Chapitre 04 : Algèbre linéaire – Notes de cours. - 3 -
Définition 9.3 : sous-espaces supplémentaires
Soit (E,+,.) un K-espace vectoriel, F et G des sous-espaces vectoriels de E.
On dit que F et G sont supplémentaires dans E si et seulement si on a : E = F ⊕ G.
Théorème 9.3 : existence d’un supplémentaire en dimension finie
Soit (E,+,.) un K-espace vectoriel de dimension finie, F un sous-espace vectoriel de E.
Alors il existe un sous-espace vectoriel G de E, tel que : E = F ⊕ G.
On dit alors que G est un sous-espace vectoriel de E supplémentaire de F dans E.
On a de plus, pour tout supplémentaire G de F dans E : dim(G) = dim(E) – dim(F).
Théorème 9.4 : des quatre dimensions ou formule de Grassmann
Soit (E,+,.) un K-espace vectoriel, F et G des sous-espaces vectoriels de dimension finie de E.
Alors (F + G) est de dimension finie ainsi que F∩G, et :
dim(F + G) + dim(F∩G) = dim(F) + dim(G).
Définition 9.4 : décomposition d’un espace vectoriel en somme directe
Soit (E,+,.) un K-espace vectoriel, E
1
, …, E
n
, des sous-espaces vectoriels de E.
On dit que E se décompose en somme directe suivant les sous-espaces vectoriels E
1
, …, E
n
si et
seulement si : E = E
1
⊕ … ⊕ E
n
.
Théorème 9.6 : définition équivalente d’une somme directe, d’une décomposition en somme directe
Soit (E,+,.) un K-espace vectoriel, E
1
, …, E
n
, des sous-espaces vectoriels de E.
• La somme E
1
+ … + E
n
est directe si et seulement si le vecteur nul de E admet comme unique
décomposition :
0...00
, comme somme de vecteurs de E
1
, ..., E
n
.
• E se décompose en somme directe suivant les sous-espaces vectoriels E
1
, …, E
n
autrement dit on a :
E = E
1
⊕ … ⊕ E
n
, si et seulement si tout vecteur de E se décompose de façon unique comme somme de
vecteurs de E
1
, …, E
n
.
Remarque : propriété récursive des sommes directes
Soit (E,+,.) un K-espace vectoriel, E
1
, …, E
n
, des sous-espaces vectoriels de E.
Si la somme (E
1
+ … + E
n
) des n sous-espaces vectoriels est directe, alors la somme de (n – 1)
quelconques parmi eux l’est encore, et la somme d’une sous-famille quelconque de parmi les n aussi.
Théorème 9.7 : caractérisation en dimension finie d’une décomposition en somme directe
Soit (E,+,.) un K-espace vectoriel de dimension finie, E
1
, …, E
n
, des sous-espaces vectoriels de E.
Alors les propriétés suivantes sont équivalentes :
• E = E
1
⊕ … ⊕ E
n
,
• dim(E
1
+ … + E
n
) = dim(E
1
) + … + dim(E
n
), et : E = E
1
+ … + E
n
,
• dim(E
1
+ … + E
n
) = dim(E
1
) + … + dim(E
n
), et la somme E
1
+ … + E
n
est directe,
• on obtient une base de E en réunissant des bases choisies dans chaque E
i
.
Exemples : on reprend les exemples précédents
• Dans
4
, la somme (F’ + F’’) est directe.
En effet, si :
'''0 uu
, avec : u’ ∈ F’, et u’’ ∈ G’’, alors :
)'','','',''()',',','()0,0,0,0( tzyxtzyx
, avec :
0''''''''
tzyxtzyx
, et :
∃ α ∈ ,
)1,1,1,1.()'','','',''(
tzyx
.
Donc :
0'
x
,
0'
y
,
0'
z
,
0'
t
, et :
.4''''0
tzyx
.
On en déduit que :
0
, puis :
0''''
tzyx
.
La seule façon de décomposer le vecteur nul suivant la somme (F’ + F’’) est donc sous la forme :
000
, et la
somme (F’ + F’’) est donc directe.
Ici, il est en fait plus simple d’étudier l’intersection F’ ∩ F’’, car :
∀ u ∈
4
, (u ∈ F’ ∩ F’’) ⇔ (∃ α
∈ ,
),,,()1,1,1,1.(
u
, et :
0
).
Il est alors immédiat que :
0
, puis :
0
u
, et enfin : F’ ∩ F’’ = {0}, et la somme est directe.
On peut enfin en déduire que : dim(F’ + F’’) = dim(F’) + dim(F’’) – dim(F’ ∩ F’’) = 2 + 1 – 0 = 3,
et je vous laisse le soin de démontrer que : dim(F’) = 2.
Les sous-espaces vectoriels ne sont donc pas supplémentaires dans
4
puisque :dim(F’ + F’’) ≠ 4 = dim(
4
).
• Dans
3
, la somme (F + G + H) est encore directe car si :
xwv
0
, avec : v ∈ F, w ∈ G, x ∈ H, alors :