EDITORIAL PLUTOT L’ESCULAPE QUE LE CADUCEE La déontologie médicale impose à l’assureur médical en général et au médecin en particulier une mission essentielle au niveau de la communication avec le patient. Celle-ci doit être assurée dans le respect absolu du secret professionnel. La problématique du secret professionnel et le traitement des informations confidentielles revêtent une importance extrême dans l’ensemble du secteur de l’aide sociale et plus particulièrement à l’hôpital. Le caducée fait référence à la sagesse, à l’éloquence et à la communication, mais également au commerce, à la ruse et à la fraude. L’esculape, le symbole d’Asklepios, le dieu grec de la médecine, fait référence à la nature et à la confidentialité lors du traitement des données médicales personnelles des patients. REVUE SCIENTIFIQUE N° 8 DÉCEMBRE 2007 Dr Jan TAVEIRNE médecin-chef a | z Groeninge(*) [email protected] GROUPE DE TRAVAIL PATHOLOGIE DE LA CAROTIDE L’attaque d’apoplexie reste la troisième cause de décès dans le monde occidental et la principale source d’invalidité sévère chez les personnes âgées. 80% de ces attaques sont causées par des infarctus cérébraux dont un quart est la conséquence d’un rétrécissement des gros vaisseaux du cou. Il s’agit généralement d’une sténose de l’artère carotide interne au niveau de la bifurcation. Celle-ci peut provoquer un infarctus cérébral à la suite d’une occlusion complète ou d’une embolie d’artère à artère. Ceci doit donc à tout prix être évité. Pour ce faire, l’on peut avoir recours à un choix de médicaments conservateur, mais également à des méthodes invasives telles que l’endartériectomie carotidienne (CEA) et une technique récente, l’implantation d’endoprothèse vasculaire (CAS). Ces dernières décennies, des études ont souligné l’importance de ces interventions dans le cadre de la prévention des attaques et ce, dans des domaines d’indication bien déterminés sans cesse plus nombreux. Il existe encore des points de discussion en ce qui concerne les indications et beaucoup dépend des complications péri-opératoires et périprocédurales. Afin de parvenir à un consensus en ce qui concerne les indications pour les interventions et de décider de l’intervention à réaliser, un groupe de travail multidisciplinaire a été mis en place à l’hôpital a|z Groeninge. Ce groupe est composé de neurologues, de radiologues et de chirurgiens vasculaires qui se réunissent une fois par semaine en vue de discuter des patients souffrant de sténose carotidienne (symptomatique ou non). Un suivi des cas traités de manière invasive est par ailleurs prévu avec examen neurologique pré- et postopératoire. Une IRM avec diffusion d’images pondérées est également pratiquée dans la mesure du possible. Des procédures standardisées de pose d’indication sont élaborées. Celles-ci sont essentiellement basées sur les directives existantes de l’« American Stroke Association » et de l’« American Academy of Neurology ». En un an, 140 cas ont été rapportés dont 87 ayant reçu un traitement invasif (75 CEA et 12 CAS). Sur les 75 endartériectomies pratiquées, 36 ont été effectuées pour des sténoses symptomatiques et 39 pour des sténoses asymptomatiques. Au cours de l’année prochaine, des résultats statistiquement significatifs pour les CEA concernant le degré de complication pourront certainement être obtenus. Ces résultats pourront être utilisés dans le cadre d’un contrôle de qualité interne et servir de fil conducteur pour effectuer des adaptations au niveau de la stratégie évolutive et parfois encore controversable de la pathologie carotidienne. Il est actuellement trop tôt pour dire que les résultats sont statistiquement significatifs, mais les résultats provisoires sont comparables aux données provenant de grandes études multicentristes. En ce qui concerne les CAS, le nombre insuffisant de procédures ne permet pas de tirer de conclusion unique. En outre, cette procédure n’a été exécutée que chez des patients à haut risque, ce qui rend toute comparaison avec les CEA difficile. Nous pouvons toutefois affirmer que le groupe de travail multidisciplinaire pour la pathologie carotidienne de l’hôpital a|z Groeninge tente du mieux qu’il peut d’anticiper les tendances évolutives en ce qui concerne l’approche et le traitement de la cause potentielle de l’attaque d’apoplexie, même s’il subsiste des controverses à ce sujet. Les méthodes de travail et les résultats sont évalués en permanence et éventuellement