- 879 inclusions au total, dont 21% de femmes.
-622 dans les 3 premières heures, dont 18% de femmes,
soit 70% de toutes les prises en charge.
Fig1: Un registre sur 2 ans (2004-2005).
Fig2: Délais de prise en charge initiale.
Délais médians douleur-1ère technique de reperfusion.
L
L
es données relatives à la mortalité des patients
présentant un SCA ST+ pris en charge dans les trois
premières heures présentées par le Dr CAPEL pro-
viennent du registre ESTIM-Rhône "qui concerne essen-
tiellement le bassin de population autour de Lyon qui va de
l’Ain jusqu’au Nord de l’Ardèche".
Considérant que "le registre ESTIM est difficile à tenir en
haleine en terme de dynamisme pour tous les intervenants",
le Dr CAPEL explique qu’il a été décidé de l’arrêter au bout
de 2 ans (2004 à 2005). "Pendant cette période, il y a eu 879
inclusions au total, validées et complètes. Six-cent-vingt-deux
concernent des patients pris en charge dans les 3 premières
heures (70% des prises en charge) (figure1A). Comme dans
beaucoup de régions, le SAMU prend en charge la majorité
des SCA (56% à moins de 3h) (figure1B). En terme d’âges,
les patients pris en charge au-delà de 3h sont plus âgés alors
que les patients qui viennent aux urgences ont plutôt une
médiane d’âge autour de 57 ans et sont donc plus valides."
Pour ce qui est des délais médians douleur-première tech-
nique de reperfusion, la prise en charge pour une thrombo-
lyse seule à un temps médian autour de 1h50 alors que
l’angioplastie associée à une TPH est approximativement
dans le même créneau horaire. L’angioplastie primaire a
un temps médian de prise en charge autour de 3h.
Dès qu’on est au-delà de 3 h du début de la douleur, le
délai médian douleur-première technique de reperfusion
augmente de façon importante pour l’angioplastie puis-
qu’elle concerne tous les patients venant de loin, du Nord
de l’Ardèche ou de l’Ain, en plus des patients pris en charge
plus tardivement c'est-à-dire au-delà de la 6e, voire de la 12e
heure (figure2).
En ce qui concerne l’orientation des patients après la prise
en charge initiale, "on peut être assez satisfaits puisque la
majorité des patients sont pris en charge par le SMUR et
vont directement en service de cardiologie interventionnelle.
Par ailleurs, les urgences adressent très facilement les patients
au service de cardiologie interventionnelle (figure 3)."
Le Dr CAPEL note cependant un point "plutôt péjoratif"
qui reste à améliorer : avant 3h, c’est le patient ou un
proche qui appelle dans 65% des cas. Au-delà de 3h, c’est le
médecin généraliste qui dans 42% des cas appelle le 15 et
La Revue des SAMU - Médecine d’Urgence - 2007 - 101 à 104
MORTALITÉ DES PATIENTS PRÉSENTANT UN
MORTALITÉ DES PATIENTS PRÉSENTANT UN
SYNDROME CORONAIRE ST+ PRIS EN CHARGE
SYNDROME CORONAIRE ST+ PRIS EN CHARGE
DANS LES 3 PREMIÈRES HEURES
DANS LES 3 PREMIÈRES HEURES:
:
Hôpitaux de Lyon et réseau RESCUe*
Intervention du Dr Olivier CAPEL**
* 4eJournée Nationale ESTIM. Lyon, 20 octobre 2006.
** SAMU de Lyon pour les Hôpitaux de Lyon et le réseau
RESCUe, Hôpital Édouart Herriot, 5 place d’Arsonval - F-69437
Lyon cedex 03.
COMMUNICATION
COMMUNICATION
PEC < 3 h PEC > 3 h
Pas de reperfusion 26,09 % 30,30 %
6/23 10/33
Thrombolyse 11,54 % 17,24 %
12/104 5/29
Angioplastie primaire 10,92 % 5,21 %
18/119 5/96
Thrombolyse + angioplastie 3,60 % 3,45 %
10/278 2/58
Fig5: Répartition des techniques de reperfusion
en fonction de l'âge médian pour les PEC < 3h.
