Sociéte française de médecine des armées Journée 2009 des internes et des assistants Il y a 6 ans le MGA Nédellec, alors secrétaire général de la Société française de médecine des armées, avait eu l’intuition pédagogique d’offrir une tribune aux jeunes assistants de nos hôpitaux leur permettant ainsi d’exercer leurs talents oratoires dans ce prestigieux amphithéâtre Rouvillois. Expérience initiatique autant que pédagogique pour les promotions à venir, la Journée des assistants devint à l’occasion de la réforme du 3e cycle l’incontournable Journée des internes et des assistants. Tous les ans à la rentrée, elle donne l’occasion à nos jeunes camarades l’occasion de défendre les couleurs de leurs écuries de formation. Leurs ainés, admirent à chaque fois cette alliance de l’oral et du numérique, qualité générationnelle qui garantie des prestations toujours plus brillantes… mais qui ne doit pas occulter la magie de l’écrit, les « papiers » devant rester l’aboutissement des meilleurs travaux. S F M A Si les travaux tous les ans proclamés témoignent de la qualité de l’activité de nos hôpitaux, ils soulignent également la richesse clinique issue des Forces et des différentes composantes du Service. Cette année le prix SFMA pour la meilleure communication orale a été décerné à M. Planchet pour « Le mélanome cutané, taux d’incidence dans l’armée française de 2005 à 2007 et évaluation des connaissances, attitudes et pratique en médecine d’unité », travail coordonnée par l’équipe de dermatologie de l’HIA Laveran. Emblématique d’une politique de recherche clinique axée sur la médecine d’armée, ce prix récompense un travail de thèse de médecine générale exemplaire dans le partenariat des comités pédagogiques et de recherche des HIA et des unités de proximité. Le prix de chirurgie de l’Association amicale santé navale et d’Outre-Mer (ASNOM) a été remis par son président le Dr JM Damas à D. Rogez du service de Rééducation fonctionnelle de l’HIA Percy pour « Réhabilitation médecine et armées, 2010, 38, 2 155 prothétique post traumatique et derme artificiel : à propos d’un cas ». Ce travail illustre la place grandissante des services de rééducation qui se positionnent en incontournables relais des exploits réparateurs d’une chirurgie de guerre revenue sous les feux de l’actualité. Les posters nombreux ont rivalisés par la qualité de leurs présentations, de l’iconographie et des travaux développés rendant le choix fort délicat qui s’est finalement porté sur « Moelle bleue et pancytopénie du sujet jeune » présenté par J.-M. Cournac au nom de l’équipe de médecine interne oncologie et du laboratoire de biologie et de l’Hôpital Sainte-Anne, pour le prix SFMA du meilleur poster de médecine. Le prix du meilleur poster de chirurgie a été remporté de haute lutte par B. de la Villéon, interne du service de chirurgie viscérale de l’hôpital Begin pour « L’hémangiome de la surrénale : un incidentalome rare ? » La qualité de ce que nous avons vu et entendu ne peut se résumer à ce moment fugace de numéro en tribune de l’amphithéâtre Rouvillois ou à cette expression picturale affichée dans le Cloître du Val-de-Grâce. Que cet élan incite nos jeunes camarades et leurs « patrons » à aller de l’avant et à finaliser leurs travaux dans l’écriture, exercice exigeant certes, générant réflexion, discussion et quête bibliographique, mais tellement plus gratifiant. Le 15 octobre 2010 sera la prochaine édition de la Journée des Internes et des Assistants. Nous espérons, au nom du médecin général Vergos, Directeur de l’École du Val-de-Grâce, Président de la SFMA, y retrouver toujours plus nombreux les meilleurs travaux des nouvelles générations. MCS Thierry de Revel Secrétaire général de la Société française de médecine des armées 156 médecine et armées, 2010, 38, 2 Sociéte française de médecine des armées Journée des internes et des assistants du 15 octobre 2009 Communications orales Chirurgie Intérêt d’un traitement optimal en chirurgie réfractive chez les militaires. O. Crochelet. Service d’ophtalmologie, HIA Percy. Syndrome de Cushing paranéoplasique des tumeurs carcinoïdes bronchiques. À propos de huit cas et revue de la littérature. G. Boddaert, G. Merlusca, B. Petkova, K. Pfeuty, A. Badia, F. Le Pimpec-Barthes, M. Riquet. Service de chirurgie thoracique, Hôpital européen Georges Pompidou. Contexte : les connaissances actuelles concernant les tumeurs carcinoïdes bronchiques (TCB) sécrétrices d’adrenocorticotropic hormone (ACTH) sont rares et ne reposent que sur de petites séries et quelques rapports de cas. Notre objectif principal était de préciser le profil évolutif de ce type de tumeurs afin d’en proposer une prise en charge rationnelle. Méthodes : nous avons conduit une étude rétrospective reprenant tous les patients ayant subit une résection pulmonaire pour un syndrome de Cushing (SC) secondaire à une TCB au sein de notre établissement entre octobre 1993 et octobre 2008. Résultats : le groupe étudié comprenait 3 hommes (38 %) et 5 femmes (62 %). L’âge moyen était de 40 ans (16-63). L’intervalle moyen entre la présentation clinique et le geste chirurgical était de 38 mois (3-132 mois). Une lobectomie pulmonaire a été réalisée chez 6 patients (75 %), une segmentectomie chez 1 patient et une résection atypique chez un autre patient. Tous ont bénéficié d’un curage ganglionnaire hilaire et médiastinal homolatéral exhaustif. La mortalité opératoire s’est avérée nulle. Il s’agissait dans 7 cas (88 %) de carcinoïdes typiques et dans un cas d’un carcinoïde atypique. Sept étaient T1, la dernière T2 en raison d’une localisation proximale. Le diamètre moyen était de 13,75 mm (5-24). Un patient (12 %) était N1, 2 patients (25 %) N2. La durée de suivi moyenne était de 6 ans et 10 mois (34-172 mois). Il n’existe aucune récidive du SC et/ou tumorale. Conclusion : ces données suggèrent que les TCB sécrétrices d’ACTH représentent un sous-type agressif des TCB. L’importante prévalence de l’envahissement ganglionnaire impose une résection chirurgicale anatomique associée à un curage ganglionnaire exhaustif. médecine et armées, 2010, 38, 2, 157-189 L’évolution des techniques de chirurgie réfractive a permis la mise au point de traitements personnalisés. Ainsi, non seulement l’acuité visuelle mais surtout le confort visuel après chirurgie se trouvent nettement améliorés. La récente ouverture du centre de chirurgie réfractive au sein de l’HIA Percy fait suite à l’assouplissement des normes d’aptitude militaire au regard de la chirurgie. Du fait de leurs conditions d’exercice propices à l’augmentation des aberrations optiques, nous pensons que les traitements customisés doivent être réalisés systématiquement chez les militaires candidats à la chirurgie. Polytraumatisme et rupture traumatique de l’isthme aortique de l’Afghanistan à l’HIA. Chaîne de soin et damage control en traumatologie de guerre. J.-L. Daban1, A. Vichard1, P. Clapson1, X. De Kérangal2, J.-V. Schaal1, E. Falzone1, B. De La Villeon3, S. Ausset1, B. Debien1, G. Galliou1, J.-P. Perez1, R. De Soultrait4, F. Pons2, B. Lenoir1. 1. Département d’anesthésie réanimation HIA Percy. 2. Service de chirurgie, HIA du Val-de-Grâce. 3. Service de chirurgie, HIA Percy. 4. Service de neurochirurgie, HIA Percy. Introduction : les ruptures traumatiques de l’isthme aortique sont des lésions graves liées à une décélération brutale. Nous rapportons le cas d’un militaire français polytraumatisé et présentant une rupture sous adventitielle de l’isthme aortique suite à l’explosion d’un IED (engin explosif improvisé) en Afghanistan. Ce cas est l’occasion de faire le point sur la prise en charge des blessés de guerre du terrain à l’HIA. Cas clinique : un militaire français est victime de l’explosion d’un IED au volant de son véhicule en Afghanistan. Le médecin d’unité français réalise sur place les premiers gestes d’urgence. L’EVASAN tactique est faite par le service de santé américain vers leur rôle 3 de Bassora. Le bilan initial réalisé à H+2 retrouve de multiples lésions dont une rupture sous adventitielle de l’isthme aortique. Le patient bénéficie d’un damage 157 S F M A control chirurgical et d’une transfusion massive (12 CGR, 10 PFC, 6 CPA). Après traitement initial, le patient est transféré vers la métropole. L’EVASAN stratégique est réalisée par une équipe française aéroportée vers l’HIA Percy. À son arrivée à H+36, une endoprothèse aortique est posée, puis on réalise le traitement déf initif des lésions. Le patient sort de réanimation après 36 jours d’hospitalisation vers le service de rééducation. Discussion : l’analyse de cette observation d’une lésion exceptionnellement rencontrée en chirurgie de guerre confirme, à la lumière de l’expérience américaine en Irak, que la prise en charge des blessés les plus graves bénéficie de la technique du damage control (relève rapide, premiers gestes chirurgicaux précoces et bien protocolisés, réanimation tout au long de la chaîne d’évacuation, gestes définitifs secondairement). Conclusion : ce cas clinique exceptionnel rappelle les grands principes de la traumatologie du blessé de guerre (médicalisation de l’avant, transfusion massive, damage control chirurgical) et les différentes étapes de la chaîne de soin du terrain à la métropole. Les anti-VEGF en ophtalmologie : état de l’art en 2009. H. El Chehab, A. Le Corre, X. Burelle, B. Swalduz, G. Mourgues, C. Dot. Le Vascular Endothelial Growth Factor (VEGF), identifié à la fin des années 80, est un des principaux stimulants de l’angiogenèse physiologique et pathologique de l’organisme. Au plan oculaire, ce facteur de croissance est retrouvé au niveau de la conjonctive et de la rétine (cellules ganglionnaires, astrocytes, cellules gliales de Müller, épithélium pigmenté). Il régule aussi la perméabilité vasculaire, donc la barrière hématorétinienne. Il en existe plusieurs isoformes (VEGF A, B, C et D), le VEGF A 165 étant le plus impliqué dans l’angiogénèse oculaire. Initialement développé pour le traitement du cancer colorectal, le bevacizumab (Avastin ®, 2005) a servi au développement de deux molécules anti-VEGF spécifiques à l’ophtalmologie : le pegaptanib de sodium (Macugen ®) et le ranibizumab (Lucentis ®). Elles ont obtenu une autorisation de mise sur le marché en 2007 pour le traitement de la dégénérescence maculaire lié à l’âge (DMLA). Celles-ci ont bouleversé la prise en charge de la DMLA, car pour la première fois on a pu observer une amélioration de l’acuité visuelle dans les formes exsudatives les plus graves. La voie d’administration est intra-vitréenne, le nombre d’injections a explosé depuis 2007 (plus de 400 000 en France), le coût étant non négligeable en terme d’économie de santé publique (prix moyen de l’injection entre 700 et 1 100 euros). Après un rappel sur les antiVEGF utilisés en ophtalmologie, nous discuterons les différentes indications à ce jour dans le cadre de l’AMM mais aussi en dehors : néovascularisation rétinienne et oculaire, œdème maculaire du diabétique et des occlusions veineuses rétiniennes qui représentent aussi un espoir pour les patients jeunes. 158 Les fractures dentaires chez le militaire. Prévention, traitement et aspects médico-légaux. B. Fenistein. Service d’odontologie. HIA Legouest. Si les problèmes bucco-dentaires en général sont une cause très fréquente de consultation en urgence, les fractures dentaires se rencontrent beaucoup plus rarement. Et pourtant, elles ont des caractéristiques propres, souvent méconnues, que cette communication vise à expliciter. Elles sont souvent imprévisibles mais la connaissance de certaines mesures de prévention permet de limiter la prévalence ou la gravité des lésions. Même peu graves, les accidents traumatiques dentaires sont très souvent des urgences, différer la prise en charge entraîne quasi-systématiquement une perte de chance pour le patient. Pour le médecin d’unité, en mode normal ou dégradé, en plus de préserver son patient au plan médical, il est important de préserver ses droits. Quelques aspects médico-légaux spécif iques au contexte militaire et d’autres plus généraux sont détaillés dans cette optique. Chirurgie précoce ou différée dans la cholécystite aiguë. La T2A va-t-elle mettre fin à la controverse ? K. Fixot 1 , M.-P. Massoure 2 , D. Corberand 2 , T. Matton 3 , A.-C. Ezanno1, PH. Sockeel1. 1. Service de chirurgie digestive et générale, HIA Legouest. 2. Service de pathologie digestive, HIA Legouest. 3. Service informatique et statistiques médicales, HIA Legouest. Introduction : le délai le plus approprié pour proposer une cholécystectomie laparoscopique dans le traitement de la cholécystite aiguë reste très discuté ; aucune conclusion évidente pour une recommandation en terme de bénéfice clinique n’existe. Nous avons voulu étudier cette controverse sous l’angle de la T2A. Matériel et méthode : 47 patients consécutifs étaient pris en charge au Service d’Urgence de l’HIA Legouest pour cholécystite aiguë lithiasique (CIM : K 81.0). Le choix du mode de prise en charge était laissé à l’appréciation du chirurgien et du patient après information et consentement éclairé. Vingt-deux patients étaient opérés en urgence sous le code HMFC 004 + majoration, la durée moyenne de séjour (GHS 2304/GHM 07C04V) était de 4,3 jours. Vingt-cinq patients étaient pris en charge en deux temps avec une hospitalisation initiale de 3,1 jours pour traitement médical (GHS 2501/GHM 07M02V), et réhospitalisation pour traitement « à froid » (CIM : K 80.2 ; GHS 2304/GHM 07C04V) par cholécystectomie laparoscopique (HMFC 004). La durée moyenne de séjour était de 2,5 jours. Résultat : les deux groupes étaient comparables en termes d’âge, de sexe, de comorbidité. Le temps opératoire, le taux de conversion et les complications secondaires n’étaient pas statistiquement différents dans les deux groupes, conformément aux données de la littérature. société française de médecine des armées Le premier groupe de patients correspondait à un groupe homogène de malade (GHM) et à un groupe homogène de séjour (GHS) bien identifiés. Notre prise en charge permet une économie de 0,65 journée par rapport à la durée moyenne de séjour. Le deuxième groupe a effectué deux séjours, rattachés à des GHS et GHM distincts. Bien que la durée moyenne d’hospitalisation totale soit de 5,6 jours et donc supérieure à celle du premier groupe, cette prise en charge correspond à 3,3 journées économisées. D’autre part, la facturation de deux GHS distincts pour le même patient permet de retirer une plus value pour l’établissement de 1991,59 €. Discussion : l’introduction de la tarification à l’activité dans les établissements publics de santé peut générer un biais dans la prise en charge de pathologie ne bénéficiant pas de recommandations consensuelles. Concernant notre exemple, la cholécystite aigue lithiasique, grand classique des urgences chirurgicales, une prise en charge en deux temps permet d’enregistrer deux activités distinctes pour un même patient et une même pathologie. Ainsi, à productivité déclarée identique (déontologiquement correspondant à un résultat équivalent pour le patient), le deuxième groupe est plus rentable pour l’établissement ; tout séjour où l’on économise des journées est rentable… dépenser moins pour augmenter la marge. Le dispositif de minoration sous 30 jours pour des GHM/GHS identiques sera inopérant, le code numérique des GHM/GHS étant différent. Conclusion : à bénéfice clinique égal, les controverses qui n’ont pu être réglées par les praticiens le seront peut être bientôt par les gestionnaires devant les impératifs de rentabilité auxquels sont confrontés les établissements hospitaliers. Évaluation de l’anastomose colo-anale différée non protégée pour les cancers du bas et du moyen rectum : à propos de 100 cas. J. Jarry, T. Razafindratsira, R. Bodin, A. Schwartz, T. Peycru, F. Durand-Dastes. Service de chirurgie viscérale, HIA Robert Picqué. But : le taux de fistule anastomotique après exérèse totale du mésorectum et anastomose colo-anale directe varie de 4 à 25 %. Cette complication est responsable d’abcès pelviens, de mauvais résultats fonctionnels et peut engager le pronostic vital des patients par sepsis. Une stomie est généralement proposée pour minimiser les conséquences d’une fistule, mais elle comporte une morbidité et un coût propre. Le but de ce travail est d’évaluer l’anastomose colo-anale différée en terme de morbi-mortalité postopératoire et de résultats oncologiques et fonctionnels. Méthode : étude rétrospective bicentrique. Après exérèse totale du mésorectum et mucosectomie par voie endoanale, 10 cm de colon descendant sont extériorisés à travers la marge anale. Une réintervention est programmée au 6e jour pour réséquer ce segment colique et réaliser une anastomose colo-anale différée non protégée. Résultats : de 2000 à 2008, 100 patients ont bénéficié d’une proctectomie avec exérèse totale du mésorectum pour un cancer du bas ou du moyen rectum suivie d’une anastomose colo-anale différée. La distance médiane du cancer par rapport à la marge anale était de 5 cm et 70 % des patients avaient été traités par radiothérapie préopératoire. Le taux de mortalité postopératoire était de 3 %. Le taux de complications chirurgicales postopératoires était de 22 %, incluant dix complications septiques pelviennes ayant nécessité la réalisation secondaire de sept stomies. Après la seconde année postopératoire, plus de 70 % des patients présentaient de bons résultats fonctionnels. Le taux de résection R0 était de 96,4 %. À 5 ans, le taux de récidive locale était de 7 % et la survie globale de 81 %. Conclusion : l’anastomose colo-anale différée après exérèse complète du mésorectum pour les cancers du bas et du moyen rectum donne des résultats oncologiques, fonctionnels et une morbi-mortalité comparables à ceux observés dans la littérature pour les techniques d’anastomose colo-anale directe avec l’avantage d’éviter une stomie de protection ce qui permet d’améliorer la qualité de vie des patients tout en diminuant le coût de leur prise en charge. Des études de phase II puis III comparant anastomose colo-anale différée et directe devraient permettre de confirmer ces résultats. Syndrome du compartiment abdominal : prise en charge en réanimation. A. Lemoine, I. Millot, D. Plancade, J.-C. Favier. Service d’anesthésie- réanimation, HIA Legouest. Un homme, âgé de 40 ans, était transféré en réanimation pour prise en charge d’une pancréatite aigue grave alcoolique (PAG) (score Imrie 4, stade E de balthazar. Très rapidement apparaissait un syndrome du compartiment abdominal (SCA)(PIV à 23 mmHG) avec distension abdominale majeure, syndrome cave inférieur, insuffisance rénale anurique, détresse respiratoire aigue et instabilité hémodynamique avec effondrement du débit cardiaque. Un traitement étiologique demeurait impossible. On réalisait un traitement médical symptomatique par curarisation à visée myorelaxante et prokinétiques dans le but de diminuer la PIV. La défaillance hémodynamique par défaut de précharge (papo inférieure à 12 mmHg malgré le remplissage) nous contraignait à une expansion volémique de plus en plus massive dans le but de maintenir un débit cardiaque suffisant à la perfusion viscérale. Nous étions alors confrontés à un cercle vicieux : le remplissage vasculaire aggravait le syndrome du compartiment abdominal (PIV = 44 mmHg) avec syndrome de défaillance multi-viscéral et mise en jeu du pronostic vital. Le chirurgien réalisait en urgence une laparotomie de décharge, avec fermeture temporaire de la paroi abdominale par système type Bogota bag. Dés la décompression, on observait une amélioration clinique spectaculaire avec reprise de diurèse, diminution de la PEP au plan ventilatoire et débit cardiaque doublé. On observait néanmoins un œdème aigu du poumon initial par restauration brutale de la précharge ventriculaire. La PIV se normalisait. 159 S F M A À J12, la fermeture chirurgicale de la paroi abdominale s’avérait difficile du fait des rétractions pariétales et de la présence d’adhérences. On était alors confronté à une récidive d’hyperpression intra abdominale modérée, d’évolution favorable sous traitement symptomatique. Cet exemple illustre la gravité du SCA et ses conséquences possibles (syndrome de défaillance multiviscéral entre autres). Le traitement médical premier doit répondre à deux objectifs opposés : s’astreindre d’une part à une restriction hydrosodée pour limiter la formation d’un troisième secteur et un œdème viscéral aggravant l’hyperpression abdominal et, d’autre part, maintenir une volémie efficace pour limiter les défaillances d’organes. Ce cercle vicieux oblige parfois à recourir rapidement à la laparotomie décompressive, elle-même grevée d’une lourde morbi-mortalité, exposant à un risque hémorragique et infectieux majeurs, surtout dans un contexte de pancréatite aigue (augmentation du risque d’infection des coulées de nécrose). La chirurgie initialement salvatrice peut s’avérer secondairement délicate dans ses suites. Il est décrit des difficultés lors de la fermeture pariétale, comme dans notre exemple, avec récidive de l’hyperpression abdominale voire, impossibilité de fermeture avec obligation de recourir à des lambeaux cutanés. Par ailleurs, le risque d’éviscération et de fistules ultérieures est majoré. Il n’y a actuellement pas d’attitude consensuelle à adopter quant à la durée d’ouverture de la paroi abdominale. La fermeture pariétale n’est possible qu’une fois le syndrome du compartiment abdominal sous-jacent et ses multiples causes maîtrisées. La prise en charge des tumeurs du rein de petite taille : à propos de 91 néphrectomies partielles. B. Malgras, H. Abdourahman, X. Durand, B. Molmard, M. Dusaud, A. Houlgatte. Service d’urologie, Hôpital du Val-de-Grâce. La chirurgie conservatrice représente actuellement le standard de prise en charge des tumeurs du rein de petite taille. À partir d’une expérience portant sur 91 néphrectomies partielles parmi les 326 tumeurs du rein (27,9 %) traitées de janvier 1998 à juin 2009, les auteurs en précisent les indications. Sont également discutées, la place des techniques mini invasives ; de la coelio-chirurgie à la chirurgie robotique et celle des alternatives thérapeutiques que constituent la cryoablation et la radiofréquence. La place de la biopsie est évoquée notamment chez les sujets âgés où la surveillance peut s’envisager. Reconstruction d’une nécrose cutanée et tendineuse d’Achille en un seul temps par lambeau libre composite. L. Mathieu, P. Duhamel, A. Duhoux, R. Breda, B. De Loynes, M. Brachet, S. Fossat, S. Compère, E. Bey, S. Rigal. Service d’orthopédie et de chirurgie plastique. HIA Percy. Introduction : la nécrose cutanée est une complication redoutée de la chirurgie du tendon d’Achille. Elle peut rapidement conduire à une fonte purulente du tendon. Le 160 pronostic autrefois catastrophique de ces lésions, a été transformé par les progrès de la chirurgie plastique et de la microchirurgie. Observation : les auteurs rapportent le cas d’un légionnaire, âgé de 48 ans, qui a présenté une rupture complète du tendon calcanéen traitée en urgence par ténorraphie à ciel ouvert en empruntant une voie d’abord médiale. Les suites immédiates ont été simples, mais une rupture itérative est survenue à 4 mois lors de la reprise du travail. Une seconde intervention a été réalisée avec plastie tendineuse utilisant l’aponévrose du triceps sural. Les suites postopératoires ont été marquées par un hématome, suivi d’une nécrose cutanée avec exposition puis nécrose de la plastie tendineuse, aboutissant à une large perte de substance pluritissulaire. Après parage et préparation du lit receveur par thérapie à pression négative durant cinq jours, la reconstruction pluritissulaire a été effectuée en un seul temps opératoire par un lambeau libre composite antérolatéral de cuisse avec fascia lata vascularisé. L’évolution a alors été satisfaisante sans récidive infectieuse, ni problème de cicatrisation, et l’appui a été repris après 3 mois d’immobilisation. Au 6e mois postopératoire la cheville était non douloureuse, avec récupération des amplitudes articulaires et possibilité d’appui bipode sur la pointe des pieds. Discussion : la reconstruction des pertes de substance complexes pluritissulaires du tendon d’Achille est le plus souvent menée en deux temps. Elle repose classiquement sur une couverture par des lambeaux fascio-cutanés pédiculés, et des plasties musculaires locales qui donnent de bons résultats. Conclusion : en l’absence de solution locale, l’utilisation de lambeaux libres composites prélevés à distance est l’indication de choix. Elle permet une reconstruction en un seul temps opératoire, à double équipe, en apportant des tissus bien vascularisés favorables à la cicatrisation et moins susceptibles à l’infection. Le lambeau antéro-latéral de cuisse avec fascia lata vascularisé se prête parfaitement à la reconstruction du tendon d’Achille avec un résultat fonctionnel très satisfaisant dans le cas présenté. Traumatisés graves : effet d’un protocole de prise en charge sur le temps passé en SAUV. O. Maurin1, B. Prunet2, G. Delort1, D. Vinciguerra1, E. Kaiser2, B. Palmier2. 