L`identification des modèles VAR - Association Française du Marketing

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Evaluation des performances du marketing par le modèle VAR structurel
Mouloud TENSAOUT
MCF
Université du Maine, Avenue O. Messiaen, GAINS-ARGUMANS
E-mail : [email protected]
Tel : 01 48 89 57 70
0
Evaluation des performances du marketing par le modèle VAR structurel
Résumé
L’objectif de cet article est de montrer les potentialités de la représentation vectorielle
autorégressive structurelle (VARS) à modéliser les mécanismes d’interactions dynamiques entre
les décisions marketing et leurs effets sur les performances du marketing (ventes, part de marché,
capital marque, rentabilité, etc.). Une application empirique illustrera nos recommandations.
Mots Clés : Identification, Graphes causaux orientés, Performance du marketing, VAR structurel
Assessing marketing performance by the structural VAR model
Abstract
The aim of this article is to show the potentialities of the structural VAR model (SVAR) to
capture the dynamic interactions between marketing innovations. We propose an identifiaction
scheme for these innovations based on both the econometric methods and the causal graphs.
Application to marketing data illustrate our recommendations
Key words : Directed causal graph, Identification, Marketing performance, Structural VAR
0
INTRODUCTION
La recherche marketing a reconnu très tôt l’importance d’identifier les mécanismes de
transmission des décisions marketing pour comprendre la structure compétitive d’un marché
(Gatignon et Hanssens, 1987). Le marché du téléphone mobile illustre parfaitement ce postulat.
Il est maintenant de notoriété que l’arrivée en janvier 2012 de l’opérateur Free Mobile avec une
offre commerciale agressive et d’importants investissements de communication a impacté
significativement les parts de marché et les performances financières des opérateurs historiques.
Mais l’histoire n’est pas finie, cette évolution rapide et profonde du marché du mobile à inciter à
leurs tours les opérateurs historiques à mettre en place de nouvelles stratégies marketing pour
contrecarrer l’offensive de Free Mobile1. Nous constatons à travers cette exemple et bien d’autres
que l’évaluation des performances du marketing nécessite au préalable de déterminer avec
précision par quels mécanismes les actions marketing affectent les réactions des concurrents et in
fine les préférences des consommateurs (Chintagunta et alii, 2006 ; Currim et alii, 2005 ;
Bronneberg et alii, 2005 ; Dekimpe et Hanssens, 2000 ; Pauwels et alii, 2002 ; Fok et alii, 2006 ;
Frances, 2005a ; Leeflang et alii, 2009 ; Wittink, 2005).
Jusqu’à récemment, l’identification de ces mécanismes d’interaction sur des données agrégées 2
est conduite avec des modèles de régression log-linéaires, l’analyse de la variance et des modèles
logistiques (cf. Gatignon et Hanssens, 1987 ; Dekimpe et Hanssens, 1999 ; Dekimpe et al., 2000).
Cependant, ces procédures comportent deux principales faiblesses liées a) aux problèmes de
simultanéité des décisions marketing en raison des interdépendances des variables du mix ce qui
limite le recours aux méthodes d’estimation standards (p.e. maximum de vraisemblance) des
paramètres (endogénéité)
b) à l’invariance des paramètres estimés aux changements des
1
Voir le journal Le Monde daté du 31 aout.
Par manque de place, nous n’aborderons pas les modèles structurels dédiés aux données individuelles dont le
prototype est le modèle des choix discrets. Ces derniers connaissent un développement méthodologique important
(Cf. Chintagunta et alii, 2006 ; Rossi et al., 2009)
2
1
comportements des agents car souvent ces modèles ne sont que des formes réduites n’explicitant
pas les comportements des parties prenantes (fabricants, consommateurs, distributeurs,
environnement) (Frances, 2005). C’est pourquoi la recherche empirique marketing s’est retournée
progressivement vers la modélisation autorégressive vectorielle VAR développée par Sims
(1980). Cette modélisation permet en partie de dépasser les limites soulignées en imposant des
contraintes minimales sur l’endogénéité des variables en exprimant simultanément chacune
d’elles en fonction de ses propres valeurs passées et de celles des autres variables retardées.
Cette représentation vectorielle autorégressive VAR3 peu contraignante s’est enrichie des
nouvelles méthodes avancées des séries temporelles tels que les tests de stationnarité,
cointégration, modèle à correction d’erreur, (Fok et al., 2006). Elle est devenue récemment un
important outil d’évaluation des performances du marketing. Par exemple, Dekimpe et alii (1999)
ont utilisé le modèle VAR pour examiner les effets de court terme et de long terme des offres
promotionnelles sur la demande d’une catégorie de produit (voir aussi Nijs et alii, 2001). Tandis
que Srinivasan et alii (2004) ont examiné la question de la profitabilité des investissements
promotionnels réalisés par les fabricants et les distributeurs. Steenkamp et alii (2001) se sont
intéressés aux effets des interactions dynamiques des réactions des concurrents sur les parts de
marché (voir aussi Leeflang et alii, 2005). D’autres applications du VAR concernent l’impact des
investissements marketing sur la valeur financière d’une entreprise (Silva-Risso et alii, 2004 ;
Srinivasan et Hanssens, 2009), sur le capital marque ou la valeur actuelle nette d’un client (Yoo
