R. Taillefer Corrigé du problème M1 MEEF du 1er mars 2017 P ROBLÈME : F ONCTIONS À VARIATIONS BORNÉES . A. P REMIÈRES PROPRIÉTÉS . Rappelons la caractérisation suivante de la borne supérieure d’une partie de R. Soit A une partie non vide et majorée de R. Soit α un majorant de A. Alors α est la borne supérieure de A si et seulement si pour tout ε > 0, il existe a ∈ A tel que α − ε < a 6 α. A.1) Si f est croissante, il suffit de prendre g = f et h = 0 et si f est décroissante on pose g = 0 et h = f . A.2) (a) Notons V l’ensemble des fonctions à variations bornées définies sur I. On a V ⊂ F ( I, R). â V n’est pas vide puisqu’il contient la fonction nulle. â Si f 1 et f 2 sont dans V , alors il existe g1 et g2 croissantes sur I et h1 et h2 décroissantes sur I telles que f 1 = g1 + h1 et f 2 = g2 + h2 . On a alors f 1 + f 2 = ( g1 + g2 ) + (h1 + h2 ) avec g1 + g2 croissante sur I et h1 + h2 décroissante sur I, donc f 1 + f 2 ∈ V . â Soit f ∈ V et soit λ ∈ R. Il existe g croissante sur I et h décroissante sur I telles que f = g + h. On a alors λ f = λg + λh. Si λ > 0, alors λg est croissante et λh est décroissante donc λ f ∈ V . Si λ < 0 alors λg est décroissante et λh est croissante donc λ f ∈ V . Donc V est un sous-espace vectoriel de F ( I, R). (b) Notons C l’ensemble des fonctions croissantes de F ( I, R). Puisque C ⊂ V d’après la question A.1), on a vect{C} ⊂ V . Réciproquement, soit f ∈ V , alors il existe g croissante et h décroissante telles que f = g + h, donc f = g − (−h) est combinaison linéaire des deux fonctions g et −h qui sont dans C , donc f est dans vect{C}. On a donc bien V = vect{C}. A.3) Posons k = g − g(α) et l = l + g(α). Alors k est croissante sur I et k (α) = 0, la fonction l est décroissante sur I, et f = k + l. A.4) On a f (b) − f ( a) = g(b) − g( a) + h(b) − h( a). De plus, puisque g est croissante et a < b, on a g( a) 6 g(b) donc f (b) − f ( a) > h(b) − h( a). De même, puisque h est décroissante, on a f (b) − f ( a) 6 g(b) − g( a). A.5) Soit x ∈ [ a ; b]. Alors g( a) + h(b) 6 f ( x ) = g( x ) + h( x ) 6 g(b) + h( a) puisque g est croissante et h est décroissante, donc f est bornée. A.6) (a) Puisque g est croissante, pour tout x ∈ [α ; x0 [ on a g( x ) 6 g( x0 ), donc l’ensemble g([α ; x0 [) est non vide et majoré, il admet donc une borne supérieure s dans R. (b) Soit ε > 0. La caractérisation de la borne supérieure rappelée ci-dessus montre qu’il existe x1 ∈ [α ; x0 [ tel que s − ε < g( x1 ) 6 s. Soit maintenant x ∈ ] x1 ; x0 [. Puisque g est croissante, on a alors s − ε < g( x1 ) 6 g( x ) 6 g( x0 ) 6 s. Posons η := x0 − x1 > 0. Pour tout x ∈ ] x0 − η ; x0 [ on a | g( x ) − s| < ε. Ainsi, g admet une limite à gauche en x0 , qui est s. (c) Soit x0 un point intérieur à I. De la même manière que dans la question précédente, on démontre que g admet une limite à droite en