Cours de Microbiologie LV342

publicité
Cours de Microbiologie LV342
Université Pierre & Marie Curie (Paris 6)
UFR 927 Sciences de la Vie
Présentation &
Principales Caractéristiques des Microorganismes
Définition et Objet de la Microbiologie
Défini&on: C'est l’étude des organismes trop petits pour être vus à l’oeil nu,
c'est-à-dire des microorganismes ou microbes, du grec mikros "petit"
Cette étude implique des techniques spécifiques comme par exemple
la microscopie et la mise en culture
Occupe une place centrale en biologie :
Biochimie
Ecologie
Génétique
Microbiologie
Immunologie
Evolution et origines de la vie
Repères Historiques et Découvertes Marquantes
Hippocrate 460-370 av, J-C, est considéré comme le père de
la médecine moderne, et ses disciples ont été les premiers à classer
de nombreuses maladies aiguës, chroniques, endémiques et épidémiques
Ibn Zakaria Al-Razi 865-925 médecin pluridisciplinaire perse
Dans son célèbre traité de médecine « Kitab fi al-jadari wa-al-hasbah» a été le premier à décrie la variole et la rougeole, et préconise
des règles d'asepsie en chirurgie
Garcia de Orta 1500-1568 médecin et botaniste portugais a été
le premier à décrire le choléra et d'autres maladies tropicales
et leur traitement par des plantes
Repères Historiques et Découvertes Marquantes
Francesco Redi 1626-1697 est le premier à remettre en question
la génération spontanée en montrant que les asticots proviennent de
la ponte des mouches.
Antonie van Leeuwenhoek 1632-1723, naturaliste hollandais,
en fabricant ses propres microscopes grossissant 100 à 300 fois a pu
observer pour la première fois:
-des protozoaires, des levures, des spermatozoïdes, des hématies
-des bactéries en1670 nouvellement découvertes ont été nommées
"animalcules".
Repères Historiques et Découvertes Marquantes
Robert Hooke 1635-1703,astronome, mathématicien et naturaliste anglais
- perfectionnement de la conception et l'utilisation du microscope
- confirme en 1678 les observations de bactéries faites par Antoine
van Leeuwenhoek
Lazzaro Spallanzani 1729-1799, grâce à l'emploi de flacons chauffés
et scellés, porte en 1785 un rude coup à la théorie de la génération
spontanée.
Edward Jenner 1749-1823, médecin et naturaliste anglais
-tente son premier essai de "vaccination" contre la variole en 1796
Repères Historiques et Découvertes Marquantes
Robert Bunsen 1811-1899, chimiste allemand, est crédité à tort
d'avoir perfectionné le bec de gaz qui porte son nom,alors qu'il s'agit
en fait de son assistant Peter Desdega en 1885
Rudolf Virchow 1821-1902, médecin allemand
- fondateur de l'anatomie pathologique en observant de nombreuses
cellules de malades au microscope
- émet en 1858 l'hypothèse que toute cellule vivante ne peut provenir
que d'une autre cellule préexistante (omnis cellula e cellula)
Repères Historiques et Découvertes Marquantes
Louis Pasteur 1822-1895 est un des fondateurs de la microbiologie
moderne par l'exploration de domaines variés :
1861: confirmation de l’inexistence de la génération
spontanée par l’emploi de flacons à "col de cygne"
qui laissent passer l'air mais pas les microorganismes
1876 : invention d'un procédé de conservation : la pasteurisation
et la stérilisation pour la mise en culture des microorganismes
1881 : vaccins contre le charbon et le "choléra" des poules
1885 : vaccins contre la rage
1888 : création de l’Institut Pasteur à Paris
Repères Historiques et Découvertes Marquantes
Robert Koch 1841-1910 est le rival allemand de Pasteur
1876 : 4 postulats essentiels :
-
L’agent infectieux doit être détecté chez chaque malade
L’agent infectieux doit être isolable ex vivo
La maladie doit être reproduite par inoculation de l’agent purifié
L’agent infectieux doit être re-isolé à partir de l’hôte infecté
expérimentalement
1877: : le charbon est dû à Bacillus anthracis
1880 : invention du milieu de culture solide par
utilisation de la gélatine
1882 : découverte et culture du bacille de la tuberculose
1883 : confirmation de l'identification du bacille responsable du choléra,
initialement traité par Garcia de Orta 1500-1568 puis décrit
par le naturaliste italien Filippo Pacini en 1854
1905 : obtention du prix Nobel de médecine
Repères Historiques et Découvertes Marquantes
Alphonse Laveran 1845-1922, médecin militaire français
découvre en 1880 le protozoaire parasite responsable du paludisme
Prix Nobel de médecine en 1907 (pose des bases de la parasitologie)
Hans Gram 1851-1928, microbiologiste danois,
met au point en 1884 la célèbre coloration GRAM qui porte son nom
Martinus Beijerinck 1851-1931, microbiologiste hollandais,
découvre en 1898 le premier virus, celui de la mosaïque du tabac
Albert Calmette 1863-1933 et Camille Guérin 1872-1961,
microbiologistes français, développent en 1921 un vaccin contre
la tuberculose (BCG = Bacille de Calmette et Guérin).
Repères Historiques et Découvertes Marquantes
Alexander Fleming 1881-1955, médecin écossais,
découvre la pénicilline en 1929
prix Nobel de médecine en 1945
Jacques Monod 1910-1976, microbiologiste français
1940 découverte de la diauxie chez Escherichia coli (voir plus loin)
1961 découverte de l'opéron lactose et postulat l'existence
de l'ARNm, avec François Jacob et André Lwoff
1965 proposition d'un modèle d'enzyme allostérique
1965 prix Nobel de médecine
Chronologie des 1ers Génomes Séquencés
1977 Bactériophage : ΦX174 (5386 pb, 11 gènes)
1984 Virus eucaryote : Epstein-Barr (172 kb, 80 gènes)
1995 Bactérie : Haemophilus influenzae (1,83 Mpb, 1900 gènes)
1996 Eucaryote : Saccharomyces cerevisiae (17,4 Mpb, 6600 gènes)
Pour comparaison
2006 Homosapiens sapiens (3,2 Gpb, 22000 gènes)
Evolution, Vie Microbienne & Biosphère
Origine de la terre et de la vie
En étudiant les isotopes radioactifs (40K qui se décompose en 40Ar,
demi-vie de 1,26 Mds d’années), les scientifiques ont estimé l’âge
de l’univers à ~13,7 Mds d’années.