et Hanssens, 2005), sur les stratégies concurrentielles (Pauwels et Srinivasan, 2004), sur l’impact
de l’introduction d’un nouveau produit sur les performances de l’entreprise (Pauwels et alii,
2004b), et sur les déterminants des élasticités prix, etc. Ces diverses applications empiriques du
VAR montrent, à l’évidence, que cette représentation est l’un des principaux outils de
3
Pour une revue du modèle dynamique des probabilités des choix discrets voir Bronnenberg et alii, (2005).
2
modélisation des effets dynamiques des décisions marketing sur les ventes, le capital marque, les
performances financières, etc.
Néanmoins, le modèle VAR comporte aussi des faiblesses conséquentes à sa spécification qui
n’est que la forme réduite sous-jacente d’un modèle VAR structurel (VARS). Autrement dit, les
paramètres du VAR ne sont pas directement interprétables car ils ne sont que des combinaisons
complexes des paramètres des relations structurelles décrivant les réactions des parties prenantes.
Cette représentation ne permet pas en fait d’accéder directement aux mécanismes de transmission
contemporains4 des efforts marketing (Frances, 2005b ; Shugan, 2004 ; Van Heerde et alii, 2005).
D’où la nécessite de contourner cette difficulté pour identifier ces mécanismes d’intérêt.
Dans la pratique, les applications marketing du VAR n’abordent que rarement cette faiblesse du
VAR. Elles se limitent à spécifier a priori un mécanisme de transmission récursif entre les efforts
marketing contemporains le plus souvent par le biais de la décomposition de Choleski de la
variance des résidus du modèle VAR (Sims, 1980). Cette procédure est loin d’être satisfaisante
car elle dépend du choix de l’ordre des variables dans le système d’équations retenu pour
spécifier le modèle VAR. Parfois, pour contourner cette difficulté, les auteurs choisissent un
schéma d’identification invariant à l’ordre causal des variables (Dekimpe et alii, 2001). Ces
solutions sont très critiquées car elles sont d’abord a-théorique et donc non structurelles et, de
surcroit, elles produisent plusieurs mécanismes de transmission observationnellement équivalents
mais contradictoires (Lutkepohl, 2007).
Les faiblesses de ces schémas d’identification ont donné lieu récemment à des développements
d’autres procédures d’identification qualifiées de structurelles car reposant cette fois sur des
fondements théoriques sur les interdépendances dynamiques entre les variables. En marketing, les
modèles des choix dynamiques des consommateurs (souvent par le biais de la maximisation
4
Ce terme signifie qu’une variation du prix dans une période impacte les ventes dans la même période. Dans un
schéma d’identification une telle relation entre deux variables est qualifiée de contrainte de simultanéité ou de très
court terme.
3
d‘une fonction d’utilité sous contraintes) sont utiles. Nous pensons qu’en marketing, d’autres
sources peuvent être aussi mobilisées tels le recours aux modèles conceptuels, aux résultats
robustes issus des études expérimentales, des études de cas, ou de méta-analyses. Même si dans
de nombreuses situations l’absence de consensus sur les relations d’influences théoriques des
décisions marketing limitent significativement leurs portées. C’est pourquoi, dans cet article nous
recommandons de coupler ces schémas d’identification avec les propriétés de graphes causaux.
Ces derniers ont montré leurs utilités pour aider le chercheur à spécifier des relations structurelles
sur des données observationnelles (Spirtes, 2005, Tensaout, 2010 ). Les contributions de cet
article sont donc 1) de montrer les potentialités de la représentation VARS à modéliser les
interactions dynamiques des actions marketing 2) de proposer un schéma d’identification de ces
mécanismes de transmission en combinant les différentes approches fondées sur les
connaissances théoriques et sur les graphes causaux (Spirtes et al., 2000 ; Pearl, 2009).
Ce papier est organisé en trois parties. La première partie présente les apports du modèle VARS
pour l’analyse des interactions dynamique des décisions marketing. La seconde partie décrit les
procédures d’identification et d’estimation du modèle VARS, particulièrement celles fondées sur
les graphes causaux. Enfin la troisième partie présente une application empirique
LE MODELE VAR STRUCTUREL
Dans cette section, nous montrons que le modèle VARS ouvre la voie à l’examen de diverses
questions importantes liées aux performances des décisions marketing, à savoir à évaluer :
1/ leurs effets de reports de court terme et de long terme 2/ leurs impacts cumulés dans le temps
3/ leurs délais d’extinction 4/ leurs hiérarchisations selon leurs importance.
La représentation VARS
Dans cette représentation chacune des variables du mix, de performance du marketing et des
actions des concurrents est fonction linéaire à la fois de ses propres valeurs présentes et passées,
des valeurs des efforts marketing des concurrents contemporains et retardées (persistance des
4
habitudes, effet de report, anticipations adaptatives, etc.), des chocs non anticipés comme les
chocs de demande ou d’offre5. Par exemple, pour modéliser les interactions dynamiques des
réactions concurrentielles d’un duopole produisant deux biens différenciés à la Bertrand 6, nous
spécifions pour chaque firme un modèle VARS comportant deux équations la part de marché y1t et
le niveau du prix de la firme y2t et deux chocs de demande et d’offre. Pour la firme 1 nous
obtenons :
 y1t 1 
 d 1t 
1 a 12   y1t   10   11  12 c11  

