mais de l'autre, il est conscient et angoissé par les problèmes de pollution, économiques,
sociaux… Il est aujourd’hui égocentrique, angoissé, versatile. Pourquoi ? 50 ans de marketing
lui ont vanté que la satisfaction personnelle est essentielle, 50 ans de pub l'ont bercé d'émotion
et gommé sa raison. Les médias donnent des informations désorganisées, les événements et
pensées sont paradoxaux : par ex, la Chine ne doit pas consommer comme nous mais on lui
vend des Airbus.
De la même façon, il existe un conflit interne entre le citoyen et le consommateur. D’un coté,
il n’hésite pas à condamner le travail des enfants et la misère dans les pays sous développés et
de l’autre coté, il achète ces mêmes produits. Tout le monde est concerné par cette dualité
interne opposant le coté citoyen et consommateur de l’individu.
Les entreprises aujourd’hui, nous explique Solange Montillaud-Joyel, pour avoir une
démarche de développement durable doivent : développer des produits verts, communiquer
dessus en surpassant les différences entre designers et commerciaux, ne pas les montrer sous
le seul angle environnemental. L’entreprise doit prouver ses engagement par une approche
pragmatique, doit établir des campagne de sensibilisation, doit repositionner sa marque en cas
de crise. Surtout le développement durable doit être intégré à tous les niveaux de l’entreprise,
si le message est incohérent c’est l’entreprise qui devient schizophrène (exemple de la
publicité d’une voiture que l’on prend pour 10m plus loin la jeter à la poubelle).
Le marketing traditionnel est en crise, nous explique Christophe Bultel, il y a de la part des
consommateurs un rejet des marques, une perte de confiance. Les PME se mettent au
développement durable car il y a une pression réglementaire, une pression des
consommateurs. Aujourd’hui, le consommateur est surinformé de messages entre véracité et
pédagogie.
Protec et Gamble est une entreprise qui cherche à intégrer le développement durable à tous les
niveaux. Exemple avec la lessive Ariel actif à froid pour laquelle Protec et Gamble a mis au
cœur de la publicité des arguments sur les économies d’argent et d’énergie (lave blanc même
à froid). Cela se présente comme un nouveau geste pour l’environnement. C’est de la
pédagogie auprès des consommateurs.
3. CONCLUSION ET PROPOSITIONS :
A travers la mise en valeur de la double personnalité du citoyen/consommateur et l’émergence
de nouvelles attentes, cet atelier propose de favoriser l’implication des professionnels du
marketing sur la notion de développement durable au sens initial « sustainable development »
dans l’objectif de favoriser la prise de conscience des consommateurs et/ou de réorienter leurs
pratiques. Des freins sont à lever pour favoriser ce marketing durable. Le marketing doit
proposer tant aux entreprises qu’aux consommateurs de nouvelles réponses :
• Créer un club de développement durable pour les directeurs de marketing pour favoriser
notamment une plus grande sensibilisation du métier mais également pour analyser,
innover, créer de nouvelles valeurs.
• Nécessité de clarifier les labels ;
• Besoin d’un engagement fort de tous les acteurs vers des actions massives de formation
initiale des étudiants et de formation continue pour tous les acteurs ;
• Positionner les marques sur des valeurs éthiques et responsables ;
• Développer des campagnes de sensibilisation et de communication ;
• L’entreprise doit pouvoir prouver ses engagements ;
• Sortir du développement durable avec la notion de « moins », se tourner vers le « plus »
et le « mieux » ;
• Le développement durable se traduit très souvent par le « consommer mieux » pour les
consommateurs, cela doit se traduire aussi pour les entreprises par « produire mieux ». Il
n'est pas question de consommer moins, mais de prélever moins de ressources naturelles.