A 2 L E Le chauffeur de la ministre Julie Boulet est affecté à d’autres tâches L e garde du corps de la ministre des Transports, Julie Boulet, a été af fecté temporairement à d’autres tâches non précisées, le temps qu’une enquête soit menée sur son compor tement comme chauffeur de la voiture de fonction de la ministre. Cette décision du gouvernement a été prise à la suite de révélations du Journal de Montréal, selon lesquelles il aurait multiplié les infractions au Code de la route, vendredi, alors qu’il ramenait la ministre à Québec, à l’issue d’une conférence de presse à Laval. Il aurait roulé à des vitesses excessives tout en effectuant des dépassements illégaux. La ministre Boulet a assuré qu’elle n’avait eu connaissance de rien, s’étant endormie à bord du véhicule. Le ministère de la Sécurité publique a profité de l’incident pour rappeler à l’ensemble du personnel des ministres qu’ils doivent respecter en tout temps le Code de la sécurité routière. Par ailleurs, la Sûreté du Québec a annoncé hier que le contrôle policier de l’alcool au volant serait intensifié au cours des prochains jours pour souligner l’Année de la sécurité routière, et ce dès aujourd’hui. Cette campagne se poursuivra jusqu’au 25 novembre. Les corps policiers québécois, en collaboration avec la SAAQ, souhaitent modifier le compor tement des gens afin qu’ils évitent de conduire après avoir consommé de l’alcool. La Presse canadienne M O N T R É A L Les 260 employés de la raffinerie Pétro-Canada sont en lock-out FANNIE OLIVIER P étro-Canada a imposé samedi le lock-out à ses 260 travailleurs pour une durée indéterminée. L’entreprise, qui tente d’en arriver à une entente depuis décembre 2006 avec ses employés, dont la convention collective est échue depuis février dernier, a laissé entendre qu’elle espérait ainsi faire progresser les négociations. «En prenant ces mesures, nous espérons faire avancer le processus de négociations et en arriver à une entente», a indiqué le vice-président Raffinage et approvisionnement de l’entreprise, Dan Sorochan, par communiqué. Le Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier, de son côté, dénonce ce geste inattendu. Le représentant national du syndicat, Daniel Cloutier, accuse Pétro-Canada de s’attaquer entre autres à des droits syndicaux en lien avec la santé et la sécurité, et aux règles de progression des salaires. «On ne voit absolument pas en quoi le déclenchement d’un lock-out à ce moment-ci fera avancer les négociations, qui s’enlisent déjà depuis 12 mois», a-t-il déclaré, en entrevue téléphonique. Selon lui, Pétro-Canada souhaiterait conclure une entente de six ans, plutôt que trois ans, comme le suggère le Programme national de l’énergie. Mardi dernier, l’employeur aurait présenté une offre finale, qui devait être évaluée par les syndiqués en assemblée générale le 21 novembre. Pétro-Canada aurait donc créé la surprise chez les syndiqués en déclenchant un tel lock-out. La direction assume actuellement le fonctionnement de la raffinerie et assure les clients de PétroCanada de la continuité de leur approvisionnement. La Presse canadienne D E V O I R , L E L U N D I 1 9 N O V E M B R E 2 0 0 7 LES ACTUALITÉS Les dépouilles des deux soldats tués en Afghanistan sont rapatriées BILL GRAVELAND andahar, Afghanistan — Le processus de rapatriement K des dépouilles des deux soldats québécois morts samedi en Afghanistan a débuté par une cérémonie solennelle en présence d’un millier de militaires, hier, à la base militaire de Kandahar. Deux véhicules blindés légers semblables à ceux dans lesquels ils ont péri ont amené les dépouilles du caporal Nicolas Raymond Beauchamp, 28 ans, de la 5e Ambulance de campagne de Valcartier, et du soldat Michel Lévesque, 25 ans, de Rivière-Rouge, qui appartenait au Royal 22e Régiment. Les deux hommes circulaient à bord d’un véhicule d’assaut léger, à environ 40 kilomètres à l’ouest de Kandahar, tout juste après minuit, samedi, quand leur véhicule a roulé