a 1   y        c   y 2t 1    n 
 21   2t   20   21 22 21  
 n2t 
 X ct 1 
AYt = (L) Yt+ D +t
E(t t’) = matrice diagonale.
(1)
Ces deux équations décrivent respectivement la réaction des consommateurs aux prix (la fonction
de demande) et la réaction de la firme (fonction d’offre). Elles peuvent être déduites soit par la
résolution d’un modèle d’équilibre comportant une fonction d’utilité et une fonction de profit, soit
sur la base de connaissances théoriques de la structure compétitive du marché. Ce modèle
comporte dans le membre de gauche les variables contemporaines (interactions dans la période) et
dans le membre de droite les effets des interactions passées pour tenir compte des délais
d’ajustement, des coûts d’ajustement du prix (y2t-1) et de la persistance des habitudes de
consommations (y1t-1)7.
Ainsi, la matrice A capture les réactions contemporaines des agents. Dans notre exemple, elle
spécifie le mécanisme de transmission contemporaine entre le prix et la part de marché 8; les
5
Ces chocs sont nombreux : au niveau de la demande ils ont pour source les changements des préférences (Mode,
crise économique, changement des prix des produits de substitution, etc.) . Pour l’offre les principaux chocs sont une
variation des prix des facteurs de production, une au variation de la productivité, l’arrivée nouveaux entrants etc.
Graphiquement, ils déplacent les courbes d’offre et de demande. A ne pas confondre aux changements du prix qui
entraînent des déplacements le long des courbes.
6
Nous supposons une concurrence qui porte sur les prix.
Si nous avons retenu la publicité il s’agirait alors de l’effet de report.
8
Lorsque les variables sont en logarithmes, les paramètres du VARS correspondent aux élasticités.
7
5
paramètres des matrices L) 9 mesurent l’impact des variables retardées sur la part de marché
et du prix. Ils représentent les multiplicateurs dynamiques usuels:  11 =
y1t
. Les paramètres
y1t 1
de la matrice C mesurent les impacts des variables exogènes, dans notre exemple : les effets du
prix de la concurrence. Les paramètres de la matrice capturent les réactions des agents
(consommateurs, fabricants) aux événements exceptionnels D. La partie aléatoire t, qui
correspond aux chocs non anticipés, impacte dans la période les variables du système VARS,
dans notre exemple ils correspondent aux chocs de demande dt (changements non anticipés des
préférences des consommateurs) et d’offre nt (p.e. hausse des matières premières) impactant
dans la période les ventes et le prix10. Il est important de souligner que ces deux types de chocs,
réel et nominal, sont considérés comme autonomes (indépendants), ce qui justifie une matrice des
variances-covariances des erreurs du VARS diagonale. Par ailleurs, ces chocs orthogonaux
doivent être purs (objectifs) et ne doivent pas refléter un mélange des autres variables, non prises
en compte dans le modèle11. C’est là un avantage fondamental sur les modèles
économétriques reposant sur des systèmes d’équations simultanées (MES) dont les résidus
représentent une combinaison de chocs jugés non essentiels pour l’analyse. Etant donnée le
rôle central de ces chocs dans les variations des performances d’un marché, nous les
examinons en détail ci-dessous.
Le rôle des chocs dans un VARS
Dans la représentation VARS, les chocs non anticipés sont considérés comme les principales
forces qui expliquent les variations des niveaux des variables autour de leurs valeurs
9
L est l’opérateur de retard tel que LkYt= Yt-k.
Concrètement sur un graphique ces chocs déplacent les courbes de demande ou d’offre. Par exemple sachant que
le prix est fixe, un changement des préférences des consommateurs en faveur de la marque entraîne une
augmentation de ses ventes, soit un déplacement de la courbe de demande vers la droite.
11
C’est certainement le cas de notre exemple avec l’omission de la distribution, de la publicité, de la qualité et
d’autres facteurs non observés par le modélisateur mais observé par les agents économiques.
10
6
d’équilibre. En d’autres termes, les changements observés sur un marché s’expliquent
essentiellement par les différents chocs exogènes (offre, demande, technologique,
concurrentiel, etc.) que subissent ces marchés. Ainsi, le modèle VARS trouve toute sa
justification en marketing car il y a lieu de penser que ces chocs sont aussi les principales
forces à l’origine des fluctuations des performances d’une marché/marque. En effet, la
littérature marketing mentionne de nombreux chocs de demande que subissent les marchés
liés aux changements brutaux et volatils de comportement des consommateurs guidés
souvent par des facteurs émotionnels (Brée, 2009), ainsi que ceux de l’environnement
économique (p.e. taux de croissance économique, taxes). D’autres chocs d’offre (p.e. gains
de productivité) ou concurrentiels jouent aussi un rôle important. Nous avons déjà cité
l’exemple de la téléphonie mobile avec le choc d’offre qui a impacté les positions
d’équilibres des opérateurs historiques. L’arrivée en France des discounters et du ecommerce a aussi impacté la grande distribution. Un autre exemple est donné par le marché
de la photo suite au choc technologique du numérique qui a aussi impacté durablement les
positions des grandes marques (disparition de la marque Kodak). Ces exemples montrent
clairement l’importance d’évaluer les effets permanents vs transitoires de ces chocs sur les
performances d’un marché/produit. Dans le cadre d’un VARS, ces analyses sont effectuées
sur la représentation vectorielle moyenne mobile VMA. Voici, par exemple, la représentation
VMA d’un VARS avec les deux variables y1t et y2t et un choc de demande et un choc d’offre :
 y1t 
 y10   011  012   d 1t   111  112   d 1t 1 
  1 1   n   etc.
y  = y    0
0  o 
 2t 
 20   21  22   2t   21  22   2 t 1 
(2)
Nous constatons alors que le niveau d’une variable à un instant donné n’est que le cumul des
effets des chocs subit dans le temps à partir de son niveau initial ou d’équilibre (équation 2).
Cette propriété est fondamentale car nous savons qu’un effort marketing à souvent des effets
étalés dans le temps. Ces effets peuvent être transitoires (retour à l’équilibre initial) ou
7
permanents (nouvel état d’équilibre). Ainsi, cette représentation moyenne mobile est riche
d’enseignements car elle permet de déterminer à la fois les délais de réaction des variables à
ces efforts, la durée de ces réponses et leurs impacts cumulés (effets transitoires ou
permanents). Par exemple, l’impact immédiat d’un choc de demande dt sur y1t est donnée par le
paramètre  011 en t, et  111 en t+1, etc. Il est maintenant aisé de retracer les réponses dynamiques
des ventes par exemple à un changement non anticipé des préférences des consommateurs :
 011 =
y1t
y
y
,  111 = 1dt1 ,  012 = 2dt 1 , etc. Nous pouvons alors visualiser dans un graphique
d
 1t
 1t
 1t
les canaux de transmission d’un choc de demande sur y1t. Cette analyse est complétée par
l’examen des contributions de ce choc à la variance de l’erreur de prévision de chacune des
variables. L’objectif de cet examen est de déterminer la sensibilité des deux variables à un choc de
demande.
IDENTIFICATION ET ESTIMATION DU VARS
Le modèle VARS ne peut être estimé directement car il est sous-identifié. Bien qu’elle nécessite
la spécification de contraintes d’identification supplémentaires, la solution la moins coûteuse
pour recouvrir les paramètres structurels, c'est-à-dire les canaux de transmission, est d’estimer la
forme réduite VAR sous-jacente au VARS. Le modèle VAR est obtenu en pré-multipliant les
deux membres de la représentation VARS par la matrice A-1 :
Yt = A-1γ0 + A-1Γ1Yt-1 + A-1Γ2Yt-2 +….+A-1εt
Yt=B0 + B1Yt-1 + B2Yt-2 + ……+Ut
(4)
Avec B0 = A-1γ0, Bk = A-1Γk, Ut = A-1εt
= E[UtU’t] = A-1A’-1
(5)
Avec E(Ut)=0,E(Ut/Yt-1)=0 et E(Ut Us’)=0 et  non diagonale,
Avec deux variables et un VAR avec un seul retard, nous obtenons :
8
 y1t  b10  b11 b12   y1t 1  u1t 
 y   b   b b   y   u  ;
 2t   20   21 22   2 t 1   2t 
 d 1t  a11 a 12  u1t 
 u1  u1.u 2 
,  =
= A-1A’-1
 o 




