Les prises de position de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Réforme du crédit à la consommation Avril 2009 ETAT DE LA QUESTION Contexte économique et législatif — Le gouvernement devrait adopter, mi-avril, en Conseil des ministres, un projet de loi réformant le crédit à la consommation. L’objectif est de moraliser les pratiques incitant les consommateurs à souscrire, de façon trop furtive, des crédits pour leurs achats de consommation courante. Ce sont en effet près de 9 millions de ménages qui sont concernés. Il faut savoir que le recours au crédit revolving est le seul moyen de gestion de trésorerie pour les consommateurs qui ne peuvent obtenir un crédit classique, à savoir 50% des ménages français. Ces phénomènes prennent une forte acuité sous l’effet catalyseur et malheureusement éclairant de la crise. — L’enjeu pour le commerce est majeur et appelle une forte vigilance quant à une réforme visant à encadrer plus strictement les obligations et la responsabilité des prêteurs. Rappelons quelques données importantes : - près de 45 millions de cartes privatives sont utilisées en France ; elles représentent un actif commercial essentiel et réactif et entre 20% et 60% des ventes d’un distributeur ; - prés de 5 millions de crédit classique sont ouverts en magasins chaque année ; - le crédit représente plus de 10% de la dépenses des ménages et dépasse 50% des achats dans certains secteurs d’activité, son encours total atteint prés de150 milliards d’euros. — Selon la CCIP, il ne faudrait pas que l’accroissement des contraintes légales pèsent trop lourdement sur les professionnels et ralentissent les transactions, au détriment de la compétitivité de nos entreprises. LE POINT DE VUE DE LA CCIP — Particulièrement attentive à toutes mesures susceptibles de contribuer à la relance de la consommation, la CCIP s’est penchée sur 5 points déterminants du futur texte : . . . . . la publicité sur le crédit, les conditions de remboursement l’accès à l’information sur le niveau d’endettement des emprunteurs le délai de rétractation les procédures de surendettement PRINCIPALES PROPOSITIONS 1 — Veiller à une présentation claire et non équivoque de la publicité sur les crédits — prévoir des illustrations explicites et/ou chiffrées ; — éviter toute confusion dans l’esprit du consommateur quant à un effet « d’enrichissement » par le crédit. 2 — Clarifier les conditions de remboursement — faire apparaître, dès la conclusion du contrat, l’indication de son terme, tout en préservant un droit à rééchelonnement de la dette. 3 — Renforcer l’accès à l’information sur les revenus et le niveau d’endettement du consommateur-emprunteur — rendre obligatoire la consultation par les prêteurs du fichier des incidents de remboursement (FICP) avant tout octroi de crédit sur les lieux de vente, mais limiter la recherche de solvabilité à cette consultation. 4 — Subordonner un éventuel allongement du délai de rétractation du consommateur de 7 à 14 jours à des contreparties en faveur du professionnel — mettre, au-delà de 7 jours, à la charge de l’emprunteur les frais administratifs d’arrêt du crédit et de retour des produits. 5 — Préserver les droits des professionnels dans les procédures de traitement des dossiers de surendettement — maintenir les voies d’exécution de droit commun pendant l’examen de l’affaire par la commission de surendettement — faire valider par le juge la recommandation de la commission de surendettement relative au rééchelonnement des dettes et à l’effacement des intérêts. Direction Générale Adjointe chargée des Etudes, de la Prospective et de l’Innovation Rapports, prises de positions et études de la CCIP sont consultables sur le site http://www.etudes.ccip.fr Contact expert Département droit public et économique Céline Delacroix Téléphone : 01 55 65 75 20 Mail :[email protected]