Selon la théorie du « Big Bang », l’univers est en expansion, et
notre système solaire et la terre se sont formés il y’a qqs 4.5 Mds
d’années.
L’étude des fossiles microbiens ou paléon-microbiologie a été
fondée en 1950 par deux scientifiques américains Stanley Tyler et
Elso Barghoorn.
Mise en Evidence des Microorganismes Fossiles (1)
Les plus anciens fossiles, découverts à ce jour en Australie et en
Afrique du Sud, sont les stromatolites datant de 3.5 Mds d’années
(Soit 1 Mds d’années après la formation de la terre)
Fossiles Microbiens découverts
dans des roches sédimentaires laminaires
(stromatolites, Bolivie, Amérique du Sud)
Les microorganismes déposent
du carbonate de calcium et d’autres minéraux,
pour former les feuillets successifs de la structure.
L'analyse du soufre prélevé dans des roches du nord de l'Australie
et datées de 3,47 Mds d'années indique une réduction biologique du
sulfate, ce qui laisse supposer une respiration anaérobie (voir plus loin)
Mise en Evidence des Microorganismes Fossiles (2)
La présence de dérivés du 2-méthylhopane, stérols caractéristiques
des cyanobactéries, a été mise en évidence dans des dépôts carbonés
inclus dans des roches datant de 2,5 Mds d'années.
Cela suppose que la photosynthèse oxygénique était donc déjà
en place à ce moment-là, ce qui n'implique pas forcément la présence
de quantités importantes d'oxygène atmosphérique
(atmosphère anoxique sans oxygène libre sous forme gazeuse O2)
La teneur en oxygène est estimée de:
-1 à 5 % entre 1 Mds et 1.5 Mds d'années
-10 % il y a 0,5 Mds d'années
-~21% actuellement
Tentative de Définition de la Vie
Système complexe compartimenté et hautement organisé
(à faible niveau d'entropie):
-échange de la matière avec son environnement
-assure sa maintenance par renouvellement de ses composants
-utilise l’énergie de son environnement en état de déséquilibre
thermodynamique
-persiste par auto-réplication et transfert d'information
L’astrobiologie est l’étude de la vie dans l’univers.
En raison de leur rapide évolution et leur résistance, les microorganismes
pourraient constituer des organismes vivants bien plus fréquents que les
macro-organismes.
Origine de la Vie sur Terre
Beaucoup de questions restent suspendus
primitive du début de la vie sur terre:
concernant
la
-Comment la vie-elle apparue ?
-Quelles sont les premières formes de vie ?
-Quelles sont les conditions qui ont permis l’origine de la vie
sur terre?
Aucune observation directe
ne permet de répondre à ces questions
mais certains pré-requis d’apparition
( peut être insuffisantes)
ont été avancés
période
Pré-requis d’Apparition de la Vie sur la Terre (1)
La vie n’a pu exister sans une eau sous forme liquide
Facteurs physiques dont la grandeur doit se situer dans une
certaine plage : température, pression, rayonnement, gravité…etc
Présence de composés organiques
-il est inconcevable que les cellules puissent avoir émergé de novo
en l’absence de ces composés (acides aminés, sucres…etc)
-en 1953 Stanley et Miller ont pu synthétiser au laboratoire des composés
organiques à partir de sources inorganiques
-Certains composés organiques tels que les acides aminés et les hydrocarbures
polycycliques aromatiques ont été découverts dans l’espace intergalactique.
Cela soulève l’hypothèse
L’origine de la vie pourrait être extra-terrestre (apportée par
des comètes et des météorites)
Pré-requis d’Apparition de la Vie sur la Terre (2)
Beaucoup de Scientifiques pensent que la vie a évolué sur la terre
dans des endroits à l’abri des impacts des astéroïdes et des
facteurs physiques agressifs (haute température, UV….)
-Environnements marins profonds tels les cheminés hydrothermales
-Environnements souterrains
Fumeur
au Pacifique
Comment Pouvant Nous Suivre l’Evolution Biologique ?
