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permanence de soins), et enfin une troisième composante qui serait un complément de revenus
en fonction d’objectifs en matière de performance de santé. Les deux derniers étages seraient
ainsi des formes de paiement au forfait.
Les premiers arbitrages auraient dû avoir lieu durant l’année 2011, mais aucune mesure
n'est encore arrêtée. En revanche, le rapport d’Elizabeth Hubert évoquait une application du
paiement au forfait dans le cadre de deux domaines en particulier : la coordination entre
professionnels de santé à propos du diagnostic des patients, et le paiement des personnels
affectés à l'organisation, la gestion et les relations avec les autres structures sanitaires.
En tout état de cause, des expérimentations ont été menées en ce qui concerne le
paiement au forfait, expérimentations qui devraient être étendues. La loi de financement de la
sécurité sociale de 2008 a permis ce type d'innovation. Depuis 2008, et jusqu'à 2012, ces
expériences ont été réalisées sous l'égide des Agences Régionales de Santé et sont en cours
d'évaluation. Ces expérimentations, succinctement décrites dans le rapport Hubert, ont été
menées dans le cadre de deux principaux dispositifs. D'abord le « forfait missions coordonnées »,
qui consiste à rémunérer au forfait le temps de coordination entre professionnels de santé pour
les pathologies les plus lourdes. Autrement dit, le mécanisme de paiement au forfait ne rémunère
pas les soins prodigués, au sens strict, mais la réflexion, la coordination, la communication entre
médecins, afin de les inciter à échanger des connaissances ou des bonnes pratiques et donc à
améliorer la qualité des soins. Ce forfait est calculé en fonction de la taille de la clientèle
concernée et du nombre de professionnels de santé. La première année, le forfait est versé en
totalité, les années suivantes le versement du forfait est conditionné à l'atteinte d'objectifs (les
indicateurs sélectionnés mesure la prévention de la grippe, le dépistage des cancers, la prise en
charge des diabétiques, la prévention de l'obésité, le dépistage de la maladie d'Alzheimer, mais
aussi le bon usage des génériques et des transports médicaux).
Un second projet concerné par le paiement au forfait est intitulé « nouveaux services aux
patients ». L'idée de ce projet est d'inciter les médecins à accomplir une tâche de prévention des
pathologies et d'information des malades. Les médecins et professionnels de santé reçoivent donc
un forfait pour la prévention de certaines pathologies s'ils augmentent chaque année le nombre
de patients a priori concernés.
Derrière ces deux expérimentations, pour l’instant menées à l’échelle de quelques dizaines
de cabinets médicaux, il y a l’idée qu’il faut inciter les médecins à accomplir des tâches essentielles
comme la coordination entre professionnels de santé et l’éducation thérapeutique, mais trop
souvent délaissées par les médecins généralistes, car non rémunérées. Ces tâches sont
difficilement quantifiables autrement que par des indicateurs de performance. La difficulté réside,