SNP – Les fonctions cognitives
04/12/2013
SEDAN Marie L3
SNP
Pr Olivier FELICIAN
Relecteur 9
10 pages
Les fonctions cognitives
A. Introduction : principes d'organisation du SNC
I. La dichotomie postérieur/antérieur ou perception/action
On a une organisation antéropostérieure du SNC. Globalement, ce qui est en avant est plutôt concerné
par l'action et ce qui est en arrière plutôt par la perception.
C'est une organisation présente dès les étages les plus « élémentaires » du SNC, dès la partie médullaire.
En effet on retrouve un gradient antéro-postérieur au niveau de la moelle car la partie antérieure est concernée
par la motricité et la partie postérieure par la sensibilité.
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Plan
A. Introduction : principes d'organisation du SNC
I. La dichotomie postérieur/antérieur ou perception/action
II. La dichotomie gauche/droite ou langage-action/espace
III. La dichotomie dorsal/ventral ou espace/objet
B. Les principaux domaines cognitifs
I. Les capacités attentionnelles
II. Les fonctions exécutives
III. Les fonctions spécifiques
C. Les troubles des fonctions spécifiques
I. Du langage : l'aphasie
II. Visuo-perceptifs et visuo-spatiaux
III. De la gestualité : l'apraxie
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Cette organisation se complexifie quand on monte vers le cerveau. Mais on retrouve ce principe organisationnel
dans les structures sous-corticales comme le thalamus.
Le thalamus est constitué d'un ensemble de noyaux qui interviennent dans l'intégration et la distribution des
informations reçues.
Les noyaux en avant du thalamus sont concernés par la motricité, ceux en arrière, par la sensibilité.
On retrouve également cette organisation au niveau du cortex cérébral.
Si on trace une ligne au niveau de la scissure de Rolando (qui sépare les régions frontales des régions
pariétales) :
les régions en avant de cette ligne sont les régions frontales (cortex moteur primaire et régions
prémotrices) et préfrontales impliquées dans l'action
les régions en arrière sont impliquées dans la perception (cortex sensoriel primaire, cortex visuel,
auditif, olfactif, vestibulaire, sensitif avec aussi les fonctions cognitives dites spécifiques ou symboliques).
II. La dichotomie gauche/droite ou langage-action/espace
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Il existe une dichotomie fonctionnelle droite/gauche, surtout vraie entre l'hémisphère droit et
l'hémisphère gauche.
Pour les droitiers, l'hémisphère gauche est plus compétant pour le langage et la motricité ; et
l'hémisphère droit pour traiter et intégrer les informations sensorielles en provenance de l'espace.
III. La dichotomie dorsal/ventral ou espace/objet
De façon très schématique :
le système dorsal est constitué des parties supérieures des hémisphères cérébraux (flèche du haut sur le
schéma)
et le système ventral, des parties inférieures (flèche du bas).
On a une organisation fonctionnelle distincte et bien connue particulièrement pour le système visuel, qui montre
une dissociation fonctionnelle entre le système dorsal et ventral. L'information visuelle arrive au niveau du
cortex visuel primaire puis va être traitée soit au niveau ventral soit au niveau dorsal.
Globalement, dans le système visuel :
les régions ventrales (occipito-temporales) sont impliquées dans l'identification des percepts
« le QUOI ? » (elle permet de reconnaître quelque chose que l'on connaît)
les régions dorsales (occipito-pariétales) sont impliquées dans le traitement visuel de l'information
spatiale « le OÙ ?» (dans la localisation des objets dans l'espace en préparation de l'action).
Exemple schématique : on demande à une personne d'identifier un objet. Ce processus d'identification se réalise
grâce à l'action du processus occipito-temporal. En revanche, si on demande à la personne de prendre cet objet,
il faut que la personne le localise dans l'espace. C'est une fonction qui sera plutôt accomplie par les régions
occipito-pariétales. (On reparlera de ces notions dans la suite du cours)
B. Les principaux domaines cognitifs
De façon schématique encore, on a séparé les fonctions intellectuelles en différents grands domaines :
Les capacités attentionnelles
Les fonctions exécutives
La mémoire (cf cours Physiologie de la mémoire)
Les fonctions dites « spécifiques » comme le langage (cf cours Physiologie du langage), le savoir-faire
des gestes (la praxie), les capacités visuo-perceptives et visuo-spatiales, les gnosies.
C'est un ensemble de fonctions spécifiques qui reposent majoritairement sur l'intégrité des régions
postérieures du cerveau.
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I. Les capacités attentionnelles
L'attention est un terme très général qui se définit par la capacité à maintenir un bon niveau de
performance dans le temps d'évaluation. C'est assez proche de la concentration.
Lorsque l'on fait un bilan des fonctions cognitives d'un patient, l'attention est un domaine évalué en
premier lieu.
→ Le niveau de capacité attentionnelle d'un patient va conditionner le choix des épreuves utilisées pour évaluer
les autres grands domaines cognitifs. Si on a un patient qui a de très faibles ressources attentionnelles, on va
choisir des épreuves simplistes et inversement.
