laissé en place. Une opacification digestive est réalisée avant le retrait du drain de Kehr. Le drainage au contact de la
suture est le dernier à être retiré.
2.3.1.5. LAMBEAU DE RENFORCEMENT
Au niveau cervical , il existe deux types de lambeau musculaire de renforcement :
●Le lambeau de sterno-cléido-mastoïdien . Il est le plus facile à réaliser. Le chef sternal est sectionné le plus bas
possible et séparé du faisceau claviculaire sur une longueur suffisante pour pouvoir recouvrir la perforation ou la
suture. Le lambeau est fixé de part et d’autre de la perforation par des points séparés.
●Le lambeau musculo-cutané de grand pectoral . Le lambeau est prélevé à la partie inférieure et interne du
grand pectoral. Il est ascensionné au niveau cervical par un tunnel sous cutané. Une rotation du lambeau de 180° est
alors réalisée de façon à fixer la peau du lambeau sur la perforation.
Au niveau thoracique , cinq types de lambeaux sont possibles :
●Le lambeau de plèvre pariétale . C’est le lambeau le plus simple à réaliser. Il convient quelque soit le niveau de la
perforation. La plèvre au contact de la perforation est incisée en U en avant de la veine azygos et des vaisseaux
intercostaux à droite et en avant de l’aorte à gauche. Il faut veiller à avoir une bonne longueur et une bonne largeur
de plèvre afin de recouvrir toute la suture oesophagienne. Le lambeau est fixé par des points séparés.
●La valve gastrique . Elle est utilisé dans les perforations du tiers inférieur de l’œsophage, principalement dans le
syndrome de Boerhaave. Elle ne peut être réalisé que par thoracotomie gauche ou par laparotomie. Elle nécessite une
phrénotomie radiée, une section du ligament gastro-phrénique et parfois une section de quelques vaisseaux courts. Le
renforcement se fait soit en « patchant » la grosse tubérosité à la musculeuse oesophagienne de part et d’autre de la
suture, soit en réalisant une fundoplicature de 360° autour de l’œsophage.
●Le lambeau intercostal . Ce type de lambeau doit être anticipé et préparé avant la mise en place de l’écarteur
intercostal. Il faut désinserer le muscle du périoste sur l’ensemble de sa longueur et prendre soin de ne pas léser le
paquet vasculo-nerveux. Il permettra de recouvrir la suture comme dans le lambeau de plèvre. -
●Le lambeau diaphragmatique . Il n’est utilisable que dans les perforations du tiers inférieur. Il est peu utilisé.
●Le lambeau épiploïque . Il ne peut être utilisé que pour les perforations du tiers inférieur traitées par laparotomie
ou thoracotomie gauche. Dans ce cas, nécessite une phrénotomie radiaire large pour pouvoir réaliser un décollement
colo-épiploïque et mobiliser l’épiploon qui sera fixé autour de la perforation.
2.3.1.6. EXCLUSION
Œ
SOPHAGIENNE
L’exclusion oesophagienne consiste à empêcher toute contamination de la zone de perforation par la salive ou le liquide
digestif. L’interruption de la continuité œsophagienne est réalisée le plus souvent par agrafage temporaire de l’œsophage
cervical et/ou abdominal, mais aussi parfois par la confection d’une œsophagostomie. L’exclusion est utilisée seule ou
associée à d’autres gestes comme la suture ou le simple drainage. Au niveau cervical, la voie d’abord est une cervicotomie
gauche classique. Le tour de l’œsophage est réalisé le plus bas possible. Il faut prendre soin de ne pas le dévasculariser sur
une trop grande longueur et de ne pas léser le nerf récurrent gauche. L’agrafage doit être bas placé car en cas de sténose
séquellaire sur la rangée d’agrafe, la reconstruction sera d’autant plus délicate que la sténose est haute. Au niveau
abdominal, l’œsophage abdominal est libéré de façon classique. On réalise un agrafage du bas œsophage sans section et
avec préservation des deux nerfs pneumogastriques. Le problème principal que pose cette technique est le caractère
imprévisible du délai de re-perméation de la ligne d’agrafes (de 8j à 1 mois) et le risque de sténose séquellaire.
2.4. TRAITEMENT CHIRURGICAL NON CONSERVATEUR - OESOPHAGECTOMIE
La technique d’œsophagectomie est standard. Elle doit être réalisée au contact de l’œsophage. Un drainage du médiastin et
de la plèvre y est associé.
2.5. LES VOIES D’ABORD CHIRURGICALES
La voie d’abord dépend essentiellement de la localisation de la perforation, mais aussi de l’extension du sepsis local (abcès
médiastinal, épanchement pleural…).
Au niveau cervical , la voie d’abord est une cervicotomie gauche, mais l’abord par la droite peut être aussi utilisé dans
les perforations localisées à droite. L’incision est large afin de pouvoir réaliser un débridement complet des fausses
membranes et un affaissement des logettes au doigt. Le nerf récurrent est repéré. Le repérage de la perforation peut être
facilité par l’insufflation d’air ou de bleu de méthylène par une sonde nasogastrique descendue sous contrôle digital. Les
perforations des deux tiers supérieurs de l’œsophage thoracique sont abordées par une thoracotomie droite (5 ou
6ème espace intercostal). Pour le tiers inférieur, la thoracotomie gauche (7 ou 8ème espace intercostal) est recommandée.
Au niveau abdominal , le choix entre laparotomie médiane et incision bi sous costale dépend du morphotype du patient.
Un abord cœlioscopie peut être envisagée chez un patient stable. La phrénotomie antérieure est systématique afin
d’exposer le bas œsophage et l’extrémité supérieure de la perforation. Il faut respecter les nerfs pneumogastriques et ne
pas ouvrir les plèvres, afin d’éviter toute contamination pleurale. En cas d’ouverture d’une plèvre, un drainage pleural
devra être associé. En cas de syndrome de Boerhaave, le choix entre thoracotomie gauche et laparotomie médiane sera
dicté par la localisation préférentielle intra-abdominale ou intra-thoracique de l’extravasation. Cependant, il peut être
nécessaire de réaliser une voie d’abord combinée par laparotomie et thoracotomie en cas d’extravasation thoraco-
abdominale concomitante. L’oesophagectomie quand elle est indiquée, peut être réalisée soit par voie transhiatale, soit par
thoracotomie selon la sévérité de la médiastinite, la présence ou non d’une pleurésie purulente ou d’une lésion associées.
2.6. ALGORITHME THERAPEUTIQUE
Schéma 1. TYPES DE TRAITEMENT