1. Service d’accueil des urgences, HIA Sainte-Anne. 2. Service d’anesthésie-réanimation, HIA Sainte-Anne. Il s’agit d’une étude prospective observationnelle sur 6 mois destinée à évaluer le protocole de prise en charge des traumatisés graves établi depuis 2007 permettant une standardisation de l’accueil. Le rôle de chaque intervenant y est défini et l’ensemble est coordonné par un médecin superviseur. Un objectif chiffré de temps de passage en Salle d’accueil des urgences vitales (SAUV) a été précisé en fonction du niveau de gravité des patients. Trois groupes ont ainsi été déterminés en fonction de trois paramètres recueillis en pré-hospitalier : le score de Glasgow, la pression artérielle systolique, la saturation pulsée en oxygène. La temps de passage en SAUV a été évalué par un chronomètre visible de tous et est société française de médecine des armées rappelé oralement toutes les 5 minutes. Notre protocole indique un objectif théorique de durée de passage en SAUV respectivement de 10, 20 et 30 minutes pour les patients des groupes I (instables), II (stabilisés) et III (stables). Résultats : le recueil a inclus 32 traumatisés graves : 12, 11 et 9 patients respectivement pour les groupes I, II et III. Les délais moyens de prise en charge ont été respectivement de 14, 25 et 27 minutes. Discussion : les délais moyens relevés dans l’étude sont supérieurs aux objectifs théoriques pour les patients des groupes I et II qui sont les plus graves et instables. Or, la prise en charge de ces sujets est une véritable course contre la montre dont l’urgence est le plus souvent à l’hémostase. L’objectif en SAUV est d’identif ier l’origine du saignement grâce à des examens rentables : radiographie thoracique, radiographie du bassin, échographie, sans retarder le geste salvateur d’hémostase. Les délais fixés étaient arbitraires et peut-être trop audacieux mais ils se sont améliorés avec l’entraînement des équipes et la formation des personnels. Conclusion : l’accueil d’un traumatisé grave en SAUV doit être standardisé et anticipé. Tous les actes diagnostiques et thérapeutiques qui y sont effectués doivent être justifiés et rentables. La formation de tous les intervenants et l’entraînement régulier doivent être un souci permanent. Prise en charge d’une plaie balistique de l’axe carotidien révélée d’emblée par une fistule carotido-jugulaire. À propos d’un cas et revue de la littérature. A. Mlynski, N. Mocellin, B. Molimard, E. Bordier, P. Menguy, B. Baranger. Service de chirurgie viscérale et vasculaire, HIA du Val-de-Grâce. M. G, âgé de 30 ans, victime d’une explosion de roquette avec criblage le 28/4/09 en Afghanistan, présente une plaie latéro-cervicale basse gauche, isolée, non soufflante, avec hématome cervical important et refoulement trachéal, sans déf icit neurologique. L’exploration chirurgicale ne retrouve pas de saignement actif, mais un thrill de la gaine vasculaire à son tiers inférieur, faisant suspecter une fistule artério-veineuse. Le patient étant stable cliniquement, il est transféré en métropole pour la poursuite de la prise en charge. Il est rapidement opéré. La voie d’abord initiale de l’exploration est la cervicotomie, secondairement agrandie par une sternotomie, permettant de traiter une fistule carotido jugulaire interne gauche proximale. L’angioscanner de contrôle est satisfaisant. Les questions soulevées par ce malade sont multiples : outre la gestion de ce type de plaies, rares au final dans notre pratique courante, il faut signaler la difficulté accrue de la prise en charge dans une structure de niveau II ou III, et qui plus est, par des équipes le plus souvent non spécialisées en chirurgie vasculaire. Apport du resurfaçage par derme artificiel (INTEGRA®) dans la prothétisation et la rééducation à la marche appareillée d’un moignon tibial défectueux après amputation traumatique. D. Rogez1, P. Duhamel2, S. Compère1, E. Lapeyre1. 1. Service de médecine physique et de réadaptation, HIA Percy. 2. Service de chirurgie plastique et reconstructrice, HIA Percy. Introduction : malgré d’importants progrès réalisés dans la prothétisation des amputations de membre inférieur, les résultats fonctionnels restent médiocres dans près de 50 % des cas. Une reprise chirurgicale des moignons défectueux s’impose parfois afin d’appareiller dans de bonnes conditions. Cas clinique : nous rapportons le cas d’un militaire camerounais de 33 ans victime d’une amputation traumatique de jambe, avec régularisation initiale en tiers supérieur et couverture cutanée par greffe de peau mince en f ilet (x 2) prélevée sur la cuisse homolatérale. Après cicatrisation et modelage du moignon, les différents essais d’appareillage se sont avérés infructueux en raison de cicatrices hypertrophiques quasi chéloïdes et l’apparition de lésions cutanées, avec douleurs électives au contact du fût osseux lors du port de la prothèse ou lors de la mise en charge. Après analyse et concertation pluridisciplinaire, une reprise chirurgicale est décidée et comprend : – recoupe de la pièce tibiale avec création d’un angle de Farabeuf ; – myodése et myoplastie pour assurer un bon matelassage du fût osseux ; exérèse de la totalité de la zone greffée (hypertrophique, rétractée et adhérente aux plans profonds) ; resurfaçage par derme artificiel (Integra ® utilisé en double couche) avec thérapie par pression négative pendant 15 jours avant greffe de peau mince pleine (pour limiter le risque de récidive de chéloïde), simplement perforée, prélevée sur la cuisse controlatérale. À 6 mois post-opératoires, le résultat obtenu est excellent, tant sur le plan cosmétique que fonctionnel. Le moignon est de bonne qualité avec des téguments souples et stables avec une parfaite tolérance de l’appareillage, ce qui a permis l’acquisition progressive d’une autonomie complète sur tout terrain, montée et descente des escaliers. Discussion : l’Integra ® est un substitut dermique artif iciel largement utilisé pour la couverture des zones brûlées après excision. Il est encore peu utilisé dans les traumatismes sévères avec perte de substance. C’est la première fois que son utilisation est rapportée pour la couverture totale de la zone portante d’un moignon de membre inférieur. Conclusion : ces résultats à moyen terme très favorables suggèrent la possibilité de l’utilisation de l’Integra ® sur des moignons de membre inférieur dans des cas très particuliers. Ils soulignent par ailleurs l’intérêt d’une confrontation pluridisciplinaire pour optimiser le résultat fonctionnel à terme d’une amputation. 161 S F M A Performances diagnostiques du scanner multidétecteur (64 barrettes) pour le diagnostic d’ischémie pariétale chez les patients présentant une occlusion du grêle. Y. Geffroy. Service d’imagerie médicale, HIA du Val-de-Grâce. Posters chirurgicaux Volvulus du caecum : une complication exceptionnelle de la coloscopie. M. Pernin, M. Legname, P. Naulet, C. Bertinotti, P. Rey. Service d’imagerie médicale. HIA Legouest. Objectif : évaluer les performances diagnostiques du scanner multi-détecteurs (MDCT) 64 coupes pour le diagnostic d'ischémie digestive chez les patients présentant une occlusion du grêle, en utilisant les constatations chirurgicales et les données anatomopathologiques comme standard de référence. Matériel et Méthode : cette étude a été approuvée par le comité éthique de l’établissement. 45 MDCT ont été réalisés chez 44 patients consécutifs hospitalisés pour un syndrome occlusif grêlique et ayant bénéficié d’une intervention chirurgicale dans les sept jours suivant le scanner. L'étude a consisté en 1) Un recueil des données prospectives des comptes-rendus des scanners concernant la présence d’une éventuelle ischémie du grêle. 2) Une lecture rétrospective de chaque scanner avec utilisation systématique des reformations multiplanaires (MPR) par deux radiologues indépendants qui devaient rechercher chaque signe tomodensitométrique d’ischémie et devaient conclure sur la présence ou l’absence d’une ischémie pariétale. 3) Une comparaison des données prospectives et rétrospectives de chaque scanner aux données chirurgicales ou anatomopathologiques pour déterminer la sensibilité et la spécificité du MDCT pour le diagnostic d’ischémie. La sensibilité et la spécif icité du scanner pour le diagnostic d’ischémie ont été calculées avec un intervalle de conf iance de 95 %. Le degré d’agrément interobservateur pour les signes tomodensitométriques d’ischémie a été estimé par le coeff icient Kappa. L’association entre les signes tomodensitométriques et l’ischémie a été déterminée par les tests du Chi-deux ou de Fisher exact selon la taille des échantillons concernés et par une analyse rétrospective multi-variée discriminante par régression logistique. Résultats : une ischémie grêlique a été conf irmée chirurgicalement ou par l'anatomopathologie dans 19 (42,2 %) des 45 MDCT réalisés. La sensibilité et la spécif icité pour le diagnostic d'ischémie ont été respectivement de 63,2 % [40,9-80,9] et 92,3 % [74,7-99] en prospectif et de 84,2 % [61,6-95,3] et 96,2 % [79,5-100] en rétrospectif par consensus. Le défaut ou moindre rehaussement de la paroi après injection est le signe le plus performant pour le diagnostic d'ischémie (P < 0,0001), avec une sensibilité de 77,8% [54,2-91,5] et une spécificité de 96% [78,9-100]. L'hyperdensité pariétale (P <0,001) est le signe le plus spécifique, avec une spécificité de 100 % [83,7-100] et une sensibilité de 55,6 % [33,7-75,5]. Le feces sign est un signe signif icativement associé à l'ischémie pariétale (P = 0,0308) dans l'occlusion du grêle. Conclusion : le scanner multidétecteurs avec utilisation des MPR est un examen performant pour le diagnostic d'ischémie pariétale en cas d'occlusion du grêle. Défaut ou moindre rehaussement de la paroi après injection et hyperdensité pariétale spontanée sont les signes les plus spécifiques d'ischémie. 162 Introduction : la coloscopie est un acte de pratique quotidienne, dont le type et la prévalence des complications dépendent du geste réalisé, du terrain et des conditions de sa réalisation. Parmi les complications, le volvulus du caecum est exceptionnel. Matériel et méthode : nous rapportons l’observation d’un patient, âgé de 53 ans, hospitalisé en urgence quelques heures après une coloscopie thérapeutique (polypectomie), initialement motivée pour des rectorragies et une douleur abdominale récidivante et rythmées par la défécation. L'abdomen était sensible mais souple, sans défense ni contracture. Le cliché de l'ASP mettait en évidence un pneumopéritoine et un volumineux niveau hydro-aérique à cheval sur la région épigastrique et l’hypochondre gauche. Le scanner abdominopelvien montrait un important pneumopéritoine et un caecum dilaté. Une perforation était suspectée. La laparotomie réalisée en urgence montrait un caecum dilaté et volvulé par une bascule favorisée par des brides (appendicectomie), et l'absence de perforation. Une résection iléo-caecale conduisait à des suites simples, sans récidive douloureuse. Résultat et discussion : les volvulus du cæcum dans les suites d’une coloscopie sont exceptionnels. Le quatrième cas a été rapporté en 2002. Deux mécanismes expliquent leur formation : torsion (90 %) et bascule (10 %). L’association d’une mobilité excessive et des brides sont des facteurs favorisants. La clinique varie en fonction du mécanisme. En cas de torsion, il s'agit d’une occlusion intestinale aiguë brutale, l’examen clinique montrant un météorisme tympanique et des touchers pelviens indolores. En cas de bascule, la présentation est plus frustre, comme dans notre observation. Le cliché de l'ASP montre un niveau hydroaérique volumineux. Le scanner abdominopelvien recherche un syndrome occlusif colique organique et des arguments étiologiques : signe du tourbillon uniquement présent en cas de torsion, fosse iliaque droite déshabitée, cæcum distendu dans l’hypochondre gauche, dernière anse iléale naissant au bord droit du cæcum, et signe du bec en amont de la zone transitionnelle. Un pneumopéritoine peut compliquer une pneumatose pariétale (mécanisme suspecté dans notre observation). Le traitement consiste à réduire la torsion, traiter les complications évolutives et prévenir les récidives. La chirurgie en est le pilier, qu’elle soit conservatrice ou non. La détorsion endoscopique n'est pas validée. Conclusion : la survenue d’une douleur abdominale avec un pneumopéritoine après une polypectomie colique per endoscopique ne signe pas toujours une perforation colique et mérite d’évoquer exceptionnellement un volvulus du cæcum, dont la torsion ou la bascule est précipitée par l’exploration endoscopique. société française de médecine des armées Une appendicite corsée (Koch-sée ?). C. De Saint Roman, G. Cinquetti, X. Chapellier, N. Gagnon, K. Fixot, P. Sockeel. Service de Chirurgie Viscérale. HIA Legouest. Un gabonais, immunocompétent, âgé de 29 ans, consultait en urgence pour un syndrome appendiculaire. Le scanner révélait un abcès pericaecal avec une iléite réactionnelle, évoquant le diagnostic de plastron appendiculaire. Un traitement médical initial était donc décidé. L’évolution non favorable a justifié secondairement une prise en charge chirurgicale. L’exploration per opératoire révélait un abcès de la fosse iliaque droite, alimenté par trois fistules entérales, accompagné de nodules blanchâtres disséminés à l’ensemble du péritoine et de nombreuses adhérences iléales très serrées. L’abcès de la fosse iliaque droite était évacué et drainé. Des entéropathies itératives sur les perforations multiples, une exclusion colique et une dérivation digestive iléale terminale étaient réalisées. L’anatomopathologie des prélèvements permettait d’évoquer le diagnostic de tuberculose, confirmé par la PCR et la culture en milieu liquide. L’évolution était favorable sous quadriantibiothérapie prescrite pour neuf mois. La tuberculose péritonéale a une présentation initiale protéiforme (altération de l’état général, nausées, douleurs abdominales, diarrhées, ascite, occlusion), évoluant sur un mode sub-aigu et pouvant faire évoquer de multiples diagnostics : néoplasie digestive, carcinose péritonéale, MICI, maladie ulcéreuse. La biologie et l’imagerie manquent de spécificité et souvent seule l’histologie des fragments tissulaires permettra le diagnostic. Le retard thérapeutique dû à ce manque de spécificité, l’altération de l’état général souvent sévère, l’association fréquente à une infection VIH et une prise en charge chirurgicale parfois abusive expliquent la gravité de l'affection. Si le traitement médical est aujourd’hui bien codifié et consensuel, la prise en charge chirurgicale est réservée au traitement des complications et doit être adaptée à chaque patient. Un exemple de collaboration entre le service d’imagerie médicale de l’îlot Percy et le service de protection radiologique des armées : évaluation de l'exposition aux rayonnements ionisants induite par une nouvelle technique de radiologie interventionnelle. G. Weber-Donat 1, J.-C. Amabile2, C. Teriitehau 1, O. Aranjo 2, G. Duchein2, P. Laroche2. 1. Service d’imagerie médicale de l'îlot Percy. 2. Service de protection radiologique des armées. La mise en place d'un scanner de dernière génération (SIEMENS®) ouvre les portes à de nouvelles procédures de guidage en temps réel par fluoroscopie. Cette technique apparaît très intéressante pour contrôler la diffusion du ciment dans le corps vertébral au cours des vertébroplasties ainsi que pour positionner précisément une aiguille de ponction thoracique lors de la réalisation d’une biopsie. Actuellement, les niveaux d'exposition aux rayonnements ionisants du patient comme des opérateurs ne sont que très peu documentés dans la littérature. En vue d'établir un protocole d'étude précis, le service d’imagerie médicale de l'îlot Percy a fait appel à l'appui technique et méthodologique du Service de protection radiologique des armées (SPRA) situé sur le même site. Un travail préparatoire est mis en œuvre afin d’identifier les principales difficultés liées à la mesure des rayonnements par des radiamètres (paramétrage des appareils et saturation des détecteurs) et par des dosimètres (passifs corps entier/extrémités et opérationnels). Les premiers essais sont réalisés sur un patient bénéficiant d'une cimentoplastie et se poursuivent par des mesures sur un fantôme. Les résultats préliminaires permettent de parfaire le futur protocole d’étude et d'obtenir un premier devis dosimétrique pour le patient et les opérateurs. Radiofréquences d’ostéomes ostéoïdes sous contrôle scannographique. À propos de six cas. E. Ukkola-Pons, C. Teriitehau, J. Potet, G. Weber-Donat, J. Baccalione. Service d’imagerie médicale, HIA Percy. Introduction : l’ostéome ostéoïde est une tumeur osseuse fréquente de l’adulte jeune avec une prédominance masculine. Elle touche plus fréquemment les os long et se traduit par des douleurs nocturnes généralement calmées par l’aspirine et les AINS. L’imagerie permet de caractériser ces lésions avec le scanner, la scintigraphie et/ou l’IRM. Matériel et méthode : nous rapportons six traitements percutanés d’ostéome ostéoïde avec exérèse par radio fréquence sous contrôle scanner réalisés sous anesthésie générale chez cinq patients différents. Résultats : l’évaluation de l’intensité des douleurs avant et après traitement a objectivé une disparition des douleurs quasi immédiate chez tous les patients. Néanmoins un patient a présenté une récidive des douleurs à un an ce qui a motivé une deuxième radiofréquence de la même lésion avec de bons résultats à l’issue. Un patient a présenté une complication de la procédure à type d’hématome du soléaire sur la voie d’abord. Conclusion : la radiofréquence sous contrôle scannographique s’avère être une technique mini-invasive très eff icace avec une résolution quasi immédiate des douleurs et un faible taux de complications. Faux anévrisme mycotique de l’arcade palmaire profonde. L. Mathieu, D. Ollat, C. Ficko, T. Debord, E. Blin, J.-D. Singland, V. Duverger. Service de chirurgie viscérale et vasculaire, HIA Bégin. Introduction : les anévrismes des artères de la main sont des lésions rares, dont il existe deux types : les anévrismes vrais liés à des micro-traumatismes répétés ou des pathologies vasculaires, et les faux anévrismes qui sont essentiellement d’origine traumatique ou iatrogène après cathétérisme de l’artère radiale. Nous rapportons ici le 163 S F M A cas d’un faux anévrisme de l’arcade palmaire profonde secondaire à une endocardite infectieuse. Observation : un patient, âgé de 42 ans, hospitalisé pour une endocardite infectieuse à staphylocoque aureus metiS, s’est plaint après trois semaines de traitement d’une tuméfaction de la première commissure de la main droite, d’apparition rapide sans notion de traumatisme. À l’examen la tuméfaction était battante et douloureuse à la palpation. Un écho-doppler a mis en évidence un anévrisme sur l’origine radiale de l’arcade palmaire profonde. Dans ce contexte d’endocardite infectieuse un faux anévrisme mycotique était évoqué, et un traitement chirurgical décidé compte-tenu du risque de rupture. Une artériographie pré-opératoire a conf irmé la collatéralité par l’arcade palmaire superf icielle permettant une résection de l’anévrisme sans revascularisation. Le sac anévrismal a donc été excisé, après obturation distale par voie endo-anévrismale et ligature de l’artère radiale en amont dans la tabatière anatomique. Des polynucléaires neutrophiles ont été mis en évidence au contact de la paroi anévrismale, mais le staphylocoque aureus n’a pas été retrouvé. L’antibiothérapie a été poursuivie durant trois autres semaines, et le bilan vasculaire n’a pas montré d’autre localisation anévrismale. Aucune complication ischémique n’a été constatée, et le patient a repris ses activités un mois après l’intervention. Discussion : les anévrismes mycotiques liés à l’endocardite infectieuse se développent dans 80 % des cas sur des artères cérébrales ou viscérales, mais rarement sur les celles des membres. Ce sont alors les artères fémorales et poplitées qui sont les plus touchées. Les localisations au membre supérieur, et à la main en particulier, sont exceptionnelles. Conclusion : en raison des effets de la pression artérielle ces anévrismes continuent d’évoluer même après la disparition des germes, avec une dilatation progressive jusqu’à la rupture. Des complications thromboemboliques peuvent survenir, mais elles entraînent rarement d’ischémie au niveau de la main où le réseau artériel est riche. En revanche des compressions nerveuses sont possibles. Le traitement chirurgical est donc la règle pour les faux anévrismes de la main. La résection simple est le plus souvent possible en raison de la bonne collatéralité. L’absence de germe au niveau du sac anévrismal est fréquente. Elle témoigne ici d’une bonne efficacité de l’antibiothérapie débutée auparavant. Luxation traumatique de l’appareil extenseur des doigts : une pathologie méconnue. L. Mathieu, R. Breda, F. Bazile, L. Nguyen, D. Ollat, G. Versier. Service d’orthopédie, HIA Bégin. Introduction : parmi les lésions traumatiques fermées de l’appareil extenseur, la rupture au niveau de l’inter-phalangienne distale (doigt en maillet) et la rupture de la bandelette médiane au niveau de l’inter-phalangienne proximale (doigt en boutonnière) ne posent habituellement pas de problème diagnostique. En revanche la luxation de l’extenseur au dos de la 164 métacarpo-phalangienne est une entité beaucoup moins connue, entraînant un retard au diagnostic fréquent source de difficultés thérapeutiques. Observation : un militaire droitier, âgé de 33 ans, pratiquant le volley-ball en compétition, a présenté un traumatisme du 3e doigt droit en hyper-flexion forcée. Il se plaignait d’une douleur et d’un œdème de la face dorsale de l’articulation métacarpo-phalangienne (MP). Les radiographies étaient normales. À l’examen, la mise en flexion complète du doigt entraînait une luxation douloureuse visible et palpable du tendon extenseur sur le versant ulnaire de la tête du troisième métacarpien. Cette luxation se réduisait en extension, et traduisait une rupture de la bandelette sagittale radiale de l’appareil extenseur du majeur. Compte-tenu des activités professionnelles et sportives du patient un traitement chirurgical a été décidé. L’exploration chirurgicale a confirmé la rupture complète de la bandelette sagittale radiale, dont la suture a permis une stabilisation immédiate du tendon extenseur lors de la flexion MP. Dans les suites le 3e rayon a été immobilisé trois semaines dans une attelle palmaire maintenant la MP en extension, puis une rééducation passive douce et active aidée a été débutée en conservant l’attelle durant encore trois semaines. La reprise du sport a été autorisée au bout de deux mois. Six mois après l’intervention, le patient rejouait au volley-ball à son niveau antérieur. Il n’avait pas présenté de récidive de luxation tendineuse, ne se plaignait d’aucune douleur, et avait un troisième rayon souple. Discussion : les bandelettes sagittales sont l’élément stabilisateur principal de l’appareil extenseur au dos de la MP. Elles sont intimement liées à la plaque palmaire et aux ligaments collatéraux, avec lesquelles elles forment un complexe rétinaculaire cylindrique qui entoure l’articulation MP. Leur rupture entraîne une luxation de l’appareil extenseur au dos de la MP à la mise en flexion. Les luxations traumatiques touchent en général un seul doigt long, surtout le majeur, et se différencient des luxations dégénératives de la polyarthrite rhumatoïde et des luxations congénitales qui affectent plusieurs doigts. Le diagnostic doit être suspecté devant toute impotence douloureuse post-traumatique de la MP avec des radiographies normales. En cas de doute, l’échographie dynamique est intéressante pour visualiser les lésions des bandelettes sagittales et l’instabilité tendineuse. À la phase aiguë, le traitement peut être orthopédique par une immobilisation stricte de quatre semaines, suivie d’une période de rééducation. Au delà de la 3e semaine, ou en cas d’échec du traitement orthopédique, une chirurgie secondaire peut être proposée. Cependant, la chirurgie est préférable d’emblée chez les sujets jeunes ayant des exigences fonctionnelles importantes. Un très gros kyste hépatique. A.-C. Ezanno, A. Couderc, M.