Deux approches sont possibles:
Observation des
sédimentaires
microorganismes
fossiles
dans
les
dépôts
Construction d’un arbre de l’évolution en se basant sur les
connaissances des organismes vivants contemporains
-La seconde approche suppose l’analyse des séquences de macromolécules
telles que les ARN ribosomiques (ARNr) 16S et 18S (unité Svedberg) en
raison de leur:
-Evolution très lente au cours du temps
-Nature très conservée
-Caractère ubiquitaire
Arbre Phylogénétique Universel
Trois grands domaines d’organismes (Carl Woese fin des années 1970)
Procaryotes
Domaines Bactéries
Last Universal Common Ancestor
qui est dit progénote c'est-à-dire
ni procaryote ni eucaryote
Archées
Eucaryotes
Eucaryotes
LUCA
origine de la vie
Les types cellulaires des Eucarya sont structurellement différents de ceux des
Bacteria et des Archaea
Les Bactéries et les Achées se différencient principalement par les composés
qu’elles utilisent comme nutriment et/ou comme source d’énergie
Diversité Microbienne
Domaine des bactéries:
Comprend beaucoup des microorganismes (~30 phylums ou règnes)
présents typiquement dans:
-Les sols
-Environnements aquatiques
-Responsables de maladie
Domaine des archées:
Constitué d’une ensemble séparé de microorganismes dont certains
se trouvent dans:
-Environnements saturés en sels ou à température élevée
Domaine des eucaryotes:
Comprend
-les microorganismes eucaryotes tels que les protistes
(protozoaires et protophytes); les champignons, les algues
les animaux et les végétaux
Tableau Comparatif des Trois Domaines (1)
Domaine
Caractéristique
Bacteria
(eubactéries)
Archaea
(archées)
Eucarya
(eucaryotes)
0,2 à 15 µm
0,2 à 15 µm
10 à 100 µm
Présence d'organites
Non
Non
Oui
Noyau entouré d'une membrane
Non
Non
Oui
Acide gras
linéaire, ester
Oui
Alcool isoprénoïde
ramifié, éther
Non
Acide gras linéaire,
ester
Oui
Oui
Peptidoglycane
(muréine)
Oui
Très variable, sans
peptidoglycane
Oui
Pectocellulose (plantes)
ou chitine (champignons)
Croissance à température > 90°C
Non
Oui
Non
Formation de spore
Oui
Non
Oui
Photosynthèse
Oui
Non
Oui
Chimio-lithotrophie
Oui
Oui
Non
Méthanogénie
Non
Oui
Non
Fixation de l'azote atmosphérique
Oui
Oui
Non
ATP synthétases/ATPases
F1F0
A1 A0
F1F0, V1V0
Taille moyenne
Lipides membranaires :
- Chaîne carbonée liée au glycérol
et type de liaison
- Présence de stérol
Paroi : - Présence
- Composant principal
Tableau Comparatif des Trois Domaines (2)
Bacteria
(eubactéries)
Archaea
(archées)
Eucarya
(eucaryotes)
Pouvoir pathogène
Oui
Rare et indirect
Oui
Organismes pluricellulaires
Non
Non
Oui
Bactériophages
Oui
Oui
Présence de plasmides
Oui
Oui
Rare
Présence de transposons
Oui
Oui
Oui
Présence d'opérons
Oui
Oui
Non
Chromosomes : - Ploïdie
- Nombre
- Forme
- Télomères
- Histones
- Origine(s) de réplication
Haploïde
1 (2)
Circulaire
Non
Non
Unique
Haploïde
1 (2)
Circulaire
Non
Oui
Multiples
Le plus souvent diploïde
Plusieurs
Linéaire
Oui
Oui
Multiples
ARN polymérase ADN dépendante :
- Nombre d'enzymes
- Sous-unités
- Rifampicine
1
5 (!2""'#)
Sensible
2
Jusqu'à 13
Résistante
3
Au moins 33
Résistante
Non
Oui
Non
Parfois
Oui
Oui
Très souvent
Non
Oui
N-formyl-Met
Met
Met
70 S
Sensible
Résistant
70 S
Résistant
Sensible
80 S
Résistant
Sensible
Domaine
Caractéristique
Présence de virus (10 à 400 nm)
ARNm : - Epissage
- Polycistronique
- Complexe exosome
Initiation de la traduction
Ribosome :
- Taille
- Chloramphénicol
- Toxine diphtérique
Cas Particulier des Virus (voir cours de virologie)
Les virus (du latin "poison") sont les êtres vivants les plus simples
qui existent et sont présents dans les 3 domaines
Parasites intracellulaires obligatoires, incapables de se répliquer
en dehors de leur hôte si bien que certains ne les considèrent pas
comme des organismes "vivants" à part entière
Constitués d’un seul type d’acide nucléique ADN ou ARN encapsidé
par des protéines structurales / génome compacté 3-200 gènes
Leur taille est variable 20 à 300 nm Ø, donc très inf. à la taille
d’une cellule (exception des Mimivirus qui peuvent atteindre 400nm Ø)
Une diversité insoupçonnée: 10.000 virus connus
on estime qu’il existe plus de 1031 particules virales différentes
(diversité supérieure à celle cumulée des trois domaines du vivant)
Arbre Phylogénétique des Archées (ou Archaea)
Basé sur les séquences de la région codant les ARNr 16 -­‐18S
Elles se répartissent actuellement dans 4 (?) phylums (ou règnes ?)
distincts, selon l'arbre phylogénique simplifié et provisoire
Crenarchaeota
Archaea
Sulfolobales*
Caldisphaerales*
Eucarya
Bacteria
Desulfurococcales*
Euryarchaeota
Thermoplasmatales
Archaeoglobales*
Halobacteriales
Thermoproteales*
Methanosarcinales
Thermococcales*
Methanocellales
Methanomicrobiales
Methanococcales*
Korarchaeota
?
LACA* ?
Methanobacteriales*
Methanopyrales*
Nanoarchaeota
LUCA ?
∗
indique la présence des hyperthermophiles
Classification des Archées (1)
Phylum des Crenarchaeota: comprend 4 ordres
La plupart des Archaea cultivables de ce phylum ont un métabolisme
énergétique lié au soufre.
Phylum des Euryarchaeota: comprend
-Les
-Les
-Les
-Les
méthanogènes (voir plus loin)
halophiles extrêmes
réducteurs de sulfate
thermophiles
Crenarchaeota
Archaea
Sulfolobales*
Caldisphaerales*
Eucarya
Bacteria
Desulfurococcales*
Euryarchaeota
Thermoplasmatales
Archaeoglobales*
Halobacteriales
Thermoproteales*
Methanosarcinales
Thermococcales*
Methanocellales
Methanomicrobiales
Methanococcales*
Korarchaeota
?
LACA* ?
Methanobacteriales*
Methanopyrales*
Nanoarchaeota
LUCA ?
+Méthanogènes
Classification des Archées (2)
Phylum des Korarchaeota:
surtout connu par métagénomique (techniques ne faisant pas appel
à la mise en culture), car ce n'est que tout récemment qu'un de ses
membres a pu être enfin cultivé
Phylum des Nanoarchaeota
dernier découvert. On n'en connaît pour l'instant que très peu de
représentants, qui pourraient être apparentés aux Euryarchaeota.
