Comment réduire la morbi-mortalité des schizophrènes.

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Peut on diminuer la mortalité des
patients souffrant de schizophrénie
Pr LANCON
Psychiatrie Adulte
CHU Sainte Marguerite - Marseille
Les faits !!
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
La schizophrénie et la santé : une
mauvaise histoire
Ce n’est pas nouveau !
POURQUOI ETUDIER LES COMORBIDITES
dans la SCHIZOPHRENIE ?

Baisse de l’espérance de vie des
Schizophrènes



60% par maladies physiques
28% par suicide
12% par accident
(d’après Brown (1997) méta-analyse)
Suicide chez les patients
souffrant de schizophrénie.
Introduction

Pour l’OMS, le risque de suicide dans
la schizophrénie est au moins égal à
celui observé dans les troubles
thymiques.
Les Facteurs de risque


Partagés avec la population
générale
Spécifiques
Les facteurs de risque
EN RESUME
Pairs
Histoire de la maladie et de la prise en
charge
Acceptation de la maladie
Suicidalité
Environnement
Dépression
Addictions
Qualité de vie
Les facteurs de risque

Le syndrome dépressif: l’intrication
entre symptomatologie
schizophrénique et dépressive est
relativement fréquente. On peut
l’évoquer sous quatre modalités :




le trouble de l’humeur est un des
éléments de la symptomatologie
schizophrénique
dans le cadre de la dépression postpsychotique
dans le cadre du trouble schizo-affectif
il s ’agit d ’une des conséquences des
traitements utilisés (notion de dépression
akinétique)
ETUDES DE CO-MORBIDITES
Facteurs de Risque
Non modifiable
Facteurs de Risque
modifiable
Prévalence dans la
Schizophrénie
Sexe
Obésité
45 – 55%
(1,5 – 2x)
Antécédents familiaux
Tabac
50 – 80 %
(2 –3x)
Antécédents
personnels
Diabète
10 –14%
(2x)
Age
Hypertension
 18 %
Dyslipidémie
Prévalence 
Davidson S et al, ANZ Psych.201 : 35 :196-202
Allison DB et al, 1999 – Dixon L et al, 1999. Herran A et al, 2000; Allebeck P, 1989
Que faire !!!
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Certains facteurs justifient des
actions « ciblées »
D’autres une réorganisation des
soins pour ces patients
Adopter des stratégies de prévention
L’abord psychothérapique
Le soutien aux familles

Information sur la maladie
L’environnement psychosocial

Favoriser une réhabilitation psychosociale la
plus précoce possible



Stratégies
atypiques
médicamenteuses:
les
NLP
Meltzer et Okayli (1995) ont mis en évidence dans
un échantillon de 88 patients résistants traités par
clozapine, une diminution de ce que les auteurs
appellent la « suicidalité » (suicidality) - évaluée
en tentant de quantifier l’idéation suicidaire et les
tentatives de suicide - et ce de façon significative.
Meltzer et al. (2003) sur une étude en double
aveugle ont montré la supériorité de la clozapine
par rapport à l’olanzapine dans la prévention du
suicide / population de patients schizophrènes
Le Tabac : Aspects épidémiologiques


La fréquence du tabagisme chez les patients
souffrant de schizophrénie varie de 64 à 93%
en fonction des études et des pays (autour de
30% en population générale)
Comparaison aux autres pathologies
psychiatriques (LLerena et al, 2003):


7 études regroupant 1007 schizophrènes et 969
souffrant de différentes pathologies : tabagisme
78% contre 58% (OR 2,6)
6 études portant dans une population masculine et
regroupant 819 schizophrènes et 969 souffrant de
différentes pathologies : tabagisme 86% contre
71% (OR 2,7)
Conséquences sanitaires

Lichtermann et al (2002) : étude utilisant des
registres de santé (Finlande) identifiant une
cohorte de 26996 patients (nés entre 1940 à
1969 et traités entre 1969 et 1991), et 39131
parents et 52976 membres de la fratrie non
atteints


Risque très supérieur de cancer du poumon
dans la population de patients souffrant de
schizophrénie par rapport à la population générale
(données contradictoires – Gulbinat et al 1992,
Mortensen 1994)
Risque moindre dans la population des
apparentés
Stratégies de réduction et
schizophrénie