 2t  a 21 a 22  u 2t 
 u1.u 2  u 2 
Estimation du modèle VAR
Nous constatons que les variables explicatives du VAR sont prédéterminées, il est aisé d’estimer
ses paramètres bij par les moindres carrées ordinaires. Il reste donc à identifier les paramètres des
matrices A et L du VARS à partir des paramètres du VAR bij (4). Or, à partir de la forme
structurelle VARS nous pouvons construire une infinité de formes réduites VAR équivalentes. En
l’absence de connaissance sur la matrice A, il n’est pas possible de déterminer les valeurs uniques
des paramètres A et L du VAR structurel à partir de sa forme réduite VAR. Par conséquent,
différents choix des paramètres de A peuvent conduire à l’identification de différents chocs
et l’hypothèse de l’unicité et d’invariances de ces chocs n’est plus vérifiée. Pour le montrer,
il suffit de multiplier les deux membres de la forme structurelle (1) par une matrice C quelconque
de plein rang pour obtenir une autre représentation du VAR (4) :
Yt = (CA)-1γ0 + (CA)-1Γ1Yt-1 + (CA)-1ε t
Yt=B0 + B1Yt-1 + B2Yt-2 + ……+Ut
(6)
Identification du modèle VARS
Nous l’avons souligné plus haut, la connaissance des paramètres de la matrice A est une
condition suffisante pour recouvrir ceux du VARS à partir de la forme réduite VAR. Or, même
après la normalisation usuelle à l’unité de la diagonale de la matrice A, il reste [(n(n-1)]
paramètres inconnus. Tandis que la matrice des variances/covariances du VAR estimé ne
comporte que [n(n-1)/2] paramètres estimés. Il faut donc au moins [(n(n-1)]/2 contraintes
supplémentaires12 pour juste identifier le modèle VARS.
12
[n(n-1)/2]
9
Plusieurs schémas d’identification ont été proposés par la littérature économétrique et statistique
dans le cadre des modèles macroéconométriques, à savoir a) Contraintes d’exclusion de court
terme (Sims, 1980) b) Contraintes d’exclusion de long terme (Blanchard et Quah, 1989) c)
Contraintes sur les signes des chocs (Uhlig, 2005). Ces techniques sont parfois complexes et sont
décrites dans les ouvrages d’économétrie (Luktepohl, 2007). Sur notre application marketing,
nous explicitons particulièrement le schéma d’identification reposant sur des contraintes de court
terme qui est adaptée au champ marketing. Mais nous utiliserons aussi un autre schéma
d’identification récent reposant sur les graphes causaux.
APPLICATION
Nous reprenons les données mensuelles de la marque leader du marché automobile portugais.
Elles sont fournies par Ribeiro (2003) sur la période 1988 : 1-1999:6 et comportent la part de
marché, le prix relatif, l’âge moyen relatif de la voiture la plus représentative dans la gamme du
leader, ainsi que les parts de voix médias (Tableau 1). Pour examiner les interactions entre ces
efforts marketing et la part de marché du leader du marché, nous avons retenu un modèle VARS13
comportant : - un choc de demande dû aux changements des préférences des consommateurs qui
impacte la part de marché (PMSH), - un choc d’innovation dû essentiellement à l’introduction de
nouveaux modèles de voitures qui impactent l’âge relatif, - et trois chocs concurrentiels médias
les parts de voix TV, Radio et Presse (PDVTV, PDVRD, PDVPR), un choc d’offre sur le prix
relatif (DPRIR) et un choc d’innovation (DAGER)14. Le tableau 1 résume les principales
statistiques descriptives des données15
13
Le nombre de retard retenu est justifié plus loin.
L’ensemble des variables sont en logarithmes, les paramètres sont donc des élasticités Les variables DPRIR et
DAGER sont en différences premières car elles sont non stationnaires (voir tableau 3, test de stationnarité).
14
10
 PDVTV  a11 a 12 a13 a 14 a 15 a 16 
 PDVRD  a a a a a a 

