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Une partie consacrée à l’organisation des soins, qui vise à garantir la qualité et la cohérence
de la prise en charge. Les mesures de cette partie sont parmi les plus polémiques : le Service
Territorial de Santé au Public (STSP) ou bien encore la généralisation du tiers payant. Il est
reproché notamment une approche trop technocratique, déconnectée de la réalité et des
contraintes du terrain.
Une partie consacrée à l’innovation, qui va de la création de nouveaux métiers à la mise en
place d’un statut de praticien remplaçant, en passant par la refonte du « Dossier Médical
Partagé ». Dans les faits, les réponses apportées par la loi apparaissent incomplètes : sur
des sujets embourbés depuis des années, le projet de Marisol Touraine semble apporter
des réponses très minimalistes.
Une partie consacrée à la démocratie sanitaire, qui pose la question de l’implication des
acteurs dans la décision. On y parle, notamment, de la place des patients dans la
gouvernance du système de santé, de la place des professionnels hospitaliers (incluant les
étudiants) dans la prise de décision nationale (Conseil Supérieur des Professions Médicales),
de l’évolution de la convention médicale…
Il existe donc une difficulté à se positionner par rapport à une loi très large tout n’est pas critiquable
mais certaines mesures doivent attirer notre attention, notamment parce qu’elles nous concernent
au premier plan.
Une opposition totale, pourquoi ?
L’opposition totale découle directement de la forme de la loi : l’accumulation des petites mesures a
réuni contre elle l’ensemble de ceux qui, à un moment ou à un autre, étaient concernés par au moins
l’une des mesures. Donc si tout le monde est mobilisé, tout le monde ne défend pas la même chose.
Au niveau des syndicats professionnels :
Les syndicats de médecins libéraux s’opposent à la loi dans son ensemble. (TPG,
régionalisation de la convention…)
Les cliniques s’opposent à la refonte du label « Service Public Hospitalier ». La loi propose
une labellisation « par pallier » (ce qui se faisait avant) et exclut ainsi un certain nombre de
clinique. En perdant leur labellisation, elles perdront les financements associés : c’est tout
l’enjeu de la bataille engagée par la Fédération de l’Hospitalisation Privée (qui représente les
cliniques privées).
L’opposition prend une tournure nouvelle avec l’entrée en mouvement des jeunes :
• L’ISNI (syndicat des internes) et l’ISNCCA (syndicat des chefs de clinique) déclenchent la
grève fin janvier et appellent à manifester le 15 mars.
• L’ISNAR-IMG (syndicat des internes de médecine générale) rejoint le mouvement lancé par
l’ISNI et emmène avec elle les jeunes généralistes installés/remplaçants.
• L’ANEMF acte son opposition à la loi début février : l’objectif est d’obtenir le report du vote
et la réécriture partielle de la loi.