L’attaque d’apoplexie reste la troisième cause de décès dans le
monde occidental et la principale source d’invalidité sévère chez
les personnes âgées. 80% de ces attaques sont causées par
des infarctus cérébraux dont un quart est la conséquence d’un
rétrécissement des gros vaisseaux du cou. Il s’agit généralement
d’une sténose de l’artère carotide interne au niveau de la
bifurcation. Celle-ci peut provoquer un infarctus cérébral à la
suite d’une occlusion complète ou d’une embolie d’artère à artère.
Ceci doit donc à tout prix être évité.
Pour ce faire, l’on peut avoir recours à un choix de médicaments
conservateur, mais également à des méthodes invasives telles
que l’endartériectomie carotidienne (CEA) et une technique
récente, l’implantation d’endoprothèse vasculaire (CAS).
Ces dernières décennies, des études ont souligné l’importance de
ces interventions dans le cadre de la prévention des attaques et
ce, dans des domaines d’indication bien déterminés sans cesse
plus nombreux. Il existe encore des points de discussion en ce qui
concerne les indications et beaucoup dépend des complications
péri-opératoires et périprocédurales.
A n de parvenir à un consensus en ce qui concerne les indications
pour les interventions et de décider de l’intervention à réaliser, un
groupe de travail multidisciplinaire a été mis en place à l’hôpital
a|z Groeninge.
Ce groupe est composé de neurologues, de radiologues et de
chirurgiens vasculaires qui se réunissent une fois par semaine
en vue de discuter des patients souffrant de sténose carotidienne
(symptomatique ou non).
Un suivi des cas traités de manière invasive est par ailleurs prévu
avec examen neurologique pré- et postopératoire. Une IRM avec
diffusion d’images pondérées est également pratiquée dans la
mesure du possible.
Des procédures standardisées de pose d’indication sont
élaborées. Celles-ci sont essentiellement basées sur les directives
existantes de l’« American Stroke Association » et de l’« American
Academy of Neurology ».
EDITORIAL
PLUTOT L’ESCULAPE QUE LE CADUCEE
La déontologie médicale impose à l’assureur médical en général et au médecin en
particulier une mission essentielle au niveau de la communication avec le patient. Celle-ci
doit être assurée dans le respect absolu du secret professionnel.
La problématique du secret professionnel et le traitement des informations confi dentielles
revêtent une importance extrême dans l’ensemble du secteur de l’aide sociale et plus
particulièrement à l’hôpital.
Le caducée fait référence à la sagesse, à l’éloquence et à la communication, mais également
au commerce, à la ruse et à la fraude.
L’esculape, le symbole d’Asklepios, le dieu grec de la médecine, fait référence à la nature
et à la confi dentialité lors du traitement des données médicales personnelles des patients.
Dr Jan TAVEIRNE
médecin-chef a|z Groeninge(*)
jan.taveirne@azgroeninge.be
GROUPE DE TRAVAIL PATHOLOGIE DE LA CAROTIDE
En un an, 140 cas ont été rapportés dont 87 ayant reçu un
traitement invasif (75 CEA et 12 CAS).
Sur les 75 endartériectomies pratiquées, 36 ont été effectuées
pour des sténoses symptomatiques et 39 pour des sténoses
asymptomatiques.
Au cours de l’année prochaine, des résultats statistiquement
signi catifs pour les CEA concernant le degré de complication
pourront certainement être obtenus.
Ces résultats pourront être utilisés dans le cadre d’un contrôle
de qualité interne et servir de l conducteur pour effectuer des
adaptations au niveau de la stratégie évolutive et parfois encore
controversable de la pathologie carotidienne. Il est actuellement
trop tôt pour dire que les résultats sont statistiquement
signi catifs, mais les résultats provisoires sont comparables
aux données provenant de grandes études multicentristes.
En ce qui concerne les CAS, le nombre insuf sant de procédures
ne permet pas de tirer de conclusion unique. En outre, cette
procédure n’a été exécutée que chez des patients à haut risque,
ce qui rend toute comparaison avec les CEA dif cile.
Nous pouvons toutefois af rmer que le groupe de travail
multidisciplinaire pour la pathologie carotidienne de l’hôpital
a|z Groeninge tente du mieux qu’il peut d’anticiper les tendances
évolutives en ce qui concerne l’approche et le traitement de la
cause potentielle de l’attaque d’apoplexie, même s’il subsiste des
controverses à ce sujet. Les méthodes de travail et les résultats
sont évalués en permanence et éventuellement adaptés et ce, a n
de garantir au patient des soins de qualité optimale basés autant
que possible sur les principes de l’« evidence based medicine ».