  21 22 23 24 25 26 
 PDVPR  a31 a 32 a33 a 34 a 35 a 36 



DAGER
a
a
a
a
a
a
41
42
43
44
45
46




 DPRIR  a51 a 52 a53 a 54 a 55 a 56 



 PMSH  a 61 a 62 a 63 a 64 a 65 a 66 
a10  a11 a 12 a13 a 14 a 15 a 16   PDVTVt 1 
a  a a a a a a   PDVRD 
t 1 
 20   21 22 23 24 25 26  
a30  a31 a 32 a33 a 34 a 35 a 36   PDVPR t 1 
 

+
a 40  a 41 a 42 a 43 a 44 a 45 a 46   DAGERt 1 
a  a a a a a a   DPRIR 
t 1
 50   51 52 53 54 55 56  

a60  a 61 a 62 a 63 a 64 a 65 a 66   PMSH t 1 
 c 1t 
 c 
 2t 
 c 3t 


 i 4t 
 n 
 5t 
 d 
 6t 
Nous partons évidemment de la représentation du VAR pour recouvrir les paramètres structurels.
Nous avons retenu un VAR avec un seul retard suite à des tests de diagnostics que nous
expliciterons plus loin.
c
 PDVTV  b10  b11 b12 b13 b14 b15 b16   PDVTVt 1  u 1t 
 PDVRD  b  b b b b b b   PDVRD  u c 2t 


t 1 

  20   21 22 23 24 25 26  
c

 PDVPR  b30  b31 b 32 b33 b 34 b 35 b 36   PDVPR t 1  u 3t 

 + i 

 
u i 4t 
DAGER
b
b
b
b
b
b
b
DAGER
t 1 

  40   41 42 43 44 45 46  
 DPRIR  b50  b51 b 52 b53 b 54 b 55 b 56   DPRIRt 1  u n 

