Les résultats apportés
D’abord, la Confédération existe, ce qui est en soi un résultat éloquent! Déjà, son capital s’élève
à 600 millions de francs CFA (1,1 M $CA), alors que la plupart des institutions similaires ont une
capitalisation qui ne dépasse pas le million de francs FCA (moins de 2000 $CA). Cette bonne
capitalisation traduit l’engagement concret de chacun des réseaux membres.
La CIF est par ailleurs devenue un levier pour l’acquisition de technologies et d’unités d’affaires
communes, qui demeurent la propriété du mouvement coopératif. Le système transactionnel SAF
et le système d’intelligence d’affaires Stratego sont deux exemples d’outils technologiques
communs à tous les réseaux membres. Également, ces réseaux sont en train de se doter d’une
caisse centrale ainsi que d’une compagnie d’assurance qui leur permettront respectivement de
faire une meilleure utilisation de leurs liquidités et d’élargir leur offre de service.
Un service d’inspection croisée a pu être mis en place au bénéfice des réseaux membres et des
épargnants faisant affaire avec eux, et on observe un début de normalisation et de
standardisation des opérations qui favorisera la conformité des réseaux membres à la nouvelle
loi encadrant les coopératives financières récemment promulguée par la Banque Centrale des
États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
La CIF est devenue un joueur important sur la scène financière ouest-africaine ainsi qu’un
interlocuteur privilégié auprès des autorités de tutelle et des instances gouvernementales. Par
exemple, la BCEAO a consulté la CIF à plusieurs reprises dans le cadre de l’élaboration de la
nouvelle loi sur les coopératives financières. Aujourd’hui, les réseaux membres de la CIF sont à
l’origine de 40 % des activités de microfinance réalisées en Afrique de l’Ouest.
Enfin, la CIF est devenue une plate-forme efficace de partage d’expertise et d’innovations mise
au service de ses réseaux membres et des communautés desservies par ceux-ci, mais
également au service d’autres institutions de microfinance à travers le monde. C’est ainsi que
des réseaux coopératifs d’Amérique latine désireux d’initier un regroupement régional ont
récemment fait appel à la CIF en tant qu’institution de référence. Les réalisations de la CIF sont
également partagées au sein du réseau international Proxfin, qui regroupe 25 institutions de
finance de proximité issues des quatre coins de la planète et dont presque tous les membres
participent d’ailleurs au Sommet international des coopératives.
Ce que nous aurions pu faire autrement
Procéder plus rapidement! Avec le recul et voyant les nombreux avantages et bons résultats
associés à la mise en place de la Confédération des institutions financières, il aurait été
préférable de créer directement cette confédération sans passer par le Centre d’innovation
financière. On pourrait même aller plus loin en disant que la vision qui anime la CIF aurait dû
guider la construction des réseaux membres. En effet, l’autonomie présuppose un ensemble de
capacités qui, si elles sont déficientes, devraient faire appel à la solidarité. Et cette solidarité
s’exprime de façon exemplaire à travers la CIF.
Également, la CIF nous a permis d’instaurer une gouvernance et des mécanismes institutionnels
innovants dans un contexte où des changements s’imposaient. Bien qu’il ne soit jamais trop tard
pour bien faire, il aurait été profitable de bénéficier plus tôt de ces importants atouts. Néanmoins,
il faut reconnaître que la création préalable du Centre d’innovation financière a permis aux
membres d’apprendre à travailler ensemble dans le cadre d’un projet moins ambitieux que celui