l’ensemble des patients (19,1 mois). De même dans
une série de 83 malades ayant un cancer gastrique et
traités par chimiothérapie préopératoire, la survie à
5 ans des répondeurs était supérieure à celle des non
répondeurs (83 % versus 31 %, p < 0,001) [25]. En
analyse multivariée, la réponse à la chimiothérapie
préopératoire était le facteur prédictif de survie le plus
important. Kelsen et al. ont associé la chimiothérapie
néoadjuvante à une chimiothérapie intrapéritonéale
postopératoire chez 56 patients [16] avec une
médiane de survie de 15 mois.
Trois essais de phase III :
vers un nouveau standard ?
Un premier essai randomisé hollandais a inclus 59
malades, traités soit par chirurgie seule, soit par 4
cures de polychimiothérapie préopératoire associant
5FU, adriamycine et méthotrexate (FAMTX) [26]. Cet
essai s’est avéré négatif en termes de survie globale
(30 mois versus 18 mois ; p = 0,17), suggérant même
un effet délétère de cette chimiothérapie néoadjuvante
trop toxique et trop prolongée.
Un essai britannique randomisé, dénommé MAGIC
(Medical research council adjuvant gastric infusional
chemotherapy), a évalué l’apport d’une chimiothéra-
pie périopératoire chez des patients ayant un cancer
gastrique ou du cardia résécable. Les résultats définitifs
viennent d’être publiés [27]. Dans cette étude multicen-
trique, 503 patients ayant un cancer gastrique de
stade II ou plus, ont été randomisés pour être traités soit
par chirurgie d’emblée, soit par chirurgie précédée
puis suivie par 3 cycles de chimiothérapie associant
épirubicine-cisplatine-5FU continu (schéma ECF)
(tableau 2). L’objectif principal était l’amélioration de
la survie globale. Dans le bras chimiothérapie, 86 %
des patients ont reçu la chimiothérapie préopératoire
complète, 55 % ont eu une chimiothérapie postopéra-
toire et 42 % seulement les 6 cycles de chimiothérapie.
Les principales causes de non-réalisation de la chimio-
thérapie postopératoire étaient le décès, la progres-
sion de la maladie, les complications postopératoires
ou la demande des malades, en raison d’une moins
bonne tolérance du traitement. Il y avait davantage de
petites tumeurs de stade pT1 et pT2 (52 % versus
37 % ; p = 0,002) et moins d’envahissement ganglion-
naire (statut N0 ou N1) (84 % versus 70,5 % ;
p = 0,01) après la chimiothérapie néoadjuvante. Ce
down staging a permis davantage de résection cura-
tive de type R0 (79 % versus 70 % ; p = 0,03). La
mortalité et la morbidité postopératoire n’étaient pas
différentes entre les 2 groupes. Après un suivi médian
de 4 ans, les résultats en survie globale sont en faveur
du traitement périopératoire avec un hazard ratio à
0,75 (IC 96 % : 0,60-0,93). La survie globale à 5 ans
était de 36 % dans le bras chimiothérapie périopéra-
toire versus 23 % dans le bras chirurgie seule avec des
médianes de survie respectives de 24 mois versus
20 mois (p = 0,008). La survie sans récidive était
également significativement améliorée par la chimio-
thérapie (HR 0,66 ; IC 96 % : 0,53-0,81 ;
p = 0,0001).
Les résultats préliminaires d’une autre phase III rando-
misée (essai intergroupe français FNCLCC94012-
FFCD9703) ont été présentés à l’ASCO 2006 [28].
Cet essai comparait un schéma de chimiothérapie
préopératoire (2 cures de 5FU et cisplatine (FUP)
(tableau 2) à la chirurgie seule chez des patients ayant
un adénocarcinome gastrique, du cardia ou du bas
œsophage résécable. Le nombre de patients inclus
était de 224 dont 113 patients ont reçu une chimiothé-
rapie néoadjuvante. Le taux résection de type R0 était
plus élevé chez les malades recevant une chimiothéra-
Tableau 2.Protocoles de chimiothérapie néoadjuvante recommandés dans les cancers gastriques résécables.
Protocoles
a
recommandés
•ECF [27] J1 : épirubicine 50 mg/m
2
et cisplatine 60 mg/m
2
IV puis 5FU 200 mg/m
2
/j en IV continu de J1 à J21 tous les 21 jours
3 cures préopératoires et 3 cures postopératoires
•FUP [28] J1 : cisplatine 100 mg/m
2
IV puis 5FU 800 mg/m
2
/j en IV continu de J1 à J5 tous les 28 jours
2 cures préopératoires et 2 cures postopératoires
Alternatives moins astreignantes
•ECX J1 : épirubicine 50 mg/m
2
et cisplatine 60 mg/m
2
IV puis capécitabine 2 000 mg/m
2
/j per os de J2 à J15 tous les 21 jours
3 cures préopératoires et 3 cures postopératoires
•LV5FU2-cisplatine J1 : acide folinique 200 mg/m
2
IV en 2 heures puis 5FU 400 mg/m
2
IV bolus puis 5FU 600 mg/m
2
en IV continu pendant 24 heures
J2 : idem à J1. Cisplatine 50 mg/m
2
IV en 1h à J1 ou J2 tous les 14 jours
4 cures préopératoires et 4 cures postopératoires.
Essai thérapeutique
•phase II FFCD-FNCLCC-Gercor 0308 (TRACE)
b
LV5FU2 simplifiée-irinotécan (FOLFIRI) 4 cures puis radiothérapie avec 5FU continu
a
voir bibliographie pour le détail des protocoles.
b
voir site www.ffcd.fr pour renseignements.
Hépato-Gastro, vol. 14, n°1, janvier-février 2007 49
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