Les dates qui ont marqué l’Histoire 1ER SEPTEMBRE 1939 : LA PRISE DE DANTZIG PHOTOGRAPHIEE PAR LA PROPAGANDE ALLEMANDE Par Daniel TANT, membre associé Depuis mars 1938 la Seconde Guerre mondiale se prépare, car Hitler veut réunifier géographiquement les peuples germanophones. Le territoire de Dantzig séparant l’Allemagne de la Prusse orientale, est surnommé « le corridor » que les Polonais nomment la voïvodie de Poméranie ou plus exactement Pomorze (le pays qui est le long de la mer). C’est une région doucement vallonnée, couverte de champs de blé, de forêts de sapins ou de bouleaux et parsemée de nombreux lacs. Depuis longtemps, les Polonais savent qu’une éventuelle agression allemande commencera ici. Les réservistes appartenant à l’Obrona narodova détiennent leurs uniformes chez eux et leurs armes dans une salle de leur village car ils doivent être mobilisables en deux heures. En mars 1939 l’ambassade de France fait procéder au tri et à l’incinération des archives en vue d’une évacuation possible de Varsovie. Des maques à gaz sont achetés par notre ambassadeur qui prévoit un plan en cas de bombardement. En cette même année, les accrochages sont nombreux entre les fonctionnaires polonais et les nazis. Depuis le 3 avril le commandement suprême allemand reçoit l’ordre secret du général Keitel de préparer pour le 1er septembre suivant l’entrée en guerre des armées contre la Pologne. Les réservistes libérables sont maintenus sous les drapeaux, ce qui porte à un million le nombre d’hommes composant la Wehrmacht. L’ambassade de France à Berlin constate que la mobilisation est organisée sur une très vaste échelle et que les troupes se concentrent vers l’est. Des Dantzicois formés en Allemagne rentrent dans leur ville pour former des détachements du parti national-socialiste rapidement militarisés et commandés par des officiers de la Wehrmacht en uniformes. Notre ambassadeur à Varsovie, Léon Noël, rapporte le 4 février 1939 que l’Allemagne a demandé la création d’un « corridor dans le corridor » avec construction d’une ligne de chemin de fer ou une autoroute ayant l’extraterritorialité, ce qui confirme le but poursuivi par Hitler. Dès le 31 mars, il est conclu qu’en cas d’attaque de la Pologne « Les gouvernements anglais et français lui apporteraient immédiatement toute l’assistance en leur pouvoir ». Les incidents se multiplient. La moindre affaire est montée en épingle. Un Allemand est tué par le mari de sa maîtresse, et l’Angriff à Berlin publie « horrible meurtre polonais : un ingénieur allemand assassiné », oubliant de rappeler le caractère passionnel de l’affaire. Pendant ce temps, les Polonais habitant en Allemagne sont arrêtés arbitrairement sous les prétextes les plus futiles. Pour attiser la haine contre les Polonais, la Gestapo extrait des criminels de droit commun du camp de concentration d’Oranienburg, les habille en soldats Polonais et leur fait attaquer des villages allemands. Aussitôt après ces « insurgés polonais » sont fusillés… Depuis le mois d’août, des patrouilles armées allemandes entrent en Pologne, parfois assez loin à l’intérieur du pays, et des avions de la Wehrmacht n’hésitent pas à survoler les zones les plus secrètes du territoire, comme la presqu’ile de Hel. Le 28 avril 1939, Hitler annonce au monde que Dantzig est une ville allemande et qu’elle veut faire partie de l’Allemagne. La ville libre de Dantzig est à majorité allemande. Les nazis y font la loi. Dailleurs, dans chaque pièce du Sénat de la cité trône un portrait du Führer. Le Gauleiter Forster y est proclamé chef de l’Etat. La situation devient plus tendue et des mesures collectives ou individuelles sont prises contre les Polonais pour les pousser à bout. Le 23 août, le Gauleiter promulgue une loi abrogeant la constitution de la Ville libre, s’attribue tous les pouvoirs législatifs et exécutifs et déclare que « la Ville libre de Dantzig, avec son territoire et sa population, fait partie intégrante du Reich avec effet immédiat ». Le 28 août, le cuirassé allemand, le « Schleswig-Hostein » venu pour une courte visite, refuse de s’en aller et se place à proximité de