control chirurgical et d’une transfusion massive
(12 CGR, 10 PFC, 6 CPA). Après traitement initial, le
patient est transféré vers la métropole. L’EVASAN
stratégique est réalisée par une équipe française
aéroportée vers l’HIA Percy. À son arrivée à H+36, une
endoprothèse aortique est posée, puis on réalise le
traitement définitif des lésions. Le patient sort de
réanimation après 36 jours d’hospitalisation vers le
service de rééducation.
Discussion : l’analyse de cette observation d’une lésion
exceptionnellement rencontrée en chirurgie de guerre
confirme, à la lumière de l’expérience américaine en Irak,
que la prise en charge des blessés les plus graves bénéficie
de la technique du damage control (relève rapide,
premiers gestes chirurgicaux précoces et bien
protocolisés, réanimation tout au long de la chaîne
d’évacuation, gestes définitifs secondairement).
Conclusion: ce cas clinique exceptionnel rappelle les
grands principes de la traumatologie du blessé de guerre
(médicalisation de l’avant, transfusion massive, damage
control chirurgical) et les différentes étapes de la chaîne
de soin du terrain à la métropole.
Les anti-VEGF en ophtalmologie : état de l’art
en 2009.
H. El Chehab, A. Le Corre, X. Burelle, B. Swalduz, G. Mourgues,
C. Dot.
Le Vascular Endothelial Growth Factor (VEGF),
identifié à la fin des années 80, est un des principaux
stimulants de l’angiogenèse physiologique et
pathologique de l’organisme. Au plan oculaire, ce facteur
de croissance est retrouvé au niveau de la conjonctive et
de la rétine (cellules ganglionnaires, astrocytes, cellules
gliales de Müller, épithélium pigmenté). Il régule aussi la
perméabilité vasculaire, donc la barrière hémato-
rétinienne. Il en existe plusieurs isoformes (VEGF A, B,
C et D), le VEGF A 165 étant le plus impliqué dans
l’angiogénèse oculaire. Initialement développé pour le
traitement du cancer colorectal, le bevacizumab
(Avastin®, 2005) a servi au développement de deux
molécules anti-VEGF spécifiques à l’ophtalmologie: le
pegaptanib de sodium (Macugen ®) et le ranibizumab
(Lucentis®). Elles ont obtenu une autorisation de mise sur
le marché en 2007 pour le traitement de la dégénérescence
maculaire lié à l’âge (DMLA). Celles-ci ont bouleversé la
prise en charge de la DMLA, car pour la première fois on
a pu observer une amélioration de l’acuité visuelle dans
les formes exsudatives les plus graves. La voie
d’administration est intra-vitréenne, le nombre
d’injections a explosé depuis 2007 (plus de 400000 en
France), le coût étant non négligeable en terme
d’économie de santé publique (prix moyen de l’injection
entre 700 et 1 100 euros). Après un rappel sur les anti-
VEGF utilisés en ophtalmologie, nous discuterons les
différentes indications à ce jour dans le cadre de l’AMM
mais aussi en dehors : néovascularisation rétinienne et
oculaire, œdème maculaire du diabétique et des
occlusions veineuses rétiniennes qui représentent aussi
un espoir pour les patients jeunes.
Les fractures dentaires chez le militaire. Prévention,
traitement et aspects médico-légaux.
B. Fenistein.
Service d’odontologie. HIA Legouest.
Si les problèmes bucco-dentaires en général sont une
cause très fréquente de consultation en urgence, les
fractures dentaires se rencontrent beaucoup plus
rarement.
Et pourtant, elles ont des caractéristiques propres,
souvent méconnues, que cette communication vise à
expliciter.
Elles sont souvent imprévisibles mais la connaissance
de certaines mesures de prévention permet de limiter la
prévalence ou la gravité des lésions.
Même peu graves, les accidents traumatiques dentaires
sont très souvent des urgences, différer la prise en charge
entraîne quasi-systématiquement une perte de chance
pour le patient.
Pour le médecin d’unité, en mode normal ou dégradé,
en plus de préserver son patient au plan médical, il est
important de préserver ses droits. Quelques aspects
médico-légaux spécifiques au contexte militaire et
d’autres plus généraux sont détaillés dans cette optique.
Chirurgie précoce ou différée dans la cholécystite
aiguë. La T2A va-t-elle mettre fin à la controverse ?
K. Fixot1, M.-P. Massoure2, D. Corberand2, T. Matton3,
A.-C. Ezanno1, PH. Sockeel1.
1. Service de chirurgie digestive et générale, HIA Legouest.
2. Service de pathologie digestive, HIA Legouest.
3. Service informatique et statistiques médicales, HIA Legouest.
Introduction: le délai le plus approprié pour proposer
une cholécystectomie laparoscopique dans le traitement
de la cholécystite aiguë reste très discuté ; aucune
conclusion évidente pour une recommandation en terme
de bénéfice clinique n’existe. Nous avons voulu étudier
cette controverse sous l’angle de la T2A.
Matériel et méthode : 47 patients consécutifs étaient
pris en charge au Service d’Urgence de l’HIA Legouest
pour cholécystite aiguë lithiasique (CIM: K 81.0).
Le choix du mode de prise en charge était laissé à
l’appréciation du chirurgien et du patient après
information et consentement éclairé.
Vingt-deux patients étaient opérés en urgence sous le
code HMFC 004 + majoration, la durée moyenne de
séjour (GHS 2304/GHM 07C04V) était de 4,3 jours.
Vingt-cinq patients étaient pris en charge en deux
temps avec une hospitalisation initiale de 3,1 jours pour
traitement médical (GHS 2501/GHM 07M02V), et
réhospitalisation pour traitement « à froid » (CIM : K
80.2; GHS 2304/GHM 07C04V) par cholécystectomie
laparoscopique (HMFC 004). La durée moyenne de
séjour était de 2,5 jours.
Résultat : les deux groupes étaient comparables en
termes d’âge, de sexe, de comorbidité. Le temps
opératoire, le taux de conversion et les complications
secondaires n’étaient pas statistiquement différents
dans les deux groupes, conformément aux données
de la littérature.
158 société française de médecine des armées