Dr. Dirk PEETERS
Service de neurologie a|z Groeninge
REVUE
SCIENTIFIQUE
N° 8
DÉCEMBRE 2007
CLINIQUE DU SEIN
La tumeur du cancer du sein est la tumeur la plus fréquemment
rencontrée chez les femmes. Les chiffres du registre des cancers
de Flandre recueillis pour tous les nouveaux cas de cancer
nous ont permis de constater qu’actuellement, 1 femme sur 9
développe un cancer du sein avant son 75e anniversaire.
Une comparaison réalisée avec d’autres régions montre que la
Belgique compte (avec les Pays-Bas et la France) parmi les pays
les plus touchés par le cancer du sein et présente l’incidence la
plus élevée d’Europe (+/- 9000 nouveaux cas par an).
Ces chiffres s’expliquent en partie par l’introduction du dépistage
du cancer du sein chez les femmes âgées entre 50 et 69 ans (qui
permet la pose précoce de diagnostic). Le registre des cancers
unique fournit des informations relatives à l’incidence et aux
chances de survie. Ainsi, le taux de survie moyen de cinq ans
pour le cancer du sein chez les femmes s’élève à 82%.
Le cancer du sein est et reste un problème de santé publique
majeur. Le dé consiste à en poser le diagnostic le plus tôt
possible. Une approche multidisciplinaire est ici prioritaire. C’est
la raison pour laquelle l’hôpital a|z Groeninge a pris l’initiative
de développer davantage l’attribution de soins existante pour le
cancer du sein avec, entre autres, la nomination de 2 in rmiers/
in rmières spécialisé(e)s dans ce type de cancer dont le rôle
est d’accompagner chaque patient individuellement durant
tout le parcours suivi par ce dernier, du diagnostic aux soins
postopératoires. A n de garantir la continuité des soins, nous
souhaitons créer un pont entre les in rmiers/in rmières spécialisés
et le médecin généraliste.
Dr. Gracienne STAELENS
Service de gynécologie a|z Groeninge
CHANGEMENT AU NIVEAU DE L’IMAGE DE LA SOCIETE,
CHANGEMENT AU NIVEAU DE L’ACCUEIL DES PERSONNES AGEES
Le vieillissement croissant de la population belge se traduit par
une pression toujours plus importante exercée sur les hôpitaux. Le
nombre de patients gériatriques ayant besoin d’un traitement de
qualité plus spéci que croît de manière exponentielle.
Ceci nécessite une adaptation de la structure de santé et du
fonctionnement de l’hôpital.
Le Programme de soins pour le patient gériatrique (KB20.01.07)
propose une solution. L’Hôpital de jour gériatrique a ouvert ses
portes en 2006. L’hospitalisation d’un patient gériatrique peut ainsi
être écourtée ou prolongée. L’on tient compte ainsi des souhaits
du patient et des personnes soignantes.
Les chiffres révèlent que jusqu’à 80% des patients présentant un
pro l gériatrique séjournent dans un service non gériatrique. A
partir d’octobre 2007, une équipe de liaison également appelée
équipe de support gériatrique, se chargera activement de
repérer les pro ls gériatriques chez les plus de 75 ans. Un plan
pluridisciplinaire sera mis en place là où un besoin plus élevé se
fera ressentir en matière de soins.
Les services d’orthopédie, de traumatologie et d’hospitalisation
d’urgence seront les premiers services à participer au projet pilote
à l’hôpital a|z Groeninge. Les autres départements suivront lors
d’une phase ultérieure.
La continuité des soins prodigués aux personnes âgées sera
surveillée par la liaison externe qui conclura des accords de
coopération formels avec des médecins coordinateurs et
consultants au sein d’institutions pour les soins chroniques et
de cercles de médecins généralistes ainsi que chez tous les
prestataires de soins destinés à la personne âgée.
Dr. Véronique GHEKIERE
Service de gériatrie a|z Groeninge
AGRESSIVITE DANS LE SERVICE
DE L’HOSPITALISATION D’URGENCE
Au cours de ces dernières années, le service d’hospitalisation
d’urgence a été confronté à des actes d’agression physique
à l’égard de médecins et de membres du personnel in rmier,
agressivité qui ne peut être totalement évitée. L’on ne peut
mettre en place une stratégie anti-agression qui supprimerait
tous les actes de violences qui se produisent dans le service
d’hospitalisation d’urgence. Il faut agir sur une base plus large en
collaboration avec le médecin en chef et la direction de l’hôpital
ainsi qu’avec le Procureur du Roi et les services de police.
Une stratégie anti-agression doit en outre inclure des mesures
techniques de prévention et l’accueil des victimes.
