actagroeninge juin 2014 numéro 20 Avant-propos Chers lecteurs, Si vous avez récemment longé notre nouveau campus sur la Kennedylaan, vous n’avez pas pu le rater: le gros œuvre de l’extension du bâtiment principal est achevé depuis plusieurs mois déjà. La seconde étape de la construction a été terminée et livrée bien avant la date prévue. Bien que le calme apparent régnant à l’extérieur soit en contraste avec l’énorme chantier que l’on pouvait observer durant la phase de gros œuvre, les premières étapes de la finition ont commencé à l’intérieur. Le plus gros du travail nous attend toutefois encore: les appels d’offres concernant l’aménagement, les techniques, le mobilier, etc., battent leur plein. Vous avez par ailleurs pu lire dans la presse qu’un consensus semble enfin avoir été établi au sujet du parking couvert. Notre centre de conférences Het Notenhof et son vaste auditorium ont été achevés au début de cette année. Sur cette brève période, une série de colloques s’y sont déjà tenus et nous avons eu le plaisir d’y recevoir différents partenaires externes. Dès la prochaine année académique, les étudiants en médecine de la Kulak qui, suite à la réforme de la formation médicale se verront enseigner des matières cliniques au cours de leur troisième année, y seront régulièrement accueillis. Vous trouverez de plus amples informations à ce sujet dans l’article du professeur Liesbeth Dewaele, qui coordonne la collaboration entre la Kulak et l’az groeninge. Parallèlement à la réalisation du nouveau bâtiment, nous poursuivons sur chacun de nos quatre campus le développement de nos services médico-infirmiers. Dans ce numéro d’acta groeninge, nous nous attardons sur quelques exemples de ce développement. Le dr André Boel, anesthésiste, nous fournit des explications concernant la politique des soins palliatifs. Le dr Fabrice Dubrulle s’étend sur la question de l’utilisation du lipofilling dans la chirurgie esthétique et reconstructive. Le dr François D’heygere partage ses connaissances au sujet du recours aux tests respiratoires en gastro-entérologie: une initiative multidisciplinaire, unique dans la région, en collaboration avec l’UZ Leuven. Hilde Luts et Ann Cornette ont rédigé un article concernant l’entretien préopératoire, un service mis sur pied récemment et qui accorde au patient toute l’importance qu’il mérite. Vous trouverez donc dans ce numéro un beau mélange de médecine spécialisée, d’humanité et de souci du patient: un objectif que nous poursuivons en permanence dans l’entièreté de notre hôpital. Bonne lecture! dr. Serge Vanderschueren, directeur médical Tests respiratoires en gastro-entérologie Les tests respiratoires constituent une forme d’examen facile à réaliser et non invasive. L’analyse du CO2 et du H2 présents dans la respiration permet une étude fiable et dynamique des fonctions gastro-intestinales et métaboliques. Les tests respiratoires courants reposent sur l’utilisation de substrats 13C naturels, non radioactifs, et sont dès lors sans risque pour les enfants et les femmes enceintes, et faciles à exécuter en ambulatoire. Le substrat et les tubes de respiration sont fournis dans des kits pratiques accompagnés d’instructions simples pour la réalisation du test. L’analyse des échantillons respiratoires est effectuée dans le laboratoire clinique de l’az groeninge. Les indications pour l’exécution d’un test respiratoire sont très diverses. Outre la digestion des graisses, des protéines et des hydrates de carbone – en particulier le lactose – les temps de transit gastro-intestinal comme l’évacuation gastrique, le transit de l’intestin grêle et le transit oro-caecal peuvent ainsi être étudiés. La détection d’infections par Helicobacter pylori constitue également une application très importante et intéressante. Le fait d’utiliser désormais cette technique non invasive à l’az groeninge constitue dès lors une plus-value indéniable dans le cadre du diagnostic de nos patients. dr. François D’heygere, dr. pharmacien Kathleen Croes et pharmacien Nico Callewaert Lipofilling La chirurgie plastique est une discipline en évolution permanente. Depuis plusieurs années le domaine du lipofilling prend une expansion considérable et est devenu aujourd’hui un chapitre incontournable. Lors de cette procédure chirurgicale nous prélevons de la graisse d’un site du corps (site donneur) pour la réinjecter après traitement ailleurs. Cette technique est composée de trois étapes importantes: le prélevage, le traitement et l’injection. Le lipofilling fait partie des “fillers” permanents. Le service de chirurgie plastique de l’az groeninge est à la pointe dans cette matière. Nous avons choisi de travailler avec le système Macrofill, vu le grand nombre d’avantages de cet outil: le kit est disposable et donc toujours neuf, les canules d’aspiration et d’injection sont développées de telle sorte qu’elles soient nettement moins traumatisantes, le système est tout à fait sous-vide et dès lors il n’y pas de contact avec l’air (l’oxygène est cytotoxique pour les adipocytes) et finalement la graisse est centrifugée et rincée, ce qui résulte en une graisse de grande pureté. Les avantages du lipofilling sont énormes: correction du site donneur, une technique sans danger, éxécutée en hôpital de jour (éventuellement sous anesthésie locale), pas de cicatrice, amélioration des tissues traités,… Le plus grand désavantage de cette technique est la nonprédictiblité du dégré de résorption (aujourd’hui nous obtenons une survie de 75% de la graisse injectée). Les indications se situent aussi bien au niveau de la chirurgie esthétique que réparatrice. Aujourd’hui nous l’appliquons pour des corrections de rides, des augmentations mammaires, des reconstructions mammaires,… Dans ce dernier chapitre le service de chirurgie plastique de Courtrai est un pionnier, car il est un des premier centres à appliquer la technique du reversed lipofilling, technique par laquelle un expanseur tissulaire est graduellement substitué par du lipofilling afin de reconstruire intégralement le sein par tissue adipeux. dr. Fabrice