Algèbre linéaire MathématiquesÉcole des Mines de Douai — FIAAS
cations de vecteur par scalaire et, plus généralement, les combinaisons linéaires.
•fest un endomorphisme de Esi fest une application linéaire de Edans
lui-même (c’est-à-dire E=F).
•fest un isomorphisme si fest une application linéaire bijective.
•fest un automorphisme si fest à la fois un isomorphisme et un endomor-
phisme.
(♠) Remarque
Prenons un peu de recul vis-à-vis de ce vocabulaire, déjà souvent rencontré.
Le mot «morphisme» vient du grec «morphê» qui signifie «forme». La forme dont il
est question ici est celle qui fait d’un ensemble particulier un espace vectoriel, c’est-à-
dire les opérations d’addition des vecteurs et de multiplication de vecteurs par scalaires.
Dire qu’une application est un «morphisme d’espaces vectoriels» signifie donc qu’elle
respecte cette «forme», c’est-à-dire ces deux opérations.
Plus généralement, dès qu’une structure algébrique est donnée sur un ensemble, on
a une notion de morphisme. On parle ainsi de morphisme de groupes, anneaux, corps,
algèbres, espaces vectoriels, etc.
Dans le cadre de la théorie des catégories, ce langage est poussé plus loin : une
«catégorie» est formée d’«objets» et de «morphismes» (également appelés «flèches»)
entre ces objets (avec certaines conditions). Il y a par exemple la catégorie des groupes
dont les morphismes sont les morphismes de groupes, mais aussi les espaces topolo-
giques (ensembles munis d’une topologie) dont les morphismes sont les applications
continues ! Citons également la catégorie des fibrés vectoriels, celle des variétés lisses
(dont les morphismes sont les applications de classe C∞). . .
La somme, le produit par scalaire, la composée (si elle est définie), l’inverse (s’il existe)
d’applications linéaires est linéaire. Les applications linéaires de Edans Fforment un
espace vectoriel noté L(E, F ).
Lorsque E=F, on note cet espace L(E); il est alors muni par la composition des
endomorphismes d’une structure de K-algèbre associative unitaire : la composition est
associative, admet comme élément neutre l’identité de E, notée idE, et est compatible
avec les lois de l’espace vectoriel.
On note GL(E, F )l’ensemble des isomorphismes de Esur F. Ce n’est pas un espace
vectoriel. La notation GL(E)désigne l’ensemble des automorphismes de E, qui est muni
d’une structure de groupe par la composition.
Les espaces Eet Fsont dits isomorphes s’il existe un isomorphisme de Esur F.
Définition 2
Étant donnée une application linéaire f:E→F, on définit :
– le noyau de fpar
ker f ={x∈E, f(x)=0}=f−1({0}),
– l’image de fpar
Im f ={f(x), x ∈E}={y∈F, ∃x∈E, y =f(x)}=f(E).
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