-P. Massoure, C. De Saint Roman, P. Rey, P. Sockeel. Service de chirurgie viscérale, HIA Legouest. Introduction : la polykystose hépatique est une maladie génétique caractérisée par l’apparition de nombreux kystes dans le parenchyme hépatique. Sa prévalence société française de médecine des armées exacte n’est pas connue dans la population générale. Les femmes sont davantage atteintes que les hommes et ont des kystes plus nombreux. Les kystes apparaissent progressivement, leur nombre et leur taille augmentant avec l’âge et nécessitant parfois une prise en charge chirurgicale. Nous rapportons une observation d’un macro-kyste devenu symptomatique par son volume. Matériel et méthodes : une femme, âgée de 69 ans, consultait pour des épigastralgies quasi permanentes et oppressantes associées à une dyspepsie évoluant depuis un mois. Une polykystose hépatique avait été découverte de façon fortuite en 1991. Aucun antécédent d’affections kystiques hépatiques et/ou rénales n’était reporté dans sa famille. Résultats : l’'examen montrait une distension abdominale secondaire à une masse rénitente et douloureuse déformant la région sus ombilicale. L'échographie puis le scanner abdominal montraient un macro-kyste hépatique de 15 cm de grand axe, homogène et sans niveau, développé aux dépends du lobe gauche et déterminant une empreinte gastrique, associé à de nombreux kystes hépatiques de petite taille. L’endoscopie conf irmait une compression extrinsèque de l'antre gastrique. La biologie standard ne montrait aucune anomalie. Devant les plaintes fonctionnelles et esthétiques, une fenestration per cœlioscopique du kyste était réalisée, avec des suites tout à fait simples et une disparition rapide des symptômes. Discussion : la polykystose hépatique est souvent asymptomatique, et ne nécessite ni traitement, ni surveillance. Les complications possibles sont d'ordre mécanique (augmentation de volume avec un retentissement sur les organes de voisinage), hémor ragiques et plus rarement infectieuses. L'insuffisance hépatique est exceptionnelle. L’éventail des traitements, va de l’abstention thérapeutique à la transplantation hépatique en passant par la ponction évacuation avec injection de produit sclérosant, la fenestration coelioscopique et la fenestration chirurgicale associée à une résection hépatique. Le choix entre tous ces traitements va dépendre de la symptomatologie, du nombre, de la localisation et des complications des kystes et du terrain. La fenestration cœlioscopique est un traitement de choix possédant le meilleur rapport bénéfice/risque, ce d'autant que la constitution et le développement d'autres kystes est inéluctable. Conclusion : bien que rarement symptomatique, la polykystose hépatique peut parfois prendre des dimensions importantes et entraîner des désagréments justifiant une intervention thérapeutique chirurgicale, dont la technique se doit d'être la plus économe possible. Cancer de l’œsophage thoracique révélé par une paralysie laryngée inférieure droite. A. Luft, P. Clément, C. Conessa, E. Roguet, J.-L. Poncet. Service d’ORL, HIA du Val-de-Grâce. But de la présentation : un cancer de l’œsophage thoracique peut être révélé par une paralysie laryngée inférieure droite. Le drainage lymphatique sous muqueux ascendant est à l'origine de cette étiologie thoracique de paralysie laryngée inférieure droite. Matériels et méthodes : il s’agissait d’un cas clinique, un homme, âgé de 68 ans, avait consulté pour une dysphonie évoluant depuis un mois, sans fausses routes. La naso-fibroscopie montrait une immobilité laryngée droite avec une corde vocale atrophiée en position para-médiane. Il n’y avait pas de lésion muqueuse visible. Le reste de l’examen clinique ORL était normal. La tomodensitométrie cervico-thoracique montrait une adénopathie récurentielle droite isolée non nécrotique de deux centimètres de diamètre. L’échographie thyroïdienne était normale. La laryngo-hypo-pharyngoscopie en suspension était sans anomalies. La gastroscopie mettait en évidence une lésion ulcérée sur la face postérieure de l'œsophage, étendue de 26 à 29 cm des arcades dentaires. L'examen histopathologique des biopsies montrait un carcinome épidermoïde non kératinisant. L’écho-endoscopie montrait une tumeur dépassant la musculeuse, sans envahissement des organes de voisinage La tomodensitométrie par émission de positons au 18-fluoro-déoxyglucose montrait un foyer très hyper métabolique rétro-trachéal paramédian droit à hauteur de la deuxième vertèbre thoracique en rapport avec l'adénopathie récurentielle droite. Il existait un foyer très hyper métabolique œsophagien à hauteur de la sixième vertèbre thoracique, un foyer hyper métabolique cœliaque en rapport avec une adénopathie. Résultats : la tumeur était classée uT3N2 selon la classification écho-endoscopique de TIO et T3N1M1a selon la classification UICC 2002. Une chimiothérapie de première ligne par 5 fluorouracile et cis-platine était proposée. La réévaluation à trois cycles par tomodensitométrie par émission de positons au 18-fluoro-déoxyglucose montrait une réponse complète au niveau de l'adénopathie coeliaque et une réponse partielle sur les autres localisations. On proposait dont une quatrième cure par 5 fluoro-uracile et cisplatine, puis une radiothérapie qui délivrait 50 grays en 25 fractions sur la tumeur primitive et l'adénopathie récurentielle droite avec administration concomitante d'une chimiothérapie. Conclusion : une paralysie laryngée unilatérale est le symptôme révélateur d’un cancer de l’œsophage dans 1,4 % d’après Rosenthal et al. L’atteinte du nerf laryngé inférieur gauche est la plus fréquente. Elle résulte de tumeurs de stade avancé envahissant les structures adjacentes. L’atteinte du nerf laryngé inférieur droit est généralement liée à une adénopathie métastatique de la chaîne médiastino-récurentielle droite. Le territoire nodal laryngé inférieur droit est une voie d’extension possible des cancers de l’œsophage thoracique par voie lymphatique sous muqueuse ascendante. Le cancer de l’œsophage révélé par une paralysie laryngée, qu’elle soit droite ou gauche, signe un stade avancé dont le pronostic est sombre (10 % de survie à 5 ans). 165 S F M A Diverticule de Meckel et complications occlusives : mise au point à propos d’un cas. Abcès splénique secondaire à une fistule colo-splénique révélant un cancer colique. A. Schwartz, T. Peycru, Y.-J. Jarry, R. Bodin, F. Durand-Dastes. A. Gervaise1, C. De Saint Roman2, P. Sockeel2, M. Lapierre1, J. Rousset1, F. Esperabe-Vignau1. Service de chirurgie viscérale, HIA Robert Picqué. Nous rapportons le cas d’un homme, âgé de 26 ans, présentant une occlusion intestinale aigue. La laparoscopie exploratrice en urgence a trouvé une incarcération d’anses grêles sous une bride tendue entre un diverticule de Meckel (DM) et le mésentère. Une résection segmentaire emportant la base d’implantation du diverticule suivie d’une anastomose termino-terminale a été réalisé par mini-laparotomie sous-ombilicale. Le DM est l’anomalie congénitale la plus fréquente du tube digestif, rencontrée chez 2 à 3 % de la population. Il résulte d’une résorption incomplète, au cours de la vie embryonnaire, du canal omphalo-mésentérique qui relie le sac vitellin à l’anse intestinale primitive. Il peut être libre en doigt de gant ou bien amarré à l’ombilic ou en un autre point de la cavité abdominale. Il est le siège dans 22% des cas d’une hétérotopie muqueuse, principalement d’origine gastrique, qui est un facteur de risque établi pour la survenue de complications. Le plus souvent asymptomatique et de découverte fortuite au cours d’une intervention, il peut se révéler à l’occasion d’une complication occlusive, hémorragique, inflammatoire, perforatrice ou tumorale. L’occlusion intestinale est la complication la plus fréquente chez l’adulte. Les mécanises sont variés : incarcération, volvulus spontané ou sur bride d’origine congénitale ou acquise par phénomènes inflammatoires chroniques, invagination intestinale aigue, étranglement herniaire, tumeurs obstructives ou migration d’entérolithes obstructifs. Le diagnostic de DM est rarement fait en préopératoire devant une manifestation occlusive malgré les progrès de l’imagerie en coupes. Il doit néanmoins être évoqué devant une occlusion intestinale aigue du grêle, en particulier chez le sujet jeune sans antécédents chirurgicaux. Seule l’exploration chirurgicale en urgence permet son diagnostic et son traitement définitif. Tout diverticule compliqué doit être réséqué. Trois types de résection sont possibles : la diverticulectomie simple, la résection cunéiforme ou la résection segmentaire. Il est préférable de réaliser une résection-anastomose segmentaire de l’anse porteuse. C’est la seule technique garantissant l’exérèse complète d’une éventuelle hétérotopie muqueuse. Celle-ci peut siéger à la base du diverticule et n’est pas palpable dans 60 % des cas. L’attitude à adopter devant un DM découvert fortuitement chez l’adulte est controversée. Certaines équipes recommandent alors une résection systématique en présence d’un des quatre critères suivant : âge < 50 ans, sexe masculin, longueur du DM > 2 cm et présence d’un tissu anormal à la palpation. Des publications récentes remettent en cause cette attitude en raison de la rareté des complications en rapport avec celui-ci et du risque de complications post-opératoires. En revanche, l’exérèse est recommandée chez l’enfant car les complications sont plus fréquentes et lus graves. 166 1. Service d’imagerie médicale. HIA Legouest. 2.Service de chirurgie viscérale. HIA Legouest. Nous rapportons l’observation avec confrontation anatomo-radiologique d’un patient, âgé de 84 ans, qui consultait aux urgences pour une douleur épigastrique en barre. La biologie mettait en évidence un discret syndrome inflammatoire. Un scanner abdominopelvien montrait un abcès splénique de topographie antérieure. En regard, il existait un épaississement pariétal irrégulier et circonférentiel du colon gauche, d’allure tumorale. Le diagnostic d’abcès splénique secondaire à la perforation d’un cancer colique était retenu. Le patient était opéré en urgence d’une hémi-colectomie gauche et d’une splénectomie partielle. L’examen anatomopathologique de la pièce opératoire conf irmait le diagnostic d’adénocarcinome de l’angle colique gauche fistulisé dans la rate. L’évolution était défavorable et le patient décéda quelques jours plus tard d’un choc septique avec défaillance multi-viscérale. Les abcès spléniques sont rares et sont exceptionnellement la conséquence d’une perforation d’un cancer colique. Le tableau clinique est frustre et le diagnostic est souvent évoqué par le l’imagerie et confirmait par le geste chirurgical. Tandis que la plupart des auteurs préconise une splénectomie totale, dans notre cas, une splénectomie partielle a été réalisée compte-tenu de l’absence d’envahissement macroscopique de la rate et afin de préserver la fonction immunologique de celleci dans un contexte septique. Malheureusement et comme dans de nombreux cas, les suites opératoires sont souvent défavorables. Les cellulites d’origine bucco-dentaire et la diffusion. B. Fenistein. Service d’odontologie, HIA Legouest. Toute effraction cutanée, muqueuse ou toute infection du tissu pulpaire expose au risque d'infection des parties molles sous-jacentes ou cellulite. Ces infections sont graves. Elles sont favorisées par la stase veineuse, l'ischémie, le diabète, l'obésité, les déficits immunitaires, les hémopathies malignes, la prise intempestive d'anti-inflammatoires prescrits pour une pathologie inflammatoire bénigne, le retard de mise en œuvre d'une antibiothérapie adaptée au stade initial. Les cellulites circonscrites sont des pathologies couramment rencontrées en pratique habituelle. Ces lésions inflammatoires respectent les barrières anatomiques et restent cantonnées dans les loges où elles pourront se collecter. Leur traitement est bien codifié et l’évolution souvent favorable. À partir de ces formes aisément contrôlables, existent des formes diffusées. Ces cellulites diffusées, graves, ne respectent plus les barrières anatomiques, et réclament société française de médecine des armées des traitements lourds, coûteux, institués sans retard. Elles peuvent mettre en jeu le pronostic vital À propos d’une pathologie apparemment connue, simple et sans surprise, cette communication vise à répondre aux questions suivantes. Pourquoi certaines cellulites circonscrites répondent mal à la thérapeutique initiale mise en œuvre? Pourquoi certaines évoluent vers des formes diffusées? Quel est le traitement réellement indiqué? Baisse d’acuité visuelle unilatérale grave du sujet jeune. J.-R. Fenolland, J.-M. Giraud, F. May, K. Reda, A.-M. Sadat, O. Hamam, J.-P. Renard. Service d’ophtalmologie, HIA du Val-de-Grâce. Conclusion : le glaucome juvénile à angle ouvert est une cause peu fréquente de baisse de l’acuité visuelle du sujet jeune. L’existence d’antécédents familiaux justifie un examen ophtalmologique régulier du sujet jeune, myope avec au fond d’œil la recherche d’une atteinte de la TNO avant l’apparition d’une BAV. La gravité de cette affection et son évolution rapide démontrent l’importance de son dépistage précoce systématique dès l’enfance à fortiori en cas d’antécédents familiaux. Une enquête génétique familiale dans ces familles à hauts risques peut s’avérer très utile. Un poignet traumatique. G. De La Bigne, V. Schoen, D. Schlienger, C. Rivet, L. Pueyo, L. Creze, A. Coqueblin, J. Amblard, O. Nespoulous, X. Michel, S. Bellier. Service des urgences, HIA Percy. Introduction : une baisse de l’acuité visuelle du sujet jeune justifie un examen complet et systématisé af in de dépister précocement des affections potentiellement cécitantes. Observation et méthodes : les auteurs rapportent le cas d’un jeune homme, âgé de 17 ans, adressé pour prise en charge d’une baisse de l’acuité visuelle et d’une hypertonie oculaire (HTO) unilatérale à 40 mmHg à gauche. L’examen retrouve chez ce patient faiblement myope une AVC 10/10 p2 à droite et 5/10 p6 à gauche. La pression intraoculaire (PIO) est mesurée à 16 mmHg à droite et 32 mmHg à gauche sous hypotonisants oculaires. L’angle iridocornéen (AIC) est ouvert côté à 3 selon la classification de Shaffer sur 360° à droite et sur 270° à gauche où l’hémiangle nasal est coté à 2. Il présente de nombreux trabécules iriens avec un discret feutrage. Les papilles de taille normale (1,6 mm) sont le siège d’une excavation avec un rapport Cup/Disc vertical évaluée à 0,3 à droite et 0,9 à gauche. Le reste de l’examen oculaire est sans anomalie. L’examen du champ visuel, normal à droite, confirme un déficit périmétrique sévère à gauche avec un scotome de Bjerrum inferieur et un scotome arciforme supérieur débutant. L’analyse de la papille et des fibres neurorétiniennes (FNR) par les techniques d’imagerie automatisées (HRT et OCT) conf irme l’unilatéralité du déf icit majeur en FNR (en OCT, épaisseur moyenne des FNR : 120,54 mm pour l’OD et 55,71 mm pour l’OG). Devant la sévérité du tableau clinique et l’absence de contrôle de la PIO une indication chirurgicale a été posée. Discussion : l'ensemble du bilan clinique et paraclinique a permis d'éliminer les différentes étiologies des baisses de l’acuité visuelle avec hypertonie oculaire (examen oculaire sans anomalie en dehors de la neuropathie optique avec excavation, absence de traumatisme, IRM cérébrale et échodoppler des troncs supra-aortiques). L'interrogatoire qui retrouve trois antécédents familiaux de glaucome du premier et deuxième degré ainsi que l'aspect clinique de l'AIC permettent de poser le diagnostic de glaucome juvénile. Malgré un bon contrôle tensionnel et une AV à 10/10, une progression de la neuropathie est observée à partir du 6e mois de suivi. Une élévation de PIO sur l’œil adelphe fait craindre une bilatéralisation. Cas clinique : Monsieur F., âgé de 29 ans, sapeurpompier de Paris se présente en consultation pour une impotence fonctionnelle du poignet droit. Le patient, droitier, sans antécédent, a chuté sur sa main au cours d’un match de rugby une semaine avant. Il rapporte un épisode identique trois mois auparavant pour lequel il n'avait pas consulté. Il s’était alors traité par des anti-inflammatoires non stéroïdiens et du repos. L'examen retrouve un poignet œdématié. La mobilisation active et passive est limitée par la douleur. La palpation de l'ensemble du carpe est sensible sans point exquis. Le testing du scaphoïde (mise en charge de la colonne du pouce et palpation de la tabatière anatomique) est normal. Le patient a apporté des radiographies standard du poignet de face et de profil. Le cliché de face est normal. Le profil montre un ossicule rétrolunaire dont le caractère pathologique et l’ancienneté sont à préciser. Les clichés dynamiques en inclinaison radiale et ulnaire révèlent une perte de congruence du semi-lunaire, du pisiforme, du capitatum et de l'hamatum. Un arthroscanner du poignet est donc réalisé en complément. Il permet de visualiser une fuite pathologique du produit de contraste de l'articulation médio-carpienne vers l'articulation radiocarpienne sans opacification de l'articulation radioulnaire inférieure ce qui pose le diagnostic de lésion isolée du ligament scapho-lunaire. Le traitement de cette lésion est chirurgical. Discussion : l’anatomie du poignet est complexe et les rapports entre les nombreuses structures qui le composent sont étroits. Dépister des lésions relève parfois de la gageure. Or, les lésions du carpe passées inaperçues ont une évolution lente mais certaine vers l'arthrose, avec enraidissement et douleurs chroniques. Ainsi, une prise en charge inadaptée fait courir le risque de séquelles potentiellement invalidantes ayant des répercussions sur la vie quotidienne et sportive du patient. Les étiologies de l'arthrose les plus fréquemment retrouvées sont la fracture du scaphoïde et l'entorse grave scapho-lunaire non ou mal traitée. Pour mémoire, les autres complications de ces lésions sont la pseudarthrose, le cal vicieux et l'ostéonécrose pour la fracture du scaphoïde et l'instabilité du carpe pour les entorses graves. Afin de ne pas omettre des lésions, l'idée directrice du clinicien doit être d'éliminer une fracture et à rechercher des signes directs ou indirects d’entorse grave. Les techniques 167 S F M A d'imagerie disponibles sont multiples: radiographie simple (statique ou dynamique), tomodensitométrie (TDM), imagerie par résonance magnétique (IRM), échographie. Les radiographies standard du poignet, de face et de profil, restent l’examen de première intention dans le bilan lésionnel. Trop souvent mal exploitées ou sous exploitées, ces incidences de base sont essentielles à la phase initiale. Une bonne compréhension de la radioanatomie du poignet et une analyse attentive des clichés permet de détecter un bon nombre de lésion. En cas de point d’appel clinique, ces radiographies seront complétées par des incidences spécifiques : les clichés de face avec une inclinaison radiale ou ulnaire pour rechercher une instabilité du carpe et les incidences d'exploration du scaphoïde (incidences de Schneck 1 et 2, de face en pronation avec le poing serré, de Larsen, de Ziter). En cas de bilan lésionnel initial négatif, il ne faut pas méconnaître une fracture du scaphoïde ou du semilunaire, sans traduction radiologique à la phase aiguë, ou une instabilité intra-carpienne dissimulée par un œdème des parties molles ou un épanchement intra-articulaire. Cela justifie de convoquer tous les patients ultérieurement (entre 10 à 21 jours) pour une réévaluation clinique et au besoin, un complément radiologique. Le traitement comprendra une immobilisation stricte temporaire, un traitement antalgique et anti-inflammatoire. En cas de persistance de la douleur ou après avis spécialisé, les examens à demander en complément dépendent du contexte, de la clinique et de la lésion recherchée. Les clichés dynamiques sont réalisés s'ils ne l'ont pas été à la première consultation. Schématiquement, la TDM trouve son intérêt pour les fractures. L'un des plans de coupes millimétriques doit passer pas le grand axe de l'os exploré. L'arthrographie couplée à la TDM est à réaliser en cas de suspicion de lésion ligamentaire. L'arthroscanner permet également une bonne étude des lésions osseuses et cartilagineuses. L'IRM voire l'arthroIRM (perte du caractère non invasif) est intéressante pour la vitalité osseuse ou des ruptures complètes des ligaments inter-osseux. Enfin, l'échographie (technique récente) peut trouver sa place pour un bilan tendineux, la recherche d'un épanchement articulaire, certaines ruptures ligamentaires, une fracture occulte (scaphoïde) ou une anomalie des parties molles. Conclusion : la difficulté de la prise en charge du poignet traumatisé réside dans le dépistage des lésions graves qui nécessiteront une prise en charge spécialisée. Un examen clinique détaillé permet d’une part de cibler la zone lésée et de demander les clichés adaptés, et d’autre part d’analyser la zone lésée avec attention. Ce cas clinique souligne la nécessité d’un examen minutieux des radiographies standard : toute anomalie doit être prise en compte. Paralysie du nerf sus-scapulaire : à propos d’un cas chez le blessé médullaire. J. Facione, A. Touillet, J.-M. Beis, D. Lagauche. HIA Legouest, Metz. Institut régional de médecine physique et de réadaptation, Nancy. Introduction : chez le blessé médullaire, la douleur d’épaule est un symptôme fréquent responsable d’une réduction des possibilités fonctionnelles et de la qualité de vie. 168 L’hyper sollicitation des membres supérieurs pour la propulsion du fauteuil roulant et les transferts est à l’origine de contraintes importantes sur les structures ostéo-articulaires et péri-articulaires. Les lésions rencontrées, comme chez le sportif, peuvent entraîner une pathologie de sur utilisation. Objectif : présenter une étiologie rare d’épaule douloureuse chez le paraplégique : la paralysie du nerf sus-scapulaire d’origine micro-traumatique. Cas clinique : Monsieur B., âgé de 45 ans, sans antécédent particulier, présente une paraplégie spastique complète, de niveau T9 (score ASIA moteur 54/100, Frankel C). Le diagnostic s’oriente vers une myélite aiguë transverse idiopathique. Il est hospitalisé en médecine physique et de réadaptation cinq mois après le début de sa paraplégie. Six mois après le début des troubles neurologiques, monsieur B. se plaint de douleurs importantes et invalidantes du moignon de l’épaule gauche, sans notion de traumatisme. Ces douleurs sont sourdes, à recrudescence nocturne et majorées lors de certains mouvements. L’examen de l’épaule met en évidence une amyotrophie de la fosse sous-épineuse. Les amplitudes articulaires sont intactes, en revanche il existe un déficit moteur en rotation externe côté à 4/5 (selon Daniels). Le testing des muscles de la coiffe est sub-normal, il n’y a pas de douleur à l’armer du bras. Les radiographies de l’épaule sont normales. L’électro-neuro-myographie retrouve une augmentation des latences et une hypo-exitabilité isolée du muscle infraépineux, et en détection un tracé de dénervation au niveau du muscle infra-épineux. L IRM de l’épaule est normale et permet d’éliminer un kyste compressif. Ces éléments sont en faveur d'une atteinte du nerf susscapulaire dans sa partie distale, au niveau de l’échancrure spino-glénoïdienne, après l'émergence de la branche destinée au muscle supra épineux. Le traitement consiste à réaliser une infiltration de corticoïdes à proximité du nerf sus-scapulaire, complétée par l’application d’une électro-stimulation du muscle infraépineux et une mise au repos partiel. Monsieur B. décrit une disparition complète et durable des douleurs, moins de 12 heures après l’infiltration, sans effet indésirable. Discussion : les douleurs d’épaules sont fréquentes chez le paraplégique, elles sont causées par une atteinte des tissus mous (tendons, muscles, bourses séreuses) ou des structures ostéo-articulaires. L’atteinte du nerf périphérique est rarement évoquée chez le paraplégique (pas d’autre cas rapporté dans la littérature, à notre connaissance). Elle est bien décrite chez le sportif : il s’agit d’une pathologie micro-traumatique peu fréquente Dans le cas de Monsieur B, les données cliniques et électriques orientent vers une paralysie du nerf susscapulaire. L’infiltration loco-dolenti de corticostéroïdes, classiquement proposée dans cette affection chez le sportif, est réalisée selon les repères anatomiques décrits dans la littérature, avec une efficacité rapide et durable. En cas d’échec du traitement infiltratif, la neurolyse chirurgicale peut être proposée. Cela illustre l’importance d’une démarche diagnostique soignée afin d’adapter la thérapeutique. En effet les douleurs d’épaules chez le paraplégiques peuvent révéler société française de médecine des armées des pathologies très variées dont certaines requièrent un traitement spécifique et efficace. Conclusion : ce cas clinique décrit la survenue d’une paralysie du nerf sus-scapulaire d’origine microtraumatique chez le blessé médullaire. Il s’agit d’une pathologie rare qu’il faut savoir rechercher et qui peut bénéf icier d’un traitement simple, peu onéreux et efficace. Une meilleure connaissance de cette pathologie probablement sous-diagnostiquée, permettrait d’envisager sa prévention, en adaptant certains exercices de rééducation par exemple. Communications orales Médecine Mise au point du radiomarquage des leucocytes au 18F-fluorodésoxyglucose en vue de l’imagerie TEP des pathologies infectieuses et inflammatoires. O. Aupée1, H. Foehrenbach2. 