  5t 

   
 PMSH  b60  b61 b 62 b63 b 64 b 65 b 66   PMSH t 1  u d 6t 


Estimation du modèle VAR
Nous suivons la procédure habituelle d’estimation d’un modèle VAR (Luktepohl, 2007). Les
tests de stationnarité et les critères AIC et HQIC, favorisent un VAR(1) en niveau (Tableau 2 et
3). Les résultats des autres tests de diagnostics montrent une absence d’auto-corrélation et
d’hétéroscédasticité des erreurs, et les variables DAGER et DPRIR sont non gaussiennes. Enfin
la spécification VAR(1) est stable.
Tableau1 : Statistiques descriptives
PMSH
Stationnaire
Test
ADF
en logarithmes
-5,23
Trend Stationnaire
PRIR
PMSH
-2,13
NON
AGER
-1,45
NON
PDVTV
-3,71
Trend Stationnaire
PDVRAD
-4,43
OUI (avec constante)
PDVPRESS
-4,58
OUI (avec constante)
PDVTV
PDVRD
PDVPR
AGER
(Valeurs critique 5%)
Variables
PRIR
Moyenne
0,1722
1,1695
1,0244
0,1945
0,1059
0,1737
Ecart-
0,0345
0,6039
0,0903
0,0848
0,0712
0,0718
type
Retards FPE
AIC
HQIC
SBIC
0
1.2e-06 -13.8295 -13.8295 -13.8295*
1 6.7e-07* -14.4316* -13.9367* -13.1639
Tableau 3 : Sélection du nombre retards du VAR
Tableau 2 : Test unitaire de stationnarité des séries
11
Identification du modèle VARS
Avant de présenter notre procédure, nous rappelons les principales limites du schéma
d’identification des mécanismes de transmission des chocs utilisés dans les applications
marketing. Il s’agit de la factorisation de Choleski qui aboutit à un ordre causal récursif des
variables sans s’appuyer a priori sur des connaissances théoriques.
L’ordre causal récursif a-théorique
Cet ordre causal récursif aboutit à une matrice A triangulaire. Elle est déterminée par le rang dans
lequel figure les variables dans le système d’équations. Ainsi, à court terme (dans la période) la
première variable du VAR (la variable PDTV de la première équation) n’est pas impactée dans la
période par aucune variable, la seconde (PDRD) est impactée seulement par la variable qui la
précède (PDTV), la troisième variable (PDPR) est impactée par les deux variables qui la
précèdent (PDTV, PDRD) et ainsi de suite. Au final, nous obtenons dans notre exemple une
matrice A triangulaire16 comportant 15 contraintes d’exclusion de court terme.
1
a
 21
A= a 31

a 41
a 51

a 61
0
0.
0
0
1
0
0
0
a 32 1
0
0
a 42 a 43 1
0
a 52 a 53 a 54 1
a 62 a 63 a 64 a 65
a)
0 
1 ? ? 0
? 1 ? 0
0 

0  A1 = ? ? 1 0


0 
0 0 0 1

0 0 0 0
0


1 
0 0 0 b 64
0
0
0
0
0
0
0
0
1
0
b 65 1
b)