adaptés et ce, afin de garantir au patient des soins de qualité optimale basés autant que possible sur les principes de l’« evidence based medicine ». Dr. Dirk PEETERS Service de neurologie a | z Groeninge [email protected] CLINIQUE DU SEIN La tumeur du cancer du sein est la tumeur la plus fréquemment rencontrée chez les femmes. Les chiffres du registre des cancers de Flandre recueillis pour tous les nouveaux cas de cancer nous ont permis de constater qu’actuellement, 1 femme sur 9 développe un cancer du sein avant son 75e anniversaire. Une comparaison réalisée avec d’autres régions montre que la Belgique compte (avec les Pays-Bas et la France) parmi les pays les plus touchés par le cancer du sein et présente l’incidence la plus élevée d’Europe (+/- 9000 nouveaux cas par an). Ces chiffres s’expliquent en partie par l’introduction du dépistage du cancer du sein chez les femmes âgées entre 50 et 69 ans (qui permet la pose précoce de diagnostic). Le registre des cancers unique fournit des informations relatives à l’incidence et aux chances de survie. Ainsi, le taux de survie moyen de cinq ans pour le cancer du sein chez les femmes s’élève à 82%. Le cancer du sein est et reste un problème de santé publique majeur. Le défi consiste à en poser le diagnostic le plus tôt possible. Une approche multidisciplinaire est ici prioritaire. C’est la raison pour laquelle l’hôpital a|z Groeninge a pris l’initiative de développer davantage l’attribution de soins existante pour le cancer du sein avec, entre autres, la nomination de 2 infirmiers/ infirmières spécialisé(e)s dans ce type de cancer dont le rôle est d’accompagner chaque patient individuellement durant tout le parcours suivi par ce dernier, du diagnostic aux soins postopératoires. Afin de garantir la continuité des soins, nous souhaitons créer un pont entre les infirmiers/infirmières spécialisés et le médecin généraliste. Dr. Gracienne STAELENS Service de gynécologie a | z Groeninge [email protected] CHANGEMENT AU NIVEAU DE L’IMAGE DE LA SOCIETE, CHANGEMENT AU NIVEAU DE L’ACCUEIL DES PERSONNES AGEES Le vieillissement croissant de la population belge se traduit par une pression toujours plus importante exercée sur les hôpitaux. Le nombre de patients gériatriques ayant besoin d’un traitement de qualité plus spécifique croît de manière exponentielle. Ceci nécessite une adaptation de la structure de santé et du fonctionnement de l’hôpital. Le Programme de soins pour le patient gériatrique (KB20.01.07) propose une solution. L’Hôpital de jour gériatrique a ouvert ses portes en 2006. L’hospitalisation d’un patient gériatrique peut ainsi être écourtée ou prolongée. L’on tient compte ainsi des souhaits du patient et des personnes soignantes. Les chiffres révèlent que jusqu’à 80% des patients présentant un profil gériatrique séjournent dans un service non gériatrique. A partir d’octobre 2007, une équipe de liaison également appelée équipe de support gériatrique, se chargera activement de repérer les profils gériatriques chez les plus de 75 ans. Un plan pluridisciplinaire sera mis en place là où un besoin plus élevé se fera ressentir en matière de soins. Les services d’orthopédie, de traumatologie et d’hospitalisation d’urgence seront les premiers services à participer au projet pilote à l’hôpital a|z Groeninge. Les autres départements suivront lors d’une phase ultérieure. La continuité des soins prodigués aux personnes âgées sera surveillée par la liaison externe qui conclura des accords de coopération formels avec des médecins coordinateurs et consultants au sein d’institutions pour les soins chroniques et de cercles de médecins généralistes ainsi que chez tous les prestataires de soins destinés à la personne âgée. Dr. Véronique GHEKIERE Service de gériatrie a | z Groeninge [email protected] AGRESSIVITE DANS LE SERVICE DE L’HOSPITALISATION D’URGENCE Au cours de ces dernières années, le service d’hospitalisation d’urgence a été confronté à des actes d’agression physique à l’égard de médecins et de membres du personnel infirmier, agressivité qui ne peut être totalement évitée. L’on ne peut mettre en place une stratégie anti-agression qui supprimerait tous les actes de violences qui se produisent dans le service d’hospitalisation d’urgence. Il faut agir sur une base plus large en collaboration avec le médecin en chef et la direction de l’hôpital ainsi qu’avec le Procureur du Roi et les services de police. Une stratégie anti-agression doit en