Actualités Enregistrement ECG de longue durée : un outil diagnostique pertinent chez les patients avec un infarctus cérébral de cause inconnue Mikaël MAZIGHI Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. L e mécanisme d’un infarctus cérébral ou d’un accident ischémique transitoire (AIT) reste inconnu dans 30 % des cas après un bilan standard. Alors que pour près de 20 % des patients l’origine de leur infarctus ou AIT est cardioembolique, une proportion significative de ces patients pour qui ces événements sont initialement considérés de mécanisme inconnu aura une arythmie complète par fibrillation auriculaire (ACFA) identifiée ultérieurement. Ces observations suggèrent que l’ACFA est potentiellement présente chez les patients avec un AIT ou un infarctus cérébral de cause présumée inconnue et reste probablement sous-diagnostiquée. Sur la base de ce postulat, Tayal et al [1] ont analysé dans une série consécutive de 56 patients, ayant fait l’objet d’un infarctus cérébral ou d’un AIT de cause inconnue, l’impact d’une télémétrie cardiaque mobile en ambulatoire (TCMA) sur 21 jours. Les caractéristiques démographiques, échographiques, ainsi que les résultats de la TCMA ont été revus. Les prédicteurs d’ACFA détectés par TCMA ont été déterminés par une analyse univariée et multivariée. Le résultat principal de cette étude a été la détection d’un taux d’ACFA de 23 % (13/56), sur un temps médian d’enregistrement de la TCMA de 21 (5-21) jours. L’ACFA a été initialement détectée après un délai médian de 7 (2-19) jours d’enregistrement. Vingt-sept épisodes d’ACFA asymptomatiques ont été détectés chez 13 patients parmi lesquels 85 % (23/27) ont duré moins de 30 secondes, alors que les 15 % (4/27) restants ont duré de 4 à 24 heures. L’histoire naturelle des épisodes brefs (< 30 secondes) d’ACFA reste à préciser, mais ils pourraient être des marqueurs de passage en ACFA plus longs, susceptibles de provoquer des événements cardio-emboliques chez des patients avec un infarctus cérébral de cause inconnue. En effet, les données d’un registre canadien sur l’ACFA [2], rapportent qu’un quart des patients avec une ACFA paroxystique développeront une ACFA chronique sur un suivi de 5 ans. A noter que le diabète a été prédictif d’une détection d’ACFA, à la fois en analyse univariée et multivariée (OR = 6,15 ; intervalle de confiance à 95 % : 1,16-32,73 ; p = 0,033). Ce système de télémétrie ambulatoire sur 21 jours semble permettre de détecter un taux élevé d’ACFA chez les patients avec un AIT ou un infarctus cérébral de cause inconnue. Ces résultats suggèrent qu’un enregistrement d’au moins 7 jours serait indiqué pour les patients présentant un AIT ou un infarctus cérébral de cause inconnue. Bien sûr, ces données restent très préliminaires puisque cette étude n’est pas contrôlée et tous les patients n’ont pas eu d’échographie cardiaque. Au-delà du très faible effectif de cette étude, ces résultats sont très prometteurs ; pour mémoire la « rentabilité » de l’ECG et du Holter de 24 heures est de 1,3 % pour la détection d’ACFA chez les patients avec un AIT ou infarctus cérébral sans antécédents d’ACFA. L’identification d’une ACFA a un impact direct sur la prise en charge thérapeutique de ces patients, puisque c’est un changement du traitement antithrombotique qui est en cause avec un passage des antiagrégants plaquettaires aux anticoagulants. Références 1. A.H. Tayal, et al. Atrial fibrillation detected by mobile cardiac outpatient telemetry in cryptogenic TIA or stroke. Neurology 2008 ; 71 : 1-6. 2. Kerr CR, et al. Progression to chronic atrial fibrillation after the initial diagnosis of paroxysmal atrial fibrillation : result from the Canadian Registry of Atrial Fibrillation. Am Heart J 2005 ; 149 : 489-96. Efficacité du rivaroxaban, inhibiteur oral du facteur Xa, au décours des syndromes coronaires aigus doi : 10.1684/stv.2009.0351 Jean Michel JULIARD A u décours d’un syndrome coronaire aigu (SCA), avec ou sans sus-décalage du segment ST, le bénéfice d’une bithérapie antiplaquettaire pour une durée d’environ 12 mois, est scientifiquement démontré. Malgré ce traitement antithrombotique, les taux de récidive d’infarctus et de décès restent élevés, 5 à 10 % en intra hospitalier STV, vol. 21, n° 1, janvier 2009 jlestv00524_cor4.indd 5 et autant à 1 mois. Le bénéfice de l’adjonction d’un agent anticoagulant est actuellement débattu, suite à des résultats encourageants obtenus dans d’autres pays avec les 5 1/30/2009 7:42:41 PM