x0 , qui est inf g|] x0 ;β] avec β ∈ I tel que x0 < β. D’autre part, puisque −h est croissante, elle admet une limite à gauche et une limite à droite en x0 . On en déduit que f = g + h admet une limite à gauche et une limite à droite en x0 . A.7) (a) Puisque x < [ x ] + 1 pour tout x ∈ R, on a x − [ x ] − 1 > 0 donc ψ est bien définie sur R. 1 (b) â On a lim ψ( x ) = −∞, donc ψ n’est pas bornée sur le segment [0 ; 1], donc ψ et ψ[0;1] ne sont pas à x → 1− variations bornées d’après A.5) (où on a démontré que si f est à variations bornées sur I, alors f est bornée sur tout segment de I). â Sur [0 ; 1[, la fonction ψ est décroissante, donc ψ|[0;1[ est à variations bornées d’après A.1). B. F ONCTIONS DE LONGUEUR BORNÉE . Pour a, b dans I avec a < b, notons Sa,b l’ensemble des subdivisions de [ a ; b]. B.1) Pour tout σ ∈ Sa,b , on a `(σ, f ) > 0 par définition, donc Lba ( f ) > 0. B.2) Soit σ = ( a, b), c’est une subdivision de [ a ; b]. On a alors `(σ, f ) = | f ( a) − f (b)|. Donc | f (b) − f ( a)| ∈ {`(σ, f ) | σ ∈ Sa,b } et on en déduit que | f (b) − f ( a)| 6 Lba ( f ). p On peut aussi remarquer que pour tout σ ∈ Sa,b on a |(| f (b) − f ( a)) = ∑i=1 f (σi ) − f (σi−1 ) 6 p ∑i=1 | f (σi ) − f (σi−1 )| = `(σ, f ) donc Lba ( f ) > | f (b) − f ( a)|. B.3) Soit σ une subdivision de [ a ; b]. Alors p `(σ, f + g) = ∑ |( f + g)(σi ) − ( f + g)(σi−1 )| = i =1 p 6 p ∑ | f (σi ) − f (σi−1 ) + g(σi ) − g(σi−1 )| i =1 p p i =1 i =1 ∑ (| f (σi ) − f (σi−1 )| + | g(σi ) − g(σi−1 )|) = ∑ | f (σi ) − f (σi−1 )| + ∑ | g(σi ) − g(σi−1 )| i =1 = `(σ, f ) + `(σ, g). Puisque f et g sont de longueur bornée, on a `(σ, f ) 6 Lba ( f ) et `(σ, g) 6 Lba ( g) donc `(σ, f + g) 6 Lba ( f ) + Lba ( g). Donc Lba ( f ) + Lba ( g) majore l’ensemble {`(σ, f ) | σ ∈ Sa,b }. On en déduit que f + g est de longueur bornée et, puisque la borne supérieure est le plus petit des majorants, que Lba ( f + g) 6 Lba ( f ) + Lba ( g). B.4) (a) Puisque σ0 = a < c, l’ensemble j ∈ {0, . . . , p} | σj < c n’est pas vide, c’est donc une partie finie non vide de N, elle admet donc un plus grand élément q. Puisque σp = b > c, l’ensemble j ∈ {1, . . . , p} | σj > c n’est pas vide, c’est donc une partie non vide de N, elle admet donc un plus petit élément r. (b) On a σ00 = σ0 = a, σq0 +1 = c et σi0 = σi < σi+1 = σi0+1 pour tout i ∈ {0, 1, . . . , q − 1}. De plus, par définition de q, on a σq0 = σq < c = σq0 +1 . Donc σ0 est une subdivision de [ a ; c]. On raisonne de même pour σ00 : on a σ”0 = c, σ” p−r+1 = σp = b et σ”i+1 = σi+r > σi+r−1 = σ”i pour tout i ∈ {1, . . . , p − r }. De plus, par définition de r, on a σ”1 = σr > c = σ”0 . Donc σ0 est une subdivision de [c ; b]. (c) Remarquons que σq+1 > c et que si σq+1 = c alors r = q + 2 et si σq+1 > c alors r = q + 1. On a q l (σ, f ) = = i =1 i = q +1 q r ∑ f (σi0 ) − f (σi0−1 ) + i =1 p r ∑ | f (σi ) − f (σi−1 )| + ∑ ∑ | f (σi ) − f (σi−1 )| + ∑ | f (σi ) − f (σi−1 )| i =r +1 | f (σ1 ) − f (σi−1 )| + i = q +1 p −r +1 ∑ f (σ00 ) − f (σ00 ). i i −1 j =2 De plus, â si σq+1 = c on a ∑ri=q+1 | f (σi ) − f (σi−1 )| = | f (σ100 ) − f (σ000 )| + f (σq0 +1 − f (σq0 )) et â si σq+1 > c on a ∑ri=q+1 | f (σi ) − f (σi−1 )| = f (σ100 ) − f (σq0 ) 6 | f (σ100 ) − f (σ000 )| + f (σq0 +1 − f (σq0 )) donc dans les deux cas on obtient `(σ, f ) 6 `(σ0 , f ) + `(σ00 , f ). 2 (d) Soit σ une subdivision de [ a ; b]. On construit σ0 ∈ Sa,c et σ” ∈ Sc,b comme dans la question (b). Par hypothèse, f est de longueur bornée sur [ a ; c] et sur [c ; b], donc on a `(σ0 , f ) 6 Lca ( f ) et `(σ00 , f ) 6 Lbc ( f ). On a donc `(σ, f ) 6 Lca ( f ) + Lbc ( f ) d’après la question précédente. Puisque Lca ( f ) + Lbc ( f ) ne dépend pas de σ, il majore l’ensemble {`(σ, f ) | σ ∈ Sa,b }. Donc f est de longueur bornée sur [ a ; b] et, puisque Lba ( f ) est le plus petit majorant de {`(σ, f ) | σ ∈ Sa,b }, on a Lba ( f ) 6 Lca ( f ) + Lbc ( f ). B.5) (a) Posons σ0 = (σi0 )06i6q , σ00 = (σj00 )06 j6r , p = q + r et ( 0 σi si 0 6 i 6 q σi = σi00−q si q + 1 6 i 6 p. Alors σ = (σi )06i6 p est une subdivision de [ a ; b]. De plus, q `(σ, f ) = ∑ | f (σi ) − f (σi−1 )| + i =1 p ∑ | f (σi ) − f (σi−1 )| i = q +1 p−q 0 0 = ∑ f (σi ) − f (σi−1 ) + ∑ f (σi+q ) − f (σi+q−1 ) q i =1 q i =1 r = ∑ f (σi0 ) − f (σi0−1 ) + ∑ f (σi00 ) − f (σi00−1 ) i =1 i =1 0 00 = `(σ , f ) + `(σ , f ). (b) Soit σ0 une subdivision de [ a ; c] et soit σ” une subdivision de [c ; b]. On construit σ ∈ Sa,b à partir de σ0 et σ” comme dans la question précédente. On a alors `(σ0 , f ) = `(σ, f ) − `(σ”, f ) 6 `(σ, f ) 6 Lba ( f ) puisque `(σ00 , f ) > 0 et f est à variations bornées sur [ a ; b]. On déduit que pour toute subdivision σ0 de [ a ; c] on a `(σ0 , f ) 6 Lba ( f ), et par conséquent f est de longueur bornée sur [ a ; c]. De même, f est de longueur bornée sur [c ; b]. De plus, on a `(σ0 , f ) + `(σ00 , f ) 6 Lba ( f ) pour toutes subdivisions σ0 de [ a ; c] et σ00 de [c ; b], avec Lba ( f ) indépendant de σ0 et σ”, donc Lba ( f ) majore {`(σ0 , f ) + `(σ00 , f ) | σ0 ∈ Sa,c , σ” ∈ Sc,b } donc sup{`(σ0 , f ) + `(σ00 , f ) | σ0 ∈ Sa,c , σ” ∈ Sc,b } 6 Lba ( f ). Or sup{`(σ0 , f ) + `(σ00 , f ) | σ0 ∈ Sa,c , σ” ∈ Sc,b } = Lca ( f ) + Lbc ( f ) donc Lca ( f ) + Lbc ( f ) 6 Lba ( f ). B.6) Si α < β < γ, cela découle des questions B.5)(b) et B.4)(d). Avec la convention L aa ( f ) = 0, si certains parmi α, β, γ sont égaux le résultat est évident. Enfin, dans le cas général c’est vrai aussi grâce à la convention Lba ( f ) = − Lba ( f ). Vérifions-le par exemple β γ γ γ γ γ dans le cas où β < α < γ. Alors on a Lαβ ( f ) + Lα ( f ) = L β ( f ), donc Lα ( f ) = L β ( f ) − Lαβ ( f ) = L β ( f ) + Lα ( f ), ce que l’on voulait. Les quatre cas qui restent