Sur l'engagement des lecteurs de magazines L'influence du niveau d'engagement envers les magazines sur l'efficacité de la publicité a souvent fait l'objet de recherches, qui démontrent toujours que les lecteurs font généralement plus confiance aux publicités présentes dans leurs magazines. L'expérience vécue avec un magazine crée visiblement de meilleures relations avec les consommateurs que dans d'autres médias, et rejaillit sur la publicité. Dans ce contexte, l'étude « Media Brain » des éditeurs Sanoma aux Pays-Bas, a utilisé une approche particulièrement novatrice et stimulante – grâce aux neurosciences et à l'imagerie cérébrale – afin d'obtenir une compréhension plus profonde de la façon dont les magazines communiquent avec les lecteurs. Ce projet a remporté le prix FIPP 2011 de la meilleure innovation dans la recherche sur les magazines. Cette étude met en évidence l'impact créé par le contenu des magazines sur la relation et l'engagement des lecteurs envers leurs magazines préférés. Une cartographie du cerveau des lecteurs de magazines Le cerveau à la loupe La méthode utilise les techniques de numérisation IRMf (technique d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle). Elle permet de « lire » l'activité cérébrale et de recueillir des données scientifiques sur l'activité consciente et inconsciente lors de la consommation des médias, en mesurant la variation dans le flux sanguin liée à l'activité nerveuse du cerveau. Cette cartographie du cerveau montre donc ce qui se passe face à certains stimuli. Cette analyse de l'activité nerveuse est sans aucun doute un bien meilleur indicateur du changement de comportement des personnes sondées qu'une enquête déclarative. C'est le subconscient qui décide, et le lien affectif se crée avec son magazine par des processus inconscients. Un des objectifs de l'étude était notamment de connaître l'impact de l'interruption créé par la publicité dans le contexte rédactionnel et dans les programmes télévisés, ainsi que la perception et le traitement de la publicité dans les deux cas. Un panel de lectrices soumis à la publicité L'étude a été réalisée en collaboration avec le groupe des neurosciences cognitives du département de psychologie de l'Université d'Amsterdam. Elle a porté sur un panel de 36 femmes de 25-49 ans ayant une relation étroite avec leur magazine, toutes des lectrices de long terme. Elles ont été soumises à la vision de leur programme télévisé favori, et à la lecture de magazines (étude de 4 magazines et de 4 programmes TV). L'utilisation du scanner a permis de visionner l'activation de zones dans leur cerveau pendant qu'elles regardaient des images différentes. Une première série de photographies illustrant des situations très négatives et très positives leur a été soumise, de façon à déterminer pour chacune sa « cartographie cérébrale » indiquant les émotions spécifiques positives ou négatives. Une fois ces modèles enregistrés, et les cartes des répondantes connues, des couvertures de magazines, des vidéos et des publicités leur ont été présentées dans un ordre aléatoire. Parmi les magazines se trouvaient des titres que les répondantes préfèrent, ainsi que d'autres titres. Les vidéos ont quant à elles été interrompues par une publicité de 30 secondes. Différents programmes et différentes publicités leur ont été présentés dans un ordre aléatoire. Question de confiance L'activité cérébrale a été répartie en quatre dimensions : le désir positif (l'intention d'achat) le traitement visuel (la probabilité que l'information soit stockée et que l'on s'en souvienne) la confiance (la probabilité qu'une personne se sente en sécurité) l'attention (l'activation du cerveau lorsque notre intérêt est suscité) L'analyse des résultats a permis de montrer que les lecteurs réagissent de façon plus positive aux annonces dans Page 1 of 2 Sur l'engagement des lecteurs de magazines leur magazine préféré. Lorsque les lecteurs du magazine sont engagés, cela rejaillit sur la perception qu'ils ont de la publicité. La probabilité qu'ils s'en souviennent est en effet nettement plus élevée. Les publicités dans les magazines préférés attirent également plus d'attention, créent plus de désir positif, fournissent une plus grande confiance en l'annonceur et sont mieux traitées dans la mémoire. Au plus il y a adéquation entre le magazine et la publicité, au plus la réponse des lecteurs sera positive. La confiance ressentie envers les publicités montrées pendant l'étude est fortement corrélée à la confiance que les lecteurs ont en leur magazine spécifique (effet de halo). Lors de ce test, la publicité dans les magazines a été perçue de manière plus positive que la publicité à la télévision. En effet, l'interruption par des publicités dans les magazines déclenche des émotions significativement moins négatives par rapport à des interruptions commerciales à la télévision, la publicité faisant partie intégrante du contenu du magazine. Toutes deux, publicité « print » et publicité télévisée, attirent une attention considérable. Un spot TV est plus sexy et génère plus de désir, mais aussi plus de méfiance. Conclusion L'utilisation de cette méthodologie scientifique offre un éclairage différent quant à l'effet du contenu d'un magazine sur la publicité au niveau du cerveau. Elle permet de déterminer qu'il existe une forte relation entre le magazine et le lecteur, fondée sur la confiance. Cette confiance est liée au contenu du magazine, dont les annonceurs vont pouvoir en bénéficier. Et d'autant plus si leur publicité est en adéquation avec l'environnement du magazine. En raison de l'intensité du moment de lecture, l'annonce « print » obtient de meilleurs résultats sur ces critères qualitatifs. L.M. Page 2 of 2