1. Service de pharmacie hospitalière; unité de radiopharmacie; HIA du Val-de-Grâce. 2 Service de médecine nucléaire. HIA du Val-de-Grâce. Afin de caractériser certaines pathologies infectieuses ou inflammatoires, les services de médecine nucléaire ont régulièrement recours à l’utilisation de leucocytes autologues radiomarqués, la réinjection des cellules marquées permettant de visualiser en imagerie leur accumulation au niveau de sites inflammatoires ou infectieux. Actuellement, la technique de référence est le radiomarquage des leucocytes au technétium 99 m couplé à l’hexaméthyl propylène amine oxime (99mTcHMPAO). Cependant, cette technique ne permet qu’une imagerie simple photon et ne permet pas de bénéficier des avantages de la tomographie par émission de positons (TEP), notamment en termes de sensibilité et de résolution spatiale. Récemment, le 18F-fluorodésoxyglucose (18FFDG) a obtenu une extension de son AMM dans le diagnostic des foyers infectieux, en raison de sa faculté à se concentrer dans les cellules hypermétaboliques. Cependant, le 18F-FDG ne reflète qu’une augmentation du métabolisme du glucose et n’est pas un traceur spécif ique de l’infection. Il présente d’ailleurs de nombreuses fixations non spécifiques potentiellement compromettantes pour l’interprétation des images. Afin de bénéficier à la fois des avantages de la technologie TEP et de la spécif icité des leucocytes pour les foyers infectieux, nous avons mis au point le radiomarquage des leucocytes au 18F-FDG. Les cellules ont été isolées à partir de prélèvements effectués chez 18 volontaires sains. Les rendements de marquage, la viabilité cellulaire et la stabilité du marquage au cours du temps ont été évalués. Nos résultats ont permis d’optimiser la méthode de radiomarquage (modalités de remise en suspension des cellules, activité volumique, nombre de cellules) et sont compatibles avec une utilisation clinique chez l’homme. Des études complémentaires sont cependant nécessaires afin de garantir la sécurité d’utilisation des cellules marquées au 18F-FDG et la qualité de l’imagerie. En effet, il convient de s’assurer que les cellules marquées conservent leur fonctionnalité et notamment leur tropisme pour les foyers infectieux et inflammatoires. D’autre part, il apparaît essentiel de s’assurer que le radiomarquage n’induit pas d’aberrations chromosomiques potentiellement dangereuses, af in de se prémunir de tout effet de cancérogénèse à long terme, notamment dans la sous-population lymphocytaire qui possède un potentiel clonogène. Monosérite tuberculeuse isolée du sujet immunocompétent : trois observations. M. Billhot, T. Carmoi, S. Lecoules, J.-P. Algayres, G. Perrot, H. Blondon. Clinique médicale, HIA du Val-de-Grâce. Introduction : la tuberculose extra-pulmonaire isolée est peu fréquente et peut poser un difficile problème diagnostique, notamment lorsqu’elle touche les séreuses. Nous rapportons ici l’observation de trois patients immunocompétents présentant une monosérite tuberculeuse. Cas cliniques : la première observation est celle d’une femme, âgée de 19 ans, caucasienne, hospitalisée pour une pleurésie séro-fibrineuse lymphocytaire. L’examen direct du liquide pleural étant négatif, et le dosage de l’ADA élevé, une biopsie pleurale est réalisée sous thoracoscopie permettant d’isoler Mycobacterium tuberculosis. La seconde observation est celle d’une femme, âgée de 55 ans, caucasienne, présentant une péricardite chronique isolée depuis 1 an. Le bilan étiologique est négatif, motivant la réalisation de biopsies péricardiques, qui retrouvent de nombreux BAAR à l’examen direct. La culture est cependant négative. La troisième observation est celle d’un homme, âgé de 44 ans, d’origine congolaise, en France depuis 13 ans, hospitalisé pour une ascite isolée, exsudative et lymphocytaire. La négativité des prélèvements bactériologiques, et l’élévation de l’ADA font réaliser une cœlioscopie avec biopsies péritonéales. L’histologie retrouve la présence de granulomes épithélioïdes et giganto-cellulaires, avec nécrose caséeuse. La culture est également négative. Dans les trois observations, il n’existe aucune atteinte pulmonaire associée, et le scanner thoracique n’objective aucune image évocatrice de lésions tuberculeuses actives ou séquellaires. Les diagnostics retenus sont donc des monosérites tuberculeuses isolées, exclusives de toute atteinte pulmonaire, chez des adultes immunocompétents. L’évolution est favorable chez les trois patients sous quadrithérapie anti-tuberculeuse, sans séquelle. Discussion : la tuberculose extra-pulmonaire est peu fréquente, constituant 15 % à 20 % des cas de tuberculose chez l’adulte immunocompétent. Les monosérites, pleurale, péricardique ou péritonéale, sont rarement isolées, et ces localisations posent des problèmes diagnostiques parfois difficiles. Le recours à des méthodes invasives, à visée diagnostique microbiologique et histologique, est alors justifié, comme chez nos trois patients, le retard à l’instauration du traitement étant préjudiciable au patient, en particulier dans les cas de péricardites, qui peuvent se 169 S F M A compliquer de dramatiques tableaux de tamponnades. En effet, l’apport de nouvelles techniques, dosages de l’ADA et de l’Interféron γ, utilisation de la PCR, n’a pas été validé et leur place reste à préciser. La connaissance par les médecins de ces localisations rares, peut permettre une meilleure prise en charge. Conclusion : la tuberculose isolée des séreuses du sujet immunocompétent, exclusive de toute atteinte pulmonaire, reste un problème d’actualité, en particulier dans la population des migrants. La difficulté d’obtention d’un diagnostic de certitude justifie sans délai le recours à des méthodes invasives, pour permettre un traitement précoce. cyclophosphamide). Les effets à long terme des anticancéreux restent mal connus et difficile à modéliser. Même si à ce jour, aucun cas de cancer n’a pu être imputé à la manipulation de ces médicaments, la mise en place de pratiques adaptées et procédurées contribue à réduire le risque de contamination du personnel hospitalier en complément des mesures de protection. La mise en place de contrôles environnementaux permet également de suivre l’éventuelle contamination des surfaces par les traitements anticancéreux. Médicaments anticancéreux : quels risques pour le personnel hospitalier ? F.-X. Brocq, S. Bisconte, A. Vacher, D. Dubourdieu, J.-F. Oliviez, MC Chemsi, C. Bourrilhon, V. Chastres, É. Perrier, M. Généro-Gygax. D. Breton, L. Huynh-Lefeuvre, T. Chapuis, V. Jandard, L. Simon, X. Bohand. Centre principal d’expertise médicale du personnel navigant, HIA Percy. Service de pharmacie hospitalière, HIA Percy. Les décès par cancer sont en 2009 la première cause de mortalité en France. Schématiquement, il existe deux grandes catégories de médicaments anticancéreux. Les médicaments cytotoxiques sont les plus anciens et encore très largement utilisés. Les médicaments cytostatiques, également appelés thérapies ciblées, sont d’apparition plus récente avec pour ambition d’être plus spécifiques et moins toxiques. Cependant, les effets indésirables induits par les médicaments anticancéreux demeurent très redoutés par les patients. À l’hôpital, il convient également de prendre en compte les risques toxiques pour les personnels appelés à les manipuler plus ou moins directement. Les flacons peuvent présenter des traces de principe actif, une contamination lors de la réception et/ou du rangement des flacons par des magasiniers ou des préparateurs n’est donc pas à exclure. Un bris de flacon peut également être à l’origine d’une contamination. Le risque est plus limité pour les préparateurs lors de la préparation des traitements puisque les manipulations sont réalisées dans un isolateur hermétique. Cependant, des microgouttelettes peuvent être libérées lors de la préparation et venir se déposer sur la poche à administrer. À la fin de la préparation, la poche est suremballée dans un sachet hermétique. Le transport des médicaments préparés vers les unités de soins ne présente donc que des risques limités. Lors de l’ouverture du suremballage une contamination du personnel soignant est possible si ce dernier ne porte pas de gants. Une contamination par passage transcutané est nettement plus probable qu’une contamination via des aérosols. Le port d’élément de protection, notamment de gants de soins, n’affranchit pas de tout risque. En effet, certaines thérapeutiques peuvent migrer à travers le matériau, y compris le nitrile. Cette migration peut être soit due à la molécule elle-même, soit au solvant dans lequel elle est dissoute. Une attention particulière doit donc être constante lors de la manipulation des médicaments anticancéreux, y compris lors du retrait de la perfusion ou de la seringue, étape particulièrement critique pendant laquelle des résidus peuvent persister et provoquer une contamination du personnel soignant. Les études menées montrent ainsi que des anticancéreux sont régulièrement retrouvés dans les urines des personnels hospitaliers (1,9 % à 39 % pour le 170 Évolution de l’IMC à l’admission entre 1970 et 2009 chez les personnels navigants militaires. À l’instar des autres pays industrialisés, la surveillance de la population française montre une augmentation du surpoids et de l’obésité, cette tendance n’épargnant pas la population jeune. Cette augmentation peut exposer à plusieurs risques dont une augmentation de la mortalité globale (en particulier de la mortalité cardiovasculaire) et un retentissement opérationnel dans les armées avec diminution des performances physiques, sensibilité accrue au coup de chaleur et problèmes d’ergonomie au poste de travail. Deux risques sont spécif iques au domaine aéronautique : pour les pilotes de transports, un poids hors domaine d’utilisation des sièges éjectables majorant le risque de complications lors d’une éventuelle éjection, et pour les pilotes de transport réalisant le Largage militaire à très haute altitude (LMTGH), un risque accru d’aéroembolisme du fait de la solubilité de l’azote dans les graisses. À partir d’une analyse rétrospective sur dossiers des 621 personnels navigants militaires vus en visite d’aptitude entre novembre 2008 et janvier 2009 au CPEMPN (visite d’admission comme de révision), nous avons relevé l’Indice de masse corporelle (IMC) observé lors de la visite d’admission. Les années d’admission s’étalaient sur une période allant de 1970 à 2009 pour une population d’âge homogène (moyenne = 21,56 ans, écart type +- 3,8 ans). Il a pu être observé une tendance à l’augmentation de l’IMC en fonction de la période d’admission (p = 0,058, proche de la significativité), principalement à partir du début des années 90. Ainsi, malgré les spécificités de la population débutant une carrière aéronautique dans les armées, dont un niveau d’instruction globalement élevé (niveau secondaire long minimum), l’éducation étant un facteur protecteur vis-àvis du surpoids, et les filtres que subissent cette population (pré-visite de sélection puis visite d’admission proprement dite), il semble être observé une augmentation de l’IMC sur une période de près de 40 ans. Cette augmentation expose à deux risques à moyen terme : une proportion accrue de pilote de chasse hors domaine d’utilisation des sièges éjectables et une augmentation des accidents aéroemboliques. En conclusion, l’augmentation de l’IMC observée dans les classes d’âge jeune au sein de la population générale semble également être observée de façon similaire parmi les Personnels navigants militaires à l’admission. Cette société française de médecine des armées observation rappelle l’importance d’un suivi médical régulier pour renforcer les règles hygiéno-diététiques (alimentation et activité physique). Prise en charge du choc hémorragique en OPEX. E. Falzone1, J.-L. Daban1, P. Clapson1, A.-V. Deshayes2, B. Clavier2, S. Ausset1, A. Sailliol2, B. Lenoir1. 1. Département d’anesthésie réanimation HIA Percy. 2. Centre de transfusion sanguine des armées. Introduction : depuis le début de l’intervention en Irak, les données américaines montrent que le choc hémorragique est la première cause de mortalité évitable. Cette donnée a amené à modifier les prises en charges en traumatologie de guerre en particulier sur le plan de la transfusion. Nous proposons au travers de cet exposé de présenter la stratégie transfusionnelle du SSA pour la prise en charge du choc hémorragique à la phase initiale. Discussion : la coagulopathie associée au choc hémorragique s’installe précocement nécessitant un apport rapide de facteurs de coagulation. La stratégie actuelle de prise en charge du choc hémorragique recommande une transfusion de CGR précoce et massive associée à un ratio de PFC proche de 1. Certains marqueurs permettent d’identif ier les patients à risque d’une transfusion massive. L’épargne sanguine est le premier axe de la stratégie transfusionnelle. Elle repose sur une hémostase chirurgicale précoce et au besoin l’utilisation de facteurs hémostatiques tel le facteur VII activé. L’approvisionnement en plasma frais congelé pose d’importants problèmes logistiques lors des opérations militaires extérieures. Pour les résoudre, le SSA utilise un Plasma Cryodesséché Sécurisé Déleucocyté (PCSD) simple d’emploi (manipulation, conservation) et stable plusieurs mois. Une autre spécificité de la transfusion en situation d’exception est le recours à la transfusion de sang frais total. Cette méthode permet de répondre à des transfusions massives dont le volume peut dépasser celui des CGR disponibles en banque et est la seule source disponible de plaquette en OPEX. Conclusion : La stratégie transfusionnelle du Service de santé a été modifiée ces dernières années. L’utilisation de PCSD et la transfusion de sang total sont deux spécificités propres à l’utilisation en situation d’exception. Ne pas se laisser aveugler… C. Ficko, J.-V. Malfuson, T. Fagot, B. Souleau, S. Cremades, J. Baccalione, T. De Revel. L’hémoglobine était à 10,9g/dL (VGM 76μ3), les plaquettes à 513000/mm3. La VS était à 133 la 1re heure. La CRP était à 9,3 g/L, les LDH à 306 UI/L. La fonction rénale et le bilan hépatique étaient normaux. L’électrophorèse des protéines sériques était en faveur d’un profil inflammatoire avec hypo-albuminémie modérée à 33 g/L et hyperbétaglobulinémie. L’immuno-fixation ne retrouvait pas de pic. La sérologie VIH était négative. La biopsie d’une adénopathie cervicale était réalisée, en faveur d’une maladie de Hodgkin, en partie classique scléro-nodulaire et en partie folliculaire, sans envahissement visible à la biopsie ostéo-médullaire. La tomodensitométrie thoraco-abdomino-pelvienne montrait une polyadénopathie cervicale bilatérale et intrathoracique, sans adénomégalie infra-diaphragmatique ou atteinte hépato-splénique suspecte, mais un épaississement de la paroi caecale, sans infiltration de la graisse mésentérique. La scintigraphie au 18-désoxy-fluoro-glucose confirmait le caractère hypermétabolique des adénomégalies sus-diaphragmatiques, et mettait en évidence une plage hyper métabolique du caecum. La coloscopie avec iléoscopie ne montrait pas de lésion suspecte, les biopsies écartaient une pathologie lymphomateuse. Dans l’hypothèse d’une typhlite, un traitement par métronidazole 1,5 g par jour pendant dix jours était prescrit. Une scintigraphie au FDG était réalisée 15 jours après l’arrêt de ce traitement, la plage hypermétabolique caecale avait disparu. Le diagnostic de lymphome de Hodgkin susdiaphragmatique stade II Aa était porté. Un traitement comportant quatre cycles d’ABVD et une radiothérapie localisée aux aires ganglionnaires atteintes était initié. Discussion : l’extension du lymphome de Hodgkin se fait essentiellement par voie lymphoïde, de proche en proche. La diffusion hématogène rend compte des atteintes hépatiques, spléniques, osseuses, médullaires, et l’atteinte de contigüité, à partir d’un ganglion envahi, de certaines formes cliniques (atteinte pariétale, osseuse…). L’atteinte digestive peut donc résulter soit de la diffusion hématogène d’une maladie généralisée, soit d’une atteinte de contigüité à une adénomégalie intra-abdominale. La mise en évidence d’un foyer hypermétabolique caecal dans le cadre d’une maladie de Hodgkin susdiaphragmatique est donc tout à fait inhabituelle, et doit faire rechercher une autre cause. La démarche diagnostique, et l’étiologie retenue – typhlite – sont ainsi l’objet de notre discussion. Service d’hématologie, HIA Percy. Observation : un homme, âgé de 22 ans, sans antécédent, militaire du rang dans la cavalerie, était adressé pour polyadénopathie évoluant depuis plusieurs semaines, dépistée lors d’une visite systématique annuelle. Il n’y avait ni signes généraux, ni fièvre. La palpation des aires ganglionnaires mettait en évidence une polyadénopathie indolente latéro-cervicale droite, latéro-cervicale gauche et axillaire gauche centimétrique. Le reste de l’examen clinique était normal. Les leucocytes étaient à 11 170/mm3 (PNN 9 300/mm3, lymphocytes 780/mm 3 , monocytes 1 005/mm 3 ). L’adultération des tests urinaires : n’y-a-il vraiment pas de toxique dans ce prélèvement ? C. Martinaud1, F.-X. Brocq2, S. Duron3, T. Gaillard1, P. Brisou1, L. Émile1. 1. Fédération des laboratoires, HIA Sainte-Anne, Toulon. 2. Centre principal d’expertise du personnel navigant, HIA Percy. 3. Département d’épidémiologie et de santé publique Nord, École du Val-de-Grâce, Îlot Bégin. L’usage de drogues illicites en milieu professionnel est un problème aussi délicat qu’ancien. Les armées ne dérogent pas à la règle et le dépistage de ces conduites reste 171 S F M A une préoccupation du Service de santé des armées. Si les Centres d’expertise médicale des personnels navigants ont une longue expérience de ces tests, des tests de dépistages des toxiques dans les urines sont également réalisés dans toutes les unités sélectionnant ou incorporant de nouveaux personnels militaires depuis septembre2008. Dans les armées américaines, environ 5 % des militaires interrogés (sous couvert d’anonymat) déclarent consommer des substances illicites (cannabis, amphétamines, cocaïne), mais « seuls » 1 % des tests urinaires sont positifs pour ces substances… La falsification des tests de dépistage de ces substances est désignée sous le terme d’adultération. Cette adultération peut avoir lieu in vivo, par absorption d’une substance réduisant la concentration du produit ou les caractéristiques physico-chimiques de l’urine, ou in vitro, par adjonction d’une substance dans l’urine émise modifiant la réaction chimique de détection. De nombreux procédés sont dorénavant disponibles sur le net. Nous nous proposons de faire le point sur ces différentes méthodes d’adultération afin d’informer les praticiens. En effet, au-delà de l’aspect médico-légal, ces conduites doivent être prévenues, certaines pouvant parfois être fatales. À l’aide de cas, construits au laboratoire, nous présentons la faisabilité de ces manœuvres. Nous rappelons enfin les précautions à prendre au moment du recueil de ces échantillons ainsi que les mesures de vigilance et les moyens techniques qu’il est possible de mettre en œuvre dans nos laboratoires pour améliorer la détection de ces manipulations. Thrombose porte et mésentérique au décours d'une primo-infection à cytomégalovirus chez un patient immunocompétent, compliquée d'un syndrome du compartiment abdominal. Une prise en charge pluri-disciplinaire. Les thromboses veineuses profondes secondaires au CMV sont de description rare chez l’immunocompétent (une dizaine d’observations à notre connaissance) ; le premier cas a été publié en 1995. L'originalité de notre observation vient de la gravité du tableau compliqué d'un syndrome du compartiment abdominal : c'est le seul cas retrouvé dans la littérature. Prise en charge d’une épidémie de coqueluche à la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris. H. Nielly, N. Babouraj, P. Beaunoir, M. Bignand, J.-P. Carpentier. Nous rapportons les difficultés et les points clefs de la prise en charge d’une épidémie de coqueluche qui a eu lieu en mai 2009 au sein du 3e Groupement d’incendie de la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris. Cette unité composée pour majorité de jeunes adultes vivant en collectivité constitue une population à risque d’épidémies à Bordetella pertussis. Au-delà des symptômes particulièrement invalidants au plan individuel, c’est la perte importante de capacité opérationnelle qui est le réel enjeu de ce type d’épidémie et qui impose une véritable action de santé publique auprès de l’ensemble du personnel de l’unité. Les principales difficultés de prise en charge sont la conséquence du retard au diagnostic initial. Une action coordonnée de l’ensemble du personnel du service médical d’unité est fondamentale dans ce type d’événement. Cette action comprend plusieurs volets : établissement du diagnostic de coqueluche et du diagnostic d’épidémie, prise en charge des cas confirmés et des cas contacts symptomatiques et asymptomatiques, information claire et précoce de l’ensemble du personnel, déclaration aux réseaux de surveillance épidémiologique. Douze cas ont été recensés, entrainant un cumul de 40 jours d’arrêt de travail. Cent cinq sujets contacts asymptomatiques ont du être vaccinés pour casser la courbe épidémique. Le coût total de l’épidémie est évalué à 358euros par cas potentiel. M.-P. Massoure 1 , I. Millot 2 , A.-C. Ezanno 3 , PH. Rey 1 , J.-C. Favier2, PH. Sockeel3. Prise en charge du risque thromboembolique : enquête un jour donné dans un hôpital général. Étude de 261 patients. 1. Service de maladies digestive, HIA Legouest. 2. Service d’anesthésie-réanimation, HIA Legouest. 3. Service de chirurgie digestive, HIA Legouest. F. Pasquet 1 , L. Karkowski 1 , M. Pavic 1 , P. Debourdeau 1 , P. Gérome2. Nous relatons le cas d'un patient, âgé de 55 ans, avec comme antécédent une mutation hétérozygote du facteur V chez un parent au premier degré pris en charge à l'HIA Legouest pour une complication grave d'une thrombose portale et mésentérique supérieure à type d'infarctus mésentérique et de syndrome du compartiment abdominal. L'enquête étiologique avait retrouvé une mutation hétérozygote du facteur V Leyden et une primoinfection à CMV. L'intérêt de ce cas est multiple: il permet d'aborder trois volets présentés par des médecins de spécialités différentes (gastroentérologue, réanimateur et chirurgien viscéral): – l'infection à CMV (diagnostic et indication thérapeutique) ; – la thrombose porte : ses étiologies souvent multiples et parfois rares comme dans notre cas, les moyens thérapeutiques (anticoagulants, thrombolytiques, radiologiques et chirurgicaux) ; – le syndrome du compartiment abdominal d’étiologie non traumatique: définition et prise en charge chirurgicale. Introduction : la maladie veineuse thromboembolique représente une complication reconnue de l’hospitalisation. Malgré des recommandations établies, les pratiques en matière de prévention varient. L’objectif principal de notre étude était d’évaluer les stratégies de prise en charge du risque thromboembolique (TE) chez des patients hospitalisés dans un hôpital général. L’objectif secondaire était d’apprécier la gestion des traitements anticoagulants et/ou antiagrégants. Patients et méthodes : enquête transversale exhaustive de tous les patients des services médicaux et chirurgicaux de l'hôpital, un jour donné (juin 2009). Utilisation d’une grille de recueil standardisée : antécédents et traitements du patient, l'évaluation du risque TE, utilisation des anticoagulants et/ou antiagrégants, prévention mécanique de la thrombose. Nous nous sommes basés sur les recommandations 2008 de l'ACCP pour évaluer le risque TE et l'indication des traitements. Le deuxième temps de l'étude reposera sur la diffusion dans l'hôpital de 172 1. Service de médecine interne, HIA Desgenettes. 