction sexuelle chez les patients traités par des antidépresseurs montrent des taux de dysfonction sexuelle liée aux ISRS aussi élevés que 50 % (en particulier avec la paroxétine et la fluoxétine, et dans une moindre mesure avec le citalopram et l’escitalopram), et des taux légèrement moins élevés avec les ISRN. Certains antidépresseurs tels que le bupropion et la mirtazapine, ne sont pas associés à des taux élevés de dysfonction sexuelle comparativement au placebo. Malheureusement, il ne faut pas s’attendre à une amélioration spontanée de la dysfonction sexuelle liée aux antidépresseurs, et les données pour guider sa prise en charge sont limitées17. Les données disponibles appuient l’emploi du bupropion ou du sildénafil en traitement d’appoint. D’autres stratégies peuvent inclure l’association de la mirtazapine, une réduction de la dose ou le passage à un autre antidépresseur ayant moins tendance à entraîner une dysfonction sexuelle17. En plus des effets secondaires, les cliniciens doivent également prendre en considération les effets indésirables potentiels ou la perte d’efficacité pouvant résulter d’interactions médicamenteuses, faisant principalement intervenir la voie métabolique dépendant d’une famille d’enzyme de type cytochrome 450. D’autres voies intervenant dans les interactions médicamenteuses peuvent impliquer l’inhibition de la glycoprotéine p, un élément des barrières hémato-encéphalique et intestinale (tableau 3). La question sujette à controverses de la suicidalité émergente liée aux antidépresseurs, qui a mené à un avertissement encadré de noir au Canada et aux États-Unis, continue de susciter des débats. Cependant, les données disponibles provenant d’ECRA 18, d’études pharmacoépidémiologiques et d’études en condition naturelle, de recherches et de bases de données judiciaires n’appuient pas l’existence d’une association entre les antidépresseurs et une suicidalité accrue chez les adultes19. Cependant, il existe des données probantes indiquant une légère augmentation du risque absolu d’idées suicidaires et de comportements suicidaires (mais NON de suicides complétés) associés aux antidépresseurs chez les enfants et les adolescents, le nombre nécessaire pour nuire (NNN) étant de 14320. Les avantages démontrés des antidépresseurs dans ce groupe d’âge doivent être soupesés avec ce léger risque. Quel que soit l’âge, il est important de surveiller le statut clinique, y compris le risque de suicide, chez tous les patients à l’instauration de tout traitement, en raison de la période de suicidalité à haut risque. Conclusions Chez de nombreux patients qui souffrent de dépression, le premier antidépresseur administré n’entraîne pas de rémission symptomatique – l’objectif du traitement aigu. Par conséquent, les cliniciens doivent être prêts à prendre d’autres décisions relatives au traitement par étape, en faisant preuve de bon sens et en se fondant sur des données probantes. Le choix entre les deux stratégies consistant à passer à un autre antidépresseur ou à ajouter un deuxième médicament est généralement la première étape. Bien qu’en général, aucune donnée probante n’indique la supériorité de l’une ou de l’autre de ces approches ou d’un médicament en particulier, les choix devraient être adaptés à chaque patient, en accordant une attention particulière à divers facteurs thérapeutiques, incluant le niveau de réponse au traitement, la tolérabilité du traitement et la présence de comorbidités. Ces lignes directrices comprennent des recommandations visant à aider les cliniciens et les patients à prendre des décisions thérapeutiques éclairées par de nombreuses sources de données probantes, mais adaptées à chaque patient. Le Dr Hadjipavlou est instructeur et le Dr Lam est professeur dans le Département de psychiatrie, Université de ColombieBritannique (UCB). Tous deux sont associés au Mood Disorders Centre of Excellence à l’Hôpital de l’UCB, Vancouver. Les troubles de l’humeur et de l’anxiété Conférences scientifiques Références 1. Kennedy SH, Lam RW, Parikh SV, et coll. Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments (CANMAT) clinical guidelines for the management of major depressive disorder in adults. J Affect Disord. 2009;117(Suppl 1):S1-S2. 2. Parikh SV, Segal ZV, Grigoriadis S, et coll. Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments (CANMAT) clinical guidelines for the management of major depressive disorder in adults. II. Psychotherapy alone or in combination with antidepressant medication. J Affect Disord. 2009;117(Suppl 1):S15-S25. 3. Lam RW, Kennedy SH, Grigoriadis S, et coll. Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments (CANMAT) clinical guidelines for the management of major depressive disorder in adults. III. Pharmacotherapy. J Affect Disord. 2009;117(Suppl 1): S26-S43. 4. Kennedy SH, Milev R, Giacobbe P, et coll. Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments (CANMAT) clinical guidelines for the management of major depressive disorder in adults. IV. Neurostimulation therapies. J Affect Disord. 2009; 117(Suppl 1):S44-S53. 5. Ravindran AV, Lam RW, Filteau MJ, et coll. Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments (CANMAT) clinical guidelines for the management of major depressive disorder in adults. V. Complementary and alternative medicine treatments. J Affect Disord. 2009;117(Suppl 1):S54-S64. 6. Kennedy SH, Lam RW, Cohen NL, et coll. Clinical guidelines for the treatment of depressive disorders. IV. Medications and other biological treatments. Can J Psychiatry. 2001; 46(Suppl 1):38S-58S. 7. Rush AJ, Fava M, Wisniewski SR, et coll. Sequenced treatment alternatives to relieve depression (STAR*D): rationale and design. Control Clin Trials. 