Crenarchaeota
Archaea
Sulfolobales*
Caldisphaerales*
Eucarya
Bacteria
Desulfurococcales*
Euryarchaeota
Thermoplasmatales
Archaeoglobales*
Halobacteriales
Thermoproteales*
Methanosarcinales
Thermococcales*
Methanocellales
Methanomicrobiales
Methanococcales*
Korarchaeota
?
LACA* ?
Methanobacteriales*
Methanopyrales*
Nanoarchaeota
LUCA ?
LACA (Last Archaeal Common Ancestor)
Les nombreux échantillonnages effectués et étudiés par
métagénomique indiquent que les Archées sont présentes
partout sur la planète
LACA (Last Archaeal Common Ancestor) est supposé hyperthermophile
du fait de l'enracinement profond de toutes les Archaea
hyperthermophiles, et l’émergence de mésophiles aurait alors été
plus tardive.
Crenarchaeota
Archaea
Sulfolobales*
Caldisphaerales*
Eucarya
Bacteria
Desulfurococcales*
Euryarchaeota
Thermoplasmatales
Archaeoglobales*
Halobacteriales
Thermoproteales*
Methanosarcinales
Thermococcales*
Methanocellales
Methanomicrobiales
Methanococcales*
Korarchaeota
?
LACA* ?
Methanobacteriales*
Methanopyrales*
Nanoarchaeota
LUCA ?
Diversité des Microorganismes Eucaryotes
Troisième domaine du monde du vivant, ce sont des organismes dont:
-ADN est séparé du cytoplasme par une membrane nucléaire
-Uni ou pluricellulaires
-les eucaryotes autres que les champignons, les algues, les plantes
ou les animaux sont appelés: Protistes regroupent les protozoaires
et les protophytes proche des algues unicellulaires
LUCA
Les Protistes (règne) (1)
La classification des protistes reflète d’une grande complexité
et peut être +/- éclatée au sein des eucaryotes.
Par conséquent, d'autres classifications ont été proposées
Ce sont des eucaryotes unicellulaires, le plus souvent mobiles par
pseudopodes, flagelles ou cils.
Ils sont très répandus dans toutes les zones aqueuses ou humides.
Ils constituent, avec plus de 65 000 espèces recensées, une part
importante du plancton.
On en les trouve aussi dans les matières organiques en décomposition,
et certains sont des pathogènes parasites des plantes ou des animaux
(voir cours de parasitologie).
Les Protistes (2)
En cas de conditions défavorables, de nombreux protistes
se différencient sous forme de kyste, cellule dormante protégée
par une paroi. Les parasites peuvent utiliser les kystes pour passer
d'un hôte à l'autre.
Certains possèdent 2 noyaux comme par exemple la paramécie
(voir TP)
La reproduction peut être asexuée (division binaire classique)
ou sexuée (soit par conjugaison de types sexuels complémentaires,
soit par formation de véritables gamètes).
Les Protozoaires (sous règne)
Cons&tués de 14 embranchements dont les principaux sont:
Les Ac&nopodes
avec un squelette silicé comme les radiolaires
Les Rhizopodes
Paramécie (voir TP)
Amibes, foraminifères
Les Ciliés ou infusoires
Paramécie, Stantor et vorticelle
Les Flagellés
-trypanosome (parasite responsable de la maladie du sommeil ou de Chagas)
-trichomonas (parasite responsable de la trichomonase,sexuellement transmissible)
-leishmania (parasite responsable de la leishmaniose ou kala-azar)
Les Microsporidies
parasites intracellulaires comme le toxoplasme
Les Sporozoaires
parasites, comme le plasmodium (hémotozoaire agent du paludisme ou malaria)
Les Protophytes (sous règne)
Organismes proches des algues unicellulaires donc photo-autotrophes
Ils sont chimio-organotrophes et hétérotrophes :
-soit holozoïtes : ingestion de bactéries par phagocytose
-soit saprozoïtes ou osmotrophes : les nutriments traversent
la membrane plasmique par pinocytose (repli de la membrane qui englobe
une gouttelette du liquide)>>> diffusion ou transport actif
Ils possèdent souvent des vacuoles:
-pulsatiles, phagocytaires, sécrétoires.
Euglène (voir TP)
Les Champignons (ou Mycètes) (1)
Leurs principales caractéris&ques sont :
Les champignons sont des végétaux mais constituent un règne
distinct (100.000 espèces connues) de celui des plantes:
-très répandus dans l'environnement et sont estimés à plus
de 1.5 millions d’espèces (30 espèces comestibles en France)
Non photosynthétiques, Chimio-organotrophes et hétérotrophes
Saprophytisme: alimentation par absorption de composés organiques
Présence d'une paroi à base de chitine, différente de la paroi
pecto-cellulosique des plantes
Présence d'un thalle : structure végétative des végétaux inférieurs
où l'on ne peut distinguer ni racines, ni tiges, ni feuilles
Les Champignons (ou Mycètes) (2)
Présence d'hyphes, longs filaments ramifiés de cellules septées
(cloisonnées) ou non, dont l'ensemble forme le mycélium.
Reproduction sexuée (avec appareil fructifère, issu de l'union
de filaments provenant de deux individus de types sexuels
différents pour former un organe reproducteur
zygospore
Appareil fructifière
avec fulcres de Phycomyces
(voir TP)
Reproduction asexuée de loin la plus importante et parfois le seul
mode connu, elle est assurée par la production de spores ou
conidies), ou les deux.
Les Champignons (ou Mycètes) (3)
Certains champignons sont pathogènes pour:
-l'homme ou l'animal et provoquent des mycoses.