sur une bombe artisanale. L’explosion a aussi tué un interprète afghan, et trois autres soldats canadiens ont dû être hospitalisés. Formant une haie d’honneur, plus de mille soldats, représentant les dif férents pays de l’OTAN participant à la mission FINBARR O’REILLY REUTERS Des militaires canadiens de la base militaire de Kandahar, en Afghanistan, prennent un moment de repos au cours d’une mission près de Sansigar, où se déroulent depuis quelques jours de féroces combats avec les insurgés talibans. en Afghanistan, se tenaient à l’attention, en silence, en hommage à leurs camarades. Lentement, aux accents d’un joueur de cor- nemuse, les cercueils drapés de l’unifolié contenant les dépouilles des deux hommes ont été transpor tés vers l’appareil C-130 Hercules qui les ramènera au Canada. Le cercueil du caporal Beauchamp était entouré de camarades de l’ambulance de campagne. Sa femme, la caporale Dolores Crampton, aussi technicienne médicale avec les Forces armées canadiennes, en poste à Kandahar, marchait derrière, tête penchée. Elle accompagne le corps de son mari au Canada. Le père du caporal Beauchamp a dit que son fils avait toujours rêvé d’être ambulancier paramédical, qu’il était un pacifiste convaincu de l’importance d’aider les autres. Le cercueil du soldat Lévesque était porté par des camarades du Royal 22e. Il était rentré d’une permission à peine une semaine auparavant, permission au cours de laquelle il s’était fiancé à son amie de 18 ans, qui est enceinte. Soixante-treize soldats canadiens ont péri en Afghanistan depuis le début de la mission, il y a cinq ans. Les décès des militaires Lévesque et Beauchamp sont les premières pertes canadiennes depuis le 24 septembre. La Presse canadienne L’achat de chars de combat pour l’armée canadienne a fait l’objet d’intenses débats Le plus haut gradé de l’armée de terre a failli démissionner ttawa — La décision d’emprunter 20 chars de combat LeoO pard A6M des Allemands et d’acheter 100 modèles légèrement usagés des Néerlandais a fait l’objet de vifs débats et finalement, d’une décision prise à la dernière minute par le gouvernement conservateur et le ministère canadien de la Défense. Le débat a été si intense qu’il a failli entraîner la démission du plus haut gradé de l’armée de terre, affirment des sources politiques et au sein de la défense. Selon des dossiers dévoilés en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, l’armée effectuait encore en février dernier des tests pour savoir si ses vieux Leopard C1 étaient adaptés aux rigueurs du terrain en Afghanistan. Les résultats de ces tests ont montré que ces véhicules n’étaient pas adéquats. L’ex-ministre de la Défense, Gordon O’Connor, a dû faire face à des obstacles, particulièrement au sein du Bureau du Conseil privé, qui était très sceptique à l’idée de remplacer les vieux Leopard par de nouveaux modèles néerlandais, ont indiqué des sources à la Défense. Personne n’a contesté la nécessité d’emprunter à l’Allemagne une vingtaine de chars de combat mo- dernes, résistants aux mines, pour la mission actuelle à Kandahar, disent les sources. Mais le débat sur l’achat des autres chars s’est étiré jusqu’en mars dernier et a même amené le chef de l’Armée de terre, le lieutenant-général Andrew Leslie, à mettre son poste en jeu et à exiger que la mesure soit approuvée. Un mythe Le débat a finalement été enterré quand le ministre O’Connor a fait adopter toute l’initiative, aujourd’hui évaluée à 1,3 milliard, par le cabinet, début avril. Un expert des questions de défen- se a déclaré qu’après la mort de plus de 70 soldats en Afghanistan, il ne parvenait pas à comprendre pourquoi l’achat d’équipements aussi essentiels pour une armée moderne a suscité un débat aussi vif. Selon Alain Pellerin, directeur de la Conférence des associations de la défense, on entretient le mythe du Canada engagé dans des missions de maintien de la paix alors que depuis la Bosnie, les militaires canadiens sont affectés à des