Dubrulle, chirurgie plastique et dr. Thomas Nevens, médecin spécialiste en formation Comment un centre de soins palliatifs doit-il se présenter? L’unité des soins palliatifs est le reflet d’une société en évolution. Son organisation et son développement requièrent de tenir compte du débat social ainsi que des limites organisationnelles et financières. Ces facteurs peuvent cependant aussi être source d’opportunités. L’accompagnement vers la fin de vie va de pair avec des priorités et attentes différentes. L’unité de soins palliatifs tente de répondre à celles-ci, ce dans le respect du patient et de sa famille et en concertation avec eux. Les soins sur mesure s’avèrent essentiels à cet égard. L’unité de soins palliatifs «Ten Oever» de l’az groeninge a vu, depuis le début de son existence, le nombre de ses patients augmenter de façon constante. Ceux-ci présentent principalement des antécédents oncologiques. Pour certains patients en phase terminale, le passage aux soins palliatifs demeure trop difficile. Cette difficulté semble surtout liée à la peur de l’inconnu. C’est là l’un des défis que devra relever l’unité de soins palliatifs à l’avenir. dr. André Boel, coordinateur unité des soins palliatifs “Ten Oever” Étudiants en médecine de 3e bachelier Kulak en stage à l’az groeninge Ces dernières années, un important travail a été réalisé dans le cadre de la réforme du curriculum de médecine à la KU Leuven, et donc également à la Kulak. Le raccourcissement de la formation en médecine de base de 7 à 6 ans a pour conséquence qu’au cours des 3 années de bachelier, une grande attention doit déjà être apportée aux aspects clinicopathologiques de la formation en médecine. Les enseignements prodigués ne sont dès lors pas axés uniquement sur l’individu en bonne santé mais, bien plus qu’auparavant, également sur les mécanismes de maladie et les pathologies spécifiques. Le campus universitaire de la Kulak se situe à un jet de pierre du nouveau campus kennedylaan de l’az groeninge. Dans le cadre de la filière compétences et communication, les étudiants en médecine de 3e bachelier auront l’occasion, à partir de l’année académique 2014-2015, de découvrir de près à l’az groeninge les différents domaines inclus dans la médecine hospitalière. Les tutorats ‘entretien et examen physique’ comprennent une première partie importante durant laquelle les étudiants sont mis pour la première fois en contact, sous la direction d’un interniste de l’az groeninge, avec l’anamnèse et l’examen clinique de ‘vrais’ patients. La seconde partie de la formation se compose de stages en hôpital, qui permettront aux étudiants d’une part d’acquérir une expérience dans les services de médecine interne, de chirurgie/gynécologie et d’anesthésie, et d’autre part, de se familiariser avec les indispensables (bien que peut-être moins visibles) services de soutien diagnostique. Ces stages en hôpital offriront sans aucun doute des moments passionnants aux étudiants, qui auront la possibilité d’appliquer pour la première fois leurs connaissances théoriques à des patients. prof. dr. Liesbeth De Waele, coordinateur académique et professeur de faculté de médecine Consultation infirmière preopératoire Les patients qui, à l’occasion d’une consultation sur les campus loofstraat et vercruysselaan, apprennent qu’ils doivent subir une opération, peuvent bénéficier gratuitement, directement après la consultation, d’une consultation infirmière préopératoire. A partir de septembre 2014, un entretien préopératoire sera également organisé sur le campus kennedylaan. Lors de l’entretien préopératoire, un(e) infirmier(ère) passe en revue avec le patient le livret préopératoire de celui-ci. Ce livret contient toutes les données concernant le patient qui seront nécessaires en vue de l’intervention. L’infirmier(ère) introduit l’anamnèse dans le dossier hospitalier électronique KWS (Klinisch Werk Station), s’enquiert au sujet de la médication à domicile, et règle la question du choix de la chambre d’un point de vue administratif. Durant l’entretien, le patient reçoit informations et indications concernant le déroulement de la journée, et se voit éventuellement remettre une brochure d’information au sujet de l’intervention prévue. Cela tranquillise le patient et permet un déroulement plus aisé de la journée de l’intervention. À l’occasion de l’entretien préopératoire, les patients apprennent également que la sortie de l’hôpital a toujours lieu avant midi, une information importante afin qu’ils puissent organiser à temps le transport vers leur domicile. Pour certaines interventions de chirurgie élective (par ex. placement d’une prothèse articulaire), l’infirmier(ère) réalise certains dépistages (identification des porteurs du SASM/ SARM) lors de l’entretien préopératoire. En effectuant ces dépistages à l’avance, nous sommes en mesure de décontaminer les patients avant l’intervention et pouvons ainsi éviter des mesures telles que l’isolation durant l’hospitalisation. Les patients sont avertis en cas de résultat positif, et reçoivent des instructions claires quant au programme de décontamination à suivre. Ces dépistages permettent de réduire considérablement les risques d’infections postopératoires. Au terme de l’entretien préopératoire, nous envoyons le patient chez son médecin généraliste pour une série d’examens préopératoires: labo, ECG et conseils quant à l’interruption éventuelle de la médication avant l’opération (par ex. anticoagulants). Une partie du livret préopératoire destiné au patient (p.10-15) constitue aussi un instrument de travail important pour le médecin généraliste (voir tableau). Informations pour & par le médecin généraliste • Check-list préparation préopératoire • Directives concernant les examens préopératoires à réaliser • Directives concernant la politique de médication préopératoire • Stratification des risques lors de l’utilisation d’antagonistes de la vitamine K et de nouveaux anticoagulants oraux • Profil de risque gériatrique Hilde Luts, infirmière consultation préopératoire et Ann Cornette, manager soins