Ex: Candida, Aspergillus, Histoplasma, Trichosporon, Cryptococcus,
-D'autres sont pathogènes pour les plantes
Ex: Fusarium
Principaux groupes (classification complexe) :
zygomycètes (ex: Phycomyces, voir TP),
ascomycètes, basidiomycètes, deutéromycètes, Oomycètes
Cas des levures :
Une levure est un champignon unicellulaire se reproduisant par
fission ou par bourgeonnement (Saccharomyces cerevisiae, voir TP)
à certains stades de sa vie, et formant des cellules sexuelles
sans appareil fructifère.
-Les levures ne forment généralement pas de mycélium
La classification des champignons, et donc des levures, est complexe
et soumise à des remaniements fréquents.
Les Algues
L’étude des algues est l'algologie ou phycologie
Les algues ne constituent pas un taxon mais plutôt un groupe
polyphylétique, c'est-à-dire qu'elles recouvrent plusieurs
catégories dans la classification :
-ce sont soit des plantes soit des protophytes.
Les algues sont dépourvues de racines, tiges et feuilles,
et possèdent des chloroplastes pour effectuer la photosynthèse
oxygénique (voir plus loin).
Elles peuvent être unicellulaires, en colonies, filamenteuses,
membraneuses ou tubulaires.
Evolution des Eucaryotes (Théorie Endosymbiotique)
Wolfram Zillig & Lynn Margulis suggèrent que l’apparition de la cellule
préeucaryote pourrait être issue à partir d’un événement de fusion
entre une prébactérie et une préarchée.
Cette cellule préeucaryote aurait évolué en cellule eucaryote avec
noyau puis en cellule eucaryote avec mitochondrie.
La mitochondrie serait issue de la symbiose entre une protéobactérie
et une cellule eucaryote primitive.
Cette lignée conduisant à l’évolution des plantes et des animaux.
Le chloroplaste apparaît suite à la fusion symbiotique entre une
Cyanobactérie et une cellule eucaryote.
La lignée conduisant à l’évolution des algues et des plantes
Culture et Croissance des Procaryotes
Besoins Nutritionnels et Métabolisme Primaire
Aliments Essentiels ou Nutriments (1)
Toute cellule vivante requiert les substrats indispensables lui
permettant de synthétiser l'ensemble des molécules qui composent
sa biomasse à partir de son métabolisme primaire (cours de biochimie)
Ce sont les aliments essentiels ou nutriments, qui doivent
obligatoirement être présents dans le milieu de culture
Aliments Essentiels ou Nutriments (2)
Elément chimique
(% du poids sec)
Exemples de substrats utilisés comme sources de l'élément
Minéraux
Organiques
C ( 50)
CO2 , (CO)
Glucides, lipides, acides aminés, ...
O ( 20)
H2O, CO2, (O2)
La plupart
N ( 15)
NH4+, NO3 –, NO2 –, N2, ...
Acides aminés, bases azotées, amines, ...
H ( 10)
H2O, H+, (H2)
La plupart
P ( 3)
Phosphates
Nucléotides, composés phosphorylés, ...
S ( 1)
SO42–, SO32–, H2 S, ...
Cys, Met, thiols, sulfonates, sulfides, ...
Sels (≤1)
Na+ , K+ , Mg2+, Ca2+, Cl–, ...
—
Métaux ou oligoéléments (<0,1)
Fe2+, Zn2+ Mn2+, Cu2+, Co2+, Hème pour le fer, ...
Ni2+, ...
C, O, N, H et P sont des macro-nutriments, car ils constituent
la plus grande partie de la biomasse.
L'apport d'oxygène et d'hydrogène en tant qu’éléments de la
biomasse ne nécessite pas de substrats spécifiques:
-soit ils sont associés aux sources de C et de N,
-soit ils proviennent d’échanges métaboliques d'eau
(qui est aussi le solvant) ou de protons avec le milieu.
Aliments Essentiels ou Nutriments (3)
Elément chimique
(% du poids sec)
Exemples de substrats utilisés comme sources de l'élément
Minéraux
Organiques
C ( 50)
CO2 , (CO)
Glucides, lipides, acides aminés, ...
O ( 20)
H2O, CO2, (O2)
La plupart
N ( 15)
NH4+, NO3 –, NO2 –, N2, ...
Acides aminés, bases azotées, amines, ...
H ( 10)
H2O, H+, (H2)
La plupart
P ( 3)
Phosphates
Nucléotides, composés phosphorylés, ...
S ( 1)
SO42–, SO32–, H2 S, ...
Cys, Met, thiols, sulfonates, sulfides, ...
Sels (≤1)
Na+ , K+ , Mg2+, Ca2+, Cl–, ...
—
Métaux ou oligoéléments (<0,1)
Fe2+, Zn2+ Mn2+, Cu2+, Co2+, Hème pour le fer, ...
Ni2+, ...
S et les principaux sels sont des micro-nutriments car ils sont
nécessaires en moins grandes quantités (de 0,1 à 1%).
La présence de sels est aussi nécessaire pour maintenir la pression
osmotique du milieu.
Les oligo-éléments ne sont nécessaires qu’à l’état de traces,
et comme ils sont souvent présents en tant que contaminants
d'autres composants, il n'est pas toujours utile d'en ajouter.
Facteurs de Croissance
Un facteur de croissance est un constituant indispensable
de la biomasse que la cellule est incapable de synthétiser par
elle-même
-Elle doit alors se le procurer directement comme
substrat : acide aminé, vitamine ou coenzyme, base azotée, lipide
Un facteur de croissance, pour lequel la cellule est dite auxotrophe
ne doit pas être confondu avec un aliment essentiel !
L’auxotrophie peut être:
-soit naturelle et c'est alors une des caractéristiques du microorganisme
éventuellement utilisée en taxonomie
-soit provoquée par exemple par une mutation touchant la voie de biosynthèse
du constituant pour lequel le microorganisme devient alors auxotrophe
-soit conditionnelle dépendante des conditions de culture
Types Trophiques ou Nutritionnels
Pour synthétiser sa propre matière, une cellule vivante nécessite
des aliments essentiels et d’éventuels facteurs de croissance,
du pouvoir réducteur (donneur d’électrons), et de l’énergie.
