Des enjeux sociaux…
La diversité des formations en santé est une richesse en ce qu’elle permet des activités
complémentaires pour accompagner les patients. Pour autant, elle est également source de multiples
écueils.
Force est de constater que les formations sanitaires et sociales, de par leur organisation incarnent un
enseignement supérieur à deux vitesses.
Ces formations, dont l’offre de formation initiale est définie, et répartie par les Régions se retrouvent
avec des centres de formation parfois situés sur des zones inadéquates en ce qu’elles sont vues comme
des outils de développement territorial ou comme un simple levier politique. Les étudiants au sein de
ces sites « délocalisés » se retrouvent ainsi privés de services dispensés par ailleurs par le réseau des
œuvres comme la restauration étudiante ou une offre de logement appropriée à leur situation. Si l’on
note l’absence ou la faiblesse de l’impact de ces mesures au niveau du développement territorial, elles
ont des répercussions directes sur les conditions de vie et d’études de ces étudiants. Par ailleurs, la
répartition territoriale des lieux de formation ne saurait être justifiée par les besoins de santé des
territoires, dans la mesure où les jeunes diplômés sont sujets d’une grande mobilité régionale, nationale
voire internationale.
En outre, la multiplicité des statuts des centres d’enseignement (universitarisés/non-universitarisés,
public/privé à but lucratif ou non) constitue une forte source de disparités. L’absence de cadrage des
frais d’inscriptions pour une partie de ces formations a entrainé un réel décalage entre les formations
dispensées au sein de l’université dont les frais d’inscription sont cadrés et celles qui sont en dehors.
Ce faisant on observe un frein à l’accès à ces formations sur la base du capital économique dont
disposent les étudiants qui sont amenés à s’endetter afin de financer leur formation, dont l’apport
sociétal est pourtant incontestable.
En outre, les étudiants de ces instituts sont amenés à payer des frais à l’université quand il est
conventionné en vue d’accéder à tout ou partie des services dispensés par l’université. Outre l’inégalité
incarnée par le paiement à deux reprises de frais d’inscription, on observe une inégalité d’accès aux
services universitaires (ressources documentaires, sport, culture, santé, etc.).