CANCER DU COLON
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A GAINANT (2006-2007)
Le cancer colorectal est en France le plus fréquent des cancers dans l’ensemble de la
population. Chaque année environ 33500 nouveaux cas sont diagnostiqués dont 21500 ( 65%)
sont des cancers coliques et 12000 des cancers du rectum.
Son pronostic est corrélé à la précocité du diagnostic qui permet d’effectuer une
exérèse curative.
I. ÉPIDÉMIOLOGIE :
La prévalence du cancer du côlon est de 25 à 30 pour 100000 habitants. Elle
augmente de 1 à 2 % par an dans les pays occidentaux
En France ils sont à la cause de 8000 à 9 000 décès par an .
Ils sont plus fréquents chez l’homme que chez la femme.
Leur incidence croit avec l’âge : faible avant 30 ans, elle augmente significativement
entre 40 et 45 ans, puis double tous les 10 ans. Elle est maximale vers 70 ans. Ainsi, le taux
d'incidence standardisé passe de 109/ 105 entre 60 et 64 ans, à 261/105 entre 75 et 79 ans.
Le cancer du colon droit prédomine chez la femme entre 70 et 80 ans
L’incidence du cancer du colon gauche est supérieure à celle du cancer colique droit.
Plus de 50% de l'ensemble des cancers coliques sont localisés au sigmoïde.
II. ETIO-PATHOGENIE
- Facteurs génétiques
Ils ont été évoqués dans trois circonstances:
- au cours de la polypose adénomateuse familiale (PAF), maladie héréditaire à
transmission autosomique dominante. La dégénérescence des adénomes est inéluctable,
aboutissant à l’apparition d’un ou plusieurs adénocarcinomes. La maladie est liée à une
mutation du gène APC qui a été localisé au niveau du bras long du chromosome 5.
- au cours du syndrome de cancer colique héréditaire sans polypose (HNPCC) * ou
syndrome de Lynch, défini par les critères d'Amsterdam (1) . La transmission du cancer
colique se ferait sur le mode autosomal. Ce syndrome serait lié à des mutations
constitutionnelles du gène COCA1. Des cancers d’autres localisations peuvent entrer dans le
cadre de ce syndrome : cancer de l’endomètre le plus souvent, et plus rarement cancer du
grêle, du rectum, de l’ovaire, des voies urinaires excrétrices.
- au cours du cancer colique sporadique. Le risque serait multiplié par 2 à 3 chez les
sujets dont l’un des parents était atteint, par rapport au reste de la population, par 4 si deux
parents du 1er degré étaient atteints, ou si le cancer était diagnostiqué avant 45 ans.
Ces patients ont un risque très élevé de cancer colique.
* HNPCC: Hereditary Non Polyposis Colorectal Cancer
(1) Critères d'Amsterdam: 3 sujets atteints de CCR ou de pathologie du spectre HNPCC dans la même famille,
dont 2 parents au 1er degré. Deux générations successives concernées. Diagnostic avant 50 ans chez un des
patients. Spectre HNPCC étroit : cancer de l’endomètre, adénocarcinome du grêle, cancers des voies urinaires.
-Facteurs liés à l’environnement
Ils sont suggérés
- par la prédominance de l’affection dans les pays occidentaux : Europe,
États Unis d’Amérique, alors qu’elle est rare en Afrique. Le cancer colique est 25 fois plus
fréquent en France qu’au Sénégal.
- par les variations d’incidence dans des populations homogènes au
cours de migrations. Le niveau de risque apparaît dès la première génération au cours des
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