A l’hôpital a|z Groeninge, le service d’hospitalisation d’urgence a
mis au point une stratégie anti-agression.
Dr. Philip STRUYVE
Service des urgences a|z Groeninge
THERAPIE ELECTROCONVULSIVE (ECT) SANS
MONITORING ELECTROENCEPHALOGRAPHIQUE (EEG)
L’ECT est une méthode thérapeutique utilisée dans le traitement
biologique de syndromes psychiatriques graves et résistants à
la médication (dépression, manie et psychose). Ce traitement
se déroule dans des conditions contrôlées. Le psychiatre,
l’anesthésiste et l’in rmier/in rmière travaillent en étroite
collaboration.
L’ECT s’inscrit dans la pensée biopsychosociale de la psychiatrie.
En tant que traitement, l’ECT fait partie d’une approche générale
qui accorde une certaine attention aux aspects biologiques,
psychothérapeutiques et sociaux de la maladie.
Dr. Koen TITECA
Psychiatre et thérapeute comportemental cognitif.
Service de psychiatrie, psychosomatique et psychothérapie
a|z Groeninge
RESUME
a|z GROENINGE
QUEL HOPITAL POUR L’AVENIR
La réalisation du projet de construction nous pousse sans cesse
à nous demander ce que nous réservera l’avenir. La question de
savoir à quoi doit répondre l’offre de soins actuelle et à venir est
fondamentale. Trois facteurs essentiels détermineront en grande
partie les soins de santé prodigués à l’avenir:
1. Le patient – 2. le collaborateur – 3. l’évolution de la technologie.
Nous aborderons le collaborateur et l’évolution de la technologie
dans le prochain numéro.
Le patient
Dans cette première partie, un certain nombre d’éléments seront
mis en lumière en ce qui concerne le patient.
Le vieillissement de la population dans le cadre duquel l’hôpital
met en place une plateforme gériatrique en étroite collaboration
avec la première ligne.
Le patient est de mieux en mieux informé et de plus en plus
critique dans la mesure où le médecin jour un rôle sans cesse
plus important en tant que fournisseur d’informations. Le nouvel
hôpital souhaite également répondre aux besoins à ce niveau
et prévoit la mise en place d’un centre d’information librement
accessible.
De nouvelles initiatives ont été développées pour la stratégie de
médication transmurale.
L’on est parvenu à une meilleure harmonisation entre la stratégie
de médication des soins de première ligne et celle de l’hôpital. Un
projet pilote destiné aux plus de 75 ans et pris en charge par le
service d’hospitalisation d’urgence est actuellement en cours.
La contribution nancière personnelle croissante du patient dans
les frais de soins de santé peut engendrer des problèmes à
l’avenir dans la mesure où l’hôpital devra à la longue procéder aux
considérations économiques nécessaires. Il est impératif de veiller
à ce que le coût de l’évolution technologique médicale n’entraîne
pas l’apparition d’une médecine à 2 vitesses.
Il faut également tenir compte des patients de langue différente.
Les programmes d’interprétation et les outils adaptés destinés au
groupe sans cesse croissant des migrants de langues différentes
sont en plein développement. En tant qu’hôpital suprarégional,
l’a|z Groeninge disposera pour certains services de collaborateurs
polyglottes.
L’a|z Groeninge se situe à courte distance de la frontière
territoriale et linguistique. Le réseau médical comprenant les
hôpitaux du Hainaut tout proches prévoit pour toutes les parties
concernées des perspectives intéressantes pour l’avenir.
Des organisations de patients en rapport avec d’importantes
maladies prendront de l’ampleur. Des études comparatives sur la
qualité et le coût des soins sont prévues à l’avenir. C’est pourquoi
il est primordial, pour notre hôpital de demain, de développer
de manière systématisée et intégrale des soins de qualité avec
résultats cliniques mesurés.
Jan DELEU
Directeur général a|z Groeninge
HISTOIRE : LA MODERNISATION DE L’O.L.V. HOSPITAAL
APRES LA SECONDE GUERRE MONDIALE
L’O.L.V. Hospitaal est le plus ancien établissement de soins
encore existant de Courtrai. Son fonctionnement reposait,
jusqu’au 20e siècle, sur la charité chrétienne garantie dans un
premier temps par les Sœurs Augustines, puis par le C.O.O. et
en n, plus tard, par l’O.C.M.W. Ce n’est qu’après la seconde
guerre mondiale que l’hôpital s’est modernisé. Le nouvel
établissement « Hospitaal 2000 » en est d’ailleurs le symbole.
Dr. Johan MATTELAER
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