edito
Michel SYMANN,
rédacteur en chef
et Philippe Collard
rédacteur invité
Prise en charge pluridisciplinaire
en oncologie thoracique.
Editeur responsable: Marc Hamoir,
Président du Centre du Cancer.
Cliniques universitaires Saint-Luc,
10, av. Hippocrate 1200 Bruxelles
Rédacteur en chef: Michel Symann
Photos: © CAV des Cliniques / Hugues Depasse, D. R.
Ce numéro de la News et le suivant sont consacrés
à l’Oncologie thoracique. Nous remercions Philippe
Collard qui a accepté de nous apporter sa précieuse
collaboration en tant que rédacteur invité.
Le cancer du poumon est la première cause de
mortalité par cancer chez l’homme comme chez
la femme avec plus de 1,2 million de morts par an
dans le monde entier. En Belgique, son importance
épidémiologique est bien reflétée par le nombre
de nouveaux cas recensés en 2005: 1.540 chez les
femmes et 5.268 chez les hommes.
Problème paradoxal que les cancers bronchiques
dont la cause, le tabac, est bien établie et qui pour-
raient être simplement évités, mais qui continuent
à progresser. Les mesures de prévention apparais-
sent claires, mais elles sont difficiles à appliquer.
La toxicomanie liée au tabac et les conditions
du sevrage sont l’objet d’une nouvelle discipline
médicale, la tabacologie dont la mise en œuvre aux
Cliniques universitaires Saint-Luc est expliquée par
Madame Yvette Vermeersch.
La fréquence et la gravité des cancers bronchi-
ques expliquent les nombreuses recherches faites
en vue de le dépister. Que ce soient les analyses
cytologiques des expectorations ou les examens
radiographiques, à ce jour ces tentatives ont été
infructueuses. La survie de ces malades cependant
est d’autant meilleure que le diagnostic est pré-
coce, ce qui justifie la poursuite des investigations
en ce domaine comme nous l’explique Emmanuel
Coche.
Au sein des cancers bronchiques, deux principales
entités sont distinguées: les cancers bronchiques
non à petites cellules (CBNPC) qui représentent
85% des cas et les cancers bronchiques à petites
cellules (CBPC). L’enjeu du bilan diagnostique et
d’extension initial est dès lors de catégoriser la
tumeur pulmonaire selon la classification TNM qui,
avec le type histologique, conditionne l’opérabilité
et le pronostic.
C’est surtout la tomodensitométrie thoracoabdomi-
nale qui précise dimensions, limites et extension de
la tumeur primitive et permet de révéler des foyers
tumoraux secondaires. La tomographie par émis-
sion de positons (PET-scan) apporte des précisions
locales supplémentaires, mais sert surtout à détec-
ter des foyers secondaires à distance. L’apport sup-
plémentaire du PET-scan couplé au CT-scan, aussi
bien dans la stadification initiale préthérapeutique
des CNPC que dans l’évaluation de la réponse à la
chimiothérapie néo-adjuvante font l’objet de l’arti-
cle de Max Lonneux.
Quand une exploration médiastinale apparaît néces-
saire, se pose le choix des procédures d’investiga-
tion. T. Pieters, A. Poncelet et coll. nous expliquent
les places respectives de l’écho-endoscopie, de la
médiastinoscopie et de la thoracoscopie.
Une révision de la classification TNM est en chan-
tier depuis pas mal de temps. La 7e édition a dû
être officialisée au mois de mai 2009. Philippe
Collard en relate les grandes lignes et expose
également les nouveaux critères RECIST d’éva-
luation de la réponse tumorale à la chimiothérapie
cytotoxique.
La prise en charge des CBNPC est pluridisci-
plinaire. A chaque stade de la maladie, l’intérêt
respectif et la complémentarité de la chirurgie, de
la chimiothérapie et de la radiothérapie sont discu-
tés. Guérir sera l’objectif thérapeutique dans une
minorité des cas, la chirurgie étant la seule arme
capable de guérir ces cancers détectés assez tôt
pour pouvoir bénéficier d’une exérèse complète.
Exceptionnellement, la radiothérapie est à même
de guérir un cancer limité chez un malade inopé-
rable. Chirurgie et radiothérapie du CBNPC seront
abordées dans la prochaine livraison de la News.
Les traitements systémiques, qui visent à offrir
aux malades que l’on ne peut guérir la survie la
plus longue dans les meilleures conditions, ont
beaucoup progressé ces dernières années grâce
à de nouvelles associations de drogues cytotoxi-
ques (principalement à base de dérivé du platine).
Un progrès récent est la démonstration de l’effet
bénéfique de chimiothérapie adjuvante à base de
cisplatine dans des cas soigneusement sélection-
nés. Ce sujet ainsi que les nouvelles molécules
ciblées sont exposés par Filomena Mazzeo et Yves
Humblet.
Parmi les médicaments intelligents qui ont fait
l’objet d’une revue dans la première parution de
la News, citons particulièrement les inhibiteurs de
l’activité tyrosine kinase du récepteur à l’Epidermal
Growth Factor (EGF). Ceci nous donne l’occasion
de célébrer le centième anniversaire de Rita Levi-
Montalcini, une des rares femmes nobelisées.
Avec Stanley Cohen, elle identifia le Nerve Growth
Factor (NGF) en 1957, ouvrant, ce faisant, le chapi-
tre des recherches sur les facteurs de croissance.
En 1972, ils isolent et caractérisent l’EGF et en
1978 son récepteur, ce qui leur vaut le prix Nobel
en 1986.
La toxicité des traitements cytotoxiques conven-
tionnels et le prix des nouvelles thérapies molé-
culaires ciblées incitent à disposer de facteurs
prédictifs de réponse au traitement afin de les
ccancer newsletter n9.indd 2 6/11/09 12:14:30 PM