se traitent de la même manière. C. L IEN ENTRE "E TRE DE LONGUEUR BORNÉE " ET "E TRE À VARIATIONS BORNÉES ". C.1) (a) Supposons que q est croissante. Soit σ = σi06i6 p une subdivision de [ a ; b]. Alors `(σ, q) = p p i =1 i =1 ∑ |q(σi ) − q(σi−1 )| = ∑ (q(σi ) − q(σi−1 )) = q(σp ) − q(σ0 ) = q(b) − q(a) = |q(b) − q(a)| ne dépend pas de σ. Donc l’ensemble {`(σ, q) | σ ∈ Sa,b } = {|q(b) − q( a)|} est un singleton, il admet donc une borne supérieure qui est Lba (q) = |q(b) − q( a)|. Si q est décroissante, on obtient de même que q est de longueur bornée sur [ a ; b] et Lba (q) = q( a) − q(b) = |q(b) − q( a)|. (b) Il existe g croissante sur I et h décroissante sur I telles que f = g + h. D’après la question précédente, g et h sont de longueur bornée sur [ a ; b], donc d’après la question B.3), f est de longueur bornée sur [ a ; b ]. 3 C.2) Soient t et t0 dans I avec t0 > t. Alors en utilisant B.6) on a 0 0 1 0 1 0 g(t0 ) − g(t) = f (t ) − f (t) + Ltλ ( f ) − Ltλ ( f ) = f (t ) − f (t) + Ltt ( f ) . 2 2 0 D’après B.2), si f (t0 ) − f (t) < 0, on a f (t0 ) − f (t) > − Ltt ( f ) donc g(t0 ) − g(t) > 0. Grâce à B.1), si f (t0 ) − 1 0 f (t) > 0 alors g(t0 ) − g(t) > Ltt ( f ) > 0. 2 Donc dans tous les cas g(t0 ) − g(t) > 0 et g est bien croissante. On raisonne de même pour montrer que h est décroissante. Ainsi, f = g + h est à variations bornées. C.3) Cela découle des deux questions précédentes. En effet, si f est à variations bornées, la question C.1)(b) montre que f est de longueur bornée sur tout segment [ a ; b] de I. Si f est de longueur bornée sur tout segment de I, alors pour tout t on peut considérer Ltλ ( f ) et donc définir les fonctions g et h de la question C.2), et puisqu’il est clair f = g + h et qu’on a vu que g est croissante et h décroissante, f est à variations bornées. D. C AS DES FONCTIONS DE CLASSE C 1 . D.1) Puisque f est de classe C 1 , f est une primitive de f 0 et on a donc Z v Z v 0 0 f (t) dt. f (t) dt 6 | f (u) − f (v)| = | f (v) − f (u)| = u u D.2) a) On a, grâce à la relation de Chasles, p p Z σp Z b Z σi 0 0 f 0 (t) dt. `(σ, f ) = ∑ | f (σi ) − f (σi−1 )| 6 ∑ f (t) dt = f (t) dt = i =1 σi−1 i =1 a σ0 Rb b) L’ensemble {`(σ, f ) | σ ∈ Sa,b } est majoré par a | f 0 (t)| dt, donc il admet une borne supérieure Lba ( f ). Rb Donc f est de longueur bornée et Lba ( f ) 6 a | f 0 (t)| dt. D.3) Soient a et b dans I avec a < b et soit un réel ε > 0. a) Puisque f est de classe C 1 , f 0 est continue sur le segment [ a ; b] donc uniformément continue. Il existe ε . donc η > 0 tel que pour tout (u, v) ∈ [ a ; b]2 , |u − v| < η ⇒ | f 0 (u) − f 0 (v)| < b−a On choisit une subdivision σ = (σi )06i6 p de [ a ; b] telle que pour tout i on ait σi − σi−1 < η ; par exemple, b−a b−a , on peut poser σi = a + i pour i ∈ {0, 1, . . . , p}. si on choisit un entier p tel que p > η p ε On a