la base polonaise de la Westerplatte. Le 1er septembre, le Schlesswig-Holstein ouvre le feu sur le port de Westerplatte. Le 1er septembre 1939, vers 4h00, l’opération Fall Weiss « plan blanc » est commencée. A 4 heures du matin le « Schleswig-Holstein » ouvre le feu sur le port de Westerplatte au nord de Dantzig, où se trouve l’arsenal de la marine polonaise. Les avions allemands bombardent les objectifs militaires, ponts, gares, routes, chemins de fer, sites industriels, mais également des localités polonaises. L’armée allemande attaque la Pologne sans ultimatum, sans avertissement, et entre par Kartuzy, tandis que les avions attaquent Tczew. 53 divisions allemandes commandées par le général Brauchitsch franchissent la frontière, composées d’une part par le Heeresgruppe Nord sous le commandement du général von Bock, et le Heeresgruppe Sud, commandé par le général von Rundstedt. Les unités blindées sont commandées par les généraux Guderian, Hoepner et von Kleist. L’armée polonaise ne peut résister et se trouve rapidement emportée, car elle ne compte que de 30 divisions d’infanterie, une division blindée composée d’une centaine de chars vétustes, une division motorisée, 42 régiments d’artillerie et 37 régiments de cavalerie qui chargent héroïquement mais sans aucune chance de succès contre les blindés allemands. L’aviation compte 420 appareils démodés sauf quelques P-24 et bombardiers P-37 Elk. La marine ne bénéficie que de 4 contretorpilleurs, 1 mouilleur de mines et 6 dragueurs de mines. Au matin du 1er septembre, le Gauleiter Albert Forster annonce le retour de Dantzig au sein du Reich. La Pologne est attaquée tout du long de sa frontière avec l’Allemagne. Le monde réagit immédiatement : que ce soit par le président américain Franklin Delano Roosevelt ou par le roi des Belges Léopold III. Même le pape Pie XII intervient ainsi que Mussolini. Mais la progression allemande continue. Le jour même, Dantzig est rattachée au Reich, et l’annexion officielle à l’Allemagne devient effective le 1er novembre. C’est le plan figurant dans les clauses secrètes du pacte germano-soviétique du 23 août. La barrière de la frontière polonaise est détruite. Le lendemain, 2 novembre, la guerre-éclair (Blitzkrieg) se poursuit et les troupes allemandes remportent des victoires. La police locale, la défense SS et la défense S.A. assurent les frontières de l’Etat libre contre les attaques polonaises. Dans la ville et dans la région, on placarde la proclamation du Gauleiter. Des installations de grues mitraillées dans le port de Dantzig. Le matin du 1er septembre, la police régionale entre dans la région du corridor. La Westerplatte en feu. Navires de guerre allemands dans le port polonais de Gdingen. Les traces du combat pour le Westerplatte à Neufahwasser. Le 1er septembre 1939 à 4h45, la gare principale de Dantzig, jusqu’alors polonaise, est sous occupation (sur le panneau : halte, danger, on tire sans sommation). Le pont de la Vistule de Dirschau détruit et que les Polonais ont fait sauter. Dans la vieille ville de Dantzig, un détachement de la police régionale tire sur la Poste polonaise fortement protégée. Des franc-tireurs Neufahrwasser. polonais arrêtés à Le grand amiral Raeder et le Gauleiter Forster examinent une mine polonaise pêchée dans la baie de Dantzig. Des soldats prisonniers polonais devant un bunker du camp retranché. La région très disputée d’Oxhöft. Le général en chef Eberhardt commandant des unités de combat de Dantzig. La forêt et les casernes sur lesquelles on a tiré à Hela. Des soldats polonais faits prisonniers près de Oxhöft. Un groupe de francs-tireurs prisonniers sortant de la Poste polonaise. Un Panzer de la défense SS se dirige contre la Poste polonaise. Un Panzer de la défense SS devant la Poste polonaise mitraillée. Des troupes de marine occupent Héla. Les régiments de Dantzig reviennent dans leur ville natale après la campagne militaire polonaise. Le drapeau de guerre du Reich allemand au dessus du Westerplatte. Le général en chef Eberhardt fait connaître au commandant de la ville de Gdingen les conditions de la reddition. La dernière résistance de la Poste polonaise est brisée dans un combat rapproché. 