L'ensemble de ces besoins permet de définir des type trophiques
généraux (du grec trophê "nourrir"):
Besoin
Source d'énergie primaire
Substrat énergétique oxydé
(donneur d'électrons)
Source de carbone
Facteur de croissance
Croissance en présence de
concentration en substrat
Type trophique
lumineuse
chimique
minéral
organique
minérale : CO2
organique
indispensable
inutile
forte
faible
Phototrophe
Chimiotrophe
Lithotrophe
Organotrophe
Autotrophe
Hétérotrophe
Auxotrophe
Prototrophe
Copiotrophe
Oligotrophe
Il existe de plus des types trophiques correspondant à des besoins
particuliers : hydrogénotrophe, méthanotrophe, diazotrophe
(voir plus loin), méthylotrophe, ...
Types de Milieux de Culture selon leur Composition
Milieu complexe ou empirique:
Milieu préparé à partir d'extraits de matières organiques
et dont la composition exacte n'est pas connue
Exemple : hydrolysat de protéines,
extraits de levure, de viande, de soja, de lait,de sang…
Ce type de milieu est parfois dit "riche" car il contient suffisamment
de composés pour permettre la croissance de la plupart des
microorganismes courants. Il a l'avantage d’être facile à préparer
Milieu synthé&que ou chimiquement défini:
Milieu dont la composition exacte est entièrement connue
Ce milieu est dit "minimum" lorsqu'il ne contient que les éléments
strictement indispensables à la cellule (les nutriments et les facteurs
de croissance éventuels).
Ce type de milieu est utile pour étudier précisément les besoins
nutritionnels du microorganisme, son métabolisme et sa physiologie
Milieu Solide ou liquide
Peut être rendu solide par addition d'agar
CH2OR2
O
O
HO
O
CH2
O
OR1
O
O
Agar: composé appartenant à une famille de polysaccharides
gélifiants extraits de certaines algues rouges (agarose, guar…)
et aussi utilisé comme additifs alimentaires (E406)
OH
L'unité répétitive est un disaccharide O-substitué (R1 et R2, variables)
formé de β-D-galactpyranosyl lié en 1-4 à du 3,6-anhydro-α-L-galactopyranosyl
Les milieux solides sont très utiles pour effectuer des isolements,
ce qui permet de trier un mélange de microorganismes différents (voir TP)
Un milieu peut être rendu "sélectif" par addition d'un ou plusieurs
inhibiteurs auxquels le microorganisme que l'on souhaite isoler est insensible
ou résistant.
Avant utilisation
Après utilisation
Conditions Optimales de Croissance
Paramètres Physico-chimiques
Les conditions optimales de croissance dépendent de 4 principaux
facteurs physico-chimiques :
Conditions optimales de croissance
Température < 20°C
entre 20 et 40°C
entre 40 et 80°C
> 80°C
pH < 6
entre 6 et 8
> 8
Salinité > 2,8 M
Dessiccation
Pression > 400 atm
Catégorie
Psychrophile ou cryophile
Mésophile
Thermophile
Hyperthermophile
Acidophile
Neutrophile ou neutralophile
Alcalophile ou basophile
Halophile
Xérophile
Barophile ou piézophile
Rappels : l'isotonicité est à 0,15 M en sels soit 9 g/L de NaCl
L'eau de mer est à une concentration moyenne en sels de 35 g/L soit 0,6M
de nombreux organismes dits halotolérants et appartenant aux 3 domaines y vivent
Conditions Extrêmes de Croissance (1)
Parmi les hyperthermophiles capables de vivre au dessus de 90°C,
on ne rencontre pour l'instant que des archées.
Les records actuels sont détenus par des archées cultivées en laboratoire :
-113 °C pour Pyrolobus fumarii
-121 °C pour un coque pas encore identifié (Science 2003, 301 p934)
La température la plus élevée pouvant être supportée par
des microorganismes est estimée à 140-150 °C
(Trends Microbiol. 2004, 12 p58) mais cela reste à vérifier ??
Une archée piézophile (et hyperthermophile) du genre Pyrococcus
vivant dans une source hydrothermale du rift médio-Atlantique à
4100 m de profondeur et capable de supporter 1184 atm (1200 bars)
a été récemment décrite (ISME J. 2009, 3 p873).
Conditions Extrêmes de Croissance (2)
Thiobacillus ferrooxidans:
Bactérie autotrophe, chimiolithotrophe, mésophile, aérophile
et acidophile avec des valeurs de pH optimales entre 1 et 4.
Psychromonas ingrahamii:
Bactérie psychrophile se développe à des températures inf. à -10°C
Deinococcus radiodurans:
Bactérie chimio-organotrophe, hétérotrophe, aérobie strict,
possédant 2 chromosomes avec 2 à 4 copies sous forme d'anneaux
condensés visibles au microscope optique.
capable de résister sans perte de viabilité à des doses de radiations
ionisantes de 5000 Gray (soit 20 fois plus que Escherichia coli)
Croissance Microbienne (1)
En microbiologie, le terme « croissance » traduit en général
l’augmentation du nombre de cellules dans une population:
c’est la croissance de population
Lorsque la taille d’une cellule bactérienne ou archée augmente,
on parle alors de croissance cellulaire
Il est important de rappeler que la plupart des microorganismes
présents dans la nature n’ont pas encore été cultivés en laboratoire
Ces organismes sont viables mais notre incapacité à les cultiver est
liée à notre méconnaissance de leurs exigences de croissance.
Cellules Viables mais non Cultivables (VBNC)
Sous certaines conditions environnementales, certains microorganismes
peuvent entrer dans ce que l’on appelle un état "viable mais non
cultivable" (VBNC en anglais).
