L`Afrique du Sud

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Examen : Bac L, ES
Epreuve : Géographie
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RAPPEL DU SUJET
SUJET DE COMPOSITION
L'AFRIQUE DU SUD : UN PAYS EMERGENT
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LE CORRIGÉ
L'AFRIQUE DU SUD : UN PAYS EMERGENT
I. Analyse du sujet
Partie du programme concernée
Ce sujet est la reprise de l'intitulé d'un des trois chapitres de la question « L'Afrique : les défis du développement »
qui est à traiter dans le thème 3 « D ynamiques géographiques de grandes aires continentales » . Ce sujet porte
sur l'étude d'un Etat du continent africain.
Enjeux du sujet
Il s'agit de s'interroger sur la notion de « pays émergent ». Cette expression caractérise des Etats du Sud qui se sont
intégrés de manière efficace dans la mondialisation. Ils connaissent notamment des taux de croissance économique
élevés, un développement rapide et un rôle géopolitique croissant. Il n'y a pas de définition officielle de ce groupe
d'Etats et selon les analyses, le chiffre varie. Les plus puissants se sont réunis au sein du groupe des BRICS (Brésil,
Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).
L'Afrique du Sud est aujourd'hui la principale puissance du continent africain. Sur le plan économique, elle est
intégrée aux échanges mondiaux et connaît un réel dynamisme. Sur le plan politique, la fin du régime d'apartheid lui a
permis d'engager une démocratisation et de revenir dans le concert des nations. Sur le plan géopolitique, cet Etat
s'impose comme une puissance régionale incontournable. Sa présence se manifeste par l'intermédiaire des firmes
transnationales sud-africaines et par les interventions diplomatiques et militaires menées sur le continent africain.
Limites
Cependant, les limites au développement sont très importantes et les contrastes sociaux et spatiaux persistent à
toutes les échelles. A l'échelle de l'Etat, le Gauteng s'oppose à l'intérieur du pays peu peuplé. Dans les zones urbaines,
la ségrégation spatiale est encore très présente.
Quelle problématique ?
Le sujet amène à s'interroger sur les manifestations de l'émergence en Afrique du Sud et sur les limites du
phénomène. Dans quelle mesure l‘Afrique du Sud peut-elle être considérée comme un pays émergent ? Comment
expliquer cette émergence ? Quelles sont les principales limites ?
Quelles sont les manifestations, les facteurs et les limites de l'émergence sud-africaine ?
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II. Les connaissances essentielles
Introduction :
En 2011, l'Afrique du Sud participe au 3 e sommet des BRIC, devenue pour l'occasion BRICS (Brésil, Russie, Inde,
Chine, South Africa), et entre dans le groupe des principales puissances émergentes, c'est-à-dire des Etats du Sud qui
deviennent progressivement des puissances économiques et géopolitiques avec un développement rapide.
L'Afrique du Sud est le 9 e Etat d'Afrique par sa superficie (1,2 million de km²), le 5 e par sa population (50 millions
d'habitants) et la 1e puissance économique du continent africain.
La nation « arc-en-ciel » a été marquée par un régime d'apartheid de 1948 à 1991, système de ségrégation spatiale
imposé par le gouvernement blanc et fondé sur des critères raciaux et ethniques. Depuis, le pays est devenu
démocratique, élisant N. Mandela 1er président noir de la République en 1994.
Quelles sont les manifestations, les facteurs et les limites de l'émergence sud-africaine ?
I. Les manifestations de l'émergence de l'Afrique du Sud
A. L'émergence économique
1. Les caractéristiques de l'émergence économique
●
Taux de croissance économique d'environ 5 % depuis 1998, une baisse importante avec la crise de 2008. Depuis
reprise : 3 % en 2011. PIB environ 20 % de celui de l'Afrique.
● Une économie diversifiée :
- Agriculture : 3e exportateur mondial de fruits et légumes.
- Mines : 1er producteur mondial de diamants/or.
- Industrie : une puissance industrielle complète fondée sur l'exploitation minière et qui s'est diversifiée :
nucléaire, armement.
- Tertiarisation de son économie : le tertiaire représente 67 % de son PIB en 2010. Le tourisme s'est
développé : 21 millions de visiteurs étrangers en 2010 pour la Coupe du Monde, 10 millions d'entrées en 2011.