1 b12
0 1

b 0
A2=  31
0 0
0 0

0 0
0
0
0
0
0
0
1
0 0
b 43 1 0
0
0 1
0
0 0
b 61 
0 
0 

b 46 
0 

1 
c)
a) Contraintes de simultanéité a-théoriques ; b) Contraintes de simultanéité théoriques ; c) contraintes
retenues en couplant les contraintes théoriques et l’algorithme PC (= 20%).
Cet ordre causal récursif entre les variables correspond à ceux retenus par les applications
marketing du VAR (Dekimpe et Hanssens, 1999). Généralement, elles postulent qu’à très court
terme les efforts de communication ne sont pas ou peu impactés par les autres variables du Mix et
de performance. Tandis que les variables de performances (p.e. les ventes) sont les plus
16
Les éléments au-dessus ou au-dessous de la diagonale sont nuls.
12
impactées par les efforts marketing. Ainsi, nous avons placé la variable PDVTV dans la première
équation dans le VAR ce qui signifie qu’elle n’est pas impactée dans le mois17par aucune des
autres variables, la PDVRD au second rang est impactée par la PDVTV, et ainsi de suite. Nous
voyons tout de suite la limite de cette procédure car en ordonnant différemment les variables dans
le VAR nous obtenons un ordre causal différent. Pour choisir l’un d’entre eux il faut connaître
avec précision les interdépendances de très court terme entre les variables du mix, les délais des
réactions des consommateurs aux efforts marketing, ainsi que ceux des concurrents et des
distributeurs, des rigidités du marché, de la sensibilité des consommateurs au mix, au pouvoir de
négociation de la marque, et d’autres délais d’ajustements techniques. Ces connaissances peuvent
être le résultat d’autres études empiriques ou de modèles théoriques jugés robustes.
Contraintes d’exclusion théoriques
Pour les raisons évoquées ci-dessus, nous préconisons de spécifier des contraintes de court terme
qui ont un fondement théorique et/ou empiriques (études expérimentales, méta-analyses). Il est
d’ailleurs surprenant que ce schéma soit rarement utilisé en marketing car il existe de nombreux
travaux qui peuvent être exploités pour spécifier des relations causales entre les efforts marketing
contemporains. Nous allons montrer l’utilité de ce schéma sur notre application empirique. Dans
un premier temps nous avons examiné les résultats reportés par deux méta-analyses sur les
relations entre le prix, la publicité et les ventes. Il ressort des méta-analyses de Lodish et alii
(1989) et de Sethurman et alii. (2011), que la pression publicitaire n’impacte pas (ou peu) à très
court terme les ventes d’un produit et donc les parts de marché. En ce qui concerne un choc sur le
prix relatif, son impact sur les ventes peut être immédiat et positif (Bijmolt et alii, 2011). Nous
retenons donc que, dans le mois, le changement de prix a un effet positif et faible sur la part de
marché. Tandis que les efforts de communication TV, radio et presse n’impacte pas, dans le mois,
la part de marché. Concernant les interactions de très court terme entres les efforts de
17
Rappel les données sont mensuelles.
13
communication médias, elles dépendent de la stratégie médias planning (TV, Radio, Presse) qui
est généralement non observable du modélisateur (Little et Lodish, 1969). A ce stade nous
ignorons les relations causales contemporaines entre les différentes dépenses de communication.
Pour l’âge relatif, bien qu’il n’existe pas de travaux sur cette variable, il est admis que
l’introduction d’un nouveau modèle de voiture a un effet mécanique immédiat mais faible sur la
part de marché (Blundell et al, 1999 ; Macé et Neslin, 2004). Le rajeunissement de la gamme est
l’un des moyens utilisés par les constructeurs pour garder leurs clientèle et attirer de nouveaux
clients. Cette stratégie se traduit par une augmentation de la part de marché à court terme. Enfin,
ce qui concerne les interactions de court terme entre les différentes variables du Mix
(Communication, Prix, Age), elles nécessitent l’observation de la politique marketing de la
marque leader pour laquelle nous n’avons pas accès. Nous postulons des interdépendances entre
les variables du mix sans pour autant déterminer la direction d’influence. L’ensemble de ces
contraintes de simultanéité spécifiées ci-dessus sont résumées par la matrice A1 dont les points
d’interrogation symbolisent notre ignorance. Nous présentons maintenant le schéma
d’identification s’appuyant sur les graphes causaux.
Algorithmes de recherche d’une structure causale dans le cadre du VARS
Il existe divers algorithmes d’extraction des relations linéaires causales entre les variables d’un
graphe qui dépendent du processus générateur des données. Une présentation détaillée de ces
algorithmes dépasse le cadre de ce papier. Par exemple, l’algorithme PC développé par Scheines
et alii (1994) s’applique à un graphe causalement suffisant avec des variables stationnaires et
gaussiennes liées linéairement et définies sur une population homogène. Dans ces conditions, cet
algorithme est relativement robuste pour identifier une classe de matrices A des relations
contemporaines entre les variables d’un VAR (Awokuse et alii., 2009 ; Demirlap et alii, 2008).
Un autre algorithme FCI est aussi intéressant car il peut être appliqué à un graphe non
causalement suffisant. Une des limites importantes de ces algorithmes est qu’ils produisent
14
plusieurs solutions observationnellement équivalentes (Tensaout, 2010). Ce n’est pas le cas de
l’algorithme LINGAM de Shimizu et Cano (2009), qui ne s’applique qu’aux distributions
stationnaires et non gaussiennes.
Nous avons appliqué l’algorithme PC18 sur nos donnée bien que les deux variables DAGER et