Cet état dans lequel les cellules perdent peu à peu leur capacité à
se diviser mais conservent une faible activité métabolique est considérée
comme une stratégie de survie
Pour mesurer le nombre de cellules VBNC, on se base sur des essais
prenant en compte certaines propriétés physiologiques comme:
-capacité respiratoire
-intégrité de la membrane
-activité métabolique
-marquages immunologiques
Croissance Microbienne (2)
Au cours de la croissance et de la division, une bactérie peut
synthétiser:
-plus de 1800 protéines différentes
-plus de 400 molécules différentes d’ARN
-une copie complète de son génome
-une membre cytoplasmique et si nécessaire le matériel pariétal
pour entourer la nouvelle cellule.
Temps de Génération
Tous ces processus sont régulés pour produire une cellule dans
un court laps de temps appelé: temps de génération
(temps nécessaire pour qu’une de cellule double en nombre)
La division en 2 cellules filles est appelée: scission transversale
ou division par scissiparité
En général, la taille d’une cellule bactérienne augmente avant
la division. Cette phase du cycle cellulaire correspond donc à
la croissance cellulaire.
Exemples de Temps de Génération
Temps de génération approximatives de quelques microorganismes
cultivés dans des conditions optimales
Mesure de la Croissance Microbienne (1)
Méthodes directes:
Pour la numération directe, on utilise une cellule de comptage
(hématimètre de Thomas ou de Malassez), constituée:
-d'une lame sur laquelle est gravée un quadrillage de dimensions
connues
-surmontée d'une lamelle placée à une distance connue
-l'ensemble délimitant donc un volume connu.
-L’échantillon de la suspension de cellules à compter est introduit
entre lame et lamelle et observé au microscope.
Hématimètre de Malassez
L’ensembles des
100 grands carreaux
représente un volume de 1µl
1 petit carreau=
1/20° du grand carreau
Cellule bactérienne
La numération directe au microscope ne permet pas toujours de savoir si les cellules sont viables
Mesure de la Croissance Microbienne (2)
Méthodes directes ??:
Comptage de colonies (CFU ou colony forming unit):
-une série de dilutions de la suspension cellulaire de l’échantillon
est préparée
-un volume connu de chaque dilution est entièrement étalé sur milieu gélosé
-Après incubation, les colonies sont comptées en comportant entre 10 et 200
pour la précision de la mesure
-le résultat est multiplié par la dilution correspondante pour obtenir
la concentration cellulaire de la suspension initiale.
Mesure de la Croissance Microbienne (3)
Méthodes indirectes:
Le poids sec ou biomasse est déterminé:
-après dessiccation au four pour éliminer l'eau extra et intracellulaire
d'un culot cellulaire correspondant à un volume de culture connu
-Cette mesure est proportionnelle à la totalité des cellules mais nécessite
un étalonnage avec une méthode de numération pour corréler la biomasse
au nombre de cellules.
Dosage chimique d’un composé cellulaire:
-l’élément le plus souvent dosé est l’azote.
-les cellules contiennent environ 14% d’azote. Son dosage dans un échantillon
donné fournira une estimation assez précise de la biomasse totale.
-Les cellules sont traitées par l’acide sulfurique afin de libérer et
transformer l’azote cellulaire en ammoniaque.
-La quantité NH4+ libérés est déterminée par méthode colorimétrique
Mesure de la Croissance Microbienne (4)
Méthodes indirectes:
Absorbance ou densité optique (DO):
-c'est une mesure turbidimétrique où la diminution de l'intensité lumineuse
est due la dispersion de la lumière par les cellules en suspension.
-un spectrophotomètre permet de mesure une absorbance (A) définie
par l’équation A=DO=-log (I/IO)
-I et Io sont reliés par la loi de Beer-Lambert où:
DO= -logI/Io <--> I=Io.10-εLC = ε.L.C
Source
lumineuse
Filtre
Monochromateur
Chambre
de mesure
λ(I)
λ(Io)
Lumière
incidente
(400 à 620 nm)
Ecran
de lecture
Cuve en quartz
Largeur 1 cm (L)
Lumière
transmise
Mesure de la Croissance Microbienne (5)
Méthodes indirectes:
Absorbance ou densité optique (DO):
-La DO est proportionnelle à la concentration de cellules,
à condition de respecter la loi de Beer-Lambert (DO = ε.L.C )
et de faire le zéro du spectrophotomètre avec le milieu de culture.
-Pour évaluer précisément la biomasse, la DO peut être corrélée au poids sec
ou nombre des cellules donnant cette absorbance.
-Le succès de la turbidimétrie est dû à sa simplicité, rapidité, reproductibilité
et n’affecte pas les cellules.
-La méthode n’est pas applicable aux cellules qui se développent en amas,
en suspensions non homogènes (ex actinomycètes) ou faibles concentrations
(moins de 107 cellules/ml; limite inférieure de turbidité visible)
Description des Phases de Croissance (1)
1-­‐ Phase de latence (faculta&ve):
Temps d'adaptation des cellules à de nouvelles conditions (mise en place de
la machinerie cellulaire de synthèse)
-aucune croissance n'est observée (pas d’augmentation du nombre de cellules).
-On peut arriver à supprimer cette phase en réensemençant plusieurs
fois de suite la culture dans les mêmes conditions.
2-­‐ Phase d’accéléra&on:
Certaines cellules commencent à se diviser.
