5 Groupes-Permutations
1.2 Groupes cycliques, produit de groupes cycliques
On rappelle que, si n∈N∗, l’ensemble Undes racines n-ièmes de l’unité est formé des complexes
définis par :
Un={z∈C|zn−1 = 0}={z∈C| ∃k= 0..n, z =e2kiπ
n}
Si on note zkle nombre e2kiπ
n, on remarque que zk=zk
1et donc que
Un={1, z1, z2
1, . . . , zn−1
1}
L’ensemble Unest un groupe pour le produit. Compte-tenu de zn
1= 1, il est constitué de toutes
les puissances de z1. Il faut connaître les cas n= 1,n= 2,n= 3 et n= 4.
Définition 40. Tout groupe Gisomorphe à Unest dit cyclique d’ordre n. On note Cn"le"
groupe cyclique à néléments.
Ainsi, tout groupe à deux éléments est cyclique d’ordre 2: c’est le cas de U2={−1,1}et de
(Z/2Z,+) ou du groupe formé par une symétrie vectorielle et l’identité, etc... De même, on vérifie
que tout groupe à trois éléments est isomorphe à C3. Enfin, il est immédiat que l’application
kÔ→ ωk
où ω=e2iπ/n est un isomorphisme de groupe entre (Z/nZ,+) et Un.
La notion de sous-espace vectoriel engendré par une partie se généralise aux groupes : si Sest une
partie de G, le sous-groupe engendré par Sest le plus petit sous-groupe de Gqui contient tous
les éléments de S. On le note éSê. Comme dans le cas des sous-espaces vectoriels son existence
est claire, éSêest l’intersection de tous les sous-groupes de Gqui contiennent S(l’intersection
de sous-groupes est évidemment elle-même un sous-groupe.) La description de éGên’est pas
toujours facile : il doit comprendre les éléments de S, leurs puissances, leurs inverses, et tous les
produits de ces éléments entre eux.
Définition 41. De même, un groupe Gest dit monogène s’il existe un élément gde Gtel que
G=égê; on écrit G=égê.
Les groupes monogènes finis ne sont autres que les groupes cycliques.
Théorème 77. Un groupe monogène égê, s’il est fini de cardinal n, est cyclique d’ordre n, donc
isomorphe à Un. S’il est infini, il est isomorphe à (Z,+).
Démonstration. Soit φl’application
Z−→ égê
kÔ−→ gk
est un morphisme surjectif de groupes. Si φest injectif, c’est un isomorphisme. Sinon, son noyau
est un sous-groupe de Z, donc de la forme nZ,nnon nul. Ainsi gk=e⇐⇒ k∈nZ. Mais alors,
pour tout couple (i, j)de l’ensemble E={0,1, . . . , n −1}, on a iÓ=j⇒giÓ=gjsinon gi−j=e
avec i−jnon multiple de n. Ces éléments sont donc distincts. De plus, si k>n,gk=gkq+r=gr
où k=nq +rest la division euclidienne de kpar n. On a donc E=égê. Enfin, il est immédiat
que Eest un groupe isomorphe à Un.
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