2 Service de Biologie, HIA Desgenettes. société française de médecine des armées recommandations concernant la prise en charge du risque TE. Une nouvelle enquête transversale sera réalisée en mars 2010, afin d'évaluer l'évolution des pratiques. Nous rapportons ici les résultats intermédiaires de l'enquête. Résultats : nous avons identifié 261 patients le jour de l’inclusion (132 hommes, 129 femmes). L'âge moyen est de 63 ans (18-93). Les services médicaux sont prédominants avec 212 patients (81 %) contre 49 en chirurgie (19 %). L'évaluation du risque TE est répartie comme telle : faible chez 102 patients (39%), modéré chez 71 malades (27 %), élevé et très élevé chez les 88 restants (34 %). La prévention du risque TE est adaptée dans 228 cas (87,4 %). Les HBPM représentent les anticoagulants les plus utilisés, sans oublier la contention mécanique. Les causes de prophylaxie non adaptée sont les suivantes : l'absence de traitement alors qu'un risque TE réel existe (15 cas sur 33 % soit 45 %), l'utilisation d'HBPM hors recommandations (9 cas soit 27,3 %) et une durée trop prolongée des anticoagulants (6 cas soit 18,2 %). Discussion : les résultats de cette étude démontrent une bonne application des recommandations de l'ACCP concernant le risque TE dans notre établissement. En effet d’autres études récentes évaluant la prise en charge de la prophylaxie TE retrouvent des chiffres s'étalant de 28 % à 60 % concernant la mise en application des recommandations. Conclusion : la maladie thromboembolique veineuse représente une des causes les plus fréquentes d'augmentation de la durée d'hospitalisation. Un bon respect des recommandations permet d'éviter ces situations, en veillant à ne pas tomber dans l'excès de prescription des anticoagulants, dont les effets secondaires peuvent être dangereux. Le mélanome cutané, taux d’incidence dans l’armée française de 2005 à 2007 et évaluation des connaissances attitudes et pratique en médecine d’unité. M. Planchet 1 , C. Marimoutou 2 , M. Ollivier 3 , G. Desjeux 4 , C. Verret5, J.-J. Morand1. 1. Service de dermatologie, HIA Laveran. 2. Département d’épidémiologie et de santé publique SUD-Le Pharo, Marseille. 3 Service de biologie, Comité pédagogique HIA Laveran. 4. Caisse nationale militaire de sécurité sociale, Toulon. 5. Département d’épidémiologie et de santé publique NORD, École du Val-deGrâce, îlot Bégin. Introduction : depuis 1950, on constate, une augmentation globale de l’incidence du mélanome dans le monde. Cette tumeur touche préférentiellement une population jeune avec un âge médian situé à 55 ans. L’armée française composée d’une population jeune n’est sans doute pas épargnée. Il n’existe à ce jour aucune base de données exhaustive. Le but de cette étude est d’estimer le taux d’incidence du mélanome dans les armées de 2005 à 2007 en s’appuyant sur plusieurs registres disponibles. Matériels et méthodes : il s’agit d’une étude d’incidence des diagnostics de mélanome déclarés dans les forces armées durant la période 2005 à 2007. La population d’étude pour le calcul d’incidence est l’ensemble des personnels militaires en activité durant cette période. Aucune distinction de grade ou d’arme n’est faite. Ces données de population ont été obtenues auprès de l’observatoire social de la défense. Le recueil des données a été réalisé auprès du Département d’épidémiologie et de santé publique du Service de santé (DESP), de la Caisse nationale militaire de sécurité sociale (CNMSS) et des neuf hôpitaux d’instruction des armées (HIA). Les déclarations étaient anonymes. Nous avons établi une recherche de doublons grâce au croisement des dates de naissances, du sexe et de l’année de diagnostic par la méthode de capture-recapture. Résultats : au total durant la période étudiée, pour un diagnostic de mélanome, la CNMSS a comptabilisé 67 militaires pris en charge à 100 %, le DESP recense 21 militaires déclarés par leur médecin d’unité et 7 HIA ont déclaré 14 militaires. En 2005, 28 diagnostics de mélanome sont recensés dans l’armée soit un taux d’incidence de 8,0 pour 100 000 militaires. En 2006, 30 diagnostics de mélanome sont recensés dans l’armée soit un taux d’incidence de 8,6 pour 100 000 militaires. En 2007, 27 diagnostics de mélanome sont recensés dans l’armée soit un taux d’incidence de 7,2 pour 100 000 militaires. Le taux d’incidence moyen sur la période est de 7,9 pour 100 000 militaires. On observe une différence statistiquement significative entre le taux d’incidence de la Marine nationale (39,9 pour 100 000 personnesannées) et celui des autres armées (Air, Terre, Gendarmerie) (p = 0,02) sur les trois années d’études. La moyenne d’âge des patients de la série est de 35,8 ans. Le sex-ratio de 2005 à 2007 est 6,5 hommes pour 1 femme. La localisation préférentielle chez l’homme est la région dorsale avec 38,9 % des mélanomes retrouvés. Chez la femme, on retrouve une localisation préférentielle sur les membres supérieurs (54,5 %) et inférieurs (27,3 %). Le taux de réponse au questionnaire s’établit à 71,5 % (93 questionnaires renvoyés sur les 130 adressés). Moins de la moitié des praticiens connaissent la règle ABCDE (41 %) ou le signe du vilain petit canard (48 %). 80 % des médecins connaissent moins de trois facteurs de risque de mélanome cutané retenus par la Haute Autorité de Santé sur les six recensés. Les plus cités sont l’exposition solaire intense (73 %), le phototype I (68,8 %). Prés de 5 % des médecins pratiquent une biopsie de lésions jugés suspectes de mélanome. Le quizz iconographique (reconnaissance de lésion pouvant être un mélanome) pondéré permet d’établir un score moyen de 65,6/100 avec une médiane à 70,6/100. La moyenne des bonnes réponses s’établit à 16 questions sur 30. Dans 15 % des cas, les praticiens ignorent une lésion très suspecte pour le dermatologue. Plus de la moitié des médecins militaires (59,1 %) accordent moins de 1 minute à l’examen du tégument lors des visites systématiques annuelles. 67 % des médecins (61) considèrent la population militaire comme une population à risque du fait de l’exposition solaire (97 %). 14,8 % de ces médecins ont réalisé une campagne de sensibilisation contre le mélanome. Dans notre série, 30,1 % des médecins interrogés ont, durant leur carrière, diagnostiqué un mélanome cutané. Dans 89,3 % des cas, il s’agissait d’un militaire en activité. Discussion : ces résultats sont similaires à l’estimation en France du taux d’incidence du mélanome chez l’homme, calculé après standardisation à 7,9pour100 000 habitants dans la tranche d’âge 35-39 ans (1). Par contre, on remarque un âge médian de diagnostic très inférieur à celui de la population générale qui se situe à 55 ans (2). 173 S F M A Ces résultats ainsi que celui du sex-ratio semblent en rapport avec le recrutement particulier de l’armée française, âge moyen de 31,5 ans et taux de féminisation évaluée à 14,3 % en 2007. Par ailleurs, la localisation préférentielle sur la région dorsale correspond aux données françaises pour l’homme ainsi que sur les membres inférieurs chez la femme. Les connaissances théoriques des médecins militaires sont limitées en regard des recommandations pour le médecin généraliste (3) ainsi que le temps imparti à l’examen cutané lors des VSA. Cependant, il ne semble pas que l’attitude clinique soit préjudiciable au patient dans la majorité des cas (quizz iconographique et taux d’incidence comparable). De plus, si les médecins considèrent leur population suivie comme une population à risque, ils n’ont pas réalisé de campagne de prévention du mélanome cutané. Conclusion : le mélanome cutané n’épargne pas la population militaire. Au contraire, on retrouve dans la même tranche d’âge un taux d’incidence comparable à celui de la population globale d’où l’importance d’améliorer la prévention et de promouvoir le dépistage précoce dans les armées. Par ailleurs, les connaissances théoriques des médecins militaires semblent parfois limitées mais l’attitude clinique et la pratique sont comparables aux référentiels. Il serait nécessaire de poursuivre cette étude auprès de médecin généraliste civil afin de comparer les connaissances, attitudes et pratiques. Dans tous les cas, il est nécessaire de réitérer des campagnes d’information et de formation auprès de la communauté médicale et du grand public. Syndrome de Pick chez une métropolitaine. F. Pons, R. Poyet, S. Kerebel, C. Jego, E. Stephant, P. Laurent, G.-R. Cellarier, R. Carlioz. Nous rapportons l’observation d’une patiente, âgée de 47 ans, sans antécédents médicaux particuliers. Depuis 5 mois elle présente une dyspnée d’effort l’amenant à consulter. L’examen clinique à l’entrée retrouve des signes d’insuffisance ventriculaire droite avec discrets œdèmes des membres inférieurs et une hépatomégalie à trois travers de doigts. L’électrocardiogramme s’inscrit en rythme régulier sinusal à 80 BPM avec troubles diffus de la repolarisation. Le bilan biologique retrouve une pancytopénie et une cholestase sans cytolyse. La radiographie pulmonaire met en évidence des calcifications péricardiques. L’échocardiographie transthoracique retrouve un aspect de cardiopathie restrictive avec anomalie de la cinétique septale (mouvement antérieur du septum pendant la systole) caractéristique de la péricardite chronique constrictive (PCC). Le cathétérisme cardiaque retrouve une égalisation des pressions diastoliques avec aspect de dip et de plateau. L’IRM cardiaque retrouve cette anomalie de la cinétique septale associée à une prise de contraste fibreuse du péricarde. 174 Un bilan étiologique complet comportant des sérologies virales, tuber test, quantifferon, Pet scanner s’est avéré strictement négatif. Il existe chez cette patiente une indication chirurgicale formelle de décortication myocardique à visée thérapeutique (lever la compression ventriculaire) mais aussi diagnostique devant la négativité du bilan étiologique par une biopsie du péricarde. La péricardite chronique constrictive est une maladie rare mais grave. Le péricarde devient une coque rigide inextensible, fibrocalcaire, gênant l’expansion diastolique du cœur. Celle ci touche pratiquement toujours les deux ventricules entraînant l’égalisation des pressions de remplissage droites et gauches définissant l’adiastolie. La tuberculose n’est plus l’étiologie prédominante dans le monde occidental, où les atteintes postchirurgicales, postradiothérapiques, néoplasiques, virales et surtout idiopathiques (30 %) deviennent les étiologies principales. Le tableau clinique initial réalise un tableau voisin d’une insuffisance cardiaque droite (syndrome de Pick). Le doppler cardiaque est devenu un examen essentiel pour le diagnostic grâce à l’étude des flux intra cardiaques et de leurs variations au cours du cycle respiratoire. Le cathétérisme cardiaque retrouve les stigmates hémodynamiques (augmentation et égalisation des pressions diastoliques dans les quatre cavités) mais ne permet de différentier la PCC des cardiopathies restrictives qui sont le principal diagnostic différentiel. Dans les cas difficiles il ne faut pas hésiter à multiplier les sources d’informations que sont la tomodensitométrie et surtout l’IRM avant des décisions thérapeutiques lourdes de conséquences. En effet le seul traitement est chirurgical : il consiste à réaliser une péricardectomie af in de libérée les cavités ventriculaires. Cette intervention se fait le plus souvent par sternotomie, parfois selon les équipes sous couvert d’une assistance circulatoire. La péricardectomie améliore la plupart des patients très rapidement (90 % en classe NYHA 1 et 2). La mortalité hospitalière varie de 4 à 14 %. La prise en charge du cancer de prostate du sujet âgé ; à propos de 474 patients. F. Ramon, H. Abdhourahman, X. Durand, E. Deligne, P. Berlizot, A. Houlgatte. Service d’urologie, HIA du Val-de-Grâce. De janvier 1993 à décembre 2008, 1 871 patients présentant un adénocarcinome prostatique ont été pris en charge par le service d’urologie de l’Hia du Val-de-Grâce. Soit, 474 patients (25,2 %) avaient un âge supérieur ou égal à 75 ans au moment du diagnostic. Le traitement de ce cancer était essentiellement hormonal dans 279 cas (58,9 %), par radiothérapie dans 66 cas (13,9 %), une surveillance était proposée initialement pour 68 d’entre eux (14,1 %). Si le dépistage du cancer de la prostate au-delà de 75 ans fait actuellement l’objet de controverses, sa prise en charge, qu’elle soit immédiate ou différée doit tenir compte de l’espérance de vie de ces patients liée à leurs comorbidités dont l’évaluation relève dans certains cas de la géronto-oncologie. société française de médecine des armées Paralysie faciale et pratique du golf. C. Rivet1, V. Schoen1, L. Pueyo1, L. Creze1, G. De La Bigne1, D. Schlienger 1, A. Coqueblin 1, J. Amblard 1, O. Nespoulous 1, X. Michel2, S. Bellier1. 1. Service des urgences de l’ HIA PERCY. 2. Service de protection radiologique des armées. Cas clinique : Monsieur L, âgé de 60 ans, sans antécédent notable, est adressé par son médecin traitant pour une paralysie faciale. Il présente comme facteur de risque cardio-vasculaire, un tabagisme sevré il y a quatre ans, son âge et son sexe. Le patient présente des céphalées gauches évoluant depuis deux semaines, résistantes à un traitement antalgique simple, avec apparition il y a 48 heures d’une paralysie faciale gauche. À l’examen, la paralysie faciale gauche est d’allure centrale et associée à un syndrome de Claude Bernard Horner homolatéral (énophtalmie, myosis et ptôsis). Le reste de l’examen clinique est sans particularité. Une angio IRM cérébrale est réalisée en urgence. Elle retrouve une dissection des deux carotides internes sténosante à gauche, et se prolongeant dans le canal carotidien. On ne note pas de lésion du parenchyme cérébral. Le patient a été hospitalisé en médecine, mis sous anticoagulant et l’évolution a été rapidement favorable avec une régression de la paralysie faciale en dix jours. Le traitement anticoagulant a été poursuivi pendant trois mois avec deux contrôles d’IRM. À un mois, l’IRM cérébral montre un fin hématome pariétal carotidien gauche et à quatre mois, l’IRM s’est normalisée. L’anticoagulation a été arrêtée et relayée par Kardegic 160 mg. Le seul facteur favorisant retrouvé est la pratique du golf bi-hebdomadaire. Discussion : les lésions étant stables depuis 48 heures, le patient n’a pas nécessité de transfert en unité de neurovasculaire. Dans le service de médecine, les étiologies responsables de dissection carotidienne spontanée ont été recherchées. Il n’y avait aucun argument pour un syndrome de Marfan ou d’Ehler Danlos. Il s’agit donc le plus vraisemblablement d’une dissection carotidienne soit spontanée, soit d’origine traumatique. Les dissections artérielles traumatiques sont provoquées par un choc de la tête ou du cou. Quand il n’existe aucune notion de traumatisme direct, les dissections sont qualifiées de spontanées. Le rôle de traumatisme mineur ou léger n’a pas encore été étudié. Dans une étude, on a montré que 10 % des accidents cérébraux en dessous de 50 ans été dus à des dissections carotidiennes, et 20 % pour les moins de 30 ans. À noter, que 20 % des dissections des artères cervicales sont bilatérales. Les manifestations les plus communes sont des céphalées permanentes, des troubles neurologiques focaux, une paralysie de l’occulosympathique avec un syndrome de Claude Bernard Horner. Conclusion : chez des patients jeunes ou d’âge moyen présentant des céphalées sans facteur de risque cardiovasculaire, et des troubles neurologiques ou des symptômes visuels, une dissection des artères carotides internes doit être évoquée. Suivi à deux ans d’une cohorte de gendarmes infectés par le virus du Chikungunya en 2006 sur l’Île de la Réunion. E. Vivier1, F. Simon1, M. Olivier2, B. Queyriaux3, J.-P. Boutin3, C. Marimoutou3. 1. Service de pathologies infectieuses et tropicales, HIA Laveran. 2. DESP-Sud. 3. IRBA-IMTSSA, Marseille. Objectif : en juin 2006 une enquête de prévalence de l’infection par le virus du chikungunya (Chik) a été menée chez les 662 gendarmes présents sur l’Île de la Réunion pendant la période épidémique (2005-2006). L’objectif de l’enquête est d’évaluer la morbidité et la qualité de vie des gendarmes ayant contracté le chikkungunya (chik+). Méthode : étude de cohorte rétrospective descriptive sur deux ans (juillet 2006-juin 2008) recueillie par un auto-questionnaire adressé par courrier. Les 662 personnels de gendarmerie ayant participé à l’enquête de prévalence étaient concernés. Ont été exclus de l’étude ceux dont les adresses postales n’ont pu être retrouvées. Résultats : sur les 657 questionnaires envoyés, 405 sont revenus complétés, soit 61,6 % de réponses (65,5 % chez les personnels encore en activité et 38 % chez les personnels radiés de la gendarmerie). Parmi les répondeurs, 102 (25,2 %), dont 4 femmes, déclaraient avoir été victimes du Chikungunya. L’âge moyen des 102 Chik+ était de 42,5 ans. La durée moyenne de la maladie était évaluée par les sujets à: <15 jours dans 36,4 % des cas, entre 15 et 30 jours dans 19,5 % des cas, > 30 jours (avec une durée moyenne de 12 mois) dans 44,1 % des cas. Le tableau de suivi chronologique des symptômes (mensuel de juillet 2006 à juin 2008) met en évidence les principaux symptômes suivants, par ordre décroissant de fréquence : les douleurs articulaires des membres, la fatigue, la raideur articulaire des membres, la douleur du rachis, les syndromes canalaires. Au total, 37 % des sujets Chik+ avaient au moins un symptôme articulaire en juillet 2006, soit 6 mois après le pic d’infection (janvier 2006). Cette fréquence a présenté peu de fluctuation durant les 2 ans de suivi. En juin 2008, 29 % présentaient encore des symptômes articulaires. À cette date, ils étaient 35,3 % à estimer ne pas être guéris de leur infection. L’intensité de leurs douleurs physiques était qualifiée de faible pour 21,5 %, moyenne pour 51 % et grande pour 24,5 %. Sur les 30 derniers jours précédant la réponse au questionnaire, 38,2 % des personnes Chik+ estimaient leur santé comme très bonne, 44,1 % comme bonne et 14,7 % comme mauvaise. La maladie a été responsable d’une dégradation de la qualité de vie : la gêne occasionnée dans la vie sociale et dans les relations avec les proches a été jugée comme moyenne par 41,2 % des malades ou grande par 8,8 %. Sur le plan opérationnel, le nombre moyen d’arrêts de travail par personnel Chik+ sur deux ans est de quatre (avec une moyenne de 26 jours d’arrêt de travail par malade). Conclusion : même dans cette population jeune et active, il existe une morbidité importante à 2 ans d’une infection aiguë par le virus chikungunya, avec plus d’un tiers des patients symptomatiques. Les études comparatives avec les personnels non infectés devraient préciser le degré de surmorbidité et l’impact réel sur la santé et l’emploi dans les forces armées. 175 S F M A Syndrome de SWEET contemporain d’une poussée de rectocolite hémorragique : une observation. L. Mangouka, H. Bisseriex, I. Klein, C. Rivet, D. Claverie, H. Rimlinger, T. Le Guyadec, M. Hervouet, E. Zing, G. Defuentes, O. Berets. Médecine interne et rhumatologie, HIA Percy. Les dermatoses neutrophiliques, au premier rang desquelles le syndrome de SWEET, peuvent parfois émailler le cours évolutif d’une rectocolite hémorragique, dont nous en rapportons une observation. Une femme, âgée de 36 ans, porteuse d’une rectocolite hémorragique depuis 1991, était hospitalisée le 26 juin 2009 pour syndrome dysentérique, fièvre, arthromyalgies et toux sèche évoluant de manière intermittente depuis un mois. L’examen montrait un syndrome fébrile, des signes de déshydratation extra cellulaire, des douleurs abdominales, diarrhées glairo-sanglantes et une toux sèche. Des lésions cutanées à type de pustules, millimétriques, non prurigineuses en regard du front, faces antérieures des avant bras et des cuisses sont apparues secondairement de même que les signes patents de myocardite de faible gravité. Les résultats biologiques montraient un syndrome inflammatoire (L’enquête microbiologique incluant était négative. Des lésions compatibles avec une rectocolite hémorragique étaient objectivées au scanner couplé à la coloscopie et analyses anatomo-pathologique. La biopsie cutanée permettait de mettre en évidence un décollement bulleux sous épidermique, un œdème dermique superficiel avec infiltrat inflammatoire diffus, polymorphe à prédominance de polynucléaires neutrophiles, sans dépôt d’immunoglobulines en immunofixation. Le diagnostic de syndrome de SWEET satellite d’une poussée de rectocolite hémorragique était retenu devant l’argumentaire : f ièvre élevée, hyperleucocytose, arthralgies, dermatose neutrophilique aseptique, myocardite et atteinte pulmonaire. La dermatose aiguë fébrile neutrophilique encore syndrome de SWEET, décrit depuis 1964, appartient au groupe des dermatoses neutrophiliques. L’incidence exacte est actuellement inconnue, mais il existe une forte prédominance féminine avec un âge moyen entre 30 et 60 ans. Le plus souvent associée à d’autres affections, dont les plus fréquentes sont les maladies inflammatoires telles les MICI (dans 20 % des cas) et les hémopathies maligne de type leucémie myéloïde (25 %) ou cancer solides. Le syndrome de SWEET parfois incomplet se définit comme une infiltration brutale du derme superficiel par des polynucléaires neutrophiles en l’absence d’infection et responsable d’une fièvre, arthralgies, hyperleucocytose, dermatose de type neutrophilique et des manifestations systémiques. L’évolution est le plus souvent favorable sous corticothérapie, traitement de choix, par voie générale et de courte durée. Mild traumatic brain injury et état de stress aigu : Enjeux diagnostiques ? M. Calteau. Service de psychiatrie, HIA Percy. Dans les contextes opérationnels actuels, notamment en Afghanistan, les risques de blessure et de traumatisme 176 psychique sont importants. Du fait de la fréquence des attaques par des engins explosifs improvisés (IED), la potentialité d’être victime d’un blast est majeure. Il y a un intérêt nouveau pour un tableau particulier le mild traumatic brain injury (MTBI) qui est l’expression d’un traumatisme crânien léger en rapport avec le blast, sans atteinte lésionnelle grave et visible. Les signes sémiologiques qui font suite à cette souffrance cérébrale sont généralement infra cliniques, aspécifiques et décrits de plus en plus dans la pathologie de guerre. Dans ces états, on retrouve une perte de connaissance brève, des troubles de la conscience (confusion, hébétude), dissociatifs avec un sentiment de déréalisation, de perte de contact avec l’environnement sur une durée de plusieurs jours, jusqu’à l’amnésie de l’épisode. Le MTBI serait lié à une commotion cérébrale indépendamment de la dimension du traumatisme psychique. Ces deux phénomènes peuvent être intimement liés et leurs aspects sémiologiques ont des points communs. Ils relèvent pourtant de natures différentes et nécessitent d’être reconnus car leur prise en charge respective comporte des particularités. À partir d’une vignette clinique, d’un soldat rapatrié d’Afghanistan pour un état de dissociation péri traumatique lié à une explosion d’un IED, nous discuterons l’intrication et la proximité sémiologique entre l’état de stress aigu et le MTBI, ainsi que la problématique qu’elle soulève sur la prise en charge immédiate sur le terrain et au long cours. Poster médecine Maladie de Behçet et anévrisme poplité. A. Luft, L. Biale, A. Nicaise, S. Lecoules, T. Carmoi, J.-P. Algayres. Clinique médicale, HIA du Val-de-Grâce. Introduction : l’angio-Behçet touche les veines et les artères de tout calibre et survient chez des sujets jeunes, souvent de sexe masculin, sans facteurs de risque en dehors d’un tabagisme fréquemment associé. Sa fréquence est diverse, de 8 % à 62,3 % selon les séries. Elle apparaît en moyenne 3 ans après les premiers signes de la maladie mais elle peut parfois en être révélatrice. Observation n° 1 : un homme, âgé de 54 ans, présente une ischémie sub-aiguë du mollet droit depuis trois semaines avec une tuméfaction pulsatile et douloureuse du creux poplité droit. L’angio-scanner confirme un anévrisme poplité thrombosé droit et découvre un anévrisme débutant de l’artère iliaque interne gauche. L’association d’une aphtose buccale récidivante depuis 4 ans, d’un érythème noueux, d’une pseudo-folliculite, de polyarthralgies inflammatoires et d’une fièvre au long cours chez ce patient d’origine espagnole, associé à la présence d’HLA B51 font évoquer une maladie de Behçet. Après un traitement par Colchicine et corticothérapie à 1 mg/kg/jour, un pontage veineux est réalisé. L’examen direct per-opératoire met en évidence un faux anévrisme poplité partiellement thrombosé. Observation n° 2 : un homme, âgé de 35 ans, est suivi pour une maladie de Behçet connue depuis 8 ans se société française de médecine des armées manifestant par une aphtose buccale et une maladie thrombo-embolique veineuse. L’observance au traitement est aléatoire. Il consulte en urgence pour des douleurs du creux poplité droit et un orteil bleu en rapport avec une ischémie sub-aiguë. L’angio-IRM retrouve un anévrisme poplité droit thrombosé avec mauvais lit d’aval. On réalise une exclusion greffe prothétique fémoro-poplitée. Le traitement immunosuppresseur par azathioprine et le traitement de fond par Colchicine est repris. Discussion : l’atteinte artérielle plus rare que l’atteinte veineuse revêt deux modes, l’anévrisme dans deux tiers des cas et la thrombose. Ce sont toujours de faux anévrismes révélés lors de ruptures, découvert lors d’un dépistage ou comme ici au décours d’une thrombose avec embole distale. Ils siègent essentiellement au niveau de l’aorte et des artères pulmonaires. L’atteinte des artères des membres inférieurs est peu décrite dans la littérature, plus fréquente au niveau ilio-fémoral et engage le pronostic fonctionnel. La constitution des anévrismes est en rapport avec la vascularite qui atteint les vasa vasorum. Ceci explique la faible prévalence des atteintes artérielles sous traitement immunosuppresseur bien conduit, contrairement à notre second patient. Aucun de nos deux patients ne répond strictement aux critères diagnostiques définis pour la maladie de Behçet, mais la réponse thérapeutique a été spectaculaire dans les deux cas. Conclusion : l’anévrisme de l’artère poplité peut être un mode de révélation ou une complication de la maladie de Behçet en cas de non-observance du traitement. Un interrogatoire orienté permet de rechercher les critères de la maladie de Behçet en cas d’anévrisme poplité inexpliqué chez l’adulte jeune. Le traitement par corticothérapie doit être rapidement instauré en cas de forte suspicion, même si tous les critères diagnostiques ne sont pas remplis car le pronostic fonctionnel peut être engagé. J’ai de la fièvre et j’en ai gros sur le cœur ! A. Nicaise, A. Luft, L. Biale, S. Lecoules, T. Carmoi, J.