procedure will be assessed by this complete local screening. Further-
more, after neoadjuvant radiochemotherapy, a second pelvic MRI will
allow to evaluate tumoral response.
nKey words: rectal cancer, endoluminal ultrasonography, pelvic MRI, neoadjuvant
radiochemotherapy, transanal excision, tumoral response
La prise en charge du cancer du rectum est complexe
et repose sur l’équilibre de deux impératifs : la qualité
du traitement oncologique et la préservation du résultat
fonctionnel. De nombreuses options thérapeutiques sont
disponibles, tant sur le plan médical (traitement néoadju-
vant ou chirurgie d’emblée, traitement adjuvant ou simple
surveillance) que chirurgical (proctectomie avec exérèse du
mésorectum ou résection locale transanale, conservation
sphinctérienne ou amputation abdominopérinéale). Cette
prise en charge a fait l’objet de recommandations pour la
pratique clinique (RPC) en 2005, qui mettent largement
l’accent sur l’importance du bilan d’imagerie dans l’évalua-
tion préopératoire de l’extension locorégionale du cancer du
rectum, afin de guider au mieux le choix des traitements
médicaux et des techniques chirurgicales [1]. Deux examens
performants sont disponibles : l’échoendoscopie rectale
(EER) et l’IRM pelvienne, qui vont toutes deux permettre de
recueillir un grand nombre d’informations : siège de la
tumeur, taille de la tumeur, stade TNM (Tumor Nodes
Metastasis) marges prévisibles de résection circonférentielle
et distale, et, le cas échéant, réponse au traitement néo-
adjuvant. Ces informations fondamentales vont répondre
à une série de questions pratiques, guidant ainsi l’ensemble
de la prise en charge : faut-il réaliser un traitement néoadju-
vant ? Peut-on réaliser une exérèse transanale ? L’exérèse
complète est-elle possible ? Peut-on réaliser une conserva-
tion sphinctérienne ?
Depuis les RPC de 2005, ces deux examens doivent, dans
l’idéal, faire partie du bilan préthérapeutique de tout cancer
du rectum. Comme nous allons le voir, en cas de tumeur
non infiltrante (petite tumeur T1, voire T2), on peut se pas-
ser de réaliser une IRM, mais l’échoendoscopie est alors
indispensable. En revanche, en cas de tumeur infiltrante
(T3 et/ou N +), la non-réalisation de ces deux examens en
préthérapeutique nous paraît être une perte de chance
pour le patient.
“
L’IRM et l’échoendoscopie rectale
sont les deux examens clés
du bilan d’extension locorégional
”
Faut-il réaliser
un traitement néoadjuvant ?
La décision de la réalisation d’un traitement néoadjuvant
repose sur la détermination du degré d’infiltration de la
paroi rectale (stade T de la classification TNM) et de l’atteinte
ganglionnaire (stade N). En effet, cette détermination va
permettre de classer les patients en deux groupes :
–un groupe à faible risque de récidive locale, pour lequel
la réalisation d’un traitement néoadjuvant n’aura pas
d’intérêt sur le plan oncologique et exposera les malades
à une surmorbidité liée à la toxicité du traitement ;
–un groupe à haut risque de récidive, pour lequel le
traitement adjuvant prendra tout son intérêt.
L’essai hollandais étudiant le bénéfice de la radiothérapie
néoadjuvante [2, 3] a identifié les patients à risque comme
étant ceux atteints d’un cancer T3-T4 et/ou N + du bas et
du moyen rectum. Plus récemment, deux essais randomisés
ont démontré la supériorité du traitement par radiochimio-
thérapie par rapport à la radiothérapie seule, en montrant
une diminution significative du taux de récidives locales
[4, 5] (figure 1). Cette radiochimiothérapie n’est pas
indiquée pour les tumeurs du haut rectum (en raison du
risque important d’entérite radique), sauf en cas de tumeur
T4 avec extension aux organes de voisinage. En 2010, les
recommandations sont donc de réaliser un traitement par
radiochimiothérapie pour les cancers T3/T4 et/ou N + du
bas et du moyen rectum [1] (figure 2).
Ainsi, pour décider de l’intérêt d’un traitement néoadju-
vant, trois informations sont indispensables : le siège exact
de la tumeur (haut rectum versus bas et moyen rectum),
l’existence d’une infiltration dans le mésorectum (stades
T1-T2 versus stades T3-T4) et l’existence d’une atteinte
ganglionnaire (stade N +).
Le siège de la tumeur est précisé en premier lieu par le
toucher rectal qui permet d’avoir accès aux tumeurs du
bas et du moyen rectum. Si la tumeur n’est pas accessible
au toucher, sa position va être précisée sur les coupes sagit-
tales de l’IRM pelvienne, qui permettront de localiser la
tumeur au-dessus du cul-de-sac de Douglas (haut rectum)
ou en dessous (moyen et bas rectum). Sur ces mêmes
coupes, un autre repère est constitué par le sacrum, une
tumeur du haut rectum étant situé au niveau de S3 ou
plus haut (figure 3). Il n’existe cependant pas de consensus
formel sur ces repères. Il est également possible de mesurer
la distance entre le pôle inférieur de la tumeur et les
releveurs de l’anus.
Les performances comparées de l’EER et de l’IRM pour la
stadification T du cancer du rectum ont fait l’objet de plu-
sieurs études et méta-analyses [6, 7], qui ont démontré que
L’EER est supérieure à l’IRM pour distinguer une tumeur non
384 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 17 n
o
5, septembre-octobre 2010
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