2 intermédiaires polonais (à gauche) recueillent à Zoppoty les conditions de la capitulation de Héla. Des boites aux lettres polonaises disparaissent des rues de Dantzig. 3 septembre 1939, des troupes allemandes rentrent dans Dantzig libérée. 14 septembre 1939 : la police régionale de Dantzig, lors de la prise de Gdingen (maintenant Gotenhafen). Un canon de la batterie côtière polonaise près d’Oxhöft Le 7 septembre 1939 la résistance du camp fortement défendu est détruite. Dès le 18 septembre, le Gauleiter Forster a pu ouvrir le chantier de l’autoroute du Reich Dantzig-Berlin. Dantzig salue son Führer sous les acclamations de dizaines de milliers d’habitants, le Führer entre le 19 septembre dans Dantzig libéré. Le Führer visite la ville portuaire de Gdingen à qui il a donné le nom de Gotenhafen. Le Führer visite les lieux de combat de la Westerplatte. Le Gauleiter Forster remet au Führer au siège du Gau une urne germanique préhistorique trouvée aux environs de Dantzig. Le 21, le maréchal Herman Göring entre dans la gare principale de Dantzig. ci-contre à gauche, le Führer lors de son discours historique dans le cours Artus. En 36 heures, la Xe armée du groupe Rundstedt pénètre de 80 kilomètres à l’intérieur du territoire polonais, et la Luftwaffe s’assure la maîtrise du ciel. Les bombardements s’intensifient et les victimes civiles et militaires sont de plus en plus nombreuses. Même les enfants payent un lourd tribut. Pendant ce temps le gouvernement polonais adresse de pressants appels à la France et à la Grande Bretagne pour obtenir une intervention armée. L’attaque allemande est déclenchée avec minutie et une préparation qui surprennent les troupes polonaises : l’aviation frappe sur la totalité du territoire, ce qui rend impossible le ravitaillement, le transport de troupes, et les contacts entre Etats-majors. Les divisions de chars attaquent, suivies d’auto-mitrailleuses. A l’arrière, les saboteurs agissent pendant que des civils allemands armés se regroupent et coopèrent avec les troupes d’invasion.. Le 3 septembre un ultimatum est présenté par l’envoyé de l’Angleterre, Sir Nevile Henderson à la Wilhelmstrasse, si l’Allemagne ne procède pas immédiatement au retrait de ses troupes en Pologne. Les différents ambassadeurs occidentaux sont assaillis d’appels téléphoniques de leurs gouvernements respectifs jusqu’au soir lorsque le gouvernement Daladier décide de suivre la Grande Bretagne, ce qui provoque des manifestations d’amitiés devant nos deux ambassades à Varsovie. Quand l’Angleterre et la France entrent en guerre, l’armée polonaise n’a plus la moindre chance de gagner le combat. Pourtant ses militaires ont tenté l’impossible avec un armement inférieur en qualité et en quantité. Les aviateurs vont jusqu’à foncer sur leurs adversaires lorsqu’ils n’ont plus de munitions. Le 4 septembre à Paris, le ministre des Affaires étrangères, M. Bonnet signe un accord avec l’ambassadeur de Pologne, en disposant « l’engagement des deux parties contractantes de se prêter mutuellement toute aide et assistance en leur pouvoir sur le champ et dès le moment du déclenchement des hostilités entre l’une des parties contractantes et une puissance européenne à la suite de l’agression de celle-ci contre ladite partie contractante, s’applique également au cas d’une action quelconque d’une puissance européenne qui menacerait manifestement, directement ou indirectement, l’indépendance de l’une des parties contractantes et qui serait de telle nature que celle ci considérerait comme vital d’y résister par la force de ses armées ». L’article 4 constitue la plus importante des dispositions car la France et la Pologne s’interdisent de conclure un armistice ou la paix, sinon d’un commun accord. Le 9 septembre, le gouvernement français ouvre un crédit de 600 millions à la Pologne afin qu’elle complète ses armements. Pour conserver Dantzig, la Pologne a résisté à l’Allemagne. Puis la ville s’est appelée Gdansk à l’origine du mouvement Solidarnosc. Ici cette fois a commencé la résistance à l’empire soviétique.