outre inclure des mesures techniques de prévention et l’accueil des victimes. A l’hôpital a|z Groeninge, le service d’hospitalisation d’urgence a mis au point une stratégie anti-agression. Dr. Philip STRUYVE Service des urgences a | z Groeninge [email protected] THERAPIE ELECTROCONVULSIVE (ECT) SANS MONITORING ELECTROENCEPHALOGRAPHIQUE (EEG) L’ECT est une méthode thérapeutique utilisée dans le traitement biologique de syndromes psychiatriques graves et résistants à la médication (dépression, manie et psychose). Ce traitement se déroule dans des conditions contrôlées. Le psychiatre, l’anesthésiste et l’infirmier/infirmière travaillent en étroite collaboration. L’ECT s’inscrit dans la pensée biopsychosociale de la psychiatrie. En tant que traitement, l’ECT fait partie d’une approche générale qui accorde une certaine attention aux aspects biologiques, psychothérapeutiques et sociaux de la maladie. Dr. Koen TITECA Psychiatre et thérapeute comportemental cognitif. Service de psychiatrie, psychosomatique et psychothérapie a | z Groeninge [email protected] RESUME a|z GROENINGE QUEL HOPITAL POUR L’AVENIR La réalisation du projet de construction nous pousse sans cesse à nous demander ce que nous réservera l’avenir. La question de savoir à quoi doit répondre l’offre de soins actuelle et à venir est fondamentale. Trois facteurs essentiels détermineront en grande partie les soins de santé prodigués à l’avenir: 1. Le patient – 2. le collaborateur – 3. l’évolution de la technologie. Nous aborderons le collaborateur et l’évolution de la technologie dans le prochain numéro. Le patient Dans cette première partie, un certain nombre d’éléments seront mis en lumière en ce qui concerne le patient. Le vieillissement de la population dans le cadre duquel l’hôpital met en place une plateforme gériatrique en étroite collaboration avec la première ligne. Le patient est de mieux en mieux informé et de plus en plus critique dans la mesure où le médecin jour un rôle sans cesse plus important en tant que fournisseur d’informations. Le nouvel hôpital souhaite également répondre aux besoins à ce niveau et prévoit la mise en place d’un centre d’information librement accessible. De nouvelles initiatives ont été développées pour la stratégie de médication transmurale. L’on est parvenu à une meilleure harmonisation entre la stratégie de médication des soins de première ligne et celle de l’hôpital. Un projet pilote destiné aux plus de 75 ans et pris en charge par le service d’hospitalisation d’urgence est actuellement en cours. La contribution financière personnelle croissante du patient dans les frais de soins de santé peut engendrer des problèmes à l’avenir dans la mesure où l’hôpital devra à la longue procéder aux considérations économiques nécessaires. Il est impératif de veiller à ce que le coût de l’évolution technologique médicale n’entraîne pas l’apparition d’une médecine à 2 vitesses. Il faut également tenir compte des patients de langue différente. Les programmes d’interprétation et les outils adaptés destinés au groupe sans cesse croissant des migrants de langues différentes sont en plein développement. En tant qu’hôpital suprarégional, l’a|z Groeninge disposera pour certains services de collaborateurs polyglottes. L’a|z Groeninge se situe à courte distance de la frontière territoriale et linguistique. Le réseau médical comprenant les hôpitaux du Hainaut tout proches prévoit pour toutes les parties concernées des perspectives intéressantes pour l’avenir. Des organisations de patients en rapport avec d’importantes maladies prendront de l’ampleur. Des études comparatives sur la qualité et le coût des soins sont prévues à l’avenir. C’est pourquoi il est primordial, pour notre hôpital de demain, de développer de manière systématisée et intégrale des soins de qualité avec résultats cliniques mesurés. Jan DELEU Directeur général a | z Groeninge [email protected] HISTOIRE : LA MODERNISATION DE L’O.L.V. HOSPITAAL APRES LA SECONDE GUERRE MONDIALE L’O.L.V. Hospitaal est le plus ancien établissement de soins encore existant de Courtrai. Son fonctionnement reposait, jusqu’au 20e siècle, sur la charité chrétienne garantie dans un premier temps par les Sœurs Augustines, puis par le C.O.O. et enfin, plus tard, par l’O.C.M.W. Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale que l’hôpital s’est modernisé. Le nouvel établissement « Hospitaal 2000 » en est d’ailleurs le symbole. Dr. Johan MATTELAER [email protected]