2004;25(1):119-142. 8. Cipriani A, Furukawa TA, Geddes JR, et coll; MANGA Study Group. Does randomized evidence support sertraline as first-line antidepressant for adults with acute major depression? A systematic review and meta-analysis. J Clin Psychiatry. 2008; 69(11):1732-1742. 9. Trivedi MH, Rush AJ, Wisniewski SR, et coll; STAR*D Study Team. Evaluation of outcomes with citalopram for depression using measurement-based care in STAR*D: implications for clinical practice. Am J Psychiatry. 2006;163(1):28-40. 10. Papakostas GI, Perlis RH, Scalia MJ, Petersen TJ, Fava M. A meta-analysis of early sustained response rates between antidepressants and placebo for the treatment of major depressive disorder. J Clin Psychopharmacol. 2006;26(1):56-60. 11. Papakostas GI, Perlis RH, Seifert C, Fava M. Antidepressant dose reduction and the risk of relapse in major depressive disorder. Psychother Psychosom. 2007;76(5):266-270. 12. Targownik LE, Bolton JM, Metge CJ, Leung S, Sareen J. Selective serotonin reuptake inhibitors are associated with a modest increase in the risk of upper gastrointestinal bleeding. Am J Gastroenterol. 2009;104(6):1475-1482. 13. de Abajo FJ, Garcia-Rodriguez LA. 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Jusqu’à présent, plusieurs études démontrent que les taux de réponse précoce sont équivalents entre les groupes de patients atteints de trouble dépressif majeur traités par des antidépresseurs et par un placebo, ce qui suggère que les patients qui montrent une amélioration significative et soutenue de leurs symptômes au cours des deux premières semaines de traitement ne répondent pas à l’antidépresseur lui-même, mais à des facteurs non spécifiques placebo. OBJECTIF : Comparer les taux de réponse précoce et soutenue entre des adultes atteints de trouble dépressif majeur traités par un antidépresseur et par un placebo. SOURCES DES DONNÉES : Les bases de données Medline/Pubmed ont été consultées. Aucune limite concernant l’année de publication n’a été imposée. TYPE D’ÉTUDE : Études à double insu contrôlées avec placebo après répartition aléatoire ou rapports/méta-analyses regroupés rapportant des taux de réponse précoce et soutenue chez des sujets atteints de trouble dépressif majeur. La décision d’inclure des études dans la méta-analyse a été prise par deux analystes. EXTRACTION DES DONNÉES : Les données ont été extraites sous la forme de données précodées. SYNTHÈSE DES DONNÉES : Des analyses ont été effectuées sur la proportion de patients qui ont obtenu une réponse soutenue au cours des deux premières semaines de traitement ainsi qu’au cours de la première semaine de traitement. Un modèle d’effets aléatoires avec des effets thérapeutiques fixes a été utilisé pour regrouper les études et faire une comparaison des taux de réponse précoce et soutenue entre les groupes recevant des antidépresseurs et ceux recevant un placebo. Les données provenant de 8 études incluant au total 7121 patients atteints de trouble dépressif majeur (4071 assignés au hasard à un traitement par un antidépresseur et 3045 assignés au hasard à un placebo) ont été analysées. Les patients traités par un antidépresseur étaient plus susceptibles de démontrer une réponse clinique soutenue après 2 semaines (odds ratio 2,06, IC à 95 % : 1,52-2,8) ou après 1 semaine de traitement (odds ratio 1,50, IC à 95 % : 1,08-2,08) que les patients traités avec un placebo. CONCLUSIONS: Les résultats de la présente analyse suggèrent qu’une vraie réponse au traitement peut survenir au cours des deux premières semaines ou de la première semaine de traitement du trouble dépressif majeur par des médicaments traditionnels. J Clin Psychopharmacol. 2006;26(1):56-60. Le Dr Hadjipavlou déclare qu’il n’a aucune divulgation à faire en relation avec cette publication. À titre de conférencier ou de conseiller, ou comme bénéficiaire de subventions de recherche, le Dr Lam eu des rapports avec les organisations suivantes : Advanced Neuromodulation Systems Inc., AstraZeneca, BrainCells Inc., Biovail, les Instituts de recherche en santé du Canada, le Réseau canadien pour le traitement des troubles affectifs et de l’anxiété, la Fondation canadienne de recherche en psychiatrie, Eli Lilly, Janssen, Litebook Company Ltd., Lundbeck, Lundbeck Institute, Mathematics of Information Technology and Advanced Computing Systems, Michael Smith Foundation for Health Research, Servier, Takeda, UBC Institute of Mental Health/Coast Capital Savings et Wyeth. La version française a été révisée par Martin Lepage, Ph.D., Montréal UN PARTENARIAT POUR UNE FORMATION MÉDICALE INDÉPENDANTE La publication de Les troubles de l’humeur et de l’anxiété a été rendue possible grâce à une subvention à l’éducation de Biovail Canada Inc. et Pfizer Canada Inc. © 2009 CANMAT ou l’Association Canadienne pour le Traitement des Troubles Anxieux et de l’Humeur, seule responsable du contenu de cette publication. Éditeur : SNELL Communication Médicale Inc. en collaboration avec CANMAT (Association Canadienne pour le Traitement des Troubles Anxieux et de l’Humeur). Les troubles de l’humeur et de l’anxiété – Conférences scientifiques est une marque déposée de SNELL Communication Médicale Inc. Tous droits réservés. L’administration des traitements décrits ou mentionnés dans Les troubles de l’humeur et de l’anxiété – Conférences scientifiques doit toujours être conforme aux renseignements thérapeutiques approuvés au Canada. SNELL Communication Médicale Inc. se consacre à l’avancement de la formation médicale continue de niveau supérieur. 144-002F SNELL