Tourisme balnéaire + tourisme de safari dans les parcs naturels (parc Krüger).
●
Importance des IDE en provenance de l'UE, d'Asie et des Etats-Unis. Ex : usines d'assemblages automobile
Toyota, Ford, BMW...
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2. Les manifestations d'une puissance économique régionale et continentale
●
Des relations commerciales. L'Afrique représente 15 % de la valeur des exportations sud-africaines. Des
partenaires privilégiés avec les pays de la SADC (Southern African Development Community) qui à eux seuls,
représentent 10 % des exportations sud-africaines.
● Présence importante des entreprises sud-africaines sur le continent. En 2003, 127 entreprises sud-africaines sont
classées parmi les 500 premières d'Afrique. Les sociétés sud-africaines sont présentes dans le secteur minier au
Ghana, au Mali, et au Burkina Faso ; dans la téléphonie mobile au Nigeria (Vodacom) ; dans le secteur bancaire en
Afrique australe…
● Les principales FTN sud-africaines réalisent d'importants IDE en direction des autres Etats africains. Les IDE
sud-africains représentent environ 3 milliards d'euros chaque année sur le continent.
L'Afrique du Sud a un statut de puissance régionale, qui est un des critères de l'émergence, car elle polarise l'espace
à l'échelle de l'Afrique australe voire même au-delà.
B. Une puissance géopolitique en formation ?
1. A l'échelle régionale et continentale
●
L'Afrique du Sud mène une politique active sur le continent africain. Ainsi, sous la présidence de Thabo Mbeki
(1999-2008), le discours officiel de la « renaissance africaine » proposait une sorte de panafricanisme. L'Afrique du
Sud a joué un rôle essentiel dans la transformation en 2000 de l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine) en UA
(Union Africaine) dotée de nouveaux objectifs économiques et politiques.
● Dans la foulée, l'Afrique du Sud a impulsé avec le Sénégal, le Nigéria, l'Egypte et l'Algérie l'adoption du NEPAD
●
(Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique), dont le siège est installé à Johannesburg.
Elle mène une politique diplomatique active en jouant le rôle de médiateur, en favorisant les négociations de paix
au Zimbabwe, au Burundi, au Soudan et au Congo.
● 1 e puissance militaire du continent, mais son budget est assez faible par rapport aux autres puissances
émergentes.
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2. A l'échelle internationale
●
L'Afrique du Sud assure l'organisation de grands événements internationaux :
- Sportifs : Coupe du monde de rugby en 1995, Coupe d'Afrique des Nations (CAN) en 1996, et surtout la
Coupe du monde de football en 2010. Elle a démontré les capacités du pays à organiser un événement sportif
majeur coûteux et très médiatisé.
- Sommets internationaux : Lieux des sommets de la Terre à Johannesburg en 2010 et à Durban la
conférence des Nations Unies sur le changement climatique en 2011.
●
L'Afrique du Sud a réussi à intégrer le G20. Elle constitue avec l'Inde et le Brésil un forum interrégional depuis 2003
(l'IBAS).
● Avril 2011 : invitation par la Chine à se joindre au sommet des BRIC devenu alors sommet des BRICS.
● L'Afrique du Sud cherche à représenter l'Afrique au conseil de sécurité de l'ONU. Elle a déposé une candidature de
membre permanent.
Transition : Afrique du Sud, un pays émergent par bien des aspects. Une puissance régionale incontestable,
continentale de plus en plus et mondiale en cours. Comment expliquer cette émergence ?
II. Les facteurs de l'émergence sud-africaine
A. Les atouts de l'Afrique du Sud
1. Des potentialités naturelles
●
Diversité des climats : du méditerranéen au tropical, des sols fertiles qui sont des atouts pour développer une
●
puissante agriculture. De plus, une situation dans l'hémisphère Sud qui joue pour les cultures de contre-saison.
Les paysages et le climat sont des atouts pour le tourisme. Le tourisme balnéaire profite de la diversité des littoraux
(façade sur l'Océan Indien et l'Océan Atlantique) et de la présence de parcs, réserves naturelles et de la route des
vins (province du Cap).