-P. Algayres. Clinique médicale, HIA du Val-de-Grâce. Introduction : dans la maladie de Behçet, les thromboses intracardiaques sont des complications rares et graves, parfois révélatrices. Observation : une femme, âgée de 22 ans, d’origine portugaise est hospitalisée pour l’exploration d’une fièvre à 39 °C évoluant depuis une semaine. L’interogatoire retrouvait depuis un an des épisodes fébriles récurrents, des aphtes buccaux invalidants et une cellulite du bras post-vaccinale. L’examen clinique notait des aphtes buccaux sans aphtes génitaux, des lésions de pseudo-folliculite du corps et de rares lésions papulopustuleuses aux points de ponction veineuse. Le pathergy test était cependant négatif. L'examen ophtalmologique systématique retrouvait une choriorétinite unilatérale et une hyalite associée. La seule anomalie biologique comportait une protéine C réactive à 84 mg/l. La patiente était porteuse du gène HLA B51. Devant des douleurs thoraciques atypiques à électrocardiogramme normale, une échographie cardiaque trans-thoracique puis transœsophagienne révélait une masse adhérente au ventricule droit, retrouvée sur une IRM cardiaque et mesurant 35 mm de grand axe, à base pédiculée et dont l’aspect évoquait un thrombus. Le scanner thoracique montrait également une dilatation modérée d'une artère pulmonaire segmentaire sans signe d'embolie pulmonaire. Le diagnostic d’angioBehçet était retenu. L'évolution a été favorable sous un traitement associant colchicine, anticoagulant, corticothérapie et azathioprine. Discussion : la maladie de Behçet est une vascularite systémique comportant des thromboses insolites. La localisation intracardiaque est exceptionnelle, dont le site de prédilection est le ventricule droit. Elle peut être isolée, mais doit obligatoirement faire rechercher d’autres atteintes vasculaires, en particulier une pathologie anévrysmale des artères pulmonaires. Son expression clinique n’est pas spécif ique. Une f ièvre prolongée ou un syndrome inflammatoire, des douleurs thoraciques correspondant à des possibles embolies pulmonaires doivent alerter le clinicien. Dépistée sur l’échographie, le thrombus intracardiaque est également visualisé sur un angioscanner ou une IRM cardiaque. Son traitement est avant tout médical associant colchicine, anticoagulant, corticothérapie et immunosuppresseur. La régression du thrombus sous anticoagulant est un bon critère diagnostic rétrospectif. Conclusion : chez un patient atteint d’une maladie de Behçet, l’existence d’une f ièvre, d’un syndrome inflammatoire ou d’une douleur thoracique impose la réalisation d’une échocardiographie à la recherche d’un thrombus intracardiaque et d’un angioscanner thoracique pour dépister une atteinte artérielle pulmonaire. Une histoire de coude… vache. L. Biquena. Service des maladies infectieuses et tropicales, HIA Bégin. Nous décrivons une observation de mono-arthrite du coude due à Mycobacterium bovis chez une patiente française, âgée de 84 ans. Elle a d'abord été hospitalisée en service de rhumatologie pour une tuméfaction nondouloureuse du coude droit, associée à une diminution des amplitudes articulaires. Une IRM du coude montre un aspect pseudo tumoral de la synoviale. Les perturbations biologiques se limitent à une anémie inflammatoire, le quantiféron est négatif. La ponction du coude ramène un liquide séro hématique, mais stérile. La biopsie synoviale est non-contributive. Deux mois après la ponction du coude, la culture du liquide articulaire isole une souche de M. bovis sauvage. Le traitement antituberculeux par trithérapie isoniazide, rifampicine et ethambutol, est en cours. La réponse clinique au premier mois est satisfaisante. La tuberculose bovine est très rare, mais reste d'actualité. Les arthrites à M. bovis soulèvent d'importantes difficultés diagnostiques. Hémi-syndrome parkinsonien séquellaire d’un abcès toxoplasmique de la substance noire. F. Bompaire, M. Lebouteux, J.-L. Renard. Service de neurologie, HIA du Val-de-Grâce. Jeune patient avec antécédent de lymphome systémique traité, compliqué d’infections opportunistes dont une 177 S F M A toxoplasmose cérébrale. Celle-ci entraîne un petit abcès dans la substance noire droite qui cause un hémisyndrome parkinsonnien gauche isolé répondant à la dopathérapie. Présentation vidéo et de l’étude des récepteurs dopaminergiques présynaptiques par imagerie DATScan puis discussion de l’évolution ultérieure sous traitement. Rectite à Cytomégalovirus : une localisation exceptionnelle chez l’adulte jeune immunocompétent. G. Cinquetti, M.-P. Massoure, C. De Saint Roman, N. Froment, C. Bredin, P. Rey. Service des maladies digestives, HIA Legouest, Metz. Introduction : les lésions digestives de l'infection à Cytomégalovirus (CMV) affectent essentiellement l’immunodéprimé. Nous rapportons une exceptionnelle observation de rectite à CMV chez un adulte jeune immunocompétent. Matériel et méthodes : un homme, âgé de 40 ans, consultait pour des proctalgies intenses, un ténesme et des rectorragies sans troubles du transit ni fièvre, évoluant depuis trois jours. Il n’avait pas d’antécédent médicochirurgical particulier, ni de pratique sexuelle à risque, et ne prenait aucun traitement. Résultats : l’examen proctologique éliminait une f issure anale. La recto-sigmoïdoscopie mettait en évidence de multiples ulcérations en « carte de géographie » sus pectinéales et rectales basses. La coproculture et l’examen parasitologique des selles étaient négatifs. La PCR CMV était positive sur les biopsies de la muqueuse rectale ulcérée. L’examen histologique confirmait la présence d'inclusions intra cytoplasmiques caractéristiques. Une primo-infection à CMV était retenue devant une forte positivité des IgM associée à une faible positivité des IgG anti-CMV. La recherche d’une immunodépression était négative. L’évolution clinique était marquée par l’apparition secondaire d’une fièvre avec sueurs nocturnes abondantes associées à un syndrome mononucléosique et une cytolyse hépatique n'excédant pas 5N (sérologies des hépatites B et C négatives). L’évolution était favorable sous ganciclovir 10 mg/kg/j pendant 10 jours. La coloscopie réalisée secondairement était normale. Discussion : si la colite à CMV est une complication fréquente chez les immunodéprimés, seules quelques rares observations de rectite ont été rapportées dans la littérature chez l’adulte jeune immunocompétent. En l'absence d'immunodépression, la rectite à CMV pose alors quatre problèmes : un problème diagnostique, amenant à discuter les étiologies d'une rectite chez l'adulte jeune ; un problème physiopathologique, dont une relation potentielle avec les maladies inflammatoires chroniques intestinales (maladie de Crohn et recto-colite hémorragique) ; un problème clinique, avec des évolutions parfois sévères et létales ; enfin un problème thérapeutique en l’absence d'études contrôlées d'antiviraux chez l’immunocompétent amenant à discuter l’intérêt et les modalités d’un tel traitement dans ce cadre. 178 Conclusion : bien que rare, une rectite à CMV doit être évoquée chez l’adulte jeune immunocompétent. De nombreuses interrogations demeurent quant à sa prise en charge. Primo-infection herpétique chez l’adulte. A. Coqueblin L. Creze, V. Schoen, C. Rivet, L. Pueyo, Al Aabadie, G. De Le Bigne, D. Schlienger, J. Amblard, X. Michel, S. Bellier, O. Nespoulous. Service des urgences, HIA Percy. Introduction : l’infection à HSV-1 survient le plus fréquemment au cours des premières années de vie. Il s’agit d’une infection fréquente puisque 80 % des enfants de plus de 5 ans ont des anticorps et 90 % des adultes. La primo-infection herpétique chez l’adulte est donc rare et les manifestations cliniques sont souvent importantes. Il faut alors rechercher une immunodéficience. Cas clinique : Monsieur D, âgé de 24 ans, consulte au SAU pour fièvre et odynophagie évoluant depuis 15 jours. Il ne présente aucun antécédent médico-chirurgical en dehors d’une avulsion dentaire dans l’enfance. Le patient, célibataire, fume environ un paquet par jour et ne suit aucun traitement au long cours. Histoire de la maladie : depuis huit jours, le patient présentait un tableau pseudo-grippal avec : f ièvre, céphalées, sensation vertigineuse, toux avec expectoration, odynophagie et arthromyalgies pour lequel un traitement avait été prescrit aux urgences d’un CHU (Zinnat 1cp/j pendant 3 jours et traitement symptomatique par paracétamol). Devant la persistance de la fièvre et l’apparition d’aphtes endobuccaux, majorant l’odynophagie, il consultait son médecin traitant qui lui prescrivait de l’Augmentin (3 g/j) et des bains de bouche de Fungisone, Eludril. Huit jours plus tard devant l’aggravation de la symptomatologie et une anorexie quasi complète avec une perte de poids d’environ 8 kg, le patient se présentait au SAU de Percy. L’examen clinique retrouvait un patient fébrile, une perlèche labiale gauche, de nombreux aphtes et ulcérations endobuccales, une amygdalite érythématopultacée, avec une EVA à 8/10. Il existait également des adénopathies cervicales bilatérales sensibles. Le reste de l’examen clinique était sans particularité. Les premiers résultats biologiques montraient une CRP à 79,9 sans hyperleucocytose, le reste du bilan revenait normal. Ce patient hyperalgique et présentant une altération de l’état général était hospitalisé en médecine interne pendant huit jours, pour bilan étiologique et prise en charge thérapeutique. Une antibiothérapie par Acyclovir et Amoxicilline initialement par voie veineuse puis per os était prescrite ainsi que de la Morphine pour les douleurs. Des soins locaux à base de bains de bouche de bicarbonate, de fungizone et de xylocaïne gel étaient également réalisés. Différentes sérologies étaient faites dans un but étiologique et pour rechercher un terrain d’immunodépression : MNI test, sérologies VZV, CMV, VH1 et VH2, parvovirus B19, antigénémie P24, VIH. Seule la sérologie VH1 revenait positive. société française de médecine des armées Moelle bleue et pancytopénie du sujet jeune. différenciation, associée à une tendance macroblastique, sans sidéroblastes. Devant cette pancytopénie, d’allure centrale à moelle non désertique, trois étiologies sont à discuter : l’anémie mégaloblastique, l’érythroleucémie ou leucémie aiguë myéloïde de type 6 et l’anémie réfractaire sidéroblastique. Une quatrième cause doit être connue : les régénérations, post-toxiques, survenant sur un terrain d’érythrocytopathie. Exceptionnellement, l’hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) peut se présenter sous la forme d’une pancytopénie à moelle riche et sans réticulocytose. En effet, les deux présentations classiques de l’HPN sont la forme à prédominance hémolytique sans défaillance médullaire (forme classique) et la forme avec aplasie médullaire. Le diagnostic repose sur l’analyse par cytométrie en flux de l’expression des CD55 et 59 à la surface des cellules hématopoïétiques. Après confirmation du diagnostic, le patient a pu bénéficier d’une greffe de moelle à partir d’un donneur apparenté. À un an du diagnostic, l’état du patient est satisfaisant. L’originalité de notre cas réside dans la présentation médullaire de cette HPN : une moelle hyperplasique contrastant avec la pancytopénie. Nous rappelons à l’occasion de ce cas la hiérarchisation des examens complémentaires nous ayant amené à éliminer les autres causes de « moelle bleue ». Nous présentons ensuite les progrès dans les connaissances de la physiopathologie de la maladie et la place des différentes options thérapeutiques dans sa prise en charge, en particulier celle des anticorps monoclonaux dirigés contre la fraction C5 du complément. J.-M. Cournac1, C. Martinaud2, S. Pons2, T. Gaillard2, G. Menard2, P. Brisou2, J.-P. De Jaureguiberry1. Myocardite. 1. Service de médecine interne oncologie, HIA Sainte-Anne. 2. Fédération des laboratoires, HIA Sainte-Anne. L. Creze, V. Schoen, C. Rivet, L. Pueyo, G. De La Bigne, D. Schlienger, A. Coqueblin, J. Amblard, X. Michel, S. Bellier, O. Nespoulous. La pancytopénie est déf inie par une anémie (Hb < 120 g/L), une thrombopénie (PLT < 150G/L) et une leucopénie (GB < 1,5G/L). Quoique rare chez le sujet jeune, cette situation constitue une urgence médicale. L’examen biologique de première intention est l’analyse cytologique du myélogramme. Nous présentons le cas d’un homme, âgé de 26 ans, pisciniste, adressé aux urgences par son médecin traitant pour la prise en charge d’une pancytopénie révélée par une numération sanguine réalisée à l’occasion d’une asthénie chronique. Ses antécédents médicochirurgicaux se résumaient à une amygdalectomie sans complications opératoires. Il n’avouait aucune intoxication, ne rapportait aucun séjour en dehors de la métropole, ni prise médicamenteuse en dehors d’ibuprofène un mois auparavant en raison de cervicalgies. L’examen clinique de ce patient apyrétique et à l’état général bien conservé ne mettait en évidence que quelques adénopathies centimétriques sans splénomégalie. Le bilan biologique conf irmait la pancytopénie (Hb 32g/L, leucocytes 1,4 G/L et plaquettes 20 G/L). L’anémie était arégénérative malgré une hémolyse à test direct de Coombs négatif. L’examen cytologique de la ponction médullaire était tout à fait particulier, de type « moelle bleue » : riche, avec une lignée granuleuse sans excès de blastes, et une hyperplasie érythroïde avec un excès de formes jeunes sans hiatus de Service des urgences, HIA PERCY. Il s’agissait d’une primo-infection herpétique chez un adulte immunocompétent. L’évolution était favorable. Discussion : le tableau de gingivo-stomatite révélant une infection herpétique s’avère peu fréquent chez l’adulte. Il s’agit d’une atteinte buccale très invalidante et très douloureuse. En effet, le patient ne peut plus s’alimenter, avec apparition rapide d’une altération de l’état générale par anorexie. C’est la principale conséquence au retard du diagnostic chez un immunocompétent en dehors des complications propres à la maladie. Dans les cas d’une primo infection chez un patient immunodéprimé les lésions sont souvent étendues, nécrotiques, persistantes et peuvent se généraliser et se compliquer d’atteintes viscérales. De plus, chez les patients atopiques, la gingivostomatite est particulièrement intense. Un syndrome de Kaposi-Juliusberg par greffe du virus herpétique sur un eczéma profus peut se développer. Conclusion : ce cas clinique nous rappelle que la prise en charge initiale de la gingivo-stomatite herpétique réside dans le traitement antalgique, sans hésiter à utiliser la Morphine, et par la mise en route d’un traitement antibiotique et antiviral afin de prévenir une altération importante de l’état général par anorexie. Secondairement, la recherche de l’étiologie et d’une immunodépression doit être entreprise. Un militaire, âgé de 29 ans, sportif est adressé aux urgences par son médecin d’unité pour douleur thoracique aigue avec trouble de repolarisation diffus dans un contexte infectieux récent. La myocardite est l’un des diagnostics principaux à rechercher en raison de ses risques potentiels qui impliquent une prise en charge spécifique. Il ne présente aucun antécédent, en particulier cardiovasculaire personnel ou familial. La douleur est rétrosternale, sans irradiation, en pointe, survenue brutalement au repos, d’une durée de 2 heures, non modifiée par les changements de position. Les constantes ainsi que l’examen clinique sont strictement normaux L’ECG est en rythme sinusal régulier avec un susdécalage ST diffus. La radiographie thoracique est normale. Le bilan biologique retrouve une CRP légèrement augmentée sans hyperleucocytose associée, une myoglobine à plus de deux fois la normale et une troponine élevée à 2,12. L’échographie cardiaque objective une bonne fonction ventriculaire gauche, une insuff isance tricuspidienne grade 2 et l’absence d’épanchement péricardique. Le patient est hospitalisé dans le service de cardiologie pour surveillance et bilan. Il bénéf icie d’une IRM cardiaque qui montre une myocardite aigüe limitée. Il sort 179 S F M A après cinq jours avec un congé maladie et un traitement symptomatique. Il reprendra le travail avec exemption d’activité physique temporaire. En conclusion il est intéressant de rappeler que le risque de myocardite durant les épisodes infectieux contre indiquent l’activité physique intense pour éviter les complications rythmique. Les vaccins anti-rotavirus : le point en 2009. D. Delaune, H. Delacour, F. Janvier, A. Merens. Service de biologie clinique, HIA Bégin. Les rotavirus sont la principale étiologie des gastroentérites aigües chez le nourrisson et l’enfant de moins de 5 ans. Les 111 millions d’épisodes annuels dans le monde sont à l’origine de 600 000 décès – résultant principalement d’une déshydratation sévère – dont 80 % concernent les enfants des pays en voie de développement. En France, les rotavirus induisent environ 300 000 épisodes de gastro-entérites aigües suscitant 18 000 hospitalisations. Le pic épidémique est concomitant à celui des infections à virus respiratoire syncitial. La densité de populations dans les services de pédiatrie à cette époque de l’année permet de comprendre aisément que l’incidence des infections nosocomiales à rotavirus dans ces services soit élevée. L’immunité conférée par un premier épisode infectieux protège partiellement et progressivement contre les ré-infections et leur gravité. Des recherches pour la mise au point d’un vaccin ont débuté dès les années 1970. Un premier vaccin vivant oral issu du réassortiment génétique entre un rotavirus simien et les principaux rotavirus humains a été autorisé aux États-Unis en 1998 mais retiré du marché après 9 mois d’utilisation en raison d’une augmentation de l’incidence des invaginations intestinales aigües chez les vaccinés. Deux nouveaux vaccins oraux: RotaTeq® (vivant atténué, issu d’un réassortiment génétique entre rotavirus bovin et humains) et Rotarix® (vivant atténué, issu d’un rotavirus humain) ont été progressivement autorisés dans différents pays entre 2004 et 2006, les premiers essais cliniques ayant montré une immunité vaccinale supérieure à 80 % contre les formes graves et une bonne innocuité. Plusieurs pays, principalement situé en Amérique Centrale et en Amérique Latine, ont déjà inscrit cette vaccination à leur calendrier vaccinal. Les pays africains et asiatiques attendent quant à eux les résultats des études cliniques réalisées au sein de leurs populations pour les inscrire à leur calendrier. En France, ces deux vaccins ont obtenu l’Autorisation de mise sur le marché (AMM) en 2006. Cependant les premières études de modélisation d’une vaccination intégrée dans le calendrier vaccinal des nourrissons, n’ont pas mis en évidence un rapport bénéf ique coût-eff icacité, conduisant les autorités sanitaires à différer une telle décision et à préconiser pour l’instant des mesures préventives simples d’hygiène. Estimation par échographie oculaire de l’incidence de l’hypertension intracrânienne lors de la pré-éclampsie. C. Dubost, T. Geeraerts, A. Legouez, S. Roger-Christoph, P. Clapson, F. Mercier, D. Benhamou. Introduction : les mécanismes physiopathologiques des complications neurologiques de la pré-éclampsie ne 180 sont pas encore clairement établis. La survenue d’une hypertension intracrânienne (HTIC) est une des hypothèses possibles. Cependant, l’incidence de l’HTIC dans la pré-éclampsie reste inconnue car reposant jusqu'à présent sur des méthodes invasives. La mesure échographique du diamètre de l’enveloppe du nerf optique (DENO) a été récemment proposée pour estimer de manière non invasive le risque d’HTIC ; une valeur de DENO > 5,8 mm est associée dans la littérature à une HTIC >20 mmHg. L’objectif de cette étude était d’estimer l’incidence de l’HTIC par mesure du DENO chez les patientes pré-éclamptiques. Matériel et Méthodes : après recueil de leur consentement éclairé, treize patientes pré-éclamptiques ont été incluses dans cette étude prospective, observationnelle. La pré-éclampsie était définie par une pression artérielle gravidique > 140/90 mmHg et une protéinurie > 0,3 g/24h après 20 semaines d'aménorrhée. Pour chaque œil, deux mesures ont été faites avec une sonde linéaire de 7,5 MHz (Sonosite, Micromaxx). La valeur moyenne des deux yeux a été retenue. Les mêmes mesures ont été effectuées chez un groupe contrôle de patientes enceintes ne présentant pas de pré-éclampsie. Un test de Mann-Whitney a été effectué pour comparer les groupes. Les données sont exprimées en médianes (extrêmes). Résultats : 4/13 patientes (31 %) pré-éclamptiques avaient un DENO > 5,8 mm alors qu’aucune du groupe contrôle n’avait de DENO > 5,8 mm. Tableau. Groupe Prééclampsie n = 13 Groupe Contrôle n = 13 P Age (années) 33 [26-43] 29 [22-41] 0,12 Terme de grossesse (semaines d’aménorrhée) 37 [26-38] 35 [33-41] 0,48 Pression artérielle moyenne (mmHg) 108 [82-122] 86 [70-103] 0,002 DENO (mm) 5,6 [4,5-6,9] 4,8 [3,7-5,3] 0,0008 Discussion : ces résultats préliminaires montrent que le DENO est significativement plus élevé chez les patientes pré-éclamptiques, avec des valeurs compatibles avec une HTIC dans 31 % des cas. La poursuite de l’étude permettra de préciser l’incidence de l’HTIC dans la pré-éclampsie sur un collectif plus important et d’évaluer l’impact du traitement. Face à la maladie de Basedow, il faut rechercher une myasthénie oculaire. G. Fantin, S. Lecoules, T. Carmoi, L. Biale, A. Luft, H. Taillia, J.-P. Algayres. Clinique médicale, HIA du Val-de-Grâce. Introduction : la myasthénie s’associe parfois à la maladie de Basedow. Elles comportent toutes deux une société française de médecine des armées atteinte oculaire et certains aspects cliniques simples permettent de les différencier. Cas clinique : un homme, âgé de 28 ans, traité conventionnellement pour une maladie de Basedow il y a cinq ans, présente des signes francs de thyrotoxicose et un goitre soufflant. La rechute est conf irmée (TSH < 0.01mU/L, T4L = 49pmol/L, Ac anti-récepteurs de la TSH = 11 UI). Chez ce patient diplopique et sans exophtalmie patente, il existe un ptosis bilatéral et à l'œil droit, une paralysie oculomotrice complexe avec un nystagmus en abduction. Une myasthénie oculaire localisée est conf irmée par la réversibilité sous anticholinestérasiques et la présence d’anticorps antirécepteurs de l’acétylcholine (=0,5nmol/L pour une normale < 0,2). Le scanner thoracique montre une hyperplasie thymique. Sous antithyroïdiens de synthèse, Betabloquants, anticholinestérasiques et corticothérapie, l’évolution clinique est favorable en une semaine. Une chirurgie thymique est programmée, une fois l’euthyroidie obtenue. Discussion : les signes oculaires classiques de la maladie de Basedow sont l’exophtalmie et la rétraction de la paupière supérieure. Une myasthénie associée sera évoquée devant un ptosis, un nystagmus ou l’atteinte des muscles obliques. Elle sera confirmée par la réversibilité des symptômes sous anticholinestérasiques, la présence d'anticorps antirécepteurs de l'acétylcholine (présents dans 50 % des formes oculaires et dont le taux n'est pas corrélé à la gravité de l'atteinte clinique). Son traitement spécif ique nécessite à court terme l’utilisation des anticholinestérasiques et d’une corticothérapie orale, relayée parfois par un immunosuppresseur. La thymectomie est de règle chez le sujet jeune. La myasthénie implique des précautions d’emploi concernant le traitement de la maladie de Basedow, qu’il soit médicamenteux (Betabloquants et anxiolytiques) ou chirurgical puisqu’il peut provoquer une crise myasthénique avec mise en jeu du pronostic vital. Conclusion : devant toute maladie de Basedow, un ptosis ou une paralysie oculomotrice sans exophtalmie doit faire rechercher une myasthénie. Le clinicien doit être averti du risque iatrogène de crise myasthénique. Carcinose ostéo-médullaire : une entité trompeuse. F.-R. Ferrand, É. Gontier, T. Fagot, J.