Cette phase peut être très courte et n'est pas toujours visible
Description des Phases de Croissance (2)
3-­‐ Phase exponen&elle:
Toutes les cellules se divisent régulièrement et leur nombre double
à intervalles de temps constants c'est-à-dire augmente selon
une exponentielle de base 2 (2>>>4>>>8>>>16>>>32…..ou 2n)
Équation de la phase ex est: NT= No x 2n
No :Nbre de bactéries au début de la phase ex
NT: Nbre de bactéries après un temps T de la phase ex
n: nbre générations
T: intervalle de temps entre No et NT
nombre de générations (n)
log NT = log No + nlog2
temps de génération (t)
t = n/T
n= log NT - log No
log2
taux de croissance népérien (µ)
exprimé (h-1)=pente
µ = log2/t
taux de croissance binaire
µ = 1/t
Description des Phases de Croissance (3)
4-­‐ Phase de ralen&ssement:
Certaines cellules cessent de se diviser car les conditions de culture
deviennent défavorables.
-Soit un des constituants du milieu indispensable aux cellules est épuisé (cas courant)
-soit un produit du métabolisme cellulaire s'est accumulé en entraînant des effets
négatifs (variation de pH ou production d’éthanol pour certaines levures).
5-­‐ Phase sta&onnaire:
il n'y a plus aucune division, mais une partie du métabolisme est encore
actif ce qui permet certaines synthèses. Les cellules s'adaptent à
des conditions de stress (carence nutritionnelle…).
Contrairement une fausse idée très répandue, cette phase n'est absolument pas
un équilibre entre des cellules qui meurent et d'autres qui se divisent !
Description des Phases de Croissance (4)
6-­‐ Phase de décroissance ou de déclin (faculta&ve):
Les cellules meurent et lysent
Exemple de Courbe de Croissance Bactérienne
! "
#
$ %
10
9
En haut: la représentation du nombre de bactéries
en échelle arithmétique ne donne pas que peu
d’informations
>>> distinction entre phases de croissance difficile
N (108 cellules/mL)
8
7
6
5
4
3
2
1
Au milieu: la représentation en log décimaux permet
de distinguer 5 phases:
0
9
log(N)
8,5
-P.
-P.
-P.
-P.
-P.
8
7,5
7
Taux de croissance
µ = Ln2/G (h -1)
6,5
6
Latence
:
Accélération :
Exponentielle :
Ralentissement:
Stationnaire :
0 à 25 min
25 à 75 min
75 à 325 min
325 à 375 min
à partir de 375 min
Temps de génération (g):
35 min
-1
Taux de croissance binaire 1/g (h ): 1,72
1
0,5
0
0
50
100 150 200 250 300 350 400 450
Temps (min)
Diauxie
On parle de diauxie (du grec auxein "augmenter")
lorsqu'il y a deux croissances à la suite l'une de l'autre,
traduisant le plus souvent les utilisations successives de deux
substrats différents.
-Ce phénomène a été découvert par Jacques Monod en 1940.
On observe une première croissance pendant laquelle seul le glucose
est consommé, qui s'arrête lorsqu'il est épuisé.
Après une phase de latence correspondant à l'induction de l'opéron
lactose qui était réprimé par le glucose, une seconde croissance
lui succède pendant laquelle le lactose est à son tour consommé.
E. coli
Glucose+lactose
Consommation successive
Diauxie
présence d’opéron
lactose
E. coli
Glucose+fructose
Consommation simultanée
Pas de diauxie
absence d’opéron
fructose
Rappel: Principales Régulations chez les Bactéries
Outre l'ensemble des régulations métaboliques faisant appel
principalement aux enzymes allostériques (voir cours de biochimie),
On peut citer (voir cours de génétique LV236) :
Opérons, répression catabolique, atténuation
Facteurs de transcription sigma alternatifs.
Petits ARN régulateurs non codants (sRNA ou ncRNA) :
anti-sens, interférents, microARN, snoRNA, ...
Systèmes capteur/effecteur (sensor/effector) avec phosphorylation
intermédiaire.
Quorum sensing et peptide phéromone
Exemples des 2 Derniers Types de Régulations
Souvent Associés
Production et excrétion d'un peptide phéromone servant de signal, par
l'ensemble des cellules de la culture
Accumulation de ce peptide signal dans le milieu au fur et à mesure
de la croissance
Fixation de ce peptide signal sur le récepteur du domaine extracellulaire
d'une protéine transmembranaire servant de "capteur" (sensor)
Déclenchement du signal au delà d'un certain seuil de concentration du
peptide, correspondant à une densité cellulaire particulière (quorum sensing)
La protéine "capteur" est activée et son domaine intracellulaire possède une
activité kinase qui phosphoryle une protéine cytoplasmique régulatrice (effector)
La protéine régulatrice activée peut alors se fixer spécifiquement sur certains
promoteurs cibles pour activer ou inhiber la transcription des gènes correspondants
Pratique de la Culture de Microorganismes
Stérilité et Sécurité (voir TP)
Conservation des Microorganismes
Les souches de microorganismes peuvent être préservées sur
plusieurs années, pour constituer des "collections" :
-Par congélation à -80°C ou mieux à -196°C en azote liquide
(surtout pas à -20°C), en présence de composés cryoprotecteurs comme
le glycérol.
-Par lyophilisation ou déshydratation sous vide et à froid
(efficace pour la plupart des procaryotes et limitée pour les eucaryotes)
Institutions Internationales « Collections des Souches »
Collections de microorganismes dans des institutions internationales
à la disposition de la communauté scientifique
-France CIP= Collection de l'Institut Pasteur à Paris.
-Belgique BCCM= Belgian Co-ordinated Collections of Micro-organisms à Bruxelles
-Allemagne DSMZ= Deutsche Sammlung von Mikroorganismen und Zellkulturen
à Braunschweig.
-Etats-Unis ATCC= American Type Culture Collection à Manassas en Virginie.
-Japon JCRB= Japanese Collection of Research Bioresources à Osaka.
Site Internet de la Microbiologie à l’UPMC
Adresse Internet du site
http://www.edu.upmc.fr/sdv/microbiol/
Les supports de cours sont en accès privés et nécessitent
Loggin:
Mot de passe:
http://www.edu.upmc.fr/sdv/microbiol/VF/L3/docs-L3.htm
Téléchargement