2. Des ressources importantes
●
Atouts des ressources minières, le sous-sol est la base de la richesse de l'Afrique du Sud : gisements de charbon
les plus riches et les plus facilement exploitables du monde ; des métaux en grande quantité : fer, cuivre, zinc,
chrome, platine, argent… L'or et les diamants sont les moteurs essentiels de l'Afrique du Sud, mais aujourd'hui les
terres rares sont de plus en plus stratégiques.
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3. Une situation stratégique
●
L'Afrique du Sud bénéficie d'une situation favorable sur une route maritime, entre Océan Indien et Océan
Atlantique, bien que ce ne soit pas la principale route des conteneurs. La situation offre le contrôle du passage
maritime stratégique du Cap de Bonne-Espérance et favorise le développement de hubs portuaires importants (port
de Durban, du Cap et de Port Elisabeth).
B. Une industrie ancienne et des acteurs économiques puissants
1. La mine est la source de la puissance économique du pays
●
L'industrie s'est développée pour accompagner l'extraction minière et s'est fondée sur la transformation des
matières premières issues des mines.
● Le charbon a fourni l'énergie, le minerai de fer a permis le développement de la sidérurgie et de la métallurgie, l'or
●
et les diamants, le développement du capital et du secteur financier.
Ce sont les mines qui ont suscité le développement du réseau de transport, le plus achevé du continent avec
190 000 km de routes et 20 000 km de voies ferrées qui permettent à l'Afrique du Sud d'accéder au reste du
continent.
2. Diversification et grands groupes
●
L'économie sud-africaine à base minière s'est diversifiée à partir des années 1930. Une économie constituée de
●
grands groupes.
Un des éléments clés de l'émergence : le JSE (Johannesburg Stock Exchange), la bourse de Johannesburg
développée très tôt sur les activités minières. Aujourd'hui, très bien classée à l'échelle mondiale, elle est la 1 ère
bourse du continent.
C. La nouvelle Afrique du Sud depuis 1994 : un accélérateur de l'émergence ?
1. Le rôle de la fin de l'apartheid
●
Le changement politique lié à la fin de l'apartheid a accéléré l'émergence économique et permis l'émergence
●
politique de l'Afrique du Sud.
Levée du boycott international, qui avait été mis en place par l'ONU à partir de 1963 pour s'opposer à la politique
d'apartheid, en 1993, après la fin de l'apartheid. L'Afrique du Sud est redevenue une nation fréquentable. Elle a
permis une véritable internationalisation des entreprises sud-africaines dans le monde et en Afrique en particulier.
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2. Des transformations économiques
●
L'Afrique du Sud post-apartheid est marquée par le libéralisme politique : liberté de circuler, liberté d'expression et
régime démocratique ;
● et le libéralisme économique, avec comme maître-mot la compétitivité, l'attractivité à l'échelle mondiale. Depuis
2009 un tournant : élection du président Jacob Zuma soutenu par l'aile gauche de l'ANC, suite aux revers de
l'intégration mondiale : disparition de la moitié des emplois dans l'industrie textile locale concurrencée par le
Lesotho, le Botswana et les importations chinoises.
Transition bilan : L'Afrique du Sud s'affirme non seulement comme principale puissance d'Afrique, mais aussi comme
puissance internationale montante, cependant les contrastes restent forts.
III. Une Afrique du Sud toujours marquée par de forts contrastes spatiaux et des défis importants
A. Des contrastes sociaux et spatiaux très marqués à l'échelle du pays
1. Les régions gagnantes de l'émergence
●
Trois régions concentrent l'essentiel des activités industrielles et surtout tertiaires : le Gauteng (avec Johannesburg
●
et Pretoria), la région du Cap de l'Ouest (le Cap occidental avec la ville du Cap) et le Kwazulu-Natal (Durban).
Ces 3 régions les plus peuplées concentrent près de 70 % du PIB national. Elles sont les plus marquées par la
métropolisation et l'urbanisation. Les villes du Gauteng, notamment avec un duo urbain dominé par Johannesburg
et Pretoria, du Cap et de Durban regroupent 15 millions de Sud-africains et l'essentiel du potentiel économique du
pays.