alors, pour tous x, y dans [σi−1 ; σi ], on a | x − y| < η et donc | f ( x ) − f (y)| < . b−a b) On applique le théorème des accroissements finis. La fonction f est continue sur [σi−1 ; σi ] et dérivable sur ]σi−1 ; σi [, donc il existe ci ∈ ]σi−1 ; σi [ tel que f (σi ) − f (σi−1 ) = f 0 (ci )(σi − σi−1 ). On prend les valeurs absolues, ce qui donne l’égalité cherchée. c) Si t ∈ [σi−1 ; σi ], alors 0 0 f ( t ) 6 f ( ci ) + f 0 ( t ) − f 0 ( ci ) < f 0 ( ci ) + ε . b−a d) On déduit de la question précédente que pour tout i on a Z σi Z σi 0 Z σi ε ε f 0 (t) 6 f ( ci ) + = (σi − σi−1 ) f 0 (ci ) + (σi − σi−1 ) b−a σi−1 σi−1 σi−1 b − a ε = | f (σi ) − f (σi−1 )| + (σi − σi−1 ) , b−a ce qui donne le résultat demandé. 4 e) On a p `(σ, f ) = ∑ | f (σi ) − f (σi−1 )| > i =1 = Z σi p 0 − f ( t ) ∑ (σi − σi−1 ) ∑ p i =1 σi−1 Z b 0 a D.4) On sait que f est de longueur bornée et que i =1 f (t) dt − (b − a) ε = b−a ε b−a Z b a f 0 (t) dt − ε. Z b a D.3)b). f 0 (t) dt majore {`(σ, f ) | σ ∈ Sa,b } d’après la question Soit ε > 0. D’après la question précédente, il existe σ ∈ Sa,b (qui dépend de ε) tel que `(σ, f ) 6 Z b a Z b f 0 (t) dt − ε < a 0 f (t) dt. On utilise alors la caractérisation de la borne supérieure rappelée au début de ce corrigé et on en déduit que Z b f 0 (t) dt = Lba ( f ). a D.5) Puisque f est de longueur bornée sur tout segment de I, elle est à variations bornées d’après C.3). E XERCICE : T HÉORÈME DE M ORLEY. I. La relation des sinus. 1) Rappelons que O est l’intersection des médiatrices des côtés du triangle. b = π . Alors le triangle ABC est rectangle en A et ) est le milieu de [ BC ]. On a alors â Supposons que A 2 b = 1, donc la relation en découle. a = BC = 2r et sin A b < π. â Supposons que A 2 A A D O B H O C C B Première méthode Deuxième méthode b De plus, le tri[ = 2 A. On se réfère à la première figure. Le théorème de l’angle au centre donne BOC angle BOC est isocèle en O, donc si H est le pied de la hauteur issue de O, alors (OH ) est la bissectrice b = BOH. [ et la médiatrice de [ BC ]. On a donc A [ Puisque le triangle BOH est rectangle en H, de BOC a b = BH = 2 . on en déduit que sin A OB r On peut aussi utiliser le théorème de l’angle inscrit. Dans la deuxième figure, où D est le symétrique de C par b et D b intersectent le même arc donc sont égaux, et puisque [CD ] est un diamètre du rapport à O, les angles A b = sin D b = BC = a . cercle, le triangle BDC est rectangle en B et on en déduit que sin A 2r 2r 5 b > π . On se réfère à la première figure ci-dessous. Le théorème de l’angle au centre â Supposons que A 2 b [ = 2 A. donne BOC D O O C H B C B A A Première méthode Deuxième méthode b = Si H est le pied de la hauteur issue de A, puisque le triangle BOC est isocèle en O, on a donc A 1 [ − HOC [ = 1 2π − 2 BOH [ = π − BOH. [ Le même raisonnement que dans le cas 2π − BOH 2 2 b = sin π − BOH [ = sin BOH [ = a. [ = a . Finalement, sin A précédent montre que sin BOH 2r 2r On peut aussi utiliser le fait que deux angles qui intersectent deux arcs complémentaires sont supplémentaires : b+D b = π. Puisque D b < π , on a déjà démontré que sin D b = BC = a . On a dans la deuxième figure, on a A 2 2r 2r a b b b donc sin A = sin π − A = sin D = . 