SChizophrénie:
une
prise
de
sang
pour
le
bon
traitement
Àlaune
Un
scientifique
azuréen
a
mis
au
point
un
algorithme
capable
de
prédire
l'efficacité
d'un
traitement
contre
la
schizophrénie.
Il
obtient le
prix
Marcel-Dassault
Nicolas
CilaXhenhaus
dirige
des
recherches
à
l'Institut
de
pharmacologie
moleculaire
et
œUulaire,
à
Sophia
Airtipolis.
Son
équipe est
rattachée
au
CNRS,
à
rlnsenm
et à
runiversité
de
Niee-Sophia
Antipolis
(DR)
C'est
une
des
maladies les plus
cruelles,
La
schizophrénie
plante
ses
crocs làoù ça fait le
plus mal: au niveau du psychisme.
Idées délirantes, hallucinations, an-
xiété, difficultésà éprouverdes émo-
tions
età
raisonner
de
manière
logi-
que...
Ils
seraient
quelque
600000 Français confrontés à
ces
symptômesenvahissants
que
lamé-
decine peine parfois à apaiser. Car,si
l'arsenal
thérapeutique
contre
la
schizophrénie
s'est
considérable-
ment enrichi, les psychiatres restent
confrontés à une difficulté:l'absence
de réponsechez un nombrenon né-
gligeable de patients.Fautede mar-
queur
biologique
capable
de les
aider à choisir la stratégiethérapeu-
tique la plus efficace
pour
un patient
donné
, ils avancent àtâtons.
Des dosages sanguins,
avant et après traitement
Le projet conduit
par
Nicolas Glai-
chenhaus,en collaboration avec des
psychiatres et
des
mathématiciens
du
CNRS,
pourrait bien, s'il aboutit,
les aideràrésoudrecetteprobléma-
tiquemajeure de la priseen charge.
Lechercheur niçoisa analysé lesang
de centainesde patientsschizophrè-
nes. «On adoséde très
nombreuses
cytokines
[substancesproduitespar
le systèmeimmunitaire
pour
défen-
dre
l'organisme,ndlr1danslesérum
deces
patients,
avantet
après
traite-
mentparun
antipsychotique
de
pre-
mière
ligne,
appelé
Amisulptide»,
dé-
taille Nicolas Glaichenhaus.Comme
cela était attendu, un tiers de
ces
patientsn'ontpas répondu au traite-
ment.
«Les
données ont été
analy-
séeschezles
répandeurs
etles
non-ré-
pandeurs
au
traitement
, en
utilisant
desméthodes
avancées
de
dassifica-
tion
statistique
.
Cela
a
permis
de
gé-
nérer
une
première
version
d'un
algo-
rithme
mathématique
permettant
de
prédire
, surla basede la
concentra-
tion
de
quelques
cytokines
avant
trai-
tement, si unpatientsem
répondeur
ounonàcet
antipsychotique
de
pre-
mière
ligne
.•
Des résultats à prédser
et
à confirmer
Si les résultats préliminaires avec
les patients psychotiques sont
très
encourageants, ilsdevront être pré-
cisés et confirmés
sur
un
spectre
plus large de patients, à
des
stades
différents de la maladie psychoti-
que. Si c'est le cas, les psychiatres
disposeraientalors d'un outilsimple
(issu d'uneprisede sang) d'aideà la
prescriptionde psychotiques. Mais
comment Nicolas G1aichenhaus en
est arrivé à s'intéresser aux cytoki-
nes,
des
molécules produites par le
systèmeimmunitaire, dans le
cadre
de maladies psychiatriques?
NANCY
CATTAN
ncattan@nicemat;n.fr
NOTRE
DOSSIER
CONTINUE
EN
PAGE
SUIVANTE