Apport pronostique de l`électrocardiogramme chez les

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Apport pronostique de l’électrocardiogramme chez les patients admis pour insuffisance
cardiaque aigue
M.Chakroun, S.Hamdi, T.Trimech, K.Mahmoudi, H.Denguir, W.Jomaa, A.Ghrayri, W.Selmi, K.BenHamda,
F.Maatouk
CHU Fattouma Bourguiba ; service de cardiologie B
Le pronostic des patients souffrant d'insuffisance cardiaque s'est considérablement amélioré au cours de
la dernière
décennie. Néanmoins, l'insuffisance
cardiaque porte
toujours
un
risque élevé
de
mortalité pouvant 10% par an selon des essais cliniques récents.
Le but de notre étude est de déterminer l’impact des données fournis par l’électrocardiogramme sur la
mortalité à 6 mois des patients hospitalisés pour insuffisance cardiaque aigue (ICA).
Méthodes : Notre étude a intéressé 234 patients hospitalisés pour ICA. Les données démographiques,
cliniques, échocardiographiques et biologiques ont été collectées. Tous nos patients ont bénéficié de la
réalisation d’au moins deux électrocardiogrammes (ECG) qui ont été minutieusement analysés.
Résultats : L’Age moyen de notre population était de 65±13,8 ans, 65% était de sexe masculin. Une HTA était
notée chez 60,3% des cas et le diabète chez 51,7%.
La plupart de nos patients (60,3 %) présentaient un tableau d’IC congestive alors que la fréquence de l’EDC
n’était que de 2,6 %. Les quatre principales causes de l’insuffisance cardiaque étaient la cardiopathie
ischémique (48,7%), l’hypertension artérielle (21,4%), la cardiomyopathie dilatée (CMD) (14,5%) et la
cardiopathie valvulaire (11,1%). Le facteur précipitant le plus fréquemment noté était la poussée ischémique
(35 %) suivi par la broncho-pneumopathie (20,5 %).
A l’admission, l’ACFA était notée dans 36,8 % des cas et un trouble de l’excitabilité ventriculaire était observé
chez 6,4 % de nos patients. La largeur moyenne du complexe QRS était de 102 ± 20 ms avec un minimum à 70
ms et un maximum à 170 ms, 16,2 % des patients avait un QRS >130 ms.
Au cours de l’hospitalisation, la survenue d’un trouble de l’excitabilité ventriculaire était notée dans 4,3 % des
cas, celle de l’ACFA était observée chez 3,4 % des patients.
A 6 mois, 25 cas (11,2%) de décès ont été recensés. La survenue de trouble de l’excitabilité ventriculaire (p <
0,0001) et d’ACFA (p=0,001) ainsi qu’un QRS > 130 ms (p=0,003) étaient prédictifs de mortalité à 6 mois. En
étude mulivariée incluant tous les facteurs pronostiques cliniques, biologiques, échocardiographiques ainsi que
les données de l’ECG, une largeur du complexe QRS supérieure à 130 ms (OR, 6.15; 95% CI, 1.25-30.15;
p=0.025) était indépendamment prédictive de mortalité à moyen terme des patients admis pour ICA.
Conclusion :L’ECG, simple et accessible, peut-être d’un grand apportpronostique. Les données cliniques,
électrocardiographiques et biologiques, utilisées simultanément peuvent prédire un mauvais pronostic chez un
patient admis pour ICA et aide ainsi à adapter les stratégies thérapeutiques.
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