2r b b et C. 2) On applique le résultat de la question précédente aux angles B II. Démonstration du théorème de Morley. AR AB c c = = = . b sin β sin(π − α − β) sin(α + β) sin R c Dans le triangle ABC, la relation des sinus donne = 2r d’où c = 2r sin(3γ) = 2r sin(π − 3α − 3γ) = b sin C 2r sin(3α + 3β). sin(3α + 3β) . En identifiant, on obtient AR = 2r sin β sin(α + β) 2) (a) A l’aide des formules d’Euler, on a p+q p−q p+q p−q exp i − exp −i exp i − exp −i p+q p−q 2 2 2 2 −2 sin sin = −2 2 2 2i 2i 1 ip = e − eiq − e−iq + e−ip = cos p − cos q. 2 1) Dans le triangle ABR, la relation des sinus donne (Il y a d’autres méthodes.) 2π On applique ensuite la première formule avec p = et q = 2θ. Ainsi, 3 π π 2π cos − cos(2θ ) = −2 sin + θ sin −θ . 3 3 3 D’autre part, 2π cos 3 et la deuxième formule suit. 1 1 − cos(2θ ) = − − (2 cos2 θ − 1) = −2 cos2 θ + , 2 2 (b) On utilise la formule de de Moivre et la formule du binôme de Newton : sin(3θ ) = Im(e3iθ ) = Im((cosθ + i sin θ )3 ) = Im(cos3 θ + 3i cos2 θ sin θ − 3 cos θ sin2 θ − i sin3 θ ) = sin θ (3 cos2 θ − sin2 θ ) = sin θ (4 cos2 θ − 1). 6 On peut aussi utiliser les formules de trigonométrie. 3) D’après la question précédente, on a sin(3α + 3β) = sin(α + β)(4 cos2 (α + β) − 1) = sin(α + β)(4 cos2 π 3 − α − β − 1) car dans le triangle ABC on a 3α + 3β + 3γ = π. La dernière formule de la question précédente donne alors : π π π π sin(3α + 3β) = 4 sin + − γ sin − −γ sin(α + β) 3 3 3 3 2π 2π = 4 sin γ sin − γ = 4 sin γ sin π − +γ 3 3 π +γ . = 4 sin γ sin 3 π 4) D’après les questions 1) et 3), on a AR = 2r sin β · 4 sin γ sin +γ . 3 5) La même démonstration en échangeant les rôles de B et C, β et γ et R et Q donne AQ = π 8r sin β sin γ sin +β . 3 La deuxième formule est une conséquence immédiate de celle-ci et de la question précédente. 2π 1 1 π 6) (a) \ AMR = π − α − \ ARM = − α − β = (2π − 3α − 3β) = (π + 3γ) = + γ. 3 3 3 3 π sin +β 3 = AQ. (b) La relation des sinus dans le triangle ARM donne AM = AR π sin +γ 3 (c) M est sur la demi-droite [ AQ) et AM = AQ donc M = Q. π π [ =\ [ =\ AMR = + γ. (d) ARQ ARM = + β et AQR 3 3 RQ AR 7) D’après la relation des sinus dans le triangle ARQ et la question 4), on a = = sin α [ sin AQR AR = 8r sin β sin γ. π sin( + γ) 3 8) On a démontré que RQ = 8r sin α sin β sin γ, et cette expression est symétrique en α, β, γ. On obtient donc de même que PQ = 8r sin α sin β sin γ et que PR = 8r sin α sin β sin γ. Par conséquent, le triangle PQR est équilatéral. 7