-V. Malfusin, B. Souleau, V. Foisseau, S. Guymar, S. Cremades, B. Ceccaldi, T. De Revel. Service d'hématologie, HIA Percy. La carcinomatose ostéo-médullaire, liée à l'envahissement diffus de la moelle osseuse par des métastases osseuses, est une entité rare de la cancérologie, mimant l'entrée dans une pathologie hématologique, et le plus souvent secondaire à un cancer de l'estomac. Nous rapportons une nouvelle observation de cette entité. Il s'agit du cas d'une femme, âgée de 60 ans, présentant un tableau, d'altération de l'état général avec un syndrome hémorragique diffus révélant une coagulation intra-vasculaire disséminée avec micro angiopathie thrombotique associée. Devant la bi-cytopénie (anémie et thrombopénie), la patiente était orientée vers le service d'hématologie, où étaient réalisées deux ponctions medullaires sur deux sites différents. L'analyse cytologique des myélogrammes ne permettait pas le diagnostic et n'éliminait pas une hémopathie maligne. Un scanner puis un TEP scanner étaient réalisés à la recherche d'un site contributif potentiel pour une biopsie. Il existait une hypermétabolisme diffus de l'ensemble de la moelle hématopoïétique, ainsi que deux foyers ganglionnaires infra-centimétriques au niveau peri-gastrique, et de l'aire de Troisier. Une biopsie ostéomédullaire ainsi qu'une gastroscopie étaient donc réalisées et mettaient en évidence un carcinome différencié au niveau ostéomedullaire, métastatique d'un adénocarcinome à cellules indépendantes parfois en bague à chaton de type linite gastrique. Rétrospectivement, après analyse de la littérature, il semble que l'association à ce tableau hématologique d'une hypocalcémie et d'une augmentation isolée des phosphatases alcalines soit assez évocatrice d'une carcinose ostéomédullaire. Piège à haute tension. J. Galant1, B. Brunetti1, F. Le Moigne2, B. Colles3, S. Guerard4, A. Drouet1, L. Guilloton1. 1. Service de neurologie, HIA Desgenettes. 2. Service de radiologie HIA Desgenettes. 3. Service d’endocrinologie, HIA Desgenettes. 4. Service de cardiologie, HIA Desgenettes. Introduction : le phéochromocytome est une tumeur surrénalienne rare révélée souvent par une hypertension artérielle ; des complications neurologiques sont exceptionnellement décrites. Observation : nous rapportons l’observation d’un homme, âgé de 35 ans, tabagique non sevré, admis pour AIT, discuté devant la survenue d’une aphasie transitoire ; l’IRM cérébrale fut révélatrice d’une leucopathie vasculaire marquée avec séquelle d’un accident vasculaire cérébral lacunaire sylvien gauche profond. La découverte d’une hypertension artérielle maligne, avec des pics de systolique supérieurs à 270 mmHg, associée à une hypokaliémie à 3,4 mmol/l, permit de discuter une cause secondaire d’HTA : l’association d’un accès clinique de sueurs profuses et d’une hyperglycémie à 1,64 g/l au niveau biologique orienta le diagnostic vers un phéochromocytome, lequel fut confirmé par les dosages biologiques et par la découverte d’une localisation surrénalienne au scanner X abdominal, confirmée par la scintigraphie à la meta-iodobenzyl-guanidine (MIBG). Il n’existait pas de néoplasie endocrinienne multiple associée. L’exérèse chirurgicale, intervenue après stabilisation des valeurs tensionnelles, permit un retour à la normale de ces dernières et un arrêt progressif des thérapeutiques hypotensives. Discussion : cette observation permet de souligner l’existence de complications neurologiques, qui peuvent être inaugurales chez des patients paucisymptomatiques : il peut s’agir de manifestations épileptiques avec des crises habituellement généralisées (5 %), d’accidents ischémiques cérébraux ou plus souvent hémorragiques par rupture ou non d’anévrismes (5 %) ou encore de cas d’encéphalopathie hypertensive. Conclusion : il faut savoir évoquer et rechercher activement un phéochromocytome devant des manifestations neurologiques vasculaires révélatrices d’une HTA chez un sujet jeune. 181 S F M A Actualités dans le diagnostic des syndromes de Cushing. C. Garcia, L. Bordier, J.-P. Le Berre, O. Dupuy, H. Mayaudon, B. Bauduceau. Service d’endocrinologie, HIA Bégin. Observation : une patiente, âgée de 16 ans, présente une prise de poids de 12 kg en 1 an, l’apparition d’un duvet sur le visage, une insomnie depuis plus de six mois. Malgré l’efficacité d’un régime hypocalorique qui lui permet de perdre 14 kg apparaissent des vergetures pourpres. Les explorations de l’axe corticotrope notent une abolition du cycle nycthéméral du cortisol, l’absence de freinage du cortisol au freinage minute, un cortisol libre urinaire (FLU) normal, une ACTH à 18 pg/ml. Il est observé une réponse de l’ACTH aux tests au CRH et au MINIRIN. L’IRM hypophysaire de janvier 2008 ne note pas d’image évidente d’adénome. Le cathétérisme des sinus pétreux de juillet 2008 retrouve un gradient centro périphérique avec latéralisation droite. Elle bénéficie le 28 juillet 2008 d’une hypophysectomie partielle asymétrique au dépend de la droite, avec exérèse d’un probable adénome inférieur droit de 2 à 3 mm. Après une période d’insuffisance corticotrope post-opératoire, elle est actuellement en eucortisolisme. Discussion : les syndromes de Cushing sont des affections rares, puisque l’on ne dénombre pas plus de 100 à 200 nouveaux cas par an en France. La maladie de Cushing en est l’étiologie la plus fréquente. L’affirmation d’un syndrome de Cushing s’appuie sur plusieurs tests concordants : la rupture du cycle du cortisol, l’élévation du FLU sur un recueil des 24 heures et le test de Liddle. La mesure du cortisol salivaire est très f iable et offre l’avantage de donner une valeur de cortisol sous forme libre. Le dosage de l’ACTH oriente le diagnostic étiologique. Devant un taux normal ou élevé l’imagerie hypophysaire doit être réalisée à la recherche d’un adénome. Si les tests au CRH et à la desmopressine sont informatifs, le cathétérisme des sinus pétreux permet de préciser l’origine hypophysaire ou ectopique de l’hypersécrétion d’ACTH dans les cas difficiles. Lorsque l’ACTH est effondrée, une tumeur cortico-surrénalienne est recherchée par scanner abdominal. Approche clinique et pharmaceutique du traitement antalgique dans un établissement hospitalier général : place et rôle du livret thérapeutique à l’HIA Percy. L. Huynh-Lefeuvre, E. Blondet, X. Bohand. Service de pharmacie hospitalière, HIA Percy. Introduction : suite à la parution de nouvelles recommandations pour la prise en charge de la douleur, il a semblé important d’évaluer leur impact dans les pratiques professionnelles au sein d’un établissement hospitalier généraliste, dans le double objectif d’apprécier leur connaissance par les prescripteurs et leur suivi dans les prescriptions. Cette étude a porté sur la prise en charge thérapeutique des seules douleurs nociceptives. Une réflexion est alors menée sur le rôle du pharmacien hospitalier et la place du livret thérapeutique à l’hôpital. Méthodologie : la connaissance et la maîtrise théorique des recommandations par les prescripteurs est évaluée 182 par un questionnaire anonyme sous la forme de questions à choix multiples, ne se référant qu’aux dénominations communes internationales. Sur la même période, est réalisée une analyse ciblée des prescriptions d’antalgiques, dans le cadre de l’activité de dispensation journalière individuelle et nominative. Résultats : le taux de réponse au questionnaire s’élève à 44,6 %. Bien que 63 % des prescripteurs déclarent connaître l’existence d’un livret thérapeutique sur l’établissement, seuls 13 % savent où le consulter. Le choix des médicaments prescrits systématiquement, en première intention de même qu’en association, varie en fonction des secteurs d’activité avec une constance pour la prescription de paracétamol en première intention et en association, suivi du tramadol à libération prolongée. La morphine sous-cutanée vient en troisième position au sein des services chirurgicaux, avant les formes intra-veineuses et per os à libération immédiate, ce qui pose question au regard des dernières recommandations. Enfin, 50 % des internes et assistants de chirurgie utilisent le néfopam en première intention contre aucun des chefs de service. L’analyse pharmaceutique des prescriptions a porté sur 93 ordonnances et confirme les tendances de prescription décrites par le questionnaire avec 75 % d’ordonnances contenant du paracétamol et 50 % contenant du tramadol. En outre, 63 % des stratégies thérapeutiques mises en œuvre sont valides au regard des recommandations d’experts et des modalités d’association de médicaments de paliers différents, alors que 23 % ne sont pas valides et 14 % sont discutables, avec pour exemple la prescription d’associations de médicaments de palier I, II et III, dans 17 % des ordonnances issues de services médicaux. Discussion : la variabilité des résultats en fonction de la qualification des prescripteurs peut dénoter certaines divergences dans les habitudes de prescription ainsi que dans le degré d’appropriation des recommandations. La fréquence de délégation des prescriptions intrahospitalières rend également compte d’une probable sur-représentation des habitudes des juniors. Bien audelà, la fréquence d’emploi de dérivés morphiniques comme le tramadol et de formes galéniques telles la voie sous-cutanée pour les morphiniques semble illustrer une réticence persistante dans l’emploi des morphiniques et de leurs nouvelles formes galéniques pourtant disponibles au sein de l’établissement. Ainsi, le service de pharmacie hospitalière (SPH) a réalisé un format poche du livret thérapeutique, distribué à chaque prescripteur junior lors de leur période d’intégration au sein de l’hôpital. De même, le CLUD organise régulièrement des formations et a mis en place une réflexion conjointe avec le SPH et le comité du médicament. Des enquêtes régulières sont maintenant menées au sein de l’établissement afin de dépister d’éventuels besoins émergents et procéder à l’adaptation du livret thérapeutique. Conclusion : Cette étude à l’initiative du CLUD et du SPH a permis d’évaluer l’appropriation et le suivi par les prescripteurs des recommandations, d’établir un point d’étape dans les mesures entreprises par le CLUD depuis 5 ans, et de définir les actions à poursuivre, en particulier la rédaction de protocoles tenant compte des besoins cliniques dans un souci d’optimisation économique société française de médecine des armées imposée par la tarification à l’activité et de formation des prescripteurs aux évolutions pharmacologiques. Rachialgies : cherchez la petite bête ! L. Biale, A. Luft, A. Nicaise, S. Lecoules, T. Carmoi, J.-P. Algayres. Clinique médicale, HIA du Val-de-Grâce. Introduction : la maladie de Lyme dans sa phase secondaire se présente le plus souvent par un tableau de méningo-radiculite, mais la présentation neurologique peut être atypique. Observation : un patient, âgé de 66 ans, sans antécédent personnel ou familial notable, consulte pour des douleurs de la ceinture pelvienne et des rachialgies sans radiculalgie, d’horaire inflammatoire, insomniantes, évoluant depuis une semaine et résistantes au traitement morphinique. L’examen clinique ne retrouve pas de f ièvre, ni d’altération de l’état général, ni de signe évocateur d’une maladie de Horton, ni de syndrome rachidien, ni d’atteinte articulaire axiale ou périphérique. L’examen neurologique est normal. Il n’y a pas de syndrome inflammatoire, le reste du bilan est sans anomalie. Les radiographies du rachis et du bassin sont sans anomalie. L’interrogatoire orienté rapporte la notion d’une plaque érythémateuse extensive de la fesse gauche, un mois plus tôt, chez ce patient vivant en région parisienne et pratiquant le golf. La ponction lombaire révèle un liquide clair, avec 135 éléments dont 98 % de lymphocytes, stérile, avec une hyperprotéinorachie à 1,73 g/l. La sérologie de Lyme est positive dans le sérum et le LCR avec un index d’IgG spécifiques/IgG totales dans le sérum et le LCR > 2, conf irmant le diagnostic de neuroborréliose. Un traitement par Rocéphine 2 g/jour pendant 28 jours et Neurontin 300 x 3 est mis en route. Discussion : en Europe, les manifestations neurologiques de la maladie de Lyme lors de la phase secondaire, sont rapportées chez 15 % des patients. Les méningoradiculites représentent jusqu’à 85 % des neuroborrélioses, les autres formes étant les paralysies faciales, les méningites isolées et les myélites aiguës. Les rachialgies isolées, sans radiculalgie sont très peu rapportées. Les signes neurologiques peuvent apparaître entre 5 jours et 3 mois après la piqûre, comme dans notre observation. L’absence de notion d’érythème chronique migrant ne doit pas faire écarter le diagnostic, puisqu’il est présent dans 58 % à 72 % des cas. L’absence de syndrome inflammatoire peut se rencontrer, même lors de la phase bactériémique, secondaire. L’étude du LCR permet de confirmer la méningite, qui est lymphocytaire, hyperprotéinorachique. La sérologie dans le sérum et le LCR doit être confirmée par le Western Blot. La détection de production intra-thécale d’immunoglobulines spécifiques avec le dosage des immunoglobulines totales dans le sérum et le LCR permet de confirmer le diagnostic de méningite de Lyme. Conclusion : parmi les manifestations rhumatologiques inflammatoires atypiques, la neuroborréliose peut mimer un rhumatisme inflammatoire chronique débutant, tel qu’une spondylarthropathie ou une pseudo-polyarthrite rhizomélique. Un interrogatoire orienté et la réalisation de la sérologie de Lyme dans le sérum et le LCR permettent de poser le diagnostic, d’autant plus en zone d’endémie et en période estivale. Étude du rôle de SDF1 et de ses récepteurs CXCR4 et CXCR7 dans la régulation du cycle cellulaire des cellules souches embryonnaires humaines. C. Martinaud1, P. Brisou1, J.-J. Lataillade2. 1. Fédération des Laboratoire, HIA Sainte-Anne. 2. Département de recherche, Centre de transfusion sanguine des armées. La traumatologie de guerre et les brulures radioinduites nécessitent des traitements innovants. Les réparations post-lésionnelles, qu’elles concernent les membres ou les organes vitaux (foie, muscles, système nerveux central) peuvent déjà pour certaines et dans un avenir proche pour d’autres bénéficier de nouvelles stratégies thérapeutiques faisant appel aux cellules souches. C’est dans le domaine de la prise en charge de victimes d’accident d’irradiation que le recours à ces thérapies innovantes a eu le plus grand impact dans les armées, mais la prise en charge des traumatismes balistiques pourrait également bénéficier de ce type de traitement. Dans cette perspective, l’utilisation de cellules souches embryonnaires humaines (hESC), pluripotentes et douées d’auto-renouvellement, suscite un grand intérêt. Néanmoins, la compréhension de leurs mécanismes de différenciation est encore incomplète, en particulier ceux régulant leur cycle cellulaire, mécanismes de différenciation et cycle cellulaire étant intimement liés. Des données récentes ont montré que les hESC sont caractérisées par une phase G1 raccourcie, tandis qu’au cours de leur différenciation, cette phase s’allonge. Des travaux du laboratoire ont montré l’importance de la chimiokine SDF1 et de ses récepteurs CXCR4 et CXCR7 dans la stimulation de la transition G0/G1. Nous avons donc analysé le cycle cellulaire des hESC et l’implication de ce trio dans les modifications du statut du cycle cellulaire des hESC. Nous avons étudié la lignée H1 au stade indifférencié et au cours de sa différenciation en corps embryonnaires. Par technique ELISA, nous avons mis en évidence une production endogène de SDF1, augmentant jusqu’au 5e jour de différenciation, puis diminuant. Une étude par cytométrie de flux a montré qu’un faible pourcentage de ces cellules exprimait les récepteurs CXCR4 et CXCR7 (15±5 %) au stade indifférencié et que ce pourcentage augmentait au cours de la différenciation (30±15 % à J13). Parallèlement, l’étude du cycle cellulaire basé sur l’étude du contenu en ADN, mis en évidence par l’incorporation de l’iodure de propidium, associé à l’expression de l’antigène nucléaire Ki67, absent en phase G0 du cycle, a montré une forte augmentation du pourcentage de cellules en G0 au cours des cinq premiers jours de différenciation, avec une diminution concomitante du pourcentage de cellules en phase G1, S, G2 et M. afin d’étudier l’implication de SDF1 et de ses récepteurs dans ces modifications, nous avons réalisé 183 S F M A l’inhibition de CXCR4, par un anticorps bloquant, et de CXCR7, par un inhibiteur de la liaison du ligand au récepteur. Cette inhibition s’accompagne d’une augmentation significative du pourcentage de cellules en G0, et d’une diminution du pourcentage de cellules dans les autres phases du cycle, quelque soit le récepteur inhibé. Ces données suggèrent un rôle de CXCR4 et CXCR7 dans la régulation du cycle cellulaire dépendant de SDF1 dans les hESC. L’ensemble de nos résultats est en faveur d’un rôle conservé de cette chimiokine dans la régulation du cycle cellulaire des cellules souches, ainsi que de l’implication de ces deux récepteurs dans la médiation de cette action. Syndrome démentiel subaigu symptomatique d’une sténose de l’aqueduc de Sylvius par un lipome mésencéphalique. M. Ouologuem, H. Taillia, J-L. Renard. Service de neurologie, HIA du Val-de-Grâce. Patiente, âgée de 69 ans, hospitalisée pour diagnostic et prise en charge d’une démence massive et d’installation subaiguë. L’imagerie IRM en coupes fines révèle un lipome mésencéphalique entraînant une sténose partielle de l’aqueduc de Sylvius. Une ventriculocysternostomie endoscopique permettra une amélioration spectaculaire du syndrome démentiel au prix d’une anosmie et d’une agueusie post-chirurgicales. Syndromes myélodysplasiques : étude rétrospective de 33 cas sur 5 ans pris en charge dans un service de médecine interne. F. Pasquet, L. Karkowski, B. Foucher, P. Debourdeau, P. Gérome, M. Pavic. d’Erdheim Chester n = 1). Le plus souvent, la cytopénie révélatrice est une anémie isolée (50 %), de découverte fortuite dans 69 % des cas. Le taux moyen d’hémoglobine est 9,5 g/dl (5,4 à 13,4 g/dl). Une bicytopénie ou une pancytopénie est inaugurale chez respectivement 34,6 % et 11,5 % des patients. La répartition par ordre de fréquence des différents SMD selon la classification OMS est la suivante : cytopénies avec dysplasie multi lignée (26 %), anémie réfractaire avec excès de blastes (AREB) type 1 (25 %), anémie réfractaire (23 %), syndrome 5q(11,5 %), SMD acutisé d’emblée (6,9 %), AREB type 2 (3,8 %), anémie réfractaire avec sidéroblastes en couronnes (3,8 %). L’exploration cytogénétique n’a pas été réalisée chez 9 patients. Le caryotype est le plus souvent normal (64 %). L’anomalie cytogénétique la plus fréquente est la délétion 5q- (17,6 %), puis la trisomie 8 (11,7 %), la monosomie 7 (5,8 %) et la délétion 20q(5,8 %). La grande majorité des patients (88,2 %) présentent au diagnostic un SMD de faible risque. La prise en charge s’est résumée à une surveillance simple dans 30 % des cas. Parmi les patients relevant d’un traitement, 11 % n’ont bénéficié que d’un support transfusionnel tandis que 72 % ont reçu un traitement par facteurs de croissance (EPO et/ou G-CSF) et 27 % ont reçu un traitement spécifique (5-azacytidine, lénalidomide). Conclusion : la prise en charge des SMD s’est profondément modifiée et repose sur le calcul du score IPSS pour lequel la réalisation d’un caryotype médullaire est indispensable. Alors que les facteurs de croissance sont au premier plan dans les SMD de faible risque, les SMD de haut risque ainsi que certains SMD liés à des anomalies clonales particulières bénéf icient désormais de thérapeutiques spécifiques, ce qui correspond à 27 % des nos patients traités. Cependant, notre étude montre que la prise en charge doit encore s’améliorer avec en particulier un recours systématique au caryotype médullaire. Service de médecine interne, HIA Desgenettes. Introduction : les syndromes myélodysplasiques (SMD) ne cessent de voir leur prévalence augmenter compte tenu d’un meilleur dépistage et du vieillissement de la population. La prise en charge des SMD a été bouleversée ces dernières années par l’émergence de nouvelles thérapeutiques liée à une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques et à l’intégration des données des explorations cytogénétiques. Le but de ce travail était de préciser les caractéristiques épidémiologiques et cliniques et d’évaluer les modalités de prise en charge des SMD au sein d’un service de médecine interne. Patients et méthodes : étude rétrospective exhaustive des SMD nouvellement diagnostiqués sur 5 ans dans un service de médecine interne. Après étude de l’ensemble des myélogrammes réalisés sur cette période, les dossiers de patient présentant un SMD ont été analysés au moyen d’une grille de recueil standardisée. Résultats : 35 patients ont été identifiés (33 dossiers analysables). Le sex ratio est de 1,6 en faveur des hommes. L’âge moyen au diagnostic est de 75 ans (48 à 86 ans). Neuf pour cent des patients présentent une maladie autoimmune ou systémique associée (anémie hémolytique auto immune n = 1, fibrose rétropéritonéale n = 1, maladie 184 Mise au point sur les recommandations pour la recherche des facteurs biologiques de risque dans le cadre de la maladie thromboembolique veineuse. S. Pons, C. Martinaud, T. Gaillard, J. Maslin, G. Ménard J. Émile, P. Brisou. Fédération des laboratoires HIA Sainte-Anne. En 2009, le Groupe d'étude sur l'hémostase et la thrombose (GEHT) et la Société française de médecine vasculaire (SFMV) ont réuni un groupe d'étude afin d'établir des recommandations concernant les explorations biologiques réalisées lors de la survenue d'une maladie thrombo-embolique veineuse (MTEV), qu’il s’agisse de thromboses veineuses superficielles (TVS), profondes (TVP), ou d'embolies pulmonaires (EP). Pourquoi? L'intérêt de leur mise en évidence est de renforcer la décision d'un traitement de longue durée dès le premier épisode de MTEV idiopathique. Comment? La détermination du caractère provoqué (cancer, alitement, chirurgie, grossesse, post-partum…) ou non de la MTEV est le premier élément fondamental dans l'évaluation du risque de récidive. société française de médecine des armées Qui? Les explorations sont recommandées en cas de : – premier épisode de MTEV non provoquée avant 60 ans ; – tout épisode provoqué ou non chez une femme en âge de procréer ; – toute récidive de TVP proximale ou d'EP provoquée ou non dont le premier épisode est survenu avant 60 ans ; – toute récidive de TVP distale non provoquée dont le premier épisode est survenu avant 60 ans. Quand? En dehors des mesures de concentrations de Protéine C et Protéine S, l'exploration de première intention est envisagée immédiatement, même pendant un traitement par AVK, en portant attention à l'interprétation. Quoi? Les Facteurs biologiquement identifiables de risque (FBR) à rechercher sont : – Antithrombine (AT) ; – Protéine C (PC) ; – Protéine S (PS) ; – Facteur V Leiden (FVL) et Facteur II (FIIG20210A) (formes homozygotes et doubles hétérozygotes) ; – Syndrome des Anticorps antiPhosphoLipides (SAPL). L'intérêt de la recherche d'hyperhomocystéinémie et d'élévation du facteur VIII n'est pas certain dans la gestion du risque de récidive. Ces recommandations n'excluent pas une étude pluridisciplinaire dans les cas les plus complexes. Les études familiales font aussi l'objet de recommandations dans le cadre du dépistage des FBR chez des sujets apparentés asymptomatiques. Thrombose veineuse du membre supérieur. L. Pueto, V. Schoen, L. Creze, A. Coqueblin, G. De La Bigne, D. Schlienger, C. Rivet, J. Amblard, X. Michel, O. Nespoulous, S. Bellier. Service des urgences, HIA PERCY. Les phlébites profondes des membres supérieurs ne représentent que 2,1 % de l’ensemble des thromboses veineuses profondes des membres et posent des difficultés diagnostiques et étiologiques. Nous avons reçu, au SAU de l’HIA PERCY, un homme, âgé de 58 ans, présentant une douleur et un érythème du bras droit évoluant depuis dix jours que son médecin traitant avait mis depuis trois jours sous pyostacine et AINS évoquant une lymphangite ou un érysipèle. Lors de sa première consultation est évoqué un érysipèle majoré par la prise d’AINS et par une antibiothérapie à dose non maximale, le patient ressort donc avec une adaptation de son traitement. Devant l’aggravation de sa symptomatologie, il reconsulte deux jours plus tard avec un œdème important du membre supérieur droit, des douleurs plus importantes et un érythème augmenté touchant alors le bras et l’avant bras. Le diagnostic de thrombose veineuse profonde est alors envisagé et confirmé sous la forme d’une thrombophlébite de la veine axillaire et de la veine sous clavière droite par l’échographie. Les examens complémentaires, réalisés à la recherche d’une étiologie favorisante, ont retrouvé, au scanner, une embolie pulmonaire asymptomatique ainsi que trois nodules pulmonaires sans signe de malignité (à la fibroscopie et au TEP-scanner). Aucun facteur étiologique biologique n’a été mis en avant. Les suites seront favorables sous traitement anticoagulant. Il est intéressant de noter que 45 % des thromboses veineuses profondes des membres supérieurs sont primaires dont la moitié sont considérées comme spontanées et l’autre moitié comme induites par l’effort (21,5 % en moyenne selon les études). Il est donc intéressant de connaitre cette dernière entité étiologique aux vues de l’activité opérationnelle de nos forces. Mélanome Pleural sans primitif se révélant par un Pseudo-mésothéliome. N.