PERFORATION TRAUMATIQUE
3. PERFORATION TRAUMATIQUE
3.1. Perforation traumatique du duodénum
Les traumatismes du duodénum sont dominés par la difficulté de leur diagnostic et la gravité du retard thérapeutique : 50% de mortalité
après la 24ème heure (23). La recherche de lésions associées du pancréas, de l'ampoule de Vater, et des voies biliaires est
systématique
Diagnostic d'une lésion duodénale Une laparotomie est indiquée en urgence :
Traumatisme ouvert par arme à feu ou arme blanche
Traumatisme fermé, malade instable
L'exploration de la face antérieure du Pancréas est systématique :
Décollement colo-épiploïque
En présence d'un hématome péri pancréatique ou intra mural du duodénum, d'un emphysème rétro-
péritonéal, d'une " tache verdâtre " sur le péritoine postérieur (fuite biliaire), il faut explorer la région
duodéno-pancréatique dans son intégralité :
Libération de l'angle de Treitz
Décollement rétro duodéno-pancréatique
Abaissement de la racine du méso-colon transverse
Il n'y a pas d'indication à la laparotomie en urgence :
Tout traumatisme de l'abdomen est suspect d'une lésion du bloc duodéno-pancréatique, d'autant plus qu'il
est violent, qu'il est épigastrique ou péri-ombilical, et antéro-postérieur : le bloc duodéno-pancréatique
faisant billot sur le rachis.
L'examen clinique recherche des signes d'irritation péritonéale, de pneumopéritoine.
Il n'y a pas d'indication à l'ASP. L'échographie abdominale recherche un épanchement intra-péritonéale.
L'examen essentiel est la tomodensitométrie abdominale avec injection vasculaire et opacification digestive
haute. Elle recherchera une fuite intra ou rétro-péritonéale de produit de contraste, une fracture du
pancréas. Une image dite en " ressort à boudin " sur le cadre duodénal témoigne d'une hématome intra-
mural du duodénum (24).
Si à l'issue de ce bilan, un doute persiste sur une lésion d'organe creux, la Ponction-Lavage-Peritonéale
(PLP) avec recherche d'entérobactéries et dosage de l'amylase, des phosphatases alcalines et de la
bilirubine a une sensibilité de 85 à 90% et une spécificité de 90 à 100% (25).
Classification des lésions duodénales (26)
Rupture complète de la paroi
Plaie ponctiforme (< 1 cm)
Déchirure à bords nets
Déchirure > hémicirconférence laissant un pont interne
Déchirure avec perte de substance
Rupture totale
Rupture incomplète (respect de la muqueuse
±
musculeuse)
Hématome intra-mural
Recherche de lésions associées
Pancréas (cf. supra)
Désinsertion papillaire ou plaie biliaire
Une cholangiographie per opératoire est systématique.
L'examen macroscopique de la papille peut être facilité par un fil guide introduit dans le canal cystique et
descendu jusqu'au duodénum.
Réparation duodénale Le traitement conservateur sera toujours privilégié à l'exérèse.
Un hématome intra mural sera évacué par ouverture séreuse et expression douce au doigt.
Une suture sera proposée en cas de rupture incomplète, de plaie ponctiforme ou linéaire, de déchirures limitées. Après
avivement des berges une suture par des points séparés de monofilament résorbable 4/0 sera pratiquée.
La suture pourra être renforcée par divers procédés (épiplooplastie, patch séreux par une anse grêle). Une mobilisation large du bloc
duodéno-pancréatique permet de réaliser la suture sans tension. Elle pourra être protégée par dérivation et exclusion (gastro-
jéjunostomie + fermeture duodénale résorbable + drainage biliaire externe ou jéjunostomie latérale). Pour notre part, nous privilégions
la mise en place d'une sonde de nutrition entérale placée en per opératoire dans le jéjunum, et d'une SNG en aspiration douce placée
dans le duodénum pour soulager la suture.
La résection totale (Duodéno-Pancréatectomie-Céphalique) est indiquées dans les lésions complexes, multiples et
hémorragiques. Sa mortalité dans ces conditions est d'environ 30%
Les résections partielles sont proposées dans les lésions de D1 (antrectomie, gastro-entéroanastomose, vagotomie
tronculaire), dans les lésions de D3-D4 (résection après décroissement du duodénum jéjunum, anastomose duodéno-
jéjunale sur la 2ème anse grêle).
AFC
Siège social : 122, rue de Rennes
75006 Paris
tél : +33 (0) 1 45 44 96 77
Réinsertion papillaire
Après repérage et cathétérisme des canaux biliaire, pancréatique et de Santorini, réimplantation dans D2 ou
sur une anse en Y. De nombreux procédés sont proposés (26).
Drainage
Systématique, le drainage abdominal aura pour objet de drainer une éventuelle fistule duodénale. Pour
notre part, nous laissons systématiquement un drainage biliaire, qui permettra de réaliser une opacification
biliaire et duodénale en cas de complication.
Apport Nutritionnel
La qualité de la nutrition entérale chez ces malades graves souvent polytraumatisés est essentielle et doit
toujours être envisagée en per opératoire. Nous privilégions l'utilisation d'une sonde de nutrition entérale
dans le jéjunum. En cas d'impossibilité, il faut recourir à la jéjunostomie d'alimentation.
3.2. Perforation traumatique de l'estomac
Les perforations de l'estomac sont dominées par les plaies pénétrantes, par arme blanche ou arme à feux. La qualité de la
paroi gastrique permet d'envisager la réparation par une suture de première intention. La principale difficulté est de
méconnaître une plaie de la face postérieure de l'estomac, et/ou du pancréas. Cela impose de réaliser un décollement colo-
épiploïque systématique, exposant la face postérieure de l'estomac et la face antérieure du pancréas dans le bilan
lésionnel.
Introduction
Perforation d'ulcère duodénal
Perforation tumorale
Perforation iatrogènes
Références
1 / 3 100%
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