situations de conflit. Certaines personnes — des fonctionnaires — refusent de le reconnaître, dit-il. La Presse canadienne Selon une équipe du Centre de recherche Maisonneuve-Rosemont ––––♦ –––– Le lien entre schizophrénie et système immunitaire semble confirmé par une nouvelle étude PAULINE GRAVEL n le suspectait depuis longtemps. L’accumulation d’obO servations scientifiques semble aujourd’hui le confirmer. Le lien qu’entretient le cerveau avec l’immunité est indéniable et lourd de conséquences. La schizophrénie, comme plusieurs autres maladies psychiatriques et neurologiques, serait ainsi associée à un dérèglement du système immunitaire et de la réponse inflammatoire. Dans un article qui sera publié dans la revue Biological Psychiatry, dont la version électronique sera disponible en ligne aujourd’hui, l’équipe du pharmacologue Édouard Kouassi du Centre de recherche Maisonneuve-Rosemont étaye cette hypothèse prometteuse de plusieurs nouveaux arguments qu’elle a relevés à la suite d’une analyse statistique des données issues de 62 études scientifiques portant globalement sur 2298 patients schizophrènes et 1858 volontaires sains. Ces études nous montrent que certains médiateurs de l’inflammation, appelés cytokines, qui sont sécrétés par divers types de cellules, y compris les cellules de l’immunité, sont particulièrement élevés dans le sang des personnes atteintes de schizophrénie, affirme M. Kouassi en entrevue, avant de spécifier que ces médiateurs voyagent dans tout l’organisme, y compris dans le cerveau. «En plus de leurs effets connus au sein du système immunitaire, les cytokines peuvent aussi influer sur l’action des neurotransmetteurs du cerveau, comme la dopamine, la sérotonine, la norépinéphrine.» Les chercheurs, parmi lesquels figure Stéphane Potvin, premier auteur de la publication, ont relevé la concentration excessive de trois médiateurs inflammatoires dans le sang des schizophrènes: l’interleukine-6 (IL-6) qui est pro-inflammatoire, le récepteur soluble de l’IL-2, ainsi que l’antagoniste du récepteur de l’IL-1 (IL-1RA) qui est antiinflammatoire. «Molécules pro-inflammatoires et anti-inflammatoires, qui sont nécessaires pour arrêter la réaction inflammatoire, se retrouvent souvent ensemble et témoignent toutes deux d’un état inflammatoire», précise le chercheur. «L’ensemble des données montrent qu’une tempête inflammatoire fait rage dans le sang des schizophrènes. Nous nous sommes alors demandé si cette observation avait une signification biologique, et si l’élévation des cytokines jouait un rôle dans la schizophrénie. Causent-elles la schizophrénie? Ou au contraire, est-ce la schizophrénie qui entraîne ces perturbations au niveau du système immunitaire?», lance le scientifique en introduction. Des preuves Depuis très longtemps, on suspecte que l’immunité joue un rôle dans la schizophrénie. On sait, par exemple, que les enfants nés de femmes ayant souffert de maladies infectieuses, notamment virales, ments peuvent influer sur certaines cytokines, mais pas toutes. On sait que la schizophrénie se caractérise par une hyperactivité du système à dopamine. «Mais il n’y a pas que cela, prévient Édouard Kouassi. «Les médicaments qui ne ciblent que le système à dopamine ne sont pas nécessairement efficaces pour traiter la schizophrénie. Il y a probablement plusieurs autres neurotransmetteurs et médiateurs, comme les cytokines qu’il faut considérer également.» Sérotonine SOURCE CENTRE DE RECHERCHE MAISONNEUVE-ROSEMONT L’équipe du pharmacologue Édouard Kouassi (à gauche sur la photo) au Centre de recherche Maisonneuve-Rosemont courent un risque plus élevé de développer la schizophrénie. Il existe également des liens très étroits entre la schizophrénie et certaines maladies auto-immunes, comme l’intolérance au gluten (aussi appelée malabsorption intestinale), certaines formes d’anémie hémolytique et de thyrotoxicose — qui attaque la glande thyroïde. «Des études danoises ont mis en évidence une