Constats
Des étudiants ayant réalisés leurs deux premiers cycles à
l’étranger d’un niveau trop faible
!
En 2014, 258 étudiants ayant suivi leur cursus médical hors France (issus de l’Union européenne (UE), pays
membres de l’Espace économique européen (EEE), Principauté d’Andorre, Confédération helvétique) se sont
présentés aux ECN. Parmi eux, 182 (131 étrangers et 51 français) ont poursuivi leur cursus en France.
Le rang moyen atteint par ces étudiants est respectivement de 7791 et 7626 alors que le rang moyen
des étudiants français ou étrangers (issus de l’UE et autre) ayant réalisé leur cursus en France est 4340.
Le niveau des étudiants à cursus étranger est donc bien inférieur à celui des étudiants au cursus
français.
De plus, une fois arrivés à l’hôpital, un problème plus important survient pour les internes issus d’un
cursus étranger.
Selon Stefan Néraal, président du syndicat représentatif parisien des internes de médecine générale (SRP-
IMG), « Un tiers [des étudiants issus d’un cursus européen] posent problème »2. «Ils n'ont jamais examiné un
patient. Ils sont incapables de prendre une décision. A l'hôpital on s'est tout de suite aperçu qu'on ne pouvait pas
laisser ces internes de garde parce qu'ils ne comprenaient rien. On ne pouvait pas laisser des lits à des internes qui
ne savaient pas examiner. […] Ils ont des niveaux de D2, c’est-à-dire de quatrième année de médecine. » déclare
le Pr Philippe Jaury, coordonnateur du DES de médecine générale en Île de France.3
En effet, ces étudiants n’ont, selon leur pays d’étude, reçu que peu ou pas d’enseignement clinique
et voient, pour certains, leur premier patient en débutant l’internat alors qu’ils devraient, à ce stade, avoir la
capacité de réaliser une prise en charge complète. A ce manque de connaissance clinique, vient parfois
s’ajouter les insuffisances linguistiques. Ces lacunes augmentent les difficultés cliniques exposées ci-
dessus, et ne permettent pas l’autonomie de l’étudiant à l’hôpital.
Le seul moyen de ne pas faire prendre de risque aux patients est alors « d'exfiltrer ces internes de leur service,
pour les mettre en formation et évaluation chez plusieurs chefs de service de médecine interne qui avaient accepté
de les former […] dans un stage non-validant mais dans lequel ils sont payés. » continue le coordonnateur
parisien.3 Ces stages engendrent une surpopulation étudiante dans les services hospitaliers concernés.
Ces services ne réussissent plus à former correctement les externes et internes initialement présents.
De surcroît, cette “solution” n’est possible que sporadiquement dans les CHU et les filières ayant eu
la malchance de ne pas voir l’ensemble des postes proposés pourvus. Pour les autres, les services sont obligés
de palier péniblement aux lacunes de ces internes, à qui l’on ne peut confier aucune responsabilité.