Les différents types d'épreuves pour évaluer l'attention sont :
Les séries automatiques à l'envers : Epreuve facile à réaliser au lit d'un patient. Ce sont des
successions d'informations surapprises dès le plus jeune âge que le patient peut citer sans même réfléchir
(ex : les mois de l'année). Si on demande au patient de citer ces informations mais dans le sens inverse,
cela nécessite un effort attentionnel du sujet.
L'empan digital : Epreuve très utilisée en neuropsychologie. On énonce au patient des séries de chiffres
au rythme d'un par seconde. Le patient doit répéter ces chiffres dans le même ordre. Progressivement, on
augmente le nombre de chiffres. Au bout d'un moment, l'individu sature au niveau de ses ressources
attentionnelles et il n'est plus en mesure de répondre à l'épreuve. Normalement, nous, jeunes et bien
portants, on devrait réussir à se rappeler 6 à 8 chiffres.
Les séries numériques : Sous-épreuve du petit test MMS (Mini-Mentale State examination), que l'on
fait au lit du patient, et où l'on demande de retrancher 7 à partir de 100. (on compte à l'envers en
soustrayant 7) Cela nécessite aussi un certain effort de concentration.
→ Cette notion d'attention se rapproche de la mémoire à court terme : c'est un système mnésique, de capacité
limitée, maintenant en mémoire l’information pour la réutiliser de façon immédiate.
→ Elles dépendent des mêmes régions sous-cortico-frontales.
II. Les fonctions exécutives
C'est l'ensemble des aptitudes qui permettent :
l’adéquation avec les contraintes imposées par l’environnement (interne et externe)
l’adaptation à des situations nouvelles, qui sortent de la routine, nécessitant un programme de réponse
spécifique. Par exemple : lorsque l'on marche, cela peut se faire de façon automatisée sans avoir besoin
de fonctions exécutives. Mais si on rencontre un obstacle, il faut prendre une décision par rapport à
celui-ci (contourner, enjamber...). On devoir analyser la situation et effectuer un schéma de réponse
faisant appel à ces fonctions exécutives.
Il y a un certain nombre de grands domaines de fonctions exécutives qui sont :
Les capacités de planification
Les capacités de jugement, de raisonnement
Les capacités d’abstraction
La résistance aux interférences
La mémoire de travail : maintien temporaire et manipulation d’informations.
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→ Les fonctions exécutives sont réalisées par les régions préfrontales et en particulier par les régions dorso-
latérales (zone plus foncée sur le schéma). Elles sont sur la convexité, juste en avant des régions prémotrices et
motrices.
Il y a différentes épreuves pour évaluer les fonctions exécutives :
Pour la mémoire de travail : c'est l'empan digital à l’envers.
L'examinateur cite une série de chiffre et le patient rappelle les chiffres dans l'ordre inverse.
Nous, toujours aussi forts et beaux, on arrive à se rappeler entre 4 et 6 chiffres.
Pour la planification : le test de l’horloge est très utilisé.
L'examinateur réalise un cercle sur une feuille puis demande au patient de disposer les
chiffres sur le quadrant de l'horloge. Il demande aussi de mettre une heure précise. Si le
patient veut réaliser l'épreuve correctement, il placera le 12 en haut, le 6 en bas puis le 3,
le 9 et enfin les chiffres qui manquent dans un soucis de planification. Certains patients
mettent impulsivement les chiffres sans planifier et se retrouvent avec le 11 au lieu du 6.
Pour le raisonnement et les capacités d'abstraction : il y a le test des similitudes.
L'examinateur demande au patient la similitude entre 2 objets. Ex : la pomme et la banane → fruits; l’œil
et l'oreille → organes des sens. On peut aussi lui proposer des proverbes pour qu'il les interprète, ou
encore de résoudre des problèmes du style : Pierre a 100 billes, Paul en a 15 de plus → combien
Paul et Pierre ont de billes au total?
Pour la résistance aux interférences :
Pour mener à bien un programme cognitif, il faut réprimer un certain nombre d'interférences susceptibles
de perturber la bonne réalisation de celui-ci. Ex : Le prof aurait plus de mal à tenir un discours cohérent
s'il a très mal au pied : il y aurait interférence. La résistance peut venir du milieu interne comme de
l’extérieur. Il y a des systèmes cognitifs impliqués dans la répression de ces interférences.
On utilise le test de la frise de Luria (neurologue russe) : l'examinateur commence à dessiner 2 motifs
(le triangle et le carré) et demande au patient de continuer. S'il a des difficultés à résister aux
interférences, après un certain temps, le patient aura tendance à dessiner le même motif.
Il y a un test un peu plus classique et sensible : le test de Stroop= Color Test qui se divise en 3 étapes.
La 1ère étape consiste pour le patient à lire une liste de noms de couleurs.
La 2ème étape consiste à dénommer la couleur des différents carrés.
La 3ème étape est la partie la plus difficile, c'est celle qui permet d'évaluer la capacité de résistance aux
interférences. On présente des noms de couleurs, écrits d'une couleur différente. Le patient ne doit pas
lire le mot mais énoncer la couleur avec laquelle est écrit le mot. (c'est l'influence du mot écrit qu'il
faut réprimer)
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