2 EXPOSÉ DES FAITS ET QUESTIONS – BANASZCZYK c. POLOGNE
Le 28 février 2007, le tribunal régional de Olsztyn rejeta la requête du
requérant de récuser l’ensemble des magistrats et des assesseurs du tribunal
de district de Kętrzyn, au motif qu’il n’avait pas établi qu’entre les
personnes indiquées dans sa requête (qui n’étaient même pas participants
à la procédure) et les magistrats concernés auraient existé des liens
susceptibles de mettre en doute leur impartialité.
Par un jugement du 24 mars 2009, le tribunal de district de Kętrzyn
déclara le requérant coupable du délit de diffamation et le punit d’une peine
de 6 mois de réclusion criminelle avec sursis à l’exécution pendant une
période de mise à l’épreuve de 3 ans. Le tribunal obligea le requérant de
s’excuser publiquement pour ses propos tenus à l’encontre de M.S.
S’agissant de ce dernier, le tribunal retint le passage suivant de l’article
« Où sont ces progrès » (« Gdzie ta poprawa »), publié en novembre 2005 :
« (...) bientôt les juges s’occuperont sans doute du cas d’un garçon de 15 ans qui a
subi le même traumatisme de la part du médecin placé par l’actuel responsable de
l’hôpital sur le poste du docteur Kralkowski. Il est intéressant de rappeler par la même
occasion que M.S. a déjà commis un dérapage sérieux avec des suites encore plus
tragiques, à savoir le décès d’un patient, en raison de quoi il avait été interdit
d’exercer pendant 4 ans. D’aucuns diraient qu’il s’agissait d’une fatalité, d’autres – de
l’incompétence. Alors qu’on peut ajouter le troisième avis : autant l’une que l’autre
(...) » [«(...) niedługo zapewne sad zajmie sie również sprawa 15 letniego chłopca,
któremu podobna traumę zgotował lekarz ściągnięty przez aktualnego dyrektora
szpitala na miejsce doktora Kralkowskiego. Nie pierwsza to wpadka. Warto przy tej
okazji przypomniec, ze Mirosław Sieniakowski miał już powazna wpadke, która
zakoczyla się jeszcze tragiczniej, bo śmiercią pacjenta, za co był pozbawiony prawa
do wykonywania zawodu. Jedni w takiej sytuacji mowia o pechu, inni o braku
kwalifikacji. A można dodac trzecia opinie: i jedno, i drugie (...) »] »
« (...) et le plus important : le nombre de patients et d’opérations au service de
chirurgie. Ces dernières, il n’y en a presque plus, alors que ce sont elles qui doivent
générer des bénéfices ; celles, qui avaient été réalisées, ont eu une issue tragique pour
les patients. Renseignez-vous sur le traitement prodigué au garçon de 15 ans, les
méthodes employées par docteur Sieniakowski l’ont conduit à l’amputation d’un
testicule à l’hôpital de Olsztyn. Le cas du patient décédé, admis pour cause des
douleurs à la jambe, et opéré pour l’hernie (...) » [« No i najważniejsze ilość
pacjentów i operacji na oddziale chirurgii. Operacji prawie nie ma, a te, co się
odbyły, skończyły się tragicznie dla pacjentów. Proszę spytać o leczenie chłopca 15
lat metody dr Sieniakowskiego doprowadziły go do usunięcia jadra w szpitalu w
Olsztynie. Zgon pacjenta, który przyszedł z chora noga, a operowano mu przepuklinę i
zmarł (...)»] »
S’agissant de l’hôpital de Kętrzyn, le tribunal jugea que le délit de
diffamation avait été constitué par la déclaration suivante du requérant : « à
l’hôpital de Kętrzyn il y a eu des décès suspects et des mutilations » (« w
szpitalu występowały podejrzane zejścia śmiertelne i okaleczenia »), ainsi
que celle, formulée dans l’article « La descente aux enfers » (« Po rowni
pochylej ») publié en septembre 2005 : « (...) la situation à l’hôpital devient
dramatique, en attestent, entre autres, des décès, incompréhensibles pour des
nombreuses personnes» (« w szpitalu tym sytuacja robi sie dramatyczna i
znamionuja ja m.in. niezrozumiale dla wielu zejscia śmiertelne »).
Le tribunal retint en revanche que les propos suivants du requérant: « la
fuite des meilleurs spécialistes » (« ucieczka co lepszych fachowcow »),
« pourvoi des postes sensibles non pas par voie de concours mais par
nomination » (« obsadzanie co lepszych stanowisk nie w drodze konkursu,
lecz mianowania »), « des syndicats se donnant de grands airs »