Fig7: Mortalité en fonction des techniques de reperfusion.
Fig6: Mortalité - Répartition des lieux de décès.
- Avant 3h, l’appelant est le patient ou un proche (65%)
- Après 3h, l’appelant est le MG dans 42% des cas
(22% < 3h).
- Trop de médecins généralistes et de cardiologues
adressent encore les patients aux urgences sans SMUR
(12 % <3h ; 31% >3h).
Fig3: Cheminement des patients après leur PEC.
Le chemin du patient vers la cardiologie est-il le plus court ?
Fig4: Répartition des techniques de reperfusion
en fonction du sexe pour les PEC < 3h.
La Revue des SAMU - Médecine d’Urgence - 2007 - 102
seulement dans 22% des cas pour les patients pris en charge
avant 3h, ce qui explique pourquoi le délai augmente.
"Enfin, il y a malheureusement encore trop de médecins
généralistes et de cardiologues qui adressent les patients direc-
tement aux urgences sans SMUR : 12% avant 3 h et 31%
après 3h".
En ce qui concerne la répartition en fonction du sexe, les
femmes représentent 18 à 20% de la population quelle que
soit la technique de reperfusion (figure4). L’âge médian
des patients non reperfusés est de 76 ans, "ce qui n’est pas si
âgé car à cet âge il s’agit généralement de candidats à des
techniques de reperfusion" (figure 5).
On constate également que l’absence de reperfusion aug-
mente avec le temps et avec une prise en charge aux
urgences en comparaison du SMUR. Dans les 3 premières
heures, la thrombolyse est privilégiée dans les SMUR
"comme le recommandent les Guidelines". L’angioplastie
primaire ne représente que 19% des prises en charge "mais
progressivement et en fonction de l’augmentation des délais
de prise en charge, c’est le pourcentage d’angioplasties pri-
maires qui augmente".
Quand on regarde la mortalité à 30 jours en séparant la
prise en charge avant et après 3h, on constate qu’elle est de
7,8% avant 3h et d’environ 10,2% après 3h. Concernant les
lieux où décèdent les patients, le DrCAPEL souligne que "la
plupart des patients décèdent à l’hôpital et dans les services de
cardiologie interventionnelle. Quelques patients décèdent en
réanimation polyvalente dans les hôpitaux périphériques. Le
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La Revue des SAMU - Médecine d’Urgence - 2007 - 104
pourcentage de décès pendant la prise en charge en SMUR
est comparable à ce qui est habituellement constaté (figure6)."
On observe également un taux de mortalité beaucoup plus
élevé en l’absence de reperfusion : 26% pour les patients
pris en charge avant 3h et 30% après 3h. "Dans les 3 pre-
mières heures la thrombolyse et l’angioplastie primaire pré-
sentent à peu près le même taux de mortalité. Après 3h, et
conformément à la littérature, l’angioplastie primaire pré-
sente une mortalité moindre (5,21% vs 10,92%). Le taux de
mortalité est très faible chez les patients ayant bénéficié d’une
thrombolyse puis d’une angioplastie dans les 12 premières
heures, d’environ 3%, mais ce qui est surprenant c’est qu’il
soit comparable avant ou après 3h (figure7)."
CONCLUSION
En conclusion, le Dr Capel souligne que "70% des patients
sont pris en charge moins de 3 h après le début de la douleur.
En 2004-2005, il y a une association thrombolyse et angio-
plastie pour 40% des patients. Avant 3h, l’angioplastie pri-
maire n’est pas supérieure à la thrombolyse en termes de
mortalité. Mais – conformément à la littérature –
l’angioplastie primaire semble supérieure après 3h. La mor-
talité, qui tourne autour de 3,5% pour la stratégie combinée
avant comme après 3h, est surprenante et même encoura-
geante, et ses conséquences méritent d’être approfondies et
discutées avec les cardiologues." RS
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