● La région la plus riche, la plus développée, le cœur industriel et financier est le Gauteng : 1,4 % du territoire
national, 22 % de la population, ½ du PIB national, 60 % des exportations. Johannesburg accueille de nombreux
●
sièges sociaux de FTN sud-africaines et des FTN occidentales souhaitant s'intégrer sur le continent.
Les deux autres régions sont des périphéries dynamiques grâce à leur activité minière, touristique ou agricole
essentiellement.
2. Les régions perdantes
●
Le reste du pays connaît un dynamisme migratoire faible, des problèmes de pauvreté. Dans la région du Cap Est,
le revenu annuel moyen est inférieur à 20 000 rands/an soit moins de 1600 euros/an. C'est un espace faiblement
●
peuplé avec des infrastructures de transports réduites.
Les anciens bantoustans, qui sont des régions créées durant la période d'apartheid en Afrique du Sud, réservés
aux populations noires constituent des poches de pauvreté.
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B. A l'échelle urbaine :
Les villes sud-africaines héritent d'une organisation spatiale et sociale fondée sur la séparation. On observe que les
quartiers noirs (townships) étaient les plus éloignés du centre. Aujourd'hui, la loi a aboli la ségrégation ethnique.
1. Des quartiers fermés de riches où la mixité raciale apparaît
●
Il n'existe plus de quartiers exclusivement blancs. Dans les « gated communities » communauté fermée, la mixité
raciale a progressé. Les Noirs sud-africains peuvent s'y installer s'ils en ont les moyens.
2. Et des quartiers non-blancs pauvres
●
La classe moyenne noire est un groupe social émergent devenu très visible dans les grandes villes. Elle peut
habiter les townships qui alors commencent à se gentrifier (ex : Soweto).
● La corrélation entre appartenance raciale et sociale persiste du côté des plus pauvres. Ce sont les populations
noires qui sont les plus pauvres, elles sont reléguées dans des quartiers en périphérie des villes, et pour les plus
●
démunies dans des bidonvilles.
Malgré des politiques d'aides aux plus pauvres, depuis 1994, 7 millions de personnes ont eu l'eau courante, 1,3
millions de logements ont été construits, mais la ségrégation spatiale reste encore marquée.
● De violentes émeutes dans les quartiers noirs défavorisés ont eu lieu en 2009 pour réclamer l'amélioration des
conditions de vie des plus pauvres.
C. Les défis de la violence et le sida
1. Un pays violent
●
Une violence physique héritée de la période de l'apartheid. Record absolu de crimes à Johannesburg avec un taux
de criminalité 25 % plus élevé qu'aux Etats-Unis.
● La violence quotidienne en Afrique du Sud pousse les plus riches à se barricader derrière des murs et des fils
électrifiés. Une des raisons d'émigration de nombreux Sud-africains qualifiés entre 1994 et 2008 (quelle que soit la
couleur).
2. L'importance de l'épidémie de sida ?
●
On compte 5 millions de séropositifs au VIH aujourd'hui pour 50 millions d'habitants (soit 10 %). Cela représente
près de 20 % des Sud-africains âgés de 15 à 49 ans.
● Conséquence dramatique de l'épidémie du sida. Elle est la 1ère cause de mortalité en Afrique du Sud. L'espérance
●
de vie est passée de 59 ans au début des années 80 à 42 ans en 2009.
Dans les années 90, les mesures de protection et les campagnes de prévention ont été négligées. Depuis les
années 2000, des mesures plus efficaces (traitements antirétroviraux, distribution de préservatifs...), on constate
une légère baisse chez les moins de 20 ans depuis 2005.
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Conclusion
●
L'Afrique du Sud présente des caractéristiques communes avec les autres pays émergents : un appareil industriel
diversifié, des services en développement, une insertion dans les échanges internationaux et des IDE importants.
● L'Afrique du Sud a d'indéniables atouts et les transformations sont majeures. Cependant, les héritages de
l'apartheid restent importants et l'émergence reste fragile.
Le corrigé est exhaustif et tente de vous donner tous les aspects possibles de la question. Au cas où vous n'auriez
pas développé tous ces points, n'ayez crainte !
Les examinateurs mesurent l'ampleur de la tâche de révision qui est la vôtre et sauront en tenir compte.
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