forte prévalence de ces maladies chez les schizophrènes, et dans tous les cas relevés, ces maladies étaient survenues avant l’apparition des symptômes schizophrènes qui surgissent habituellement à l’adolescence ou au début de la vie adulte.» Par ailleurs, une maladie autoimmune, comme l’arthrite rhumatoïde, était beaucoup moins fréquente chez les schizophrènes. Or «l’IL-1RA est connu pour son rôle protecteur contre cette forme d’arthrite, souligne M. Kouassi. Une forme recombinante de cette cytokine est même utilisée pour traiter les formes sévères d’arthrite rhumatoï- de. Elle y parvient en bloquant les récepteurs de l’IL-1 qui est une cytokine pro-inflammatoire qui joue un rôle important dans cette maladie inflammatoire qu’est l’arthrite. Il faudra creuser cette affaire pour savoir jusqu’à quel les taux élevés de l’IL1RA dans le sang sont impliqués dans la protection contre l’arthrite chez les schizophrènes.» Rôle du stress Le rôle du stress doit aussi être exploré sachant que les schizophrènes sont hypersensibles aux événements stressants de la vie qui peuvent provoquer des épisodes de psychose, voire des rechutes. «On sait que le stress peut influencer la réponse immunitaire et le réseau des médiateurs de l’inflammation. D’où le doute quant à son rôle dans le syndrome inflammatoire que vivent les patients schizophrènes», souligne le chercheur avant de soulever également le gain de poids chez maints schizophrènes qui est dû à des perturbations du métabolisme, les- quelles découlent en partie de la médication. «Les médicaments les plus récents ont l’avantage d’être exempts d’effets indésirables, comme les tremblements et la rigidité, mais ils induisent par contre un gain de poids, précise le scientifique. Or on sait que le tissu adipeux synthétise et sécrète aussi des médiateurs inflammatoires, parmi lesquels figurent des cytokines et des régulateurs de la sécrétion des cytokines. Jusqu’à quel point la perturbation des médiateurs de l’inflammation n’est-elle pas imputable au gain de poids chez les schizophrènes?» Pour M. Kouassi, les médicaments consommés par les patients expliquent probablement une part de la grande hétérogénéité des études, compte tenu du fait que les schizophrènes consomment des antipsychotiques et divers autres médicaments destinés à les soulager de l’anxiété et de la dépression qui sont souvent associées à la maladie, et dont certaines affectent le système immunitaire. Mais des expériences ont montré que les médica- La relation étroite qu’entretient le système immunitaire avec le cerveau se confirme aussi par le fait que la sérotonine, un neurotransmetteur du cerveau impliqué dans la dépression est aussi un médiateur de l’inflammation qui est emmagasiné et libéré par diverses cellules de l’immunité comme les plaquettes, les lymphocytes T et les cellules dendritiques. À preuve, la sérotonine possède des récepteurs (appelés 5-HT1a) qui lui sont spécifiques autant sur certaines structures cérébrales que dans le sang sur les lymphocytes T de l’immunité. «L’exemple de la sérotonine qui peut agir non seulement comme neurotransmetteur dans le cerveau que comme régulateur de l’immunité et de l’inflammation en périphérie a des implications pour plusieurs maladies psychiatriques, comme la schizophrénie, et neuro-inflammatoires, comme le Parkinson, l’Alzheimer et la sclérose en plaques qui impliquent des processus inflammatoires», souligne le chercheur. Pour Édouard Kouassi, il ne fait aucun doute qu’il faut penser à intervenir sur le système immunitaire pour traiter la schizophrénie. D’ailleurs, des études cliniques visant à vérifier la per tinence de combiner des anti-inflammatoires (de la classe du Vioxx) à des antipsychotiques pour contrôler les symptômes de la schizophrénie sont en cours, af firme le chercheur, tout en précisant que les résultats préliminaires sont plutôt positifs. L’association d’antipsychotiques et d’antiviraux fait également l’objet d’essais cliniques. Le Devoir