-C. Roche1, C. Longin2, M. Borgna1, P.-M. Bonnet3, C. De Biasi2, J.-M. Peloni1, D. Bonnet1, J. Miltgen1. 1. Service de pneumologie et oncologie, HIA Laveran Marseille. 2. Laboratoires de biologie médicale et d’anatomopathologie HIA Laveran, Marseille. 3. Service de chirurgie thoracique, HIA Laveran, Marseille. Introduction : un pseudo-mésothéliome est un syndrome clinique et radiologique mimant la symptomatologie d’un mésothéliome malin. Ces cas sont très rares, et la littérature en recense moins d’une soixantaine. Cas clinique : un homme, âgé de 50 ans, sans aucun antécédent, calorifugeur, consultait pour une dyspnée d’apparition brutale. Cliniquement, il était retrouvé un volumineux épanchement pleural, qui fut confirmé par la radiographie thoracique. Des ponctions pleurales itératives évacuaient un liquide hémorragique. L’exposition professionnelle à l’amiante était probable. L’hypothèse avancée était donc celle d’un mésothéliome. Contre toute attente, l’analyse histologique des biopsies pleurales posa le diagnostic de mélanome malin. Le bilan d’extension ne retrouva pas de localisation primitive ni d’autre métastase. Le patient bénéficia d’une chimiothérapie palliative, et décéda quelques mois plus tard. Discussion : les mélanomes pleuraux sont rares. En général, l’atteinte pleurale résulte de l’envahissement loco-régional de localisations secondaires pulmonaires. La littérature décrit d’exceptionnels cas de mélanomes pleuraux d’allure primitive, comme le cas clinique présenté. En l’état actuel des connaissances, la plèvre est physiologiquement dépourvue de mélanocytes. Les localisations pleurales doivent donc être considérées comme des métastases. Comme il est admis que les mélanomes cutanés peuvent régresser sous l’action du système immunitaire, ces formes pleurales «primitives» pourraient être en fait des métastases d’une lésion cutanée occulte. Conclusion : la séméiologie pleurale est riche, et le pseudo-mésothéliome en est une belle illustration. Avec ou sans primitif, l’envahissement de la plèvre par un mélanome correspond à un stade avancé de la pathologie cancéreuse. À ce jour, le traitement est uniquement palliatif. 185 S F M A De l'intérêt des clichés standards systématiques dans l'exploration des plaies par éclat. D. Schlienger, V. Schoen, G. De La Bigne, C. Rivet, L. Pueyo, L. Creze, A. Coqueblin, J. Amblard, S. Bellier, O. Nespoulous, X. Michel. Service des urgences, HIA Percy. Introduction: les plaies par éclat peuvent être provoquées par des projectiles dont la nature, la quantité et la vélocité sont difficiles à évaluer. Nous présentons ici un cas clinique iconoclaste qui montre l'intérêt de compléter l'exploration classique d’une plaie balistique, au moindre doute, par des radiographies standards. Cas clinique : un militaire est victime d'une plaie par éclat supposé d'origine tellurique. Il encadrait une session d'entrainement à la grenade offensive, théoriquement sans éclat. La plaie mesure 1,5 cm. Elle est située à 2 cm sous l'œil gauche et à 1 cm de la racine du nez. Le médecin d'unité l'évacue sur l'HIA Percy. Le patient ne semble pas affecté par la douleur qu'il côte à 1 sur une échelle visuelle analogique allant jusqu’à 10. La plaie est propre, les bords sont nets, il n'y a pas de signe d'écrasement, l'os maxillaire est visible. Il y a des saignements discontinus. Lors du lavage, 5 ml de Bétadine diluée sont injectés dans la plaie sans ressortir ! Ces 5 ml sont évacués par la plaie à l'antéflexion du patient. Nous suspectons donc une lésion osseuse communicant avec le sinus maxillaire. Sur les clichés standards de face et de profil de la face, un corps étranger est visible sous la selle turcique, probablement dans le sinus sphénoïdal, ainsi qu'un niveau liquidien dans le sinus maxillaire. Le scanner confirme la présence d'un corps étranger d'aspect métallique dans le sinus sphénoïdal gauche au contact du canal carotidien, ainsi que son trajet avec perforations des os maxillaire et sphénoïde. Discussion : l'analyse de cette observation confirme l'intérêt d'une exploration minutieuse des plaies par éclat, avec une indication large des radiographies et si nécessaire, la tomodensitométrie. Conclusion : ce cas clinique surprenant permet de rappeler les principes d'exploration des plaies par projectile, indispensable à la pratique d’un médecin militaire lors d’opérations extérieures. Intérêt de l’analyse de l’ordonnance par le pharmacien à l’hôpital. A. Wolf, C. Boulliat, I. Materne, K. Gaillard. Service de pharmacie hospitalière, HIA Laveran. Introduction : émergeant dès les années 60 aux États Unis et couramment appliquée dans les pays anglosaxons, la pharmacie clinique est une discipline visant à utiliser les compétences pharmaceutiques dans le but d’améliorer l’efficacité, la sécurité, l’économie et la précision de la prise en charge médicamenteuse du patient. Les établissements de santé doivent particulièrement veiller à la prévention de l’iatrogénie médicamenteuse. Cette prévention passe par l’optimisation du circuit du médicament : informatisation de la prescription, intervention pharmaceutique et Dispensation journalière 186 individuelle et nominative (DJIN). À l’HIA Laveran, environ 200 ordonnances sont analysées et validées quotidiennement par deux pharmaciens. Le but de notre travail a été d’étudier ces interventions pharmaceutiques. Matériels et méthodes : l’analyse s’est faite rétrospectivement, par l’examen des données issues du logiciel métier Pharma™. La période choisie s’étend d’août 2008 à août 2009. L’étude a porté sur le type d’intervention pharmaceutique (substitutions, choix de la voie d’administration, arrêt du traitement) et sur les classes médicamenteuses concernées. Résultats : 91 196 lignes de prescription ont été analysées. 4 612 interventions pharmaceutiques ont été émises, soit 1 intervention toutes les 20 lignes de prescription, ainsi réparties : – substitutions : 71 % – arrêts de traitement : 8 % – adaptations de posologie : 6 % – rappels de suivi thérapeutique à réaliser : 6 % – optimisations des modalités d’administration : 5 % – divers : 4 %. La classe médicamenteuse faisant l’objet du plus grand nombre d’avis pharmaceutiques est constituée par les médicaments du système cardiovasculaire (37 %). D’autre part, ont été détectés 175 interactions médicamenteuses majeures, 65 mises en garde contre la survenue d’un effet indésirable, 16 sous dosages. Discussion-conclusion : des études antérieures montrent des résultats similaires, tant au niveau quantitatif que qualitatif. La prise en charge importante de sujets âgés dans nos hôpitaux est cohérente avec la part occupée par les médicaments cardiovasculaires. Le nombre considérable de substitutions s’explique essentiellement par la poursuite des traitements médicamenteux habituels, ne figurant pas forcément au livret thérapeutique. L’analyse de ces données sera utilisée lors d’un Comité du médicament et des dispositifs médicaux stériles (CoMEDIMS) comme outil de communication auprès du personnel médical sur la valeur ajoutée de l’analyse du pharmacien. Dans le cadre du bon usage du médicament, un examen plus approfondi de ces données doit être réalisé af in de mettre en évidence et de corriger d’éventuelles dérives de prescriptions. Péricardite tuberculeuse… une étiologie toujours actuelle. F. Dutasta, B. Auguste, E. Hannoucenne, S. Bisconte, S. David, M. Lerecouvreux, H. Berbari, J. Deroche, G. Defuentes, F. Pons, PH. Héno. Service de Cardiologie, HIA Percy. Nous rapportons une observation de péricardite tuberculeuse subaiguë et discutons des modalités du diagnostic et de la prise en charge. Les péricardites aiguës sont des affections régulièrement rencontrées en pratique médicale et répondent à de nombreuses étiologies dont les plus fréquentes sont virales ou idiopathiques ayant une évolution le plus souvent bénigne et favorable. Parfois le tableau clinique est plus inquiétant faisant rechercher une complication (tamponnade) et/ou une étiologie société française de médecine des armées spécifique (néoplasie, hémopathie, sepsis infectieux, maladie auto-immune…). Ces affections doivent être évoquées devant une altération de l'état général, des points d'appel clinique ou biologique, un épanchement péricardique abondant ou sa persistance. Parmi les formes graves, la tuberculose représente une cause « classique » de péricardite. Sa présentation est une forme chronique constrictive et, plus rarement, celle d'un tableau aigu ou subaigu exsudatif. La péricardite tuberculeuse est devenue rare dans les pays industrialisés (1-2 % des cas de tuberculose) mais reste la principale cause de péricardite dans les pays en voie de développement. C'est une urgence diagnostique et thérapeutique af in de prévenir les complications aiguës mais également l'évolution vers la péricardite chronique constrictive. Le diagnostic positif repose sur la mise en évidence d'une mycobactérie du complexe tuberculosis dans l'épanchement ou le péricarde par la culture, la PCR ou l'histo-pathologie. Il n'est pas toujours facile d'obtenir ces arguments et des approches indirectes se sont montrées intéressantes : test Quantiferon ©, dosage de l'adénosine-déaminase et de l'interferon-gamma dans le liquide péricardique. Parfois c'est la réponse au traitement antituberculeux d'épreuve qui permet de conclure. Sa prise en charge thérapeutique dépend de nombreux paramètres (statut VIH, éventuelles autres localisations) et de la prise en compte de possible résistance au traitement qui nécessite l'obtention d'un antibiogramme. Elle repose classiquement sur une quadrithérapie de deux mois puis d'une bithérapie (RIF/INH) pour une durée totale de 9 à 12 mois. L'adjonction d'une corticothérapie initiale a démontré une diminution des séquelles à type de péricardite constrictive et une diminution de la mortalité. BAV complet sous interféron α N.-C. Roche, P. Paule, A. Théron, C. Villacampa, J.-M. Gil, S. Kérébel, P. Héno, L. Fourcade. Service de Cardiologie, HIA Laveran. L’interféron alpha (IFN - α), associé à la ribavirine, est le traitement de référence de l’hépatite C. Parmi les effets indésirables connus, il existe une cardiotoxicité pouvant entraîner des troubles du rythme, l’apparition d’une cardiomyopathie ou un syndrome coronaire aigu. Les troubles de la conduction sont en revanche exceptionnels. Les auteurs rapportent l’observation d’un homme, âgé de 43 ans, sans aucun antécédent cardiologique personnel, hospitalisé pour des syncopes à répétition sans autre signe fonctionnel. Il bénéf icie depuis deux mois d’un traitement associant IFN - α et ribavirine pour une hépatite C. L’examen clinique ne retrouve pas d’anomalie, l’ECG de repos est normal. Le holter-ECG enregistre des épisodes de bloc auriculo-ventriculaire complet paroxystique, imposant l’implantation d’un stimulateur cardiaque. L’absence d’autre étiologie retrouvée a permis de conclure à un BAV iatrogène sous IFN - α. Les troubles de la conduction sous IFN - α sont rares. Ils représenteraient 3 % des effets indésirables cardio-vasculaires. Cette cardiotoxicité est souvent réversible à l’arrêt du traitement. Avant d’évoquer une iatrogénie, il est nécessaire de rechercher et d’éliminer les principales causes de BAV. Il peut aussi arriver que le traitement par interféron favorise l’apparition d’une sarcoïdose. Le pronostic des troubles de la conduction est grave et remet en question la poursuite du traitement antiviral. Lorsque le traitement doit être maintenu, il est alors nécessaire d’implanter un stimulateur cardiaque. 187 S F M A SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MÉDECINE DES ARMÉES PROGRAMME 2010 19 mai 2010 34es 19 juin 2010 Journée d’hématologie journées militaires d’Oto-RhinoLaryngologie Percy-Sainte Anne École du Val-de-Grâce HIA Sainte-Anne 19 au 21 mai 2010 30 septembre 2010 Journée de la Société d’Orthopédie de l’Ouest 2e Journée scientifique de formation École du Val-de-Grâce à la VAC-thérapie École du Val-de-Grâce 4 juin 2010 1re 14 Octobre 2010 journée scientifique de formation à la VAC-thérapie Journée des assistants et des internes École du Val-de-Grâce École du Val-de-Grâce Octobre 2010 Journée de médecine d’armée de l’Est HIA Legouest – Metz Société Française de Médecine des Armées 1 Place A. Laveran – 75230 PARIS Cedex 05 Président : Médecin général inspecteur M. Vergos Secrétaire général : Médecin chef des services T. de Revel Tél. : 01 41 46 63 07 email : [email protected] 188 Secrétaire général adjoint : Médecin en chef M. Kossowski Tél. : 01 41 46 61 70 email : [email protected] Trésorier : Colonel (CR) E. Trevedy Tél. : 01 47 02 90 76/Fax : 01 47 02 90 76 société française de médecine des armées BULLETIN D’INSCRIPTION Société Française de Médecine des Armées 1 place Alphonse Laveran - 75230 Paris Cedex 05 Nom : ……………………………………………………………………………………….………… Prénom : …………………………………………………………………………………….……… Grade : ……………………………………………………………………………………………… Affectation : Adresse : S F M A E-mail : Je désire m’inscrire à la Société Française de Médecine des Armées. Je verse 25 euros de cotisation pour l’année 2010 Secrétaire Général MC Thierry de Revel Téléphone : 01 41 46 63 00 Fax : 01 41 46 64 55 Email:[email protected] Secrétaire Général Adjoint MC Michel Kossowski Téléphone : 01 41 46 61 70 Fax : 0141466442 Email : [email protected] À adresser au trésorier : Colonel Trevedy : 1 place Alphonse Laveran 75230 Paris Cedex 05. 189 VIENT DE PARAÎTRE 1914-1918 L’ÉCOLE DE LA SOUFFRANCE Jean-Pierre FOURNIER La première guerre mondiale a coûté à l’humanité 9 millions de morts et plus de 25 millions de blessés ou malades. Rien n’était préparé pour un tel carnage : le service de santé, notamment, dut tout inventer… Dès le premier mois, les médecins prirent conscience que toutes leurs certitudes et les connaissances acquises dans les facultés ou les écoles de santé militaires allaient être bouleversées. Ils furent rapidement confrontés aux conséquences impitoyables de l’utilisation intensive de l’artillerie. En outre, en l’absence d’antibiotiques, les majors durent trouver des solutions pour enrayer les ravages de la gangrène, la relève et le transport vers les ambulances divisionnaires étant très souvent contrariés par le manque de moyens et les trombes d’obus. Avec plus de 150 documents, iconographiques et de très nombreux témoignages extraits de souvenirs d’anciens combattants, Jean-Pierre Fournier retrace l’épopée du service de santé dont on peut réellement dire sans exagération qu’elle s’inscrit en lettres de sang dans l’histoire du premier conflit mondial. ISBN : 97 2 84910 924 3 – Format : 16,5x23,5 cm – Pages : 128 – Prix : 19,90 € – ÉDITIONS ALAN SUTTON, 8, rue du Docteur Ramon, BP 90600 – 37542 Saint-Cyr-sur-Loire Cedex – Tél. : 02 47 40 66 00 / Fax : 02 47 40 66 01 Site Internet : www.editionssutton.com – Mail infoeeditions-sutton.com 190 société française de médecine des armées VIENT DE PARAÎTRE LE VIEILLISSEMENT : RYTHMES BIOLOGIQUES ET HORMONAUX Jacques Epelboum L’allongement de la durée de la vie depuis la fin du XIX e siècle représente une des réussites les plus remarquables de la science, de la médecine et de l’hygiène. Mais toute médaille à son revers et cette révolution démographique nécessite aujourd’hui la prise en compte du vieillissement. Ce phénomène complexe affecte l’organisme à tous les niveaux, du plus moléculaire jusqu’aux organes entiers, sans que ses mécanismes en soient encore complètement élucidés. Le vieillissement : rythmes biologiques et hormonaux est le seul ouvrage à traiter spécifiquement de ce sujet. Après un rapide rappel des théories du vieillissement les plus abouties, Jacques Epelbaum, spécialiste de l’étude des systèmes neuroendocriniens au cours du vieillissement, décrit les grandes étapes de la neuroendocrinologie, cette science au carrefour des trois grands systèmes de communication de l’organisme : le système nerveux, le système endocrinien et le système immunitaire. Il précise ensuite les modifications neuroendocriniennes liées à l’âge qui interviennent spécifiquement dans les fonctions de reproduction, de croissance et d’adaptation ainsi que dans les fonctions cognitives. De nombreuses figures et des encadrés didactiques en faciliteront la lecture. Ce livre est destiné à un large public scientifique, à commencer par les étudiants en biologie et en médecine, mais les lecteurs soucieux de culture générale et désireux de « bien vieillir » y trouveront aussi matière à réflexion. S F M A L’auteur : Jacques EPELBOUM est directeur de recherches de classe exceptionnelle à l’lnserm où il dirige une équipe associée à l’université Paris-Descartes sur la Neurobiologie de la croissance et de la sénescence, Il est également directeur du Centre de recherches lnserm-Sainte-Anne en Psychiatrie et Neurosciences, Il est coresponsable du parcours Mécanismes du vieillissement normal et pathologique du master de recherche commun aux universités Paris-Descartes et Paris-Diderot. ISBN : 978-2-7430-1107-9 – Format : 15,5x24cm – Pages : 132 – Prix : 35 € – Éditions TEC & DOC – EM Inter – Inserm Lavoisier, 11 rue Lavoisier, 75008 Paris – Tél. : 33 (0) 1 42 65 39 956 – Fax : 33 (0) 1 42 65 02 46 – Internet : www.Lavoisier.fr journée des internes et des assistants 191 RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS GÉNÉRALITÉS L'article proposé pour parution dans Médecine et Armées, relate un travail original et spécifique à la médecine dans les armées (fait médical, chirurgical, pharmaceutique, vétérinaire, historique, médico-administratif, épidémiologique…). PRÉSENTATION DU MANUSCRIT • Le manuscrit est fourni (maximum 32 000 caractères): – soit sur papier en trois exemplaires; – soit sur support numérique adressé par voie postale; – soit adressé par E. mail (Internet, Intranet, Lotus); – soit sous forme multiple. • Le manuscrit est rédigé: – en langue française (sauf exception après accord de la rédaction); – en double interlignage en Times new roman corps 12; – recto seulement marge gauche ; – paginé. • La première page comporte: – le titre précis et concis sans abréviation, en lettres capitales accentuées, – le nom du ou des auteurs en lettres capitales accentuées, précédé des initiales du prénom en lettres capitales accentuées (avec trait d'union pour les prénoms composés) séparés par un point. – le nom du ou des auteurs, précédé des initiales du prénom des auteurs suivis du grade et du titre principal; – le nom, l'adresse et les coordonnées téléphoniques, de télécopie ou E-mail de l'auteur destinataire des correspondances, des épreuves à corriger. • La deuxième page est réalisée selon les règles avec: – le titre en français en lettres capitales accentuées; – le titre en anglais ; – le résumé en français de 15 lignes maximum sans abréviation ni référence; – suivi de quatre à cinq mots-clés répertoriés, classés par ordre alphabétique et séparés par un point; – le résumé en anglais suivi des mots-clés répertoriés, classés par ordre alphabétique et séparés par un point. • Le texte: – débute à la troisième page; – est concis, précis et les évènements passés sont écrits au passé composé ; – les abréviations sont en nombre limité et exclues du titre et des résumés et sont explicites lors du premier emploi ; le terme entier est précédé de l'abréviation mise entre parenthèses lors de la première apparition dans le texte; – la terminologie est respectée (symbole, unité, nombre écrit en chiffres sauf ceux inférieurs à dix sept, lorsqu'ils commencent une phrase ou lors d'énumérations fréquentes dans le texte, médicaments). – La présentation est au carré (texte justifié) sans retrait ni interligne, ni gras dans le texte ni mot souligné et selon le plan: I. CHAPITRE. A) SECTION. 1. Article. a) Paragraphe. – alinéa; - sous alinéa, les puces • peuvent être utilisées sans renvois de bas de page. • Les figures (graphiques, illustrations et photographies): – sont en nombre limité; – sont numérotées en chiffres arabes; – sont appelées précisément dans le texte, placées entre parenthèses par ordre d'apparition ; – les photos sont fournies en trois exemplaires (idem pour les radiographies) respectent l'anonymat des patients et peuvent être remplacées par des fichiers numériques (sous format JPEG); – les diapositives sont accompagnées d'un tirage papier; – au verso des figures l'orientation est indiquée; – les légendes sont dactylographiées sur une feuille à part expliquant les unités utilisées (pour les graphiques). • Les tableaux: – sont en nombre limité; – sont numérotés en chiffres romains; – sont fournis sur une seule page avec leur titre et leur numéro; – sont précisément appelés dans le texte, placés entre parenthèses par ordre d'apparition; – doivent se suffirent à eux même sans que l'on doive se référer au texte. • Les remerciements: – sont placées en fin de texte. • Les références bibliographiques: – sont numérotées en chiffres arabes placés entre parenthèses (dans le texte, les tableaux et les figures) dans l'ordre d'apparition; – les chiffres sont séparés par des virgules, mais au-delà de deux chiffres successifs seuls les deux extrêmes sont présentés, séparés par un trait d'union; – les noms des auteurs, séparés par une virgule, sont mentionnés jusqu'à six, au-delà, le dernier des six est suivi de la mention « et al. ». – les noms des revues sont conformes aux listes officielles référencées. LES RÉFÉRENCES Les références comportent obligatoirement, dans l'ordre suivant: – noms des auteurs au maximum six en minuscules accentuées (première lettre en capitale accentuée) suivis des initiales des prénoms en majuscules accentuées séparés par une virgule, le dernier étant suivi de la mention « et al. »; – titre intégral dans la langue de publication (caractères latins) et d'un point ; suivi de: À propos d'un article extrait de revue: – nom de la revue suivi de l'année de parution, puis d'un point virgule; – tome, pouvant être suivi du numéro entre parenthèses, puis deux points; – numéros de la première page et de la dernière abrégée au plus petit chiffre explicite, séparés par un trait d'union et point final. À propos d'un livre: – ville de l'éditeur puis deux points; – éditeur suivi d'un point virgule; – année d'édition et éventuellement du nombre de pages suivi d'un point final. À propos d'un chapitre extrait d'un livre: – titre du chapitre et point; – puis « in : » suivi du ou des noms et initiales des prénoms du ou des coordinnateurs suivis de « ed » ou « eds » et d'un point; – titre du livre et point; – ville de l'éditeur puis deux points; – maison d'édition et virgule; – année d'édition et deux points; – numéros de la première page et de la dernière abrégée au plus petit chiffre explicite, séparés par un trait d'union et point final. À propos d'une thèse: – ville suivie de deux points et de l'université puis d'un point virgule; – année de la thèse et nombre de pages et point final. COMITÉ DE LECTURE Les articles sont soumis anonymement pour approbation à la lecture de deux lecteurs membres du comité ou de deux lecteurs choisis pour leur compétence en la matière. Le comité de lecture se réserve le droit de demander un complément de bibliographie. Les textes, publiés ou non, ne sont pas retournés à l'auteur, à l'exception des illustrations. CORRECTION DES ÉPREUVES Les auteurs reçoivent, avant publication, les épreuves d'imprimerie sous forme papier ou fichier PDF via Internet ou Lotus qu'ils devront vérifier dans les délais indiqués dans la lettre d'accompagnement et conformément aux observations précisées. Le retour dans les huit jours est impératif. Passé ce délai, le texte sera publié tel quel sous la responsabilité de son auteur. OBLIGATIONS LÉGALES Les manuscrits originaux ne doivent avoir fait l'objet d'aucune publication antérieure, ni être en cours de publication dans une autre revue. Les opinions, exprimées dans les articles ou reproduites dans les analyses, n'engagent que leurs auteurs, notamment pour les médicaments. Les règles concernant l'exercice du droit d'expression dans les armées doivent être observées, particulièrement lorsqu'il s'agit d'informations nominatives ou protégées. En outre, le respect des dispositions de la loi du 11 mars 1957 modifiée, relative à la propriété littéraire et artistique, s'impose. Toute correspondance doit être adressée à : M. le rédacteur en chef, secrétariat « Médecine et Armées » 1, place Alphonse Laveran, 75230 Paris Cedex 05 – Tél. : 01 40 51 47 44 – Fax : 01 40 51 51 76 – Email : [email protected] 192 société française de médecine des armées Revue du Service de santé des armées SGA/SPAC/PGT Impressions TOME 38 N°2 Avril 2010 ISSN 0300-4937