Existence de différentes stratégies de
réduction qui permettent la réduction de
la consommation chez les patients
schizophrènes (Barmann et al 1980, Roll et al 1998)
Trois champs d’intervention :



réduire l’accès aux cigarettes
mise en place de la substitution
renforcer positivement la réduction de
consommation
Stratégies de réduction et
schizophrénie

Réduire l’accès aux cigarettes :

Efficacité de ce type de stratégies dans
les hôpitaux psychiatriques (McChargue et
al, 2002)


Pour Greeman et McClellan (1991),
moins de 10% des patients souffrant
de troubles psychiatriques ne
s ’adaptent pas à ces restrictions
Nécessité d ’adapter les locaux...
Sevrage tabagique et schizophrénie

Evins et al 2001, George et al 2002
 Utilisation du Bupropion 300 mg/j (vs placebo),
associé à des mesures comportementales et psychoéducationnelles
 Durée : 10-12 semaines
 Efficacité significativement supérieure au placebo
37,5% vs 6,3% (supériorité maintenue lors de
l’évaluation à 6 mois : 18,8% vs 6,3%)
 Bonne tolérance (pas d’aggravation des symptômes
positifs)
 Effet synergique avec les AP atypiques
Sevrage tabagique et schizophrénie

Ziedonis et Georges 1997, Addington et al 1998,
George et al 2000





Etudes associant substitution nicotinique, du conseil
comportemental, des mesures psycho-éducationnelles
Durée : 7 à 10 semaines
A la fin du traitement 42 à 50% d’efficacité
A 6 mois : maintien de l’abstinence de 12% à 17,6%
Intérêt des approches combinées. Rôles de la durée
d’exposition et de la substitution
Stratégies de réduction et
schizophrénie

Mise en place de la substitution nicotinique
:


Efficacité de ces stratégies pour la réduction en
comparaison au placebo (Hartman et al, 1991)
Réduction de 20% de la quantité de CO expiré
lors de l ’utilisation de substituts nicotinique
(22 mg/j) chez 10 sujets schizophrènes (Dalack
et Meador-Woodruff, 1996)

Pas de conséquences négatives de la simple
réduction sous substitution (Dalack et MeadorWoodruff, 1996)

Promotion de la santé :


« aptitude individuelle à optimiser son
capital santé »
Les démarches ont évolué de
l’approche préventive vers une
stratégie de promotion de la santé ….
Santé

Il existe des définitions contradictoires
parfois






Absence de maladie
État biologique souhaitable
Santé biopsychosociale (OMS)
Capacité d’une personne à gérer sa vie et son
environnement
Santé et Maladie se situent elles sur un
continuum ???
Facteurs de Santé et Maladie sont des
éléments différents d’un ensemble
complexe ???
Le choix de la définition de la santé va
orienter les pratiques


Santé définie en termes biophysiologiques
: la santé est essentiellement l’affaire des
professionnels de santé et de soins
Santé définie en termes de capacités :
l’action ne se limite pas à la gestion ou à
l’apprentissage du risque de la maladie,
des comportements protecteurs ou
préventifs. Elle s’tend à d’autres éléments
comme les interactions sociales, le rôle et
le pouvoir sur sa propre santé ….
« La salutogenèse »

Antonovsky (1996) :


centre ces travaux sur les facteurs et les
processus qui aident les personnes à se
maintenir en santé et à résister aux assauts et
aux agressions pathogènes
Notion de « sens de cohérence » des
personnes … « la mobilisation par une
personne de ses ressources générales de
développement et de résistance, individuelles
et sociales » , permet d’expliquer la capacité
de certains à se maintenir en bonne santé
« La salutogenèse »

Confrontées à un agent « stressant », les
personnes à fort « sens de cohérence »
réagissent au niveau



Du sens, en étant motivées à faire face à la
situation
De la globalité, en étant convaincues que la
situation est saisissable dans son ensemble
De la faisabilité, en étant convaincues que des
moyens sont disponibles pour y faire face
Education à la santé

Deux niveaux d’actions principaux
complémentaires


Les comportements individuels
Les comportements sociaux et leurs
déterminants
Pablo PICASSO
Le Fou (1904)
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