DPRIR soient non gaussiennes. Avec un seuil 10%, il ressort seulement deux relations
contemporaines entre PMSH et DAGER et une autre entre la PDVTV et DPRIR sans pour autant
préciser le sens de la causalité. Pour augmenter la puissance du test d’indépendance
conditionnelle, nous avons boostrapé notre échantillon (Demirlap et alii., 2008) et fixé le risque
= 20% afin d’identifier des relations causales contemporaines de faibles intensités. La structure
causale entre les variables contemporaines obtenue est donnée par la figure 1.
PDVRD
DPRIR
PDVTV
PMSH
PDVPR
DAGER
Figure 1 : structure causale extraite par l’algorithme PC
Le couplage des différents schémas
Nous avons souligné que chacun des schémas d’identification décrits comportent des faiblesses.
Cependant, ils sont plus complémentaires qu’exclusifs. Par exemple, la capacité des algorithmes
PC et LINGAM d’extraire une structure causale dépend aussi des connaissances a priori sur
certaines relations structurelles entre les variables. Ces connaissances peuvent être alors
incorporées dans les algorithmes en interdisant et/ou en autorisant a priori dans le graphe les
relations identifiées sur la base d’expérimentation et/ou de résultats empiriques solides (Spirtes et
alii, 2000). Ces contraintes permettent alors d’améliorer significativement la capacité des
algorithmes à reconstruire la structure causale de la distribution jointe (Spirtes et alii, 2000). A
l’issue de cette analyse, et en s’appuyant sur des résultats des applications empiriques des métaanalyses déjà citées, nous avons retenu les relations contemporaines résumé dans la matrice A2 .
18
Avec le logiciel TETRAD PROJECT (accès libre ) : www.phil.cmu.edu/projects/tetrad/
15
Analyses impulsionnelles
La figure 2 retrace les impacts dynamique incrémentaux de différents chocs sur chacune des
variables du Mix sur la part de marché. Nous constatons que 1) les effets du Mix ont des signes
attendus 2) l’impact du Mix est faible sur la part de marché 3) l’effet dynamique du Mix s’éteint
en quelques mois 3) l’élasticité/prix relatif19 de court terme (-0.33) est la plus importante mais
inférieure à celle reportée dans la méta-analyse de Bijmolt et alii (2005) pour les biens durables.
Il en est de même de l’élasticité prix relatif de long terme (-0,075) 4) l’élasticité de la publicité est
conforme aux résultats de la méta-analyse de Sethurman et alii (2011). Enfin, un résultat
intéressant est l’inefficacité de la publicité radio qui peut être expliquée par la spécificité du
marché automobile qui nécessite une communication avec un contenu visuel (TV, Presse).
Réponses de la part de marché
aux innovations du Mix
.
Effet cumulé du mix sur la part de
marché
0,6
0,2
DAGER
PDVPRESS
-0,2
PDVRAD
-0,3
PDVTV
Cumul
18
15
12
9
6
3
0
-0,1
0,4
DPRIR
0
Réponses
0,1
DPRIR
DAGER
0,2
PDVPRESS
0
PDVRAD
1
4
7 10 13 16 19
-0,2
PDVTV
-0,4
-0,4
Période
Période s
Figure 2 : Réponses impulsionnelles de la part de marché
aux innovations du Mix
Figure 3 La décomposition de la variance
Les effets cumulés du Mix et l’erreur de prévision
La PDV Presse (0.5) et PDV TV (0,33) ont des effets cumulés positifs et l’âge relatif à un effet
négatif (-0.2) sur la part de marché (Figure 3). Ce résultat est intéressant, il montre que même si à
court terme, l’élasticité de la publicité est plus faible par rapport au à celle du prix, elle a un
19
Avec un modèle VAR Bayésien, Ramos (2003) a reporté un résultat surprenant avec une élasticité prix faible mais
positive.
16
impact cumulé plus important. Enfin, le tableau 4 montre que l’essentiel de la variance de l’erreur
de prévision de la part de marché est due à ses propres innovations (préférences) et à peine à 10% aux
innovations sur le prix. A long terme, la part de marché dépend essentiellement des changements
des préférences des consommateurs et donc peu sensible aux actions sur les variables du Mix.
Horizon
PMSH
DPRIR
0.09
DAGER
0.03
PDVPR
-
PDVRAD
1
0.88
2
0.85
0.09
0.02
3
0.83
0.10
0.02
0.03
0.00
0.01
4
0.81
0.12
0.02
0.03
0.00
0.01
5
0.80
0.12
0.02
0.04
0.00
0.02
6
0.80
0.13
0.02
0.04
0.00
0.02
7
0.80
0.13
0.02
0.04
0.00
0.02
0.03
-
PDVTV
0.00
0.01
Tableau 4 : Décomposition de la variance de l’erreur de prévision de PMSH.
CONCLUSION
Nous soutenons que le modèle VARS par sa souplesse à décrire un processus générateur de
données d’intérêt apporte de nouveaux éclairages sur l’efficacité des décisions marketing et plus
généralement pour la modélisation dynamique marketing. Même s’il n’explicite que partiellement
les fondements théoriques des comportements des agents, cette modélisation est capable de tester
diverses hypothèses théoriques rivales. Nous pensons justement que cette flexibilité est le
principal avantage du modèle VARS. Nous avons aussi souligné les limites d’utilisation d’un
VAR dans les applications marketing reposant sur la décomposition de Choleski pour obtenir des
innovations orthogonales. Nous recommandons donc d’autres schémas d’identification des chocs
structurels s’appuyant sur les résultats d’expérimentations, sur des connaissances même partielles
des structures concurrentielles d’un marché, sur les processus de décision mobilisés par les
acteurs et sur les graphes causaux. Bien que le modèle VARS possède aussi des faiblesses, nous
espérons que la procédure décrite dans ce papier et illustrée par une application empirique est
suffisamment convaincante et incitera dans l’avenir à une plus grande utilisation de ce modèle en
recherche marketing.
17
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